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Le Corbeau

Entraînement structures de phrase et technique in medias res


Son intrusion imposa le silence dans la grande pièce, des dalles cirées jusqu'aux clés de voûte. Le Corbeau avait pénétré dans la salle du trône d'une démarche appuyée et couverte du sang de son escorte. Ses pas, étouffés par le tapis d'orfèvre menant au siège capitonné de velours, étaient ponctués de gouttes sanguinolentes. Silhouette drapée de voiles sombres, à l'exception d'un dos nu déchiré qui laissait entrevoir les stigmates d'un temps ancien, elle s'avança.

Son nom lui venait du motif imprimé dans sa chair à coups de fouet. Assénés de biais depuis le creux de ses reins et s'étalant en un éventail sombre sur ses côtes et ses épaules, ils lui dessinaient des ailes macabres, les cicatrices aussi rapprochées que les plumes de l'oiseau.

La cour du roi Moral, abasourdie par l'impertinence de l'apparition, en restait muette. Les yeux exorbités d'horreurs ne parvenaient à se décrocher des marques, qui se mouvaient sur les omoplates saillantes.

Le seul qui échappait à ce pouvoir était Moral lui-même. Le monarque, le pied enfoncé dans un coussin aux reflets carmin, faisait reposer son coude sur son genou. Lentement, il déplia son poing. Sa tête s'inclina, puis se posa sur trois de ses doigts seulement, le quatrième jouant avec la pulpe de sa lèvre et le cinquième étant perdu depuis longtemps. Depuis aussi longtemps qu'il attendait le retour des Corbeaux.

Dès que la garde avait sonné l'alarme, les ministres du roi avaient ordonné une arrestation. Toutefois, les soldats du château n'avaient pas reconnu la présence qui se tenait devant eux. Il fallait avoir vécu cent ans pour se souvenir des Corbeaux, ou bien être un fin passionné de l'histoire de la caste des messagers de la Mort. Comme Moral l'avait deviné à l'écoute des rapports, l'intrus était l'un d'eux, une relique de l'ancien temps réveillée par l'appel des massacres, sans doute affamée et au bout de sa soif. Les cinq soldats envoyés par le roi pour l'escorter avaient donc rempli leur devoir secret : assouvir l'appétit du Corbeau de leur dernier souffle, afin que celui-ci ait la force de livrer son message. Moral se délectait de voir s'approcher le spécimen, ses maigres habits arrosant le sol du jus de son offrande.

Le Corbeau s'arrêta à quelques pas du trône, juché sur une estrade de marbre. Son regard droit, bafouant l'étiquette, plongeait dans celui du roi. L'attente, creusée par le silence, s'acheva dans un souffle surnaturel.

— Est-ce vous qui régnez sur ce pays ?

Moral profita de cette interpellation pour corriger son port de tête. Luttant contre l'envie de sauter de ses coussins par excès d'enthousiasme, il se contenta de citer les formules qu'il avait apprises dans les vieux livres d'enseignement du pouvoir.

— Je suis le roi Moral IV de Pérennie et je règne sur tout le territoire qui s'étend des Fosses Tribunales aux Carrières de sang pour l'est et du bord de l'Âtre jusqu'à la mer Tess à l'ouest. Corbeau, la Mort vient pour chacun, mais elle est ton alliée. As-tu un message pour l'humble souverain qui se tient devant toi ?

Un frisson traversa subitement le Corbeau. Les voiles imbibés de sang claquèrent autour de ses chevilles. La silhouette tanguait dangereusement.

Le roi se jeta au bas de son trône pour cueillir le corps pâle et ses dernières paroles. Les lèvres noires comme l'encre la nuit bougèrent sans un bruit. Moral, rendu fébrile par l'imminence de la révélation, approcha son oreille de la fine bouche.

Le souffle du Corbeau s'échappa soudain de sa gorge. Se transformant en véritable bourrasque, il tourna dans la salle comme un lion aliéné par sa cage. Une voix tonitruante éclata au même moment. Les pierres vibrèrent à l'unisson pour transmettre le message. Moral cacha son visage dans le cou du Corbeau désormais privé d'air, tandis que la cour, affolée, trouvait refuge sous les bancs ; leurs frêles corps de mortels menacés par le verre des fenêtres qui se lézardait de motifs d'éclairs.

— Royale... défaite. Intime défaite. Le royaume, perdu. À moins que l'ombre ailée ne devienne lumière, rien ne fleurira d'autre que les ténèbres sans bannière.

Puis la tempête cessa. La brise s'abattit comme une lourde étoffe sur les corps allongés. Les mèches du monarque retombèrent devant ses yeux, l'échine courbée par le poids du Message. Il dévisageait le Corbeau : des traits délicats et jeunes, figés par le temps. Sa mission funeste accomplie, elle aurait dû s'éteindre. Alors pourquoi Moral sentait-il, à nouveau, le souffle du Corbeau contre sa joue ?


Qu'avez-vous pensé de cet extrait ? Avez-vous été directement captivé•e par l'histoire ?

Avez-vous remarqué des structures qui se répètent, lourdes ou trop confuses ? 

Quelque chose d'autre vous a-t-il dérangé ou plu ?

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