3. Ambrose
Je ne m'attendais pas à ce que Cassandre prenne à ce point la mouche. La présence de Rosalie doit vraiment l'avoir blessé plus que ce qu'on aurait pu prévoir. Octave nous avait d'abord demandé notre avis avant d'aller voir Rosalie pour nous la présenter officiellement. Il avait peur de la réaction de notre demoiselle, mais il ne pouvait abandonner Rosa pour ces vacances. On l'a tous encouragé, persuadés que Cassandre laisserait pisser.
On a échangé un regard en la voyant bouder, et on a commencé à penser que l'idée était mauvaise. Trop tard pour revenir en arrière. Je soupire et m'installe à côté de notre boudeuse, Octave à côté de moi, et Léo nous grimpe dessus en se marrant. Bastien démarre en jetant un furtif coup d'œil à Cassie. Je croise le regard de Rosalie, qui fronce les sourcils, essayant de comprendre la réaction de la brune. Je lui fait un sourire contrit, et secoue la tête pour lui dire de ne pas poser de question. Elle hoche la tête et se concentre sur la route, tentant de deviner là où on fera notre première véritable escale. Du moins, c'est ce que j'imagine.
« Léo, arrête de bouger, merde ! s'écrie Octave, en le frappant. Ça fait mal ! Dis lui, toi ! ajoute-t-il en me fixant de ses yeux rieurs, la mine faussement énervée.
- Tes os s'enfoncent douloureusement dans ma cuisse quand tu t'agites, soupiré-je pour faire plaisir à Octave.
- Woah ! s'extasia Léo, les yeux exorbités et ayant basculé totalement sur Octave. Tu parles ! Hé, Bastien, t'as assez pour une bouteille de champagne ? Faut fêter ça !
- Mouais, daigne-t-il répondre, sans lâcher la route des yeux.
- Mec, reste tranquille, merde ! râle Octave. Retourne sur la jambe d'Ambrose, tu m'écrases ! Je suis trop jeune pour mourir étouffer par un sac d'os.
- Le sac d'os t'emmerde, réplique Léo en reprenant sa place initiale. T'as vu comme ils sont méchants avec moi ? demande-t-il à Rosalie en posant la tête à côté de son épaule, penché en avant.
- Ah, euh... Ouais... bafouille-t-elle, surprise.
- Chuis sûr que si c'était toi à ma place, ces deux abrutis seraient aux anges, continue-t-il, faussement pensif, mais surveillant du coin de l'œil la réaction de la demoiselle.
- J.. Euh.. J'en suis pas si sûre, murmure-t-elle en rougissant adorablement.
- Arrête de l'embêter, soupire Octave.
- De quoi tu t'plains ? réagit-il en se tournant vers nous, s'appuyant de sa main sur le siège de Rosalie pour pouvoir tourner son buste. J'crois que j'ai arrêté de bouger, comme tu voulais, non ? ajoute-t-il malicieusement.
- Tu la gênes, réplique Octave, les bras croisés.
- Je te gêne, chérie ? demande Léo en se retournant brusquement vers Rosalie, qui est à moitié morte de rire intérieurement, et secoue la tête en essayant de réprimer son sourire. Tu vois, Octavounet, ta petite protégée n'est pas importunée par ma présence, fait alors Léo, très fier.
- C'est bon, fais ce que tu veux, grogne-t-il en lui tirant la langue.
- J'avais pas besoin de ton autorisation, chantonne Léo en se repenchant vers Rosalie. Alors, princesse, dis m'en plus sur toi...»
Je décroche de la conversation, et me tourne vers Cassandre. Elle serre les poings, s'enfonçant les ongles dans les paumes, sans pour autant détacher le regard du paysage qui défile. Je sens que le séjour sera super agréable, avec elle dans cet état. Je ne sais pas si elle se rend vraiment compte que Rosalie ne la remplacera jamais dans notre groupe, mais que si elle persiste trop longtemps à se comporter de la sorte, on finira par préférer la compagnie de l'autre demoiselle.
J'ose lui tapoter la cuisse du bout des doigts, et elle daigne enfin me lancer un regard, même s'il est hargneux. Je lui lance un sourire désolé, et la laisse replonger dans sa contemplation.
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