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-L'ange du métro- /Thomas X Ayato/

Contexte : Pour le concours de @kv_rinyx ! Bonne lecture !

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(Quatrième de couverture)

Le monde évolue de pire en pire...Et Ayato le sait bien. Son monde est une course sans fin vers le sommet, entre l'hypocrisie et guerres de pouvoir. Comment retrouver une énergie et un regard d'enfant après tout cela ? Après une routine, qui recommence sans cesse en attendant le métro, le Kamisato pourrait bien faire la rencontre de quelqu'un, qui par un simple regard, par un simple sourire, et par une unique bonté, pourrait bien le sortir de cet enfer sans fin...

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Pdv Extérieur

(-Ayato-)

Il faisait déjà sombre dans les rues, lorsque qu'un jeune homme attendait au feu vert d'un passage piéton. Ayato tentait désespérément de décapsuler sa canette de café qu'il venait de se payer à un distributeur.

La fatigue de sa longue journée lui était montée au point où il se demandait si, sans cette boisson, il allait réussir à tenir debout jusqu'à chez lui...La lumière verte du petit bonhomme de signalisation l'éblouit, et son temps de réaction avant de prendre l'initiative de traverser dura un peu.

Chacun de ses pas l'emmenaient par automatisme au même endroit, après le travail. Malgré ses yeux qui peinaient à rester ouverts, il repéra sans trop de difficultés le grand "M" lumineux de la station de métro.

Ayato fut soulagé de constater de voir que l'escalier mécanique fonctionnait encore à cette heure-ci. Manquant presque la marche, il s'appuyait désormais sur la rampe, en essayant toujours d'ouvrir sa canette, qu'il voyait presque double désormais.

Arrivé en bas des marches, il arriva devant le portique en jurant pour lui-même, et sentant son mal de tête s'accroître en remarquant qu'il avait oublié son abonnement chez lui. Après avoir payé son voyage avec une partie de l'argent de ses économies de ce mois-ci, à son plus grand désarroi, il venait de finir les dernières dizaines de mètres qu'il restait pour atteindre un banc devant les rails du métro.

En regardant un peu autour de lui, il remarqua sans surprise le lieu presque désert. Après tout, le Kamisato ne s'attendait pas à voir grand monde à une heure pareille, à part peut-être des pick-pockets ou n'importe qui susceptible de lui prendre ce qu'il possédait. Il se méfiait beaucoup plus depuis qu'il s'était fait voler sa montre.

Il avait pour malheureuse habitude ces temps-ci à terminer le travail vers 23h00, voire plus tard s'il le fallait, pour se réveiller le lendemain matin à huit heure. Ce rythme monstrueux que les conditions de son boulot lui instauraient allait certainement le faire craquer un jour ou l'autre, et Ayato le savait bien.

Sur le tableau d'affichage, il était indiqué que le transport arrivait dans cinq bonnes minutes. En attendant, l'homme aux cheveux bleus retirait sa cravate et déboutonna le premier bouton de sa chemise, n'en pouvant plus de ce col dans lequel il avait l'impression de suffoquer.

Il reprit la canette qu'il avait rangée dans sa poche, se donnant le défi d'enfin réussir à décapsuler cette dernière une bonne fois pour toutes. Malgré cela, ses efforts furent vains, et il finit par simplement abandonner en soupirant.

Contre toutes attentes, il vit entre ses yeux plissés par la fatigue une main lui prendre la boisson avec délicatesse. Son esprit lui disait inconsciemment de laisser faire la personne inconnue, que s'il s'agissait d'une personne malveillante, jamais celle-ci ne lui aurait prit sa canette de façon aussi douce.

Après avoir vaguement entendu le bruit sec de la capsule, l'inconnu lui tendit à nouveau son café, enfin ouvert. Ayato le prit machinalement dans ses mains, avant de lever la tête vers son bienfaiteur, qui s'avançait déjà vers les rails, à l'arrivée du métro.

Ayato se leva de son banc, ne voyant plus que le dos de la personne. Il distingua juste une chevelure blonde, attachée assez simplement, et une chemise blanche sur laquelle une lanière portait un sac en bandoulière.

Les portes s'ouvrirent, et juste avant de rentrer, le jeune homme se retourna juste une dernière fois, avant de lancer un regard de ses yeux verts à Ayato, avant de lui sourire, d'un sourire si rayonnant et si sincère comme le Kamisato n'en avait plus vu depuis longtemps.

Le métro partit, laissant à nouveau seul l'homme aux cheveux bleus, toujours immobile et les yeux fixés dans le vide, maintenant que le transport venait de s'engouffrer dans le sombre tunnel.

Il reprit ses esprits, avant de regarder le panneau d'affichage, lui indiquant que son métro à lui arriverait dans deux petites minutes à peine. Ayato se souvenu dans son café, toujours dans sa main, avant d'en boire une gorgée. Il retourna s'asseoir sur le banc, avant de réfléchir à ce qu'il venait de se passer.

Tout ce dont Ayato savait de cette personne, c'était son visage (et le fait qu'elle ouvre les canettes comme personne), mais malgré cela, il savait qu'il venait de tomber sur une personne comme on n'en trouve pas deux.

Depuis des années à subir les guerres de pouvoir à son travail, et l'hypocrisie des personnes à la recherche de moyens à se remplir les poches d'argent, revoir une personne aussi pure ne lui avait jamais fait autant de bien au moral.

Il se leva de son banc, entendant les wagons rouler en grinçant sur les rails, avant de sourire, chose qu'il n'avait plus faîte avec sincérité depuis longtemps. Une simple canette de café venait de provoquer sa rencontre avec un ange.

****

(-Thomas-)

??? : Allez ! *Hips* ! Passe une bonne Thomas, soi-...Non...Enfin...*Hips*...

Thomas : Je t'ai prévenu ! Il faut vraiment que tu apprennes à doser, avec la boisson...Et toi qui voulait rentrer en moto dans ton état...Qu'aurais-tu fait, si je n'avais pas appeler un taxi ?

??? : C'est bon ! *Hips* ! Tu me fais la morale à chaque fois ! Tu fais comment pour- *Hips* jamais boire une goutte d'alcool ? Et toi, tu rentres pas chez toi ?

Thomas : Si, mais je prends le métro, on ne va pas dans la même direction, tu le sais, quand même ? Allez, dépêches-toi, le chauffeur t'attend."

Après de dernières salutations, le blond regardait la voiture jaune s'éloigner au coin de la ruelle. Il soupira, se demandant pourquoi il acceptait encore d'accompagner ses amis dans des bars pour les regarder se soûler et se plaindre de leur quotidien.

Il alluma l'écran de son téléphone, voyant qu'il était déjà 23h30. Lui qui s'était promis d'être chez lui avant minuit, il savait que le temps du trajet n'allait pas le lui permettre...En scrutant les alentours du regard, il repéra, quelques rues plus loin, un arrêt de métro.

Après avoir marché et traversé les quelques passages piétons, il arriva enfin en face de l'escalier mécanique, avant d'entamer la descente vers le tunnel souterrain. En regardant en face de lui, il remarqua deux personnes, dont l'une dont le visage lui était familier.

Il s'agissait de l'homme qu'il avait croisé et aidé hier à peine, sa chevelure bleu clair était bien distincte. L'autre personne était une jeune femme, ayant d'après son estimation à peine deux ou trois ans en moins que lui.

Elle avait des cheveux de la même couleur que la personne qui l'accompagnait, attachées en une longue queue de cheval derrière la tête. Thomas supposa vite qu'ils étaient frère et soeur, leur ressemblance étant assez flagrante, que cela soit la couleur des cheveux, ou encore la forme du visage ou le teint de peau.

Soudain, tendit que le blond les observait à une dizaine de mètres plus haut qu'eux, le jeune homme à la canette de café se retourna, laissant paraître son regard cerné, avant d'écarquiller les yeux en remarquant Thomas.

Les deux se fixèrent pendant un moment, sans raison particulière, se repassant en tête les événements de la soirée dernière dans cette même station. Avec la vitesse à laquelle s'étaient déroulés ceux-ci, ils n'avaient pas pu prendre le temps de simplement être face à face.

??? : Mh ? Ayato ?

La jeune fille, ayant remarqué l'étourdissement de son frère, tentait de l'appeler, se questionnant toujours sur son étrange comportement. Malgré cela, le prénommé Ayato semblait complètement obnubilé dans l'instant présent, étant toujours en connexion avec cette personne dont le nom lui était toujours inconnu.

??? : Ayato, tu vas tomber !"

Sortant enfin de sa rêverie, il remarqua trop tard qu'il était arrivé au bout des marches, où il faillit tomber en arrière quand il arriva au bout de celles-ci. Il réussit de justesse à se rattraper à sa soeur, tandis que ses yeux se tournèrent encore une fois vers le blond.

Thomas ne le quittait pas des yeux non plus, tandis que le prénommé Ayato quittait son champ de vision, tandis qu'il se faisait tirer par la jeune fille. Il décida alors de se descendre les marches à pied, espérant pouvoir le rejoindre.

Malheureusement, il entendit au loin les crissements du métro sur les rails, celui justement qui l'amenait chez lui. Thomas n'avait pas la possibilité d'attendre le suivant, il s'agissait du dernier de la ligne à passer de la journée.

Abandonnant alors le prénommé Ayato, il se décida à courir dans la direction opposée, en espérant être attendu par la conducteur. Dans sa course, quelque chose tomba malencontreusement de sa poche, mais ses pensées l'occupaient trop pour s'en rendre compte.

Il s'appelle Ayato...Rien que cette petite chose réjouissait le blondinet, connaître le nom de cet inconnu fatigué de son quotidien et rencontré par le fruit du hasard lui avait refait sa journée. Le revoir était certainement ce qu'il espérait le plus...

(-Ayato-)

??? : Ayato ! Qu'est-ce qu'il y a ? On va le rater, si tu continues à t'arrêter tout le temps ! Je te rappelle qu'il n'y en a plus, après celui-là..."

Ayato regardait de loin le blond s'éloigner au pas de course, plutôt déçu de ne pas avoir pu ne serait-ce que lui parler un petit peu pour faire connaissance. Soudain, il remarqua quelque chose tomber de sa poche.

Il se dirigea alors vers l'objet, sans néanmoins se presser, sachant très bien que l'inconnu s'éloignait trop vite pour le rattraper, et qu'il ne pourrait certainement pas le lui rendre à ce rythme. Ayato s'abaissa au niveau de ce qu'il s'avérait être en tissu.

En le ramassant, il remarqua que celui-ci n'était qu'une simple écharpe rouge. L'homme aux cheveux bleus se releva, rejoint par sa soeur, qui ne comprenait plus rien aux comportement de son grand frère.

Ayato : Ayaka, demain, nous prenons bien le métro à la même heure, n'est-ce pas ?

Ayaka : Eh bien...Moi non, mais je suppose que toi, oui...Pourquoi ? Tu comptes lui rendre ce qu'il vient de faire tomber ? Tu peux juste le donner à quelqu'un qui travaille ici, il ira le chercher lui-même aux objets perdus."

Ayato plia soigneusement le vêtement, qu'il rangea dans une poche de son sac, avant de reprendre la direction du quai du métro, suivit par Ayaka.

Ayato : Non, je vais le lui rendre en main propre.

Voyant l'étrange détermination de celui-ci, elle se retînt de répliquer quoi que ce soit de plus sur le sujet. Mais juste une autre question lui trottait dans la tête.

Ayaka : Mais...Au fait, c'est qui, celui-là ? Tu le quittais plus du regard...Vous sembliez vous connaître, et pourtant...Vous aviez l'air si inconnus l'un à l'autre..."

Ayato sourit d'amusement face à cette petite remarque qui se montrait contradictoire, mais à la fois perspicace.

Ayato :Tu as tout à fait raison. Pour résumer, ce garçon est un vrai petit ange.

Ayaka : Un...?

Ayato :Oui ! Il m'a aidé à ouvrir ma canette, hier soir ! Et son sourire est rayonnant !"

Ayaka tentait de faire un lien dans sa tête entre toutes les paroles saugrenues que son frère se mettait à débiter. D'un autre côté, elle était soulagée de revoir la douce étincelle revenir dans les yeux de celui-ci, lui qui semblait à bout de force à chaque fois qu'elle le voyait...

Ayaka : Bon...Si ça te fait du bien de revoir ce "petit ange" comme tu le dis, j'espère que tu le retrouveras demain...

Ayato : Oui !"

Elle ria de bon coeur en le voyant sourire, avec ce petit air enfantin qu'il gardait dans ses moments de joie, et les deux s'éloignèrent de bien meilleure humeur vers le métro qui s'arrêtait sur les rails à leur arrivée.

***

(-Thomas-)

Thomas : Non ! C'est pas vrai...

Thomas semblait comme fondre sur son bureau, sa tête se posant sur le clavier, écrivant malencontreusement un charabia de lettres et de ponctuation sans aucun sens. Sa collègue, assise juste à côté, se pencha pour regarder l'écran, sans manquer de faire un commentaire, amusée.

Yoimiya : Tu vas rendre ça, pour ton exposé ? C'est original..."

Il releva enfin sa tête, un air désespéré sur le visage, le problème venant d'ailleurs. Son sac posé sur ses genoux, ses yeux semblaient se perdre dedans.

Yoimiya : Ça fait depuis cinq bonnes minutes que tu fouilles dedans, tu cherches quelque chose ?

Thomas : Mon écharpe...J'étais sûr de l'avoir laissée dans la poche de mon pantalon, mais elle ne se trouve ni dedans, ni dans mon sac ! J'ai dû la perdre quelque part...

Yoimiya : Elle a dû tomber...Ou peut-être qu'elle s'est enfuie ! Elle s'est dit "Y'en a marre, de passer sa vie dans une poche, je veux être libre, adieu Thomas !" et puis, deux jambes lui ont poussées et elle est partie ! Il faut penser à toutes les alternatives !

Voyant la tête de déterré que son ami tirait toujours, elle se dit que cela semblait bien plus sérieux que pour être réglé par l'humour. Son petit air de chien battu et sa voix morose lui faisait presque de la peine.

Thomas : C'était un cadeau de mon père...Il est décédé très peu de temps après...Je la gardais précieusement près de moi pour me porter chance...Je m'en veux de l'avoir perdu aussi bêtement..."

Trouvant une solution pour remonter le moral au blond, elle lui tapota la tête, en espérant faire le minimum de ce qu'elle pouvait, pour lui faire changer les idées. Elle prit alors l'initiative du changement de sujet.

Yoimiya : Tu sais quoi ? Tu la retrouveras ! J'en suis presque sûre ! Avec un peu de chance, quelqu'un l'a retrouvée et te la ramenera, qui sait ? Sinon...Pensons à autre chose ! Tiens, tu vas faire quoi après le travail, qui peut être bien ?

Thomas songea au fait que se changer les idées comme en avait l'intention sa collègue n'était pas une si mauvaise idée, après tout, il ne pouvait plus faire grand chose pour son écharpe...Il se focalisa alors sur la question qui venait d'être posée.

Thomas : Eh bien...Je vais aller manger avec d'autres collègues pour la soirée...Et...Après je rentre chez moi...En métro ! Oui ! Ça c'est bien !

Yoimiya : Ah oui ? Tu as l'air de beaucoup plus te réjouir de ce détail que toutes autres choses...Il y a quoi de spécial, avec ton métro ?

Voilà que Thomas venait instantanément de changer d'humeur regardant on ne sait où avec des étoiles dans les yeux. Il ne semblait même plus s'adresser directement à Yoimiya.

Thomas : Avec un peu de chance, je pourrais encore le croiser ! En plus, quand il est seul, il prend la ligne que je prend habituellement pour rentrer chez moi ! S'il en a prit une autre hier, c'est sûrement qu'il devait se rendre quelque part d'autre avec sa soeur...Enfin, je pense que ça doit être ça...

Yoimiya : Je...Ne comprend pas grand chose de ce que tu me racontes, mais tant mieux pour toi ! Tu m'as l'air content, c'est ce qui compte !

Thomas : Mais avant ça, j'irais voir si mon écharpe ne se trouve pas aux objets perdus de la station ! On ne sait jamais...

Yoimiya : Tu as raison, ça vaut la peine d'aller regarder ! En attendant, finit d'écrire ton exposé, parce que je n'ai pas l'impression que "dgqi1n?hhjm!tu:h9ddç'gny" aura du succès à la réunion...C'est que tu l'as quand même écris avec ta tête, au sens propre du terme...

Le reste de l'après-midi passa tranquillement, pour Thomas. En quittant son lieu de travail en open space, il passa également le soirée avec ses collègues sous le bruit incessant dans le bar. Il finit par les quitter en leur expliquant qu'il lui restait une dernière chose à régler, et que rentrer plus tôt était primordial pour lui.

En refermant la porte du bar, il pu enfin souffler un coup. Même si celui-ci était d'un naturel très sociable, parfois, il avait bien besoin de prendre un moment pour lui, loin de ses proches ou de simples connaissances.

Il glissa sa main dans sa poche pour y prendre son portable, affichant l'écran d'accueil. Voilà qu'il était 22h45. Dans un bon quart d'heure, il devrait être arrivé à la station de métro. Après un moment de marche, en songeant encore à son écharpe, et quand avait-il pu la faire tomber, il arriva enfin à l'escalier mécanique, qu'il descendit tout de même à pied, pour être plus rapide.

En remarquant le guichet à tickets encore ouvert, il se décida à aller demander des renseignements, espérant retrouver cette chose si chère pour lui qu'il avait réussi à perdre. En arrivant devant le comptoir, il tenta de regarder au travers des reflets de la vitre qui le séparait de la personne qui s'en occupait, avant de voir une vague silhouette s'approcher, lui adressant la parole sous une voix féminine.

??? : Bonsoir, je peux vous aider ?

Thomas : Oui, bonsoir ! J'ai peut-être perdu quelque chose dans la station, récemment, c'est bien ici que l'on peut retrouver les objets trouvés ?"

Il ne reçu pas tout de suite de réponse, la femme du guichet semblant plus concentrée sur ce qu'il se passait sur son téléphone portable qui lui envoyait un bon nombre de notifications bien sonores. Elle finit par le ranger dans sa poche, se releva de son fauteuil, avant de se diriger vers le fond de la cabine, en questionnant le blond sur un ton morne et désagréable.

??? : Vous avez perdu quoi ?

Thomas : Une écharpe ! Une écharpe rouge, en laine, plutôt abîmée par endroits..."

Pendant sa description, il s'approcha de la vitre pour mieux y observer ce qu'il s'y passait. La femme fouilla de manière nonchalente une grande boîte remplie d'objets divers, avant de revenir vers Thomas en secouant la tête.

??? : Il n'y a pas. Merci, au revoir.

Thomas : Vous...Vous êtes sûre ? C'est que je pense l'avoir fait tomber quelque part par ici, et...

Elle s'assit à nouveau sur sa chaise et reprit son portable, pour lui couper la parole en se répétant d'un ton sec.

??? : Merci, au revoir."

Voyant que toute communication était impossible, il abandonna l'idée d'insister encore, en s'en allant en lançant un faible "au revoir" en guise de réponse. Il se dirigea alors vers le long couloir qui menait au quai de métro, juste après avoir scanné sa carte au portique.

Arrivé devant le quai, il s'installa sur une des chaises. Il ne prit même pas le temps de regarder le tableau d'affichage pour savoir quand arrivera son métro, sa tête étant trop préoccupée par autre chose.

Thomas était départagé entre sa culpabilité d'avoir perdu un objet aussi cher pour lui, et sa raison qui lui disait qu'il n'y avait pas de quoi se plaindre, car sa vie était en effet plus simple que beaucoup d'autres personnes.

Ce combat entre sentiment et pensée donnait résultat à des larmes retenues vainement au bord de ses yeux. Il revînt sur l'idée que pleurer pour une bêtise comme celle-ci était idiot, et que beaucoup de personnes tenaient encore debout pour bien plus que ça.

On lui a souvent répété que sa fâcheuse habitude à toujours faire passer les autres avant lui allait se retourner contre lui un jour, et qu'il avait parfaitement le droit de penser en priorité à lui-même, mais Thomas n'y était que rarement parvenu...

Toujours déchiré de l'intérieur durant cet instant, il n'écoutait pas le métro crisser sur les rails, arrivant bientôt.

Soudain, son envie de pleurer se stoppa net, lorsque quelque chose vînt lui effleurer la peau du cou, en s'enroulant autour de celui-ci. Sa fatigue entraîna sa paranoïa à penser durant un instant que l'on tentait de l'étrangler, mais il effaça cette idée en constatant la douceur de ce geste.

Des bruits de pas s'éloignèrent, tandis que les premiers réflexes du blond furent de regarder ce qui venait d'être soigneusement enroulé sur ses épaules. Il remarqua alors avec surprise la couleur rouge vive de la laine qu'il reconnaissait si bien. Il serra alors dans sa main le bout de sa chère petite écharpe, qu'il était plus que ravi de revoir près de lui.

Thomas se ressaisit alors et leva la tête vers le métro qui était entre-temps arrivé au niveau du quai, les portes grandes ouvertes. Il se leva alors d'un bond, avant de se précipiter vers celui-ci. Il rentra de justesse dans un des wagons, sous le tintement bruyant des entrées se refermant.

Le véhicule démarra, tandis que le jeune homme se tenait à une des poignées suspendues au niveau de sa tête. Les évènements s'étant succédés très rapidement depuis ses retrouvailles avec son écharpe, il n'avait même pas pu se demander qui lui avait ramené celle-ci. Il scruta autour de lui, où il ne vu vaguement que deux ou trois inconnus aussi fatigués de leur journée que lui.

C'est alors que Thomas remarqua soudain un visage familier. Il s'agissait du jeune homme dont il connaissait désormais si bien le visage, mais auquel il n'avait jamais eu l'occasion de parler. Le blond se rapprocha, avec une légère hésitation. Lui qui était d'habitude si sociable, il se sentait un peu plus timide avec lui. Comment pouvait-il aborder quelqu'un qu'il se contentait de regarder de loin depuis plus d'une semaine ? Il se souvînt juste qu'il s'appelait Ayato, comme il l'avait entendu une fois.

L'homme avait la tête légèrement penchée en avant, ses longs cheveux couvrants son visage. En s'approchant un peu plus, Thomas constata même qu'il avait les yeux fermés. Celui-ci ne semblait pas avoir dormi depuis un moment...

Il s'apprêtait à s'asseoir à son tour, lorsque Ayato commença à tomber lentement vers sa gauche. Ne voulant pas que celui-ci se fasse mal, Thomas s'élança pour le rattraper. Voyant qu'il dormait toujours, et ne voulant pas déranger son sommeil, il prit l'initiative de le relever doucement, et s'asseoir au siège juste à côté du sien.

N'ayant pas trouvé d'autre endroit où poser la tête de l'homme aux cheveux bleus qu'il soutenait encore, il déposa celle-ci sur sa propre épaule, se disant que de toutes manières, le blond ne descendra pas du métro avant lui.

(-Ayato-)

Ayato entrouvrit ses paupières, ébloui par la lumière forte à l'intérieur du wagon. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre qu'il s'était endormi sans le vouloir ici-même, mais il prit un moment à réaliser ce qu'il se passait autour de lui.

Lorsque ses sens se mirent enfin en éveil, il commença à prendre conscience de l'étrange chaleur humaine qui émanait de la chose sur laquelle sa tête s'appuyait. Ce n'est que peu de temps après qu'il entendit vaguement l'appel de son nom, d'une voix qui lui était inconnue.

Ayato se releva, comprenant qu'il dormait bel et bien sur l'épaule de quelqu'un, qui était certainement la même personne qui l'appelait. En lançant un coup d'oeil vers la tête de l'inconnu, il reconnu avec surprise le visage de ce jeune homme qu'il avait tant croisé, sans jamais lui avoir adressé la parole.

Les deux se regardèrent un moment, sans rien se dire, jusqu'à ce que le blond vienne à briser le silence avant que celui-ci ne devienne malaisant. Ayato put profiter pour la première fois du son de la voix de celui-ci, chose qui fit diminuer légèrement sa fatigue sans qu'il ne s'en rende compte.

Thomas : Je...Je vous ai réveillé, car je sais que vous descendez dans deux arrêts...

Le Kamisato ne répondit pas tout de suite, ne réalisant toujours pas la situation, avant de se souvenir de ce qu'il se passait, pour répondre avec quelques hésitations.

Ayato : Merci...Oui, merci beaucoup...Et...Désolé, je ne voulais pas vous déranger à dormir sur votre épaule, c'est...

Il rougit d'embarras, se maudissant d'en arriver à ce genre de situation par fatigue, jusqu'à ce qu'il reçu juste un petit sourire, qui changea simplement de sujet, pour en arriver à des mots que tout deux attendaient de s'échanger depuis plusieurs jours déjà.

Thomas : Ne vous en faîtes pas, c'est normal ! Au fait, je m'appelle Thomas, juste Thomas ! Et vous, c'est Ayato, c'est ça ? Je l'ai entendu dans une discussion avec la jeune femme qui vous accompagnait, l'autre jour !

Ayato : Oh ? C'est donc Thomas, votre nom...Vous m'en voyez ravi de le connaître enfin !

Il afficha un petit rictus sur son visage fatigué, soulagé d'apprendre que la personne qu'il n'avait jamais abordé auparavant était comme son intuition le lui avait dicté, aimable, sincère, et des yeux pétillants que lui ne possédait plus depuis bien longtemps.

Voyant que le temps pressait avant qu'ils n'atteignent l'arrêt où descendait Ayato, Thomas s'empressa d'avancer dans la conversation.

Thomas : Dîtes-moi...Est-ce vous qui me l'avez rapportée ?

Il désigna la petite écharpe qui pendait désormais à son cou, que le Kamisato reconnue, en répondant à la question d'un petit hochement de tête en signe d'affirmation. C'est alors qu'il sursauta lorsque le blond lui sauta soudainement dessus pour le prendre dans ses bras, avant de le lâcher directement pour se rattraper.

Thomas : Par...Pardon ! Je me suis permis trop vite...Je voulais juste vous dire...Merci ! Merci beaucoup ! Elle compte énormément pour moi, alors...Je me suis senti très mal lorsque j'ai vu que je l'avais perdue...

Il s'interrompit en regardant son auditeur, aux yeux cernés bien visible sur son teint pâle, et un regard presque vide et dénué de joie. Thomas eut presque de la peine, et ne tarda pas à regretter ses plaintes qui paraissaient insignifiantes comparées à ce que vivait ce jeune homme.

Thomas : Mais bon...Ce n'est qu'un bout de tissu...Pourquoi devrais-je m'en inquiéter autant...Sinon, tout va bien, à votre travail ? Vous finissez toujours très tard...

Ayato ouvrit la bouche, semblant vouloir répondre à la question, avant de la refermer, pour prononcer d'autres mots à la place de son intention initiale.

Ayato : Oui, tout va bien, ne vous en faîtes pas.

Sentant que le métro freinait, le Kamisato se leva, se raccrochant à une barre pour tenir l'équilibre, avant de poursuivre en lançant un dernier regard au blond.

Ayato : Et je comprends très bien pour votre écharpe, nous avons tous des choses qui nous sont chères, qui font que nous vivons...Certaines peuvent paraître insignifiantes pour quelqu'un, mais extraordinaires pour d'autres...

Le véhicule s'arrêta, s'apprêtant à ouvrir ses portes. Thomas approuva ses paroles d'un acquiescement, avant de lui sourire chaleureusement pour le saluer.

Thomas : J'espère que nous aurions un moment un peu plus long pour discuter, un de ces jours ! C'était un plaisir de vous parler enfin, Ayato ! Et surtout, prenez soin de vous ! Vous devriez vous reposer plus ! Je ne sais pas si nous nous reverrons si vite, mais si c'est le cas...À demain !

Ayato passa les portes, après avoir salué le blond d'un simple signe de main. Sur le quai, il regarda le métro s'éloigner, songeant au fait que lui répondre également "À demain" serait peut-être lui mentir...

Mais après tout, Ayato vivait dans un monde de pur mensonge, il en avait la triste habitude. Mais à celui qu'il considérait comme un ange, le prénommé Thomas, il s'en était bien voulu de ne pas dire la vérité à quelqu'un de si honnête.

"Tout va bien", à combien de personnes l'avait-il sortie, cette expression là ? Mais la question qu'il se posait, était depuis combien d'années déjà celle-ci était devenue un mensonge dans sa vie ?

Chaque jour était un combat pour lui. Un combat où il se demandait toujours quand allait-il abandonner pour de bon. Après tout, s'il n'avait pas fait la rencontre de Thomas, serait-il encore dans cette station de métro à l'heure qu'il est ?

Il se demandait sincèrement combien de temps cette nouvelle personne qui était entrée dans sa vie allait le retenir de s'en aller une bonne fois pour toutes...Quelques jours encore s'il avait de la chance, sauf si la goutte de trop viendra faire déborder le vase....

***

(-Ayato-)

La sueur au front, les yeux écarquillés, et le cœur semblant lâcher soudainement...

Dans ce bureau empesté de l'odeur de cigarette, et encadré d'énormes vitres rappelant à quel point cet immeuble était haut sur une formidable vue sur la ville en pleine soirée, Ayato senti le monde s'effondrer autour de lui.

Les deux hommes en face de lui en furent une des principale causes, l'un était assis sur la chaise de son bureau, face au Kamisato, l'air grave et indifférent à ses propres paroles qui détruisaient celui-ci.

L'autre se tenait debout derrière lui, regardant le jeune homme aux cheveux bleus de haut, un grand sourire aux lèvres, rajoutant une haine sourde à son désespoir.

Ayato secoua lentement la tête, avant de demander à l'homme en face de lui de répéter, bien qu'il savait qu'il n'hallucinait pas, et que réentendre la même chose n'allait lui faire que plus de mal.

??? : D'après ce que votre collègue ici présent nous a rapporté, vous auriez tenté de falsifier un document venant d'un autre dossier que vous connaissez bien, je suppose. Je vois qu'il s'agissait d'une très mauvaise idée de vous en donner l'accès...

Ayato leva la tête vers son interlocuteur, avec une détresse bien visible dans son regard, laissant néanmoins complètement indifférent l'homme en face de lui.

Il n'avait pas touché à ce document. Il était certain d'être accusé à tort, car il s'agissait bien de la personne debout juste derrière qui en disait long sur ce qu'il s'était passé. Cet homme qui se trouvait dans cette même pièce dans le simple but de rire de son malheur était bien son pire ennemi, celui dont la jalousie envers le Kamisato pour ne pas avoir eut ce nouveau poste à sa place le poussait à le haïr au plus haut point.

Mais Ayato le savait, c'était donc bien pour cette raison qu'il se contentait de l'éviter. Alors pourquoi aller jusqu'à détruire sa vie en l'accusant à tort ? Car il s'agissait d'une guerre de pouvoir constante, où Ayato savait qu'il allait périr un jour.

Sauf que lui ne pouvait pas se permettre de partir. Car l'honneur de sa famille, de ses parents décédés plus particulièrement, était en jeu. Eux qui s'étaient tant battus pour lui offrir cette vie aisée dans ce poste si important, mais était-ce vraiment la vie dont il rêvait ?

L'homme en face de lui reprit la parole, le sortant soudainement de ses pensées, sans pour autant lui faire redresser la tête.

??? : Cet acte commis aurait pu avoir un impact économique monstrueux sur l'entreprise, et vous en êtes bien conscient. J'ajouterais également la mention de vos nombreux travaux incomplets, tout comme ceux non-rendus. Continuer à votre rythme est loin d'être suffisant, je crains que votre présence ici ne soit plus tolérée. Vous avez cinq jours pour vider les affaires de votre bureau. Bonne journée, Monsieur Kamisato.

Ayato resta immobile un moment, ne semblant même plus écouter les pouffements de rire de son collègue hypocrite ou le bruit d'agrafeuse que son supérieur utilisait pour ranger ses documents, démontrant bien à quel point cela lui était égal de mettre au chômage des êtres humains qu'il ne considérait que comme des pions.

Il ne chercha même pas à défendre son innocence, cela ne servirait à rien, et puis, il n'en avait plus la force. Il avait fini de se battre.

Le jeune homme se leva de sa chaise machinalement, pour quitter la pièce sans un mot, en refermant la porte derrière lui. Après avoir quitté l'immeuble, ses jambes l'emmenèrent automatiquement vers le même endroit...

C'est sur ce trajet là qu'il se demandait ce qu'il comptait faire de la suite. Cette vie qu'il menait était celle que ses chers parents avaient choisie pour lui, en partant d'une bonne intention. Ils ne voulaient pas que leur fils endure les problèmes d'un métier trop instable, mais ceux-ci furent décédés avant même qu'ils ne remarquent le cauchemar que ce quotidien qu'ils considéraient comme simple était.

Mais Ayato voulait les rendre fiers. C'est pour cette raison qu'il a continué cette voie malgré tout. Et aujourd'hui, il venait de perdre ce qu'il avait accompli. Ce que sa mère et son père avaient accompli.

Arrivé devant la station de métro, le trajet jusqu'au quai ne changea pas. Ce n'est que parvenu à celui-ci qu'il observa la scène en détail. Il n'y avait cette fois-ci personne, le tableau d'affichage illuminait toujours autant que durant la journée, et cela valait de même pour le distributeur calé entre deux rangées de chaises.

Ce n'est que lorsque son regard se posa sur la fosse tapissée par les rails qu'une idée traversa l'esprit d'Ayato...Lui qui n'arrivait pas à trouver de suite à sa vie, après avoir perdu son travail et détruit l'honneur familial, fallait-il vraiment, qu'il y ait une suite ?

Comme hypnotisé par la voie ferrée, il s'approcha lentement du bord, jusqu'à dépasser la ligne jaune tracée au sol par sécurité. D'après ce qu'il avait entendu, nombreux étaient ceux qui avaient fait cela comme une sorte de libération, alors, si les solutions lui manquaient, pourquoi pas ?

Il ne lui fallait qu'un seul pas, juste au bon moment, et tout serait enfin terminé...Ses parents avaient enduré un combat pour qu'il mène la vie qu'ils lui avaient choisie jusqu'au bout. Si sa vie s'arrêtait donc là, on pourrait donc dire que leur objectif serait atteint.

Ayato lança un regard au tableau d'affichage. Il ne restait que deux minutes avant que le métro n'arrive. Il ferma les yeux, et prit une grande inspiration. Sa dernière pensée fut que s'il devait bien aller quelque part après cela, ce serait en enfer...

...Pourtant, à ce moment même, c'est un ange qui lui adressa la parole.

??? : Ayato ?

Surpris, il rouvrit les yeux, ébloui par la lumière, avant de se retourner vivement vers la source de la voix qu'il connaissait désormais si bien. Deux mètres à peine derrière lui, un jeune homme à la chevelure blonde le regardait.

Ayato observa le nouveau venu, qui le fixait de ses yeux verts, dans un regard à la fois mélangé à une incompréhension et de l'inquiétude. Le Kamisato tenta de dire quelque chose, mais ce n'est que son nom qu'il réussit à articuler.

Ayato : Thomas...

Un crissement se fit entendre au loin, venant du tunnel sombre. Ayato sourit, comme rassuré que ce moment arrive enfin, mais à la fois culpabilisant de devoir infligé une telle vue à Thomas, qui lui s'inquiétait de plus en plus.

Thomas : Ne...Ne restez pas là, c'est dangereux !

La lumière des phares se fit apercevoir de plus en plus, alertant cette fois-ci le blond du réel danger qui survenait.

Thomas : Vous ne comptez quand même pas...?!!

Un dernier sourire, décoré par les larmes, vers une des personnes qui lui avait prouvé que le monde entier n'était pas mauvais, et Ayato se laissa aller.

Tout se passa en une fraction de seconde. La lumière aveuglante de l'énorme véhicule, le bruit des rails qui crissaient sous celui-ci, un dernier souvenir de ses parents qu'il avait certainement déçus, l'appel de son nom...

Et puis plus rien.

***

(-???-)

Les paupières légèrement entrouvertes, il laissait lentement passer la douce lumière ambiante de la pièce. Il s'empressa d'habituer ses yeux à celle-ci, trop curieux de répondre à la question première qui lui était venue en tête après son réveil : "Où suis-je ?".

Le jeune homme se redressa enfin, réalisant qu'il avait dormi sur un canapé, assez confortable à vrai dire. Les souvenirs de la veille lui revinrent très rapidement en tête, mais il n'y prêta même pas attention tout de suite.

Ayato se contentait de scruter la pièce dans laquelle il se trouvait. Celle-ci n'était pas fort grande, mais chaleureuse. Chaque meuble, et chaque objet étaient soigneusement disposé et rangé. Pas une seule trace de poussière ne traînait, et à peine en voyait-on dans les filets de la lumière du soleil qui filtraient à travers les rideaux fermés.

Il sursauta en voyant que quelqu'un venait d'arriver dans le petit salon. En voyant le visage souriant de la seule personne qu'il souhaitait voir jusqu'à maintenant, dans cet endroit si agréable, il ne contrôla même pas ses paroles.

Ayato : Vous m'avez emmené au paradis ?

Thomas : Euh...Non, c'est...Mon appartement...

Ayato : Les anges vivent donc dans des appartements ?

Thomas : Pardon ?

Ayato : Oubliez ce que je viens de dire...

Thomas resta muet quelques secondes, essayant de comprendre quelque chose de la conversation qu'ils venaient de tenir, avant de sourire chaleureusement à son invité pour changer de sujet.

Thomas : En tout cas, j'espère que vous avez bien dormi ! Ce n'est pas très grand, ici, ni du grand luxe, mais j'espère que vous avez pu vous reposer un peu ! J'ai préparé un petit-déjeuner, je ne sais pas si sera à votre goût, mais espérons ! Vous venez manger ?

Il désigna la petite table dans un coin de la pièce, où étaient déjà installés des petites assiettes et bols de nourriture. Ayato se leva alors pour se diriger vers celle-ci, n'en croyant pas ses yeux. Il regarda alors Thomas, qui lui proposa de s'installer. Il s'assit donc sur une chaise, en face de lui.

L'homme aux cheveux bleus regarda ébahi toute la table ornée de bonnes choses à manger. Le blond, ayant déjà entamé une petite assiette, remarqua son comportement étrange.

Thomas : Ça...Ça ne vous convient pas ? Je peux vous faire autre chose si vous voulez !

Ayato : Si ! Justement...C'est juste que ça faisait longtemps que je n'avais pas mangé un repas d'un aussi bon niveau...Particulièrement le matin, où je ne mange même pas...C'est vous qui avez fait tout ça ?

Thomas : Oui ! J'ai tout cuisiné moi-même ! Sauf le jus d'orange, je l'ai acheté en bouteille déjà prêt.

Ayato : Comment est-ce possible d'incarner autant la perfection ?

Thomas : Haha ! N'exagérez pas, je suis loin d'être parfait, vous savez ?

Ayato : Vous êtes célibataire ? Ne me dîtes pas que c'est le cas.

Thomas : C'est que vous changez vite de sujet...Si, je le suis, pourquoi ?

Ayato regarda un moment Thomas, les yeux écarquillés qui firent presque peur à celui-ci. Comment un jeune homme aussi gentil, sincère, serviable, qui fait le ménage à la perfection et qui cuisine merveilleusement bien n'a-t'il attiré l'oeil de personne ?

Ayato : Les personnes autour de vous sont vraiment aveugles...

Le blondinet ria nerveusement à cette remarque, mais flatté de tout ces compliments pour la plupart indirects mais honnêtes.

Thomas : Je n'ai pas eu l'occasion de vous le demander si tôt mais...Je propose que l'on se tutoie, ce serait peut-être plus simple, non ?

Ayato, concentré sur la petite assiette sous son nez qui dégageait une odeur exquise, leva le tête pour donner son accord simplement en acquiesçant. Le repas se termina vite, où les discussions passaient d'un sujet à l'autre sans prise de tête.

Une fois les assiettes vides, Thomas débarrassa, aidé par Ayato qui souhaitait se rendre utile après un accueil comme celui-ci. Ils finirent ensuite par s'installer dans le petit canapé dans lequel le Kamisato avait passé la nuit.

Un moment de silence s'installa, jusqu'à ce que Thomas voulu prendre la parole, un soudain air grave affiché sur le visage. Ayato attendit, jusqu'à ce qu'il prenne enfin la parole d'un ton désolé.

Thomas : Je...Je sais que nous avons évité le sujet jusqu'à maintenant, mais...

Il marqua un temps de pause, où Ayato, ayant très bien comprit où il voulait en venir, reprit.

Ayato : Vous voulez parler de hier soir ?

Il reçu un petit hochement de tête en réponse. Il baissa les yeux avant de continuer.

Ayato : Je n'ai pas beaucoup de détails...Mais je me suis vaguement senti tiré en arrière à ce moment là...Je pense avoir perdu connaissance juste après, et ensuite, tu t'es occupé de me ramener chez toi...J'ai bon ?

Un faible "oui" lui servit de réponse. Après tout, Ayato ne voulait pas connaître tout les détails de son sauvetage. Tout ce qui lui importait, c'est que Thomas lui avait sauvé la vie d'un acte égoïste, et ça, il ne se le pardonnerait jamais.

Ayato : Je suis désolé, je...

Thomas : Pourquoi tu t'excuses ?

Il fut coupé d'un ton sec qui le surprit. Jamais il n'avait entendu une telle autorité venant de sa part.

Thomas : Tu m'avais l'air au bout du rouleau à chaque fois que je te voyais. Je me disais que je ne pouvais pas te laisser continuer ainsi. Mais que pouvais-je faire ? Tu n'étais qu'un inconnu que je regardais de loin, et toi, tu ne me connaissais même pas...Jusqu'au jour où je t'ai aidé à ouvrir ta canette de café...

Ayato se rappela alors de cette fameuse canette qui avait tout changé, qui était le fruit de leur interaction muette, mais chargée en nouveautés. Thomas reprit alors la parole sur une voix un peu plus faible.

Thomas : Je ne connais rien de ta vie, mais je voyais très bien que rien n'allait...Alors tu n'as pas à t'excuser d'avoir subi tout ça. Il y a toujours une solution...

Il se retourna vers le jeune homme aux cheveux bleus, avant de lui sourire chaleureusement, comme il en avait l'habitude, mais avec une once de tristesse envers lui dans le regard.

Thomas : Alors vas-y, raconte-moi tout.

Ayato prit une grande inspiration, et vida son sac. Il ne manqua aucun détail, que ce soit de la jalousie de son collègue qui l'a fait virer, de ses parents décédés l'ayant poussé à une vie comme celle-ci, jusqu'au moment en face de la voie ferrée.

Thomas écouta attentivement jusqu'au bout, sans l'interrompre, avant de hocher la tête.

Thomas : Je vois...Prends-le en compte si tu veux, mais...Veux-tu que je te donne mon avis sur tout ça ?

Ayato acquiesça, prêt à écouter ce qu'on avait à lui dire.

Thomas : Je pense que tu ne dois pas t'en vouloir de ne pas avoir suivi complètement la vie choisie par tes parents. Comme tu me l'as dit, ils ont fait ça pour ton bonheur, et ils n'avaient aucune idée de ce que tout cela impliquait. Alors je pense que s'ils avaient apprit ce que tu as enduré, ils t'auraient certainement dit d'arrêter.

Le Kamisato réalisa alors qu'il n'avait pas vu la situation de ce point de vue là.

Thomas : Alors, même si tu t'es fait viré par injustice, je pense que cela peut être une bonne chose, une occasion de partir sur un nouveau départ !

Ayato resta malgré tout assez sombre à ces paroles qu'il n'arrivait pas à prendre aussi positivement.

Ayato : Je ne sais même plus où je vais. J'ai tout sacrifié pour mon travail. Je n'ai plus de passions, plus d'objectif précis...Plus rien.

Thomas : Tu te souviens du soir, où tu m'as ramené mon écharpe ? Tu m'as dit que ce sont les choses auxquelles ont tient qui nous font vivre ! Tu n'as vraiment plus rien auquel tu tiens ? Même si tu n'as pas de grand rêve, nous pouvons partir de quelque chose d'assez petit, le temps que tu retrouves goût à la vie !

L'homme aux cheveux bleus réfléchit un instant. Il y avait-il quelque chose auquel il tenait, actuellement ? Soudain, la réponse lui vînt automatiquement dans sa tête.

Ayato : Thomas.

Thomas : Oui ?

Ayato : Non, toi. Je te choisis comme raison de vivre.

Thomas : Pardon ?

Ayato : Si je n'avais jamais fait ta rencontre...J'aurais tenté de sauter sur les rails depuis longtemps...Tes actions envers moi étaient très simples, mais ces petits rien m'ont encouragé à avancer. Comme on le dit si bien, les autres ne nous aiment pas pour ce que l'on fait, mais pour ce que l'on est. Et puis, comment pourrais-je continuer ma vie si tu ne me l'avais pas sauvée ?

Thomas resta ébahi un instant, à la fois étonné et ému de telles paroles. On lui avait rarement parlé comle cela avant. Il lui sourit alors avant d'approuver son idée.

Thomas : Très bien...Je ne pensais vraiment pas avoir tant d'importance à tes yeux, et je ne pensais pas que tu me choisirais comme raison de vivre, mais...Je ferais de mon mieux pour te redonner goût à la vie ! Tu peux compter sur moi, c'est promis !

Ayato lui rendit son petit sourire, avant de le remercier calmement.

Thomas : Très bien ! Tu as quelque chose, ou plutôt quelqu'un à qui tu tiens, alors passons à ton nouveau mode de vie ! Pour ton travail...Je sais ! Il y a plein de postes disponibles, où je suis actuellement ! Avec un CV comme le tien, ils te proposeront sûrement de bonnes choses ! Je ne te garantis pas que tu aies un aussi bon salaire qu'avant, mais ça te permettra de gagner quelque chose !

Ayato : Pourquoi pas...Oui, je pourrais tenter ma chance ! Mais ce ne sera jamais suffisant pour payer mon grand appartement...De toutes manières, il ne me convenait pas, je comptais déménager. Une collocation pourrait être plus simple...

Thomas hésita un instant à poser la question, mais finit par lui faire la proposition.

Thomas : Si...Tu aimes bien l'endroit...Il y a toujours une chambre à l'étage...Je...

Ayato : C'est d'accord. Il y a un supermarché, prés d'ici ? Je vais acheter les cartons pour tout embarquer.

Il se leva alors soudainement, suivi du regard par Thomas, qui l'observait déjà mettre ses chaussures

Thomas : Attends ! Déjà ?! Tu devrais te reposer, aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé...

Ayato : Je me reposerais, mais uniquement lorsque j'aurais entamé ma nouvelle vie !

Ayato referma la porte d'entrée derrière lui, avant de descendre les marches de l'immeuble, suivi par Thomas, qui avait décidé de l'accompagner en dernière minute.

Jamais le Kamisato n'avait songé à recommencer sa vie. Mais étrangement, il ne regrettait en aucun cas de l'abandonner, après tout, si ce nouveau départ lui permettrait de voir ce qu'un être humain devrait vivre au quotidien, et de passer du temps avec une des nouvelles personnes qu'il considérait comme une de ses plus chères au monde, il n'y voyait pas de problèmes.

Malgré les obstacles qui seront présents malgré tout sur ce nouveau chemin, Ayato savait qu'il y aurait toujours quelqu'un pour l'attendre sur le quai...

-FIN-

Deidachat

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