Après ce geste violent, le silence règne dans la pièce. Personne ne bouge et je vois peu à peu la joue de Louis rougir légèrement. Il place sa main sur celle-ci et regarde son père avant de s'enfuir à l'étage. Son père s'avance vers lui mais je lui barre la route. Nos yeux se captent et je vois dans son regard toute la culpabilité du monde, mais cela ne me calme pas. 

- Lou-

- Ne. Levez. Plus. Jamais. La. Main. Sur. Lui.

Il baisse les yeux et je crois apercevoir une larme rouler avant que moi-même je ne monte à l'étage. Je vais directement vers la chambre de Louis mais la porte est fermée à clé. 

- Lou' ouvre-moi s'il te plait...

Le silence me répond et je sens les nerfs monter en moi. Je redescends les marches prêt à me défouler sur son père mais je le vois agenouillé dans le salon, à côté le canapé et voir cet homme, normalement toujours heureux, mal me fait quand même quelque chose. 

- Je ne voulais pas... Mais j'ai eu tellement peur... On m'a envoyé une photo de Louis dans une position assez suggestive et ça m'a mis tellement en colère de savoir qu'il avait recommencé à envoyer ce genre de photos... On en avait déjà parlé car Louis avait déjà fait cette erreur il y a des années et il l'avait payé cher... 4 ans de psychologues, nutritionnistes pour l'aider à aller mieux après sa tentative de suicide et son anorexie et là savoir qu'il a refait cette erreur m'a fait tellement peur... Je m'en veux tellement Anne si tu savais...

Ma mère ne sait pas où se mettre, je le vois bien. Je décide de ne rien dire et je sors faire un tour dans le quartier pour réfléchir. Je ne savais pas que Louis avait eu tous ces problèmes. D'où sont-ils venus ? Qui les avait provoqué ? Et surtout qui avait envoyé cette photo à Mark ?

Après quelques heures, je rentre à la maison et l'ambiance est toujours aussi... hum... nulle. J'embrasse ma mère dans la cuisine, elle semble être dans ses pensées entrain de préparer le repas de ce soir. Mark n'est pas dans le salon mais je ne demande pas où il se trouve. Je monte à l'étage et la porte de Louis est toujours fermée, signe qu'il n'a pas mis un pied dehors depuis tout à l'heure. Je rentre dans ma chambre et m'allonge sur le lit pour réfléchir. Je suis perturbé dans mes pensées lorsque je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière. Je me saisi de celui-ci et regarde qui vient de m'envoyer un message.

Louis :
Tu es rentré ?

Harry :
Oui, j'avais besoin de m'éclaircir les idées...

Louis :
Je suis désolé Hazza...

Harry :
Ne t'excuse pas, c'est pas ta faute.

J'attends qu'il rajoute quelque chose mais non. Au bout d'un moment, j'allais lâcher le téléphone mais celui-ci vibra.

Louis :
Viens. .. J'ai besoin de toi...

Ni une, ni deux, je me lève et sors de ma chambre. Je fais quelques pas pour aller devant sa porte et je toque doucement. La porte s'entre ouvre et je me faufile à l'intérieur. Louis est là, les yeux rougis et la mine bouffie, dû à ses pleurs je présume. Je le prends immédiatement dans mes bras et il vient caler sa tête dans mon cou.

Je le berce doucement pour tenter de l'appaiser et cela semble fonctionner. Après quelques minutes, je nous amène sur le lit et on s'allonge tout les deux, lui la tête toujours dans mon cou et moi lui faisant de tendres papouilles.

- Mon père doit s'en vouloir...

- Ça n'excuse en rien son geste.

- Je sais mais je ne suis pas tout blanc non plus Haz'...

- ...

Je ne veux pas lui montrer que je ne suis pas d'accord avec lui alors je ne dis rien.

- Il y a 4 ans, je sortais avec un gars plus vieux que moi. J'étais très jeune et lui avait 17 ans. Je l'avais rencontré au bowling, il travaillait là-bas et on passait souvent nos après-midis à la salle d'arcade juste au-dessus avec mes amis. Un jour, on est descendu et il m'a aidé à jouer au bowling. On avait beaucoup ri car je suis vraiment une merde à ce jeu, dit-il en pouffant.

Je continue mes papouilles pendant qu'il raconte son histoire et je l'écoute attentivement.

- Une fois, en fin d'après-midi, on est allé boire un verre au petit snack du bowling et je suis tombé amoureux de lui, de sa gentillesse, de ses yeux rieurs et je pensais que lui aussi était amoureux de moi... On s'est revus plusieurs fois, pendant quelques mois et au bout de 7 mois on s'est mis ensemble. Il avait bien préparé son jeu, il a été patient et au moment où j'étais au plus bas avec mon coming out, il a attaqué.

Son expression change complètement et il se renferme sous mes yeux.

- Un soir on est allé dans une sorte d'immeuble délabré car je m'étais disputé avec mon père, il ne voulait pas que je sorte avec un garçon plus vieux que moi, il disait qu'il avait des intentions autres que celles d'un jeune ado de mon âge et putain ce qu'il avait raison. Mais j'étais trop jeune pour comprendre et admettre qu'il avait raison. Alors j'ai suivi ce gars et en rigolant on a commencé à prendre des photos, de nous entrain de nous embrasser, de l'immeuble délabré et il m'a demandé de poser. Je me suis rapidement pris au jeu et j'ai posé pour lui. On a continué quelques jours à poser ici et finalement, un jour où on était chez lui, il m'a demandé de poser nu. J'étais pas très à l'aise avec l'idée alors il m'a donné un sous-vêtement plutôt osé. Je me sentais plus à l'aise "habillé" que nu et il a pris des photos. Le pire c'est que ces photos étaient tellement belles, la luminosité, les effets de profondeur.. Tout était parfait. Sauf le fait que j'étais mineur et qu'il abusait de mon amour pour lui.

Je le vois se tendre de plus en plus et j'embrasse son front pour tenter de l'appaiser.

- Il a du prendre des centaines de photos de moi, dans des poses et des tenues plus qu'aguicheuses et il disait toujours que c'était de l'art...  Je me trouvais beau sur les photos et j'ai commencé à prendre confiance en moi. J'ai commencé à m'habiller sexy, provocant et à faire des photos de mon côté, pour mon plaisir mais ce n'était pas aussi réussi. Un jour, il a voulu qu'on se filme entrain de faire l'amour. J'ai refusé catégoriquement et il a dit qu'il n'aurait jamais du me demander ça. J'ai eu des doutes ce jour-là mais vu qu'il n'avait pas forcé, je ne m'en suis pas formalisé. Ça faisait presque 5 mois que j'étais son modèle et un soir, alors que je voulais me toucher.. Fin tu vois quoi... J'ai tapé le nom d'un site coquin et mon sang s'est glacé quand j'ai vu les photos qu'on avait faites ensemble. Elles étaient là, sur ce site de cul et les commentaires étaient tous répugnants... J'étais mineurs, ils le savaient et ils s'excitaient tous sur moi... J'ai senti la panique arriver en moi alors j'ai appelé ce putain d'enfoiré et il m'a avoué que tout ca, notre relation, c'était pour avoir du contenu pédopornographique à vendre sur internet.

Le silence règne à nouveau dans la chambre et là c'est moi qui ai l'impression d'avoir reçu une gifle.

- J'étais tellement apeuré par le fait que mon père tombe sur ces photos que j'ai arrété de manger du jour au lendemain. J'ai perdu énormément de poids et mon père s'inquiétait beaucoup mais je ne pouvais rien dire. Tous les jours, il rajoutait des photos et je comprenais enfin pourquoi il avait voulu qu'on se filme. J'ai eu peur qu'il l'ait fait dans mon dos mais il n'a jamais posté de vidéo. Un jour, on m'a reconnu dans la rue. Un homme est venu me voir et m'a demandé de le sucer. J'ai eu tellement peur que je me suis fait pipi dessus. Cet homme, le regard qu'il avait... Je ne l'oublierai jamais... Alors je suis rentré chez moi et j'étais vraiment paniqué. J'ai fais la seule chose qui me semblait logique, je voulais échapper à tout ça, ne pas être une honte pour mon père. Alors j'ai ... J'ai... J'ai accroché une écharpe autour de mon lit en hauteur et j'ai tenté de me pendre.

Je le serre fort contre moi à l'entente de ses mots si durs.

- Mon père est rentré dans ma chambre car je ne lui répondais pas et je me souviens juste de son cri perçant et de la douleur dans ma poitrine. Après ça, j'ai été interné quelques mois et j'ai du subir plusieurs années de psychologues et de nutritionnistes pour essayer d'aller mieux. J'ai tout avoué à mon père et on a essayé de retrouver mon ancien petit-ami mais ça n'a rien donné, comme s'il n'avait jamais existé. Ça a été très dur pour mon père d'accepter que je voulais continuer à faire de la photo, mais j'aime ça et je ne veux plus associer ce que j'aime faire à ce qu'il s'est passé. C'est pour ca qu'il a dû avoir peur quand on lui a envoyé cette photo...

- Je comprends un peu mieux même si je n'approuve toujours pas son geste. Tu es quelqu'un de fort tu sais.. Je ne sais pas si j'aurai pu supporter ça.

- Il le fallait et puis, après ma tentative je me suis promis de ne plus jamais refaire quelque chose d'aussi grave. Mon père a souffert pendant des années quand je mettais ma musisue trop fort et que je ne repondais pas à ces appels, je pense qu'encore aujourd'hui il craint un peu que...

Je le fais basculer sur moi et l'observe.

- Tu es magnifique...

- Je sais, dit-il en haussant les sourcils en faisant sa diva.

Je caresse sa joue et il descend sa tête pour m'embrasser. Ses lèvres sont douces et sa langue vient lécher doucement ma lèvre supérieure. Je passe mes mains sur ses hanches et je sens qu'il commence à se mouvoir sur une certaine partie de mon corps. Je sens mon bassin s'enflammer et on perd pied. On s'embrasse sauvagement, il embrasse mon cou, le mord et je gémis doucement son prénom. Il s'arrête quelques secondes pour retirer son tee-shirt et je fais de même. C'est à son tour de gémir lorsque nos torses entrent en contact et nos hanches se frottent l'une contre l'autre, excitant nos virilités. Le sentir contre moi de la sorte me fait perdre la tête et je le retourne rapidement pour être au-dessus de lui. Nous continuons à nous embrasser chaudement lorsque tout à coup :

- Louis c'est Anne, je viens pour... Les garçons ?!