Aujourd'hui, en cours d'histoire, nous avons étudié une photo surnommée "l'Enfant juif de Varsovie ".

Notre enseignante l'avait affichée grâce au vidéoprojecteur sur le tableau. C'est donc une photo en noir et blanc.

Et alors qu'elle essayait de nous en expliquer le moindre fait, le moindre détail que nous aurions pu louper, je me suis mis à imaginer. Cette photo, si elle avait été prise en couleur, à quoi aurait-elle ressemblée ? À quoi ressemblait réellement ce petit garçon ? Et la femme qui se tournait vers lui ? De quelle teinte étaient leurs manteaux, par exemple ?

Et surtout, surtout, que s'est-il passé ensuite ? La seconde, puis la minute ayant suivi le moment de la photographie ?

J'ai longuement été perturbée par cette réflexion. La file a-t-elle continué d'avancer ? Le petit garçon a-t-il été atteint par une balle en provenance d'un officier nazi ?

Je n'aurais jamais de réponse quant à ceci. C'est terriblement frustrant. J'ai presque l'impression qu'à force de regarder cette photo, à force d'avoir essayé d'analyser les moindres recoins, les moindres expressions faciales pour en savoir un peu plus, je me suis attachée à toutes les personnes présentes dessus. Et j'aurais aimé savoir ce qu'elles sont advenues.

Puis la voix de ma professeure a fini par me rappeller à la réalité, bien que je n'arrivais toujours pas à détacher mon regard de l'image.

24/03/2021