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Commande pour @MlleHazuki , en espérant qu'elle te plaise ^^

Bonne lecture !

Lieutenant

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J'enrageais.

Les flammes dansaient autour de moi, mangeant peu à peu le magnifique endroit où je me trouvais. Les dorures des murs s'effritèrent tandis que les rideaux carmin retournaient à l'état de poussière. Quelques cris arrivèrent encore à mes oreilles, des cris de douleurs et d'horreur, mais je n'y faisais pas attention. Je ne faisais pas non plus attention au corps du gros présentateur, à deux mètres de moi, sans vie. Une immense barre de fer bordée de projecteurs l'écrasant, coupant son imposant ventre et détruisant son élégant costume.

De mon côté, rien n'était venu abîmer le corps que je m'étais sculpté. Seule l'explosion m'avait fait balader jusqu'au bout de la scène, déchirant et brûlant ma somptueuse robe blanche au passage. Le couturier devait déjà se lécher les babines de pouvoir encaisser mon chèque de caution. Dix mille balles, quelle plaie !

J'enrageais.

Il avait fallu que ça arrive là, maintenant. Ils n'auraient pas pu attendre dix minutes de plus ? Le temps que je fasse couler mes larmes de crocodile et que je remercie l'entièreté de l'équipe technique, même si je ne savais pas qui ils étaient ? Non, ils n'auraient pas pu m'accorder cette faveur ? Les salauds.

Mon corps endolori refusait de se mouvoir. Si ça se trouvait, je m'étais cassé quelque chose. Et merde. Ça attirera la compassion du public mais pas celle de mon agent. Je vais me faire virer, c'est sûr, tout ça à cause de cette putain d'explosion.

J'avais mis quatre heures à faire ce chignon, et voilà que mes cheveux bruns s'étalaient autour de moi dans un halo chocolat. Je devais ressembler à un ange de loin. Ou à un démon, puisque la chaleur avait sûrement fait fondre mon maquillage. Quelle poisse, et dire que les gens criaient à l'aide dans tous les sens me brisant les tympans. D'autres voix se rajoutèrent à l'ensemble symphonique, répondant à leurs appels.

J'enrageais.

Dans un puissant effort, sûrement rempli de désespoir, j'essayais de bouger le bras. Un infime mouvement réussit à me mettre en contact avec le bout de métal que je convoitais tant et qui gisait à mes côtés. Mais un hurlement rauque s'échappa de ma gorge quand mes doigts touchèrent le cuivre brûlant, presque fondu.

J'enrageais, j'enrageais, j'enrageais !

« Madame, vous m'entendez ? »

Oh non, il ne manquait plus que ça.

J'essayais de faire la morte, de ne plus bouger, ce que mon corps talentueux et meurtri réussit à la perfection. Mais les larmes qui roulèrent de mes yeux, ainsi que mes petits toussotements d'asphyxie, semblaient m'avoir trahi parce que la voix continua :  

« Madame, ne vous inquiétez pas, on va s'occuper de vous. »

Justement, c'était cela qui m'inquiétait.

Encore une fois, c'était eux qui allaient être sous les feux des projecteurs, alors que j'avais été si près du but.

Mon moment de gloire, celui qui aurait dû montrer au monde entier que je pouvais réussir sans être spéciale, m'avait été volé, et ne reviendra jamais. J'avais été si proche, tellement proche de prouver que je n'étais pas une bonne à rien. Tous mes efforts, tous mes sacrifices avaient été vains. On ne m'avait même pas laissé le temps de finir de monter sur la scène. On m'avait tout pris. En une explosion.

Malgré mon endolorissement, je sentis deux bras puissants me soulever de terre. Je voulus crier, lui supplier de me lâcher et de me laisser mourir mais rien ne sortit de ma bouche. Seules les larmes continuèrent de couler dans un torrent que je ne pouvais arrêter.

Ma tête se posa contre un torse tandis qu'on me faisait quitter la scène, ma scène. Portée ainsi, à la manière d'une princesse, je traversais les rangées de fauteuils calcinés pour la plupart. Ma vue floue me laissait voir les corps étalés sur le sol, parfois entourés de personnes en costume, parfois laissés à l'abandon, morts.

Une lumière vive agressa bientôt ma rétine, accompagnée d'un vent frais et pur qui s'engouffra brusquement dans mes narines. Au brouhaha des cris s'ajoutèrent des sirènes stridentes qui détruire mon audition. Des centaines de personnes courraient dans tous les sens, comme dans une fourmilière, contrastant fortement avec le cimetière qui prenait place à l'intérieur.

Les bras vinrent me déposer sur un lit inconfortable à roulettes puis ajustèrent un masque sur mon visage. La voix appela des médecins avant de faire demi-tour et de retourner dans la salle de spectacle. Je n'eu le temps d'apercevoir qu'une chevelure à la fois rouge et blanche avant de sombrer dans l'obscurité totale me faisant perdre tous mes sens et toutes mes pensées.

Pitié, faites que ça soit la mort.


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Dans le jardin, des enfants jouaient. L'un portait un bandage autour du crâne, l'autre un tuyau dans le nez. Une vieille femme s'était assise tranquillement sur un banc, elle semblait extrêmement fatiguée. Deux adultes en fauteuils parcouraient les allées en discutant gaiement.

Je ne détournais pas le regard de ce ridicule spectacle, il était ma seule occupation dans cette petite chambre.

Assise sur mon lit tout blanc, je devais fixer la fenêtre depuis presque une heure. Mon ennui était à son paroxysme mais je n'osais allumer la télévision, de peur d'attiser ma colère. Un énième long soupire s'échappa de ma bouche tandis que j'essayais de me dégourdir les jambes. L'une d'elle était entourée d'un plâtre peu élégant tandis que l'autre s'ennuyait de ne pas pouvoir marcher.

En plus de cette chaussette géante, deux de mes doigts étaient enrubannés, n'ayant pas apprécié le contact avec le métal en fusion. Et, pour couronner le tout, une partie de mes longs cheveux avait été cramée, laissant un côté plus long qu'un autre déséquilibrer ma beauté. Hors de question de me couper les cheveux, j'avais trop trimé pour les avoir aussi brillants.

Je retournais ma tête dénuée de maquillage pour me reconcentrer vers la fenêtre. Tiens, la grand-mère avait été rejointe par un grand-père, intéressant.

Deux coups secs sur la porte me firent sursauter.

Une infirmière laissa voir sa tête après que je l'ai invité à rentrer, ce n'était pas l'heure de manger pourtant. Elle semblait toute émoustillée comme si elle avait pris du viagra pendant son service.

« Madame Suta ? Vous avez de la visite. »

J'haussa un sourcil perplexe. Qui pouvait bien venir me voir à l'hôpital ? Mon agent ? Il s'était déjà déplacé la veille pour ne m'annoncer que des mauvaises nouvelles, pourquoi reviendrait-il ? Ma mère ? Ce n'était pas possible, elle préférait s'occuper de sa seconde fille, celle qui était spéciale, celle qui n'était pas une bonne à rien.

Qui donc alors ? Et dire que, sans maquillage sous la main, je devais ressembler à un cadavre. Je ne tolérerais aucune remarque sur mes cheveux.

L'infirmière se déroba pour laisser entrer le mystérieux visiteur.

Ma perplexité redoubla d'ardeur, réveillant une partie de ma colère mélangée à de l'incompréhension. Autrement dit, je ne pigeais rien à la situation.

L'homme qui venait de rentrer était habillés de vêtements de civil décontractés et tenait un petit bouquet de vives couleurs. Ses cheveux, d'un côté rouge et de l'autre blanc, tombaient sur ses yeux hétérochromes, à la fois gris et bleus, qui me fixaient d'un regard incroyablement neutre.

Je n'en revenais pas.

Qu'est-ce que le Numéro Deux des héros foutait dans ma chambre ?

Immédiatement, je me mis sur mes gardes, agressive comme toujours. Ce genre de personnes étaient toujours en quête de reconnaissance. S'il voulait se faire recouvrir d'éloges et se faire lécher les pieds en remerciement de sa charité et de son « admirable courage », il avait sonné à la mauvaise porte.

« Bonjour, je ne vous dérange pas j'espère, dit-il de sa voix grave.

-Si, j'étais occupée à regarder ma fenêtre, voulais-je répondre, mais ce fut un simple « non » qui sortit de ma bouche. »

Un « non » tout de même glacial, il ne fallait pas qu'il croit que sa présence était la bienvenue.

« Comment allez-vous ? »

Comme s'il s'intéressait à mon état ! Je le dévisageais, méfiante. Mais, ne voulant paraître impolie, je répondis à contre-cœur :

« J'ai la jambe dans le plâtre.

-Je vois ça, les médecins m'ont dit que vous en aviez pour plus d'un mois... Mais, je parlais... d'un point de vue moral ? »

Si la perplexité avait été une échelle, je me trouvais à son sommet. Pendant un instant il m'avait sembler sincèrement inquiet. Mais je devais sûrement me tromper, ce n'était pas son beau visage qui allait me faire vaciller.

« Je vais très bien.

-Ne me mentez pas. »

Sa voix était douce et se voulait rassurante. Je restais de marbre, gardant la tête haute.

« Vous venez de vivre une expérience traumatisante, ne niez pas que...

-Vous les avez attrapés ?

-Les vilains qui ont fait ça.

-Pas encore. »

Je me réjouissais d'entendre cela. Ils n'étaient pas si forts que ça, nos héros de la patrie.

« Mais nous savons qui ils sont, ils font parti d'un groupe indépendant déjà recherché depuis quelques mois. Avec le nombre de morts qu'ils ont sur les épaules, je ne pense pas qu'ils puissent ressortir de leur cachette sans se faire prendre. »

Blablabla...

Je voulais juste savoir s'ils avaient payé pour ce qu'ils m'avaient fait. L'étalage des opérations des héros, je m'en foutais.

« Mmh, d'accord, dis-je en retournant ma tête vers la fenêtre. »

Sentant qu'il n'était pas vraiment le bienvenu, le héros bicolore eut un soupire quelque peu gêné. Il vint poser le petit bouquet sur ma commode, où ne trônait qu'une ridicule carte de bon rétablissement venant de mon agent, et sortit quelque chose de son sac.

Je le regardais faire du coin de l'œil, tentant de ne pas paraître intéressée par ses faits et gestes.

D'ailleurs, ses gestes. Ils n'avaient rien de brutaux et semblaient presque attentifs ou délicats, bien loin de l'image agressive que les journaux télé nous montraient de lui. Les journalistes ne diffusaient que ses moments de gloire, où il faisait l'étalage de la force de ses deux puissants alters pour combattre les vilains, jamais on n'avait pu le voir aussi précautionneux et posé.

Une baffe virtuelle de la part de ma conscience vint m'entarter la gueule. Pourquoi je pensais à ça ?

L'homme sortit quelque chose emballé dans un chiffon immaculé et s'approcha de mon chevet, quelque peu hésitant.

« Ceci vous reviens. »

Il me tendit le paquet que je saisis avec réticence. De mes doigts enrubannés, je retirais les pans du tissu, découvrant une silhouette humaine faites de cuivre et dont la moitié du haut du corps avait fondu.

Perplexe, je ne dis rien. L'idée de le remercier me traversa l'esprit avant de se taire dans ma colère.

Devant mon silence, le héros s'écarta de mon lit, prêt à repartir.

« J'espère que cela vous remontera le moral. Je suis rassuré que vous n'ayez rien de grave. Au revo...

-Cela aurait dû être grave, le coupais-je sèchement. 

-Qu'est-ce que vous voulez dire ?

-J'aurais préférer mourir que vous me sauviez. »

La rage remontait peu à peu dans mon esprit. Cette statuette, je l'avais tellement voulu que son visage à présent détruit ne faisait que me rappeler l'échec de ma propre vie. J'avais raté, tout raté. On m'avait tout enlever et le bruit sourd de l'explosion résonnait encore à mes oreilles comme les trompettes de la mort, de la mort de mes efforts. Quelques larmes vinrent perler à mes yeux mais les retenir n'avait plus de succès, je n'en pouvais plus.

Je tentais de les ravaler, de ne pas montrer ma détresse à cet idiot de héros. Cela serait lui montrer mes faiblesses et ce n'étaient pas son adorable air perplexe et inquiet qui allaient me faire flancher.

« Et gâchez un talent pareil, sans façon. »

Mes yeux s'agrandirent de surprise. Il avait dit cela avec tellement de spontanéité que j'en restais coite, même mes larmes cessèrent de couler.

« V-Vous regardez mes films ? réussis-je à articuler en tournant ma tête vers. »

Il était resté à quelques mètres de mon lit, prêt à partir. Je remarquais alors qu'il était très grand, bien bâti et complètement sincère.

« Bien sûr. Je ne devrais pas ? »

Je me renfrognais sur moi-même, fuyant soudainement son regard. J'hésita quelques instants, pesant le pour et le contre de me confier à cet inconnu à la notoriété mille fois plus grande que la mienne. Après tout, il avait vu les films dans lesquels je jouais et les mots brûlaient mes lèvres :

« Vous savez, avec les héros, les gens sont désintéressés du cinéma. Maintenant, leur cinéma, ce sont vos exploits... »

Il n'y avait plus de haine dans ma voix, son compliment m'avait touché. Malgré la popularité décroissante du septième art, il était toujours présent, essayant de garder les habitudes du passé, continuant de faire de belles cérémonies simplement pour faire joli. Avec l'arrivée des alters, il n'avait pas su évoluer, un peu comme moi. Alors pourquoi désirer autant une de ses statuettes ? Dans mon métier, je jouais à l'héroïne, à celle à qui il arrive des milliers de choses palpitantes, je joue une vie que je n'ai pas.

Je balayais mes pensées tristes et mes questions existentielles pour me retourner vers le héros, et lui sourire.

« Ce sont les héros qui font rêver les gens, pas les acteurs.

-Et ce sont les acteurs qui font rêver les héros. »

Je restais coite, une nouvelle fois, touchée par ce qu'il venait de me dire.


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Mon cœur battait la chamade tandis que je montais les quelques marches dorées, drapée dans une sublime robe rouge. Autour de moi, les gens m'applaudissaient et je leur souriais pour les remercier. La présentatrice m'accueillit chaleureusement tout en me tendant une petite statuette en or. Émue, mais aussi fière, je vins poster devant le pupitre et pris ma respiration :

« Merci... Merci à l'académie pour ce prix de la réalisation, c'est un véritable honneur. J'aimerais remercier toute l'équipe technique qui m'a accompagné sur ce projet : Purode, mon super producteur, Kare, mon compositeur, Ilana, ma sublime chef opératrice, et toutes les assistantes et tous les assistants et assistantes qui ont pu rendre ce film possible, je ne vous oublie pas. J'aimerais également remercier mon mari, qui est présent dans la salle et qui m'a donné toute la force qui me fallait pour réaliser ce projet. Il a su m'aider, me supporter, m'accompagner dans les bons moments, me faire du chocolat chaud dans les mauvais. Et c'est grâce à lui que ce rêve à pu voir le jour. Shoto, je t'aime. »

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