2. Cassandre
Bastien nous a arrêté en pleine campagne, pour qu'on puisse se dégourdir les jambes et pisser tranquillement, sans attirer l'attention à cause de notre nombre et le nombre de place dans la caisse de Ron. Tout ça à cause d'Octave, et sa petite protégée. Sans elle, on aurait été pile poil, et on aurait pas eu besoin de prendre les petites routes oubliées. Dire qu'elle est paisiblement endormie contre la vitre... Elle baverait presque.
Léo me frappe l'épaule pour attirer mon attention, une bière à la main et son éternel sourire aux lèvres. J'accepte la bière, et me détourne totalement de la voiture, et de ma petite épine dans le pied. Bastien fume adossé à un des rares arbres du coin, et contemple les nuages. Il est beau, comme ça, l'air rêveur. Je me perds dans ma contemplation et mes souvenirs. Il le remarque, et m'adresse un petit hochement de tête.
Octave et Léo se chamaillent pour se défouler, et tentent d'entraîner Ambrose avec eux, qui me lance un regard suppliant pour que je le sorte de là. Je finis ma bière et le rejoins, un grand sourire aux lèvres. Je m'interpose entre lui et les garçon, et me charge de batailler contre eux deux. Après un "C'est de la triche !" de Léo, et un léger "Merci." d'Ambrose, on rejoint la voiture.
J'ouvre la portière de la princesse, et sans la ceinture de sécurité, elle se serrait cassée la gueule sur le sol. Pour autant, son réveil n'est pas agréable, et je ne peux m'empêcher d'être satisfaite. C'est mesquin, mais il faut bien que je trouve mon compte à sa présence. La pauvre chérie se frotte les yeux, et baille.
« On est arrivé ? demande-t-elle d'une petite voix.
- Pas encore, on a juste fait une pause, lui répond Octave en s'accroupissant à côté d'elle.
- On en a encore pour une heure, dit Bastien en ouvrant sa portière, et en jetant son mégot.
- La jalouse pas, me glisse Ambrose en passant à côté de moi, les mains dans les poches, avec un petit sourire désolé.
- Ta gueule ! lui réponds-je avec un temps de retard, le faisant rire doucement en secouant la tête. »
Je ne peux lui enlever le fait qu'il m'ait aidé à sortir de ma contemplation, mais il a tout de même réussi à m'énerver. C'est donc en donnant des coups de pied dans les caillasses de la route que je me suis glissée sur la banquette arrière, et assise à la place d'Ambrose, le regard verrouillé sur le paysage figé derrière la vitre. J'entends le soupir d'Ambrose, et Léo prendre ma place en riant, sans me retourner.
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