Salut !

Ceci est l'un des cinq premiers One-Shots que j'ai inventés avant la création du recueil.

En l'écrivant, j'ai appris que Kayano était en fait le nom de famille et Kaede, le prénom.

Anime : Assassination Classroom

Rappel :
Le récit est à la troisième personne du singulier : Elle/Il/On/Iel
La Reader est une femme
(T/P) : Ton prénom
(C/C) : Couleur de cheveux
(C/Y) : Couleur des yeux

Musique : Nightcore - Yume to Hazakura

Artiste de l'imag en media : Éditions Kana

Bonne lecture !

*

Danse florale

- Qu'est-ce qu'on fout là, déjà ? grommela Terasaka, ennuyé et les bras croisés.

Toute la classe E se trouvait patiemment -ou impatiemment pour certains- debout, devant un kioske japonais coloré de rose, de blanc et de rouge. Il était entouré de rubans et de fleurs de toutes les couleurs qui cachaient les moindres interstices.
Un rideau écarlate empêchait d'en voir l'intérieur par devant. Deux cerisiers empotés spécialement apportés pour la décoration du lieu, l'encadraient en laissant échapper leurs pétales rosés de leurs branches. Ceux-ci allaient tournoyer dans les cieux avant d'atterrir sur le sol.

Mais les élèves du collège Kunugigaoka n'étaient pas seuls : d'autres curieux ou touristes s'étaient rapprochés afin de voir ce fameux spectacle de "danse florale". Bientôt, les adolescents se retrouvèrent encercler par la foule.

Il y avait un matsuri en ville et Koro-sensei déguisé en être humain ainsi que ses clones, passaient de stands en stands pour vendre de la nourriture avant le début de la séance. Étant en fin de mois, il avait besoin d'argent.

Les stands de tir et de pêche aux poissons rouges avaient été raflés par la classe peu d'instants auparavant. À Mach 20, le poulpe avait rangé tous les prix gagnés -injustement d'un certain point de vue- chez ses élèves.

Or, si les apprentis assassins se trouvaient en ce moment même, ici à attendre, c'était pour une bonne raison.

- On est ici pour voir (T/P)-chan danser ! s'exclama joyeusement Kayano, toute excitée par cette opportunité.

- Ça va être chiant, soupira Terasaka. Elle sait pas mettre un pied devant l'autre sans se casser la gueule.

- Ah ? Moi, je trouve ça plutôt intéressant, répondit Karma. Elle ne nous en avait jamais parlé, après tout.

Il avait un petit sourire en coin, signe que lui aussi, ne s'attendait pas à grand-chose.

(T/P) était connue pour être très maladroite dans ses mouvements et ses paroles. Ayant bousculé le fils Asano -sans le faire exprès mais assez pour le faire tomber-, elle avait atterri en classe E dès la rentrée, avant l'arrivée de Koro-sensei.
Et ce, malgré ses notes assez bonnes pour aller en classe C.

Elle avait extrêmement de mal à s'adresser à un groupe de personne et stressait quand elle parlait et qu'elle était écoutée, lorsque leurs professeurs lui posaient une question...

Alors sur scène...

Pourtant, elle n'était pas timide et allait volontiers vers les autres en faisant souvent le premier pas. Peut-être un manque de confiance qu'elle chercherait à combler avec une personne qui en serait capable ?

Cela s'était tout de même légèrement amélioré au fil de l'année, grâce à Koro-sensei.

- Peut-être que ce ne sera pas aussi catastrophique que tu ne le penses ? supposa innocemment Nagisa.

Karma l'observa un moment avant de se remettre à sourire, se souvenant d'un détail.

- On verra ça. Je vois que tu ne tiens pas en place. Tu veux tant que ça voir notre tombe-tout sur scène ?

Le rouge vit le bleu s'embraser.
Quand il s'agissait de (T/P)-chan, il se mettait presque dans tous ses états. Karma voulait donc observer sa réaction quand il la verrait sur le devant de ce kioske hermétique.

En effet, en entrant dans la salle des professeurs pour voler un gâteau au poulpe, il avait aperçu un beau kimono plié et trônant sur une chaise, au nom de la jeune fille. Certainement confectionné par les propres tentacules de Koro-sensei.

Plus tard, (T/P) l'emportait chez elle assez anxieuse, un tract promouvant le matsuri ainsi que sa danse. Elle l'avait d'ailleurs annoncée de vive voix à ses camarades en leur priant de venir.

C'était forcément sa tenue de scène. À quoi servirait-il, sinon ?

Les personnes autour d'eux bourdonnaient telles des abeilles.
Koro-sensei s'aperçut qu'il ne pouvait rejoindre ses élèves aussi, resta-t-il en retrait en les surveillant de loin.

Et doucement le rideau se leva, laissant apercevoir un bout de tissu fin.
La scène fut révélée. Une jeune fille se tenait au milieu du kiosque, les mains jointes tenant un long ruban de gymnastique couleur lavande. Son habit était aussi rouge que les cerises et des motifs de fleurs de Sakura le parsemaient.
Sa tête baissée laissait admirer ses cheveux (C/C) relevés en chignon, où reposait un joli peigne vermeil orné d'une fleur blanche.

Relevant lentement son visage, celui-ci fut éclairé par des lampions accrochés çà et là dans les cerisiers. Si discrètement que l'on ne les remarqua qu'à l'instant où ils furent allumés.
Un merveilleux sourire étirait les lèvres de l'apparition. Ses yeux (C/Y) brillaient d'un enthousiasme grandissant.

Tout ce qu'elle voulait, c'était danser.

En pratiquant sa passion, une nouvelle ardeur, une autre forme de confiance la submergeait.
Repérant ses amis, elle leur adressa un discret salut d'un mouvement de tête.

(T/P) n'était pas une belle nymphe de conte de fées. Sans être laide et désagréable à regarder pour autant, elle possédait les petites imperfections si significatives de la puberté, ainsi que celle de Kayano qui en faisait un vrai complexe.
Mais à cet instant, chacun la trouvait si ravissante que l'on ne pouvait imaginer plus parfait dans le monde que l'enfant au kimono.

- Trop mignonne ! souffla Okuda émerveillée alors que des murmures se faisaient entendre parmi l'assemblée.

- Mouais... approuva Terasaka de mauvaise foi.

Il ne voulait pas admettre que son vêtement lui allait « vachement bien », comme il le pensait.
Quant à Nagisa, il ne pouvait détacher son regard de la jeune fille habillée de rouge. Il était si surpris qu'il en restait bouche bée. On le prendrait presque pour un poisson rouge céleste.
De légères rougeurs apparaissaient sur ses joues et son cœur commençait à s'emballer.

- Alors Nagisa ? On est impressionné ? ne put s'empêcher de taquiner Karma.

Le bleu rougit brutalement en sursautant. Il ferma brusquement sa bouche, retrouvant ses esprits. Gêné et regardant Karma, il bredouilla une réponse... incompréhensible bien évidemment.
Le piment se moqua de lui, lui faisant encore plus perdre ses moyens.

Tout à coup, une musique s'entreprit. Lente, mais chaleureuse et délicate.

Presque immédiatement, ce fut comme si chaque personne présente avait perdu l'usage de la parole.
Un silence d'or planait sur le public, uniquement brisé par les notes d'argent mélodieuses qui semblaient éclore des cerisiers fleuris.
Un léger bruissement d'étoffe s'y immisça.

L'adolescente interprétait sa danse.

D'une gracieuseté majestueuse, elle évoluait sur la scène qui dorénavant, lui appartenait.
Tous étaient hypnotisés, charmés par cette créature qui se déplaçait telle un ange sur un nuage, formant des arabesques de son ruban.

Karma l'observait, abasourdi que la jeune fille réputée pour trébucher à chaque pas ne fasse aucune erreur dans sa chorégraphie.
Terasaka se taisait religieusement, forcé d'avouer que sa camarade faisait même plus que se débrouiller.
Mais c'était Nagisa qui paraissait le plus absorbé par l'élégance et la beauté dont faisait preuve son amie.

Quand la musique se fit plus forte, plus auguste encore, une nuée de pétales s'abattit sur le kiosque en virevoltant au gré du vent et de la mélodie.

D'où cela pouvait-il bien provenir ?
Nul ne le savait et nul ne s'en préoccupait.

Cela venait du ciel, tout simplement. Afin d'encourager son ambassadrice angélique.

Des lumières tamisées furent projetées sur celle-ci, l'entourant d'un halo de douceur et de réconfort.
Un sentiment de bien-être s'émanait de cette fée des fleurs descendue du ciel, touchant les cœurs des spectateurs dont un en particulier qui ne cessait de la regarder avec admiration.

Nagisa ne voyait plus qu'elle et seulement elle. Le monde autour d'eux avait disparu pour ne devenir qu'une bulle savoureuse, entourée d'eaux parfumées s'écoulant en cascade au rythme de ses sentiments.
Il ne distinguait que le kiosque renfermant sa belle et les fleurs se dispersant en ruisseaux de couleurs.

Utilisant son ruban, la danseuse se mit à jouer avec ses petits arcs-en-ciel de pluie roses et suaves. Elle s'amusait à les mener où bon lui semblait. Des étoiles de fleurs furent ainsi formées, ainsi qu'une lune odorante avant qu'elles n'éclatent en feux d'artifices floraux.
Les pétales tournaient autour de leur virtuose révérée, suivant ses désirs et ses ordres.

L'on se saurait dire ce que ressentait le petit bleu face à cette réalité prodigieusement onirique.
Gaieté, amour, mélancolie, volupté ?
Tout se mélangeait, s'envolait, s'entremêlait mais ne faisait précisément qu'une chose.
Battre son cœur au rythme de la musique qui se faisait de plus en plus solennelle. Le respect venait se mêler à ces sentiments noués, colorant ses joues d'un framboise éclatant.

Des étoiles brillaient dans ses pupilles toujours posées sur son songe d'amour.
Il voulait la revoir dans ses rêves nocturnes, uniquement dans ses rêves crépusculaires.

Il ne voulait pas qu'elle vole vers d'autres chimères que les siennes.

Elle croisa son regard brûlant, lui souriant d'un ravissement saisissant. Nagisa sentait son cœur s'affoler, désirant ardemment sortir de sa poitrine afin de lui crier, de lui faire comprendre cette agréable brûlure en son être.

Se souriant mutuellement, il ne pouvait penser à autre chose qu'à une phrase faite impulsivement, animée par un incendie incandescent qui le consumait intérieurement. Elle fut comprimée par sa tête, mais murmurée par ses iris éclairées par une intense lumière naissant de la flèche de Cupidon.
La jeune fille ne fit qu'y répondre silencieusement, d'un coup d'œil embrasé d'une passion dévorante.

Hélas, quand les notes enchanteresses se firent plus paisibles jusqu'à ne devenir que des chuchotements harmonieux, leur monde vola sereinement en éclat sans brutalité ni violence.
Ils retrouvaient pieds sur terre, descendant de la voûte céleste fluviatile que s'étaient créé leurs cœurs accordés.
Ils ne furent pas les seuls à reprendre conscience de leur existence sur une terre ferme : l'assemblée étant partie en voyage dans leurs propres mers d'esprits et tourbillons de souvenirs.

Émus, euphoriques et si impassibles à la fois, les élèves de la classe E ainsi que les autres personnes présentes, trop ensorcelés ne purent se mouvoir.
La nuit était belle et ce fut sous une pleine lune et une couverture d'étoiles où un dernier pétale se dirigea, que les premiers applaudissements fusèrent de l'attroupement, suivis par des dizaines d'autres et les sifflements des jeunes assassins revigorés par une bonne humeur presque fictive.

Gagnée par la reconnaissance produite par ses camarades de classe, elle leur offrit un grand sourire et s'inclina, saluant le public avant que le rideau ne tombe et la dissimule.

Nagisa gardait les yeux rivés sur le lourd tissu qui lui avait enlevé l'élue de son cœur. Celui-ci actuellement en train de fondre sous son brasier d'amour.

Ce fut Karma qui le sortit de sa transe afin de personnellement féliciter (T/P) de sa prestation qui avait été plus qu'un succès.
Toujours en se moquant de son ami, il le conduisit derrière le kiosque pour rejoindre leur classe déjà sur les lieux alors que tout le monde allait s'occuper ailleurs vers des stands.

*

- C'était magnifique ! s'écria Kayano, les larmes aux yeux et se jetant au cou de son amie qui s'était rhabillée avec ses habits de tous les jours.

- M-Merci Kaede-chan, bafouilla (T/P), retrouvant instinctivement son espèce de timidité.

- J'avoue que tu m'as surpris, la maladroite. Je te croyais pas capable de faire un pas sans tomber, lâcha Karma.

- Pareil... fit Terasaka à contrecœur.

La jeune danseuse ainsi que les autres écarquillèrent les yeux de stupeur : impressionner Karma et Ryōma n'était pas donné à tout le monde ! Et les compliments cachés derrière les mesquineries habituelles de la tête rouge lui faisaient ressentir un soulagement extrême de ne pas avoir été ridicule.

- Tu m'apprendras à danser ? Et à manipuler les fleurs ? Dis oui ! demanda ou insista Hinata, la mordue de gymnastique.

- S-Si tu veux... concéda la nouvelle vedette de la classe, intimidée par cette énergie décuplée par son spectacle et tout ce petit monde rassemblé autour d'elle.

Ils continuaient de la complimenter et de narrer à quel point elle avait été formidable.

- À mon avis, tu as plus fait de l'effet à un certain poulpe, ricana Karma, fixant un point derrière elle.

Sans comprendre ce que voulait dire la tomate, (T/P) se retourna.
Effectivement, Koro-sensei était venu à Mach 20 et pleurait à chaudes larmes, le visage tout rose.

- Je suis tellement fier de toi ! Tu as tant grandi ! pleurnicha-t-il, telle une mère estimant son enfant.

(T/P) eut du mal à contenir son rire moqueur et se mordit les joues pour ne pas pouffer.
Ce qui pouvait le vexer.

- Allez ! entendit-on soudainement.

Et Nagisa surgit tout à coup juste devant elle, attirant son attention.
C'était Sugino qui venait de le pousser.

Les deux jeunes gens se retrouvaient maintenant face à face, bien qu'assez éloignés ; encerclés par leurs amis curieux et amusés à la fois. Après tout, qui n'avait jamais remarqué le béguin de Nagisa pour la danseuse ?

Du côté de (T/P), on doutait quelque peu puisqu'elle n'avait jamais mentionné un quelconque crush, petit ami ou même un statut de célibataire. Bégayant et perdant ses moyens devant chaque personne qu'elle côtoyait, ils n'étaient pas plus avancés avec le langage du corps.
Et apparemment, l'heure de vérité avait enfin sonné.

Instantanément, dès que leurs regards se croisèrent, les deux adolescents furent de nouveau transportés en un plongeon de délice dans leur monde aquatique enjôleur.
Ils se noyaient mutuellement dans les yeux de l'un et l'autre sans chercher à remonter à la surface pour reprendre leur souffle.

Personne ne saisissait leurs échanges muets là-haut, au-dessus de l'eau. Mais leurs camarades les laissaient faire, trouvant qu'une certaine magie presque palpable s'était installée entre les deux tourtereaux.

Ils coulaient.
Seuls.
Et ne voulaient en aucun cas être sauvés.

Juste se rapprocher.
Juste se toucher.
Juste être ensemble.

Ce fut Nagisa qui nagea vers elle en avançant d'un pas.
La jeune fille ne bougeait pas, se laissant porter par le courant des battements de son cœur chaque fois qu'un centimètre la séparant de son amour secret dévoilé, se voyait raccourci.

Ils étaient désormais si proches que chacun pouvait entendre la respiration saccadée de l'autre.
Leur descente dans leur mer émouvante ne cessait.
Ils étaient si bien, si soulagés d'enfin se trouver, qu'ils ne désiraient plus revenir dans la réalité. Leurs cœurs synchronisés jouaient une musique effrénée plaisamment douloureuse, les paroles de leur chanson sucrée jaillissant de leurs yeux fascinés par l'autre.

Le bleu tendit alors peu à peu son bras jusqu'à ce que sa main aille délicatement se poser sur la joue de sa danseuse tant rêvée.
Il savait contrôler ses gestes. Pourtant, il avait la doucereuse impression de ne plus faire partie de son corps si lourd à conserver. D'être juste un spectre volant en chutant avec son ange descendue du ciel.

Il était pour elle, elle était pour lui.

Il n'y eut rien de plus doux, de plus ingénue, que leur baiser incroyablement féérique.
Si calmes et tranquilles étaient leurs visages rougis aux yeux clos. Si violents étaient leurs esprits chamboulés par toutes ces sensations nouvelles si enivrantes. Si agressive et pourtant si exquise flamme ravivée par une plaisante étincelle d'allégresse que même l'eau de leurs émotions aidait à faire grandir.

C'était si intense qu'ils en perdaient pieds, touchant enfin le sable fin de leur océan et scellant leur destin à jamais.
Car, jamais il n'y eut autant de promesses éternelles et silencieuses prononcées par la tendresse de leurs lèvres enfin réunies.

Rien de la surface ne leur importait. Ni Karma et Rio les prenant en photo, ni les élèves criant de joie, ni les félicitations des personnes passant par ici, ni Koro-sensei toujours aussi rose et les applaudir, se réjouissant qu'il y ait enfin un couple dans la classe E.

Pris d'un élan de lucidité, Nagisa rouvrit ses yeux et se détacha bien malgré lui, de sa petite amie. Celle-ci le fixait d'un air si adorablement attendrissant, qu'il eut bien du mal à ne pas se jeter sur cette bouche qui laissait passer des soupirs alanguis.
Ils remontaient lentement mais sûrement, à cet éther bruyant qui les accueillerait avec des hurlements de bonheur.

Mais c'était ce que Nagisa voulait.
Montrer à ce monde du dessus que jamais et ce pour l'éternité, il ne la laisserait partir.

Enfin, ils sortirent de leur fantaisie en reprenant leur respiration.
Enfin, Nagisa tout sourire et regardant sa fée des fleurs avec adoration, proclama à son monde réel sa phrase formulée tantôt dans leur danse florale.

- Je t'aime, (T/P)-chan.

*

Merci d'avoir lu !

Honnêtement, lorsque je me suis relue, je vous jure que j'avais complètement oublié certains passages. J'ai même l'impression que ce n'est pas moi qui ai réellement écrit ça : il y a de ces métaphores !

S'il y a des fautes (même minimes), vous pouvez me les signaler !

Voici comment j'ai imaginé la Reader (à l'époque du Paint) :

Prochaine histoire : Hinata Shoyo × Reader

À plus !