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L'homme fou

Le vide. Voilà. Le vide. C'était ce qui m'entourait, ce qui m'enserrait, ce qui m'étouffait. Les murs d'un blanc empli de malice semblaient si près, mais également si loin, presqu'intouchables. Seul, assis sur le parterre froid et dénudé, j'observai mes mains nouées, encore rouge sang de mes dernières vaines tentatives pour me détacher. Combien de temps s'était écoulé depuis que j'étais tenu prisonnier là? Je n'en avais pas la moindre idée. Des semaines, des mois, des années peut-être... Le temps, tout comme mes pensées, semblait s'étirer et se déformer pour ne devenir qu'un diffus concept insaisissable. De temps en temps, je me levais du sol froid, impatient ou nerveux, puis je changeais ma position dans l'espace en plaçant mes jambes une devant l'autre, mouvement qui me devenait de plus en plus étranger. Alors, j'approchais de la porte, de la grande planche métallique aussi solide et résistante qu'effrayante. J'approchais mon oreille des nombreuses vis incrustées dans le gris terrifiant, puis je portais attention. Arrivait alors le grand paradoxe de la porte. D'une part, j'attendais avec impatience ces petits bruits m'annonçant peut-être l'arrivée non seulement de nourriture, mais aussi d'un mouvement, d'une présence autre que mon pauvre être dépourvu de tout ce qui pouvait ressembler à de l'humanité. Mais d'un autre côté, la simple idée qu'« il » revienne me provoquait une angoisse, une panique dont seul la folie pouvait me libérer. Son but à lui, à ce « il » auquel je n'avais ni nom ni visage à lui associer, ne pouvait être qu'une chose ; me causer la plus grande torture possible. Mais pas de n'importe quelle façon ; en me contaminant avec des poisons affreux et insidieux qui détruisaient, à mon insu et contre mon gré, la seule chose qu'il puisse rester dans mon être dépouillé : ma raison.

Certaines fois, lorsqu' « il » venait, il s'approchait de moi, un masque couvrant son facial et ses expressions les plus subtiles. Puis, marmonnant quelque parole incompréhensible, il s'approchait doucement de moi. Les premières fois, aussi naïf que j'étais, je le laissais faire. Puis, rendu à quelques marques sur le sol de moi, il s'accroupissait dans la douceur et la lenteur hypocrites qui étaient siennes. Alors, toujours aussi tranquillement, il prenait mon bras et puis, subitement, m'injectait quelque produit malsain avec une seringue. Alors, tout devenait de plus en plus flou et lointain, et je ne parvenais à conserver mon contact avec la réalité que suffisamment longtemps pour le voir m'amener à l'extérieur de l'enceinte de ma cellule blanche et dénudée. Je me réveillais toujours dans ma prison, sur le sol, sans aucun souvenir de ce qui m'était arrivé, avec de nouvelles traces d'injections sur mes membres supérieurs. Après quelques fois, j'avais compris le manège ; je ne devais pas le laisser m'approcher. Or, ce n'était pas si simple. J'avais les mains ligotés et les jambes désuètes, et « il » était en pleine force, du bon côté de la cellule pour me bloquer la sortie, la porte métallique. Alors, lorsque je me suis mis à tenter de lui échapper, il n'eut qu'à me saisir et me maintenir pour que je sois de nouveau soumis à ses aiguilles et ses produits. Or, plus le temps, aussi vague fut-il, avançait, plus je sentais que ma raison me délaissait. Ce qu'« il » m'injectait, peu importe ce que c'était, affectait mon intellect, c'était définitif. Si je voulais comprendre ce qu'il me faisait lorsque qu'il me sortait de ma prison, et par la suite échapper à mon sort cruel, il me fallait un plan ; sinon, j'étais destiné à mourir, et mourir de décomposition mentale à cause de produits pathologiques injectés dans mon être comme de vulgaires médicaments.

Je me mis à réfléchir. Réfléchir. Puis réfléchir de nouveau. C'était difficile, ma pensée se détériorant peu à peu. « Il » vint me chercher plusieurs fois, sans que je ne puisse agir. Puis, un jour - ou serait-ce un matin, un soir, une nuit? - j'eus une idée. Une petite idée, qui me parut bien maigre et idiote, d'abord. Puis qui prit de plus en plus de place dans ce qui restait de ma tête. Je commençai à considérer davantage cette petite idée bien frêle, puis à chercher comment je pouvais la réaliser. Mon plan était bien simple ; si le produit était injecté dans mon sang, c'était que la vitesse à laquelle mon sang circulait influait sur la vitesse d'action sur mon cerveau. Alors, je n'avais qu'à réduire mon rythme cardiaque pour conserver mon état de conscience plus longtemps. Certes, c'était une bonne idée. Mais il restait à trouver comment faire pour calmer la panique qui s'abattait sur moi dès que les premiers petits bruits perceptibles qui n'étaient pas causé par mon être ou par la petite lumière au plafond qui me servait de soleil se faisaient entendre. Je m'étendis sur le sol glacé, les yeux vers mon faux soleil, puis je me forçai. Très fort. Je me forçai à m'imaginer dehors, sur l'herbe verte, sous le dôme bleu naturel rayonnant de la lumière douce et chaude du soleil. J'imaginai la brise légère caressant mon visage et transportant l'odeur des fleurs tout autour de moi. Parfois, le noir, la peur, l'effroi venait s'infiltrer dans mon imaginaire. Alors, je le chassais d'un coup de vent ou d'un vol d'oiseau. Puis, je l'entendis. Le premier bruit. Mon coeur commença lentement à accélérer. Mais il ne fallait pas. Je me forçai, malgré de grandes difficultés imaginatives, à retourner dans mon utopie. Je sentais le « il » se rapprocher, mais je ne réagis pas. Puis, le froid de l'aiguille me ramena à la dure réalité. J'ouvris mes yeux, qui étaient jusque lors restés fermés. Je vis le masque saisir mon bras et m'entraîner derrière la porte de métal. Et je réalisai que j'étais toujours conscient. Nous longeâmes un long, très long couloir sombre, qui me sembla sans fin. Puis, nous entrâmes dans une salle, ressemblant beaucoup à une salle médicale. Mon corps et mon esprit commençaient à se diviser alors qu' « il » m'attachait à une table à l'aide de bandes de cuir ajustables. Ma conscience m'échappait de plus en plus, mais je devais savoir, je devais voir. Il préparait des produits, des instruments. Je tentai de voir ce qu'il faisait, mais ma vue devenait de plus en plus floue, tout comme mes pensées. Ah, s'il pouvait arrêter de bouger, que je puisse lire le nom des produits! Il s'approcha, son masque semblant encore plus effrayant avec l'éclairage tamisé de la pièce. Seringue à la main, il libéra mon bras droit de ses entraves, alors que mon corps était déjà presqu'entièrement détaché de mon esprit, puis il inséra l'aiguille dans mon épiderme, qui par la suite éjecta son poison dans mes vaisseaux sanguins. Ça y était, j'en étais certain. C'était ma fin. Si je voulais survivre, il me fallait me libérer, car ce produit allait détruire le peu de raison qu'il me restait. Avec une force dont je ne soupçonnais même pas la présence, j'envoyai mon bras désormais libre de liens vers ma tête, à la recherche de quelque objet pouvant me servir. J'attrapai ce que je vis par la suite être un scalpel, que j'envoyai en direction du « il ». J'ignorais alors si c'était la ruse ou la folie qui me fit agir, mais j'enfonçai la lame dans la poitrine, puis l'abdomen du masque qui, dans des hurlements de douleurs se transformant peu à peu en gémissements, se laissa tomber sur le sol avant de rendre l'âme dans un soupir qui me sembla presqu'aussi hypocrite que sa lenteur habituelle.

Et maintenant, je suis là, sur la table, jambes et bras gauche liés par de grosses courroies de cuir, sur le bord de perdre la tête. Mon temps se compte probablement en secondes, peu importe la durée que la seconde est supposée avoir. Les divers produits circulent dans mon corps, réduisant mes capacités de plus en plus. Ma seule chance est probablement de laisser ces produits quitter mon corps et espérer que l'on me trouve avant qu'il ne soit trop tard. Dans un dernier mouvement, j'amène l'objet contondant vers mon bras gauche, et l'enfonce sans même trop de douleur. Je le fais suivre mon bras, mes veines, et comme ma force se dissipe, j'aperçois le sang, mon sang, se répandre partout sur la table.

Journal Le Régional
Hier matin, un médecin à l'hôpital psychiatrique, le Dr Leo Smith, s'est fait assassiné par un patient lors d'un traitement. Le patient en question, atteint d'une forme sévère de psychose et de paranoïa, a poignardé le Dr Smith avec un scalpel alors qu'il lui administrait son traitement, avant de s'ôter la vie avec le même objet. Suite à cette tragédie, des études sont en cours pour trouver des moyens de rendre les interventions médicales plus sécuritaires au sein de l'établissement.

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