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E2 | Défi N-3 ● Gagnants ●


Sur cette partie sont publiés les textes de trois participantes ayant reçu le score complet du défi :) 

Bonne lecture ! 


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Texte de monnalune 

« Ennemi à trois heures. »

Penzo le forficule* se faufile avec agilité entre les hautes herbes du jardin. Son ami, le trouillard Parthur, le suit de près.

« Tu es vraiment sûr que c'est une bonne idée ? dit-il d'une voix tremblante.

— Absolument convaincu. Cette créature envahit notre territoire et il est de mon devoir de protéger notre peuple. Ne suis-je pas le vengeur des perces, la terreur des pucerons ?

— Si, si... Mais enfin là, c'est autre chose qu'un minuscule aphidoidea...

— Un quoi ?

— Aphi... Un puceron. Peut-être devrions-nous simplement changer de territoire ?

— Comment ?! s'écrie Penzo avec indignation. Notre civilisation est établie dans ce jardin depuis plus de trente ans. Ici, c'est chez nous et ça le restera.

— J'espère jusqu'on y laissera pas les cerques...

— Les quoi ?

— Les pinces, répond Parthur avec un soupir d'exaspération. Et surtout, j'espère que tu ne fais pas ça juste pour impressionner Pemma.

— Quoi ? s'exclame Penzo avec une indignation un brin forcée pour son ami. Mais enfin Parthur pas du tout ! Où vas-tu chercher des idées pareilles !

— Je t'en prie, ça se voit comme les ailes sur le dos d'un papillon que tu en pinces pour elle... »

Penzo se contente d'ignorer la réflexion de son ami et de poursuivre son approche furtive. A dix centimètres se dresse leur redoutable adversaire. Trois fois plus haut qu'eux, entièrement recouvert d'une épaisse carapace argentée, il semble plus solide qu'un roc et infiniment plus lourd qu'un bourdon trop gourmand en pollen. La créature est immobile. Ses yeux rouges étincelants regardant à l'opposé, elle ne peut se douter que deux insectes inconscients s'apprêtent à l'assaillir. Penzo se tourne vers son ami dont les six pattes tremblent un peu plus à chaque pas.

« Tu te souviens du plan ? Il faut à tout prix qu'on évite sa queue acérée, elle nous transpercerait en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Son corps ne semble pas présenter de point faible si ce n'est ses quatre pattes, bien trop fines pour supporter son poids. A mon avis, c'est pour cela qu'il évite de se déplacer. Notre seule chance de vaincre c'est de le renverser. Une fois à terre, il sera immobilisé et nous n'aurons plus qu'à le laisser pour mort.

— Ce n'est pas un peu cruel ? hasarde l'autre.

— Parthur ! On parle d'un ennemi mortel là !

— Oui, oui, bien sûr, murmure-t-il en tentant de se ressaisir. »

Les deux perce-oreilles entreprennent de contourner leur ennemi. A présent, ils peuvent voir le profil de la créature : une tête monstrueuse, allongée, avec des oreilles longues et pointues. Avec leur aspect métallique, elles rappellent deux terribles poignards. La gueule du monstre est fermée, mais les deux camarades ne peuvent s'empêcher d'y imaginer une rangée de dents sanguinolentes prêtes à les déchiqueter. Penzo déglutit.

« A trois on y va. Un... Deux... TROIS !!! »

Et les deux intrépides bondissent sur la créature. Celle-ci se renverse sous le choc. Ils ont vaincu !

Un peu plus loin, deux femelles perce-oreilles ayant assisté à la scène discutent.

« A ton avis, est-ce qu'on leur dit que ce n'était que la boucle d'oreille que la petite humaine a perdue ?

— Oh non, Penzo est trop content d'avoir joué à Super-Forficule. »

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* forficule : terme plus scientifique pour désigner un perce-oreille


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Texte d'-enami- 

Aujourd'hui, Carnage a faim. Son estomac gronde, hurle de ne pas pouvoir se repaître. Elle a faim, oui, mais rien de ce qui se trouve dans son misérable enclos ne peut la sustenter. Ces imbéciles d'humains ne comprennent pas à quel point elle peut être affamée. Ces imbéciles d'humains ne réalisent pas qu'il y a des choses qui lui manquent. Et surtout, surtout, ces imbéciles d'humains ont oublié de refermer la porte de l'enclos.

Carnage aimerait se glisser dans l'entrebâillement, silencieuse comme une ombre, discrète comme la mort mais l'effacement n'est pas dans sa nature, et elle a trop faim pour être mesurée. Du fond de ses entrailles jaillit un cri de liberté et de soulagement alors qu'elle se jette sur le trou dans la clôture, assoiffée de grands espaces.

Enfin, elle laisse derrière elle une vie de servitude et d'attente pour reprendre en main son destin. Sous ses pattes, les feuilles hurlent leur douleur d'être piétinées sans les moindres égards. Désormais, c'est Carnage qui règne sur ce coin ombragé de la forêt. Elle a toujours senti en elle ce besoin sauvage, viscéral de sentir le vent effleurer ses plumes, sans que personne ne lui dicte où aller.

Pourtant, si Carnage est sortie de sa prison, c'est avant tout pour chercher de quoi calmer le grondement de son estomac. Ici, les habitants de la forêt n'ont pas encore appris à la craindre, trop habitués à la voir enfermée derrière des barreaux. C'est un vrai festin qu'elle s'offre, dans ce coin de nature, sous les cimes complices des chênes. Ses victimes se tortillent entre ses griffes et elle n'a pas besoin de partager, pas besoin de se rationner : s'il n'y a plus rien demain, alors elle trouvera un autre paradis, maintenant qu'elle peut aller où elle le souhaite.

Le souffle de l'air qui ne rencontre aucune résistance, la chaleur douce du soleil sur ses pattes lui paraissent plus vrais, plus authentiques loin de la cage dans laquelle elle a vécu toute sa vie. Les autres prisonnières chuchotent souvent entre elles, partagent des contes à propos d'un monde entier au-delà de la barrière, mais seule Carnage a eu le cran de se glisser au-dehors pour vérifier les rumeurs.

À présent, Carnage n'engloutit plus sa pitance avec avidité, comme si elle n'avait jamais rien mangé de tel. Non, elle prend son temps, elle savoure le goût de la liberté et la sensation de puissance que procure la certitude de se trouver en haut de la chaîne alimentaire.

Au moment où elle se fait cette réflexion, Carnage entend un bruit de pas. Elle ne s'est pas encore vraiment éloignée de l'enclos, et comprend que ce sont les humains qu'elle perçoit. Ils viennent visiter leurs prisonnières, se moquer d'elles et les nourrir, accessoirement. Elle se tapit contre un buisson pour empêcher ses pattes de la porter d'elle-même vers la promesse des mets délicats de ses ravisseurs. Elle lutte autant qu'elle le peut, il faut le lui accorder, mais Carnage a testé la liberté et elle trouve que la salade a quand même un meilleur goût. Alors la petite poule rentre dans l'enclos, laissant derrière elle des cadavres d'asticots à moitié dévorés. 


*** 

Texte de laguerra_mcdo 

Je découvre le chaos de mes fans. Je fais le beau, je tente de montrer mon côté le plus avantageux. Ceux qui ne me connaissent pas me dévisagent. Je les adore, de nouveaux poissons qui vont mordre à l'hameçon de mon charme.Ils sont tout serrés, de vraies sardines, mais celles-là préfèrent s'agrémenter à la sueur plutôt qu'à l'huile. La sauce est nécessaire, elle lubrifie les vêtements et la peau, pour rendre les déplacements plus aisés. Je comprends mieux pourquoi l'évolution a sélectionné cette caractéristique qui leur est unique. Leurs téléphones sont braqués sur moi, ils tendent les bras désespérément. J'en vois qui sont trop petits, qui ne peuvent dépasser la marée humaine, ils s'escriment pour prendre leurs photos. Je sais que leur vie entière est rattachée à l'objet dans leurs mains, et je me marre bien quand leurs cellulaires tombent lamentablement pour être noyés parmi les corps. Les femmes et les hommes s'agitent, se marchent dessus, bougent frénétiquement les bras comme pour chasser des insectes, leurs neurones calcinés, peut-être. Ce sont des mouches attirées par ma lumière, des bourdons qui tentent d'atteindre la dernière fleur à butiner.Ce faisant, un jeune plouc est éclairé. Aux sens littéral et figuré. Il croit que la meilleure action à réaliser est de grimper sur la scène. Je l'observe pour constater qu'il ressemble un peu à mon charmant détenteur : plus proche du frigo ambulant que de l'humain.La sécurité réagit vite, c'est-à-dire que l'homme a le temps de traverser toute la scène avant qu'elle décolle les fesses de sa chaise. Avec force cris, elle le reconduit dehors, et je le regarde s'éloigner avec un pincement au cœur. Si proche du but – moi, évidemment – et pourtant rejeté ! Revenu au point de départ !Enfin, je n'ai pas le temps de m'en préoccuper. L'immense salle se retrouve soudain dans une obscurité presque totale. Je suis très excité. Je connais la suite des événements, les cris d'émerveillement et de ravissement qui me seront destinés. Je ne peux que l'attendre, perché près de mon détenteur.Une musique puissante, détonante, pare l'air de milliers d'ondes enivrantes. Le public se trémousse inconfortablement. La salle devient définitivement une machine à laver géante. Même bruit, même odeur, même roulement de tambour perpétuel.L'ambiance change, les muscles se détendent, le show commence. Les faces des humains sont déjà rouges, tandis que je me présente sous mon meilleur jour. Je suis parfait, on m'a même nettoyé avant de faire venir. Je suis prêt. Mon frigo favori me prend dans ses bras, me chatouille et me souffle dessus. Je glisse presque dans ses mains, je suis fier d'être ainsi montré devant le monde et ravi de me faire cajoler. Il me soulève, ça y est, je suis porté vers la foule en délire, je suis au summum ! Et subitement, mon humain me lâche. Je m'écrase par terre dans un cri suraigu. Je hurle, je ne peux plus m'arrêter. 


Je suis tombé, moi, la star du spectacle, leur microphone préféré. 


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