Il a les yeux fermés, affalé sur le lit. Tout ce qu'il aperçoit, c'est des nuances de noir et des zones de lumière. Il ne les ouvre pas lorsque deux mains le plaquent contre le matelas. Ni quand une bouche se plaque contre la sienne. Il répond au baiser. Pourtant, ses paupières ne bougent pas d'un cil. Ses bras s'enroulent autour d'une nuque. Un souffle résonne contre son oreille.

« - Regarde moi. »

Ses yeux restent clos, un sourire étire ses lèvres. Un main se glisse sous son haut, caresse son ventre. Il se laisse faire, se colle à la forme au dessus de lui. Il sent une pression sur son entrejambe. Une plainte s'échappe de sa bouche. Excité par les baisers et caresses, il sait qu'une bosse orne déjà son pantalon.

Soudain, tout s'arrête. Plus de baisers le long de sa nuque, plus de main contre sa hanche, plus rien. Un frisson traverse son corps. Ses bras s'accrochent au dessus de lui et tentent de faire revenir ces gestes qui le réchauffent. Mais une main les enlève de leur support, et il se retrouve à nouveau allongé sur les draps. Impuissant.

Après quelques longues secondes, lentement, ses paupières se soulèvent. Ses iris verts se dévoilent précautionneusement au monde. Lorsqu'il rencontre les joyaux bruns qui le surpassent, son sourire s'élargit et une expression quelque peu déçue se peint sur son visage. Il pensait pouvoir jouer un peu plus longtemps. Finalement, il se redresse sur les coudes et embrasse délicatement les lèvres au dessus de lui, sans le quitter du regard. Puis, il se penche encore et mordille son lobe, avant de lui murmurer à l'oreille.

« Satisfait ? »

Une lueur sauvage s'allume dans les deux miroirs. Leur baiser reprend, plus précipité. Leurs langues se rencontrent, entament une danse endiablée. Elles se connaissent par cœur, elles se découvrent à nouveau. Lorsque leurs bouches s'éloignent, ce n'est que pour mieux se retrouver. Les mains de l'autre jeune homme reprennent leur place le long de ses hanches, le faisant frissonner. À nouveau, son dos se pose, et il se laisse faire. Mais cette fois ci, il n'est pas en reste. Les lèvres qui l'embrassaient s'éloignent de sa mâchoire et parcourent sa peau. Lui, joueur, descend ses mains, et s'attaque aux vêtements de son partenaire. Ses doigts fébriles ont vite fait de se défaire de la ceinture, et bientôt, il a une vue parfaite sur le caleçon tendu à l'extrême de l'homme.

Un sourire décore son visage, tandis qu'il lève sa vue vers le visage du brun. Celui ci acquiesce, et il glisse sa main dans sa fourrure. Il saisit bientôt l'objet de ses désirs, ce qui lui vaut un couinement, et une fusillade du regard. Il adoucit sa poigne aussitôt et se met à la mouvoir, se rejetant en arrière pour profiter des caresses de l'autre.

Son amoureux est doué, c'est sûr. Alors qu'il s'apprête à pousser un gémissement, un bruit l'arrête depuis l'autre côté de la porte.

"- Toc toc ! Les gars, je sais pas ce que vous faites enfermés dans cette chambre, d'ailleurs je veux pas le savoir, mais je vous préviens ! Vous avez 10 secondes pour vous arrêter tout de suite, parce que j'arrive avec le goûter ! Je compte ! Dix... Neuf..."

Il réprime un soupir et se laisse retomber sur le matelas, dévisageant celui qui le surplombait toujours. Pourquoi il avait demandé une petite soeur à ses parents, déjà ? Celle ci n'est que source d'embêtements.

"- Sept... Six... "

Le brun lui passe un drap pour recouvrir son corps, tandis que lui tente de rattacher sa ceinture. Il se dépêche. Chacun sait pour l'avoir déjà expérimenté ce qui risquait de se passer si la boule furieuse terminait son décompte avant qu'ils n'aient terminé.

"- Quatre... Trois..."

Il se penche sur lui et finit de lui attacher, voyant que celui ci n'y arrive pas. Le temps de lui embrasser les lèvres et de lui offrir un rapide sourire, la porte s'ouvre avec fracas.

"- ZÉRO ! Aujourd'hui, c'est pancakes !"

Il lève les yeux au ciel et prend le plateau, laissant une place à ce petit être étranger sur son lit défait. Après tout, la nourriture, c'est sacré. Le reste sera pour une autre fois.