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E1 | Défi N-3 ● Racine Junior ●

Cette Mention est remportée par le participant -Synecdoque- qui a transformé les paroles en poèmes, le tout sous forme d'une pièce de théâtre ! Et ça a donné un très agréable résultat.

Ce texte est publié dans son intégralité, parce qu'il ne dépasse pas les 1500 mots. Il a été légèrement hors sujet, vu la fin très différente du conte originale, mais -Synecdoque- a su comment se discerner quand même. 

Bonne lecture :) 


*****


Il s'agit d'un épilogue, la scène se passe suite au mariage de Belle et de la Bête. Les deux sœurs sont invitées au bal qui suit la cérémonie prévu quelques heures après. La scène se déroule dans la maison de campagne des sœurs. Anne entre. Il y a une deux chaises et un guéridon en sapin simple, pas d'ornements si ce n'est par dessus une joli nappe en dentelle tressée. Au fond de la pièce une grande commode en chêne noir, un buffet du même bois avec un portrait de famille au dessus et une cheminée ou le feu crépite encore mais avec peu d'intensité. Au sol un simple tapis rouge, usé par le temps. Anne marche d'un pas lent dans la pièce et s'installe au rebord de la fenêtre, lascive, pensive, les yeux bouffies comme si elle venait tout juste de pleurer. Elle porte une petite robe qui fait office de tablier également d'un bleu clair, rien de bien somptueux.

Anne

Voici que l'hiver vient, ainsi donc je suis seule.

La jeunesse m'a fui, désormais je suis veule,

De gros nuages noires défilent à l'horizon

La fatigue me guette, la mort s'approcherait donc ?

Ce sordide spectacle guette là à ma fenêtre

Il n'attend que ma fin pour dès lors se repaître.

Quel dessein funeste m'est ainsi accordé ?

Janus aux deux visages, lui seul va décider.

Ô dieu, sois clément, je te supplie, t'implore :

Viens là lire en mon cœur tous mes profonds remords.

J'ai laissé s'éloigner mon avenir et ma sœur

Elle, qui insouciante était partie en pleurs

Brisée de nous quitter, de partir à jamais

Dans la demeure d'un monstre qui la répugnait.

Me direz-vous grand dieu : « Hélas quelle pauvre femme,

Elle qui se sacrifia par pure bonté d'âme »

Ah vous, haut dans le ciel vous devez tout savoir !

Alors pourquoi ne pas agir face à mon désespoir ?

Las, tout n'est qu'injustice ici bas dans ce monde.

Tristesses et douleurs dorénavant m'inondent...

Elle s'installe sur la chaise la plus proche de la cheminée et se frictionne les mains. Au même moment sa sœur cadette Rose entre. Elle semble moins « affaiblie » par la situation. Elle s'est faite belle, comme pour une occasion spéciale. Elle fait ridiculement fine à cause de son corset qui la compresse dans son immense robe en satin blanc. Contrairement à sa sœur, seul des artifices l'embellissent.

Rose

Es-tu prête pour le bal ? Qu'attends-tu pour agir ?

Te lamenterais-tu sur ton sort à venir ?

Je suis lassée de t'entendre geindre ma sœur

Quand vas tu donc reprendre le dessus sur tes peurs ?

Belle, la tête haute, perchée dans ses tours

Vole parmi oiseaux, nobles et troubadours.

Toi dans les bas fonds, dans cet enfer qui te ronge

Perdue dans tes messes basses, éperdue de tes songes

Remonte donc enfin, lève toi, tête haute

Ton envol est naissant pour lui rappeler sa faute

Anne

Crois-tu ? Y'a t'il encore en mon dessein un espoir ?

J'ai dès lors cessé de l'entrapercevoir

Aucun signe, pas de trace, verrais-je un jour le trône ?

J'ai prié mainte fois tout auprès de ces grands aulnes

Feuilles caduques, fille au vain caducée

Je connais des feuillus la même destinée.

Rose

Tes branches ploient mais le tronc reste intacte

Tu auras beau nier mes dires restent exactes

Tu convoites sa richesse, son pouvoirs, ses biens

Tout ce qu'elle possède grâce au prince ce matin

Viens donc danser, faire tourner la tête à ton bien aimé

N'est-ce pas quelque chose que tu as désiré ?

Ne voulais-tu donc pas il y a quelque jours,

Séduire cet homme, le combler en amour ?

Anne

Son cœur entier est pour Belle, pas de place pour moi

Il a choisi sa reine, il ne sera mon roi

Rose

Belle est enfin partie, à jamais, pour toujours.

Adieu son baratin, ses roses de l'amour !

Jamais plus de tirades ni de ses grands auteurs,

Pour son propre plaisir et notre grand malheur

Que reposent en paix Ronsard et ses belles lettres

Du balai du Bellay, anciens qu'on envoie paître.

Anne

Cesse de parler roses, fanées sont à mes yeux

Ce qui causa ma fin et a feint mes doux vœux

Une bête féroce, dans un grand manoir

Seul, veillant près une fleur, prêt à s'émouvoir

Rencontra notre père, une nuit de pleine lune

Le menaçant de mort, rongé par l'amertume

D'avoir cueilli la chose qu'il vénérait le plus

Pour l'offrir à sa fille, sa toute belle Vénus.

Rose

L'histoire m'est connue, pourquoi encore une fois

Pourquoi donc évoquer celle qui nous trahit là ?

Anne

Tu jetterais les traces de notre sœur qu'il reste ?

Rose

Que veux-tu bien en faire, ils ne sont qu'indigestes...

Anne

Las, les porcs eux-même ont trouvé cela immonde...

Restaient toujours neufs recueils de Jean de Sponde,

De Marot, Labé et essais de Montaigne.

Toutes ses tannantes lectures que l'on nous enseigne

Si même des gorets n'en voulaient pas, jetons-les

Dans l'âtre encore bien chaud de l'immense cheminée

Qu'elles brûlent, comme elles ont brûlé notre précieux temps

Qu'elles disparaissent enfin définitivement.

Rose

J'aime bien ma sœur que tu remontes la pente

Libère ta haine, lève toi, montre à cette insouciante

Que malgré tous ses contes la fin pour elle est proche

Qu'elle sache que l'heure de la vengeance approche.

Anne

Le peu de sympathie que lui portais-je encore

S'est soudain envolé dans ce silence de mort

Elle nous a toujours haït, pleine de mépris

Elle trompa son destin, détruit ainsi nos vies

Elle se mit sur le trône, nous souffrant à la ferme

La vérité ouverte, le mensonge s'enferme

Au bal de ce soir, tout volera en éclat

Son bien noble projet , de mes simples paroles cessera

Rose

Mais que comptes-tu faire ? Tu ne peux rien inventer

Malgré toute ta bonne foi, il croira son aimée

Anne

Tout les hommes sont possessifs sœur, tu l'apprendras

Quand l'on évoque la chair, il ne résiste pas

Ses pulsions le submergent, l'homme redevient une bête

Toute sa retenue est alors obsolète

Imagine donc alors que l'on parle adultère

Que l'un de ses valets ait goûté de sa chair

D'un cri des plus féroce, il tentera de savoir

Qui de ses favoris tenta donc de l'avoir

Il se repliera sur la fautive, la pécheresse

Et étant sa sœur, connaissant toutes ses faiblesses

Car l'ayant vu grandir, il y a choses que je sais

Notamment dans son silence elle se murerait

Si l'on accuse à tord, pour moult petites choses

Même pour les graves jamais elle ne s'oppose

Tu te douteras alors que dans sa colère noire

Le prince sombrera dans son désespoir

Je serai alors là, volontaire pour l'aider

J'enfermerai seule Belle pour ensuite la tuer

Vengé de cet affront, le prince sera mien

Lui, ses richesses, son château nombre de ses biens

Rose

Penseras-tu à moi dès l'opulence acquise ?

M'oublier vite sera pour toi chose permise

Je ne serai plus utile, alors tu me chasseras

Tu ne te souviendras plus de ce long débat là

Je ne serai pour toi plus qu'un souvenir lointain

Souvenir de cette maison où tu gelais tes mains

Anne

Jamais je n'oublierai ma chère confidente

Celle qui de mon cœur chasse les paroles troublantes

Jamais je n'oublierai la chère et tendre sœur

Celle qui de mon cœurs chasse nombre de mes peurs

Pour toi j'ouvre mon cœur, je te fais part de tout

Je sais bien que le dieu en toi ont tout absout

Ta bonté grande est d'or, ta parole est d'argent

Toi seule sait rendre heureux autour de toi les gens

Si l'on compare à Belle, je préfère ton âme

Toi que j'aime si fort, maintenant chassons l'infâme

Je m'en vais me changer, être belle pour le bal

Je me réjouis déjà d'entendre les timbales

Anne sort de la pièce, son élan de folie est passé, Rose reste seule. Seulement le crissement du vieil escalier en bois se fait entendre et résonne dans la chaumière. Le vent a cessé de souffler. L'air de vengeance, la lourde conscience d'Anne s'est envolée, et cela pour toujours. Jusqu'à ce soir leur sœur se portera tranquille, mais plus pour longtemps selon ses dires.

Rose

Sa folie est passée, le calme est revenu

Que cette idée, ce plan est ainsi mal venu

Il ne marchera jamais, il faudrait bien lui dire

Mais je n'ai pas envie de gâcher son plaisir

Et même si elle échoue, plus jamais aucune chance

D'accorder de plus belle une prince une première danse

Elle croit être la seule à convoiter pouvoir

Mais que va t'elle faire, elle qui se fit avoir

Elle sera ridicule à insulter la cour

Personne ne la croira, elle qui en manque d'amour

S'évertuera de chanter les louanges du prince

Avant que celui-ci par honte ne l'évince

Qu'elle est sotte de croire Belle capable d'adultère

Elle qui jamais une fois n'avait goûté « la chair »

La trace du sang rouge sur le lit de noce

De l'hymen déchiré était déjà amorce

Anne sera moquée et de honte mourra

Et moi, faisant bien soin de reprendre ses droits

Reprendrait une place parmi nobles du château

Et me marierai donc un de ses jours nouveaux

Avec l'un d'entre l'eux, le plus vieux et plus fort

Fort de ses conquêtes mais proche de la mort

De la dame déchue deviendrais-je la plus grande ?

Il n'y a pas de doute, je vois de ma mirande

Un avenir radieux, ma soif d'abondance

De nombreux marchés et de nombreuses alliances

Je n'aurai pas le prince mais j'aurai mieux encore

Grâce à Anne chère sœur et sa prochaine mort

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