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Chapitre 42

La première huitaine de séminaires se déroula sans encombre. J'apprenais énormément de choses utiles pour la suite de mes activités à l'agence. Encore heureux. J'affrontais à une avalanche de vocabulaire coréen que je ne maîtrisais pas. Je m'accrochais. La dernière semaine avait commencé hier et ma tête allait déjà exploser.

Je n'étais pas rentrée ce week-end, préférant rester dans ma chambre d'hôtel pour rattraper mon retard. Les autres, tous natifs du pays, évoluaient dans le milieu depuis bien plus longtemps que moi, ce qui creusait un gros décalage. Sans compter sur mon travail pour la compagnie à continuer. Sans nouvelle d'Eunji, je n'avais vu aucun intérêt à perdre du temps dans les transports. Mon cœur se serra à son souvenir. Pas un mot depuis l'envoi de mon planning. Pas un appel, pas un message, rien.

Et comme le hasard faisait bien les choses, c'est au moment où je sortais de ma dernière réunion que son nom apparut sur l'écran de mon téléphone. Je décrochais sans plus attendre.

— Monsieur le Ministre, bonjour, comment allez-vous ?

Un ricanement à l'autre bout du fil me ravit les oreilles.

— Bien. Content de t'entendre. Et toi ?

— Comme un lundi, soupirais-je.

— Nous sommes mardi.

— Ouais, c'est la merde ! Tu vois dans quel état de décrépitude je suis.

Il riait encore et ce doux son, qui m'avait énormément manqué, me réchauffa le cœur.

— Est-ce que je t'aide si je t'apprends que l'objet de tes désirs se trouve devant la porte de ton centre de formation ?

— Oh ! Ils ont installé un food truck ? Ouuuiii.

Cette fois, il explosa dans un fou rire à en faire frémir mes oreilles.

— Presque. Je suis conscient de passer après le café, mais après la bouffe ? T'es sérieuse ?

— Eunji ! Ne joue pas avec mes émotions. Tu sais combien de crêpes, je vais devoir manger pour me remettre de ma déception après ta blague ?

— Et si je te dis que non seulement ce n'est pas une blague, mais qu'en plus, je t'ai pris une crêpe ?

— Mouais, bien sûr. Quel parfum ?

— Ta préférée, mon ange. Amandes, sirop d'érable.

Je frissonnais à ce surnom que je n'avais pas entendu depuis plus d'une semaine et je salivais en même temps, à l'évocation de ce mets si cher à mon âme.

— Arrête de me torturer.

Il soupira à travers le combiné.

— Très bien, je la mange à ta place alors.

Le bruit caractéristique du papier qui enveloppait la crêpe grésilla dans le téléphone. Je me figeais dans mon mouvement avant d'entamer la descente des escaliers. Mon cœur accélérait de plus en plus.

— Tu... Tu es vraiment là ? demandais-je hésitante.

Je ne l'envisageais toujours pas.

— Mmh mmh, confirma-t-il.

— Et tu l'as prise dans mon enseigne préférée ?

— T'es incroyable, tu reconnais même le son de leur emballage ?

— J'arrive !

Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, je raccrochais, dévalais les marches quatre par quatre, me ruais dans le couloir vers à la sortie. Sur le trottoir qui longeait le bâtiment, je cherchais sa présence, sa voiture ou l'odeur de la crêpe. N'importe quoi, me permettant de déceler la direction dans laquelle je devais m'orienter. Je finis par reconnaître sa voiture de l'autre côté de la route et me précipitai à sa rencontre. Je jetais un dernier coup d'œil autour de moi pour m'assurer que personne ne l'avait repéré et je m'engouffrais dans l'habitacle. Une fois installée, je pus découvrir son visage, à moitié caché par sa casquette, qu'il avait pris la précaution d'enfiler malgré les vitres teintées qui masquaient son identité au reste du monde.

— Mais qu'est-ce que tu fais là ? Comment ça se fait que tu sois venu jusqu'ici ? demandais-je, surprise.

— Je ne sais pas, répondit-il, les épaules haussées.

Il savait. Son immense sourire ne trompait personne et ses yeux pétillaient. Il était stressé et fatigué et avait dû réarranger de son emploi du temps pour me retrouver. Je lui en étais tellement reconnaissante.

— Tu me manquais, avoua-t-il. Je n'arrivais même pas à prendre cinq minutes pour t'envoyer un message et ça me tuait. Je ne pouvais pas me concentrer. Je dors mal sans toi et je suis crevé donc j'ai posé mon après-midi.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. D'excitation, à l'entente de ses sentiments, qu'il ne confiait pas souvent à haute voix. D'inquiétude, quant à son état de santé et de fatigue.

— Tu as donc parcouru tout ce chemin pour une sieste ? jouais-je, une moue sur le visage pour le charrier.

— Une sieste avec toi ! précisa-t-il.

— Qui te dit que je souhaite faire la sieste avec toi ? Tu ne m'as pas demandé mon avis ! boudais-je, les bras croisés sur ma poitrine.

— Mon ange, murmura-t-il accompagné d'une caresse sur ma joue.

C'était mal barré pour rester ferme et concentrée, s'il commençait de cette façon.

— Je sais que tu en as tout autant envie que moi.

— Mais pas du tout ! Comment peux-tu l'affirmer ?

— Je t'ai vu arriver en courant Mark.

Merde, moi qui ne voulais pas avoir l'air désespérée, c'était raté. J'avais essayé de ralentir l'allure et de paraître normale et sereine. Rien n'échappait à l'œil de lynx de monsieur Park Eunji. Pour une fois qu'il n'avait pas le nez fourré dans son téléphone ! Il avait fallu qu'il surveille mon arrivée.

— Ce n'était pas pour toi ! C'était pour la crêpe !

— Ah. Je l'ai mangé !

— QUOI ?! Tu n'as pas fait ça quand même !

Il explosa de rire et me tendit l'objet de mes désirs. Après lui. Mais ça, il pouvait toujours courir pour que je le lui avoue.

Il entra l'adresse de mon hôtel dans le GPS, et se mit en route. Je dévorais ma crêpe, la plus heureuse du monde, un sourire scotché sur mon visage toutes les deux bouchées, ce qui accentua son hilarité.

***

Rapidement arrivés à l'hôtel, nous n'avions pas traîné pour rattraper le temps perdu. À croire que mon goûter n'avait pas réussi à me rassasier. Nous nous étions littéralement jetés dessus, conscient du manque que l'on ressentait chacun. Unis plusieurs fois, jusqu'à nous effondrer de fatigue, nous somnolions dans les bras l'un de l'autre. Je sentais à sa respiration qu'il était réveillé contre moi et les caresses de son pouce sur mon épaule me le confirmèrent.

— On aura fini par la faire, cette sieste, chuchota-t-il à mon oreille.

— Il faut dire que tu as su trouver des arguments convaincants, rétorquais-je, ce qui le fit pouffer.

— Toi et ton estomac ! baragouina-t-il en route pour la salle de bain.

Il devait bientôt repartir, je ne voulais pas y penser. Mes yeux se posèrent sur sa silhouette dénudée et j'arquais un sourcil appréciateur, à la découverte de la chute de ses reins. Probablement intrigué de n'entendre aucune réponse de ma part, il se retourna ce qui me permit de découvrir l'énorme marque que je lui avais laissée sur l'aine. Impossible de passer à côté, vu la taille et le contraste de couleurs avec sa peau nacrée. Je n'avais pas cherché à ce qu'elle soit autant prononcée, prise dans le feu de mes émotions. Je me glorifiais d'être la seule, alors que plus de la moitié de la planète en rêvait, à partager ces moments avec lui. Mes yeux remontèrent dans les siens, étonnés de le voir froncer les sourcils.

— Tu as encore bugué, m'expliqua-t-il avant de revenir vers moi pour m'embrasser. Des fois, je me demande ce qui te passe par la tête quand tu es perdue dans tes réflexions.

S'il savait.

Il s'éclipsa sous la douche et commanda à manger le temps que je me lave. Je récupérais notre nourriture auprès du livreur, lorsque celui-ci sonna à la porte, afin de ne pas compromettre son identité, de peur qu'une fan apprenne sa présence. Nous mangeâmes tranquillement puis je soupirais quand je compris qu'il s'en allait. Je devais m'estimer heureuse de cette fin d'après-midi avec lui, même si le laisser partir s'avérait difficile, consciente qu'encore une fois, nos retrouvailles seraient à une date indéterminée. Il dut sentir mon refus de le voir disparaître, car il se rapprocha de moi et encercla ma taille de ses bras.

— Désolé, ton homme a de la route et du boulot, murmura-t-il, son front posé contre le mien.

— Mon homme est très demandé. Merci d'être venu.

Il raffermit son étreinte et glissa sa tête dans mon cou.

— Je t'aime, susurra-t-il au creux de mon oreille.

Mon cœur bondit d'un coup dans ma poitrine. Je me figeais et mon cerveau refusait de me confirmer s'il avait bien entendu ses mots, ou s'il les avait rêvé. Eunji se recula pour me faire face et ses yeux se fermèrent quand il m'embrassa tendrement. Il parsema une multitude de petits bisous sur ma bouche, mes joues, mon cou, comme s'il cherchait à me recharger à bloc jusqu'à la prochaine fois. Analogiquement à une drogue nécessaire, semblable à mon besoin de café pour tenir la journée, il me remplissait de son amour pour m'aider à affronter la suite. Puis, il se recula et me regarda droit dans les yeux cette fois.

— Je t'aime tellement, mon ange.

Pareillement à toute addiction, toute dépendance, le manque ne tarderait pas à se manifester et le sevrage allait être difficile à gérer, voire destructeur.

***

Je ne parvins pas à fermer l'œil. Eunji était parti peu de temps après m'avoir dit pour la première fois — deux coups de suite — qu'il m'aimait. Je n'avais pas réussi à le lui dire moi aussi. Mes cogitations me tinrent éveillée toute la nuit. Pourquoi ne lui avais-je pas retourné alors que j'éprouvais la même chose ? Pour quelle raison, ces quelques mots étaient restés coincés dans ma gorge ? Au-delà de mes ressentis, c'est les émotions dans ses yeux à cet instant qui contribuait à ma nuit blanche. J'y avais lu beaucoup d'amour, de tendresse et quelque chose de douloureux. Je savais pertinemment qu'il n'attendait pas de réponse. Il ne l'avait pas fait dans ce but. Mais je percevais sa souffrance à tel point, que mon cœur s'était contracté violemment. Cette désagréable sensation ne m'avait pas quitté pendant toute la fin de la semaine.

Mon séminaire terminé j'étais rentrée à l'agence le week-end de leur départ pour le japon. Je n'avais pas pu leur dire au revoir, toutefois j'avais pris soin d'envoyer un message à Eunji et Daeyeon, pour leur souhaiter un bon voyage. J'avais obtenu une réponse cette fois-ci, brève, et je m'étais replongée dans mon travail.

Ils avaient décollé depuis cinq jours maintenant. Pour une fois, je profitais de mon temps libre pour peindre au studio. Installée par terre, de l'acrylique partout, mon téléphone couppa ma concentration. Peu encline à vouloir m'arrêter dans ma tâche, je jetais quand même un coup d'œil à l'écran de mon appareil, par acquit de conscience. Le nom de ma meilleure amie s'affichait. Sans nouvelle depuis un moment, je décrochais.

— Al ! Comment vas-tu ?

— Bon anniversaire, Mark ! hurla-t-elle.

— Ah ! Euh. Merci, répondis-je déconcertée.

— Ahah, tu ne changeras jamais. Tu avais oublié n'est-ce pas ?

— Comment sais-tu ?

— Je te connais par cœur. Alors, ton programme ? interrogea-t-elle pleine d'entrain.

— J'ai peint toute la journée. Rien de très passionnant. Et toi ?

— Oh, tu ne l'as pas fêté avec les garçons ? Oui, remarque, si ça avait été le cas, tu t'en serais souvenu.

Perspicace l'animal !

— Ils bossent au Japon et de toute façon, ils sont débordés en ce moment.

— Je vois. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu Dae au téléphone. J'imagine que c'est pour ça. J'en déduis que tu n'as même pas reçu un petit message ?

— Non, mais à bien y réfléchir, pas sûr qu'ils sachent que c'est aujourd'hui.

— Mmm pas faux.

— Et toi ? Quoi de neuf ?

— Oh moi, la routine.

— Alice ! Crache le morceau.

Je reconnaissais le ton que prenait mon amie quand elle souhaitait me relater plein de trucs, mais qu'elle ne voulait pas m'évincer pour parler d'elle.

— J'ai repris contact avec Shin.

— Oh ! C'est vrai ?! Raconte !

— La semaine dernière, j'ai mis un poste sur Insta et il l'a commenté. Du coup, je lui ai envoyé un message et depuis, on discute régulièr...

— Comment ça, il l'a commenté ? Mais comment est-ce possible ? Et personne n'a rien dit ? la coupais-je, hallucinée que le danseur ait pu réagir à une personne lambda sans faire de vague.

— Calme-toi ! Il l'a écrit avec son compte privé. Personne n'a compris que c'est lui. Et il a répondu en anglais. Les gens n'ont rien cramé.

— Ah ! OK. Je ne savais pas qu'il détenait un compte perso.

Je me demandais d'ailleurs si les autres en possédaient un. Probablement, à bien y réfléchir. Sauf peut-être Eunji, ce n'était pas trop son genre. Je repensais au mien, à l'abandon depuis mon départ pour la Corée. Il serait éventuellement temps de m'y remettre.

Nous restâmes encore quelques instants à blaguer, elle me parla un peu de sa vie en France, beaucoup de ses échanges avec le danseur puis elle due mettre fin à l'appel, pour retourner travailler.

***

À la nuit tombée, j'avais reçu un message de Daeyeon et Insook. Ils me souhaitaient un joyeux anniversaire, ainsi que de Shin. Finalement, ils étaient au courant. Je m'étirais après avoir rangé mon matériel et m'apprêtais à remonter au dortoir pour manger quand un raclement de gorge attira mon attention vers la porte. J'aperçus une bouille d'ange qui me souriait, les yeux pleins de malice.

— Yoonho ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? m'étonnais-je face à la copie conforme de mon petit ami.

— Noona ! Joyeux anniversaire ! cria-t-il en me sautant dessus.

— Oh merci. Tu es un amour. Mais où sont tes parents ? Ils savent que tu es là ? Eunji est parti au Japon, il ne rentrera pas avant la semaine prochaine.

Je le gardais dans mes bras et le câlinais, trop heureuse de le retrouver.

— Je suis venu pour te voir. Maman veut bien que je reste avec toi si tu es d'accord. Elle est chez sa copine de Séoul.

— C'est vrai ? Oh, j'en ai de la chance ! C'est le plus beau cadeau d'anniversaire.

À mes mots, le petit se mit à rire.

— Noona ! Viens, j'ai une surprise !

Il sauta de mes bras et en me tira par la main. Je le suivis jusqu'à la salle commune où la table dressée, un repas pour deux nous attendait ainsi qu'un magnifique gâteau. Stupéfaite, je cherchais une autre personne, mais il n'y avait que nous deux.

— C'est toi qui as préparé ça ?

— Oui ! s'exclama-t-il tout fier de lui. Maman m'a aidé à cuisiner le repas et le gâteau, mais c'est moi qui ai mis la table comme un grand.

Il était trop adorable et cette attention me réchauffa énormément le cœur.

— Tu diras merci à ta maman pour moi et tu lui transmettras un bisou.

— Mais c'est moi qui ai fait le plus gros ! ronchonna-t-il.

— Alors viens là que je te fasse plein de bisous pour te remercier.

Je m'approchais de lui d'un coup et le couvrais de poutous sous ses éclats de rire. Nous passâmes la soirée à s'amuser, rigoler, manger du gâteau et à regarder des films après que je me sois assuré, auprès de sa mère, qu'il avait bien l'autorisation de rester. Je l'avais aussi chaleureusement remercié et promettais de bien veiller sur lui.

Sur les coups de onze heures, le petit monstre n'en pouvait plus. Il se changea avec un de mes t-shirts, dans lequel il nageait, et se coucha dans mon lit. J'enfilais mon pyjama à mon tour et ajoutais par-dessus un des sweats piqués à Eunji. Son odeur avait presque disparu, je songeais à lui en dérober un autre.

— Tu viens me faire des câlins ? réclama mini Eunji.

— Bien sûr !

Je m'installais à ses côtés et en le pris dans mes bras.

— Tu as volé le pull de mon frère ?

Rien ne lui échappait.

— Il me le prête quand il n'est pas avec moi, expliquais-je.

— C'est pour pas que tu te sentes seule ? Il te va mieux à toi !

Qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants ? Cette personne a raison !

— Ahah merci. Oui, j'ai l'impression qu'il est là lui aussi, avouais-je, parfaitement consciente qu'il avait compris que l'on était ensemble.

Je savais qu'il n'en parlerait à personne. C'était un gamin intelligent.

— Si tu veux, je peux venir dormir avec toi tous les soiiiiirs ! proposa-t-il dans un bâillement.

— Tu es trop gentil ! Merci de veiller sur moi. Et merci pour cet anniversaire. C'était le meilleur de ma vie.

— C'est vrai ?

— Bien sûr !

— J'aurais aimé que mon frère soit là. Il sourit tout le temps quand il te voit.

Cet enfant me faisait fondre.

— Tu crois que moi aussi, je devrais lui donner un de mes pulls, pour qu'il ne se sente pas seul ?

Il pouffa, imaginant son ainé avec un de mes vêtements.

— Je veux voir !

— OK, je t'enverrai une photo alors. Allez, au dodo.

Je m'installais confortablement avec un livre et il se blottit contre moi.

— Bonne nuit Noona.

— Bonne nuit bonhomme.

***

Deux heures plus tard, mon téléphone trembla, ce qui me sortit de ma lecture. Je vérifiais que le bruit de la vibration sur la table de nuit n'avait pas réveillé Yoonho et saisis mon appareil.

De Eunji à 1 h 12 :
« Bon anniversaire mon ange. »
« Je suis désolé, c'était la course aujourd'hui. »

De Mark à 1 h 12 :
« Merci ^^ »
« Ce n'est rien, ne t'en fais pas. »

De Eunji à 1 h 13 :
« Oh, tu ne dors pas ? Je peux t'appeler ? »

De Mark à 1 h 13 :
« Impossible ! Je t'ai remplacé ! »

De Eunji à 1 h 13 :
« ??? »

De Mark à 1 h 14 :
« Le nouvel élu de mon cœur dort en ce moment même dans mes bras, je ne peux pas le réveiller. »

Je pris un selfie de Yoonho paisiblement endormi, toujours calé dans mes bras.

De Eunji à 1 h 14 :
« Vous êtes trop mignons. »
« Je suis jaloux. »
« Qu'est-ce qu'il fait là ? »

De Mark à 1 h 15 :
« Il est venu fêter mon anniversaire avec moi. »
« Il m'a préparé un gâteau avec ta maman. »

De Eunji à 1 h 15 :
« Rah le fourbe ! Il sait y faire ! »
« Mais je ne crains rien, je sais que c'est moi que tu aimes. »

De Mark à 1 h 15 :
« Ah... Je ne sais pas trop... »
« Il est un peu plus beau que toi quand même. »

De Eunji à 1 h 16 :
« C'est ma copie conforme ! >_< »

De Mark à 1 h 16 :
« Oui, mais il est plus jeune. ^^ »
« Tu as du souci à te faire. »

De Eunji à 1 h 16 :
« Je vois... NOONA »

Sa pique me fit rire. Il soulignait volontairement mon âge plus avancé que le sien.

De Eunji à 1 h 17 :
« Je me ferai pardonner. »

De Mark à 1 h 17 :
« Là, tu m'intéresses ^^ »
« Ça se mange ? »

De Eunji à 1 h 17 :
« Tu es infernale ! »
« Tu verras ! »
« Bon, je te laisse dormir. Je retourne bosser. »
« Encore bon anniversaire mon ange. »
« Ah et je savais que c'était toi qui m'avais piqué mon pull ! C'est mal ! »

De Mark à 1 h 17 :
« J'ai hâte ^^ »
« Merci, n'en fais pas trop, prends soin de toi »
« Oupsy ?! »

De Eunji à 1 h 18 :
« <3 »

***

Yoonho était reparti le lendemain avec sa mère passée le récupérer au retour de chez son amie. Je l'avais chaudement remerciée pour le repas et le gâteau. Elle m'avait transmis tout plein de choses pour le groupe, ce que je trouvais vraiment touchant. En soi, ils n'avaient besoin de rien et pouvaient s'offrir n'importe quoi. Mais chaque fois que les parents de l'un d'entre eux les visitaient, ils prévoyaient toujours des petites attentions pour tout le monde. De la nourriture maison, des vêtements, des masques, des cosmétiques, des vitamines. De vraies mères poules. Chaque famille avait obtenu quatre fils supplémentaires à la création du groupe. Celle d'Eunji n'échappait pas à la règle. J'ignorais si elle était au courant de ma relation avec son fils. C'était peu probable. Mon amitié avec Daeyeon et Yoonho qui m'adorait lui suffisait pour m'inclure dans l'entourage. Une fois seule, je retournais au travail après avoir déposé les cadeaux pour chacun dans leur salle de repos. Ils devaient revenir le lendemain.

Les jours passèrent et rien ne changeait. Telle une routine qui s'installe et vous ronge de l'intérieur. Je me levais le matin, prenais mon café, allais bosser au studio. De temps en temps, je mangeais avec un des garçons, le plus souvent Daeyeon ou Insook. Je croisais Eunji dans un couloir ou lors de réunions, je retournais travailler jusqu'à point d'heure et, si je ne m'assoupissais pas sur ma tache, je rentrais me coucher dans ma chambre quelques étages plus hauts.

Quatre semaines écoulées depuis mon anniversaire et je n'avais pas partagé un seul tête-à-tête avec Eunji. Il n'avait plus le temps de me téléphoner, nous échangions par messages uniquement. Il ne dormait plus avec moi non plus et ils partaient aux États-Unis au moins deux mois. Lequel s'avérait plus dur : ne pas le croiser, ou le voir en présence d'autres personnes sans pouvoir lui parler et le prendre dans mes bras ?

Il avait confié notre relation à Daeyeon lors de leur voyage au Japon. Ils en avaient beaucoup discuté tous les deux et sur les conseils du plus jeune, Eunji l'avait annoncé à tout le groupe. Croyez-le ou non, personne ne fut étonné. Visiblement, ils l'avaient tous compris bien avant nous. Quand je les avais revus, personne n'avait commenté. Contents pour nous, ils nous soutenaient. Ce soulagement ne changeait rien à son absence et que j'en souffrais. Je culpabilisais d'envier Eunji de posséder un planning à rallonge. Lui au moins, n'avait pas le temps d'y penser. De mon côté, j'attendais seule, me renfermais dans mon travail et sur moi-même. Nous étions à cran et des disputes commençaient à éclater entre nous, par manque de patience et de recul nécessaire pour apaiser les tensions. Il ne restait que les mauvais côtés et nous ne profitions plus des bons. Les garçons me soutenaient beaucoup et prenaient souvent de mes nouvelles pour savoir si je tenais le coup.

***

Aujourd'hui, le groupe rentrait des États-Unis. Deux mille trois cent soixante-sept heures et quarante-huit minutes que je n'avais pas eues un moment avec lui. Autant vous dire que j'attendais leur retour avec impatience ! Au studio, je fabriquais un décor, de la musique en fond pour seule compagnie. Ils devaient se rendre à l'agence directement et Eunji m'avait promis de passer me voir. Avec excitation que je relevais la tête à l'entente des coups tapés à la porte. Je vis d'abord la tignasse d'Insook puis celle de ce qui lui servait de petit ami.

— Les garçons ! Vous avez fait bon voyage ?

Je lâchais mon pinceau et en me précipitais vers eux.

— Noona ! Tu nous as trop manqué ! déclara le plus jeune, tandis qu'il me prenait dans ses bras.

Daeyeon se joignit à nous pour un câlin collectif.

— Insook, attention ! Tu vas te tacher, je suis pleine de peinture.

— Je m'en fous, j'ai l'habitude avec Dae.

Je sentis mon ami lui taper le derrière de la tête, ce qui m'arracha un rictus, et ils resserrèrent leur étreinte autour de moi.

— Je dois filer. Je voulais quand même te revoir avant. À très vite Noona.

— OK, prends soin de toi. Tu as maigri ! lançais-je alors qu'il passait le pas de la porte.

Je me retournais vers Daeyeon qui me regardait avec un sourire radieux.

— Pourquoi ris-tu comme un benêt ?

— Sookie a insisté pour venir te saluer tout de suite, à peine le pied posé dans l'immeuble. L'homme de ma vie et mon amie s'entendent à merveille et veillent l'un de l'autre. Ça me rend heureux.

Son hilarité s'agrandit en une bouille d'un enfant trop mignon.

— Ohhh, mais c'est qu'il est tout gnangnan, notre DaeDae, me moquais-je ses joues maltraitées entre mes doigts. Moi aussi, je suis contente. Tout va bien entre vous à ce que je vois.

— Noona ! ronchonna-t-il en s'échappant de ma torture. Oui, super bien. Il est vraiment incroyable, j'ai beaucoup de chance. Il me soutient énormément et me fait grandir.

— Ah, j'aurais plutôt dit que vous vous tiriez vers une certaine régression, mais bon, pouffais-je.

Ce pic me valut un pincement au bras et une moue réprobatrice. En réalité, il adorait que je le taquine de la sorte.

— Alors ce voyage, raconte !

Il me compta leur périple, les tournages et tout ce qu'ils avaient mangé ou visité, sans déroger à nos vieilles habitudes et à notre rituel après de telles absences. Il se stoppa dans son récit à force de m'observer scruter la porte avec insistance.

— Tu attends quelqu'un ?

— Hein ? Ah, oui. Eunji m'a prévenu qu'il passerait lorsque vous arriveriez, expliquais-je impatiente.

— Oh ! Hyung est déjà en route pour la réunion avec le PDG et, tout de suite après, on répète le filage pour la tournée qui débute dans quinze jours.

— Vous repartez en tournée si tôt ? m'exclamais-je abasourdie.

Pourquoi je l'ignorais-je ? Il ne m'avait rien annoncé. Je me précipitais sur mon portable au cas où il m'aurait envoyé un message pour confirmer sa venue, même en coup de vent, entre ses deux occupations.

Rien.

— Il t'a rien dit ?

— Non, répondis-je seulement, mon téléphone serré dans ma main.

— Pourquoi t'es pas au courant ? Tu regardes pas les médias ? Ou les réseaux sociaux ? Tout le monde en parle, on a vendu l'intégralité des billets en une heure, dans chaque pays !

— Je... Je n'ai pas trop suivi. Il me manquait et je n'avais pas envie de voir son visage partout sur internet alors qu'il était loin de moi, avouais-je honteuse.

— Oh Noona, souffla Dae. Je suis vraiment désolé.

À cet instant, la musique changea sur mes enceintes pour chanson d'un artiste que j'appréciais beaucoup. Il y comptait l'histoire d'un couple qui se détruisait. Aucun des deux ne voulait être celui qui ferait souffrir l'autre en le quittant. Personne ne souhaitait prendre cette responsabilité. À l'entente des premières notes, c'en fut trop et j'éclatai en sanglots. Mon corps lâcha tout ce qu'il avait retenu depuis des mois. J'étais à bout. Son absence m'avait rongée au plus profond de mon âme, sans que j'en prenne conscience et tout m'explosa en pleine face. Je tremblais, mes jambes me renoncèrent et le décor autour de moi tournait dans tous les sens. Je reconnaissais les prémisses de ce qui arrivait. Je ne pensais plus recommencer, que tout se trouvait derrière moi, que j'en étais débarrassée. Finalement, elles n'étaient jamais parties. Elles gisaient juste là, tapies dans l'ombre, dans les méandres de mon cerveau. Elles attendaient à nouveau leur heure de gloire. Alors que je n'en avais pas refait depuis des mois, depuis notre voyage en France, une crise éclata, encore plus violente que les autres.

***

Le contact d'une main dans mes cheveux et une odeur qui m'avait tant manquée me fit émerger du sommeil dans lequel je me trouvais depuis un temps inconnu. Lorsque j'ouvris les yeux, je reconnus sans difficulté le mobilier de ma chambre. Comme deviné, Eunji se tenait contre moi. Heureuse de le revoir, je ne pus retenir un pincement au cœur à l'idée que sans incident, il ne serait pas venu. Je regrettais instantanément cette pensée, pas assez rapidement pour qu'il ne remarque rien.

— Hey, comment te sens-tu ? s'enquit-il d'une caresse affectueuse sur ma joue.

— Ça va, le rassurais-je dans un murmure. Tu es là depuis longtemps ?

— Une petite heure. Dae est resté à tes côtés, tu t'es effondrée après ta crise et tu as dormi toute la journée, m'expliqua-t-il d'un air inquiet.

Je me tournais vers mon réveil et constatais qu'il affichait déjà vingt-trois heures.

— Je suis désolée. Je vais mieux.

— Mark, excuse-moi.

À l'entente de mon prénom, mon cœur se comprima dans ma poitrine.

— J'étais absent quand tu en avais besoin, je n'étais pas là pour t'aider à gérer ta crise. Pire encore, c'était ma faute ! se reprochait-il.

Je pouvais capter dans sa voix la tristesse, ainsi que du désespoir et des regrets.

— Quoi ? Non ! Pourquoi dis-tu ça ?

— Daeyeon m'a raconté. C'est quand il t'a appris que je ne viendrais pas et qu'en plus, on repartait après-demain en tournée.

Après-demain ? Si vite ? Sans crise, nous ne nous serions pas revus avant son départ ? La mélodie de la chanson me revint en tête, comme une sonnette d'alarme.

Une vague d'émotions m'envahit lorsque je m'aperçus qu'il avait terriblement maigri. Ces cernes s'affichaient encore plus grands que mes mains et ces larmes au coin de ses yeux me coupèrent le souffle. Il était à bout. Je culpabilisais de ne pas avoir considéré sa souffrance. Je ne m'étais pas rendu compte que pour lui aussi c'était difficile. Les garçons me soutenaient, me demandaient si je m'en sortais, si ce n'était pas trop pesant de garder le secret et de le voir de loin comme n'importe quelle autre fan. Tout le monde s'inquiétait pour moi, puisque j'étais celle qui éprouvait en retrait. Qui s'inquiétait pour lui ? Qui vérifiait s'il ne souffrait pas ? Sous prétexte que c'était pour sa carrière et pour son groupe que l'on se cachait, personne ne lui demandait comment il le vivait. Le constat s'imposait : Mal. Il le vivait mal. Et je m'en voulais de n'y avoir jamais fait attention. De ne l'avoir jamais soutenu ou de n'avoir jamais veillé à ce qu'il soit entouré comme moi, je l'étais. Il culpabilisait pour mes souffrances, je culpabilisais pour les siennes et les paroles de la chanson défilaient dans mon cerveau, en tâche de fond.

« Tu vois, on se renvoie la balle

À essayer d'y mettre fin.

Tu vois, on ne se supporte plus

Quelqu'un doit prendre une décision

Aucun de nous n'en est capable »

Comme une évidence, la solution s'imposa d'elle-même. Nous ne pouvions pas continuer ainsi. Il était clair que je ne pouvais pas accepter que notre relation détruise son avenir. Le détruise. J'étais prête à le laisser partir, à quitter moi-même la Corée, pour qu'il arrête de s'en vouloir. Pour qu'il se consacre à son rêve, ce qui l'épanouissait tellement. Ma décision était prise.

Alors j'attrapais son visage dans mes mains et ancrai mes yeux dans les siens. Il n'assimila pas tout de suite mon geste, le regard perdu. Je ne vacillais pas face à cette lueur d'appréhension. Comme d'habitude, nous n'avions pas besoin des mots pour nous comprendre. Il avait saisi qu'il était temps que l'un de nous assume, que c'était inévitable. C'était moi qui la prenais. Maintenant. Pour empêcher tout quiproquo et acter cet accord entre nous, je le formulais à haute voix.

— Nous nous étions promis d'arrêter si notre relation était trop compliquée à gérer à cause de nos vies ou du secret, murmurais-je.

Pour toute réponse, il hocha timidement la tête. Il n'en avait pas envie, mais conscient, lui aussi, que ce n'était pas viable. Sa lèvre inférieure tremblait et mon cœur se déchira, quand une larme coula le long de sa joue. Je l'essuyais du bout de mon pouce et il s'approcha pour m'embrasser. Une dernière fois. Je sentis dans ce baiser toutes ses émotions, son amour, sa tristesse, ses regrets et de la peur. Je le comprenais, je ressentais les mêmes.

Sans interrompre cette tendresse entre nous, il souffla :

— Je peux dormir une dernière fois avec toi ?

Je me décalais pour qu'il s'allonge contre moi. Dans mes bras, il m'attrapa par la taille pour me serrer contre lui et enfouit son visage dans mon cou. Je sentis ses larmes couler contre ma peau, les miennes les rejoignant. Je caressais affectueusement ses cheveux et embrassai son front. À cet instant, il paraissait si vulnérable. Je m'endormis, complètement vidée de cette surcharge d'émotions, à bout, ses derniers mots étouffés au creux de mon oreille, comme s'il se les murmurait à lui-même.

— Je t'aime, mon ange.

Le lendemain, à mon réveil, il était déjà parti. L'impression d'être passé sous un rouleau compresseur persistait. Dans un moment de doute, je me demandais si j'avais fabulé. Les larmes séchées sur mes joues et cette douleur dans ma poitrine témoignaient de la réalité des choses. Eunji pouvait de nouveau avancer librement vers son rêve, sans attache, ni rien pour le retenir.

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Annyeong !

Évite une tomate...

Qui c'est qui va avoir Seesaw dans la tête toute la journée ? (Lève la main)

Bon, je sais que ça ne fera sûrement pas plaisir à certains d'entre vous (non non, je ne vise personne... Tousse) mais il faut être réaliste. Cette situation n'était plus possible.


On s'approche de la fin, mais ne vous en faites pas, il va y avoir d'autres rupt.... Rebondissements ^^

Pardon, je joue avec vos nerfs !

Je vous laisse digérer ce chapitre et on se retrouve (peut-être si vous n'êtes pas fâché) dimanche.

Prenez soin de vous. 

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