Les fourmis, formaient autrefois l'une des plus grandes nations peuplant la terre. Du haut de leur deux mètre et grâce à leur force hors norme, elles parvinrent bien vite à faire plier le reste du monde. Ces êtres géant, respirant la puissance auraient facilement, s'ils l'avaient voulu, conquis le monde en claquant des doigts. Au dessus de tout, même des dieux elles vivaient en empereur sur leurs terres, ne redoutant rien ni personne...

Les humains, comme les animaux et créatures fantastiques, allant même jusqu'aux esprits, constituaient "les faibles" et n'avaient de cesse de déserter leurs villages devant l'avancée de l'armée de monstres. Il faut dire ce qu'il était ! Les fourmis avaient beau avoir la diplomatie dans les veines et une forme d'intelligence supérieure à la moyenne, il fallait bien les nourrir...

Les villes avaient à peine le temps de se développer qu'elles tombaient déjà aux mains ennemie... Et tout ceux qui y étaient restés, trop faible, blessés ou tout simplement décédés, connaissaient une fin des plus atroces...

Ils n'étaient ni plus ni moins que le repas des horreurs sur pattes. Un carnage se déroulait alors, peu sont ceux à y avoir assisté, mais les simples restes après leur passage témoignent de la brutalité des évènements. Paix aux défunts, qui ne connaîtront plus jamais le repos éternel et erreront jusqu'à la fin des temps...

"Les faibles" perdaient un peu plus de terrain chaque jour... Si bien qu'à la fin, ils n'eurent plus un seul endroit où se cacher...

Les fourmis les firent tous prisonniers...

Les souverains des bestiaux sanguinaires, se montrèrent pourtant d'une grande clairvoyance. Pour une fois que cela leur arrivait ! Après tout, c'était bien vrai ; que feraient-ils une fois leurs cellules vides et dénuées de toute nourriture... S'entretueraient-ils pour leur simple survie ? Feraient-ils taire leur faim insatiable en se dévorant mutuellement créant ainsi leur propre perte et la fin du monde par la même occasion ?

Non... Ils étaient plus ambitieux encore... Ils ne s'ingèreront pas, non... Loin de là ! Ils ont besoin de leur rang au complet ! Pour ce qu'ils projettent de faire... Comme si une planète n'était pas suffisante ! Toujours plus... Ces êtres cupides sont décidément avare à vouloir l'univers pour eux seuls ! Ainsi, ils n'auraient plus de problème de nourriture avant belle lurette !

Pour venir à bout de leur plan, ils devraient rationner et faire attention à leurs aliments de premier choix, afin de ne pas vider les stocks trop tôt.

Les fourmis pouvait en effet cultiver des potagers afin de garantir leur survie, mais le goût de chair distançait de loin celui des végétaux qu'ils cultivaient. Alors comment faire pour ne manquer de rien et pouvoir à tout instant se délecter de l'excellente chair sans s'en priver ? Les dirigeants y réfléchirent à plusieurs fois avant de trouver une solution convenable, envisageable...

Et si on libérait nos proies dans des enclos ? N'était ce pas comme cela que les humains élevaient leurs bétails ? Ainsi nous pourrons les engraisser à souhait et les faire se reproduire !!

Les dirigeants du vaste peuple firent passer la nouvelle et quiconque s'approchera de l'enclos pour épancher sa faim se verra sévèrement châtié. Ce qu'ils entendaient par là, était là peine maximale. Pas une peine banale, non ! Pas de pendaison ou de mise à mort, pas d'amande non plus et encore moins d'emprisonnement... La seule chose qu'ils encouraient était de finir vivant sur la table des plus puissants des puissants, les dirigeants en somme. Mais pas comme invités, bien évidemment !

Un jour à peine s'écoula avant que le dit enclos ne voit le jour. Ce qui nous prouve encore l'efficacité de ces bêtes. L'enclos était vaste de plusieurs centaines de kilomètres, afin de laisser la place au garde manger de se développer et se multiplier afin de toujours être rassasié et de crouler sur l'abondance. Voilà ça fonction première.

Mais ils virent bien que cela dégénérait... Le bétail fuyait, s'évadait et au lieu de se multiplier, la population encore présente dans l'immense enclos s'amoindrissait...

Les fourmis, folles de rage, marquèrent donc chacun de leur futur repas d'un tatouage assez particulier.

Tout le monde sait que les fourmis se repèrent grâce aux phéromones qu'elles dégagent. Voilà pourquoi la particularité de ce tatouage reviens dans sa fabrication... Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse le plaisir d'imaginer la scène...

Malgré cette précaution supplémentaire, le nombre de fuyards ne diminua pas pour autant. Mais grâce à leur tatouage assez spécial, les fourmis n'eurent guère de mal à les retrouver et les châtier comme il se doit, en leur infligeant la seule et unique peine qu'il était possible d'écoper...

Voulant tout de même que cela cesse, ils englobèrent l'enclos d'un dôme de verre. Seul les esprits réussirent alors à s'évader, mais qu'importe ! Le plus gros de la nourriture se retrouvait piégée !! Aucun sortilège, ni aucune arme ne pouvait rien contre cette nouvelle mesure !

"Les faibles" refusèrent pourtant de se soumettre à cette loi de supériorité. Pourquoi seraient-ils les seuls à ne pas être entendus dans cet accord ? Et puis, en quoi était-ce avantageux pour eux de tomber au rang de nourriture ?

Ils se réunirent donc au grand complet, bien décidés à mettre un terme à cette dictature cannibale ! Ils mangeaient même des leurs !?! Que faut-il de plus pour prouver leur dangerosité !? Et ils projettent de conquérir l'univers !?? S'en est trop, beaucoup trop pour "nos faible", il fallait stopper net cette hiérarchie qui les opprimait.

Les mages et sorciers se retrouvèrent à plusieurs autres reprise, comme il avait été convenu lors du grand rassemblement multi-espèce. Les autres créatures, pendant ce temps là, jouaient le jeu des condamnés, afin qu'aucun soupçon ne s'éveille parmi les fourmis. Celles-ci quant à elles, venaient quand bon leur semble, choisir leur proies du jour et ce de l'aube au soir... Personne ne pouvait prédire quand les sélections avaient lieu.

Plusieurs mois s'écoulèrent sans que personne ne sache grand chose, sans que la moindre information ne fuite. Après tout, moins on en savait, mieux on se portait non ? Et puis l'espoir fait vivre comme on dit... Alors si l'on peut s'y raccrocher... Il suffirait d'un mot, un simple mot, pour raviver la flamme de l'espoir ou au contraire l'éteindre. Et le monde n'était pas encore prêt à l'entendre de vive voix...

Mais un soir...

Ce mot arriva ! Ils avaient réussi !!! On était le 24 du dernier mois de l'année ! Et le plan était enfin fixé !! Après quelques explications, la comédie se monta...

Une jeune femme alla toquer à la porte, la seule issue de sortie. Elle ne tambourina pas comme une désespérée dans le but de susciter de la pitié chez l'ennemi face à son sort tragique, non... Elle toqua fièrement à la porte, droite comme un i et dégageant une certaine confiance. Elle les regarda de haut, les deux gardes derrière la porte.

L'un d'entre eux se tourna vers elle et lui demanda la raison de sa venue.

- Aujourd'hui on fête Noël chez nous. Chacun a sa propre culture... Alors j'ai pensé que vous en aviez une également... Et puis, après tout, pourquoi ne festoierez vous pas comme nous le faisons ? C'est jour de fête aujourd'hui ! Alors comme vous ne veniez pas chercher votre nourriture, on s'est posé des questions. Qu'y a-t-il de meilleur que notre chaire pour que vous nous épargnez en ce jour-ci ? Nous aussi aimerions bien festoyer à vos côtés et nous délecter de vos mets raffinés !

Les soldats parurent déconcertés. Noël ? Ils n'en avaient jamais entendu parlé...

- Qu'est donc ce "Noël" ? interrogea l'un des soldats.

- Comment ça ??? Vous ne connaissez pas !! Comment est-ce possible !?? Et bien je vous plein... Sincèrement, ne pas connaître cette fête et les festin qu'on y trouve...

Les deux gardes en eurent l'eau à la bouche. Aussi, se félicitèrent-ils de lui avoir ordonné de leur montrer. La femme quant à elle était restée vague... Mais avait finalement décidé de leur offrir ce qu'ils voulaient, après tout, aujourd'hui est un jour de partage ! Sa seule requête, fût que l'ensemble des fourmis soit invité. Plus on est de fous, plus on rit...

Les soldats se précipitèrent donc au grand palais, où ils expliquèrent l'invitation du soir aux dirigeants. Le seul problème, fut le dôme... Jamais ils ne pourraient tous rentrer. Ils le firent donc agrandir.

Le soir venu, l'ensemble des fourmis, allant des tisserandes aux fourmis paraponera plus communément appelées fourmis balle de fusil pour leur piqûre au combien douloureuse, sans oublier les fourmis charpentières, les fourmis de feu... Et bien d'autres encore... se retrouvèrent dans le dôme.

Les faibles avaient sublimement décoré le dôme. Des guirlandes pendaient du plafond et illuminaient le tout. Les façades des maisons reluisaient de milles couleurs, ce qui avait pour effet d'égailler le paysage. Dans toutes les villes, était dressé les plus beau festin jamais conçus pour l'espèce dominante. Des tables emplies de corps en putréfaction, de chairs sanguinolentes et fraîchement tuées, le tout assaisonné à souhait dans des bouillons de légumes. Les fourmis se délectèrent de leur succulents repas, aux quatre coins du dôme.

On dansa ensuite sur des musiques assez entraînantes. Une fois la soirée touchant à sa fin, les fourmis regagnèrent leurs contrées.

Les faibles étaient harassés de s'être donné tant de mal. La première phase de leur plan était réussite ! Ils avaient pris soin que chacune des fourmis présente goûte au moins à l'un de leur repas, pour lesquels ils avaient d'ailleurs sué ! Ils avaient récoltés les cadavres des personnes déjà décédées et y avaient ajouté les corps de quelques autres qu'ils avaient sacrifiés. Ils avaient certes perdu en nombre, mais les faibles avaient désormais l'avantage !

L'ensemble des mages se réunirent alors et entamèrent la seconde phase...

La première avait consisté à leur faire ingérer une substance réactive. Celle-ci ayant été répandue sur l'ensemble des personnes ayant finis sur la table de banquet. Que leur âmes puissent trouver le repos éternel.

Cette substance, indétectable à l'odorat comme au goût, réagirait à la puissance des mages et sorciers. Ainsi, bien qu'à l'extérieur du dôme, les fourmis pouvaient être attaquées. Au dessus de chacune d'entre elles reposait désormais comme une épée de Damoclès, il n'y avait donc plus qu'à les activer...

Ce que firent bien sûr nos faible sans tarder...

Ils scellèrent les monstres dans des corps miniature, leur donnant ainsi une apparence inoffensive. L'ensemble des faibles avait uni leur force afin de les sceller sous la forme que nous connaissons de nos jours.

Après la fête, ils avaient pris le soin de faire en sorte que la porte reste ouverte. Une fois à l'extérieur de leur prison, ils explosèrent le tout ! Détruisant l'œuvre des fourmis, par la même occasion qu'ils montrèrent leur valeur aux yeux du monde !

Eux, les faibles, avaient tout de même réussi à piéger les puissants et les renverser ! C'est ainsi, grâce à un sort des plus puissants, que la terre fut sauvée du chaos et que les monstruosités devinrent les petits insectes pullulant dans nos jardins.

Le monde se reconstruisit peu à peu et bien que désormais minuscule, les fourmis ne restent pas moins l'espèce la plus organisée, puissante et intelligente, à leur échelle bien sûr...

Il faut dire que même aujourd'hui, si l'on mesure leur force en comparaison à leur propre taille, elle occupe la seconde place des animaux les plus puissants ! Juste derrière les bousiers taureau ! Dire qu'une si petite bête était autrefois crainte de nations entière...