Je ne crois guère aux spectres et autres esprits
Mais il y avait cette maison dite hantée,
Immense, sombre et splendide, j'étais tentée
Alors par la main la curiosité me prit.

J'étais donc entrée, sans frapper ni réfléchir.
L'intérieur était aussi beau que poussiéreux,
Il restait des meubles et un poêle ferreux.
Fascinée, ses secrets je devais découvrir.

J'avançai, découvris des escaliers étroits.
Je les gravis et atterris dans un grenier.
Ces pièces m'attirent, je ne peux le nier,
Point haut de la demeure, couronne du roi.

Seule se trouvait sur le parquet de cyprès,
Une malle somptueuse en bois de hêtre,
Si finement sculptée qu'elle toucha mon être.
Il y avait une âme, je la sentais tout près.

Je franchis les quelques pas qui nous séparaient
Puis soulevai le lourd couvercle avec ferveur.
Je découvris alors l'histoire d'un rêveur
Et le monde autour, de souvenirs se parait.

Une rose, depuis longtemps avait fané,
Mais répandait ses senteurs mélancoliques.
Des lettres, conservées telles des reliques,
Avaient été jaunies par de longues années.

Elles livraient une triste romance perdue
Entre deux amants séparés par la guerre.
Elles restaient mouillées des larmes de naguère.
L'amour avait-il gagné ce combat ardu ?

Des photos de famille me répondirent.
Un mariage, des enfants, la mer, l'hiver.
Des sourires, des rires, des bonheurs divers.
L'histoire prenait vie et semblait m'accueillir.

Je découvris ensuite une flûte brune
Dont jaillissait une mélodie populaire.
Des notes harmonieuses envahissaient l'air,
Je reconnus le doux "Au clair de la Lune".

Ma main effleura ensuite une peluche,
Un ours qui sentait la poussière et l'enfance,
Imprégné par la douceur et l'insouciance,
Si adorable, avec ses fanfreluches.

Mais mon investigation n'était pas finie.
Il restait une boîte de confiserie,
Bout de métal parmi les autres vieilleries,
Un brouhaha m'indiqua qu'elle était garnie.

Son contenu était un vrai trésor de vie.
Soldats de plomb, billets de théâtre, vieux marrons,
Bracelets dorés, coquillages, cailloux ronds,
Passions, souvenirs, collections, rêves, envies.

J'aurais pu rester là encore des heures
Immergée dans une autre vie, un autre temps,
Mais j'avais quitté le présent bien trop longtemps.
Ce n'était point mes souvenirs, point mes bonheurs.

Je ne crois guère aux spectres et autres esprits.
Je crois en la force des réminiscences,
Aux récits sans mots qui stimulent les cinq sens,
En la vie conjuguée à tous les temps, sans prix.

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Light_Help

Pour ce défi centré sur la poésie, j'ai choisi la première consigne, avec ses contraintes de structures, de vers et de rimes.
J'avoue que j'ai eu une ÉNORME panne d'inspiration, un peu frustrant puisque j'ai dû écrire une dizaine de poèmes ces derniers mois et que là... plus rien, le vide, le néant !
Et finalement, j'ai réussi à faire un poème plutôt long ahah !