1. Rosalie
Je fais jouer mes doigts dans le vent, par la fenêtre ouverte. Les autres s'agitent à l'arrière, heureux de partir d'ici vers une destination encore inconnue.
On pourrait presque croire la voiture coupée en deux, tellement le silence règne à l'avant, tranchant totalement avec l'arrière. Bastien me jette un coup d'œil, puis tend la main pour fouiller dans les CDs de Ron. Il en sort un au pif, et me le tend, sans quitter la route des yeux, m'indiquant juste le lecteur CD du menton. Je mets le CD, et me laisse bercer par la musique et le chahut des quatre autres. Bastien me lance un bref sourire avant de se reconcentrer totalement sur la route.
Je regarde à l'arrière, curieuse. Cassandre est installée à cheval sur la jambe de Léo et celle d'Octave. Elle rit de bon cœur avec les garçons. Elle est à l'aise... Je n'ai accepté de venir que pour pouvoir passer l'été avec Octave, c'est son groupe d'amis, pas le mien. Il me les a présentés un peu avant la fin des épreuves anticipées, et m'a déballé devant leur projet de vacances. Je me souviens encore du regard que m'avait lancé Cassandre, avant de décider que mon existence ne valait pas la peine d'être relevée. Elle m'avait semblé vexée de devoir partager ses amis avec une inconnue, qui plus est comme moi.
Je me détourne rapidement de l'arrière, mes yeux ayant croisé ceux de Cassandre. Elle a le regard perçant, et toute gaieté l'a quitté d'un coup. Je retourne à ma contemplation de l'extérieur, les doigts battant la mesure, tentant d'éviter de prêter attention aux murmures et aux rires que je perçois moqueurs à l'arrière. Même Octave rit. Je ne peux m'empêcher d'être blessée, et de regretter mon choix. En plus, partir comme ça, dans la voiture d'un inconnu qu'ils ont racketté... Non, j'aurais mieux fait de rester chez moi.
On me pince le bras, me faisant sursauter. Octave me sourit gentiment, puis me pince le nez, penché de côté pour m'atteindre sans trop gêner Cassandre.
« Fais pas cette tête, Rosa', me dit-il doucement. On est là pour s'amuser, pas pour broyer du noir.
- Ou.. Oui, excuse, réponds-je, en piquant un léger fard.
- C'est mieux, fait-il en se renfonçant dans son siège, avec un sourire satisfait, et un clin d'œil rien que pour moi.
- Merci, soufflé-je faiblement. »
Octave a toujours été là pour moi, il me connait mieux que personne, mieux que moi-même, et me pousse toujours à aller de l'avant. C'est la personne que j'aime le plus, et que j'estime le plus. Toujours attentif à son entourage, il est doux et protecteur envers les gens qu'il apprécie. Il a toujours pris soin de moi, même quand il a commencé à traîner avec sa bande, il continuait de venir régulièrement à la maison, et de prendre soin de moi. Je crois que je ne pourrais jamais le remercier assez, c'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas douté longtemps avant d'accepter.
« Tu recommences ! me reproche-t-il en me donnant une tape sur le crâne par dessus le siège.
- Aïe, c'est pas vrai, protesté-je en me frottant le crâne, faisant rire Léo et Ambrose, et sourire en coin Bastien.
- Si tu l'dis, répond-il en secouant la tête en souriant. »
Et l'ambiance dans la voiture redevient celle du début du trajet, en plus agréable pour moi. Je remonte ma vitre et me laisse aller contre elle, somnolant paisiblement souriant de temps en temps en réaction à mes rêveries ou à une réflexion venant de derrière.
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