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E2 | Défi N-2 ● Mention Spéciale ●


Une mention spéciale à L-ivre ! 

Ce texte est vraiment hilarant, l'humour est très implicite et réside dans les petits détails éparpillés çà et là x) 


*** 

Lorsque je rentre chez moi, je pose mes affaires sur le petit meuble dans l'entrée. Mon sac, mes clés, mon porte-monnaie, mes papiers, mon téléphone et mon arme à feu. Puis je ressors dans mon jardin.

La voiture m'attend sagement. J'ouvre son coffre et je commence à sortir les rouleaux de papier toilette, deux par deux. Je me demande où je vais les mettre, il y en a beaucoup. Comme il y a de la place dans ma bibliothèque, je les aligne sur les étagères. On dirait de gros livres roses. Ça me rappelle quand je lisais les livres de la bibliothèque rose.

Ceux qui restent, je les utilise pour caler les portes qui claquent lorsqu'il y a des courants d'air. Je sors aussi les deux paquets de pâtes et les trois pots de sauce tomate, puis je ferme le coffre. Les lumières rouges de la voiture clignotent, puis s'éteignent. Je vais poser les deux paquets de pâtes et les trois pots de sauce tomate dans la cuisine, puis je pense que faire des courses au supermarché m'a donné faim, alors je sors une casserole.

Je remplis la casserole avec 1 litres d'eau. Je la mets à bouillir. Une fois j'aperçois des bulles, j'ajoute 10 grammes de sel. Puis j'ouvre le paquet de pâtes et j'en fais tomber 100 grammes dans la casserole. Je remue avec la spatule, et j'attends que les bulles réapparaissent. Pour les manger avec la sauce tomate, il faudra que j'attende 10 minutes.

Je ferme mon livre de cuisine et je pense soudain que je n'ai pas encore nourri Chien. Il doit être quelque part, dehors. Il est toujours dehors avant de manger. Parfois, il est très bien caché. Je décide d'aller le chercher et je prends un paquet de nourriture pour Chien. Quand je secoue un paquet de nourriture sur le paillasson de l'entrée, Chien vient, certains jours. Je l'appelle un peu, aussi, mais il ne doit pas m'entendre parce qu'il ne vient toujours pas. Alors je commence à marcher.

Ça me fait tout drôle, parce qu'il n'y a personne dans la rue. Pas de bruit. Tout est calme. D'habitude, il y a toujours quelqu'un. Il y a des enfants qui rampent par terre comme de gros animaux, ou des hommes qui arrosent leurs pots de fleurs. Et puis une voiture qui roule, parfois deux mais c'est plus rare. Une fois, j'ai vu une voiture écraser un monsieur qui faisait du vélo. Il n'avait pas de casque et ça faisait une tache rouge par terre. Mais depuis que le président a parlé à la télévision, il y a le confinement, et il ne faut sortir que si c'est nécessaire. Je pense que chercher Chien est nécessaire, parce qu'il va avoir faim sinon. Quand Chien a faim, il devient de mauvaise humeur.

Je surveille les jardins des maisons. Chien est souvent dans ces jardins. Certains voisins n'aiment pas quand Chien vient, parce qu'ils disent qu'il fait pipi dans leurs géraniums. Les autres ne disent rien. Chien est assez discret, de toute façon. Mais il a un collier rouge, ce qui se voit bien dans le vert. Je continue à regarder. Il y a du rouge, ce sont des fleurs, des ballons et des nains de jardin, mais pas le collier de Chien. J'espère qu'il n'est pas allé trop loin. Les pâtes sont en train de cuire. Et puis, la rue vide me fait peur. Comme c'est le soir, le ciel est un peu rouge, et il y a de grandes ombres qui descendent des arbres. On dirait des hommes avec des doigts crochus et des yeux méchants. Pourtant je sais qu'il n'y a personne, puisque c'est le confinement. Mais ces hommes me suivent et je me mets à marcher plus vite en appelant Chien.

Je crois que je vais faire demi-tour quand j'entends un miaulement. Je finis par remarquer deux agents de police, avec Chien, qui porte son collier rouge. Je m'approche et je dis à Chien qu'il ne doit pas aller aussi loin de la maison, et qu'il doit manger. Chien miaule. Le premier agent me demande si ce chat est à moi. Je réponds, oui. Le second agent me dit qu'il est hors-la-loi. Je lui demande, pourquoi, et le premier agent me répond qu'il est sorti sans attestation. Je demande ce que c'est et le second agent m'explique que c'est un papier qu'il faut remplir pour sortir. Je dis que je ne savais pas, et que Chien non plus, je pense, ce n'est pas sa faute. Le premier agent me dit que ça ira pour cette fois, mais qu'il ne doit pas recommencer. Je demande à Chien s'il a bien entendu, puis je le soulève. Je remercie les deux agents de police et je me dépêche de rentrer à la maison.

À l'intérieur, il y a une odeur bizarre. Je lâche Chien, qui va se cacher sous le canapé. Ça vient de la cuisine. Je crois que j'ai laissé les pâtes cuire trop longtemps : il n'y a plus d'eau, juste une bouillie au fond de la casserole. Je me demande si ça se mange. En attendant, je vais chercher le paquet de nourriture pour Chien, et je remplis sa gamelle rouge. Ce sont des croquettes en forme de poissons bruns. Ça ne sent pas très bon. Je n'ai pas l'impression que ce soit très bon non plus, mais Chien vient et les mange quand même.

Je mange aussi mes pâtes, finalement. Avec de la sauce tomate, ça n'est pas si mauvais. Comme je regarde toujours la télévision en mangeant, j'appuie sur la télécommande sur la table. L'écran noir s'allume et se met à parler. Il montre des images de docteurs qui poussent des lits, et dit qu'il y a 658 hospitalisations et 96 morts aujourd'hui. Je me dis que c'est beaucoup, mais je ne sais pas combien ça fait. Je me demande si c'est plus de morts que le nombre de feuilles qu'il y a dans un rouleau de papier toilette, et plus d'hospitalisations qu'il y a de feuilles sur les étagères dans ma bibliothèque. L'écran change d'image et montre des agents de police qui regardent des papiers. Il dit que ce sont les attestations, et qu'il faut les remplir si on veut sortir. Qu'on peut les télécharger et les imprimer. Chien, qui a fini de manger, s'approche et miaule. Tu entends ça, Chien, je lui dis en le prenant sur mes genoux. Tu n'as plus le droit de sortir sans ton attestation. Puis je me dis que c'est dommage, parce que je n'ai pas d'imprimante. Et je ne peux pas sortir acheter d'imprimante parce que je n'ai pas d'attestation.

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Chien gratte à la porte. Il aimerait bien sortir, mais je lui dis qu'il ne peut pas, à cause de l'attestation. Ça m'embête, tout de même, de ne pas pouvoir sortir. Je n'ai plus beaucoup de sauce tomate pour mettre avec les pâtes. Ni même de pâtes pour mettre avec la sauce tomate. Heureusement que j'ai des réserves de papier toilette, maintenant. Je pense que les rouleaux roses sont plutôt jolis dans les étagères de la bibliothèque, en plus. Mais je me demande si je n'aurais pas dû prendre plus de pots de sauce tomate. Au même moment, j'entends la sonnerie de la porte. Elle fait deux notes, la fa. Il doit y avoir quelqu'un. Alors je prends Chien, je l'enferme dans ma chambre pour qu'il ne puisse pas sortir, et j'ouvre.

C'est le voisin qui habite dans la maison à côté de la mienne. Il a toujours un gilet rouge que je trouve hideux. Il me dit bonjour. Moi aussi, puis je lui demande comment il a pu sortir de chez lui. Grâce à mon attestation que j'ai imprimée, c'est fantastique, il me répond en montrant son papier. Il a écrit qu'il devait se procurer des produits de première nécessité. Puis il me demande si je n'ai pas de papier toilette, parce qu'il n'y a plus rien au supermarché, et qu'il est un peu pressé, si je vois ce qu'il veut dire. Je réfléchis et je dis que j'en ai un peu, mais que je n'ai pas d'attestation pour sortir, alors je lui propose d'échanger un rouleau contre une attestation. Il réfléchit aussi, puis dit que c'est d'accord et va chercher une attestation. Pendant ce temps, je choisis un rouleau de papier toilette dans la bibliothèque. Lorsqu'il revient, nous échangeons, puis je lui dis au revoir, et lui aussi. Je le regarde rentrer chez lui en courant.

J'ai obtenu une attestation, je pense. Je peux aller dehors. J'ouvre la porte de ma chambre, et Chien sort. Il crache sur mes pieds, il n'est pas content. Depuis que nous sommes confinés, j'ai l'impression que notre relation s'est tendue. J'aime toujours Chien, mais à force de nous voir tout le temps, je commence à voir ses défauts. Avant, nous ne nous voyions pas tant que ça. Chien était plus souvent dehors. Maintenant, je remarque les griffures qu'il fait sur les rideaux du salon, et il miaule chaque matin à 4 heures ppur me réveiller. Et lorsque je le gronde, il se met en colère, gonfle son dos comme un pont, et me montre ses dents. Peut-être que je le gronde plus souvent, aussi. Mais comme il est toujours à la maison, il fait plus de bêtises qu'avant.

Je vais faire des pâtes à la sauce tomate et je regarde le journaliste qui parle à la télévision. Sa bouche qui s'ouvre et se ferme fait une tache rouge sur l'écran. Les chiffres sont plus gros chaque jour, je les note sur un bout de papier pour m'en souvenir. Ça me fait peur, je repense aussi aux hommes avec des doigts crochus et des yeux méchants, et j'espère qu'ils ne viendront pas me chercher. Chien est monté sur une chaise et regarde par la fenêtre en tapant sur la chaise avec sa queue. Dehors, il fait beau, mais je préfère garder l'attestation pour moi : dimanche, le magasin est fermé, mais demain, ce sera lundi, et il sera ouvert. J'utiliserai l'attestation pour aller acheter une imprimante. Comme ça, je pourrai imprimer d'autres attestations, et sortir plus de fois. J'attends le lundi et je vais me coucher. Je me réveille à 4 heures du matin parce que Chien miaule, alors je jette une pantoufle sur lui, et je recommence à dormir.

Plus tard, je pense que je devrais aller faire des courses. Il faut que je trouve l'attestation pour ça, mais je ne sais plus où je l'ai mise. Je regarde Chien, qui est assis sur la table, et je commence à chercher. D'abord, je cherche dans le bureau, sous les papiers qui recouvrent la table, puis par-dessus, mais l'attestation n'est pas là. Je cherche dans ma chambre, sous mon lit, mais il n'y a que des boules de poussière et j'ai peur de voir les ombres aux yeux méchants. Je cherche aussi dans la salle de bain, mais je ne trouve pas d'attestation, alors je retourne dans le salon.

Chien est toujours sur la table, et me regarde avec un air sournois. Je m'approche de lui, mais il crache. Alors je prends un balai et je le tape. Il saute par terre un peu lourdement et va se cacher sous le petit meuble dans l'entrée. Je m'approche de la table et je m'aperçois qu'il s'était assis sur la feuille. Je suis en colère. Chien essayait de me cacher l'attestation. Je le menace de ne plus le nourrir, puis je vais chercher un stylo. Au début, je ne sais pas trop quoi mettre dessus, puis je me rappelle de mon voisin et j'écris comme lui, que je dois me procurer des produits de première nécessité. Je trouve que ça sonne bien. Puis je referme le stylo, je plie le papier et je le mets dans ma poche. Et je vais dans l'entrée.

Sur le petit meuble, il y a mon sac, mes clés, mon porte-monnaie, mes papiers, mon téléphone et mon arme à feu. Je prends tout et je sors. Mais au même moment, je sens quelque chose me frôler les jambes, très vite, et je vois Chien courir dans la rue. Je l'appelle, mais il ne s'arrête pas. Je lui crie de revenir, qu'il n'a pas d'attestation et qu'il est hors-la-loi, mais il ne s'arrête pas. Alors je me mets à courir aussi. Je pense que je n'aurais peut-être pas dû le taper avec le balai. Que ce n'était pas gentil, c'est vrai. Mais que je ne voulais pas que ce soit méchant non plus. Si je l'avais laissé sortir, nous n'aurions plus eu d'attestation pour après. Alors que si j'allais acheter l'imprimante, j'aurais pu imprimer d'autres attestations. Et nous aurions pu sortir autant de fois que nous l'aurions voulu.

Un agent de police m'arrête et demande si j'ai mon attestation. Chien continue à courir, je vois son collier rouge s'éloigner dans la rue. Je m'inquiète pour lui, peut-être qu'il y a d'autres agents de police. Celui qui me parle me demande à nouveau si j'ai une attestation, alors je sors le papier et je le lui montre, comme à la télévision. L'agent de police lit le papier, dit, d'accord, et me laisse partir. Par terre, les ombres des arbres commencent à grandir et à montrer leurs yeux méchants. Comme je ne vois plus Chien, je me mets à courir.

Je finis par le trouver, mais c'est trop tard, d'autres agents de police l'ont aussi trouvé et l'entourent. Ils parlent, ils disent qu'il n'a pas son attestation, qu'il est hors-la-loi, qu'ils vont l'arrêter et le mettre en prison. Un premier agent l'attrape pendant qu'un second lui passe les menottes. Chien miaule, mais il ne peut plus s'échapper. Le premier agent le met sur le siège arrière de la voiture de police, puis va s'asseoir à l'avant. Le second aussi. Avant de démarrer, il me regarde, mais il doit voir que j'ai mon attestation puisqu'il démarre. La voiture fait demi-tour et s'en va. Je la suis en courant.

Je trébuche. Le sol s'approche de mon visage. Deux mains me rattrapent. Ses doigts crochus s'enfoncent dans mes épaules et me font mal. À cause des cheveux collés à mon visage, je ne peux pas voir de qui il s'agit. Mais les doigts relâchent mes épaules, prennent mon visage en coupe et me dégagent la vue. Je renifle. Je suis incapable de relever ma tête, lourde de pensées noires. De haine. De rage aussi. D'une colère sans nom qui fait trembler mes muscles un par un. D'une panique qui me fait grincer des dents... Les deux bras me serrent très fort. Ma respiration est toujours saccadée. Les mains dans mon dos me caressent pour me rassurer, mais je ne veux pas me calmer. Mes larmes coulent toujours, mais je ne veux pas les arrêter. Je relève mon bras droit et je tente de nettoyer mon nez qui coule. Mais je n'arrive pas à contrôler ma main à cause des tremblements et tout se mélange à la surface de ma peau. Je perds la notion du temps. Quand je reprends finalement mes esprits et que j'ouvre mes yeux, le ciel déjà teinté d'une jolie couleur rouge. 

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