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- Il est huit heures du matin et vous êtes sur WID.IA FM. Au programme de cette matinée, une heure de musique non-stop avant de passer aux événements qui se sont déroulés dans la nuit dans le nord de Marseille.

Je claque ma main à plat sur la table de chevet pour éteindre la radio mais celle-ci continue de déblatérer des informations à une vitesse hallucinante. J'ouvre doucement les yeux et passe le doigt sur l'entièreté de l'écran de la tablette pour annuler la répétition de mon réveil. Après cet effort qui me semble inhumain, je me replace sur le dos et remonte complètement la couette sur moi, les yeux lourds prêts à se refermer. Je tourne la tête vers la fenêtre et suis éblouie par les rayons du soleil qui traverse désormais ma chambre : on est dans une période de l'année où on peut profiter du beau temps ce qui devient assez rare de nos jours. Je soupire de satisfaction avant de me décider à sortir de mon lit car je serais capable de ne pas bouger de la journée.

Je traverse le couloir de la mezzanine en passant ma main sur la rambarde et descends l'escalier de fer en colimaçon pour rejoindre la cuisine. En passant par le salon, j'allume la télé au passage : même si je vis seule, je déteste le silence.

- KARA : allume la télévision du salon, j'articule le plus clairement possible.

On entend un petit cliquetis. Le boitier relié à la télé allume une petite LED bleue, indiquant que mon ordre a bien été exécuté. Quand l'écran sort de son état de veille, la date d'aujourd'hui se projette en un hologramme sur le mur blanc cassé.

- Dix-huit juillet 2037... je murmure.

La moitié de cette année est passée à une vitesse horrible ; on se retrouve déjà au passage de l'année que je déteste le plus. Je rentre dans la cuisine et me prépare un café en changeant de chaine en l'énonçant à voix haute quand l'émission ne me plait pas. Je tombe sur une chaîne qui repasse des dessins animés des années 2020 et je me prends à sourire en voyant que c'était une de mes émissions préférées quand j'étais petite.

Je prends ma tasse chaude dans la cafetière et vais m'installer dans le canapé pour trainer un peu le temps de sortir de mon sommeil encore récent quand je reçois un message sur mon téléphone. Je le prends en me demandant qui peut bien me déranger si tôt un samedi matin et vois le prénom d'un de mes amis que je n'ai pas vu depuis longtemps : j'appuie sur le message vocal qu'il m'a envoyé et sa voix retentit.

- Coucou toi, c'est Owen. Je suis en déplacement pour la semaine qui suit à Marseille et il se trouve que je me balade dans ton quartier ce matin. Est-ce que ça t'intéresserait de venir boire un café avec moi dans notre endroit préféré ? En espérant que tu verras ce message avant le déjeuner. Je t'aime, ma crevette.

Je souris en entendant la fin de son message. Peut-être que sortir enfin me ferait du bien ? Je n'ai pas arrêté de travailler à la maison pour finir le projet de la boite de graphisme dans laquelle je travaille et prendre un peu de vitamines D ne peut que me remettre sur pied. Je regarde l'heure et vois qu'il est presque neuf heures.

- KARA ?

- Oui, Charly ? répond une voix artificielle depuis un des boitiers métalliques présents sur le plafond.

- Qu'est-ce qu'il y a dans mon emploi du temps pour aujourd'hui ? je demande en rangeant le bazar que j'ai laissé la veille sur la table basse.

- Rien d'important, juste un rappel de « prendre des nouvelles de papa » à dix-sept heures.

Je soupire en entendant ça. Je repousse l'échéance depuis quelques jours et il va bien falloir que je l'appelle à un moment donné : il est rentré depuis deux jours de sa conférence aux Etats-Unis donc il doit être disponible aujourd'hui en fin de journée. Je passe ma main dans mes cheveux blonds qui commencent à être long : il faudrait que j'aille les couper chez le coiffeur mais ça sera encore un autre rendez-vous que je vais prendre pour l'annuler à la dernière minute. Je me dirige dans la salle de bain après avoir répondu à Owen en disant que je serais en bas de mon immeuble dans une demi-heure.

L'eau chaude coule sur mon dos depuis cinq minutes et je n'ai aucun courage pour sortir d'ici. Et si je disais à Owen que je suis malade ? Non, il me connait trop bien pour savoir que c'est faux et que je fais juste semblant pour ne pas avoir à affronter le monde extérieur. Je souffle un coup en arrêtant l'eau de couler avant d'attraper une serviette pour la mettre autour de ma poitrine. Une fois devant le miroir, l'appuie sur un bouton allumer les LED. Le néon blanc fait rapidement ressortir les traces boursoufflées présentes sur mes épaules et ma poitrine : j'avais oublié à quel point mes cicatrices se voyaient fort à la lumière artificielle. Je tourne la tête et prends les habits que j'ai choisi avant de venir me laver et me sèche rapidement les cheveux.

Quand je claque la porte de l'immeuble, je prends une grande inspiration quand quelque chose passe au-dessus de ma tête pour venir se poser sur la fenêtre au premier étage de mon immeuble : encore ma voisine qui a commandé une énième crème anti-âge sur internet et qui se le fait livrer par drone. Je longe la rue sur la gauche pour arriver au petit bar près du port qui sert des cafés avec des pandas en crème chantilly dessus – mes préférés de tous.

J'ouvre la porte et croise directement le regard d'Owen. Il me sourit et vient directement dans mes bras, je lui rends l'étreinte : il est privilégié car je ne suis pas tactile. Il se tourne vers le barman et lui commande deux cappuccinos dont un avec un petit panda en chantilly : il me connait parfaitement, dis donc. On décide de s'installer sur la terrasse pour profiter du soleil ; nos cappuccinos arrivent assez rapidement. Je regarde le petit animal sur la crème tandis que Owen engage la conversation.

- Comment tu vas depuis Léonore ?

- Tu crois vraiment que c'est le moment et l'endroit de parler de ça ? je le fixe en chuchotant.

- Tu ne changeras pas ce qui s'est passé en évitant le sujet, Cha.

- Non mais je peux éviter de me retrouver en taule aussi, je réplique sèchement.

Il soupire et je sens que la discussion devient tendue : c'est de cette manière dont on s'est quittés la dernière fois et je refuse qu'on reparte sur de mauvaises bases tous les deux. J'ai besoin de parler à quelqu'un en ce moment même si Léonore n'était pas mon sujet favori. Il sort son téléphone et me tourne l'écran transparent devant moi et je peux lire qu'il est sur le store. Je lis le nom de l'application et lui demande ce que c'est : Mallaury ? Je crois en avoir entendu parler vite fait aux informations.

- Tu as désinstallé Twitter ? Je n'arrête pas de t'envoyer des messages privés mais tu ne réponds jamais.

- La boite n'a pas fait faillite suite aux comptes terroristes qui fusaient en masse ? De toute manière, si je ne l'avais pas fait moi-même mon père l'aurait désinstallé à ma place, je crache en sortant moi aussi mon téléphone pour voir si je n'ai pas de message.

Depuis un an, je suis de moins en moins accro à mon téléphone – j'ai d'ailleurs un modèle assez vieux mais qui me convient parfaitement. Mais quand je regarde autour de moi, absolument tout le monde est dessus pour un oui et pour un non et c'est pour ça que je ne sors plus de chez moi : si c'est pour ne croiser que des zombies lobotomisés par la technologie, non merci.


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