Genre : réalisme

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Je me réveille, le visage légèrement chatouillé par les quelques rayons du soleil matinal qui passaient à travers la tenture bleue pâle mal fermée. Nous sommes au début du mois de mai et la température extérieure commence doucement à s'élever. Je me sens à l'aise dans cet environnement : les draps noirs sont soyeux, les murs bleus nuit et gris clair dégagent une ambiance douce et chaleureuse, les coussins sont incroyablement confortables et les....

Attendez...Mais...Ma chambre est verte pomme et grise anthracite, les volets sont opaques et ne laisseraient jamais passer un seul rayon lumineux et de plus, mon lit est tout sauf confortable...Il faut dire qu'en tant qu'étudiante, je n'ai pas énormément de moyens et je me contente amplement du matelas miteux et usé de mon appartement. Je me sens prise d'une violente panique et tente de me rassurer. Je m'assieds sur ce fameux lit et regarde cette pièce qui m'est totalement inconnue lorsque les souvenirs de cette dernière soirée me revinrent.

Les examens approchaient à grands pas, et avec eux, la fameuse période de blocus chérie par le étudiant. Personnellement, cette fameuse passe ne me déplaisait pas autant qu'elle dégoûtait et attristait mes quelques amies. Ces dernières voyaient les examens comme une épreuve insurmontable alors que moi, je voyais plutôt ça comment un moment court et incommode qui annonçait le début de trois longs mois de repos. Bien entendu, il fallait mériter ces illustres moments de paix et étudier était l'une des choses essentielles à la réussite. C'est pourquoi je ne partais pas en virée avec mon groupe d'ami pendant cet épisode crucial de l'année. 

Nous étions en plein milieu du mois de mai, les examens étaient de plus en plus proche et la date fatidique annonçant leurs  débuts n'étaient plus très loin. Je me reposais sur un banc devant l'université d'art et des lettres que je fréquentais depuis maintenant trois ans. Loin de moi l'époque où j'étais jeune et effrayée par ce monde adulte. J'attendais patiemment l'une de mes amies qui ne devait pas tarder à arriver mais, malheureusement, on ne pouvait pas dire que la ponctualité faisait partie de ses grandes qualités. Heureusement pour elle, j'étais d'un calme et d'une patience hors du commun. Je flânais sur mon téléphone, changeant les applications de place pour, la seconde d'après, les replacer à leurs endroits initials. 

Une voix aigüe me parvint alors aux oreilles et je relevai la tête à la recherche d'une grande fille blonde platine. Je la retrouvai sans difficulté et elle m'adressa une signe de la main. Je ne pus m'empêcher de rigoler face à son grand sourire de petite fille et m'empressai de me lever afin de la prendre dans mes bras.

"Hey Cindy ! Tu m'as beaucoup manquée. Comment vas-tu ? m'exclamai-je.

-Hey ma belle ! Tu m'as manquée aussi. Je vais magnifiquement bien et toi ? 

-Ca va, ça va...répondis-je avec une petit moue."

La conversation continua sur des formules de politesse usuelles. Cindy dériva ensuite sur des sujets plus conventionnels tels que la politique et l'actualité. Faisant partie de la fac de journalisme, elle ne pouvait s'empêcher de partager les dernières exclusivités. Je n'écoutai pas tellement ses propos redondants et hochai la tête de temps en temps pour témoigner de mon attention. C'est alors qu'elle m'interpella :

"Je sais que tu ne veux pas faire la fête et tout ça à la fin de l'année mais il y a une soirée qui a vraiment l'air trop ...

-Non Cindy, j'ai été claire...Je sors, je m'amuse pendant l'année mais après je...

-Oui je sais, tu te concentres sur tes études. Mais là, on parle de LA fête du siècle et puis, vu que tu as déjà bien bossé, rien ne t'empêche de te détendre."

J'hésitais...D'un côté, elle n'avait absolument pas tord. Mais de l'autre, je m'étais fait une promesse que je me devais de tenir.

Malheureusement, je ne résistai pas face à son air accablé et cédai. Après tout, je pouvais me détendre moi aussi non ?

Deux jours plus tard, je me retrouvai en bas de mon appartement à attendre mes amies afin de me rendre au NightGo Club. Elles arrivèrent, avec leur demi-heure de retard habituelle et nous nous rendions à cette fameuse soirée. L'ambiance était euphorique et festive. Nous étions toutes très agitées. Cindy n'avait peut-être pas tord finalement : cette fête allait me faire du bien.

Il était vingt-trois heure trente et la fête avait débutée il y avait peu. Des jeunes gens fortement alcoolisés décuvaient dans la ruelle adjacente et d'autres fumaient dans l'ombre d'un petit porche isolé. Nous rentrâmes dans la salle. Les filles prirent une table et je commandai les boissons, comme à notre habitude. 

Les souvenirs restants sont un peu flous mais je me revoyais boire des verres et des verres sans ne jamais m'arrêter et me déhancher avec énergie sur la piste de danse. J'avais une bonne réputation à l'école mais j'étais aussi une grande "fêtarde" comme on dit de nos jours et n'hésitais jamais à me laisser aller.

Un petit ronflement me parvient et me tire des mes pensées. Il est léger mais pourtant perceptible. Je tourne la tête vers l'autre côté du lit et y découvre un jeune homme adorable. Ses cheveux châtains sont désordonnés et cachent son visage. Il est torse nu et je contemple son torse musclé et légèrement bronzé.

Prise de panique, je regarde mon corps et remarque avec soulagement que j'ai toujours mes vêtements : j'en déduit donc que nous n'avons fait que dormir, enfin, je l'espère du moins. Je me lève lentement en essayant de ne pas faire craquer les lattes de bois et pose mes pieds nus un à un sur le parquet de bois frais. Je frissonne et me dirige vers la pièce d'à côté qui me paraît être le salon. Je visite le petit appartement et observe avec fascination les pièces propres et rangées. Je m'insulte mentalement et me dis que mon appartement mériterait bien un petit coup de peinture et un bon coup d'aspirateur. Je discerne du coin de l'oeil mon sac, mon jeans et mes talons sur la petite table basse en chêne disposée au centre du salon, devant un grand écran plat. J'enfile mon pantalon et plie le short que je portais comme pyjama : il appartenait sûrement à ce fameux garçon. 

Je commence à avoir fâcheusement mal à la tête. En tant normal, j'assume assez bien mes sorties et supporte les fameuses migraines des lendemains de soirée. J'ai vraiment dû boire des tonnes pour ne plus me souvenir de la fin de cette soirée assez agitée. Je fouille dans mon sac à la recherche d'un médicament lorsque je tombe sur mon téléphone. J'avais beaucoup trop de messages et d'appels en absence ; je préférerai y répondre quand je serai sortie de cette appartement de malheur. 

Cela ne m'était quand même jamais arriver...Se réveiller chez un inconnu...Quel cliché ! Je sortais depuis que j'y étais légalement autorisée ; ça faisait cinq ans que je fréquentais des petits bars et des clubs plus distingués et je n'avais jamais eu une si grande perte de mémoire. Quelques détails m'avaient parfois échappé, mais je me souvenais globalement de toutes mes actions. A croire que quelqu'un avait versé une substance illicite dans mon verre...Ne voulant plus y penser, je me dis que le principal était que j'étais toujours en vie et que je n'avais rien. 

Je mets la main sur le dit médicament et l'avale sans eau, faute de mieux. Je pose ma main sur la poignée de la porte en bois délicat et vérifie que j'ai bien repris toutes mes affaires. J'ouvre la porte et pose un pied dehors lorsque qu'une fois familière m'interpelle :

"Hé Sarah ! Tu comptes aller où comme ça ?".

Si j'avais vérifié mes messages, j'aurais su que je n'étais pas chez un fameux inconnu comme je l'avais cru, mais bel et bien dans l'appartement de mon ex.

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Voilà, ma troisième nouvelle est enfin publiée. J'espère que celle-ci vous a  plu autant que les autres.

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PS : J'espère que cette situation n'arrivera jamais à l'un d'entre vous ^^.