Family Kids ( MinChan)
Style : UA Famille
Pairing : Minchan
7 141 mots
Pour : Sweetninou, un grand merci pour ton soutien jour après jour !
Résumé :
Un couple terriblement amoureux et des enfants turbulents. Que pouvait il mal se passer ?
Offrir une famille à des orphelins était devenu la raison de vivre de Chan et de Minho. Ils s'aimaient et voulaient plus que tout accorder une fratrie à des enfants démunis. Même si ça pouvait entrainer des catastrophes !
Ou bien : suivez les terribles aventures de Minho et Chan en proie à six démons en culotte courte !
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Minho et Chan étaient amoureux.
C'était un fait, avéré et sans appel. Ils étaient trentenaires, beaux, intelligents et complémentaires. Chan était un gaillard plutôt costaud, solaire, un sourire adorable et un regard à faire tomber n'importe qui dès qu'il le voulait. Minho était plus fin, plus retenu également, mais à la beauté inégalable et à la verve acide et piquante.
Ils étaient terriblement amoureux.
Depuis une dizaine d'années, les deux jeunes hommes se côtoyaient et avaient finis par se mettre en couple. Chan n'avait d'yeux que pour son compagnon, quand bien même ce dernier faisait mine de ne jamais être affecté. Minho noyait son aîné sous une tonne d'attentions qu'il espérait invisibles, mais que Chan notait jour après jour dans un coin de sa tête. Il lui offrait alors le sourire le plus tendre qu'il pouvait, en échange d'un grognement de fausse indifférence lorsque son aîné voulait le prendre dans ses bras pour le remercier.
Leur entourage était jaloux de ce couple bien entendu. Ils étaient parfaits tous les deux. Qu'importe où ils passaient ils attiraient l'attention. Quand bien même Chan était producteur de musique, il passait une grande partie de son temps dans la maison qu'il partageait avec son compagnon en bordure du centre même de Séoul. Il passait des nuits à composer, vivant comme un ermite, alors que Minho lui s'occupait d'un centre de danse non loin de la maison qui avait son petit succès. Leur demeure était grande, avec plusieurs pièces inoccupées et de silence à longueur de journée.
Ils s'aimaient et quelque chose leur manquait.
Après en avoir longuement parlé ensemble, les yeux plongés dans ceux de l'autre, Minho et Chan décidèrent ensemble de se renseigner pour avoir un ou des enfants. Bien entendu, c'était difficile de façon légale d'être tous les deux responsables d'un petit bout de chou. Le couple avait déjà réussi à contourner la loi une fois pour réussir à se marier, ils étaient persuadés de pouvoir recommencer pour agrandir leur famille.
Les démarches étaient longues, compliquées et surtout presque hors de portée pour eux.
Ce fut Chan qui trouva l'idée après avoir vidé une bouteille de vin en compagnie de son époux de dépit après un énième refus.
A défaut de pouvoir adopter, ils pouvaient toujours formuler un dossier de famille d'accueil.
Aidés par une armée d'avocats, le couple réussit à avoir l'accord gouvernemental pour accueillir jusqu'à six enfants sous leur toit. Chan et Minho étaient comblés de joie : ils allaient pouvoir agrandir leurs famille, rendre heureux des enfants dans le besoin, et ils l'espéraient vraiment, pouvoir appuyer des dossiers d'adoption sur le long terme.
Ce fut ainsi qu'ils se retrouvèrent aux commandes d'une petite tribu d'enfants âgés de 11 à 5 ans. D'adorables bambins aux visages d'anges, des petites crèmes absolument parfaites qui ne demandaient qu'une chose : un foyer aimant pour grandir et s'épanouir. Et le couple voulait le leur offrir plus que tout au monde. Ils étaient prêts, ils le savaient. Ils s'étaient renseignés auprès de leurs parents, ils étaient allés à des stages ensembles, ils pouvaient le faire, ils voulaient le faire. Ces enfants allaient être la prunelle de leurs yeux, les autres amours de leur vie.
Force était de constater que personne n'était jamais assez prêt pour s'occuper de six petits démons...
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« PapaMiiiiiin ! »
Les hurlements de Hyunjin se firent entendre telle une sirène de pompiers au milieu de la maison. A cette heure de l'après midi, Minho s'occupait habituellement des deux plus jeunes de la grande fratrie : Jeongin et Seungmin, âgés respectivement de 5 et 7 ans. Ensuite venait les deux jumeaux, Jisung et Félix de 8 ans. L'aîné, Changbin, avait 11 ans. Ces trois là étaient censés être occupés à faire leurs devoirs à cette heure ci, sous surveillance de Chan qui composait dans la pièce à côté de la leur pour venir les aider si besoin était.
Quant à la boite à pleurs au milieu du couloir, il s'agissait de Hyunjin, 9 ans.
Les cris alertèrent aussitôt Minho. Occupé dans la salle de jeux avec les deux cadets de cette gigantesque fratrie recomposée, il confia la surveillance de Jeongin à Seungmin avant de se lever pour aller voir ce qu'il se passait. Ignorant tout ce qui n'était pas Hyunjin (ce n'était pas compliqué), le jeune homme dévala les escaliers de la maison pour finir sur le palier principal donnant sur la cuisine et la grande salle à manger.
Dans toute sa splendeur, le petit Hyunjin hurlait à plein poumons au milieu de l'entrée. Habillé d'une salopette bleue et avec les cheveux attachés derrière la tête, il serrait contre lui une peluche de loutre qui lui servait de doudou pour s'endormir le soir après son histoire. Minho sentit son cœur se pincer à la vue du petit garçon dans un état pareil, aussi s'approcha t-il de lui pour venir s'agenouiller et le regarder. De grosses larmes de crocodiles dégringolaient des yeux du petit garçon, aussi le jeune homme se sentit vraiment peiné pour lui. Aussi doucement que possible, Minho posa sa main sur l'épaule du garçon pour qu'il relève la tête et l'observe un peu. Rien de particulier, il ne semblait pas s'être fait mal ou quoi que ce soit. Perplexe, le jeune père décida d'opter pour la solution la plus simple.
« Allons mon petit chou, qu'est ce qu'il t'arrive ? » demanda t-il d'une voix tendre en espérant qu'elle apaise Hyunjin. Ce dernier s'arrêta une seconde de pleurer avant de se mettre à balbutier des mots incompréhensibles les uns après les autres.
« C'est... Taper, puis bim Jisung et... j'ai maaaaal. » se mit il à sangloter de nouveau avant que Minho ne décide d'employer la manière forte : il prit le garçon dans ses bras pour le soulever et le porter pour le calmer. Hyunjin n'était plus un tout petit garçon, mais il était très sensible et était vraiment en manque de câlin constamment. Félix était un de ses frères préférés pour cette raison et Minho le savait très bien.
« Allons allons, qu'est ce qu'il s'est passé avec Jisung ? »
Jisung, le fier jumeau de 8 ans, était un véritable démon. Une fois passée l'adoration devant ses grands yeux et ses belles joues rondes, il se révélait que le garnement était très doué pour faire des bêtises et réussir à attendrir tout le monde pour éviter la punition.
« Il m'a tapé sur le front pour aller chercher des cookiiiies !! » finit par se mettre à crier Hyunjin avant que tout fasse enfin sens pour Minho.
Ce dernier leva les yeux au ciel : Jisung était un filou mais il n'était pas le seul dans le coup il en était certain. Tout en gardant Hyunjin dans ses bras, Minho se dirigea donc vers la grande cuisine familiale. Le bruit de ses pas résonnait dans l'entrée, il le savait, car il entendit aussitôt des bruits de placards se fermer dans la cuisine. Après une cavalcade de pas, ce fut sans grande surprise qu'il vit Jisung courir hors de la cuisine à toute vitesse avec Changbin collé à ses baskets, portant leur butin de cookies dans leur chambre.
Utiliser un de leurs frères pour faire diversion, quel duo de pestes !!
Minho n'attendit pas la moindre seconde pour commencer à partir à leur poursuite, sans lâcher Hyunjin dans ses bras qui s'était enfin arrêté de pleurer pour se mettre en à rire en voyant l'air exaspéré de son père.
« Jisung ! Changbin ! Revenez ici tout de suite !! » se mit à crier Minho en longeant le couloir pour attendre la chambre des garçons. « Les cookies sont pour tout le monde ! Sortez de là !! »
Exaspéré, le père tambourina à la porte deux bonnes minutes avant que Chan finisse par arriver, complètement alerté par les cris des enfants et de Minho au rez-de-chaussé.
C'était déjà trop tard pour les cookies maison, dévorés sans une once de pitié par les deux garnements.
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La rentrée scolaire était toujours un évènement stressant, pour n'importe quel enfant mais aussi pour n'importe quel parent.
Réveillés à l'aube, Minho et Chan s'étaient préparés en grande vitesse pour finir de préparer leurs enfants à aller au premier jour de classe de l'année. Les uniformes étaient prêts, les petits déjeuners distribués et l'ordre strict de la salle de bain était respecté. Pourtant, c'était tout de même un jour spécial pour la famille entière : il s'agissait du premier jour d'école pour le petit dernier, Jeongin.
Celui ci avait eu une petite moue pendant que Chan l'aidait à s'habiller, à enfiler le pantalon réglementaire ainsi que la chemise assortie. Pendant que les plus grands arrivaient à se débrouiller à peu près, lui avait encore besoin d'aide. A 5 ans, il était le petit protégé de tout le monde.
Dans la cuisine, Minho emballait méthodiquement les repas du midi pour les enfants, collant des étiquettes sur chaque boite, rattrapant Seungmin lorsque celui ci tenta de piquer la part de Changbin à la place de la sienne et récupérant les fruits que Félix avait piqué dans le sac de chacun.
Ce fut tout au bout de cette longue préparation militaire qu'ils finirent par monter tous les 8 dans le minivan que le couple avait acheté à la suite de la constitution de leur dossier pour famille d'accueil. Ils attachèrent les enfants à l'arrière avant de finir par grimper sur les deux places à l'avant.
« Où est ce qu'on va ? » demanda pour la cinquième fois ce matin là Seungmin, complètement obnubilé par le porte clef en forme de labrador accroché à son sac à dos. C'était une idée de Chan, de prendre des petits signes distinctifs pour les sacs afin qu'ils n'aient pas de mal à les retrouver en classe.
« C'est la rentrée. » répondit patiemment Minho en grimpant à la place conducteur et en bouclant sa ceinture. « On en a déjà parlé plusieurs fois, tout le monde va à l'école aujourd'hui. »
« Mais Jeongin est trop petit ! » s'exclama Félix d'un air indigné. « Il va être perdu, comment il va faire ? »
« C'est l'âge normal pour commencer l'école. » reprit Chan en jetant un coup d'œil dans le rétroviseur pile au bon moment pour voir Jisung essayer d'enlever les boutons de sa chemise. « Arrête de vouloir te débrailler Jisung, et tenez vous sages le temps du trajet ! »
Bien entendu, ce n'était qu'une illusion. Bientôt les enfants se mirent à parler entre eux bruyamment, parlant de tout et de rien, avant que Seungmin commence à se sentir mal parce qu'il ne voulait pas aller à l'école.
« Pourquoi t'es triste ? » demanda Jeongin à côté de lui, cherchant à attraper une de ses mains malgré la restriction des ceintures de sécurité.
« Parce que PapaMin et PapaChan ne seront pas là. Et tout le monde non plus. » répondit Seungmin en faisant une moue triste.
« Quoi ?! » s'exclama Jisung en se mettant à agiter les bras dangereusement. « Mais ils doivent aussi aller à l'école sinon c'est pas juste ! »
« PapaMin et moi on a été à l'école quand on avait votre âge ! » répondit Chan en faisant les gros yeux à Jisung qui continuait à vouloir se débarrasser de sa chemise qui semblait le déranger.
« Moi je m'en fiche si PapaMin et PapaChan sont pas là. » reprit Jeongin d'une voix plus forte en serrant son petit sac à dos contre lui. « J'ai besoin de personne ! »
Le chaos ambiant trouva bien rapidement fin lorsqu'ils arrivent aux abords de l'école primaire. Minho semblait être à deux doigts de balancer un des enfants par la fenêtre pendant qu'il se garait, avant de finir par déboucler sa ceinture et sortir du minivan. Les plus grands, dont Changbin en tête, aidèrent les plus jeunes à sortir de la voiture à leur tour, pendant que Chan se débattait presque avec Jeongin pour le porter. Ce dernier restait englué à Hyunjin avec une mine provocatrice, faisant soupirer ses deux pères d'adoption.
En rang d'oignon, la petite troupe finit par arriver au portail de l'école primaire où une foule d'enfants faisait déjà les premiers pars vers leur nouvelle année. Si Seungmin et Félix eurent des petits sanglots au moment de passer le portail, Hyunjin était si fier d'avoir été élu protecteur de Jeongin par ce dernier en personne qu'il réfréna ses habituelles larmes pour se montrer courageux et vaincre sa peur de l'école. Changbin et Jisung embrassèrent leurs pères avant de filer à leur tour.
Lorsque les enfants furent hors de vue, Chan prit le temps pour se tourner vers son époux. Au lieu de le trouver soulagé d'être enfin au calme comme il s'y attendait, il fut surpris de le voir mordiller ses lèvres intensément en retenant des larmes au coin de ses yeux. Soudain attendri, le jeune homme attrapa Minho par la taille pour l'approcher de lui en douceur.
« Oh mon chéri... » murmura t-il en déposant un baiser dans les cheveux de son compagnon. « Ne pleure pas, ils grandissent c'est normal. Tout va bien se passer. »
« Je sais. » répondit Minho plus sèchement qu'il l'aura voulu, la gorge étranglée de voir les enfants qu'il adorait s'éloigner de lui sans un regard en arrière ou presque. « Et je ne pleure pas. J'ai une poussière dans l'œil. »
Chan dû retenir un rire pour ne pas recevoir de coup sur la tête. Au lieu de ça, il entraîna doucement son compagnon vers le minivan pour qu'ils rentrent tous les deux chez eux. Une fois dans leur grande maison, le jeune homme sentit tout de même un pincement au cœur en se rendant compte jusqu'à quel point celle ci était silencieuse sans leurs garnements adorés.
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« Si vous êtes sages les garçons, demain on va à Lotte World donc s'il vous plaît, soyez sages pour nous laisser le temps de tout préparer d'accord ? »
Ce furent sur ces mots que les deux pères de famille parlèrent à leurs enfants un week-end d'été. Les garçons se regardèrent entre eux avant d'échanger des sourires enthousiastes. Ils rêvaient d'aller dans un parc d'attractions depuis qu'ils étaient plus jeunes, tous autant qu'ils étaient. Avant d'arriver dans la famille d'accueil, ils n'avaient pas spécialement eu l'occasion de sortir ou même d'avoir une forme de stabilité tous autant qu'ils étaient. Si les plus jeunes, comme Seungmin et Jeongin ne comprenaient pas forcément tout, les aînés eux cherchaient à les protéger. Ils avaient conscience de la chance qu'ils avaient d'être tombé avec Minho et Chan en guise de parents. Ils étaient aimants, doux, toujours attentionnés et calmes malgré l'armada de bêtises qu'ils faisaient.
« ça serait bien d'aider les parents non ? » demanda Changbin en observant ces cadets pour leur donner envie de se bouger.
« Qu'est ce que tu penses faire ? » reprit Hyunjin en fronçant les sourcils. Il était souvent prit dans les plans bancals de ses frères et espérait y échapper pour une fois.
« Je crois qu'ils devaient encore faire la vaisselle d'hier soir. » répondit Changbin en croisant les bras avec un air sérieux.
« Si on fait ça Jisung va tout faire tomber par terre. » rétorqua Félix en observant son frère jumeau qui gonfla ses joues en signe de protestation. Quoi qu'il en dise, Jisung savait que son frère de sang avait raison et il ne pouvait pas le contredire.
« Reste alors la lessive à faire. » continua l'aîné de la fratrie avant de faire volte-face pour rejoindre la buanderie qui se trouvait attenante à la salle de bain du rez-de-chaussé.
La petite troupe de quatre se dirigea alors vers la salle où se trouvaient les deux machines à laver de la famille au milieu d'une grande pièce traversée de fils de fer en hauteur pour permettre d'accrocher les multiples lessives que faisaient tourner les deux pères de famille pour habiller tous les enfants. Changbin prit l'initiative d'ouvrir un des paniers de linge sale, grimaçant en trouvant les uniformes de sport de la semaine à laver.
« Je peux pas, ça pue trop ! » s'exclama Hyunjin en faisant mine de chasser l'air devant son nez. « Débrouillez vous sans moi ! »
Sur ces mots, le garçon quitta la pièce en plantant les deux jumeaux ainsi que Changbin devant le fameux panier. Le trio s'échangea des regards entendu avant de finir par prendre leur courage à deux mains (ainsi que les vêtements sales) pour les entasser dans une des deux machines à laver. Aucun des garçons n'avait jamais fait de machine de leur vie, aussi ne prirent ils aucune précaution à séparer leurs chaussettes blanches de l'intégralité des uniformes de couleur bleu marine. Maladroitement, Changbin fit la courte échelle à Jisung pour que ce dernier n'attrape les produits nécessaires en hauteur et les mettent dans le tambour.
Les trois frères s'observèrent d'un air incertain avant de décider de mettre une dose de lessive par uniforme dans la machine, donc huit, ajoutèrent de la poudre adoucissante en quantité parce que celle ci sentait bon et se mirent à trois pour réussir à fermer le hublot de la machine tant celle ci débordait de vêtement. D'un air satisfait, Changbin tourna le bouton des programmes sur 90°C, qui lui semblait être une température tout à fait raisonnable, avant que Félix n'enclenche la machine avec le gros bouton « ON ». Dès qu'ils entendirent l'eau se mettre à couler dans les tuyaux à l'arrière de la machine à laver, le trio cria victoire avant de filer hors de la buanderie d'un air joyeux. Ils avaient aidé leurs pères ! Ils allaient aller à Lotte World et tout ça, c'était en partie grâce à eux.
Tout du moins, ils le pensèrent sincèrement, jusqu'à ce que le bruit strident de la machine à laver ameuta toute la maison une bonne heure après.
En tête de file, Minho et Chan, portant chacun un des cadets de la famille dans leurs bras. Derrière eux, le reste de la tribu observa avec effroi la machine à laver vomir des tonnes de mousse de lessive par le hublot, dégageant de l'eau bleue bouillante sur le sol de la salle de bain à tel point que de la vapeur envahissait la pièce. Les deux pères étaient complètement abasourdis, avant que Hyunjin ne se mette à cafter.
« C'est Changbin, Jisung et Félix ! » balança t-il sans une once d'hésitation, provoquant l'air outré de ses frères d'adoption en même temps qu'un soupir épuisé de Chan.
Pendant que ce dernier était occupé à nettoyer la catastrophe de la buanderie, Minho avait cerné les trois petits garçons à la table de la grande salle à manger avec les bras croisés et l'air sévère. Il n'était même pas en colère, mais terriblement dépité.
« Qui a eu l'idée brillante de faire imploser la machine à laver ? » demanda le père de famille sans hausser de ton, même s'il était exaspéré il se doutait que les garçons n'avaient pas fait ça pour les ennuyer, aussi préférait il rester calme.
« C'est moi. » répondit aussitôt Changbin en baissant la tête. « J'ai dis qu'on devait vous aider pour aller à Lotte World, je pensais bien faire et... »
« D'accord d'accord. » le coupa Minho en agitant les mains d'un air entendu. La machine à laver n'était pas un problème en soi, le couple gagnait très bien sa vie. Aussi, au lieu de s'énerver il enchaîna : « La prochaine fois, demandez nous avant de faire des choses pareilles dans votre coin d'accord ? »
Les trois garçons relevèrent la tête, surpris de ne pas entendre des remontrances ou de se faire disputer. Minho leur fit un léger sourire avant de soupirer.
« ça ne vous empêchera pas d'être privé de télévision ce soir. » continua t-il en observant les trois garçons se décomposer devant lui. « Mais promis, demandez à PapaChan ou à moi la prochaine fois ! »
« On va pas être privé de Lotte World ? » demanda Félix avec une petite voix, ses joues bardées de tâches de rousseur encore blanches de peur tant il craignait la dispute.
« Félix, on ne va priver personne de parc d'attraction. Seulement de télé. » reprit Minho en tapant dans ses mains. « Maintenant vous allez tous aller aider PapaChan à nettoyer la buanderie de vos bêtises et il vous apprendra à mettre une machine à laver en route ! »
Trop contents d'échapper à une punition plus sévère qu'une simple privation de télévision, les trois garçons filèrent en direction de la buanderie en laissant un Minho souriant, déçu de perdre sa machine à laver mais heureux d'avoir des enfants si adorables avec lui.
—
Dès qu'il entendit les exclamations des enfants dans la cour, Chan savait qu'il allait avoir de gros ennuis.
La vision d'horreur était réelle lorsqu'il sortit de la maison par la baie vitrée donnant sur la terrasse de la maison. Les petits étaient partis tous ensemble faire une course à la supérette du coin, ils avaient en guise de récompense le droit de prendre quelques bonbons chacun, et Chan fut totalement démuni en voyant ce que ramenaient ses garçons.
Dans les mains de Seungmin se trouvait un chiot.
Oh, Minho allait criser c'était certain.
« PapaChan ! » s'exclama aussitôt Seungmin en voyant son père franchir la porte fenêtre pour voir la raison du raffut à l'extérieur. « Regarde, on l'a trouvé en revenant à la maison ! »
Chan n'était pas objectif quant au sujet des chiens, il adorait les chiens. Dire qu'il adorait les chiens était même un euphémisme. Mais Minho préférait les chats, et avant de pouvoir adopter ils en possédaient ensemble. Voir son compagnon pleurer des jours entiers à la perte des animaux était difficile à voir, mais Chan le savait : Minho aimait les bêtes autant que lui. Comment ne pas craquer devant ce petit chiot, assez grand pour être sevré mais encore très jeune ? Il avait un joli pelage brun et blanc, des oreilles tombantes et un regard vif et joueur. Il cherchait d'ailleurs désespérément à lécher le visage de Seungmin pendant que celui ci le présentait à son père.
« On peut le garder ? S'il te plaît !! »
C'était terriblement dur. En plus du regard de chiot battu, Chan endura les six paires d'yeux de ses enfants, si joyeux et excités à l'idée d'avoir un chien qu'ils en sautillaient presque sur place. Il fallait être fort, il fallait dire non. De toute façon ils n'avaient rien à la maison pour accueillir un animal. Ils n'avaient plus de gamelle depuis longtemps, pas de quoi promener le chien que ça soit une laisse ou un harnais, sans parler du panier, des croquettes, de la pâté... Sans parler des cours de dressage obligatoires pour que l'animal soit bien éduqué, puis...
« S'il te plaît ! » s'exclama alors Félix et Jisung en chœur, les yeux suppliants et débordants d'amour.
Chan était un homme faible. Chan allait subir le courroux de Minho s'il disait oui, et c'était vraiment la dernière chose dont il avait envie...
« Les enfants. »
La voix plutôt ferme du deuxième père de famille se fit entendre. Tout le monde s'immobilisa, même le chiot dans les mains de Seungmin. Tous les regards se tournèrent alors vers Minho, sortant à son tour de la maison en observant la scène. Il ne semblait pas en colère.
« Vous avez conscience de la responsabilité que c'est ? » demanda t-il d'une voix calme en jetant des coups d'œils aux garçons. « Vous le trouvez mignon là, mais il va grandir et il va falloir s'occuper de lui. Il va falloir le brosser, le baigner, le promener, lui donner à manger... »
« On peut le faire ! » répondit Changbin en prenant la responsabilité pour ses frères de parler en premier. « On va tous s'en occuper, ça va bien se passer. »
« Il faudra aussi être fort quand il tombera malade. » reprit Minho en venant s'accroupir devant Seungmin pour observer le chiot qui le regardait d'un air abattu. « ça arrivera peut être et il faudra l'accompagner quoi qu'il arrive. Un chien ça vit longtemps, ce n'est pas à prendre à la légère. »
« On veut s'en occuper ! » reprit Jeongin d'un air décidé, encore bien trop jeune pour comprendre la notion de maladie mais déterminé à garder l'animal.
Chan soupira en voyant les garçons faire : ils semblaient tous très sérieux quant à la question. C'était touchant, il fallait l'admettre. Minho finit par secouer la tête d'un air vaincu. Les six enfants les regardaient avec un air suppliant.
« Très bien. » finit par lâcher Minho en levant les yeux au ciel. « Changbin et Seungmin, vu que vous avez l'air d'être les plus déterminés vous allez venir avec moi à l'animalerie prendre le nécessaire pour lui. Les autres vous restez avec PapaChan et vous allez surveiller le chien. »
Les visages inquiets des garçons s'illuminèrent aussitôt et ils se mirent à crier de joie. Le chiot se mit à japper pour accompagner la joie ambiante en même temps que Chan dévisageait son époux d'un air déconcerté. Pendant que la majorité des enfants filait dans le salon avec l'animal, Seungmin et Changbin étaient déjà partis vers la voiture de Minho à toute vitesse pour partir à l'animalerie.
« Vraiment ? » demanda Chan, toujours étonné par la décision de son compagnon.
« Je savais bien que c'était moi qui risquait de poser souci si jamais on reprenait un animal. » répondit Minho en s'approchant de son aîné pour venir l'embrasser sur le coin des lèvres. « Si les enfants, et toi, vous y tenez, je veux bien faire l'effort. »
Chan laissa un sourire envahir ses lèvres alors qu'il attrapait son époux par la taille pour l'embrasser de nouveau. Minho détourna le regard pour ne pas l'affronter plus longtemps avant de le repousser pour aller enfiler ses chaussures.
« ça sera à toi l'honneur de nettoyer le jardin quand il fera ses besoins dedans. »
—
C'était comme avoir Noël avant l'heure.
Les moments d'intimité étaient rares entre Minho et Chan, ils en avaient conscience. Il était déjà difficile de s'embrasser devant les enfants sans entendre ces derniers mimer des bruits de régurgitations (« Les parents se font des bisous c'est dégueuuuux » s'exclamaient ils souvent d'un air dépité) alors pouvoir des instants plus intimes relevait du miracle.
Les enfants étaient couchés depuis une bonne heure, aucun bruit ne s'échappait de leurs chambres, et Chan avait une libido complètement retournée.
Ce n'était pas de sa faute, ni celle de Minho, ils le savaient très bien. Mais ils voulaient prendre leur temps tous les deux et il fallait admettre qu'ils n'en pouvaient plus. Chan était allongé dans le lit marital, son époux enfermé dans la salle de bain depuis une bonne demi-heure. Le père de famille tâchait de se concentrer sur son téléphone pour ne pas criser et aller tout de suite récupérer Minho dans la salle de bain pour passer une nuit inoubliable.
Aussi, Chan cru que son cœur allait s'arrêter de battre lorsqu'il entendit enfin la porte de la chambre s'ouvrir. Son époux lui avait garanti qu'il allait se pomponner pour lui, qu'il allait enfin mettre le déshabillé rouge qu'il lui avait offert le mois dernier, ça allait être...
En relevant la tête vers le jeune homme, Chan sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Contrairement à son idée, il trouva bien Minho, mais ce dernier portait un Jeongin tremblant entre ses bras. Si son compagnon s'était en effet baigné et parfumé, il portait un peignoir épais par dessus un bas de jogging alors que le petit garçon sanglotait contre lui.
« Qu'est ce qu'il s'est passé ? » demanda Chan en se levant du lit, plus inquiet qu'autre chose en voyant le cadet de la famille dans cet état.
« Un cauchemar. » répondit Minho en fermant la porte de la chambre derrière lui. « Je l'ai trouvé assis devant la salle de bain avec sa peluche sur le visage. »
La frustration de Chan s'envola aussitôt en voyant l'état de Jeongin. Ce dernier refusait de redresser la tête, enserrant d'un bras le cou de Minho et de l'autre broyant littéralement la peluche de renard tout contre lui. Il semblait n'avoir aucune envie de parler.
« Je lui ai dis qu'il avait le droit de dormir avec nous cette nuit, exceptionnellement bien entendu. » continua Minho d'une voix douce, laissant une de ses mains venir caresser les cheveux de Jeongin qui hocha péniblement la tête.
Même si Chan faisait une croix sur sa folle soirée avec Minho, il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir accompli. Il prit Jeongin dans ses bras pour le glisser sous la couette du lit du couple, avant que chacun des deux hommes viennent s'allonger de part et d'autre du petit garçon. Les lumières éteintes, les respirations se calmèrent au fil du temps.
« Je vous aime. » murmura Jeongin avant de sombrer dans un sommeil profond, sans se rendre compte des regards émus qu'échangeaient leurs pères au dessus de sa tête.
—
Lorsque Jisung lui avait annoncé le matin même qu'il voulait faire un cadeau à Hyunjin pour faire la paix, Minho n'aurait jamais imaginé une chose pareille.
Au milieu de toute la fratrie, ces deux là étaient ceux qui avaient la relation la plus conflictuelle. Jisung était jaloux de Hyunjin, ce dernier avait souvent l'attention de Félix, était un meilleur élève que lui à l'école et était plutôt sensible à avoir la larme facile. Hyunjin était jaloux de Jisung, lui se faisait des amis plus facilement, il était le frère de sang de Félix et il préférait faire des bêtises pour attirer l'attention avec un certain don pour éviter les punitions et les disputes.
Si tout le monde avait trouvé sa place facilement dans la tribu, ce n'était pas le cas de ces deux là.
Hélas, celui qui en pâtissait le plus était Félix. Prit entre deux feux, le petit garçon était un ange de douceur et il était souvent triste de la situation. Jisung était son jumeau, son frère de sang et son soutien inconditionnel depuis qu'il était petit. Il l'aimait plus que tout au monde, et la réciproque était vraie. Hyunjin était un de ses premiers amis, un garçon qui ne le repoussait pas quand il voulait lui faire des câlins, avec qui il adorait parler et qui le protégeait de tout.
Au début, les deux pères s'étaient dit que l'animosité entre les deux allait disparaître avec le temps. Mais c'était peine de perdue. Jusqu'à ce jour de miracle.
Tout fier, Jisung avait montré une boite à ses parents en expliquant qu'il s'agissait du cadeau pour Hyunjin pour leur réconciliation. Perplexes, les deux jeunes hommes avaient simplement hochés la tête. Ils étaient occupés avec Changbin et Seungmin à préparer le repas du soir, sous la surveillance de Jeongin et Félix qui jouaient dans un coin avec Suki, le chien qu'ils avaient adopté quelques mois auparavant. Jisung s'éclipsa donc pour se rendre dans la chambre de Hyunjin, abandonnant ainsi le reste de la famille à ses occupations.
Assailli tout de même d'un doute, Minho sentit ses lèvres se pincer. Il avait un mauvais pré-sentiment, il n'arrivait pas à mettre de mot dessus. Aussi se tourna t-il vers son aîné d'un air suspicieux.
« Qu'est ce qu'un enfant de 8 ans peut offrir en guise de cadeau de paix à un autre enfant ? » demanda t-il en regardant Chan, qui fit mine de réfléchir quelques secondes.
« Peut être un jouet qu'il aime bien ? Ou une peluche, Jisung en a beaucoup trop, peut être que... »
« Ce sont des vers de terre. »
Au ralenti, les deux pères tournèrent leurs têtes vers Félix qui les observait d'un air curieux.
« Jisung a passé toute la matinée à les ramasser dans le jardin pour les offrir à Hyunjin. » continua t-il en souriant, absolument innocent et inconscient de l'effet d'un tel cadeau pour un garçon comme Hyunjin, délicat et détestant la saleté.
A la seconde même où Minho et Chan échangèrent un regard catastrophé, un hurlement se dit entendre à l'autre bout de la maison.
Les deux pères abandonnèrent leur préparation, en pensant à éteindre le feu, avant de se précipiter en courant avec les garçons sur leurs talons pour rejoindre la chambre de Hyunjin. Plus ils s'approchaient, plus ils entendaient les cris paniqués de Hyunjin et les paroles complètement inaudibles de Jisung. Lorsqu'ils arrivèrent enfin à la bonne chambre, le spectacle était encore pire que ce qu'ils avaient imaginé.
Bien entendu, Hyunjin était en pleine panique alors que Jisung contemplait avec dépit sa boite renversée sur le sol. Partout, sur les affaires du petit garçon, se trouvait de la terre dans laquelle des vers grouillaient paresseusement .
Ce fut très long de réussir à nettoyer intégralement la chambre de Hyunjin pour n'oublier aucun insecte où que ce soit. Ce fut également très long d'expliquer à Jisung qu'il fallait se renseigner avant d'offrir un cadeau à quelqu'un, car si lui était passionné par les animaux et n'importe quelle bestiole, c'était le cas contraire de Hyunjin. Ce dernier adorait les chiens mais détestait la moindre bêtes trop petites. Il était tétanisé de peur devant les rongeurs, sans parler des insectes.
L'incident se solda par un câlin entre les deux petits garçons concernés, l'un s'excusant de son cadeau maladroit et l'autre promettant de faire des efforts à la maison, sous les regards attendris de leurs deux pères d'adoption.
—
C'était jour de pluie et Minho avait abandonné depuis longtemps l'idée de récupérer une maison dans un état correct en fin de journée.
A tel point qu'il observait la scène devant ses yeux sans la moindre émotion peinte sur le visage.
« Chan, mon chéri ! Viens voir s'il te plaît ! » s'exclama t-il pour réussir à faire sortir son mari de sa salle de travail.
La maison était silencieuse, aucun cri d'enfant, aucun jappement de chien, aucune porte claquée ou encore de jouets balancés contre un mur. C'était le calme plat, à tel point que Minho était certain de pouvoir entendre n'importe quelle composition de Tchaïkovski dans sa tête tant la scène devant ses yeux le paralysait à la fois de joie, et à la fois de dépit.
Seuls les pas de Chan se firent entendre lorsqu'il s'approcha de son cadet, qui observait le jardin par la baie vitrée. Le ciel était gris, les nuages plutôt sombres sans être menaçants, l'herbe verte de la pelouse était réduite à peau de chagrin en devenant glissante de boue. C'était objectivement une belle journée d'automne.
« Qu'est ce qu'il se... passe... » commença Chan avant de suivre le regard de son époux et de devenir aussi muet qu'une carpe.
Car si la maison était baignée dans un silence agréable, dans la douceur d'une petite bulle de sérénité, il n'en était rien dans le jardin.
Les enfants avaient enfilé leurs cirés et plus résistants et n'avaient pas hésité une seule seconde à foncer sous la pluie, accompagnés bien entendu de Suki, pour jouer tous ensemble à la balle avec leur chien. Leurs cirés étant d'une magnifique couleur jaune, il était évident de voir jusqu'à quel point la boue les avait tâché jusqu'aux cuisses voir pire. Sous les capuches, il était facile de voir leurs immenses sourires et même si la baie vitrée était fermée, on entendait clairement leurs rires de l'intérieur.
Jisung prit de l'élan pour shooter dans le ballon mais dérapa dans une flaque de boue, finissant les fesses devant et Suki se ruant sur lui pour lécher son visage. Le chien n'était pas en reste, son pelage blanc et brun englué de boue, d'eau de pluie ainsi que de déchets d'herbe allait être un enfer à nettoyer. Alors que son jumeau peinait à se relever, Félix fila pour l'aider à se mettre debout pendant que Changbin venait attraper Suki afin qu'il laisse tranquille le pauvre Jisung. Seungmin et Jeongin étaient déjà entrain de courir après le ballon à l'autre bout du terrain, Hyunjin les laissant courir plus vite pour laisser ses cadets l'attraper avant lui.
« Je vais aller les récupérer. » lança Chan une fois le choc passé d'une scène d'un tel chaos devant lui.
« Non attends. » l'arrêta aussitôt Minho en lui attrapant la main pour l'empêcher de s'éloigner. A la place, il tira son époux contre lui pour se blottir contre son épaule. Par pur réflexe, Chan ouvrit ses bras et enserra son cadet tout contre lui, le faisant soupirer d'aise.
Les yeux rivés sur les garçons, ils purent contempler l'air triomphant de Seungmin qui ramenait la balle en faisant des passes à Jeongin. Ce dernier ne tira pas assez fort pour faire une bonne passe à Changbin, mais celui ci n'hésita pas à courir pour aller chercher le ballon, Suki bondissant dans ses jambes pour jouer avec eux. Jisung ignorait l'immense traînée de boue qui ornait tout le dos de son ciré, pour entraîner son frère Félix dans le match en le tenant par la main.
« On peut les laisser jouer encore. » reprit Minho en savourant les bras de son conjoint autour de lui. « Un peu plus ou un peu moins, on est plus vraiment à ça près. »
« C'est vrai... Mon dieu, le bain de Suki va prendre des heures, ça va être un enfer. » continua Chan d'un air attendri et dépité à la fois en observant les garçons courir encore et encore sans cesser de rire.
« Je pense qu'on pourra nettoyer les vêtements au tuyau d'arrosage, on risque de boucher les canalisations si on nettoie ça directement dans la baignoire. » soupira le cadet des deux avant de se tourner pour déposer un baiser sur la joue de Chan.
Le silence confortable de la maison était au final baigné par les rires étouffés des enfants qu'ils pouvaient entendre à travers la porte fenêtre. Le couple se sentait juste bien. Ils étaient apaisés et plus forts que jamais.
« Tu es heureux ? » demanda alors l'aîné du couple en venant embrasser les cheveux de son époux tendrement. Énigmatique, ce dernier leva vers lui un regard amusé.
« Plus que tout au monde. » répondit Minho en fermant les yeux et en venant embrasser de lui même l'homme de sa vie.
—
Les garçons étaient tous d'accord. Ils s'étaient retrouvés dans la chambre de Félix et de Jisung : le but était plutôt simple. Ils voulaient profiter un peu de la télévision ce soir, leurs pères leur avait demandé de se coucher tôt pour aller se promener tous ensemble le lendemain matin. Mais les garçons étaient têtus, il était encore tôt et ils voulaient simplement regarder la télévision ensemble.
Changbin dirigea donc l'opération. Il fit signe à ses petits frères de se taire et de le suivre dans le couloir sombre des chambres pour aller vers le salon. Jeongin et Seungmin n'étaient pas très à l'aise dans le noir, aussi ils étaient bien protégés entre leurs aînés (qui n'étaient pas forcément très rassurés eux non plus). La maison était plongée dans le silence, même si une lumière bleue se faisait voir dans l'encadrement de la porte du salon. Perplexes, les garçons s'observèrent en silence avant de continuer d'avancer à pas de loup jusqu'au salon.
De ce qu'ils entendaient la télévision était encore ouverte mais elle tournait avec un son très faible. Dans leurs poitrines, les cœurs battaient un rythme infernal tant ils craignaient de se faire prendre. Les familles d'accueils ou les établissements dans lesquels ils étaient auparavant n'étaient pas forcément très bons avec eux. Tous savaient qu'ils avaient une chance incroyable d'être tombé avec Minho et Chan.
Aussi, lorsqu'ils prirent leur courage à deux mains pour piquer un coup d'œil curieux dans l'embrasure de la porte du salon, les garçons durent retenir des exclamations de surprise.
Dans le salon prolongé dans la pénombre, la télévision marchait avec un son réduit à peine audible. En face, sur le grand canapé d'angle, se trouvaient bien entendu Minho et Chan. Le premier était roulé en boule, blottit dans les bras du second, qui lui avait la tête posée sur celle de son époux. Entrelacés l'un contre l'autre, les deux jeunes hommes s'étaient profondément endormis devant leur programme du soir, probablement épuisés par leur longue semaine à s'occuper des six garçons comme de la prunelle de leurs yeux.
« Ils sont tellement fatigués... » murmura Seungmin en observant leurs pères ainsi endormis dans le canapé sans avoir le temps d'aller se coucher.
« Qu'est ce qu'on fait du coup ? » demanda alors Jisung d'un air inquiet, même s'il faisait beaucoup de bêtise il savait jusqu'à quel point les deux jeunes hommes étaient bienveillants envers eux.
« Allez tous chercher des couvertures, et revenez là ensuite. » lança alors Changbin en faisant signe à tout le monde de faire demi-tour.
Envolée, la peur du noir. Les petits garçons filèrent chacun jusqu'à leur lit pour attraper oreillers, couettes et plaids, avant de revenir silencieusement jusqu'au salon en traînant leurs affaires. Jeongin oublia même de craindre les formes sombres dans la chambre qu'il partageait avec Seungmin en attrapant son renard en peluche.
Une fois de retour dans le salon, ce fut Félix qui grimpa le premier sur le canapé. Enroulé dans son plaid préféré, le garçon se cala dans le bras libre de Chan en repliant ses jambes sous lui sans faire de bruit. Lorsqu'ils virent cela, les autres garçons n'hésitèrent pas longtemps. Jisung se glissa à côté de son frère jumeau. Changbin s'adossa contre Minho avec Jeongin dans ses bras. Hyunjin grimpa entre ses deux pères pour poser sa tête sur la jambe de Chan. Et enfin, Seungmin se glissa dans les bras de Minho le plus silencieusement possible.
Mission accomplie, ils avaient réussis à se caler dans le salon avec leurs pères adoptifs sans les réveiller. A la télévision, un documentaire était entrain de passer mais après leur escapade nocturne, les garçons étaient épuisés. Aussi, une à une, les paires d'yeux engourdies de sommeil se fermèrent sans résistance.
« Dis Changbin... » murmura Jeongin entre deux bâillements, étonnamment il était un des derniers encore réveillé. « Tu crois qu'on peut rester comme ça pour toujours ? »
Amusé, l'aîné des enfants jeta un coup d'œil autour de lui. Tous autant qu'ils étaient, les garçons étaient des orphelins ou des abandonnés de la vie. Le système les avait aidé et malgré son jeune âge, Changbin savait jusqu'à quel point c'était la vie rêvée qu'il vivait là. Alors, il passa sa main dans les cheveux de son petit frère avant de murmurer :
« Oui. On est vraie une famille maintenant. »
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