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Le secret

Je fermai mon livre. Il était vide, insipide, insignifiant. Des mots cousus l'un à l'autre, de l'encre gaspillée pour une histoire sans profondeur. Ce que je cherchais, c'était bien plus que ça. Je voulais de l'intensité, de l'imprévu. J'avais besoin de satiété intellectuelle, d'intrigues, de découvertes. Quelque chose de concret. Mais je ne savais plus où chercher. Les livres, les énigmes, les jeux, puis les arts, les sports, les sorties... plus rien ne comblait mon besoin de stimulation intellectuelle. À court d'idées, je continuais à chercher parmi les chemins déjà explorés, à la recherche d'une perle rare qui m'offrirait quelques instants de satisfaction. Toujours noyé d'ennui, je me levai, mon livre insipide à la main, pris mon manteau et me rendis à la bibliothèque, dans l'espoir d'y trouver un ouvrage plus intéressant. Je parcourus les rangées, feuilletant science-fictions, intrigues, mystères, romances. Je lus des lignes blanches de résumés et de titres. Des paroles sans pensées. Des histoires sans vie. Perdu dans mes pensées, je cherchais l'issue, la clé, l'antidote. Je fus sorti de ma torpeur par une voix qui, de l'autre côté du comptoir, remettait un exemplaire à une cliente.

- Veillez surtout à ne pas déroger des instructions, madame.

- N'ayez crainte.

Mes yeux s'arrêtèrent sur le livre en question. « Le secret. » Ma curiosité piquée, je m'approchai lentement, tout en feignant de regarder les rangées de feuilles fades. Le livre était recouvert de cuir noir, chaque lettre dorée y étant incrustée. Je pouvais alors lire le quatrième de couverture qui, étrangement, ne présentait aucun auteur, seulement un court résumé :

Un secret : voilà là un grand mystère. Soit nous l'ignorons, soit il n'est plus. Qui gagnera? Sera-ce la curiosité qui l'emportera? Ou sera-ce le secret?

Mais que pouvait donc contenir ce roman? La bibliothécaire, soudainement à mi-voix, prononça quelques paroles qui ne parvinrent pas jusqu'à moi. Je m'approchai un peu plus, dans l'espoir de récupérer quelque indice sur le contenu de cet étrange ouvrage. Au moment même où les syllabes me semblaient désormais à portée, la jeune dame tenant le livre se dirigea vers la sortie. Feignant n'avoir rien trouvé, je sortis également, poussé par une curiosité qui dépassait celle que j'avais pu ressentir en lisant un roman. À l'extérieur, je regardai de tous côtés. Elle était là. Non. Il était là, le livre. À quelques mètres de moi. Je suivis celle qui portait l'ouvrage pendant quelques temps. Mon coeur débattait, et ma peau suait. Il ne fallait pas la perdre, le perdre de vue, non. Elle bifurqua en direction de la vieille ville, puis s'enfonça dans la foule. Je pressai le pas, bousculant au passage quelques êtres ou entités. Un grand manteau beige, recouvrant un homme d'âge moyen, me bouscula, me faisant perdre l'équilibre. J'évitai de justesse une chute, et cherchai du regard l'objet qui obsédait alors ma pensée. Ne le voyant pas, je partis d'un côté puis de l'autre, mais sans trouver trace du livre. À ma propre surprise, je commençai à être anxieux. Et si je ne retrouvais jamais ce mystérieux livre? Ma curiosité intellectuelle pourrait-elle ne jamais trouver satisfaction? Non, il me fallait trouver. Je fouillai chaque coin de ville des heures durant, en vain. Le soir tombant, je me rendis chez moi, confus et déçu, ignorant toujours ce que ce quatrième de couverture signifiait. Paradoxalement, je m'assis à nouveau, livre insignifiant à la main, et tentai de m'y plonger pour oublier l'obsession qui grandissait en moi, hors de mon contrôle.

Soudain, je vis le livre. Devant moi, sur mon bureau. Surpris, je me levai et approchai tranquillement. Il semblait rayonnant, presque mouvant. À la fois curieux et inquiet, je tendis la main vers la couverture de cuir. Le temps sembla s'étirer, puis s'étirer davantage, jusqu'à ce que mon épiderme frôle la surface noire de l'ouvrage. Un étrange picotement parcourut le bout de mes doigts, de diffusant lentement dans ma main puis mon bras. Je déplaçai mon regard, jusque lors fixé sur le livre, vers ma main, pour constater avec horreur qu'elle était devenue entièrement noire! En proie à la panique, je m'éloignai brusquement de mon bureau. Le picotement continua de se répandre dans mon corps, jusqu'à ce que plus aucune sensation ne parvienne à moi...

Je me réveillai en sursaut. Je pris quelques secondes pour reprendre mes esprits, puis observai mon livre fade sur le sol. Je l'avais sûrement fait tomber dans ma frayeur. Je le ramassai, puis, ne tolérant plus ce besoin de savoir, je sortis encore une fois. Je repassai les mêmes rues, désormais désertes, au peigne fin. C'est alors que j'eus l'idée de retourner à la bibliothèque. Peut-être reverrais-je la jeune femme? Je regardai l'heure ; 9h07. La bibliothèque venait tout juste d'ouvrir.

À l'intérieur, je scrutai les rangées; il n'y avait personne. Au comptoir, un vieil homme avait remplacé la bibliothécaire de la veille. J'étais désespéré. Je voulais, je devais savoir ce que contenait ce livre. J'étais comme en manque, en sevrage de connaissance. J'avais besoin de savoir ce qu'était le secret. Pourquoi il existait. Qui l'avait écrit. Je devais trouver, quoi qu'il en soit, cela m'était nécessaire. Soudain pris de vertiges, je m'assis entre deux rangées. Je pris quelques respirations, puis, lorsque je fus calmé, j'approchai le vieil homme.

- Bonjour! Comment puis-je vous aider?

- Je cherche un livre.

- Bien sûr! Quel genre de livre cherchez-vous?

- Non non, je cherche un livre en particulier.

- D'accord. Et quel en est le titre? L'auteur?

- Le secret. Il s'appelle Le secret.

Le vieil homme me regarda longuement. Il sembla scruter chaque pli de mon visage, chaque pore de ma peau. Pendant de longues secondes, j'eus cette désagréable impression qu'il lisait mon visage, qu'il y cherchait des informations sur moi.

- Nous ne possédons pas de livre dénommé ainsi, désolé, dit-il finalement.

- Non, ce n'est pas possible! J'ai vu une femme l'emprunter hier! Si elle l'a emprunté, c'est bien que vous l'avez!

- Désolé monsieur, vous devez faire erreur.

- J'ai pourtant bien vu une dame emprunter un livre nommé Le secret! Peut-être est-ce un nouveau livre? Peut-être n'êtes-vous tout simplement pas au courant?

- Monsieur, nous ne possédons pas ce livre, répondit-il, froidement.

Comprenant bien que cela ne me menait nul part, je sortis de l'établissement, la colère réchauffant chacune de mes veines, une à une. La brise fraîche qui me caressa alors me calma quelque peu. Puis, comme le soleil, je sentis que ma détermination se levait peu à peu. J'allais le trouver, c'en était certain. Je cherchai encore, et cela jusqu'à ce que le soleil ait dépassé le zénith. Trop obsédé par le livre, j'en oubliai de manger et de boire, tel un jeune amoureux en quête de l'être aimé. Ma curiosité était à la fois stimulée par cette recherche intensive et blessée par cette absence de réponses. Je me convainquis de trouver un endroit pour me prendre de quoi manger. L'adrénaline pompant toujours dans mes veines, je m'arrêtai dans un café non loin d'où j'étais. En file d'attente, je tentais de choisir mon repas quand je la vis sortir. La femme. LA femme. La porteuse du livre, la porteuse du mystère. Elle sortait du café. Je la suivis donc, l'espoir soudainement revivifié. Elle parcourut quelques rues plus populeuses avant d'entrer dans un véritable labyrinthe de ruelles. Je la suivis toujours, tentant tant bien que mal d'être discret. Au moment où elle allait pénétrer une porte de garage abandonné, quelqu'un l'interpella. Je me cachai aussi rapidement que possible derrière quelques vieilles planches de bois empilées. Suivant la femme du regard, je la vis s'éloigner. C'est alors que le doute s'empara de moi. Qu'allais-je vraiment faire? Allais-je vraiment entrer dans ce vieux garage en espérant y trouver le livre? Mais surtout, était-ce vraiment avec toute ma tête que je me plongeais tête première dans cette histoire?

Je m'étais rendu devant ce garage abandonné où se trouvait peut-être le livre. J'inspirai un bon coup, puis poussai la porte. Ce qui se trouva à l'intérieur me saisit. Il n'y avait rien, absolument rien, excepté une table recouverte d'une nappe noire, sur lequel reposait Le Secret. Je n'en croyais pas mes yeux. Je m'approchai de l'ouvrage, puis, me souvenant de mon rêve, je gardai une certaine distance. Le devant du livre m'était cette fois visible, En grosses lettres dorées, le titre était gravé, tel un sceau. Je repensai au quatrième de couverture : Un secret : voilà là un grand mystère. Soit nous l'ignorons, soit il n'est plus. Qui gagnera? Sera-ce la curiosité qui l'emportera? Ou sera-ce le secret? Mais qu'est ce que cela pouvait bien signifier? Soit nous l'ignorons, soit il n'est plus. C'était logique; si on découvre le secret, ce n'est plus un secret. Mais qui gagnera? Était-ce une mise au défi? Il semblait bien qu'il y avait un choix à faire : l'ignorance ou la connaissance. Voulais-je connaître ce secret, sachant que j'allais du même coup le détruire? Ou encore préférais-je que le secret subsiste, au détriment de ma satisfaction intellectuelle? Pendant quelques instants, le temps sembla s'arrêter. Le dilemme me semblait, pour la première fois depuis que j'avais aperçu le livre, comme réel. Mais en même temps, pourquoi aurais-je fait tout ce travail pour trouver le livre si ce n'était pour l'ouvrir?

Je l'ouvris. À l'intérieur, les pages étaient blanches. À l'excepté d'une phrase : Vous êtes le secret.

Et le livre tomba au sol, au moment où l'homme qui le tenait disparut. En ouvrant le livre, il s'était fait secret. En le lisant, il s'était détruit.

Note de l'auteure : Il existe un concept vaguement similaire, nommé Le Jeu ou The Game, dans lequel le but du jeu est de ne pas penser au jeu, sans quoi vous perdez. Ainsi, en lisant ceci, je viens de vous faire perdre au jeu ;)

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