Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

17. 2 septembre 2015, 20h


Il est presque l'heure de partir de l'appartement et de rejoindre le bar quand le téléphone de Nicolas se met à sonner. C'est l'identifiant de sa mère, et il décroche aussitôt –mais c'est la petite voix fluette et mouillée de Rafael qui l'accueille à l'autre bout du fil :

-Papa ?

-Salut, mon grand. Comment ça va ?

-Pas bien, geint Rafa. Tu me manques fort.

Nico voudrait avaler sa salive, mais sa bouche s'est brusquement asséchée.

-Je reviens vite, articule-t-il tout de même. Je serai là pour Noël, mon trésor.

-Noël ? répète Rafa d'un air circonspect, puis, soudain désintéressé du téléphone : Mamie, c'est bientôt Noël ?

Nico entend sa mère répondre à l'arrière-plan, et le petit a l'air assez satisfait de la réponse, parce qu'il renifle avant de reprendre d'une voix un peu moins triste :

-D'accord. Mais je veux que tu ramènes un robot géant. Ou un vrai ninja.

-Bien sûr. Un robot super géant, même.

-Oui. Plus grand que toi.

-Je ferai de mon mieux pour te trouver ça.

La voix de sa grand-mère s'impatiente, et Rafael soupire :

-C'est l'heure de l'école...

-Ouais, je me doute. Sois sage, d'accord ? Et fais un bisou à mamie pour moi.

-Oui. Je t'aime fort, papa.

-Je t'aime aussi, mon cœur.

La liaison coupe, et Nicolas reste de longues minutes à fixer son portable, les yeux dans le vide. Tu me manques, entend-il encore, mais ce n'est pas la voix de Rafa, c'est celle de Jô. Tu me manques tellement, Nico, tu peux pas savoir. Quand tu pars, j'ai l'impression qu'il manque une partie de moi.

Il mord l'intérieur de sa joue. Jô aurait été tellement fière de leur petit garçon. Et tellement déçue qu'il ne soit pas là pour le voir grandir.

Mais il a eu raison de partir. C'est la centième, la millième fois peut-être qu'il veut s'en convaincre. Rester au Brésil aurait été s'empêtrer dans ses souvenirs et ses regrets ; et à présent, dans un environnement si radicalement différent, il peut pleinement redécouvrir les plaisirs de la vie. A commencer par la première soirée avec les Adlers.

Le coup de téléphone l'a mis un peu en retard, et la table est presque pleine quand il entre dans le bar –presque ; et il reconnaît ses coéquipiers, leurs âmes sœurs, le fameux Sachiro, mais ne trouve Tobio nulle part. Comme il reste deux places au fond, il les leur réserve, et pose sa veste sur le dossier de la chaise qui lui fait face, discutant avec Tatsuto en attendant que leurs boissons arrivent.

-Kageyama ! entend-il soudain Kourai crier, et il s'interrompt en pleine phrase.

Tobio se trouve dans l'entrée, l'air neutre sinon un peu gêné, et Nico l'interpelle pour lui montrer la place qu'il a gardée exprès.

-Merci pour la chaise, déclare Tobio en s'asseyant face à lui.

Il a l'air soulagé d'en avoir une, comme s'il craignait de devoir boire sur le sol. Romero le détaille rapidement –c'est la première fois qu'il le voit habillé autrement qu'en survêtement, et il apprécie de pouvoir découvrir Kageyama ailleurs que dans un gymnase, ça les sort de leur métier, ça dépasse les liens de coéquipiers pour devenir ceux d'amis.

-Il est mignon, ton gilet, déclare-t-il en souriant largement.

Kageyama rougit un peu tout se défaisant du vêtement –un gilet en laine, beige avec des boutons et des petites poches devant, et que Nico n'aurait jamais suspecté être à son goût, mais qui lui va à ravir.

-C'est cadeau de ma sœur, répond évasivement Tobio dans son anglais précaire.

Lui aussi le regarde, et Nico le sait, il le sent, il est conscient depuis leur rencontre de ce regard qui ne le lâche pas. Les grands yeux bleus de Kageyama s'attachent sans pudeur à son visage, à sa chemise, à ses mains, et parfois le fixent bien en face avec tant d'intensité que c'en est déstabilisant.

Ce serait bien qu'on soit un peu plus familiers, songe Nico. Surtout qu'ils ont un point commun déterminant, ne pas avoir d'âme sœur ; point de départ aisé d'une complicité qui commence à prendre forme à l'entraînement, mais que Romero aimerait voir en dehors aussi. Il pose son coude sur la table, et son menton dans la paume de sa main –encore couturée de quelques cicatrices, mais tellement infimes qu'elles sont quasiment invisibles ; et il réclame sans se départir d'un sourire tranquille :

-Eh bien, Tobio. Parle-moi un peu de toi.

De ce qu'a compris Nico trois heures plus tard, Kageyama a une sœur coiffeuse, trouve Ushijima gentil, a fait du volley avec des corbeaux, et il a aussi un ami petit et roux qui est parti au Brésil. Il ne mentionne aucune âme sœur, et Romero ne se retrouve pas plus avancé là-dessus ; mais il n'a pas envie de le brusquer, Tobio Kageyama est quelqu'un à aborder avec douceur.

Et puis, ils ont tout le temps de se découvrir. Toute une année, peut-être deux, trois, quatre pour se trouver sur le terrain et s'apprécier en dehors. Et cette fois, Nico espère que le destin ne viendra pas couper court à ses plans.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro