5. Octave
Une fois éloignés des autres, Ambrose me reproche mon comportement envers Rosalie, en prétextant que c'était quand même moi qui l'avais invité, et que c'était à moi de faire en sorte qu'elle se sente à l'aise, sans la mettre dans l'embarra comme à l'instant. Il débite toute sa tirade moralisatrice sans me laisser le temps de m'expliquer, et je suis un peu surpris de le voir si remonté.
« Calme-toi, mec, tenté-je de l'arrêter.
- Me calmer ?! Mais t'as vu comment t'as traité ta soi-disant meilleure amie, donnant à Cassandra l'occasion rêvée de la rabaisser ?! Depuis quand t'es devenu un petit con, hein ?! Depuis quand ?! s'emporte-t-il. L'Octave que je connais n'aurait jamais pu faire ça, siffle-t-il entre ses dents, avec un regard plein de mépris pour ma personne, avant de se détourner pour partir à grands pas. »
J'ai un temps d'arrêt avant de m'élancer pour le rattraper. Il m'inquiète un peu, à s'énerver comme ça, lui qui est d'un naturel très calme. Je sais qu'il a plus de facilités à me parler et à se confier à moi, mais je découvre qu'il en a aussi pour m'engueuler.
« Ambrose, dis-je doucement, laisse-moi t'expliquer...
- M'expliquer quoi ? me demande-t-il d'une voix trop calme. Le pourquoi du comment t'es devenu un connard ?
- Non, pourquoi je n'ai pas tenu Rosa au courant.
- C'est pas à moi qu'il faut que tu l'expliques, dit-il sans me lancer un seul regard.
- Ecoute, t'as bien vu comment a réagi Cassandre ! Elle était contente, ça la calmera peut-être, tenté-je de me justifier.
- C'est vrai que lui offrir sur un plateau un souffre-douleur était très sympa de ta part, ne démord-il pas. Et tu sais très bien qu'elle ne s'arrêtera pas là. Maintenant qu'elle a vu une faille dans votre relation, elle va faire sa langue de pute juste pour le plaisir de voir ta meilleure amie se décomposer, et perdre le peu de confiance en elle qu'elle a.
- Je ne savais pas que tu avais fait si attention à elle, plaisanté-je, mais je ne reçois en retour qu'un regard noir.
- Tu le sais mieux que moi, dit-il simplement. Mais tu sembles l'avoir oublié.
- Cassandre n'est pas comme ça, elle...
-Bien sûr que si, me coupe-t-il. C'est l'un de ses plus grands défauts, sa possessivité maladive à notre égard. Tu m'expliques pourquoi on a jamais réussi à avoir de relation de plus d'un mois ?
- Euh... Bah... fais-je, un peu pris au dépourvu. Parce qu'aucun de nous n'est doué pour entretenir une relation ? Et qu'à chaque fois, on se prend un ultimatum nous demandant de choisir entre notre groupe, et notre...
- Tu comprends, maintenant, ou t'as encore du mal à percuter ? me coupe-t-il une nouvelle fois. Pourquoi, à chaque fois, on a un ultimatum ?
- Parce qu'on est trop proche aux goûts des autres gens ? demandé-je, peu convaincu.
- Parce que Cassandre va leur parler. Et qu'elle règle le problème à sa manière, m'assène-t-il.
- Vraiment ? demandé-je en fronçant les sourcils. »
Il me lance un regard plein de sous-entendu, ne prenant même pas la peine de répondre de vive voix. Notre arrivée au magasin nous fait changer de conversation, pour dériver vers quelque chose de plus léger.
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