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1 | La Montagne


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« La Montagne cache bien des secrets. Êtes-vous certains de vouloir les découvrir ? »

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Quelques petites précisions sur ce premier texte \⁠(⁠・⁠◡⁠・⁠)⁠/

Il a été écrit à l'issue d'un défi d'écriture, qui consistait à écrire un texte en deux heures en plaçant 10 mots tirés au sort dedans ! Ceux que je devais placer étaient donc : Argent, Cachette, Balai, Forme, Aquatique, Diagramme, Assistance, Importation, Himalaya, Souche

J'ai adoré ce petit challenge et j'espère que ce texte vous plaira !

Bonne lecture ♡



La Montagne




Il y a plusieurs manières de se faire de l'argent.

Il y a d'abord les classiques, les « légales », diraient certains. Travailler officiellement pour une entreprise x ou y, durant un certain nombre d'heures à l'issue desquelles on obtient notre salaire. Ou alors, on peut aussi être notre propre patron : du moment que l'état valide nos activités, on reste dans cette même catégorie.

Et puis, il y a les autres moyens. Plus sombres, généralement. Plus sales. Ces moyens qui englobent souvent tout ce qui est corruption, trafic, meurtre, prostitution, et que le gouvernement renie en bloc sans pour autant réellement se donner les moyens de les arrêter.

Le travail que j'avais déniché, moi, se situait entre ces deux extrêmes.

Ce n'était ni totalement légal, ni totalement proscrit. La grande entreprise avec qui j'avais signé avait beau posséder un bon nombre d'activités douteuses, l'état la soutenait, et la laissait continuer en l'aidant discrètement.

Parfois, je me demandais ce qu'on trafiquait réellement dans ce boulot. Le simple fait que les locaux principaux se trouvent au fin fond de l'Himalaya, planqués entre deux immenses montagnes hostiles et enneigées, me faisait comprendre que ce qui se jouait ici n'était pas censé être découvert par n'importe qui. Sinon, quel intérêt de placer les bureaux dans un endroit tellement inatteignable qu'ils avaient plus l'allure d'une cachette que d'un bâtiment ?

Avec un tel emplacement, sortir des locaux était compliqué, évidemment. L'intérieur contenait tout un étage de dortoirs, et quand on rentrait dans la Montagne – c'est ainsi qu'on avait surnommé l'immense bâtiment caché sous la neige et la roche –, c'était pour au moins un bon mois. La nourriture y était rationnée. Les journées planifiées de A à Z. Les appels téléphoniques, formellement interdits. De toute manière, on ne captait pas le moindre réseau dans ce trou. Accepter de travailler ici c'était accepter de laisser toute sa vie derrière soi, pour se consacrer entièrement à une tâche affreusement floue.

« Ce que nous faisons ici, nous le faisons pour changer le monde. », m'avaient-ils dit au moment de l'entretien d'embauche. C'est tout. Rien d'autre. Probablement que ceux qui posaient plus de questions n'étaient pas pris. La seule chose qui pouvait nous donner une piste sur ce qui était en train de se tramer au fond de la Montagne, c'était la tâche qu'on nous attribuait. Mais même ainsi, les indices étaient infimes.

Mon job, par exemple, consistait uniquement à rentrer des données qu'on m'envoyait, pour ensuite créer une infinité de diagrammes que j'envoyais à un autre service. Rien de plus.

Ce que signifiait ces données, à quoi elles allaient servir et d'où elles venaient, je n'en savais rien. Et j'ai très vite compris que je n'étais pas censé le savoir.

Les différents secteurs de travail ne se mélangeaient pas : je mangeais, vivais et dormais uniquement avec ceux qui avaient la même tâche que moi. Si parfois il nous arrivait de croiser d'autres gens d'autres unités, jamais on ne s'adressait la parole, ni même un sourire. C'était comme un accord tacite. Une règle silencieuse que tous les employés avaient accepté d'eux mêmes : « On ne sait pas, et il ne faut pas chercher à savoir. » Sinon... Sinon quoi ? Je l'ignorais. Mais je n'étais pas réellement sûr d'avoir envie de connaître la réponse.

Vous devez vous poser mille questions. Pourquoi je me suis retrouvé dans un tel lieu, paumé au milieu de l'Himalaya, si tout dans ce travail semble aussi peu accueillant. Pourquoi je vous raconte tout ceci maintenant, au lieu de me taire comme tout le monde le fait dans la Montagne. Qu'est-ce qu'ils fabriquent réellement ici pour qu'un tel besoin de silence s'instaure.

À la première question, je peux y répondre facilement : quand on est jeune, qu'on a personne vers qui se tourner, qu'on galère, qu'on se traîne des dettes et que même les maigres revenus de l'assistance sociale ne nous permettent pas de garder un logement au dessus de la tête, on ne dit pas non à un travail dont la paie s'élève à vingt fois ce qu'on touche par mois, encore moins lorsque celui-ci comprend l'hébergement.

À la deuxième, je peux aussi vous apporter une réponse. Mais à la troisième... Je ne sais pas encore. Je ne sais pas non plus si j'ai envie de le savoir, ou si j'ai envie de l'entendre. Ce que je sais, c'est que le temps presse, et que si je ne parle pas maintenant, les rares informations que j'ai réussi à démêler de ce traquenard s'évanouiront à nouveau dans l'oubli. Et ça, je ne le veux pas.

Je pourrais dire que tout a commencé à partir de l'instant où j'ai posé un pied dans la Montagne, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Au début, tout se passait plus ou moins bien pour moi : j'effectuais mon travail sans queue ni tête sans me poser de question, mangeais aux horaires indiqués et allais me coucher dans la petite chambre qui m'avait été réservée. Un quotidien qui manquait très certainement de folie, mais qui ne me dérangeait pas plus que ça après toutes les années de misère que j'avais enchaîné.

Non, tout a commencé quand j'ai rencontré Jay.

Jay, c'était un employé comme moi, à la seule différence qu'il ne travaillait pas dans le même secteur que moi : là où je passais mes journées à réaliser des diagrammes, lui s'occupait de l'importation. L'importation de quoi, je ne savais pas, comme pour presque tout. Vous devez commencer à comprendre que personne ne sait rien ici.

Lui non plus, il ne savait pas. Il n'avait même aucune idée de qu'est ce qui pouvait bien se trouver dans les immenses boites qu'il recevait et envoyait jours après jours. Et puis, il y a eu ce soir-là. Cet accident dans son secteur, qui a fait que j'ai croisé sa route à trois heures du matin, dans un couloir où il n'était pas censé se trouver, alors que je me rendais simplement aux toilettes.

Je me suis retrouvé face à lui, qui marchait à toute allure avec un balai dans une main, et un gros sacs de produits probablement chimiques dans l'autre, l'air déboussolé. Il m'a dit qu'on l'avait envoyé chercher du matériel de nettoyage, mais qu'il s'était perdu. Qu'il avait dû confondre une porte avec une autre, à cause de l'obscurité nocturne uniquement contrée par les petites loupiotes accrochées le long du mur. Il me parlait comme parlerait un fugitif, comme s'il savait qu'il n'en avait pas le droit, qu'il était en train d'enfreindre une des règles fondamentales de la Montagne : chaque secteur reste avec son secteur.

Moi, j'ai tenté de le rassurer. Je lui ai dit que j'allais essayer de l'aider à retrouver la sortie. Peut-être que je n'aurais pas du.

Car c'est durant ces minutes de marche ensemble que j'ai remarqué que ça n'allait pas chez lui. Il y avait quelque chose, dans son regard anxieux, dans ses gestes nerveux, dans ses épaules crispées, quelque chose qui montrait une angoisse dont je ne pouvais pas être l'unique cause. C'était trop fort, trop puissant. On aurait dit qu'il avait peur que la mort elle-même nous arrête au détour d'un couloir.

On a avancé en dans ce silence transpirant l'angoisse pendant de bonnes minutes. Puis, quand on a enfin trouvé la porte qui le menait à son secteur, il s'est retourné vers moi, et il m'a dit ces mots que je n'oublierai jamais, juste avant de partir, les prononçant d'une voix blanche : « Je crois que j'ai vu quelque chose que je n'étais pas censé voir. »

Ça a marqué pour moi la fin de la tranquillité. On a beau tenter de reprendre son quotidien, après ça, le bouton des questionnements est activé sans retour en arrière possible. On n'y arrive plus, à faire simplement son travail, à créer ces diagrammes, et à les envoyer, sans réfléchir à quoique ce soit d'autre. Des dizaines d'interrogations ont alors commencé à me hanter, et ne me quittaient plus : Qu'avait-il vu ? Pourquoi avait-il l'air si effrayé, cette nuit où je l'ai croisé ? S'était-il réellement égaré dans mon secteur par hasard, ou n'avait-il pas simplement voulu fuir quelque chose, ou chercher de l'aide ? Ces diagrammes, que je faisais en boucle, quelle était leur utilité ? D'où venaient ces données qu'on nous envoyait inlassablement ? Qu'est ce que pouvait bien cacher la Montagne ?

Dans ma tête, c'était devenu le chaos. Rien à faire : j'avais beau essayer de reprendre ma vie d'avant comme si de rien était, ces questions qui revenaient en boucle m'en empêchaient à m'en priver de sommeil.

Et puis, à côté de tout ça, il y avait Jay.

Si je n'avais jamais fait attention à lui avant, parce qu'ici personne ne fait attention à personne, je le voyais parfaitement, désormais, aller s'asseoir dans la zone réservée à son secteur dans l'immense réfectoire qui nous accueillait chaque midi. Il avait les mêmes cheveux proprement coupés que dans mes souvenirs, le même regard nerveux, et la même carrure tendue. Il n'y avait pas de doute possible. Lui aussi semblait m'avoir reconnu, d'ailleurs.

Souvent, nos regards se croisaient. Tous les midis et tous les soirs presque. On ne se parlait pas, bien entendu, mais j'essayais de déchiffrer ses yeux, de comprendre ce qu'ils essayaient de me dire – s'ils essayaient de me dire quelque chose –, ou d'y lire ce qu'il avait vu, et qu'il n'aurait pas du voir. Au moins, il était toujours là. Depuis mon arrivée ici, il était déjà arrivé deux fois qu'une personne disparaisse du jour au lendemain, et avec les quelques mots qu'il m'avait lancé, je n'avais pu m'empêcher de craindre qu'il soit le prochain.

Je voulais lui parler. Le voir tous les jours ainsi sans pouvoir lui adresser la parole et lui demander plus de renseignements sur cette simple phrase qu'il m'avait dite et qui avait suffit à mettre un bazar pas possible dans ma tête me semblait insupportable. Tant et si bien que j'ai fini par sortir régulièrement de ma petite chambre la nuit pour me rendre aux toilettes, dans l'espoir de le recroiser dans ces immenses couloirs.

Et un jour, c'est ce qui se passa.

Je me suis retrouvé nez à nez avec lui et son regard nerveux. Il m'a regardé, et m'a simplement dit qu'il voulait me parler. J'ai accepté. Après ça, il m'a expliqué tout un tas de choses confuses que j'aurais bien du mal à vous retranscrire comme il l'a fait. L'essentiel est là : son travail consistait à réceptionner et envoyer divers colis. On ne leur avait pas dit ce qu'il y avait dedans – tout comme on ne nous disait pas de quelles données étaient composés nos diagrammes –, mais ceux-ci étaient lourds, horriblement lourds. Les plus gros étaient tout bonnement intransportables sans l'aide de machines. Et puis, il y avait eu l'accident : une de ces machines s'était cassée durant le transport d'un des colis qui venait d'être réceptionné, et il était alors allé s'écraser par terre, dévoilant ainsi son contenu : un énorme bloc de glace. Rien de plus. Jay n'avait pas compris, tout comme l'intégralité des travailleurs de son secteur présents. On lui avait simplement demandé d'aller chercher de quoi nettoyer les éclats de glaces qui s'étaient brisés dans la chute, et il s'était exécuté, sans rien dire. C'était là qu'il avait surpris cette discussion qui l'avait mis dans tous ces états, qui l'avait fait douter comme je doutais à ce moment-là. Apparemment, il aurait entendu deux hommes parler. Lui même n'avait pas tout compris, et il ne se souvenait pas de tout, mais il était question de cellule souche, de séquence ADN, d'étude sur le milieu aquatique, de mutations, et d'autres termes techniques qu'il ne connaissait pas. Il n'avait pas plus écouté.

Il s'était empressé de partir, et c'était ainsi qu'il était arrivé là, devant moi, pendant que son cerveau faisait les mêmes associations d'idées qui étaient en train de fuser dans le mien à l'instant même où il me racontait tout ça : Est-ce que ce transfert de blocs de glace étaient en partie une raison pour laquelle la Montagne se trouvait dans un milieu aussi polaire que l'Himalaya ? Était-ce d'ailleurs simplement des blocs de glace, où contenaient-ils autre chose que Jay n'aurait pas été capable de voir à l'œil nu ? Et s'il était question de cellule souche... De l'ADN ? De quoi ? De qui ? Conservé dans la glace depuis quand ? Pour faire quoi ? Quel était le rapport entre ces mutations présumés et le milieu aquatique ?

On en était là. Le tout peinait à prendre forme, mais les premiers indices étaient entre nos mains.

Et à cet instant, nous étions loin de nous douter de la suite.

Je ne sais pas si j'aurais le temps de vous l'écrire. Dans quelques minutes à peine, les lumières se rallumeront, et je devrais retourner remplir ces diagrammes comme si de rien était, comme si je n'étais pas en train de percer l'horreur de ces quatre murs. En réalité, je n'ai aucune idée de si oui ou non je passerais encore la journée. Je crois qu'ils s'en doutent. Je veux dire, je crois que les hauts placés d'ici ont compris que quelqu'un dans la Montagne cherchait à percer leurs secrets. Ce n'est plus qu'une question de jours, d'heures peut-être, avant qu'ils ne remontent jusqu'à Jay et moi.

J'ai peur.

Je suis terrifié. Si vous lisez ces notes, sachez que je suis désolé de vous exposer ceci sous les yeux. La vérité est mille fois plus terrifiante qu'on ne le pense. Vous pouvez fermer les yeux. Vous avez le droit de fermer les yeux. Souvent, je me dis que j'aurais préféré ne rien savoir. Si vous saviez combien je regrette d'avoir continué de creuser et de ne pas en être resté là.

Cette nuit, si je suis encore vivant, je vous écrirai la suite de nos découvertes.

Sachez qu'en les lisant, plus aucun retour en arrière ne sera possible pour vous, comme il en a été le cas pour moi.

Vous êtes prévenus.

Il ne me reste plus que deux minutes avant de devoir arrêter, alors au cas où je ne rentrerai pas dans cette chambre ce soir, ni même les autres soirs, voici des notes rapides de ce que vous devez savoir si vous voulez creuser plus loin :

— Projet D. ( déluge ? delta ? )

— 1ère c. Chine

— 64°57'42.9"N 42°51'45.8"E

— A.3

— Archives 08.03.2014

— L. 29.04

Il est l'heure que je m'en aille. Ça vous semble sûrement flou, mais ces quelques notes sont la clé pour percer les secrets de la Montagne.

Libre à vous de les exploiter ou non.



Journal de Yang Jungwon
14 / 02 / 2027



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