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3 | L'Héritier


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Dis moi, Dojoon. Qu'est ce qu'un royaume sans roi ?

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Et voici le dernier mini-os de la première série de trois !

Avec beaucoup de retard, parce que la zouave que je suis n'avait même pas remarqué que j'avais oublié de le poster, oups-

Bref :')

Pour ce nouveau petit texte, il s'agit d'un texte que j'ai écris à l'issue d'un défi d'écriture ( encore- ), où il fallait choisir et s'inspirer d'un moodboard donné parmi plusieurs ! Voici celui que j'avais sélectionné :

Et je vous laisse donc découvrir ce qu'il m'a inspiré, en espérant que ce petit texte vous plaise ! \⁠(⁠・⁠◡⁠・⁠)⁠/

Et comme d'habitude, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire, je suis curieuse de savoir ce que vous en penserez ᕦ⁠ʕ⁠ ⁠•⁠ᴥ⁠•⁠ʔ⁠ᕤ


L'Héritier





L'après midi était radieuse, ce jour-là.

Brillante.

Lumineuse.

À ton image.

Je me plaisais à observer le ciel, et à admirer sa splendeur étendue, son imposante grandeur d'un bleuté pur qui faisait ressortir comme des apparitions les quelques colombes qui fendaient l'air. C'était un spectacle d'une beauté rare.

Toi, tu avais les yeux rivés sur un énième livre, que j'étais très probablement incapable de lire. J'avais déjà essayé d'en déchiffrer un que tu avais oublié par mégarde dans la salle d'entraînement, sans que je ne parvienne à en tirer quoique ce soit. Tu étais si cultivé face à moi. Si intelligent. Il le faut sûrement, quand on est le prince d'un royaume comme le notre.

Parfois, tu sais, j'enviais ta position, et l'avenir grandiose tout tracé devant toi. D'autres fois, j'avais l'impression que cette pression t'accablait. Qu'elle te privait de bonheurs que la vie aurait du t'offrir.

Le simple fait que tu n'aies pas levé les yeux une seule seconde de ces textes que tu étudiais jour et nuit pour les porter sur le splendide ciel en était la preuve. Ce n'était pas tous les jours qu'il brillait d'un tel éclat, et pourtant, tu ne le verrais pas.

J'avais envie de me lever, de venir te trouver, de me poser en face de toi, là, assis dans cette herbe verte qui ondulait doucement au gré du vent, et de te dire de te détacher un instant de tes devoirs pour observer la beauté du monde. Peut-être aussi d'en profiter pour te glisser combien je t'admirais, et combien, malgré le Soleil radieux qui illuminait les terres d'un bel éclat, tu brillais à mes yeux mille fois plus.

Mais je ne le fis pas ; bien sûr.

On ne parle pas à un prince quand on est qu'un simple garde de palais.

On se contente de l'observer de loin, en silence, d'admirer sa splendeur intouchable, et de bénir les dieux pour nous avoir envoyé un tel futur roi.


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Tu étais parfait.

Et ça, tout le monde le savait.

Il suffisait de faire trois pas dans le peuple pour entendre les paysans chanter tes louanges, les marchands vanter ta grandeur, et les enfants conter tes exploits, ou en imaginer des fictifs qui t'iraient à merveille.

Tu avais cette image du sauveur, de l'enfant miracle, de celui qui aiderait le royaume à retrouver sa grandeur d'antan qui s'était perdue au fil des années.

On attendait déjà de toi que tu récupères les fiefs qui nous avaient été volés, que tu réassoies ton autorité sur toute la terre de l'Est, et que tu apportes richesses et prospérité à nos villes.

Tu n'étais même pas encore couronné que pour tous, tu étais déjà le héros de leurs rêves, et ton nom avait franchi les frontières avant même que tu aies pu faire tes preuves.

Alors toi, tu voulais faire les choses bien, j'imagine. Tu te pliais en quatre pour être impeccable. Irréprochable. Tu ne faisais qu'étudier, t'entraîner, t'intéresser au monde et écouter les stratèges vieillissants t'expliquer l'art de la guerre. Jamais, de toutes les années que j'ai passé dans le palais, je ne t'ai vu faire autre choses que une des activités que ton devoir t'inculpait. Tu avais l'air de n'exister que pour ça.

Tout le monde chantait que c'était honorable.

Moi, bien qu'admirable, je trouvais ça triste.

Tu m'avais l'air si seul.

Tu magnais peut-être l'épée à la perfection, tu connaissais peut-être sur le bout des doigts la géopolitique de nos terres, tu savais peut-être exactement comment diriger un royaume, mais je me demandais si tu savais rire ou pleurer. Si quelqu'un dans ce palais réussissait à te faire penser à autre chose qu'à toutes les attentes qui pesaient sur tes épaules, si tu avais une personne à qui te confier quand ça n'allait pas, quelqu'un avec qui tu pouvais vivre ; tout simplement.

Quelqu'un avec qui tu pouvais être juste « Woosung », et non « Le prince prometteur envoyé par les dieux ».

J'espérais que ce soit le cas.

Sincèrement.

Mais je n'aurais jamais cru devenir cette personne.


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La première fois où tu m'as adressé la parole, il faisait nuit, et je me tenais avec peine depuis plusieurs heures déjà devant l'entrée du palais, à guetter un ennemi hypothétique qui n'arriverait probablement jamais. Tu t'es planté devant moi, et tu m'as demandé de ta voix claire comment je m'appelais. J'ai probablement répondu en bafouillant, pensant rêver en te reconnaissant, toi, le prince prodigieux du royaume, et en constatant que ton regard était bien posé sur moi, le jeune garde inexpérimenté.

— J'ai envie de prendre l'air, m'as-tu alors lancé sans te défaire de ton masque noble. Mais Père serait inquiet que je sorte seul. Accompagne moi.

Je n'avais pas refusé, bien sûr. Comment pouvait-on te refuser quoique ce soit ?

Sans vraiment réaliser, je me suis donc retrouvé à te suivre, tandis que tu quittais le palais non pas en direction de la ville en contrebas mais de la forêt épaisse qui s'étendait dans les hauteurs. Tu ne disais rien. Je ne disais rien non plus – évidemment, puisque tu ne m'avais pas autorisé explicitement à prendre la parole. Tu ne te retournais même pas pour t'assurer que je te suivais bien, et si le bruit de tes pas cassant les brindilles sur le sol ne brisait pas le silence paisible de la nuit, je crois bien que j'aurais perdu ta trace, ton corps filant habilement entre les branches et les arbres tandis que mes jambes courbaturées peinaient à suivre le rythme.

Tu as avancé jusqu'à trouver une petite clairière où la lumière de la Lune filtrait à travers le fin feuillage, se reflétant contre un petit lac dont j'ignorais l'existence. Tu as ôté tes vêtements. Et tu t'es plongé dans l'eau, laissant le voile de la nuit camoufler ta nudité.

Je suis resté là, comme un idiot, bouche bée, à t'observer sans rien dire tandis que tu prenais de l'eau dans tes mains pour te la passer sur le visage.

À cet instant, et malgré l'obscurité de la nuit, tu rayonnais plus fort que jamais. Avec la lueur de la lune qui venait s'échouer contre les courbes délicates de ton corps, les laissant à deviner, ta posture noble, tes yeux clos, et tes cheveux mouillés qui s'échouaient contre ton front, tu ressemblais à une apparition. Un ange tombé du ciel. Peut-être avais tu réellement été envoyé par les dieux.

Et puis, doucement, tu t'es retourné vers moi.

Tes yeux ont rencontré les miens.

Mes yeux se sont perdus dans les tiens.

Puis, d'une voix calme, tu m'as simplement demandé :

— Dis moi, selon toi, qu'est ce qu'un royaume sans roi ?


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Qu'aurais-je pu te répondre ?

Qu'aurais-je dû te répondre ?

Qu'un royaume sans roi n'en était plus un ? Qu'il perdait l'essence même de ce qui le faisait exister ? Qu'il ne deviendrait dès lors plus qu'une terre à envahir pour les autres royaumes ?

Je ne sais pas.

Je ne sais plus.


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Le temps avait passé, et cette nuit n'était devenue plus que semblable à un mirage, un rêve dont le souvenir s'efface petit à petit. Toi, tu avais repris ta vie de prince, toujours aussi resplendissant, toujours aussi prometteur. Moi, j'avais repris mon observation silencieuse, et j'étais redevenu personne.

Et puis, à nouveau, alors que même que je m'étais mis en tête que plus jamais je n'aurais l'occasion de te parler, et que les regrets de ne pas t'avoir répondu alors que tu m'avais adressé la parole tournaient en boucle et en boucle dans ma tête, tu es revenu vers moi.

— Dojoon.

J'ai sursauté. Je t'ai regardé avec des grands yeux éberlués. Tu t'étais souvenu de mon prénom.

— Mon maître d'arme est malade, il a annulé ma leçon.

Je n'ai rien dit dans un premier temps, attendant que tu continues. Et puis, lorsque tu l'as fait, mes yeux ont encore doublé de volume :

— J'aimerais tout de même m'entraîner. Tu veux bien le faire avec moi ?

— Pardon ?

— Tu sais te battre, non ? Si tu as intégré la garde du palais.

Je n'ai rien trouvé à répondre. Et dix minutes plus tard, je me suis retrouvé dans la salle d'armes, un bâton d'entraînement dans les mains, et toi en tunique légère face à moi. Tu m'as dit de commencer. De tenter de te toucher, de t'attaquer.

J'ai dégluti. Imaginé l'action. Mais la seule idée d'essayer de porter un coup au prince que tu étais me paraissait insurmontable.

— J-Je ne peux pas, ai-je bafouillé.

— Pourquoi cela ?

— Je... Enfin, vous... Vous êtes...

Tu regard s'est fait déçu. Tu n'as rien rajouté, et tu as simplement reposé ta propre arme que tu tenais dans tes mains si gracieuses.

— Je vois.

Puis, sans un mot de plus, tu as quitté la salle, me laissant seul avec le cœur qui battait à mille à l'heure dans ma poitrine, et l'horrible impression d'avoir à nouveau raté ce que tu attendais de moi.


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« C'est tout le temps la même chose, de toute façon. Les gens n'osent plus me regarder dans les yeux. Ils n'osent même plus parler quand j'entre dans une pièce, de peur que le son de leur voix ne me froisse. Comment veux-tu que je noue des relations si la première chose qu'ils voient en moi est le futur roi sauveur ? Même toi, tu ne me vois pas tel que je suis réellement. »


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J'avais beaucoup pensé, après ça. Énormément, même. Je m'étais pourri le cerveau à rejouer la scène, encore et encore, à revoir ton regard pourtant toujours si digne et impassible se teindre de déception à cause de moi, encore et encore, à m'imaginer mille autres réactions que j'aurais pu avoir.

J'avais réalisé que j'avais agi exactement de la manière qui faisait que tu étais isolé.

Et je m'en étais voulu.

À chaque fois que tes yeux perçants croisaient les miens, j'hésitais, replongeais, me demandais s'il ne fallait pas que j'aille te parler pour rattraper mes erreurs. Mais comment ? Tu étais si inatteignable.

Tellement intouchable que personne ne t'adressait la parole pour autre chose que pour chanter tes louanges ou t'enseigner des disciplines qui ne serviraient qu'en vue de ton futur règne.

Et si personne ne le faisait, il fallait bien que je le fasse, non ?

J'ai alors pris mon courage à deux mains.

Ton maître d'arme était encore malade, alors je suis revenu te voir, et à mon tour, je me suis planté devant toi, alors que tu lisais encore un de ces bouquins incompréhensibles. Le regard que as porté sur moi s'est fait surpris. Tout comme celui de tous les gens qui nous ont vu dans ce grand jardin, sous le Soleil brûlant de l'été.

J'ai essayé d'en faire abstraction.

D'eux, de leur jugement, de tes yeux noisettes posés sur moi, mais surtout des battements effrénés de mon cœur, de la moiteur de mes mains, de la tension dans mes muscles.

Je me suis simplement incliné face à toi, et t'ai dit que j'avais réfléchi, et que si tu avais besoin de moi pour t'entraîner, j'étais à ta disposition.

Tu as souris.

Et quelques minutes plus tard, nous nous sommes à nouveau retrouvés face à face, une arme factice à la main, et les pieds fermement encrés dans le sol sablé du terrain d'entraînement.


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« Dis moi, Dojoon.

Hm ?

Tu penses que je serai réellement à la hauteur de leurs attentes ? Tu penses que j'y arriverai, à être ce souverain qu'ils veulent tous voir ? Ou tu penses que je vais juste finir par tous les décevoir ?

La question ne se pose même pas, voyons. Tu seras grandiose. »


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Tu te battais remarquablement bien.

Ma formation militaire faisait pâle figure aux côtés de celle royale que tu avais reçu, et tu ne faisais que me mettre au sol à répétition avec une facilité déconcertante, tant et si bien que je me demandais en quoi ça avait l'allure d'un entraînement pour toi. J'avais envie de m'excuser d'être si faible, de te proposer d'aller chercher quelqu'un d'autre, de plus fort, qui saurait mieux te mettre à l'épreuve, et te pousser vers le haut.

Mais je ne l'ai pas fait.

Je ne l'ai pas fait, parce que quand je tombais lourdement sur le sol une énième fois, tu me souriais doucement, et tu me tendais la main pour m'aider à me redresser. Je ne l'ai pas fait, parce que dans cette grande salle vide, j'étais seul avec toi, et que je cherchais toujours désespérément les mots pour te sortir de ta solitude, sans réussir à les trouver.

Je ne l'ai pas fait, car tu étais radieux.

Tu te mouvais avec une telle grâce, une telle aisance, et une telle précision que ta méthode de combat s'apparentait presque à une danse divine.

Et j'étais incapable de détacher mon regard de toi. Peut-être était-ce pour ça, que je ne parvenais pas à esquiver tes coups d'épée. J'étais bien trop fasciné par ce que tu dégageais pour prêter attention à la lame factice qui devait déjà m'avoir arraché nombre de bleus.

Finalement, quand tu m'annonça que tu devais partir car tu avais une leçon avec un de tes tuteurs, je n'avais toujours pas trouvé le moindre mot pour te partager ce que j'aurais aimé te dire. Mais tu m'as souris – une nouvelle fois, et ton sourire était magnifique –, puis tu m'as donné rendez-vous au même endroit le lendemain.

Je croyais rêver.

Ce que je ne savais pas, c'était que ce moment marquait en effet le début du plus beau rêve éveillé que j'ai pu vivre de toute ma vie.

Mais tous les rêves ont une fin.


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« Ils m'appellent.

Qui ça ? »

Tu as levé ton bras vers le ciel, pointant les gracieuses colombes qui s'envolaient au loin.

« Les anges. Je les entends me parler. »


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Nous nous revoyions souvent.

Ces séances d'entraînement à l'épée étaient devenues habituelles, et même après que ton maître d'arme se soit remis de sa maladie, tu continuais de me convier à des entraînements où nous passions désormais plus de temps à parler qu'à réellement nous battre.

J'ai oublié peu à peu le prince, et j'ai appris à connaître Woosung.

Il était tellement plus beau.

Tu étais tellement plus beau.

Tu n'étais pas moins brillant que le prince dont tout le monde vantait les louanges, mais plus humain, plus réel, plus palpable. Rapidement, nous sommes devenus amis.

Tu m'apprenais à lire, la politique, l'histoire ancienne que tout le monde avait oublié, le maniement des armes.

Je t'apprenais le rire, la vie, les plaisirs de l'amitié.

Au fil des jours, nous nous sommes rapprochés, au point même que quelques mois après nos premières discussions, tu me nommais déjà comme ton garde du corps. C'était stupide, tu étais bien plus fort que moi. Mais j'imagine que c'était avant tout un moyen de me garder à tes côtés. Proche de toi, qui était toujours si seul. Alors je n'ai pas protesté. Je t'ai prêté allégeance, agenouillé face à toi devant la cour entière, et me suis promis de redoubler d'efforts et de m'entraîner davantage pour pouvoir te protéger. Et c'est ici que j'ai commencé à passer mes journées entières avec toi.

Je te suivais dans toutes tes leçons, desquelles je ne comprenais rien, dans tes entraînements au maniement des armes, auxquels je tentais de participer tant bien que mal, et dans les longues réunions où ton père le Roi te parlait de choses qui me semblaient bien floues. J'étais à chaque fois impressionné par ton sérieux. Ta noblesse. Ton sens des priorités. Il n'y avait pas un cours où tu regardais en l'air, pas un cours où tu t'égarais dans tes pensées, ou où tu prenais un instant pour respirer. Tu les écoutais parler avec une attention telle, que je ne pouvais que donner raison aux bruits de couloir qui te proclamaient déjà comme le meilleur roi des derniers siècles, alors même que tu n'étais encore qu'un prince.

La nuit, nous nous retrouvions souvent, et tu m'emmenais alors au même endroit où tu m'avais emmené la première fois. Ce petit lac, au milieu de la clairière, entouré par de grands arbres aux feuillages épais et aux troncs rongés par la mousse verdâtre. Non loin se trouvaient les ruines d'une vieille chapelle rescapée de l'ancienne guerre, et tu allais souvent y piquer un somme dès que tu avais un instant de libre, après t'être baigné dans les eaux claires du lac.

Ce petit lieu est rapidement devenu notre jardin secret, bien que tu m'avais avoué que cela faisait déjà des années qu'il était le tien.

Ça m'avait touché, tu sais.

De savoir que tu avais voulu partager le seul lieu où tu pouvais être toi avec moi. Cette petite bulle d'intimité, ce petit paradis terrestre où tu pouvais mettre de côté tes obligations un instant, et où tu pouvais respirer l'air frais et pur de la nature en te détachant de l'image parfaite que chacun semblait avoir de toi.

Lorsque tu me tendais la main pour m'attirer dans les eaux claires du lac avec toi, le monde autour de nous s'effaçait. S'oubliait. S'évanouissait dans le piaillement des oiseaux et le bruissement du vent.

Si seulement je t'avais dit plus tôt combien à chacun de ces instants, je rêvais d'arrêter le temps.


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« "Et l'oiseau s'est envolé jusqu'à Dieu, lui portant le message que la paix avait succédé à la haine, et qu'il pouvait à nouveau observer sa création sans craindre d'en avoir honte." Qu'est ce que tu en penses ?

— Que c'est un beau conte pour enfant.

— C'est tout ?

— Qu'est ce que tu aimerais que j'en dise ?

— ... Je ne sais pas. Rien. Oublie. »


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Ton père ne m'aimait pas.

Plus que ça, il ne voyait pas du tout notre amitié d'un bon œil. Il trouvait que tu avais choisi un garde incompétent, inexpérimenté, – et là dessus, je ne pouvais pas vraiment le contredire –, et il ne cessait de t'inciter à me virer pour trouver quelqu'un d'autre. Il te présentait même régulièrement des gardes plus vigoureux que moi, plus forts, plus sages, dans l'espoir que tu finisses par choisir de donner mon rôle à l'un d'eux.

Mais tu ne l'as jamais fait.

Si habituellement tu obéissais au doigt et à l'œil à la moindre parole de ton père, parce qu'il était le Roi, tu lui as obstinément tenu tête là-dessus, quitte à essuyer des réprimandes le soir tombé, quand tout le château dormait et quand personne n'était là pour être témoin de la seule tache sur ton image si parfaite de futur souverain.

Je m'en voulais de te mettre dans l'embarras ainsi, et même moi, plusieurs fois, je t'ai incité à écouter ton père, et à ne pas te le mettre à dos à cause de quelque chose d'aussi futile qu'un simple poste. Toi, face à ça, tu m'as tout simplement répliqué qu'il en était hors de question. Je me souviendrai toujours du soir où, allongés contre le sol rugueux de la vieille chapelle à deux pas du lac, et alors que le crépuscule déposait sa douce lumière orangée sur la forêt, tu m'as répondu avec une amertume mal dissimulée :

— Je ne vois pas pourquoi j'écouterais mon père là dessus, alors que lui n'a jamais pris la peine de m'écouter, moi.

Après ça, je n'ai plus insisté.

Et ton père a dû prendre son mal en patience devant tes refus systématiques de prendre un autre garde du corps.

Finalement, il s'est éteint la veille de ton dix-neuvième anniversaire, et les derniers mots qu'il t'a adressé étaient des réprimandes à mon sujet.


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Tu es alors devenu roi.

Le moment pour lequel tu te préparais toute ta vie était enfin arrivé, mais tu n'en tirais aucune joie, et dans la pièce adjacente à la grande salle du couronnement, la seule chose qui brillait dans ton regard était une infinie tristesse. Peut-être regrettais tu ton défunt père parti un peu trop tôt. Peut-être prenais-tu conscience de tout ce qui allait désormais peser sur tes épaules, en plus de toutes les attentes qui t'accablaient déjà avant. Je ne sais pas. Tu ne m'a jamais dit pour quelles raisons dans cette petite pièce seul avec moi, quelques minutes à peine avant que tu deviennes roi, tu semblais si abattu.

Bien sûr, quand tu as franchi les portes de la grande salle et que tu t'es présenté à la cour, tu n'en as plus rien laissé paraître. Tu es instantanément redevenu le noble prince, digne et fort à toute épreuve.

Les hommes ont clamé ton nom.

Les prêtres s'en sont remis aux cieux pour chanter tes louanges.

Et puis, sous mes yeux aussi admiratifs qu'impuissants, ils ont déposé la couronne sur ton front.

Et ce qui devait marquer le commencement d'une ère grandiose venait en réalité de signer le début de la fin.

Mais, ça, je ne l'ai compris que trop tard.



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« Dis moi, Dojoon. Selon toi, qu'est ce qu'un royaume sans roi ? »

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