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A world of dust and rising tide

Abbyl, qui n'était pas habituée à une telle lumière, sentit ses paupières se joindre sous le soleil éclatant des ses rayons chauds. Maikle cligna aussi des yeux. Elle le vit du coin de l'œil mettre un bras devant son visage pâle, réflexe provoqué par la peur de se blesser les rétines en gardant les yeux ouverts sur un monde aussi brillant, tant la lumière se réfléchissait sur le sol clair. Dans le bunker, ils étaient très restrictifs lorsqu'il s'agissait d'économiser de l'électricité ; c'était ce pourquoi les deux adolescents passaient du temps à s'adapter à l'extérieur à chaque fois qu'ils devaient sortir. Au bout de plusieurs minutes, ils purent observer leur environnement sans trop plisser les yeux. Tout aussi stérile que le cube dans lequel il vivaient, mais ici personne ne se battait pour sa survie ; un silence régnait, plus lourd encore que l'air difficile à respirer.

De la poussière envahit les poumons d'Abbyl, alors qu'elle prenait une profonde inspiration avant de se tourner vers son ami. Maikle en avait fait autant ; ils étaient tous deux près pour débuter le voyage de trois jours jusqu'à l'océan.

- De la poussière. Encore de la poussière. Partout, marmonna Maikle. Ils mériteraient d'être nourris à la poussière et aux déchets, pourquoi nous ne leur en donnerions pas, au lieu de risquer nos fichues vies ? Qu'ils osent encore une fois nous punir pour ne pas avoir rapporté assez de viande pour tout le monde...

Il secoua frénétiquement la tête afin de se débarrasser de la fine poudre grise perdue dans ses cheveux, coupés en brosse à la mode militaire. Le nuage de résidu rappela à Abbyl la neige dont sa grand-mère lui avait tant parlé, quand elle était encore capable de raconter ses souvenirs. 

- ... et je balance à l'eau, qu'ils se trouvent à manger par eux-mêmes !

La jeune femme ne prit pas la peine de répondre. Elle connaissait son ami mieux que quiconque sur cette Terre usée jusqu'au noyau, il essayait juste de combler l'atmosphère silencieuse avec ses pensées. Et elle était effrayée ne serait-ce qu'à l'idée d'exprimer son accord tout haut, là où y réfléchir tout bas lui faisait déjà l'effet d'une trahison à sa communauté.

Ils évoluèrent entre les bunkers de surface, dispersés sans aucune organisation architecturale. C'était inutile, puisque personne ou presque ne sortait et se souciait encore moins d'avoir des rues pour marcher. Les fondations de béton des bâtiments se faisaient malmener par le vent, leurs formes tranchantes aussi sèches que des os dans la chaleur du jour.

Maikle dit :

- Une fois, ma mère m'a assuré que nos bunkers ont l'apparence des immeubles délabrés qu'elle voyait dans son enfance.

- Elle pense réellement qu'on puisse la croire ? répondit Abbyl. Enfin, c'est juste impossible. 2040 c'était il y a... quoi, à peine une trentaine d'année ? Peut-être moins, on en sait rien maintenant que Jordynia a cassé le calendrier électronique.

De ce fait, ils avaient arrêté de compter les jours ; même la fautive, prise de remords, avait fini par abandonner. Et puis, à quoi bon ? Ils n'avaient plus besoin de repères temporels. Les anniversaires ne se fêtaient pas plus que les anciennes fêtes, qui n'avaient plus aucune valeur. Ils n'entraient pas non plus en contact avec les habitants des autres bunkers, puisque personne n'avait quoi que ce soit à échanger, ni monnaie inutile ni denrées.

Un bout de papier atterrit sur son pied dénudé. Il s'agissait apparemment d'une affiche, noircie par le temps et la saleté, mais dont elle pouvait encore discerner le slogan, imprimé en larges lettres : « indeed we will ». La dernière Première Ministre d'Australie avait clamé ceci lors d'un discours, quelques années auparavant. Ainsi elle avait montré sa certitude que le monde pouvait surmonter les désastres plus si naturels que ça, qui montaient en puissance et en fréquence.

Son optimisme avait causé sa perte.

Il y avait eu des progrès dans la science de la génétique : les humains pouvaient maintenant modifier leur ADN dans l'intention d'acquérir des membres ou des caractéristiques physiques d'autres espèces. A cette époque, la découverte avait semblé être la solution, car on savait déjà que certains animaux auraient la capacité de vivre dans les conditions à venir. Mais le changement climatique avait ensuite agi comme s'il avait soudain décidé de faire une sélection de ceux qui survivraient. Sans le progrès mécanique et technologique qu'étaient les nouveaux bunkers, ceux qui auraient eu le plus de chance de s'en sortir face aux inondations quotidiennes, suivies de sécheresses intenses, étaient les personnes « adaptées » à l'eau, et au désert pour certaines.

A cause de cette constante alternance d'éléments extrêmes, la vie n'avait plus le temps de grandir – et même si c'était le cas, les orages tellement puissants qu'ils en étaient létaux à chaque fois auraient éradiqué ce qui aurait pu persister à pousser.

- Arrête de regarder ça et avançons, murmura Maikle en écrasant le papier entre ses mains. Nous avons un long chemin à faire.

Il lança la boulette loin derrière eux.

Quatre jours plus tard seulement, à cause de la tempête qui les avaient forcés à s'abriter plus longtemps que prévu, ils purent apercevoir l'océan en face d'eux. Majestueux et sans merci. Fier et imprévisible. Source de vie et incarnation de la destruction. Quelques mètres sous la surface étaient cachées les ruines d'une grande ville. Abbyl se souvenait vaguement de son nom ; quelque chose comme Adélaïde.

Elle ne voulait pas aller dans cette eau dévastatrice, mais c'était leur devoir à Maikle et elle de chasser assez de nourriture pour le bunker entier. De plus un nouveau-né était venu à la vie quelques jours plus tôt. Une nouvelle bouche affamée à nourrir, si sa mère ne produisait pas assez de lait malgré la double-ration qu'on lui octroyait depuis peu au détriment des personnes âgées. Abbyl était consciente que l'on considérait tous ces anciens comme des fardeaux, mais elle trouvait le deuil de la connaissance plus dur à surmonter que celui d'une âme qui n'avait encore rien vécu. Maikle, lui, se serait au contraire révolté du manque d'espoir laissé à une future génération si jamais on privilégiait les plus vieux.

Chacun son point de vue, décréta Abbyl intérieurement. Dans les deux cas, il fallait abandonner un être affaibli pour un autre, sans garantie de survie ; dans les deux cas, ça ne rendrait pas à la Terre ses conditions d'antan.

L'adolescente observa la nageoire dorsale s'élançant sur toute la colonne vertébrale de Maikle. Le vent n'épargnait pas la sensible membrane translucide, elle le savait bien puisqu'elle possédait la même modification sur son dos. Elle écarta ses doigts palmés. Quelque chose en elle frémissait toujours d'impatience en présence de la mer. C'était littéralement ancré dans ses gènes, aux prises avec la haine de l'eau logée dans son cerveau. Il fallait qu'elle le fasse.

Yeux clos, elle plongea à la suite de Maikle dans les profondeurs ténébreuses.

Son sang amoureux de l'univers aquatique avait beau, comme toujours, gagner la partie, la puissante aversion qui l'animait prenait de plus en plus de place à chaque plongeon. Et, un jour, peut-être prendra-t-elle le dessus sur la part d'Abbyl qui cédait aux impulsions primaires et à la pression de la communauté qui n'avait que faire de laisser ses jeunes en proie à une dissociation impossible à gérer. Un jour.



Pas très engageant comme futur, hein ?

J'ai initialement écrit ça pour un devoir d'anglais, la tâche finale d'un chapitre sur le changement climatique. La traduction d'une langue à l'autre est parfois compliquée, même pour la personne à l'origine du texte... je veux des applaudissements pour tous les traducteurs et interprètes du monde, là, maintenant.

Dans ce texte, je voulais non seulement inventer un futur dystopique (à l'inverse de Hide to Live qui est une sorte d'utopie mais pas trop :)) mais aussi faire intervenir des personnages qui n'ont peut-être pas une carapace de révolutionnaires ; la planète est perdue, ils subissent leur communauté mais malgré quelques paroles en l'air ils se semblent pas résolus à faire bouger les choses. Je trouvais que ça changeait des sagas connus où les protagonistes arrivent à dire stop, c'est peut-être plus réaliste aussi. En même temps, qui aurait la volonté de risquer l'anarchie quand la vie n'a lieu qu'entre quatre murs bétonnés ? 

J'aurais pu faire de cette nouvelle le début d'un roman, mais outre le fait que j'en ai d'autres à finir, vous l'aurez compris je ne compte pas mettre Abbyl et Maikle à la tête d'une révolte qui aurait pour but de contrôler un bout de Terre constamment brûlée et inondée. (Ce truc et l'histoire sonnent très défaitistes, vous en faites pas je me porte très bien xD)

J'ai recopié le texte original sur Wattpad, dites-moi si ça vous intéresserait d'avoir cette nouvelle en anglais ! ^^

J'espère ça vous aura plus, n'hésitez pas à laisser votre avis ;)

On se retrouve dans pas longtemps, bisous,

Imaginart

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