Chapitre 23
— Daeyeon n'est pas bien, annonçais-je aux garçons, sans me détourner de l'écran.
— Comment ça ?
Insook accourut à côté de moi constater par lui-même de la véracité de mes propos. Aux premiers abords, le chanteur performait normalement. Nous qui le connaissions bien, pouvions-nous rendre compte qu'il souffrait. Il maintenait une poker face, mais je discernais dans ses yeux la lutte qu'il menait pour ne pas s'effondrer. Il semblait au bord de l'évanouissement. Mon cœur se serra dans ma poitrine.
— Mark a raison ! déclara le Maknae. Il ne va vraiment pas bien ! Qu'est-ce qu'on fait ?
— La prochaine chanson c'est le solo de Shin puis celui d'Eunji. Ensuite, c'est le final tous ensemble, répondit le leader. Ça nous laisse un peu plus de six minutes pour récupérer Daeyeon et estimer s'il peut terminer avec nous. On va avoir besoin de tout le staff pour le remettre sur pied.
À ce moment-là, Shin entra sur les planches pour prendre le relais tandis que Daeyeon revenait, mal en point. Il tomba dans les bras d'Insook, parti en coulisse à sa rencontre.
— Apportez-moi de la glace et de l'air enrichi en oxygène, cria le manager. Les garçons, préparez-vous pour la suite. Mark, occupe-toi des retouches maquillages d'Eunji pour qu'il puisse monter sur scène.
Ses ordres bourdonnaient à mes oreilles sans que je les comprenne. Eunji m'attrapa le poignet et me traîna au milieu de toute cette panique jusqu'à la coiffeuse. Le cerveau complètement déconnecté, trop préoccupée par mon ami, je processais à peine qu'il me secouait par les épaules.
— Mark !
Mon prénom me raccrocha à la réalité. Le producteur me tenait toujours fermement.
— Mark ! Regarde-moi !
J'ancrais mes yeux dans les siens. Son air grave traduisait son inquiétude, mais son professionnalisme avait pris le dessus.
— Ça va aller pour lui, il est entre de bonnes mains.
Mon esprit comprenait tandis que mon corps refusait de bouger. Il posa sa paume contre ma joue sans rompre notre contact visuel.
— J'ai besoin de toi !
Ses mots, ainsi que sa peau froide sur la mienne m'électrisèrent et je regagnais le contrôle de mes facultés mentales. J'attrapais un pinceau, le fond de teint et m'attaquais à son maquillage. Je plaçais quelques mèches de cheveux et lui tendis sa veste. Pendant qu'il l'enfilait, je récupérais son micro et nous nous dirigeâmes tous les deux en direction des coulisses. C'était bientôt son tour.
— Tu trembles, remarqua-t-il. Eh, regarde-moi.
Je n'osais. J'avais honte de m'abandonner à mes émotions, inquiète et encore affectée par sa réflexion sur mon matage intempestif. Oui, il m'avait traumatisé ce jour-là.
Au lieu de se concentrer sur sa future performance, il gérait mon angoisse. Cette constatation me bouleversa davantage.
— Mark, regarde-moi.
Sa voix, dure, ne laissait pas le choix quant à l'attitude à adopter. Je levais mes yeux dans les siens. Il positionna ses deux mains en coupe de chaque côté de mon visage.
— On ne prendra pas de risque. On veille sur lui.
— Oui, pardon, acquiesçais-je.
Je lui tendis son micro et reculais pour vérifier sa tenue.
— C'est bon, tu peux y aller, tu es parfait, ajoutais-je, sans réfléchir.
Après coup, je réalisais ce qui était sorti de ma bouche. Un sourire amusé s'inscrit sur ses lèvres alors que je rougissais. Eunji le remplaça sur scène, quand Shin revint. Sans prendre le temps d'écouter sa performance, je retournais dans les loges. Je préparais son ajustement de tenue pour qu'il puisse enchaîner. Je constatais qu'Insook s'était changé et avait ressurgi auprès de Daeyeon, ne le lâchant pas d'une semelle. Par peur de l'étouffer, je me dirigeais plutôt vers Minjae pour m'informer de la suite.
— Comment va-t-il ?
— On lui a administré un shoot de vitamine, il pourra chanter le dernier morceau avec nous.
Il dut voir mon air inquiet, car il enchaîna :
— Ne te bile pas, il a attrapé la grippe, il lui faut repos. Après le show, on rentre et on veillera à ce qu'il se soigne et récupère.
Pas vraiment rassurée, je tentais de me reprendre, ils n'avaient pas besoin d'une personne de plus en PLS. Les vêtements et accessoires d'Eunji en mains, je me précipitais en coulisse pour le rejoindre à la fin de son solo. À la sortie des loges, je lançais un regard inquiet à mon ami. Il respirait plus calmement. Le rappeur termina sa performance, tandis que ses compagnons prenaient place sur scène. Je sentis Daeyeon me frôler en passant. Je n'eus pas le temps d'y prêter plus attention, car déjà, Eunji approchait. Il quitta sa veste en vitesse pour revêtir l'autre que je lui tendais. Il accrocha un bandana autour de son cou, pendant que je repositionnais sa casquette, tout en domptant les mèches de cheveux qui s'en échappaient. En moins de quinze secondes, il se tenait prêt à rejoindre ses compagnons avant que la lumière ne révèle le début de la chanson.
***
Dire que je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit serait un doux euphémisme. Trop de préoccupations. Daeyeon avait réussi à terminer sa performance sans que le public s'aperçoive de son état. Aussitôt dans les loges, l'équipe médicale s'était occupée de lui et l'avait emmenée. Les garçons, affectés, s'étaient rapidement préparés à rentrer chez eux. Depuis, plus de nouvelles et je m'inquiétais pour mon ami. Cet événement m'avait fait réaliser à quel point ils travaillaient dur — même si j'en avais conscience —, de la pression qu'ils subissaient, mais surtout, du niveau d'exigence demandé. Combien de temps tiendraient-ils ce rythme ? Ils restaient humains après tout, certaines personnes avaient tendance à l'oublier.
Sur ce constat, je me préparais tout en ronchonnant. Aujourd'hui, je produisais le shooting de la mixtape d'Eunji. Celui-ci m'avait proposé de venir me chercher. Je ne comprenais pas pourquoi il souhaitait tant passer me prendre. Quand j'avais décliné son offre, il avait insisté. Apparemment, il avait une réunion dans le coin et m'avait donné rendez-vous à neuf heures et demie à l'angle de ma rue. J'allumais la cafetière et partis sous la douche. Celle-ci se révéla rapide, l'eau chaude présente uniquement dans ma cuisine. Gelée jusqu'aux os que je m'habillais et déjeunais. J'enfilais mon manteau et mon écharpe ainsi qu'un bonnet sur mes cheveux mouillés et sortis, mon sac sur le dos. Au point de rencontre, un message d'Eunji m'avertit qu'il arriverait avec cinq minutes de retard. L'attente s'annonçait courte, je décidais de patienter tranquillement. C'était sans compter sur l'un des trois lourdauds qui squattaient devant chez moi et qui m'avait repérée. Il s'avança vers moi, un sourire sadique aux lèvres. Merde, que foutait-il dehors à cette heure-là ? Il ne pouvait pas cuver comme d'habitude dans un coin, celui-là ? Pour le coup, il avait l'air moins torché qu'à l'accoutumée et la lueur mesquine dans ses yeux ne me disait rien qui vaille. Je regardais tout autour de moi, si je pouvais me réfugier quelque part. Seulement des habitations. Mon cœur accéléra lorsque je réalisais qu'à peine cent mètres nous séparaient. J'espérai me terrer dans un commerce ou un café, quand une main agrippa mon poignet.
— Pas si vite ma jolie, tes amis sont pas là aujourd'hui ? débita-t-il sur un ton sarcastique que je n'aimais pas du tout. J'peux te tenir compagnie à leur place s'tu veux.
Je me débattais en vain pour me défaire de son emprise, il me serrait beaucoup trop fort. Il réussit à me traîner vers la ruelle adjacente sans trop de difficultés. Il mesurait presque deux fois ma taille et vu ma force de mouche, je ne l'inquiétais pas un seul instant. Je voulus crier, mais il m'assena un coup de poing dans le ventre, ce qui me coupa le souffle. Merde. Comment allais-je m'en sortir ? Après toutes ses réflexions, devant la porte de l'immeuble, il devenait agressif en pleine rue, à une heure où je n'aurais jamais pensé le croiser. Un bruit de métal résonna un peu plus loin et attira son attention. Il eut peur qu'un passant le surprenne. Je ne pris pas le temps de m'en assurer, profitais de la distraction pour le pousser violemment, du moins autant que je le pouvais. Je piquais le sprint le plus rapide de ma vie pour débouler dans la rue au moment où la voiture d'Eunji se rangeait sur le bas-côté. Je ne réfléchis pas une seconde de plus, me jetais sur la portière et m'engouffrais dans l'habitacle.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'enquit le rappeur abasourdi.
Je n'avais jamais vu ses yeux aussi grands ouverts.
— Rien, démarre, répliquais-je apercevant mon agresseur se diriger droit sur nous.
— Mark, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Mais démarre bon sang !
Je flippais, il s'approchait de nous et avait bien l'intention de m'empêcher de filer. Nous n'avions absolument pas besoin d'un scandale en pleine rue. Déjà qu'un rien pouvait mettre le feu aux poudres dans ce milieu ! Si en plus, Eunji était reconnu en train de faire monter une fille, étrangère qui plus est, dans sa voiture et de se battre dans la rue, c'en était fini de lui. Je devais l'éloigner à tout prix. Il redémarra, sous mon regard noir. Le quartier loin derrière nous, un gros soupir s'échappa de ses lèvres. Je tournais la tête vers le conducteur énervé. Ses mains serraient tellement fort le volant, qu'elles blanchissaient au niveau des articulations.
— Tu vas me dire ce qu'il s'est passé ? me somma-t-il sèchement.
— Rien.
Je n'expliquais pas l'intérêt de lui raconter.
— Putain, mais tu me prends pour un con ? rugit-il. Tu crois que je ne l'ai pas vu te courir après ?
Il scrutait la route, droit devant lui. Je n'avais pas besoin de les apercevoir pour imaginer les éclairs de colère parcourir ses yeux.
— Si tu le sais, pourquoi me demandes-tu ? rétorquais-je calmement.
Je regardais par la fenêtre, contre laquelle j'avais appuyé ma tête, pour ne pas affronter sa fureur. En réalité, mon cœur battait à cent à l'heure, sous le choc de mon altercation. Heureusement qu'il était arrivé à ce moment-là. Comment allais-je rentrer ce soir ?
D'un coup, je sentis la voiture prendre un virage serré, du genre qui n'était pas prévu sur le plan de route. Elle s'arrêta brusquement sur le bas-côté lorsque le conducteur enclencha le frein à main. Surprise, je me tournais face à Eunji, qui me fixait, les yeux pleins de haine. Il resta ainsi une dizaine de secondes puis l'inquiétude remplaça la colère dans ses prunelles.
— Tu n'as rien ?
— Non.
— Pourquoi me mens-tu ? affirma-t-il en désignant mon poignet.
Je n'avais pas remarqué que celui-ci était violacé à l'endroit où cette brute m'avait attrapée pour me traîner.
— Tu as mal autre part ?
— Il m'a frappé dans le ventre, j'aurai probablement un bleu demain, mais va, avouais-je la tête baissée.
Sa main s'approcha de mon abdomen et je me tendis. Il hésita avant de retirer son bras. Qu'est-ce qu'il comptait faire là ?
— Il... Il t'a touché ? balbutia-t-il.
— Non.
Je reportais mon attention dehors. Pourquoi me sentais-je si honteuse ? Il soupira et se détendit un peu, mais je pouvais deviner son inquiétude et sa colère toujours présentes.
— Et les lèvres bleues ? Tu m'expliques ?
Sa voix était redevenue calme, posée et autoritaire.
— Les lèvres bleues ?
— Tu as froid ? Quelle idée de sortir les cheveux trempés aussi ? continua-t-il, une de mes mèches humides entre ses doigts.
— Ah ! C'est parce que j'ai plus d'eau chaude. Mais j'ai pris mon... Mon bonnet ! m'exclamais-je.
Il ne se trouvait plus sur ma tête. Je regardais partout autour de moi, pour voir s'il était tombé.
— Ton bonnet ? Tu n'en portais pas quand tu es rentrée dans la voiture tout à l'heure.
— Ah... J'ai dû le perdre dans la rue, soupirais-je bougon.
Je l'aimais bien ce bonnet.
— Sérieusement Mark, c'est quoi cet appart.
Je l'ignorais dans l'optique de clore le débat. Pas besoin de se prendre à nouveau le chou tous les deux. Je tournais encore une fois la tête vers la fenêtre. C'est fou ce que le trottoir m'attirait aujourd'hui ! Il ronchonna et un truc de doux et chaud recouvrit mon crâne. Il avait enlevé son bonnet et m'en avait coiffé. J'allais répliquer que ce n'était pas la peine, qu'il pouvait le garder, mais son regard me fit comprendre qu'il valait mieux ne pas broncher. Je me tassais dans le siège, comme une enfant grondée. Il enclencha son clignotant et reprit la route jusqu'à l'agence. Si l'ambiance restait ainsi toute la journée pendant le shooting, elle allait être longue. Il emprunta une rue hors du trajet habituel.
— Où vas-tu ? questionnais-je.
Pas de réponse. Il s'engagea au drive de mon distributeur de café préféré, passa sa commande et vingt secondes plus tard, attrapa deux boissons. Il me les tendit afin de reprendre sa conduite.
— Essaie de te réchauffer un peu, furent les seuls mots qu'il prononça.
— Merci, émis-je timidement, les nectars chauds serrés dans mes mains.
— Tu peux te lâcher, tu sais. Si tu as besoin que ça sorte, ne te retient pas, m'annonça-t-il, le regard fixé sur la route.
Je n'y parvenais pas. Une boule dans ma gorge m'empêchait de hurler. Mes yeux me brûlaient tellement que j'avais envie de pleurer. Aucune larme ne s'échappa, comme si mes conduits lacrymaux s'obstruaient. Je me contentais de rester silencieuse, dans mes pensées, le temps que l'on arrive à l'agence. Eunji ne fit plus aucun commentaire et, au bout de dix minutes, il se gara dans le parking souterrain de la compagnie. Nous attrapâmes nos affaires et après qu'il ait fermé la voiture, je lui tendis son café avant de me diriger vers l'ascenseur. Il appuya sur l'étage du studio photo. La sonnerie indiqua notre niveau. Je m'engageais dans le couloir, mais sa voix m'interrompit dans mon action.
— Je te rejoins, j'ai un truc à régler, pendant que tu installes le matos.
Avant que je ne rétorque quoi que ce soit, les portes se refermèrent sur lui. J'eus néanmoins le temps de voir que sa colère était revenue. J'ignorais ce qu'il devait « régler », je sentais que ça n'allait pas me plaire.
Point de vue de Daeyeon
— Ça va aller Hyung ? stressa Sookie, alors que je manquais m'étouffer à cause d'une énième quinte de toux.
— Oui, t'en fais pas, tentais-je de le rassurer.
Ça avait pas l'air de marcher. Toutes les cinq minutes, il me scrutait avec ses grands yeux, remplis d'effroi. Il était trop mignon.
— T'es sûr ? T'aurais dû rester à la maison, ce n'est pas raisonnable !
— T'inquiètes, j'ai pris mes médocs. Je souhaitais assister à cet enregistrement, même si je chante pas, c'est important. Notre planning est chargé, je veux pas tout chambouler, affirmais-je pour la dixième fois, la gorge irritée.
On bossait au studio une chanson que j'avais écrite. Pas en état, on avait convenu qu'aujourd'hui, je me reposais et qu'on s'occuperait de ma partie demain. J'espérais participer, vu que c'était ma composition. On s'installait dans la salle commune pour prendre une pause.
— Je te prépare un thé chaud avec du miel, me prévint le Maknae.
On avait pas eu l'occasion de reparler de nous depuis le baiser dans son lit. Au souvenir de ce moment, je sentais des fourmillements dans mon ventre et le rouge me venir aux joues. Une seule envie tournait en boucle : recommencer. Malheureusement, on s'était à peine croisés ces dernières semaines. Je savais même pas ce qu'il en pensait, pourquoi et ce qu'il avait ressenti.
— Pourquoi souris-tu comme un benêt ?
La voix de Shin me sortit de ma rêverie. C'est lui qui disait ça ? Il était gonflé !
— C'est parce que Sookie s'occupe de toi ? Ça te met dans cet état ?
J'allais répliquer, quand on entendit la porte s'ouvrir brusquement et claquer contre le mur, dévoilant un Eunji furibond. C'était jamais bon quand il explosait. D'habitude, tout lui passait au-dessus. Un truc grave avait eu lieu pour le contrarier à ce point.
— Le PDG est là ? cracha-t-il sans même un bonjour.
On se concertait avec Shin et on jugea qu'il était prudent de faire l'impasse sur son impolitesse. Mon aîné lui montra le coin de la pièce, où le PDG discutait avec le leader. Ils avaient levé la tête vers lui, tout aussi intrigués que nous par son comportement tout bizarre.
— Il y a un souci, Eunji ? demanda notre boss.
— Les minis appartements que l'on utilisait quand nous étions trainees, demeurent-ils fonctionnels ? enquêta le rappeur.
À la mention de ces logements, je me rappelais qu'à nos débuts, on vivait dans l'immeuble de l'agence. Celui-ci comprenait plusieurs chambres. On en partageait une, pour cause de pauvreté. Il y avait aussi une cuisine commune. On avait ensuite déménagé, nos moyens nous le permettaient et surtout parce qu'on avait besoin de place et d'intimité. Je m'étais jamais posé la question de ce qu'étaient devenus ces dortoirs. Halala, ça me rappelait nos premières années avec les gars, entassé à cinq dans une mini pièce.
— On se sert encore de la cuisine, parfois pour plus de praticité et certaines chambres sont inoccupées. Pourquoi ?
Le PDG avait l'air aussi étonné que Shin et moi.
— Serait-il possible de loger Mark dans l'une d'elles ?
À cette question, tout le monde s'estomaqua. Je dois dire que moi-même, je l'avais pas vu venir.
— Il s'est passé quelque chose ? Ils ont recommencé ? demanda Insook, qui revenait avec une tasse fumante entre les mains.
Comment ça, « recommencé », c'était quoi cette histoire ? Pourquoi j'étais au courant de rien ? Mon cœur se serra, au rappel de son manque. Je voulais la retrouver, lui reparler et m'excuser. Notre PDG attendait plus d'explications de la part du rappeur.
— Elle vit actuellement dans un taudis, sans chauffage ni eau chaude. C'est compliqué pour elle de se plaindre au propriétaire, qui en profite, à cause de sa nationalité, précisa-t-il. Et puis...
Il hésitait, par pudeur d'étaler les soucis de Mark devant tout le monde.
— ... Des gars pas très nets l'emmerdent et rôdent autour de l'immeuble. Aujourd'hui, l'un d'entre eux l'a agressé physiquement. Si je n'étais pas arrivé à ce moment-là...
Mon estomac se souleva et mon sang fit dix tours. Notre conversation téléphonique, lorsque je bossais aux US, me revint en mémoire. Alors c'était ça, les voix. Depuis tout ce temps. J'attendis pas la suite des explications d'Eunji, je me levais d'un bon et me précipitais vers la sortie. Il fallait absolument que je la voie. Elle avait besoin d'un ami auprès d'elle, pas d'un crétin qui boudait pour de stupides raisons. Je me tapais le sprint d'une vie vers l'ascenseur. Celui-ci ne coopéra pas, je changeais pour les escaliers, dévalais les marches quatre par quatre. Je faillis me rétamer une paire de fois. J'avais qu'une chose à l'esprit, la retrouver le plus vite possible. Je me jetais sur la porte du couloir et repris ma course jusqu'à celle du studio. Comme un con, j'étais partie sans m'assurer qu'elle y soit. Je rentrais tel un dératé dans la pièce.
— Mark !
— Daeyeon ?!
Je tournais la tête, en direction de sa voix que j'aurais reconnue entre mille. Elle installait un décor dans un angle. Ses traits tout ronds, suite à la surprise de me voir débouler, me réchauffèrent le cœur.
— Mark !
— Dae !
Elle lâcha tout le contenu de ses mains et on s'élança l'un vers l'autre. Des larmes perlaient au coin de ses yeux. Au moment de l'impact, elle me sauta dans les bras et s'accrocha à mon cou. Ses jambes enserrèrent ma taille. On aurait dit un panda cramponné à son bambou. Je l'enlaçai en retour, du plus fort que je pouvais, sans l'étouffer. Qu'est-ce que ça faisait du bien ! Elle m'avait trop manqué ! Je frottais mon nez contre sa joue pour la câliner, une main glissée dans son dos et l'autre derrière sa tête pour la maintenir contre moi. Je remarquais qu'elle portait le bonnet d'Eunji. Intéressant.
— Je suis vraiment désolé !
On avait parlé en même temps. Je reculais mon visage, pour l'observer, sans la lâcher.
— T'as rien ?
— Comment te sens-tu ?
Encore une fois, on prononçait notre phrase ensemble.
— Oh, Dae, je me suis tellement inquiétée pour toi. Pardonne-moi, je suis tellement désolée de t'avoir agressé. Je m'en veux tellement, si tu savais. Tu m'as tellement manqué !
Elle raffermit son étreinte et plongea sa tête dans mon cou. Eh bien, si je m'attendais à ça !
— Ça fait beaucoup de tellement ! rigolais-je comme un benêt, heureux de la retrouver et surtout soulagé de voir qu'elle s'était jetée dans mes bras, d'elle-même.
Moi qui pensais que tout contact physique redeviendrait impossible. Je l'entendis grogner contre ma peau à ma remarque.
— Oh ! Laisse-moi descendre ! Tu dois être fatigué de me porter, réalisa-t-elle d'un coup.
— Non ! Maintenant que je t'ai enfin, je te garde. Crois pas que tu vas t'échapper !
— Sérieusement, comment te sens-tu ? Tu dois te reposer. Tu as encore de la fièvre ?
D'un regard inquiet, elle me scruta pour déceler un signe de faiblesse, appuya une main sur mon front et une sur le sien pour vérifier ma température.
— Oh oui, tu es bouillant !
— C'est rien, c'est parce que j'ai couru, expliquais-je. Mais je me sens mieux.
Elle fit mine de vouloir quitter mes bras alors, je serrais fort. Une expression de douleur apparut sur son visage. Alarmé, je la fis glisser pour que ses pattes touchent à nouveau le sol.
— Ça va pas ? Tu as mal ?
— Non, éluda-t-elle en reculant.
— Mark ! Tu sais que je le repère, quand tu me mens. Qu'est-ce qu'il y a ? C'est ce mec qui t'a blessé ?
Je l'examinais de la tête au pied et aperçus qu'elle se tenait le ventre douloureusement. Je réfléchis pas, soucieux de son état, et me rapprochais d'elle. D'une main, je soulevais son pull, pour voir l'étendue des dégâts. Mes yeux s'écarquillèrent quand je vis l'immense hématome qui recouvrait son abdomen.
— Oh putain !
Oui. Exactement. Sauf que ces mots étaient restés dans mon crâne. On se retourna tous les deux, vers la porte, étonnés par la présence d'une autre personne. Eunji, dont j'avais reconnu la voix, se tenait devant l'entrée de la salle, les yeux exorbités sur le ventre de Mark toujours à l'air libre. De la fumée sortait de ses oreilles. Quand mon panda se remit de sa surprise, elle m'arracha son pull des mains, trop tard. C'était de toute façon difficile qu'il passe inaperçu, vu la taille du truc.
— C'est ça que tu appelles « aller bien » ?! explosa Eunji.
— Hyung ! Pourquoi tu t'énerves ?
— Non, mais tu as vu dans quel état elle est ? Tu comptais le cacher ?
— Mais lui hurle pas dessus ! Protestais-je
Of course, il était arrivé au mauvais moment. Ahhhh, Murphy !
— Pourquoi m'as-tu menti ?
Mais il allait se détendre lui ! Pourquoi il criait ? Qui, avait des problèmes de gestion des émotions ici ?
— Je t'ai dit qu'il m'avait frappé dans le ventre et que j'aurais probablement un bleu ! vociférer-elle à son tour.
Au milieu, j'ignorais quoi faire, à part les regarder s'étriper en comptant les points.
— C'est ça que tu appelles probablement ? Vu la taille du truc, je ne sais même pas comment tu fais pour respirer sans avoir mal ! Putain Mark ! Range ta fierté et tolère enfin que quelqu'un t'aide !
Un point pour Eunji !
— Qui t'a dit que j'avais besoin d'aide ?
Argument non recevable, toujours un — zéro.
— Mais regarde-toi ! C'est si difficile pour toi d'accepter de te faire soigner ?
Mouais... Peut mieux faire.
— Il ne t'est jamais venu à l'esprit que ça pouvait me mettre mal à l'aise d'en parler avec toi ? Que je n'avais peut-être pas envie de revivre la scène et, encore moins qu'on me touche après ça ?
OK, un point partout, balle au centre.
Sur cette dernière joute verbale, Mark déguerpi à toute vitesse, les larmes aux yeux, nous planta là. Eunji complètement abasourdi, et moi, mort d'inquiétude.
— Je suis vraiment trop con, soupira mon aîné.
Ouaip. Je souris malgré moi. C'était rare qu'il perde son sang-froid à ce point, ce qui prouvait son affection pour elle.
— Ça te fait rire ?
— Vous êtes nuls pour exprimer vos sentiments avec des mots. Vous communiquez beaucoup mieux quand vous vous taisez !
— Quoi ?
— Vous vous comprenez d'un simple regard, vous prenez soin l'un de l'autre avec des actions quotidiennes. Mais, dès que vous vous parlez, ça part en cacahuète.
— Dit-il, se renfrogna-t-il.
— Oui bien sûr. Bon, je vais voir s'il y a moyen de l'approcher sans qu'elle me morde, histoire de traiter son ventre. Ah, et ton bonnet lui va mieux à elle qu'à toi ! lançais-je avant de disparaître avec un clin d'œil.
J'entendis pas ces grommelages, déjà dans le couloir à la recherche d'un tube d'arnica et de mon amie.
Point de vue de Mark
OK Mark, calme-toi. Respire. AAAhhhhhhh ! Il avait le don de me faire sortir de mes gonds ! Il voulait juste m'aider, mais c'était plus fort que moi. Je n'arrivais pas à m'adresser à lui posément. Je me sentais agressée. Du coup, comment réagissais-je ?! Bah oui ! Bien sûr que j'avais pris la fuite !
Comme la fois avec Daeyeon, celle avec Alice, celle où j'étais partie de France sans rien dire à personne. Comme chaque fois.
— Ah ! Trouvée ! s'exclama la voix de mon ami.
— Comment tu sais, tu ne me vois même pas, lui répondis-je sans sortir de ma cachette.
— Maintenant, je le sais !
Je pouvais entendre son rictus. Une tête se pencha sous le piano, sous lequel je m'étais réfugiée, encore une fois. Il arborait en effet son immense sourire, dévoilant toutes ses dents. Bon, en même temps, il ne devait pas avoir trop peiné à me trouver.
— Tu me prépares une petite place ?
Je me décalais pour l'inviter à me rejoindre. Il se contorsionna, car beaucoup plus grand que moi, il galérait à s'installer sans se cogner.
— Quand je te regarde danser, j'oublie toujours ta souplesse de manche à balai. Mais là, je saisis toute l'ampleur des dégâts. Je pige pourquoi Shin s'arrache les cheveux aux répétitions, me moquais-je ouvertement de lui.
— Hey ! Te fous pas de moi. Tu peux pas comprendre, tu mesures pas autant ! ronchonna-t-il.
— Mais ! Ça n'a absolument rien à voir avec la taille !
Ses non-sens m'avaient manqué.
— Aïe !
À force de rire, la douleur s'était ravivée.
— Ça, jeune demoiselle, c'est ce qu'on appelle le karma.
Il avait prononcé le mot demoiselle, en français, avec un accent sorti d'on ne savait où. Ce qui amplifia mes ricanements et par conséquent, mon mal de ventre.
— Tiens, je t'ai apporté ça.
Il me tendit un tube de pommade.
— Merci, soupirais-je en l'attrapant.
— Viens là !
Il me signifia de m'installer contre lui. Je posais mon dos contre son torse et il enserra mes bras des siens.
— Tu sais...
Il cherchait ses mots. Plus que d'habitude.
— Eunji s'inquiète beaucoup pour toi. Lorsqu'il a découvert ton ventre, il a eu peur. Comme moi. Sauf que lui a pas réussi à gérer ses émotions. Bizarre de sa part, si tu veux mon avis. Tu aurais vu sa tronche quand il a déboulé tout à l'heure pour demander au PDG si tu pouvais loger ici et qu...
— IL A QUOI ?!! coupais-je le chanteur.
— Mark, soupira-t-il. S'il te plaît. Pour une fois, accepte de te faire épauler.
— Mais je n'ai pas besoin d'aide !
Il resserra son étreinte et posa son menton sur le dessus de ma tête.
— Ah oui ? Ose me dire que tu rentreras sereinement chez toi ce soir.
Bon, OK. Il n'avait pas tort.
— On est tous morts d'inquiétude pour toi. Et d'ailleurs, je t'en veux, me tapa-t-il gentiment la cuisse.
— Hey ! C'était pourquoi ?
Je me massais, simulant une terrible souffrance, ce qu'il ne crut pas un seul instant.
— Mark, je suis sérieux.
Ses mains attrapèrent les miennes, alors que j'étais toujours adossée contre lui et il commença à jouer avec mes doigts.
— Pourquoi tu m'as pas dit que tu avais des soucis, et qu'ils t'emmerdaient ? J'aurais pu t'aider !
— Daeyeon. Qu'est-ce que tu aurais pu faire ? Je ne veux pas que vous soyez pris au milieu d'un scandale. Tu ignores à quel point j'ai eu peur que ce mec et Eunji se battent ce matin ?
— Il réfléchit, il aurait pas risqué de se faire remarquer en pleine rue.
— Oh, crois-moi, il s'approchait fortement de perdre son sang-froid.
— Vraiment ? Étrange. Quoi qu'il en soit, tu sais que tu peux me parler ! Je m'inquiète et je m'en veux pour ce qu'il s'est passé.
Il baissa la tête tout penaud.
— Tout pareille. J'ai tellement eu peur pour toi quand je t'ai vu sur scène.
Il resserra son étreinte et frotta son nez contre ma joue pour me câliner. C'est fou ce qu'il était tactile. Il en profitait un peu, trop content que l'on se retrouve. Moi aussi, alors je le laissais faire. Je me sentais en sécurité avec lui. Après les récents événements, sa chaleur me réconfortait.
— On oublie ça ?
J'acquiesçais contre son torse.
— Je t'ai beaucoup manqué ?
Je secouais la tête de haut en bas.
— Beaucoup, beaucoup ?
Hochement, à nouveau.
— Tu passais ton temps à me dessiner distraitement sur tes notes et à écouter toutes mes chansons en boucle ?
— Quoi ? Comment tu sais ? m'exclamais-je à l'écart de ses bras. C'est Eunji qui a vendu la mèche ? Il ne perd rien pour attendre !
— Non. C'est toi qui viens de me le dire ! éclata-t-il de rire.
Et merde. Il me roulait dans la farine, deux fois de suite. Ah Kim Daeyeon ! Tu vas prendre cher, ma vengeance sera terrible. Il rigolait comme une baleine le bougre.
— Maintenant, on doit te soigner. Je m'en occupe ?
— Hein ?! Non, non, c'est bon, bafouillais-je le rouge aux joues.
— Roh, fais pas ta timide. On a dépassé ce stade, dormi ensemble et je m'agrippe toujours à ton ventre, râla-t-il.
— Oui, bah non, bas les pattes, contrais-je d'une petite tape sur la main. Si tu veux tripoter des bidous, tu n'as qu'à aller voir Insook. Non, mais !
— Oh ! Je t'ai pas raconté ! On s'est embrassés.
Il lâcha cette information capitale, comme si de rien n'était. Genre normal, une banalité.
— QUOI ?! Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Tu aurais dû commencer par là.
— Vas-y respire, calme-toi.
Il était fier de lui en plus !
— Je voulais t'en parler, mais on était fâché alors... après, je m'inquiétais pour toi donc bon.
Il jouait le gars détaché, mais en vrai, il mourait d'envie de me raconter.
— C'était quand ?
— Le soir de ta crise.
J'ouvris de grands yeux, surprise.
— Tu m'as rejeté quand j'ai essayé de t'aider, je sais pas si tu t'en souviens. Eunji lui, a pu te calmer, te prendre dans ses bras et tu as même dormi avec lui. Alors je me sentais pas très bien.
— Je suis vraiment désolée. Ce n'était pas contre toi. Je ne m'en rendais pas compte, révélais-je.
— Je sais ! répondit-il, sa main sur ma joue pour me rassurer. D'ailleurs, il faudra qu'on discute de ta relation avec Eunji, mais là est pas la question.
Je sursautais. Hein ? Quoi ? Quelle relation ? Qu'est-ce qu'il racontait encore ?
— Bref, quand je suis rentré Sookie a pigé. Du coup, on est allé bavarder dans son lit, comme on l'affectionne et il m'a câliné pour me réconforter.
Je hochais la tête, pendue à ses lèvres.
— Il m'a fait comprendre qu'Eunji était important pour toi, au même titre que lui et toi pour moi. Je lui ai dit que c'était pas pareil. Il m'a répondu qu'il le savait et on s'est embrassés.
— Ahhhh, mais enfin ! Je ne pus m'empêcher de crier. Vous vous êtes confié vos sentiments ! Il était temps. Et après ?
Je préférais passer sous silence la partie où il estimait l'importance d'Eunji. Je ne me sentais pas la force d'argumenter maintenant et je devais avouer mon impatience de la suite.
— Techniquement, on s'est rien confessé.
Il souriait, mais semblait frustré.
— Après, rien. On s'est endormi dans les bras l'un de l'autre. Le lendemain, quand je me suis réveillé, il était parti. On a pas abordé le sujet depuis. Pas le temps de se parler en privé plus de cinq minutes.
— Je vois. Mais Dae, vous avez déjà fait un grand pas. Comment te sens-tu ?
— Je souris tel un débile à chaque fois que j'y repense, riait-il, effectivement comme un abruti. Mon seul souhait, c'est de recommencer.
Le rouge lui montait aux joues. Trop mignon.
— Eh bien, recommence !
— Hein ?
— Avec son autorisation bien sûr.
— Mais, mais s'il veut pas ?
— Oh, crois-moi, Dae. Il en a envie, proclamais-je.
Je m'extirpais de dessous le piano.
— Quoi ? Tu as des infos ? questionna-t-il à ma suite à quatre pattes.
— Je ne dirais rien ! Mais ne te prends pas trop la tête. Il ne se serait pas autant occupé de toi hier, s'il y avait un malaise entre vous.
Concentrée, je tentais de remettre de l'ordre dans ma tenue.
— Dae, qu'est-ce qu'il y a ? sollicitais-je devant sa moue.
— Bah, il est pas revenu me voir. Du coup, je me demande s'il m'a embrassé sur une impulsion ou s'il a envie de quelque chose avec moi. Honnêtement, je pense qu'il a peur des retombées sur le groupe. Tu imagines si ça s'apprend ? C'est pas juste notre carrière qu'on met en jeu, mais celle de toute l'entreprise. On sera obligé de se cacher sans arrêt, de gérer notre complicité, ainsi que nos conflits, sans impacter les autres. Pas sûr qu'il veuille assumer tout pour moi.
Sa souffrance me serrait le cœur.
— Tu as raison. Tout ce que tu soulèves est à envisager. Mais Dae, parle-lui-en. Tu ne peux pas tout garder pour toi et cogiter dans ton coin. Tu vas imploser !
Je m'approchai de lui et attrapai ses mains.
— Vous devez prendre cette décision tous les deux. Ensemble.
Il hocha doucement la tête.
— Oui. Merci, tu as raison. Allez ! Tu dois retourner au studio. Eunji doit t'attendre.
Au souvenir du rappeur qui devait s'impatienter depuis tout ce temps, mon sang se glaça. Il allait me tuer.
— Merde ! Eunji ! Je file ! On se voit tout à l'heure ?
— OK, je t'appelle quand j'ai fini. Bon courage avec papy grincheux. Au fait ! Joli bonnet ! lança-t-il, ses sourcils se relevaient plusieurs fois.
Je rigolais au surnom qu'il avait donné à Eunji, et ne comprenais pas sa réflexion sur le bonnet. D'un signe de la main, je le quittais et m'engageais dans le couloir sur un « Et va mettre ta pommade ! ». Je me dirigeais dans les douches, pour enlever mon t-shirt en toute tranquillité et ainsi, étaler la crème. Il ne m'avait pas loupé. Une fois terminé, je retournais au studio. Le rappeur devait rager que je l'ai planté. Comment allais-je rattraper le coup ?
Absolument pas sereine, je pris une grande inspiration et poussais la porte.
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Bonjour! Bon vendredi.
Je poste un peu plus tôt que d'habitude mais j'ai beaucoup de boulot et je n'aurai probablement pas le temps de le faire après.
Les retrouvailles tant attendues!!!!
Quand j'ai écrit la scène, j'avais vraiment cette musique de Ateez en tête qui me parle énormément. Mais depuis notre maknae international a sorti un cover d'une chanson que je ne connaissais pas et qui, je dois dire, fonctionne bien aussi.
Cette chanson peut parler d'un couple mais je trouve qu'elle peut parler aussi d'un amour fraternel ou amical. Tout dépend de notre interprétation.
C'est ça qui est beau avec la musique ^^
Chacun s'identifie en fonction de sa propre histoire.
Du coup je ne peut résister à l'envie de vous la partager ^^
https://youtu.be/22VOzqS_9ms
Sur ce, je vous souhaite un bon week-end, à dimanche.
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