On est tous tellement amochés que même la vie aurait peur en nous voyant.

On est tous autant amochés les uns que les autres mais on est tous tellement concentré sur nos propres fissures, qu'aucun d'entre nous prends le temps de voir que les autres s'effondrent aussi. Et on ose s'appeler des amis.

Ce mot est tellement hypocrite que j'en pleurerai si toutes mes larmes n'avaient pas déjà été utilisé. On balaye les « ça va ? » d'un sourire et aucun d'entre nous prend le temps d'aller plus loin que cette question dont on n'écoute pas la réponse.

Je pourrai me mettre à hurler, qu'aucun d'entre vous s'en rendrez compte. Parce qu'aucun d'entre nous ne veut se voir véritablement.

Alors écoutez moi bien. Romane, Ahmed, Lara, Jean, Fanny et Mariam. C'est à vous que je m'adresse.

Toi, Romane, j'ai bien remarqué ces traits qui défigurent tes poignets. On l'a tous vu, mais comme ton sourire est plus lumineux que le soleil, aucun d'entre nous n'a osé t'en parler. Ton sourire est si lumineux, et tes pensées tellement sombre. La reine de l'ambivalence Romane.

Toi Ahmed, tu fais des blagues et tu ris trop fort en espérant que personne entendra à quel point ce rire est vide. Tu fais comme si rien ne t'importait au lycée, et tu te moques de tout le monde afin de t'appesantir sur tes propres défauts. Mais quand tu rentres chez toi, t'es seul, t'es tellement seul Ahmed.

Et puis toi Lara, qui se refuse tellement de pleurer. Tu crois que c'est pourquoi que tu joues du violon ? Rien n'exprime mieux la tristesse que le violon tu l'a toi-même dit. Chaque note que tu lui arraches est une larme intérieure qui coule. Et chaque soir tu pleures grandiosement avec ton violon avant de saluer ton public qui applaudit ta tristesse. Lara, j'ai jamais rien entendu de plus triste que ta musique.

Jean, toi tu fais comme si tu te moquais de tout ce que les autres peuvent penser. Mais tu crois vraiment qu'on les entends pas les murmures qui courent dans les couloirs du lycée ? Mais les écoute pas Jean, on s'en fout de ta couleur de peau ou de qui t'embrasse ! Les écoute pas ces cons Jean !

Fanny, tu parles jamais, tu te tais et tu écoutes avec ton si beau sourire triste. Mais tu mérites d'être écoutée Fanny ! Mais Fanny, t'as de l'or entre les mains ! T'es l'une des plus belles âmes qui marchent sur cette terre ! Ne doute pas de toi Fanny, crois-moi ton sourire est tellement plus beau quand tu es heureuse...

Et toi Mariam, toi qui étudies pendant des heures pour réussir, qui cherche à tout prix d'attendre la perfection alors que ta perfection tu l'as déjà atteinte depuis longtemps ! Tu te tues à essayer d'être parfaite alors que Mariam, tu es brisée mais tu as su te recoller !

Bon sang Romane, je t'en pris tiens toi à l'écart des lames, écartes toi des hauteurs, aies le vertige s'il le faut ; mais arrête de te pencher en avant et de penser à sauter tout en faisant une blague ! Parles nous !

Ahmed il serait temps d'arrêter de se moquer des autres, même si c'est mérité. Et si jamais tu te sens seul chez toi le soir : crie. CRIE. Crie ta peine, crie ta colère, crie ta rage de vivre, et tu verras ça ira déjà mieux.

Lara, pleurer n'est pas une faiblesse. Une fois les premières lames tombées, ton violon il nous jouera des airs heureux, des airs joyeux et on dansera tous sur cet air-là, comme des fous parce qu'on des fous. Fous de la vie, et même Romane dansera sur cet air-là. Et à ce moment là ton violon ne criera plus tes larmes mais ton rire.

Jean, les cons embrasse les, histoire qu'ils voient à quel point c'est beau, c'est brut, c'est fort, c'est unique ces baisers-là. Embrasse qui tu veux et envoie les chier ! Envoie les chier ceux qui rigole dans ton dos de la si belle couleur qu'a pris ta peau, ceux qui se moquent de l'objet de ton amour, envoie les chier ! T'es une version premium de l'humanité Jean !

Fanny un jour tu prendras la parole avec confiance, pour parler de tes œuvres. Tu parleras avec passion de ce feu intérieur qui t'anime, de ce feu qui te dévoreras peut-être mais t'es un putain de phénix Fanny ! Tu renaîtras toujours de tes cendres !

Mariam tu es capable de tout, les laisse pas t'enchaîner. N'hésite pas à échouer, à te tromper, à te relever parce que tu es humaine ! La perfection Mariam, c'est savoir se reconstruire, se recoller, se relever ! Un être parfait il est plein de ratures, plein de cassures, il est fêlé de partout mais il vit ! Et tu vies Mariam !

J'ai commencé comme une déclaration de haine, mais en réalité c'est une déclaration d'amour. Une déclaration d'amour parce que j'ai hâte de nous voir danser tous ensemble sur le rythme indansable de la vie ! Et tant pis si on est à contretemps ! On est des bras cassés, des unijambistes des sentiments, des fêlés de la vie. Mais on vit. On vit ! Alors on va pleurer, on va hurler, on va s'auto-massacrer mais on va chanter, on va danser, on va rire aussi dans notre vie ! On va hurler tous ensemble nos douleurs, nos joies, nos peines, nos bonheurs ! Romane, Ahmed, Lara, Jean, Fanny, Mariam on va vivre !

On va vivre, enfin !

Alors, ce texte a été écrit dans un rush tant ce groupe d'amis avait envie d'exister, donc il est possible qu'il y ait pas mal de fautes d'orthographes. Il est (je l'avoue) légèrement inspiré du mien, et de tous ce que je souhaiterai leur dire.

Je n'ai aucune idée si, toi lecteur passant par là, te reconnais dans l'un d'entre eux mais rappelle toi: tu vis. Et c'est déjà pas mal. Et cette vie on en a qu'une alors vis-la à fond.

Bref, n'oubliez pas de prendre soin de vous !