Tu me manques
Mon vélo file rageur sur la route mouillé. Tout le monde me l'a dit: « c'est dangereux. Fais attention. ». Même toi.
Pourtant tu te souviens quand on faisait des courses de vélo sur le quai du port alors qu'il pleuvait ? Ça c'était dangereux. Alors rentrer chez soi à vélo...
Tu te souviens de nos rires partagés après avoir freiné à temps ? Tu te souviens ? Mon ami, mon meilleur ami, mon presque frère...
Tu me manques.
Ton rire biscornu me manque. Ta voix rassurante me manque. Ton sourire tordu, ton odeur de chien mouillé... Tout me manque. Ta présence absente a crée un creux incomblable, un trou insurmontable, un fossé infini au niveau de mon cœur.
Alors que tu es là, tu me manques.
Pourquoi ?
Aujourd'hui c'est la Saint Valentin. Au lycée il y avait des guirlandes de cœur roses partout. Il y avait une invasion de cœur rose bonbon et rouge sang dans notre lycée Olympe de Gouges pourtant si tranquille. Je te jures, à faire une overdose de rose, une intoxication alimentaire d'amour.
Tu te souviens ? Tu te souviens de lorsqu'on s'en moquait de cette fête stupide ? Lorsqu'on riait du bonheur des amoureux transis faisant leurs déclarations. Lorsqu'on critiquait la tenue des gens. Lorsqu'on observait avec notre éternel sarcasme le bruit qu'on faisait pour une fête, qui au fond existe juste pour l'argent et -ah oui j'oubliais- pour donner un prétexte d'afficher son amour ! Laisser moi rire.
Tu te souviens ?
On avait même créer notre contre Saint Valentin. Oh rien de bien méchant, pas de fausse déclaration ni rien. On avait juste décidé que ce jour là on devait prendre soin des gens qui nous aiment pas. Et que généralement et logiquement on aime pas non plus. Ça donnait de drôle de situation. Comme le jour où Louise Castel m'avait demandé en hurlant devant tout le monde pourquoi je l'avais complimenté sur sa tenue, si c'était pour me moquer d'elle ou quoi. En plus j'étais vraiment sincère. Elle était bien habillé, pour une fois.
Tu te souviens du fou rire qu'on a eu dans notre repère ? Te souviens tu même du repère, de son chemin pour y aller ?
Tu te souviens ?
Évidemment cette année on l'a pas fait notre contre Saint Valentin. Charlotte n'aurait pas aimé.
Normal en soit.
Et c'est normal que je ne l'ai pas fait non plus, toute seule c'est pas drôle.
Charlotte elle est entrée dans notre amitié novembre dernier, en claquant la porte et en parlant trop fort.
Tu es tombé amoureux dès que tu l'a vu. Elle t'a captivé. Et si j'étais plus petite, j'aurais bien dis que c'était une sorcière t'ayant fait boire un filtre d'amour pour que tu soit comme ça.
Charlotte, t'étais obsédé par elle. Pour peu t'aurais été capable de la suivre dans la rue. J'ai été obligé de te rappeler des milliards de fois que ce n'était pas comme ça qu'elle finirait par être amoureuse de toi. Tu l'aime comme un fou, comme un ivrogne quelques fois. Tu l'aime trop.
J'aurais jamais cru avant ça qu'on pouvait trop aimer quelqu'un. Mais maintenant je me dis que si c'est possible.
Charlotte, un jour tu lui as dit ce que tu ressentais. Et vous vous êtes mis ensemble. Au début j'étais contente. Pour moi c'était fini de devoir sermonner Simon l'amoureux. J'allais retrouver Simon mon ami, mon meilleur ami, mon presque frère.
Avant, j'étais obligé de devoir te surveiller. J'en avais assez. Par moment je me disait que c'était un cauchemar, que le Simon que je connaissais ne pouvait pas être comme ça.
Alors je me disait que cette phase là de notre amitié était fini et j'en étais heureuse.
Mais je m'étais trompé. C'était pas la fin de cette phase là dans notre amitié. C'était la fin de notre amitié tout court.
Charlotte occupait tout ton petit temps, toutes tes pensées. Je te reconnaissais plus. Je ne te reconnais plus.
T'es devenu l'un de ces couples guimauve dont on aimait se moquer. T'es devenu l'un de ces gars populaires qu'on critiquait. T'es devenu superficiel et méchant. Du moins envers moi. Parce que j'ai réalisé qu'avec les autres tu l'étais déjà. Mais parce que tu sortais avec elle t'es devenu cool.
Et un gars cool ne traîne pas avec une fille comme moi. Même si c'est ton amie, ta meilleure amie, ta presque sœur depuis le début de la primaire.
Alors tu me l'a fait comprendre.
Et j'ai pris une décision. Notre amitié était comme rompue. En fait on vivait une rupture d'amitié.
Alors j'ai réagi comme les filles dans les films quand elles vivent une rupture. Chez moi j'ai pleuré plus que je ne le pouvais, rouler en boule dans mon lit. Heureusement c'était les vacances. Je n'étais pas obligé de te voir tout les jours.
Malheureusement je t'apercevais tout les jours, parce que tu es mon voisin.
Je te voyais sortir chaque matin de chez toi pour retrouver une Charlotte resplendissante. Tu lui avais dit pour nous. Elle en était heureuse de mon malheur. Elle ne m'a jamais aimé et elle ne l'a jamais caché. Au début j'ai cru que ça allait te freiner. Tu n'allais tout de même pas supporter qu'elle dis à longueur de journée du mal de ton amie, ta meilleure amie, ta presque sœur ? Et bien si.
J'aurais dû comprendre dès ce moment là. Que notre belle amitié elle appartenait au passé. Et quand j'ai pu accepter cette idée, j'ai enlevé dans ma chambre tout ce qui te rappelait à ma mémoire. J'ai enlevé quasiment toutes les photos au dessus de mon bureau, j'ai enlevé quasiment tous les livres de ma bibliothèque parce que c'était toi qui me les avait offert. Et j'ai tout jeté dans un énorme carton que j'ai remisé au grenier.
Et est arrivé la rentrée. Et avec elle te retrouver. Te voir. Peut-être te parler. Je n'ai aucune idée de si j'étais prête émotionnellement à ce moment là ou pas. Tout ce que je sais ce que le soir du jour où tu m'a adressé la parole, j'ai été une vraie teigne à la boxe. Et quand je suis sorti du cours et qu'il n'y avait personne pour m'appeler, pour m'attendre j'ai fondue en larmes.
Maintenant ça va mieux, je veux dire il y a quelques mois qui sont passés. J'ai beau toujours penser à toi en frappant le sac à l'entraînement, j'arrive à te parler. Après tout on fait parti du même groupe d'amis. Mais plus rien ne sera comme avant. Et je sais que j'ai hâte de passer le bac à la fin de l'année pour partir et t'oublier.
Quand je suis partie du lycée, j'étais en colère contre Charlotte. Et contre moi. Pour ne pas avoir réussi à t'empêcher de sombrer avec elle.
Mais maintenant que je file a toute allure pour chez moi, c'est comme si la vitesse et la pluie avait lavé, rangé mon cerveau. Et maintenant je t'en veux à toi.
J'ai beau savoir que le cœur a ses raisons que la raison ignore et que l'amour est aveugle et bla bla bla... je t'en veux d'être tombé amoureux d'elle. Je sais c'est stupide et irrationnel mais ces derniers temps je me suis tellement sabordé moi même que je préfère essayer de remonter à la surface. Et d'arrêter de m'en vouloir à moi même, même si ce n'est pas sain de reporter sa colère sur quelqu'un d'autre.
Mais cette fille t'a changé. Moi qui te connais mieux que tout le monde je le sais. Le Simon que je connaissais n'est plus. Et elle prend de la place ton absence, il fait trop de bruit ton silence. J'en peux plus des souvenirs de notre amitié. Je ne suis plus retourné au repère, à notre repère et pourtant je pourrais y aller les yeux fermés.
Il n'y a pas qu'une rupture amoureuse qui vous fait du mal. Une rupture amicale ça vous détruit de l'intérieur. Alors je fais tout pour t'oublier. Je vais à des fêtes, j'essaye de me laisser emportée par l'ivresse, je rencontre des gens... Je suis même sorti quelques semaines avec un gars pour t'oublier ! C'est franchement risible tu ne trouves pas ? Essayer d'oublier son ex- ami, meilleur ami, presque frère... en sortant avec quelqu'un. Ridicule. Et puis pauvre gars, il méritait pas ça.
Alors je fais tout pour te voir le moins possible, et je réalise seulement maintenant à quelle point notre amitié était toxique. J'étais dépendante de toi. En fait tu as l'air doué pour les relations toxiques. Parce que tes crises de jalousie devant tout le lycée... Mais elle et toi vous avez l'air de fonctionner comme ça.
Aujourd'hui je me suis faite une promesse. Plus jamais je souffrirai comme ça a cause d'une amitié perdue. Et pour ceux qui dise que l'amour amical n'est rien, une rupture amicale peut vous faire milles fois plus souffrir qu'une amoureuse. J'en suis malheureusement la témoin.
L'amour ça fait forcément souffrir. Que l'on soit de près ou loin, concerné... ai je pensé en arrivant devant chez moi. Oh oui ça fait souffrir... ai-je confirmé en moi même en te voyant arriver avec Charlotte bras dessus bras dessous si heureux alors que moi...
BON. Je sais que c'est pas si bien que ça mais voilà, ce texte je l'ai écrit il ya pas longtemps, d'une seule traite (d'où les petites fautes d'orthographe) et c'était pour un concours d'écriture sur insta (oui, c'est bien trop long pour un concours insta mais c'est la première fois que je participais à un concours donc ...).
Mais moralité j'ai fini deuxième ex æquo avec d'autres personnes. C'est pour ça que même si il est bourré d'imperfection j'y tiens à ce texte moi. Parce que pour la première fois j'ai eu la preuve que mes écrits valaient quelque chose.
Donc qu'est-ce que vous en pensez ?
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