L'Après (Partie 2, JeongLix, TW: Mature Content)
Style: UA Non idoles, Romance, Explicite, Drame
Pairing: JeongLix
14 537 mots (partie 2)
Résumé:
Alors que la canicule frappait la petite ville où Jeongin avait décidé de passer son été, la tension entre lui et Félix, son ami d'enfance, crépitait dans l'air.
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Jeongin ne savait pas si l'épisode dans la salle de bain avait changé quoi que ce soit, mais il sentait qu'il n'était plus le seul à dévisager l'autre régulièrement. Une fois, alors qu'il pliait son linge propre, il avait relevé la tête et fut surpris de tomber sur Félix entrain de se tordre les mains et se mordiller les lèvres en le voyant étaler ses vêtements sur le lit. Un matin, il le soupçonna même d'être rentré dans la salle de bain alors qu'il savait qu'il y était pour tomber sur lui torse nu, prêt à se doucher. Jeongin avait pu savourer le regard de son aîné caresser sa peau, détaillant son ventre dessiné et ses muscles saillants avant qu'il ne referme la porte aussi rouge d'une pivoine. Jeongin ne pouvait pas lutter. Chaque jour qui passait était autant emplit d'envie que de frustration.
La canicule commença au bout de la deuxième semaine à vivre sous le toit des colocataires. Changbin passait sa vie à l'appartement en débardeur à peine assez large pour découvrir ses pectoraux et en short. Félix gardait toujours ses tee-shirts trop larges pour lui, et Jeongin était désespéré de pouvoir se découvrir davantage. Sortir les après-midi était devenu vraiment compliqué, même si ce n'était que pour aller au cinéma ou même dans le parc municipal où une fontaine à eau faisant le bonheur des enfants du quartier.
En se réveillant un matin, Jeongin eu la sensation d'étouffer. La nuit avait été mauvaise, il avait transpiré à ne plus pouvoir même sans avoir de drap sur lui. Un peu d'air frais avait du mal à passer à travers les moustiquaires installées sur les fenêtres la nuit et le jeune homme était trempé en se levant. Changbin avait prévenu : il était déjà parti pour ne revenir que le lendemain car il souhaitait passer la nuit chez Hyunnie. Jeongin se leva donc du canapé, la gorge sèche et les paupières collées. Il fila dans la cuisine, savourant le carrelage froid sur ses pieds tout en récupérant une bouteille d'eau dans le réfrigérateur. Par instinct, son regard se tourna vers la climatisation installée dans l'entrée de l'appartement.
Elle clignotait en rouge.
Perplexe, le signal l'inquiéta aussitôt. Il prit le temps de boire de l'eau avant de s'y intéresser de plus près à l'appareil. Il n'y connaissait pas grand-chose, c'était certain, mais vu l'air ambiant absolument étouffant et le signal lumineux, ça n'annonçait rien de bon. Il se résigna à aller réveiller Félix : son aîné devait probablement savoir quoi faire, et devait pouvoir appeler le propriétaire si le besoin s'en faisait sentir. Jeongin fila donc à la porte de chambre du jeune homme et toqua doucement, espérant ne pas le réveiller trop vite.
Sans réponse, Jeongin se décida à ouvrir la porte. Les volets étaient entrouverts sur le matin naissant, et en voyant la silhouette de Félix dans son lit, son cœur s'arrêta.
Son aîné était allongé sur le dos, les jambes écartées et les bras en croix au dessus de sa tête. Il ne portait sur lui qu'un sous vêtement qui dessinait son intimité avec bien trop de précision pour en manquer le moindre détail. Jeongin sentit une vague de chaleur envahir son ventre. La peau de miel de Félix avait plusieurs marques de bronzage selon les tenues qu'il avait porté, son ventre était plat, presque creusé à cause de sa position. Ses mamelons, d'un joli rose pâle, attirèrent aussitôt l'attention de Jeongin dès qu'il s'approcha du lit. Son aîné semblait si pur, si innocent... La sueur perlait déjà sur son front, dans son cou et le long de son ventre. Le jeune homme déglutit péniblement. Il se sentait comme un voyeur lorsque son regard se posa sur l'entrejambe de son aîné. Il ne voyait pas grand-chose, mais ça suffisait largement à mettre le feu aux poudres. Il crevait d'envie de l'effleurer, le toucher, et embrasser le moindre grain de beauté sur lequel il pouvait poser les yeux.
« Félix... » se résigna t-il à appeler doucement, d'une voix rauque avec les joues rouges. « Félix, désolé mais il y a un souci avec la clim'... »
Jeongin n'avait aucune envie de brusquer son aîné, mais lorsque ce dernier ouvrit péniblement les yeux, il faillit perdre tous ses moyens. Comment était-ce possible d'être si désirable et si pur à la fois ? Le jeune homme avait gardé ses distances, mais tout ce qu'il voulait, c'était se ruer sur Félix pour sentir son odeur, et surtout sa peau contre la sienne.
Félix émergea difficilement, observant autour de lui avant de se redresser. Il cacha aussitôt son corps de ses bras, les enroulant autour de ses jambes pour se cacher du regard perçant de Jeongin. Il aurait aimé le rassurer, mais ce n'était pas le moment.
« Qu'est ce qu'il se passe ? » marmonna Félix d'une voix terriblement basse.
« Il y a un voyant rouge sur la clim' et elle ne fonctionne pas. » répéta Jeongin le plus doucement possible pour ne pas trop secouer son aîné. « Je ne sais pas ce qu'il faut faire... »
« J'arrive. »
Le jeune homme comprit que c'était le moment de laisser Félix s'habiller. Il hocha la tête et fit demi-tour. En quelques pas, il sentit pourtant la gêne crépiter de nouveau le long de sa nuque. Il se sentait excité par ce qu'il avait vu. Et le moindre brin d'imagination enflammait ses pensées. Est-ce que la peau de Félix était si douce sous la caresse de ses lèvres ? Est-ce qu'il aurait aimé être touché ? Accepterait-il qu'il le touche lui ? Jeongin rêvait de pouvoir glisser ses larges mains le long des côtes de son aîné. Il était tellement fin, la différence de taille serait magnifique...
Et s'il le prenait, est-ce qu'il pourrait appuyer sa main sur son ventre pour le sentir en lui ?
Imaginer Félix réduit à un amas gémissant, aux cuisses grandes écartées et aux yeux suppliants fit frémir Jeongin de la tête aux pieds. Il inspira profondément avant de se rendre compte que son érection matinale était plus que jamais présente, pour son plus grand désarroi. Il soupira, dépité, en réajustant son tee-shirt. Ce n'était encore pas trop visible, il n'était pas non plus complètement dur, et il espérait que sa gêne passe inaperçue lorsque Félix allait sortir de sa chambre.
Son aîné émergea très peu de temps après, la tête couverte de sueur et l'air inquiet. Ses joues étaient rouges lui aussi, mais il portait bien un tee-shirt et un short lorsqu'il se rendit dans l'entrée pour examiner la climatisation. Jeongin resta sur ses talons, inquiet de ne pouvoir rien faire. Félix semblait soucieux arrivé devant l'appareil, il tenta de l'éteindre et de le rallumer, récupéra le mode d'emploi dans un des tiroirs de la cuisine avant de fouiller dans le fascicule pour trouver la moindre piste.
« On l'a depuis peu de temps alors c'est la première fois que ça fait ça. » daigna lancer son aîné au bout de plusieurs minutes à écumer le mode d'emploi. « C'est peut être un souci électrique. »
« Mais tout fonctionne dans l'appartement. » répondit Jeongin en jetant un coup d'œil à l'heure digitale affichée sur le four. « Et je ne pense pas que l'appareil soit déjà défectueux. »
« On va essayer de la démonter voir si les filtres ne sont pas bouchés. »
Jeongin ne pouvait que suivre les instructions. Son aîné semblait plutôt débrouillard, avec sa notice dans la main, il semblait sûr de lui. Félix lança la préparation de café le temps de trouver un tournevis et le jeune homme prit le temps de bien débrancher l'appareil pour ne prendre aucun risque. Ils se trouvèrent donc tous les deux dans l'entrée de l'appartement à suivre le mode d'emploi scrupuleusement afin de trouver la panne. Au moins, l'urgence de la situation permettait à Jeongin de penser à autre chose qu'à sa proximité avec Félix.
Les filtres étaient propres. Il n'y avait pas particulièrement de givre dans l'appareil, tous les systèmes semblaient bien fonctionnels et il n'y avait pas de fuite. Félix semblait perplexe, avant de finalement soupirer au bout d'une heure d'effort.
« Je vais appeler le propriétaire, tant pis. » geignit-il en attrapant son téléphone dans sa poche. « Il est parti en vacances donc sincèrement je ne m'attends à rien... »
« Au pire on tiendra deux jours. » répondit Jeongin, l'air ennuyé. « Ils ont prévu des orages demain soir. »
« Oui, ça devrait aller pour tenir ici... »
Même si la chaleur était déjà étouffante de bon matin, ça n'allait être qu'une journée un peu plus pénible à cause de la température. Jeongin eu la présence d'esprit d'aller fermer les fenêtres et les volets le temps que Félix appelle son propriétaire afin qu'il fasse quelque chose pour réparer la climatisation. L'air était déjà lourd, et le jeune homme était prêt à affronter la chaleur si ça lui permettait d'aller acheter un ventilateur de fortune pour survivre.
« Il ne peut pas passer avant la semaine prochaine... » soupira Félix en raccrochant son téléphone. « Comment on va faire... »
« Je vais aller à la supérette maintenant. » déclara le jeune homme en se dirigeant vers la salle de bain pour se rafraîchir un peu. « J'ai vu qu'ils vendaient des ventilateurs pas trop chers en début de semaine. »
Jeongin savait qu'ils n'avaient pas vraiment le choix. Ils ne roulaient pas forcément sur l'or, prendre des chambres dans un hôtel le temps de passer le pic de la canicule n'était pas franchement dans leurs moyens. Mais l'air embarrassé de Félix en disait long : il ne semblait pas du tout d'accord, même s'il ne prononçait aucun mot.
« On a pas le choix 'Lix. » reprit Jeongin en esquissant un sourire. « Et un ventilateur ça peut toujours servir. T'en fais pas. »
Tâchant d'ignorer les joues écarlates de son aîné, le jeune homme prit le temps de se débarbouiller dans la salle de bain. Il se lava sommairement et enfila un change avant de retrouver la mine boudeuse de Félix dans la cuisine entrain d'envoyer probablement un message à Changbin. Jeongin n'avait qu'une envie, et c'était de balayer cette moue de ses propres lèvres.
« Je n'en ai pas pour longtemps, je reviens vite. » promit-il en enfilant ses sandales et en attrapant son porte-feuille.
Jeongin tint sa promesse. Malgré la chaleur étouffante qui le prit à la gorge dès qu'il posa un pied dans la rue, il se pressa autant que possible pour se rendre à la supérette. Par miracle, il restait encore deux ventilateurs disponibles en tête de gondole et malgré un père de famille qui semblait être prêt à payer le double le magasin pour avoir les deux modèles, l'employé ne céda pas en voyant ce client désagréable provoquer Jeongin. Ce dernier ne demanda pas son reste en réglant sa note, prenant au passage dans un sac en plastique des tubes de sirop pour faire des glaces à l'eau maison. Retourner à l'appartement sous le soleil de plomb sur une véritable torture, et il étouffa presque dans l'ascenseur le temps de monter les deux étages.
Ce fut trempé des pieds à la tête qu'il émergea dans l'appartement, à peine frais de l'air du matin. Jeongin fut surpris de voir Félix affalé dans le canapé sans l'avoir replié, juste allongé là où lui même avait dormi cette nuit. Son aîné se redressa aussitôt en le voyant entrer dans l'appartement, les joues encore rouges et ayant beaucoup trop chaud pour son propre bien. Jeongin brandit fièrement le carton du ventilateur, un grand sourire collés aux lèvres. Et Félix se mit à rire.
Malgré la chaleur ambiante et son état, le cadet prit le temps de déballer l'appareil pour le brancher à la première prise venue. Dès que le ventilateur se mit en route, il fut soulagé de voir le regard de Félix s'illuminer de joie en se mettant devant pour prendre l'air frais en plein visage.
« Tu es un génie. » lança t-il en soulevant légèrement son tee-shirt pour sécher sa peau. « Tu viens de nous sauver la vie. »
« Avec un grand plaisir, sincèrement. » répondit Jeongin en lui souriant. Malgré la situation, il se sentait détendu de voir que Félix souffrait moins de la chaleur.
En se redressant, le jeune homme attrapa son tee-shirt pour essuyer son visage et sa tête entière dedans. Il dégoulinait, après un tel effort à traîner son carton dans la moitié de la ville, il était épuisé. Sans réfléchir, il ôta même le vêtement pour essuyer ses cheveux.
« Je vais aller faire une douche. » déclara t-il avant de poser ses yeux sur Félix.
Ce dernier était écarlate. Son regard rivé sur le corps de son cadet, le jeune homme avait les lèvres entrouvertes et s'était figé dans son mouvement. Jeongin s'immobilisa à son tour. Il inspira profondément, savourant l'odeur de nuit de Félix, la lavande et la transpiration entremêlées nouèrent son ventre. Incapable de détourner la tête, il attendit que son aîné le fasse et ose croiser son regard.
Il était si sombre que Jeongin sentit un frisson parcourir son échine, et parsema ainsi sa peau de chair de poule.
« D'accord. » murmura Félix avant de se mordre la lèvre et de se détourner de lui.
Le cœur fou dans sa poitrine, le jeune homme resta figé encore quelques secondes après le départ de son aîné pour prendre le chemin de la salle de bain. Ce regard. Ces yeux. Il avait envie de le dévorer tout entier. Jeongin ne le quitta pas du regard le temps qu'il ne rejoigne sa chambre avant de prendre lui même la direction de la salle de bain. Il avait besoin de se rafraîchir, que ça soit l'esprit ou le corps.
Et si c'était réciproque ?
Après tout, Félix n'avait jamais repoussé sa main lorsqu'il était adolescent. Il était toujours souriant avec lui, il semblait aimer passer du temps en sa compagnie, que ça soit se promener, déjeuner, ou simplement regarder la télévision en silence. Ils étaient confortables ensembles, que ça soit dans leurs conversations ou leurs blancs. Jeongin avait l'impression de le connaître par cœur malgré les années écoulées...
Le cœur du jeune homme vibrait encore lorsqu'il entra dans la cabine de douche. Il prit son temps, nettoya chaque pore de sa peau, massant son crâne avec lenteur, avant d'hésiter devant les produits de Félix dans la cabine. Jeongin décida d'attraper le gel douche de son aîné, la raison même pour laquelle cette odeur de lavande semblait l'accompagner partout où il allait. Il inspira le parfum, légèrement synthétique, avant de prendre une noix de produit entre ses mains.
L'impression de se noyer dans Félix était étouffante.
Jeongin sentit presque sa tête tourner alors qu'il se lavait longuement, finissant par se débarrasser de la mousse qui le recouvrait pour sortir encore fumant de sa cabine de douche. Il avait chaud, il se sentait bien, et il avait l'odeur de Félix partout sur lui. Même s'il en voulait encore plus, c'était un bon début.
Le jeune homme se rendit compte qu'il n'avait pas prit de change en quittant la salle de bain. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Tenté depuis de longues journées, si Félix était réceptif alors il se sentait d'humeur à lui rendre la pareille.
Après avoir noué une serviette de bain autour de sa taille, Jeongin quitta la salle de bain en lançant ses vêtements trempés de sueur dans la banette de linge salle. Triomphant, il émergea dans la cuisine, se délecta du froid du carrelage sous ses pieds. Son cœur battait un rythme anarchique, trop puissant contre ses côtes lorsqu'il avança à travers l'appartement. Son regard balaya le salon : Félix n'y était pas. Il devait être dans sa chambre encore.
« Félix. » lança t-il en cognant à la porte fermée devant lui. « J'ai oublié de prendre un change, je peux entrer ? »
« O-oui, une seconde! »
Jeongin compta jusqu'à douze, le temps que son aîné ne lui donne une autorisation quelconque. Le jeune homme ouvrit la porte et fut surpris de trouver Félix allongé sur le ventre, dans son lit, la tête plongé dans un comics qu'il venait de sortir d'une de ses étagères. Il en était convaincu. Son aîné faisait tout pour ne pas relever la tête et Jeongin sentait la puissance pulser dans ses veines.
« Je peux me changer ici ? Ça ne te dérange pas ? » demanda t-il, complètement impudique et sans gêne.
Lorsque Félix releva la tête, il croisa son regard paniqué et l'éclat brûlant de ses yeux. Quand ils étaient enfants, il n'était pas rare qu'ils partagent la même cabine pour se changer à la plage. Comme tous les adolescents, ils avaient comparé leurs corps les uns avec les autres. Jeongin l'avait déjà vu nu au moins autant de fois que l'inverse.
De nouveau, le regard de son aîné changea. Peut-être était-ce son odeur, peut-être était-ce le fait de le voir presque nu. Jeongin n'en savait rien. Mais ça le grisait.
« Bien entendu, fais comme chez toi. » répondit Félix d'une voix éraillée, avant de replonger la tête dans son comics.
Le cœur battant un rythme infernal, Jeongin s'approcha donc de l'armoire. Il l'ouvrit pour attraper des sous vêtements propres, un pantalon de jogging ainsi que le seul débardeur qu'il avait pensé à prendre avec lui. Il l'enfila en premier, avant d'inspirer profondément et d'enlever sa serviette de bain.
Même s'il tournait le dos à son aîné, il sentait son regard sur lui. Aussi perçant que des aiguilles et acéré comme des lames, Jeongin savait qu'il le détaillait, qu'il observait la forme de ses cuisses, la naissance de ses fesses. Peut-être espérait même t-il apercevoir son sexe en se mordant les lèvres comme il le faisait si souvent. Le jeune homme prit une inspiration tremblante avant d'enfiler le reste de ses vêtements. Après s'être penché en avant pour ramasser la serviette au sol, il jeta un coup d'œil derrière son épaule. Tout ça pour voir Félix détourner vivement la tête et se replonger dans son comics.
« Merci, on peut aller déjeuner si tu as envie. » lança t-il, l'air léger.
« Je finis de relire ça, j'en ai pour quelques minutes. » répondit alors son aîné, l'air très intéressé par son livre. « Tu peux servir le café en attendant ? J'arrive. »
Jeongin aurait aimé dire qu'il était amusé, mais au plus profond de lui il était excité. Il avait envie de faire volte-face, attraper ce comics pour le balancer de l'autre côté de la pièce et malmener Félix pour le mettre sur le dos, pour vérifier si le fait de le voir nu l'excitait aussi. Il aurait tout donné pour lui arracher ses vêtements et lui écarter les cuisses, il n'aurait pas hésité une seule seconde s'il avait la moindre chance de savoir que son aîné le désirait autant que l'inverse.
« ça marche. » finit par céder Jeongin en emportant sa serviette encore mouillée.
Après avoir fermé la porte de la chambre derrière lui, il alla étendre son linge et retourna dans la cuisine. Le ventilateur vrombissait bruyamment, juste à côté de la climatisation qui continuait de clignoter en rouge. L'air n'était plus terriblement étouffant dans la pièce à vivre, il n'était pas frais non plus, mais au moins l'air était brassé et ils arrivaient à respirer. Jeongin s'occupa de faire chauffer le café et sortit de quoi déjeuner en compagnie de Félix. Si l'air était plus respirable, il voulait que la tension l'étouffe de nouveau. Encore plus. Il voulait sentir l'électricité dans l'air jusqu'à ce qu'elle paralyse sa chair.
Félix daigna sortir de sa chambre au bout de longues minutes. Ses joues étaient toujours rouges, mais il arrivait à relever les yeux lorsqu'il entra dans la cuisine. Jeongin lui offrit un sourire, que son aîné lui rendit, avant qu'ils ne s'installent ensembles pour manger.
« Changbin profite de l'absence des parents de Hyunnie c'est ça ? » finit-il par demander au bout de quelques secondes de battement.
« Oui, elle a la chance de pouvoir rester chez eux le temps de ses études mais elle a vraiment hâte de pouvoir partir de chez eux. » répondit Félix avant de boire une gorgée de café.
« Et elle voudrait s'installer avec Changbin ? » demanda Jeongin, curieux.
« A ma connaissance c'est pas encore prévu. » lança son aîné, la mine songeuse. « Mais ça finira bien par arriver si leur histoire continue. »
Mine de rien, Félix semblait avoir la mine un peu plus sombre en y songeant. Le jeune homme s'en voulu un peu. Il savait jusqu'à quel point son aîné aimait les gens autour de lui, il était un soleil, irradiait de sa bienveillance, les couvrait de chaleur et de joie. Voir ses deux meilleurs amis s'aimer devait être à la fois merveilleux et à la fois vécu comme un abandon pour lui.
C'était ironique, songea Jeongin. Lui n'avait eu aucun scrupule à abandonner son cousin et Félix pendant cinq longues années sans jamais se poser de question. Ça lui donnait envie de ne plus jamais partir.
En voyant une trace de café sur le coin des lèvres de son aîné, le jeune homme leva la main. Félix se figea aussitôt en le voyant s'approcher, et aussi délicatement qu'il le pouvait, Jeongin posa le bout de ses doigts sous le menton de son aîné. Sans le quitter des yeux, il savourait le carmin qui embrasa les joues de Félix lorsqu'il posa son pouce pile au centre de sa lèvre inférieure, avant de le faire glisser pour enlever le café au coin de celle-ci. La peau était douce, le rouge contrastait merveilleusement avec les tâches de rousseurs du jeune homme... C'était un tableau dont Jeongin ne voulait pas se passer. Pas quand Félix le regardait si timidement, les yeux humides et étincelants.
« Tu avais du café juste là. » murmura t-il avant de retirer sa main et de reprendre son petit déjeuner.
Le silence était étrange. Il n'était pas inconfortable, mais quelque chose résonnait dans les oreilles de Jeongin. Félix lui jetait des coups d'œil qu'il ne savait pas s'ils étaient nerveux ou curieux. Après avoir déjeuner, ils remplirent le lave vaisselle et regagnèrent le salon avant de s'installer côte à côte dans le canapé. Son aîné s'était occupé de le replier lors de sa course en centre ville.
« Alors, qu'est ce qu'on a à disposition ? » lança Jeongin d'un ton qu'il voulait plus léger et décontracté.
« On a encore plein de films qu'on a pas vu. » répondit Félix en s'installant avec les genoux repliés contre son torse. « Sinon il y a la série « Arcane », tu m'as dis que tu ne l'avais pas vu. »
« Mais toi tu l'as déjà vu au moins deux fois non ? »
« C'est pas le sujet ! » s'exclama le jeune homme, le rouge aux joues.
Jeongin se mit à rire et accepta au final qu'ils regardent cette série ensemble. Il ne connaissait rien à l'histoire du jeu vidéo League of Legend même s'il avait déjà fait quelques parties des années auparavant. Il s'installa à côté de son aîné sur le canapé et commencèrent donc à regarder tous les deux. Et il fallait admettre que le cadet était plutôt surpris : il se rendit compte qu'il était très investi dès le premier épisode dans l'histoire de l'héroïne. Bientôt, il était curieux, intrigué, au point d'en oublier la tension qui régnait autour d'eux.
Ils enchaînèrent les épisodes les uns après les autres, ne prenant le temps que de se préparer à manger ensembles pour dévorer leur plat devant la télévision. Ce fut avec un goût amer que Jeongin observa défiler le générique du dernier épisode, avec une moue boudeuse collée aux lèvres.
« C'est déjà fini ? La saison deux sort quand ? » demanda t-il en se tournant vers son aîné.
« C'est annoncé mais c'est encore en cours de production. » répondit Félix en s'étirant de son canapé, la mine ravie de voir que Jeongin avait aimé tout autant que lui la série.
A peine fut-il sorti de ses pensées que l'esprit du cadet reprit sa focalisation entière sur le jeune homme à ses côtés. Jeongin n'arrivait pas à y croire, malgré les heures qu'ils venaient de passer à ne parler que de jeux vidéos, d'actions et d'intrigues, il lui suffisait de poser les yeux sur Félix pour tout oublier. C'était rageant. C'était si agréable...
Tout était paradoxal.
Jeongin se rendit compte trop tard qu'il dévisageait son aîné. Ce dernier le fixait en retour, l'air perplexe, les paupières battants paresseusement sur son visage d'ange. Lui non plus ne le quittait pas du regard, c'était un instant hors du temps. Rien que eux, dans la chaleur de l'été, la moiteur de la canicule et le silence assourdissant qui les englobait. De nouveau, le jeune homme était bien conscient de sa propre odeur, celle du produit de Félix sur sa peau, comme s'il avait voulu se fondre en lui sans avoir à le toucher. L'idée de l'effleurer de nouveau le fit rougir. Et pourtant, il n'était pas le seul. Il sentait qu'il n'était pas seul, pas quand son aîné laissait ses yeux caresser les traits de son visage comme pour graver le moindre détail dans ses souvenirs.
« Pourquoi t'es revenu ? » finit par murmurer Félix du bout des lèvres. Son expression était mélancolique, presque triste. Et Jeongin sentait sa gorge se serrer. Il l'avait fait souffrir de son absence, c'était criant.
« Je ne sais pas vraiment. » répondit-il sur le même ton, de peur de briser cette bulle indestructible autour d'eux. Ils étaient seuls. Terriblement seuls.
« Tu m'as manqué tu sais. » reprit son aîné, la voix légèrement éraillée. « Quand j'ai appris que tu ne voulais plus venir, je me suis demandé si j'avais fais quelque chose de mal... »
« Tu n'as jamais rien fais de mal 'Lix. »
L'interpelé hocha péniblement la tête avant de finalement détourner le regard. D'où ça venait ? Qu'est ce qu'il se passait ? Jeongin sentait que c'était plus fort que tout ce qu'il avait pu imaginer. Félix aussi, lui avait manqué. Même s'il ne le disait pas, c'était tout ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Il aurait aimé rester à ses côtés, et c'était sa propre stupidité qu'il l'avait éloigné.
Son aîné mit une autre série aléatoire sur la télévision, mais ni l'un ni l'autre n'y prêtait vraiment attention. Que ça soit le vrombissement du ventilateur ou l'histoire qui se déroulait sur l'écran, Jeongin ne pouvait penser à rien d'autre qu'à l'homme assis à côté de lui. Rien que lui.
Rien qu'à lui.
Malgré tout les efforts du ventilateur, la chaleur devint de nouveau difficile à supporter dans la fin de la journée. Au final, ils avaient passé plus de temps devant la télévision à ne rien faire qu'autre chose. Ils dînèrent ensemble, débattant de la série qu'il venait de voir, avant d'ouvrir les fenêtres pour tenter d'aérer lorsque le soleil daigna enfin disparaître du ciel. Mais l'air dehors était lourd, très lourd, et annonçant les orages du lendemain.
« Si tu veux pour cette nuit... » commença Félix, une fois leurs douches respectives prises et de nouveau installés devant leur écran dans le salon. « On peut gonfler le matelas et tu peux venir dormir dans ma chambre. Avec le ventilateur ça ira mieux. »
S'imaginer passer plus de quelques heures avec son aîné, dans un état aussi vulnérable que celui de son sommeil, faillit faire perdre pied à Jeongin. Mais c'était encore la meilleure idée : il n'allait jamais tenir dans le salon sans ventilateur, et Félix étoufferait probablement de chaud sans l'appareil lui non plus. Le jeune homme essayait de se rassurer et de se dire que c'était un faux choix.
Bien évidemment qu'il voulait dormir dans la même pièce que son aîné, même s'il était certain qu'il ne fermerait pas l'œil de la nuit.
« On peut faire ça oui. » céda t-il du ton le plus détaché qu'il le pouvait. Il crut voir les épaules de Félix s'affaisser de soulagement. Il décida de changer de sujet « On peut prendre des glaces à l'eau en attendant, j'en ai acheté ce matin. »
Jeongin alla chercher de quoi faire dans le congélateur, ils s'installèrent une dernière fois dans le canapé pour regarder un épisode en savourant leurs glaces à l'eau avant d'aller chercher le matelas gonflable dans le placard de l'entrée. C'était un modèle tout simple avec un gonfleur intégré. Le jeune homme le déballa dans la chambre de son aîné avant de chercher à le mettre dans le bon sens le temps que Félix ramène le ventilateur dans la pièce.
Mine de rien, la nervosité crépitait le long des doigts de Jeongin. Il avait beau passer toutes ses journées en compagnie de Félix, le fait de passer une nuit en sa présence était d'un tout autre niveau. C'était beaucoup, il allait devoir lutter pour ne pas se redresser toutes les deux minutes pour contempler son aîné dans son sommeil. Il était certain qu'il n'arrivait pas à dormir, mais ça valait le coup. Jeongin donna les premiers allers-retours sur le gonfleur pour le matelas au même moment où le jeune homme revenait à ses côtés avec l'air salvateur.
« Promis je ne ronfle pas. » lança Félix alors qu'il arrangeait l'angle du ventilateur. « Par contre je respire fort, j'aime bien dormir sur le dos. »
« Avec la chaleur je ne sais pas vraiment si je vais réussir à dormir. » soupira t-il en réponse alors que le matelas commençait à se gonfler. « Avec de la chance on aura un orage dans la nuit. »
« Je n'aime pas vraiment ça, mais ça fera du bien. » geignit son aîné avec une moue qui fendilla le cœur du jeune homme.
« Tu as peur des orages ? »
Avec du recul, Jeongin n'avait pas peur de grand-chose. Le vide ne le dérangeait pas, il savait gérer les insectes en tout genre à la maison, il ne craignait ni les espaces trop restreint ou trop spacieux. La seule chose qui pouvait l'impressionner était les fonds marins, mais ce n'était pas commun de descendre dans une fosse océanique donc ce n'était en rien handicapant dans son quotidien.
« Je n'aime pas vraiment ça. » marmonna Félix avec un air embarrassé. « Avec quelqu'un ça va, mais quand j'étais petit je me suis retrouvé seul pendant un orage à la maison. Et j'avais eu vraiment peur à l'époque. »
Parfois, les adultes se moquaient de ces peurs et Jeongin ne comprenait pas pourquoi. Ce n'était certes pas une réaction forcément mature, mais c'était naturel d'avoir peur à cause d'une telle expérience. Le jeune homme hocha la tête, l'air compréhensif.
« Je suis avec toi, tu ne crains rien. » répondit-il alors sans oser relever la tête vers son aîné.
Ce dernier ne répondit rien. Il s'installa dans son lit en tailleur, choisissant une musique douce pour occuper l'ambiance alors que Jeongin terminait d'enfin gonfler ce fichu matelas. Il ferma la soupape de gonflage et vérifia la fermeté avant d'avoir l'air satisfait. Ça suffirait bien pour une nuit de canicule.
Il ramena son linge de nuit pour mettre le drap sur le matelas avant de s'asseoir dessus et d'observer Félix en contre-plongée. Son aîné ne le quittait pas des yeux.
« ça me rappelle quand on était gamin. » lança Félix d'une voix étrangement basse, à peine audible à cause du vrombissement du ventilateur.
« On avait fait un fort en coussins une année, tu t'en souviens ? » s'amusa alors le jeune homme à ce souvenir. « Tu avais fait un magnifique drapeau avec un de mes tee-shirts. »
« Un crâne de pirates, c'était encore le meilleur drapeau possible ! » répondit son aîné en se mettant à sourire. « Les paillettes rajoutaient un côté dramatique. »
« C'est la première fois aussi que je t'ai dis que tu ressemblais à une fée. »
Jeongin s'en souvenait très clairement. Il revoyait les grands yeux de Félix s'écarquiller lorsqu'il le lui avait dit, l'air surpris et flatté, avant que Changbin ne lui donne un grand coup derrière la tête pour se moquer de lui. Le petit garçon qu'était Félix à l'époque avait rougit et s'était défendu que non, il était un pirate et pas une fée voyons ! Mais aux yeux de Jeongin, que ça soit l'enfant ou l'homme qu'il était, il était toujours d'avis que son aîné avait une place particulière à ses yeux et dans son cœur.
« Tu étais imaginatif. » répondit Félix d'une voix plus frêle. « Qui dit à son ami qu'il ressemble à une fée ? »
« Moi manifestement. » soupira le cadet sans quitter son aîné des yeux. « Et j'avais raison, quoi qu'en disait Changbin. »
A cet instant précis, Jeongin aurait aimé être plus courageux. Il aurait alors quitté ce matelas gonflable, ignoré les battements erratiques de son cœur et sa nervosité pour rejoindre Félix dans son lit. Il était devenu tout. En l'espace de quelques jours, son aîné avait remplit toute son âme, ses désirs et tout ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Jeongin crevait d'amour et d'envie pour lui, il n'avait jamais cessé, et ce n'était pas ces cinq ans d'éloignement qui avaient suffit à régler ce problème. Il bénissait l'absence de Changbin, car grâce à ça, il pouvait contempler Félix sans vergogne, même si ce dernier détournait le regard avec les joues écarlates.
« On ferait bien de dormir, il est déjà tard. » reprit son aîné en toussotant, avant de s'installer allongé dans son lit.
« Comme tu veux. »
Jeongin ne voulait pas insister, ce n'était pas son but. Il laissa son aîné éteindre la lumière avant de s'installer sur son matelas. Il n'était pas vraiment confortable, mais c'était toujours mieux que d'étouffer dans l'atmosphère horriblement lourde de la canicule. Dans la pénombre, il fit légèrement couiner le plastique du matelas sous lui avant de réussir à trouver une position presque agréable.
Seul inconvénient : il ne voyait pas Félix d'où il était.
Allongé ainsi, il devinait à peine la silhouette du jeune homme à côté de lui. A la lumière de la lune qui berçait la chambre, le filet d'air gracieusement offert par le ventilateur suffisait à peine à lui permettre de respirer. Il avait beau entendre Félix, il voulait le voir. Il voulait le sentir. Il voulait le toucher. Et il s'en empêchait car il imaginait que si son aîné l'avait également désiré, il serait déjà allongé à ses côtés dans le lit.
Jeongin se détourna de la silhouette de Félix pour regarder le plafond. Dans cette chambre bercée par l'odeur de lavande, il avait rêvé de passer ces dernières nuits dedans. Mais c'était trop peu. Les années loin du jeune homme n'avaient fait qu'exacerber ses propres sentiments. Comme si se voiler la face avait aiguisé, jour après jour, mois après mois et année après année, tout ce qu'il ressentait. L'attirance d'adolescent s'était muée dans un désir dévorant, le coup de cœur en passion inarrêtable. Comment aurait-il pu arrêter d'aimer Félix ? Son aîné était tout ce qu'il avait voulu lorsqu'il avait découvert ce qu'était l'amour sous toutes ses formes. Et là, il était prisonnier de la chaleur implacable, immobile dans un lit de fortune, à quelques centimètres de la personne qu'il désirait le plus, sans oser bouger ou parler.
Ses pensées vagabondèrent longtemps. Assez longtemps en tout cas pour commencer à somnoler sans pour autant s'endormir. Le vrombissement du ventilateur le berçait tout autant que la profonde respiration de Félix à ses côtés. Mais un grondement le tira de son léger sommeil à peine une heure plus tard. L'air était terriblement lourd et moite. En tournant la tête, le jeune homme constata que la lune et les étoiles étaient cachées derrière d'énormes nuages noirs dans lesquels serpentaient des éclairs brisant les ténèbres. L'orage avait de l'avance et malgré l'air offert par le ventilateur, Jeongin avait du mal à respirer.
« Tu es réveillé 'Lix ? » chuchota t-il du bout des lèvres pour ne pas réveiller son aîné si jamais celui ci dormait profondément.
N'ayant aucune réponse, Jeongin déglutit péniblement. Félix devait simplement dormir et ne pas se rendre compte de l'orage qui approchait... Il espérait juste que son aîné n'allait pas se réveiller au son d'un coup de tonnerre tonitruant et...
« Oui. » finit par répondre pourtant le jeune homme, d'une voix étranglée. Le cadet sentit aussitôt son ventre se tordre. Être plongé dans les ténèbres avec Félix, dans une chambre éclairée par les rares éclairs qui fendaient l'air au loin le fit frémir.
« Tu as peur ? »
Il n'y avait aucun jugement dans la voix de Jeongin, car il n'avait aucune envie de se moquer de son aîné. Il était sincèrement inquiet pour lui. Avoir une peur irrationnelle ne s'expliquait pas.
« Oui. » répondit Félix tout doucement, comme s'il était tétanisé.
Même s'il ne voulait pas profiter de cet état de faiblesse, le jeune homme sentit un brin de courage remonter dans sa gorge. Jeongin se leva de son matelas de fortune pour venir s'agenouiller à côté du lit de Félix. Ce dernier était allongé sur le dos, un de ses oreillers fermement serré dans ses bras comme s'il craignait qu'il ne s'échappe. Dans la pénombre, il devina le regard nerveux de Félix qui fixait un point quelque part au dessus de sa tête.
Jeongin ne voulait plus réfléchir, ça lui demandait trop de patience.
Sans quitter son aîné des yeux, il se releva doucement avant de venir s'asseoir sur le lit. Son cœur battait bien trop fort contre ses côtes. Pourtant, il ne s'arrêta pas. Jeongin fit alors glisser ses jambes sur les draps du lit, ils sentaient tant la lavande que le jeune homme lutta corps et âme pour ne pas se vautrer dedans. Il s'allongea à côté de Félix sans pour autant trop s'approcher, devinant le visage de son aîné dans les ténèbres tout en s'appuyant sur son épaule pour se caler.
« Et maintenant ? » murmura Jeongin de nouveau, la voix à peine tremblante.
« Un peu moins. » souffla son aîné. Ce dernier aussi semblait être dans un état second.
Malgré le nœud dans son ventre qui l'étouffait, le jeune homme s'approcha alors doucement. Chaque centimètre franchit était une victoire, quelque chose de palpable. Malgré la chaleur ambiante, Jeongin n'aurait reculé pour rien au monde. Alors qu'au dehors, les éclairs se rapprochaient et le grondement de l'orage se faisait plus fort, quelques gouttes de pluie grasses commencèrent à tomber du ciel. Au même moment, le jeune homme glissa sa main sur celle de Félix, lentement, comme pour le faire arrêter de serrer ce coussin contre lui.
Son aîné desserra son étreinte, jusqu'à ce que Jeongin puisse enlever l'oreiller malmené pour le poser sur le côté. A la lumière d'un éclair, il aperçu avec plus de détail Félix à ses côtés. Il portait un de ses éternels tee-shirts trop grand sur un short, les cheveux en pagaille et la tête tournée vers lui. Ses grands yeux le dévisageaient. Le jeune homme inspira profondément l'odeur ambiante, savourant chaque nuance comme s'il s'agissait du plus précieux des parfums.
Son cœur allait finir par sortir de sa poitrine à force de tambouriner si fort.
Jeongin sentait ses mains trembler, mais une bouffée d'audace le poussa à lever la main. Aussi délicatement que possible, il ôta quelques mèches de cheveux mouillées du visage de son aîné pour le dégager. Il aurait pu le contempler des heures sans se lasser.
« Tu as toujours peur ? » murmura Jeongin le plus bas possible, comme s'il craignait de se faire entendre par l'homme à ses côtés.
« Oui. » souffla Félix, à peine audible.
« De moi ? » demanda alors le jeune homme, craignant d'être allé trop loin. Son cœur lui faisait mal.
« Non. »
Les yeux de Félix brillaient presque dans la pénombre. L'orage s'approchait. Le vrombissement du ventilateur continuait de ronronner, mais bientôt le bruit de la pluie commençant à tomber faisait concurrence. Jeongin laissa le bout de ses doigts caresser le menton de son aîné, frôlant à peine cette peau qu'il rêvait de dévorer. Si ses sentiments embrasait son cœur, son désir incendiait son bas ventre. Sa proximité avec Félix le rendait fou.
« Qu'est ce qui te fait peur ? » reprit Jeongin, sa voix tremblait presque tant il embouteillait ses désirs.
« L'après. » répondit aussitôt le jeune homme sans détourner le regard. Il se mordillait la lèvre nerveusement.
« Je ne pars pas demain. » chuchota le cadet, la respiration plus lourde.
« Non, mais tu vas finir par partir. »
Jeongin ôta ses mains du visage de Félix. Il se redressa à genoux dans le lit, avant de se déplacer en face de son aîné. Ce dernier avait les jambes repliées et Jeongin croisa son regard alors qu'il s'agenouillait face à lui. Au dessus des genoux de l'homme à ses côtés, il devina son expression figée de surprise.
C'était son instinct qui parlait. Jeongin leva les mains avec précaution, pour venir les poser sur les mollets de Félix. La peau était douce, la chair ferme. Jamais il n'aurait imaginé oser toucher son aîné, mais pourtant il le faisait. Ses mains remontèrent doucement jusque sur les genoux du jeune homme, détaillant ses muscles et ses os sous la peau délicate.
« C'est ça qui te fait peur ? » demanda t-il, le désir faisant trembler son corps. « Que je parte ? »
« Oui. » répondit sans hésiter Félix, la voix étouffée. « Oui, ça me terrifie. »
Le regard de Jeongin ne pouvait pas quitter ses mains, gigantesques à côté des genoux rachitiques de son aîné. Il était terriblement maigrelet à ses côtés, trop petit, trop faible. Il avait envie de le dévorer tout entier autant que de le protéger.
« Je ne serais pas si loin même après mon départ. » reprit Jeongin, son cœur tambourinait si fort qu'il résonnait dans ses oreilles. « Je peux venir les week-ends. Les vacances. Et tu peux venir à Séoul : j'habite seul. »
Il était sincère. Malgré le désir ardent qui brûlait son ventre, ses sentiments étaient réels. A travers la lumière d'un énième éclair, il pouvait contempler l'expression de Félix, sa crainte, ses angoisses, mais aussi cette noirceur qui semblait le consumer. Jeongin le sentait. Il n'était pas seul.
« On est plus des gamins 'Lix. » chuchota t-il en crispant ses mains dans la peau de son aîné, sentant les muscles de ce dernier se contracter. « Je suis prêt. »
Le cœur de Jeongin manqua un battement lorsque Félix écarta les cuisses face à lui sans prévenir.
Il les ouvrit en grand, si largement que le jeune homme faillit reculer de surprise. Mais c'était son rêve. Félix s'offrait à lui, malgré sa peur de l'après et de tout le reste, il acceptait d'embrasser cette possibilité avec lui. Il acceptait de prendre le risque. Jeongin voulait tout de lui à tel point que ça lui faisait mal.
Le jeune homme glissa ses mains le long des genoux de son aîné, remontant ses cuisses lentement, sentant les frissons parcourir cette chair qu'il voulait marquer de ses dents. Jeongin s'avança alors au dessus de Félix, s'appuyant avec un de ses coudes pour remonter le long de ce corps malingre qu'il désirait tant. Son aîné semblait presque trembler sous lui. Il continua sa course, sentant ses jambes frôler celles de Félix, sa chaleur, son odeur, et lorsque le visage de Jeongin fit enfin face à celui de son aîné, il s'arrêta un instant pour le contempler.
La pluie tombait fort au dehors, mais dans les oreilles du jeune homme, il n'y avait que le souffle de Félix sur ses lèvres. Ses grands yeux le dévisageaient, il devinait le rouge sur ses joues qui contaminait ses oreilles et le haut de son cou. Les lèvres entrouvertes, le regard suppliant, c'était un tout. Et c'était à lui.
Malgré le bruit du ventilateur et de l'orage, Jeongin entendit très clairement le soupir qui s'échappa des lèvres de Félix lorsqu'il se pencha sur lui pour l'embrasser. Ce n'était pas doux. C'était désespéré. Le jeune homme laissa sa peur de côté pour conquérir le corps de son aîné. Il aimait la délicatesse des lèvres de Félix sur les siennes, mais ce n'était pas suffisant. Sa main se glissa dans les cheveux de l'homme allongé sous lui pour lui faire pencher la tête et il approfondit le baiser sans hésiter.
Sentir cette langue caresser la sienne embrasa définitivement le corps de Jeongin. L'air crépitait autour de lui. Il avait trop chaud, l'orage ne réussissait pas à refroidir l'atmosphère et il n'en avait rien à faire. Félix soupira d'aise à travers leur baiser, les lèvres ouvertes contre les siennes et les yeux clos, son aîné glissa ses petites mains le long de ses épaules pour caresser sa peau. Il en rêvait depuis bien trop longtemps. Félix avait été son premier fantasme et il allait enfin pouvoir le consumer.
Jeongin laissait sa main descendre le long de la nuque de son aîné, sentant le pouls aussi fou que le sien le long de sa gorge. Il laissa ses hanches épouser celles de Félix, sentit son intimité contre la sienne le fit frémir et il mordilla les lèvres qu'il n'arrêtait pas d'embrasser. Un coup de tonnerre fit sursauter le jeune homme à ses côtés, mais Jeongin l'embrassa plus fort, ignorant la salive qui coulait de ses lèvres pour avaler tous les soupirs de Félix, encore et encore.
Bientôt, la chaleur se fit insupportable et Jeongin se redressa pour se débarrasser de son tee-shirt. Il voulait sentir Félix à même la peau, il voulait l'englober, le posséder, le prendre et le marquer. Son aîné tendit aussitôt ses mains minuscules pour caresser la peau de son ventre et de son torse, les yeux brillants d'admiration. Ses cheveux étaient en pagaille, ses lèvres rougies de morsure. Et Jeongin en voulait encore plus.
« A-Attends... » murmura t-il pourtant alors que le cadet allait lui enlever le tee-shirt qu'il portait. Jeongin s'arrêta aussitôt, malgré sa douloureuse érection et le bas ventre en feu, il ne voulait pas brusquer Félix.
« Qu'est ce qu'il y a ? » demanda le jeune homme, inquiet de voir son aîné se figer comme ça.
« Je... j'ai du mal avec mon corps. » répondit Félix, les yeux plus fuyants. Malgré le désir qui semblait le dévorer aussi, il avait l'air terrorisé.
Jeongin s'arrêta alors. Il posa simplement ses mains sur les hanches de son aîné, glissant un doigt dans l'élastique de son vêtement sans aller plus loin. Félix était magnifique. Il était plus désirable que tout. Tout était si petit chez lui qu'il avait envie de le croquer et de le garder contre lui. Jeongin était persuadé de pouvoir le recouvrir entièrement de son corps.
« Tu es la personne la plus belle que je connaisse. » répondit le jeune homme en continuant de caresser les hanches de Félix. « J'ai vraiment envie de toi, et quelque soit ton corps, il est parfait à mes yeux. »
Doucement, il commença à tirer sur le short que portait son aîné. Il voulait que ce dernier se sente à l'aise, il voulait qu'il s'abandonne au plaisir avec lui, il voulait le voir gémir et jouir entre ses doigts. Et pour ça, Félix devait se sentir bien. C'était tout ce qu'il comptait. Avec un éclair, il put voir la surprise sur les traits du jeune homme.
« Si tu veux garder le haut, garde le. » continua Jeongin en continuant de tirer le short de Félix, qui ne l'arrêtait pas. « Si tu veux l'enlever, enlève le. Mais j'aime ton corps. Et je veux qu'il soit à moi. »
Jeongin vit très clairement le corps de son aîné se contracter à ses mots. Et Félix ne l'arrêtait toujours pas. Au contraire. Il suréleva même ses hanches pour l'aider à le déshabiller. Alors le jeune homme n'hésita plus. Il fit glisser le short de Félix le long de ses hanches, dévoilant la naissance de ses cuisses, et surtout son sexe tendu entre ses jambes.
Comme tout le reste chez son aîné, il était plus petit que la moyenne, d'une jolie couleur rosée et déjà luisant de leurs embrassades. Jeongin le contempla avec un sourire aux lèvres, tout ça était à lui. Rien qu'à lui. Il décida de se débarrasser aussi de ses vêtements, se dénudant entièrement au yeux de Félix. Ce dernier le contempla, les mains jouant nerveusement l'une avec l'autre dans son tee-shirt tout en écartant de nouveau les cuisses face à lui. Jeongin en aurait presque jouit rien qu'à cette vision.
A la place, il s'allongea de nouveau sur son aîné, savourant la caresse de ses cuisses contre les siennes. Un soupir franchit ses lèvres en sentant son sexe frôler celui de Félix, avant de venir embrasser le jeune homme de nouveau. Cette fois-ci, il cala une de ses mains sur la hanche de son aîné et attrapa une de celles de Félix pour la tenir fermement. Il en avait besoin, il voulait le sentir toujours plus, encore plus. Jeongin ondula les hanches, laissant son désir incendier chaque parcelle de sa peau. A travers la pluie, le bruit du lit qui grinçait à chaque aller et venue faisait bouillir son sang dans ses veines. C'était un goût de trop peu : il voulait posséder le corps de Félix, se l'approprier définitivement, graver sa chair de ses propres mains.
Lorsque son aîné se fit à gémir à travers leurs baisers, de sa voix rauque et grave, Jeongin laissa sa main descendre le long de la hanche de Félix pour venir replier sa cuisse autour de sa taille. Sa tête tournait. Il en voulait plus. Il rompit alors le baiser, le cœur battant un rythme infernal dans sa poitrine, avant de chuchoter à l'oreille de son aîné :
« 'Lix... Je veux te faire l'amour. »
Il sentit le souffle tremblant de Félix contre son oreille, sans parler des mains minuscules qui se crispèrent dans ses épaules. Son aîné semblait tout aussi fébrile que lui.
« J'ai de quoi faire, dans le placard de la table de nuit. » répondit-il de sa voix grave.
Jeongin lutta de toutes ses forces pour se détacher de Félix et se précipiter sur le meuble. Il ouvrit le placard pour trouver sur la première étagère un tube de lubrifiant ainsi qu'une boite de préservatifs. Il attrapa les deux avant de revenir entre les cuisses de son aîné, les mains tremblantes en cherchant à ouvrir la bouteille. Jeongin fut étonné d'y trouver des traces fraîches sur le capuchon. Alors qu'il déposait une noix généreuse dans sa main, un regard de sa part à Félix fit rougir furieusement ce dernier.
« Je me suis masturbé tout à l'heure. » chuchota t-il en regardant Jeongin fermer la bouteille et la lancer dans le lit. Le cadet se figea. « Quand tu faisais ta douche ce matin. »
Jeongin se revoyait encore entrer dans la chambre avec son aîné maladroitement plongé dans son comics. Il s'en doutait. Mais le fait que Félix l'avoue lui donna une nouvelle bouffée de chaleur. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il glissa sa main entre les cuisses de l'homme allongé sous lui. Ses doigts trouvèrent son périnée aussitôt, faisant tordre Félix d'appréhension.
« Je regrette d'avoir frappé à la porte. » répondit Jeongin en venant s'allonger à côté de son aîné et déposant un baiser sur le coin de ses lèvres. « Je t'aurais surpris comme ça... »
Il laissa ses doigts aller et venir longuement, savourant le sexe de Félix qui caressait son bras à chaque mouvement. Le souffle de son amant était lourd contre ses lèvres, à chaque fois qu'il remontait entre ses fesses il sentait qu'il ne voulait que ça. Lorsque ses doigts caressèrent enfin son intimité, Félix se recroquevilla contre lui. Jeongin n'hésita pas une seconde, il l'engloba de son bras libre avant de laisser son majeur faire des cercles pour étaler le lubrifiant entre les fesses de son aîné.
« Tu aurais eu l'air si gêné... » continua t-il de murmurer dans le creux de l'oreille de Félix qui s'agrippa à lui fébrilement. « Et je t'aurais dis de continuer pour profiter du spectacle... »
A ces quelques mots, Jeongin laissa une de ses phalanges pénétrer son amant. Ce dernier retint un hoquet de surprise avant de se détendre, laissant tout le loisir au cadet de commencer à aller et venir doucement en lui, de plus en plus profondément à chaque fois. Félix était brûlant autour de lui. La chaleur de la canicule de cette nuit d'été n'était rien face à l'incandescente du corps de son aîné. Jeongin avait hâte de s'enfoncer en lui.
« J-j'ai tellement fantasmé s-sur tes mains... » gémit Félix alors que Jeongin enfonça un second doigt en lui tout aussi précautionneusement. « J-je me sens si p-petit à côté de toi... »
Jeongin ne put s'empêcher de donner un coup de reins contre la hanche de Félix pour soulager son érection. Il voulait tellement le prendre que ça lui faisait mal. Après avoir déposé un nouveau baiser sur les lèvres de son aîné, il se redressa entre les jambes de ce dernier. Son amant le contemplait, l'air surpris dans la lumière de l'orage, et alors qu'il continuait de le préparer, Jeongin tendit sa main vers le sexe de Félix.
Sans grande surprise, il l'engloba entièrement dans ses doigts, étalant le liquide séminal qui le trempait pour commencer à le caresser au même rythme qu'il le préparait. Félix baissa les yeux vers lui, un mélange de honte et d'excitation mêlés sur son visage. Il fut tant embarrassé qu'il cacha ses yeux d'un revers du coude tout en gémissant à s'en briser la voix.
Il était splendide.
Jeongin se délectait de ce spectacle. Le corps de Félix, même encore caché par son tee-shirt, semblait si menu et tremblant qu'il pensait perdre la raison. Tout était petit, délicat, prêt à être brisé pour pouvoir le réparer ensuite. Le jeune homme sentait le pouvoir couler dans ses veines, lorsqu'il fit geindre Félix en glissant son pouce contre son gland, laissant son aîné ouvrir largement sa bouche pour gémir. Il glissa un troisième doigt dans l'intimité de son amant, il était si serré qu'il craignait de lui faire mal. Mais Jeongin était rassuré par la façon dont Félix réagissait. Il semblait perdre pied.
C'était incroyable.
« J-Jeongin s'il te plaît... » gémissait-il sans oser le regarder dans les yeux. « J-Jeongin... »
Alors qu'il allait s'arrêter de bouger, le jeune homme fut surpris de voir Félix cesser de se cacher de sa vue pour attraper l'arrière de ses genoux. Il replia ses jambes, mettant en valeur son intimité béante autour de ses doigts, la façon dont il était trempé de lubrifiant... Jeongin était affamé.
Il finit par retirer ses doigts, savourant la vision ses cuisses écartées de Félix devant lui, et attrapa à tâtons la boite de préservatifs. Ses mains tremblaient, mais Jeongin réussit tant bien que mal à en sortir un pour arracher l'ouverture d'un coup de dents. Il le déroula sur son sexe douloureusement rouge et gonflé avant de l'enduire de lubrifiant de nouveau.
« E-est ce que tu penses que... » commença Félix, les mains toujours crispées à l'arrière de ses genoux. « Que ça va rentrer ? »
Jeongin en aurait hurlé comme un animal sauvage. Il se caressa longuement, incapable de se retenir, avant de s'approcher de son aîné. Ce dernier était frêle, contre son corps, et le jeune homme voulait qu'il le sente pendant des jours. Après s'être essuyé la main dans les draps, il attrapa doucement celles de Félix dans les siennes. Elles tremblaient.
« Si ça ne marche pas, ce n'est pas grave. » répondit-il avant de s'allonger tout contre son amant. Il glissa ses mains dans celles de son aîné pour entrecroiser leurs doigts. « On a toute la nuit, et encore d'autres après. »
Le sourire que lui offrit Félix était merveilleux. Il n'avait plus peur, Jeongin le sentait. Alors qu'un éclair raisonna au dessus de l'appartement et que la fraîcheur de l'orage commençait enfin à adoucir l'air de la chambre, le jeune homme déglutit péniblement. Son aîné était offert à lui, il n'avait plus qu'à le prendre.
Jeongin garda une main dans celle de Félix, pour ne pas le lâcher. De l'autre, il caressa doucement l'intimité de son amant, glissant deux doigts en lui pour le faire soupirer d'aise, avant de commencer à guider son propre sexe à l'intérieur de lui. Il lui murmura quelques mots à l'oreille, tendres et doux, tout comme lui, alors qu'il poussait son gland contre son intimité. Jeongin avait du mal à se contenir, son corps entier se mit à vibrer lorsqu'il le pénétra et lui arracha un hoquet de surprise.
Félix tremblait tout contre lui, et Jeongin releva la tête pour contempler son expression. Son aîné avait les yeux mi-clos, et il se figea en voyant une larme couler le long de sa tempe. Inquiet, le jeune homme remonta sa main libre le long de la taille de son amant pour la caresser.
« 'Lix... Hey... » murmura t-il pour attirer l'attention de Félix. Ce dernier baissa les yeux pour les plonger dans les siens, et une nouvelle larme roula sur ses joues. « On peut arrêter... »
« N-non, c'est l'émotion. » le coupa aussitôt son aîné, l'air complètement extatique. Il était magnifique. « Je suis heureux. C'est tout. »
Rassuré, Jeongin continua de caresser la hanche de son amant et de serrer sa main dans la sienne en le pénétrant. Il y allait doucement, ça lui coûtait toute la patience qui lui restait. Mais il voulait que Félix geigne son nom, et pas de douleur. Le jeune homme recula doucement, donnant un coup de hanche langoureux alors qu'il n'était pas entièrement en son aîné. Celui-ci gémissait doucement, laissant son corps s'adapter à la pénétration, savourant chaque centimètre gagné et contemplant le visage de Jeongin au dessus de lui. Le cadet ne le quittait pas des yeux, et malgré son impatience, il planta une myriade de baisers sur le visage de Félix au rythme de ses coups de reins.
Ce ne fut que lorsque ses cuisses touchèrent celles de son aîné que Jeongin se permit de faire une pause. Tous ses membres tremblaient. Il était en Félix, dans son intimité si serrée autour de lui qu'il peinait à se réfréner de jouir sur le coup. Son corps entier était concentré sur ce plaisir, sur la brûlure que lui faisait ressentir son amant. Ce dernier laissa échapper une dernière larme avant d'attraper le visage de Jeongin entre ses petites mains pour l'attirer à lui dans un profond baiser.
Doucement, le jeune homme commença à onduler les hanches par instinct. Les soupirs quittant les lèvres de Félix à travers leurs baisers le faisait frémir et le plaisir qu'il ressentait électrisait son dos. Les mains de son aîné dégringolèrent de son visage pour caresser sa gorge, ses épaules, son torse... Jeongin se sentait englobé par lui et il voulait le faire fondre.
Bientôt, il recula pour donner des coups de reins plus puissants. A chaque aller et retour, le corps de Félix se mettait à trembler, ses yeux grands ouverts trahissaient son plaisir et sa surprise. Jeongin aimait le son de l'orage autour de lui, le grincement du lit, les soupirs de son amant, tout était si puissant qu'il se sentait réellement en vie. Il ignorait la chaleur, il n'y avait que Félix qui existait, rien de plus.
Jeongin ralentissait parfois, savourant les yeux écarquillés de son aîné. Il rêvait de passer sa main sur le ventre de ce dernier, le caresser en entier, mais il ne voulait pas mettre Félix mal à l'aise. Il attrapa une des cuisses de son amant, la guidant autour de ses hanches pour changer l'angle de sa pénétration, arrachant des gémissements rauques, incontrôlés, qui se mariaient au tonnerre grondant dans une harmonie étrange.
« T-tu veux bien t'allonger ? » demanda Félix après avoir attrapé son visage à deux mains pour qu'il se concentre sur lui.
Le jeune homme hocha la tête aussitôt. Il gronda péniblement lorsqu'il se retira de son amant, quittant cette chaleur dont il était tombé fou. Jeongin embrassa Félix tendrement, l'attirant à lui alors qu'il roulait sur le côté puis sur le dos. Son aîné était si léger qu'il pesait à peine sur lui, alors à moitié allongé contre son corps nu. Ils s'embrassèrent longuement, goûtant la langue de l'autre comme si c'était une drogue vitale, avant que Félix ne s'installe à califourchon sur ses hanches. Jeongin glissa aussitôt ses mains le long de sa taille, remontant son tee-shirt pour dévoiler son sexe tendu et la naissance de ses cuisses. Il avait l'impression de rencontrer sa déité.
Lorsque Félix s'empala sur lui, le jeune homme eu un mal de chien à ne pas donner de coup de hanches trop brusque. Il laissa son amant aller à son rythme savourant de nouveau la chaleur autour de son sexe, guidant Félix pour que ses jambes frêles ne cèdent pas.
« Tu le savais ? » demanda l'aîné des deux en ondulant les hanches pour la première fois. Jeongin luttait pour ne pas plaquer ses pieds sur le matelas et le prendre plus profondément.
« De quoi ? » répondit-il dans un soupir, les mains crispées sur la taille de Félix.
« Que je t'aimais. Quand on était gosse. »
Le cœur de Jeongin manqua un battement. Malgré tous ses souvenirs, non, il ne se souvenait pas de ça. Comment aurait-il pu deviner ? Il n'était qu'un idiot d'adolescent, aveuglé par ses propres sentiments pour comprendre ceux des autres. Le jeune homme serra encore la taille de Félix entre ses mains. Il sentait ses doigts rentrer dans sa chair autant que son sexe prenait le corps de son aîné.
« Je t'aimais aussi. » confessa t-il entre deux gémissements, la gorge nouée. « Et je n'ai pas arrêté jusqu'à m-maintenant. »
C'était vrai : il aimait Félix à en crever.
En relevant les yeux vers son amant, Jeongin fut surpris de le voir sourire. Pourtant, une nouvelle larme roula sur sa joue et le jeune homme sentit aussi l'émotion le submerger aussi. Félix le contempla quelques secondes avant d'attraper le bas de son tee-shirt et dans un geste fluide, l'enleva pour se dévoiler entièrement nu sous ses yeux.
Son corps était menu, presque trop maigre, mais pourtant il était parfait aux yeux de Jeongin. Ce dernier le regardait comme sa muse, savourant à la lumière des éclairs au dehors les hanches fines, le ventre plat et le torse à peine dessiné de son amant. Félix était parfait à ses yeux, fragile et svelte. Ses cheveux balayaient son regard au moindre coup de hanche. Jeongin remonta ses mains, caressant cette peau fine et immaculée. Sienne.
« Et je t'aime encore. » bredouilla Félix avant de s'allonger tout contre lui, laissant tout loisir à Jeongin de sentir des larmes envahir ses yeux en même temps qu'il refermait ses bras autour de ce corps malingre.
Leurs corps bougeaient d'un commun accord. Si différents et si bien accordés. Le jeune homme sentait l'émotion l'envahir comme un torrent : tout déferlait trop vite, trop fort, et pourtant c'était si bon qu'il ne voulait pas que ça s'arrête. Son cœur était sur le point d'exploser. Jeongin glissait ses bras autour de la taille de son amant, remontant une de ses mains le long de son dos, comptant chaque vertèbre sous ses doigts avant de maintenir la nuque de Félix contre lui. Son amant se mit à gémir à la seconde où il planta ses pieds dans le matelas, et où il commença à donner des coups de reins pour le sentir toujours plus. Jeongin se noyait dans l'odeur de son aîné, inspirant le parfum de ses cheveux et buvant ses baisers fébriles entre chaque plainte rauque. Les mains de Félix tremblaient lorsqu'il s'appuya sur lui. Malhabile, le jeune homme se redressa sur ses coudes lorsque son cadet passa une main sur son ventre.
Jeongin voulait qu'il soit à lui.
Le plaisir faisait trembler ses muscles et bientôt l'envahissait tant qu'il savait qu'il n'allait pas tenir longtemps. Ses mains s'enfoncèrent dans la chair de Félix, l'agrippant de toutes ses forces au point de le griffer et de le marquer, faisant gémir son amant. Jeongin engloutit la plainte dans un baiser maladroit avant de tendre la main pour caresser le sexe de son aîné. Ce dernier se mit à trembler davantage.
Toutes ces émotions, si vaines et pourtant dévorantes, Jeongin les ressentait plus fort que jamais. Félix s'était offert à lui, il l'aimait et le chérissait. Ce n'était pas quelques années qui avaient effacé quoi que ce soit. Ils avaient toujours été là l'un pour l'autre, été après été, et les incertitudes de Jeongin n'étaient plus un obstacle.
Félix avait toujours été à lui, du moment où ils regardaient un papillon éclore dans ses mains jusqu'au fort en coussin, en passant par la nuit où ils s'étaient tenus timidement la main.
Les jambes tremblantes, Jeongin donna des coups de reins désorganisés avant de jouir en serrant son amant contre lui. Il sentit une morsure sur sa gorge au même moment où le corps de Félix se tendit dans ses bras et où sa main fut recouverte de sperme. Son aîné jouissait en même temps que lui, fébrile et à bout de souffle, alors que le grondement de l'orage semblait être plus faible et s'éloignait d'eux dans la nuit, ne laissant que la pluie derrière lui.
La respiration hachée, Jeongin glissa sa main dans le dos de son amant pour le caresser, longeant sa colonne avec tendresse, caressant sa nuque et descendant jusqu'à la naissance de ses fesses. Bientôt, Félix se redressa au dessus de lui. Ses jambes tremblaient encore, mais il se tenait fièrement à genoux au dessus de son cadet. Les yeux humides et un grand sourire aux lèvres, Jeongin se sentait comme une égérie face à lui.
« Je t'en ai mis partout... » soupira Félix en cachant son visage de son coude. En inclinant la tête, Jeongin observa son ventre peint de sperme jusqu'à son torse. Il aimait cette vision.
« Et j'ai hâte que tu recommences. » répondit-il avant d'empoigner les hanches de son aîné délicatement. « Je vais me retirer, attends... »
Le jeune homme se retira doucement, tiquant à la sur-stimulation lorsque Félix s'assit de nouveau sur son bassin. Alors que son aîné allait descendre pour ne plus être sur lui, Jeongin l'attrapa fermement par les hanches et le fit s'allonger de tout son long sur lui. Son corps était léger, son odeur parfaite, et il en voulait toujours plus. Son amant hoqueta de surprise, s'agrippant à lui comme il pouvait en essayant de ne pas l'écraser malgré la poigne de fer de Jeongin sur son corps.
« J-je vais t'écraser... » murmura Félix en tentant de se dégager de lui.
« Tu ne m'écrases pas. » répondit le cadet, soudain envahit par l'épuisement. « Reste, ne me laisse pas. »
Malgré l'envie évidente de Jeongin de se nettoyer, la fatigue l'envahissait comme une vague grandissante. Épuisé, que ça soit physiquement ou émotionnellement, il avait envie de dormir. L'odeur de Félix tout contre lui était un réel plaisir, et la pluie au dehors laissait un agréable courant d'air frais se répandre dans la chambre.
Au final, le jeune homme trouva simplement la force d'enlever son préservatif et d'attraper le drap du lit avec son pied pour le recouvrir lui et son amant. Ce dernier se laissa aller tout contre lui, à moitié allongé sur son corps, la tête enfouie dans le creux de son cou. Jeongin le tenait fermement, savourant sa chaleur et sa respiration contre sa peau nue.
« Moi aussi je t'aime. » marmonna t-il du bout des lèvres avant de s'effondrer de fatigue.
Après une nuit sans rêve, le jeune homme émergea péniblement le lendemain matin. Le corps nu de Félix pressé contre le sien, Jeongin papillonna des yeux en sentant la lumière d'un soleil timide éblouir son visage. Le ventilateur fonctionnait toujours, laissant un filet d'air frais balayer le lit constamment. L'air était enfin respirable, malgré la désagréable sensation qui collait à sa peau, Jeongin se sentait mieux que jamais. Il se sentait vivant.
Tournant la tête pour observer le ciel bleu, dégagé de tout nuage, ce fut la sérénité qui l'envahit. Étrangement, pour la première fois depuis de nombreuses années, il se sentait à la bonne place. Ne plus venir chez son cousin, c'était comme s'il avait laissé une partie de lui dans cette ville de province. Les étés étaient devenus moroses et ternes. C'était peut-être aussi pour ça qu'il avait décidé de revenir.
Inconsciemment, il laissa sa main caresser tendrement la peau de Félix. Ce corps, il l'avait désiré à travers les années. Et désormais, il était à lui. Rien qu'à lui. En sentant la chair de poule parcourir la peau sous ses doigts, Jeongin baissa les yeux pour contempler son aîné se réveiller doucement. Il ne pouvait que le contempler, les yeux encore embués de sommeil et les cheveux ébouriffés, l'air hagard en le voyant pressé nu contre lui. Mais bientôt un sourire envahissait les lèvres de Félix, et le jeune homme voulait de nouveau le dévorer.
« Bonjour. » marmonna son amant en s'appuyant maladroitement sur ses coudes. « Tu as faim ? »
« Oui. » répondit aussitôt Jeongin, il était affamé dans tous les sens du terme. » Et toi ? »
« Un peu. » soupira Félix avant de s'étirer longuement. « Je vais prendre une douche avant. »
Le jeune homme savait que la cabine de douche était bien trop petite pour eux deux. Aussi, il vola un baiser sur le coin des lèvres de son aîné avant d'accepter de le laisser quitter le lit. En déambulant dans sa nudité, Félix lui offrit un spectacle qu'il se jura de se souvenir toute sa vie. Le corps parsemé de griffures et de rougeurs, Jeongin sentit la rage de la possessivité dans son ventre. Cet homme était à lui. Il l'avait décidé.
Il attendit quelques minutes, le temps que Félix se lave avant de se rendre dans la salle de bain à son tour. En passant devant le ventilateur, il éteignit l'appareil. L'orage avait clairement rafraîchit l'atmosphère, au point que laisser les fenêtres ouvertes donnait une agréable sensation de renouveau. Jeongin croisa son amant dans la cuisine, habillé d'un grand tee-shirt et sentant bon la lavande fraîche. Il lui vola un nouveau baiser sur la joue, le faisant rire de bon cœur, avant de prendre le temps de laver son corps sale. L'eau fut salvatrice sur sa peau souillée et il soupira d'aise en sortant de la cabine de douche. Après s'être séché, il se rendit compte qu'il avait une fois de plus oublié son change dans la chambre de Félix. Sauf que cette fois-ci, ce fut sans aucune appréhension qu'il quitta la salle de bain avec simplement une serviette autour de ses hanches.
Occupé dans la cuisine, son amant était entrain de servir des tasses de café lorsqu'il entra dans la pièce. Jeongin n'arriva pas à lutter une seule seconde, il s'approcha de son aîné pour venir dans son dos, posant ses mains de part et d'autre du comptoir de cuisine pour l'encadrer. Félix reposa sa bouilloire avant de tourner la tête vers lui. Un sourire était toujours accroché à ses lèvres.
Le cœur battant, Jeongin se colla à lui, passant un de ses bras autour de la taille de son aîné, avant d'embrasser sa joue. Il le désirait encore. Comme si les longues années d'absence n'avaient fait que renforcer cette faim dévorante. Son amant posa ses petites mains sur son avant bras, acceptant son étreinte sans hésitation. Jeongin sentait les fesses de son amant collées à son intimité, à travers la serviette de bain et ce tee-shirt bien trop grand pour Félix. Il laissa sa main libre se poser sur la cuisse de son amant, caressant la chair avant de la remonter au rythme de ses baisers. Son souffle se coinça dans sa gorge en se rendant compte que son aîné n'avait rien mis en dessous.
« Tu me tentes trop Félix... » chuchota t-il au creux de l'oreille du jeune homme, qui frissonna entre ses bras.
« Il n'y a pas que toi qui a attendu si longtemps... » souffla son amant dans un soupir tremblant. Il se cambra à l'instant même où Jeongin glissa sa main entre ses cuisses.
« Je vais rattraper le temps perdu. »
Le cadet n'hésita pas. Comme la veille, il reprit possession du corps de Félix, glissant ses mains partout où il le désirait. Son aîné commença à gémir lorsqu'il le caressa, mordant sa nuque et écartant ses fesses d'une poigne ferme. Jeongin n'hésita pas une seule seconde à tomber à genoux, malgré la surprise de son amant, avant de commencer à embrasser, lécher, et le pénétrer de sa langue. Réduit à un amas suppliant, Félix s'agrippa à son cadet de toutes ses forces lorsque ce dernier le porta jusque dans la chambre pour de nouveau le prendre.
Ils firent l'amour longtemps, les corps tremblants et les « je t'aime » non-dit sur les lèvres. Jeongin contempla son amant jouir deux fois entre ses doigts, le corps maigre tendu dans l'orgasme et les yeux perdus dans le flou. Lorsqu'ils retournèrent dans la cuisine des heures plus tard, leurs cafés étaient froids.
Ils passèrent la journée lovés l'un contre l'autre dans le canapé, devant des films dont ils se moquaient. A peine habillés, enroulés si étroitement que Jeongin en perdait la tête, ils s'embrassèrent à perdre haleine. Chaque seconde passée avait un goût de paradis et de trop peu. Il avait envie de graver Félix si profondément dans sa peau qu'il voulait le sentir à vie.
Ce ne fut qu'en fin de journée, lorsque Changbin envoya un message pour les prévenir de son retour imminent, qu'ils acceptèrent de se détacher l'un de l'autre. Ils rangèrent l'appartement, avant de finalement prendre une douche ensemble malgré la petitesse de la cabine.
« Qu'est ce que tu veux dire vis à vis de Changbin ? » demanda Jeongin alors qu'il séchait les cheveux de son amant tendrement dans la salle de bain, quelques instants avant que son cousin ne rentre.
« Il sait que je suis gay. » répondit Félix avant de se pencher pour embrasser son cou, ses petites mains caressant son ventre. « C'est plutôt vis à vis de toi que... »
« Je n'arriverais pas à me tenir loin de toi, Changbin ou pas. » lança aussitôt le jeune homme en serrant son aîné dans ses bras. « Et si on est assez collants l'un envers l'autre, ça le poussera peut-être à retourner chez Hyunnie pour nous laisser l'appartement rien qu'à nous... »
Félix laissa échapper une expression scandalisée avant de lui pincer le biceps. Amusé, Jeongin se mit à rire avant d'englober son amant de ses bras. Il ne voulait pas partir, cet été sonnait différemment de tous les autres et ça lui arrachait le cœur. Rester ici était difficile, mais la présence de son aîné était tout ce qui comptait pour lui.
Comme prévu, Changbin les observa d'un air perdu lorsqu'il rentra dans l'appartement ce soir là. Jeongin n'avait pas hésité, s'enroulant autour de Félix et embrassant ses cheveux lorsque son cousin avait passé le palier de sa maison. Le jeune homme était resté pantois quelques secondes avant de regarder sa colocation d'un air suspicieux.
« Dites moi que vous n'avez rien fait dans les parties communes. » supplia t-il en observant les deux amants, amusés.
Jeongin se garda bien de dire qu'il avait renversé Félix sur un comptoir de cuisine et que ce dernier s'était agenouillé devant lui dans le canapé après une longue session de baisers échauffés. Ils dirent que non, qu'ils n'étaient pas des bêtes sauvages et Changbin en douta une seconde en voyant les marques de dents et de griffes sur leurs cous et leurs bras.
Ils dînèrent tous les trois, faisant mine de rien hormis quelques échanges de regards complices, alors que Changbin leur racontait les journées passées en compagnie de Hyunnie. Jeongin nota que lui aussi semblait occulter de nombreux détails et il ne pouvait pas en vouloir à son cousin. Après tout, ils gardaient leurs vies privées pour eux.
« Je vais essayer de retourner chez Hyunnie quelques jours en plus. » finit-il par déclarer alors qu'ils allaient se séparer pour dormir dans les deux chambres. « ça vous laissera le temps de vous retrouver réellement. »
Jeongin ne pouvait qu'être reconnaissant. Car cette nuit là, alors qu'il faisait encore l'amour à Félix, il s'en voulu un peu de placer sa main sur la bouche de son amant lorsqu'il se mit à gémir trop fort. Bien que le geste fit trembler son aîné d'excitation, lui préférait encore entendre son nom haut et fort lorsque l'homme en face de lui jouissait.
Changbin trouva le moyen de retourner chez Hyunnie quelques jours, laissant les deux amants passer du temps ensembles en toute liberté. Félix était absolument solaire, il avait toujours un immense sourire sur le visage dès que Jeongin posait les yeux sur lui. En sortant faire quelques courses, ils se tenaient la main sans se soucier du regard des gens. Ils profitèrent de l'accalmie de la canicule pour sortir ensemble, se promener et profiter du temps qu'il leur restait.
Et à chaque fois qu'ils couchaient ensembles, Jeongin avait l'impression de brûler les secondes qui leur restaient les unes après les autres.
Les jours filèrent comme le vent, et bientôt la veille du départ sonna comme un cataclysme. Jeongin n'avait aucune envie de repartir. Il se sentait comme l'enfant d'il y a des années auparavant, sur le bord des larmes à la simple idée de quitter son cousin, Félix et cette ville d'été loin de ses parents et de la fureur de la capitale. Même s'il avait grandit, la sensation d'appartenir à cet endroit l'étreignait plus que de raison.
Pour la dernière soirée, Changbin avait dîné avec Félix et lui avait de lui dire au revoir. Il avait compris, même s'il n'avait rien dit de plus à leur sujet, à quel point c'était important pour son cousin. Jeongin l'avait longuement serré dans ses bras avant de laisser son ami partir chez Hyunnie, en promettant de la rencontrer l'été prochain. Changbin lui avait souri avant de s'en aller de l'appartement, conscient de laisser aux amants une dernière nuit ensemble.
Même si le sourire de Félix ne fanait pas, ses yeux étaient terriblement tristes. Jeongin l'avait prit dans ses bras pour qu'ils déambulent ensemble jusque dans la chambre de son aîné, afin de s'allonger face à face dans le lit. Le jeune homme ne voulait pas penser à son train de retour le lendemain, à l'idée que ce soit Félix qui l'y emmène avec la voiture de Changbin et qu'il allait devoir le laisser sur le quai. Il voulait vivre l'instant présent mais n'arrivait pas à en profiter.
« Je vais pouvoir venir certains week-ends. » avait alors murmuré Félix, alors que leurs mains étaient entrecroisées les unes aux autres. « Tu... »
« Oui, bien évidemment que je peux te loger. » chuchota aussitôt Jeongin en esquissant un sourire. « Mon logement étudiant n'est pas très grand et les murs sont fins... »
« ça sera largement suffisant. » rétorqua son aîné, un air soulagé passant sur son visage. « Mais, si tu rencontres quelqu'un... »
Le cœur de Jeongin se fendit dans sa poitrine. Il tira sur les mains de son amant pour le faire taire, l'attirant à lui jusqu'à le faire venir dans ses bras. La sensation du corps frêle de Félix contre lui le rassura un instant. Il était sien, et l'inverse était vraie. C'était aussi simple que ça.
« Tu as mon cœur depuis longtemps. » murmura le jeune homme dans le creux de son oreille. « Tu as mon corps maintenant. »
« Tu es à moi ? » chuchota Félix, la voix tremblante.
« Oui, et tu es à moi. »
Les larmes de son amant étaient belles, et Jeongin les effaça d'un revers de la main. Alors, ils s'embrassèrent, se marquèrent, et s'aimèrent dans les ténèbres une dernière fois avant de devoir se séparer le lendemain. Le cadet ignora la fatigue pour caresser le corps de Félix toute la nuit, le faisant frissonner des pieds à la tête, savourant le moindre de ses sourires et de ses soupirs. Jeongin se surprit à maudire le soleil qui se leva. Le corps nu de son aîné blottit contre le sien, ils observèrent l'aube à travers la fenêtre de la chambre. C'était leur refuge depuis de longues journées, et même si Jeongin trouvait l'odeur de Félix absolument addictive, il espérait que la sienne reste figée dans les draps quelques jours après son départ.
Ils se câlinèrent longtemps avant que le jeune homme ne doive plier bagage. La mort dans l'âme, ils prirent un petit déjeuner ensemble avant de ranger l'appartement et devoir le quitter. Le jeune homme avait le cœur terriblement serré dans sa poitrine. Bien évidemment, ils avaient déjà fixé une date pour se revoir avec Félix. Ce dernier devait venir chez lui d'ici le mois prochain pour y passer un week-end dans son logement étudiant. L'idée le réconfortait, mais ne pas sentir le corps de son aîné pressé contre le sien constamment allait lui manquer terriblement. Le trajet dans la voiture fut silencieux.
C'était ironique. Il ne pensait pas vivre ces instants hors du temps pendant cet été là.
Alors que Félix se garait sur le parking de la gare, Jeongin l'observa un instant. Son aîné ne souriait plus, il semblait si ému que le jeune homme sentit l'envie de craquer monter dans sa gorge. Mais il ne devait pas, pas devant Félix. Il fallait juste tenir le coup et c'était largement suffisant. Il posa sa main sur la cuisse de son aîné, lui arrachant un vague sourire avant qu'ils ne quittent la voiture ensembles. Jeongin se rua sur sa main pour tenir son amant contre lui pendant le court trajet qui les séparait du bâtiment.
« Tu sais, quand j'ai appris que tu revenais, je me suis dit que c'était la bonne occasion de passer à autre chose. » lança Félix alors qu'ils arrivaient sur le quai après avoir vérifier l'horaire du train. Il n'y avait pas beaucoup de voyageurs. « Je trouvais que tout ça tournait depuis bien trop longtemps dans ma tête et je n'avais jamais vraiment réussi à... »
« A tout oublier. » compléta Jeongin en serrant plus fort la main de son amant dans la sienne. Sa valise semblait peser des tonnes à son autre bras, comme si quelque chose voulait le retenir ici. « Je te comprends, j'ai traversé la même chose. »
« Merci d'être revenu. »
En tournant la tête vers le jeune homme, Jeongin y lisait la sincérité la plus pure. Son aîné était sérieux, plus que jamais, et lui aussi. Toute cette attente avait eu un sens, au final. Lui aussi était heureux d'avoir répondu au message de Changbin et d'avoir accepté de revenir. C'était un coup du destin et il était heureux d'avoir céder. Il n'avait jamais oublié Félix, et heureusement.
« Merci de ne jamais avoir cessé de m'aimer. » répondit-il en se tournant complètement vers son aîné. Ce dernier avait les yeux grand écarquillés. « Et merci de m'accepter à tes côtés malgré tout ce que je t'ai fais subir. »
Jeongin ne pouvait que sourire face à ce visage qu'il aimait tant. Félix semblait désemparé, sur le point de se briser, mais il lui faisait confiance. Ils avaient traversé pire.
« Ce n'est le temps que de quelques semaines avant que je puisse de nouveau te prendre dans mes bras. » continua le jeune homme sans cesser de sourire.
« Je sais. » souffla Félix avant de sourire à son tour. Il semblait apaisé. « Tu es à moi. »
« Et tu es à moi tout autant. » répondit Jeongin avant de lever sa main libre pour englober le délicat visage de son aîné.
Il se pencha pour l'embrasser du bout des lèvres, ignorant tout ce qui pouvait les entourer. Rien n'avait d'importance, hormis le goût de Félix sur lui, son odeur de lavande et les main qui agrippaient désespérément son tee-shirt. Jeongin ne voulait pas reculer, picorant les lèvres offertes aux siennes de baisers encore et encore, jusqu'à ce que l'annonce du train ne sonne en gare. Il allait devoir quitter son amant, le laisser sur le côté et Jeongin craignait qu'en reculant, il découvre le visage de Félix baigné de larmes.
Mais son aîné souriait. Il souriait de façon si éclatante que le cœur du jeune homme se gonfla de joie. Il esquissa un sourire malhabile, caressant la joue rougie et chaude de son amant tendrement, désemparé de le voir si joyeux malgré la séparation.
« Tu m'appelles en arrivant. » déclara alors Félix avant de se mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser encore. « Et après on fera un facetime. Tu n'oublies pas hein ? »
Jeongin retrouva aussi le sourire. C'était si facile. Tout avait toujours été facile avec Félix. Ce n'était que lui qui avait fuit en avant pour ne pas y être confronté, mais son aîné avait toujours été d'une tendresse exemplaire. Il était peut-être trop maigre, presque malingre, trop délicat pour un homme, trop frêle, mais il était tout ce que lui avait désiré depuis qu'il comprenait le sens de ce mot. Félix était son amour de jeunesse, ses premiers émois, ses premiers désirs, et il espérait sincèrement qu'il reste gravé dans son corps jusqu'à la toute fin. L'avenir leur appartenait : Jeongin savait que c'était à lui de tracer sa voie.
« Je ne peux rien oublier te concernant 'Lix. » répondit-il en se pencha pour voler un dernier baiser. « Que ça soit avant, maintenant, ou après. »
Le sourire de son compagnon était fabuleux. Le train faisait un bruit monstrueux en arrivant en gare et Jeongin savait que leur temps était compté. Il prit son aîné dans ses bras, le berçant tout le temps possible encore, avant de devoir se séparer de lui. C'était l'heure du départ, et sourire à Félix était au final naturel. Il l'embrassa une dernière fois avant de filer dans le train. Se retourner était dur, une fois dans l'encadrement de la porte, mais tout allait bien se passer. Son amant lui fit un cœur avec ses bras, un large sourire aux lèvres. Ce n'était qu'une question de temps avant de pouvoir de nouveau l'embrasser, l'aimer et le presser contre son corps.
Maintenant qu'il savait, lui non plus n'avait plus peur de l'après.
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