Quel bonheur, de marcher, les écouteurs bien vissés_
Dans les oreilles.
Aphone, on est coupé du monde, dans cette petite bulle de musique, remplie d'ondes.
On avance, pas à pas, sans s'inquiéter de ce qui adviendra : qui arrive, qui va là? Ça ne nous intéresse pas.

Quel bonheur, de marcher, le regard bien fixé_
Sur nos pieds.
Aveugle, on slalome entre les bus et les immeubles, complètement seuls.
On avance, pas à pas, sans s'inquiéter de ce qui nous arrivera : que veulent-ils, qu' est ce qu' il y a ? Ça ne nous concerne pas.

Quel bonheur, de marcher, quelque part où qui sait_
Où l'on est.
Perdus, on cherche nos repères, on se tait, on écoute, on espère.
On avance, dans le froid, on ne sait ce qui arrivera. Que se passe-t-il ? aidez moi ! Je n'entend plus ne vois pas.
Au détour, du chemin, on rencontre enfin quelqu'un. On trébuche, cours, vole ! Et perd notre téléphone.

Quel bonheur, d'émerger, les écouteurs débranchés_
Sortir du rêve.
S'excuser, se relever, être un peu déboussolé, réfléchir, s'éloigner, revenir à la réalité.

Parce que quel bonheur, de marcher, les yeux le nez, bien levés_
Vers le ciel.