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REGARDE-MOI

Les rideaux s'ouvrent lentement sur une scène qui serre le coeur: une mère et sa fille se tournent le dos, telles deux rivales prêtes à se tirer l'une sur l'autre. Doucement, la fille lève la tête et tourne sur elle-même pour faire face à sa génitrice.

LA FILLE (les dents serrées)
Regarde-moi maman.

La mère pivote à son tour en gardant la bouche fermée et un air neutre.

LA FILLE
Maman, parle-moi. Je ne peux plus me mentir à moi-même, et tu ne peux pas empêcher la vérité d'être ce qu'elle est.

LA MÈRE
Je le peux. Tu n'as pas besoin de formuler ces mots à voix haute. Ne gâche pas tout.

LA FILLE (les larmes aux yeux)
Tout gâcher? Comment peux-tu insinuer une telle chose?

LA MÈRE
Ce n'est pas... Tu n'es pas... Ça. Tu as perdu la tête, mon enfant.

LA FILLE (se prenant quelques secondes la tête entre ses mains)
Tais-toi, maman, s'il te plaît. Je suis toujours moi. Je l'ai toujours été.

LA MÈRE (sur un ton dur)
Je ne t'ai pas élevée pour que tu deviennes cette chose.

LA FILLE
Je ne suis pas une chose, maman ! Je suis...

LA MÈRE
Ne le dis pas.

LA FILLE
Tu ne m'en empêcheras pas.

LA MÈRE (se rapprochant d'un pas)
Ma fille n'est pas comme toi.

LA FILLE
Ta fille est bisexuelle, maman.

LA MÈRE (se rapprochant et giflant violemment sa fille)
TAIS-TOI !

La fille pose une main sur sa joue brûlante, ses yeux embués et emplis de colère et de tristesse dû sa mère.

LA MÈRE (se sentant coupable)
Je...

LA FILLE (levant la main pour l'arrêter)
Ne dis rien, je t'en prie. C'est trop tard. Tes excuses ne serviront pas, tu ne peux pas m'obliger à te pardonner après m'avoir frappée. Tu penses que je ne suis pas normale, mais c'est toi qui ne l'es pas. Tu juges ta fille, tu la rabaisses, tu la frappes et tu espères qu'elle accepte tes excuses?

La fille fait quelques pas en arrière, porte ses mains à sa tête comme si elle risquait d'exploser puis les abaisse lentement.

LA FILLE (plus fort)
Maman, ouvre les yeux. J'aime les filles, j'aime les garçons, j'aime les humains. Pourquoi cela ferait-il de moi une personne indigne et repoussante?

LA MÈRE
Tu ne peux pas avoir d'enfants avec une fille.

LA FILLE (avec un faux sourire)
Alors, c'est pour ça? Tu penses que le but dans la vie d'une personne, c'est simplement d'avoir un enfant avec le sexe opposé? Que je sers juste à concevoir?

LA MÈRE
Ce n'est pas ce que j'ai dit.

LA FILLE
C'est la raison que tu m'as donnée pour bannir ma sexualité.

LA MÈRE
Tu peux avoir des enfants, alors fais-en. Donne la vie. Certains ne le peuvent pas.

LA FILLE
Ça ne devrait pas être une obligation. Je refuse de me plier à cette règle. Je refuse de faire un enfant dans un monde aussi intolérant et dangereux. Je préfère encore adopter.

LA MÈRE
Adopter? Et puis quoi encore? Je veux un petit-enfant qui a mon sang qui coule dans ses veines.

LA FILLE (riant jaune)
Serais-tu raciste en plus d'être homophobe, maman?

LA MÈRE
Je ne suis pas raciste. J'aimerais juste avoir des petits-enfants qui me ressemblent.

LA FILLE
Je ne veux pas que mes enfants te ressemblent.

LA MÈRE (baissant les yeux et murmurant)
Et tu me dis cruelle.

LA FILLE
Regarde-toi maman ! Tu es pitoyable. Tu n'acceptes pas celle que je suis, celle que je veux être. Et tu rejettes la faute sur moi et tu me rabaisses. Ça ne devrait pas être le cas. Je suis toujours ta fille, celle avec qui tu as vécu depuis toutes ces années, celle que tu as élevée. Je n'ai pas changé, je ne m'étais simplement pas rendue compte de qui j'étais au fond.

LA MÈRE (secouant la tête)
Non, non, non. C'est la télé, les films, les réseaux sociaux qui t'ont mis en tête cette idée. C'est une mode, c'est tout. C'est tellement tragique d'aimer une fille dans ce monde mais tu n'es pas une tragédie. Tu manques de confiance en toi et tu as cru que te donner cette image te rendrait plus intéressante.

LA FILLE (criant à présent)
Est-ce que tu t'entends parler, maman ? TU es une tragédie. TU manques de confiance en toi. Moi non. Je n'ai jamais été aussi sûre de moi qu'en ce moment. Je veux être cette fille car cette fille, c'est moi. Je veux montrer au monde que c'en est fini de la petite poupée qui se cache sous ses pulls trop grands pour elle. Je veux lui montrer ma vérité; que nous tous avons souffert mais que nous sommes heureux maintenant. Et comme le soleil se mêle à la pluie pour donner un arc-en-ciel, nous allons nous battre pour nos droits et nos convictions.

LA MÈRE (secouant la tête plus fort)
Je ne veux pas que les autres sachent que tu aimes les filles. C'est répugnant. Comment peux-tu t'imaginer que toucher une femme est naturel alors que tu es toi-même une femme? C'est comme... c'est comme si tu...

LA FILLE
Comme si quoi?

LA MÈRE
Je ne peux pas prononcer ces mots. C'est dégoûtant.

LA FILLE
C'est naturel, maman. Une femme peut toucher une autre femme comme un homme peut toucher un autre homme. Ce n'est parce qu'un enfant ne peut être conçu que grâce à l'ovule d'une femme et le spermatozoïde d'un homme qu'il n'y a que cette forme d'amour valable. Je suis valable.

LA MÈRE
Tais-toi donc. Je ne veux pas t'imaginer dans une telle situation.

LA FILLE
Alors imagine-moi avec un garçon, si ça te convient. Vas-y.

LA MÈRE (le regard dur)
Ne joue pas à ce jeu-là avec moi. Je suis toujours ta mère.

LA FILLE
Alors parce que tu es ma génitrice, maman, je dois t'écouter même quand tu as tort? Je dois subir même quand c'est injuste? Me taire alors que je ne dis que la vérité?

LA MÈRE
Ma fille n'aime et n'aimera jamais les filles. Faire l'amour avec une fille n'est même pas possible.

LA FILLE
Alors je ne suis pas ta fille.

LA MÈRE
Comme tu voudras.

LA FILLE (criant avec rage)
Non, pas comme je voudrais. C'est toi qui as décidé que je ne l'étais pas ! C'est toi qui me renies, pas moi ! Je serai toujours ta fille, maman, toujours ! Tu es ma mère depuis ma naissance jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle. Tu seras la mère d'une fille qui aime les filles et les garçons jusqu'à ce que ton coeur arrête de battre. Ton sang coule en moi, mes traits sont les tiens, mon nom est le tien, ta maison est la mienne, tes parents sont mes grands-parents, tes frères et soeurs sont mes oncles et tantes ! Je suis ton enfant et je n'ai pas été corrompue par quelque élément culturel, j'ai découvert qui j'étais réellement depuis le début.

LA MÈRE
Ne m'appelle plus maman. Cette conversation est terminée, je ne veux plus chercher à te convaincre alors que tu ne veux pas revenir sur le droit chemin. Tu quitteras ma maison.

La mère tourne les talons et commence à partir mais la fille s'élance en avant et lui attrape le poignet avec fermeté. La mère tourne la tête et leurs yeux se rencontrent.

LA FILLE (froide, la tête haute)
Regarde-moi, maman, et regarde-toi, car c'est ta dernière chance.

La mère fait un mouvement brusque du bras et se retire de l'emprise de sa fille. Elle la regarde une dernière fois puis quitte la scène, laissant son enfant seul. Les rideaux se referment doucement alors que la fille part à son tour, à l'opposé de sa mère.

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