𝑩𝒂𝒏𝒈 𝑪𝒉𝒂𝒏 ~ l'ami de ma cousine (pt 3/3)
J'ouvre violement la porte de mon appartement et la claque, me fichant totalement du confort des voisins. Je balance mon sac à travers la pièce et m'enferme dans ma chambre en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je me jette sur mon lit, où je rebondis, et pose ma tête sur mon oreiller en attrapant ma couverture et en la serrant de toutes mes forces. Les gouttes d'eau sortent tel un torrent indomptable de mes yeux devenant petit à petit rouges. Les hommes sont tous les mêmes ! Ils sont tous violents, agressifs et brutaux ! Ils ne pensent qu'à se battre et à créer des problèmes pour rien. Si je n'ai pas envie de parler avec lui, ce Chan, je ne le fais pas, je ne suis en rien obligée. Et il n'a pas à me retenir de partir, surtout à sa manière, il m'a fait mal ce con ! Ce n'est qu'un idiot égoïste qui ne pense pas au bonheur des autres et qui agresse sans raisons ! Peut-être même est-il un pervers et que je ne le sais pas. Il veut simplement se rapprocher de moi pour mieux m'avoir cet enfoiré de première. Je ne veux plus jamais le revoir ! Même si je me fait priver de quelque chose par ma cousine et ses règles à la con, je ne le fais pas quand même ! Mieux vaut mourir que de rester avec son "ami" ! J'en ais plus que marre de devoir obéir à des règles imposées contre mon grès ! Je suis presque majeure, je ne suis plus une enfant ! Ma mère m'aurait mieux élevée que ma cousine qui est à peine plus grande que moi. J'aurais tellement voulu qu'elle reste en vie, vivre pleins de magnifiques moments avec elle, sans mon père. Malheureusement, aujourd'hui c'est totalement impossible à cause de lui. Je lui en voudrais toute ma vie pour ça. Comment je pourrais lui faire confiance maintenant qu'il a tué maman ?! Mes larmes dégoulinent sur mes joues pour venir s'échouer sur mon oreiller. A force de pleurer, ma tristesse s'évapore peu à peu, laissant place à la fatigue. Mais je ne veux pas dormir, je n'ai pas que ça à faire de ma vie ! Je sèche mes larmes en frottant avec ma manche mes yeux rouges et gonflés, puis je me lève de mon lit pour aller dans le salon. J'ouvre la porte de ma chambre et pars dans la pièce principale. J'enfile mes baskets de sport et je sors de l'appartement. Je cours dans les escaliers et je me retrouve dehors. Je prends la droite et commence à courir. Je fonce à travers les rues de la ville en ne prenant pas compte du fait que je n'ai pas les habits fait pour, et que je ne sais pas où je me dirige. Je cours, je cours sans m'arrêter. Plus personne ne peut m'arrêter à présent ! Je veux être libre, voler de mes propres ailes comme une adulte responsable ! Ne pas me faire couvrir par ma cousine qui ne pense qu'à son bonheur et jamais au mien. J'aurais dû me pendre lorsque j'en avais eu l'occasion. Mais je dois rester forte pour maman. J'allais vers l'inconnu, ne sachant pas où je me trouvais. Une multitude d'arbres en tous genres m'entourent et se referment sur moi comme pour me prendre au piège. Ces arbres représentent à la perfection les personnes m'entourant. Je regarde un peu plus autour de moi et je vois des bancs ainsi que des jeux pour enfants, m'indiquant que je me situe dans un parc. J'arpente le chemin faisant le tour de celui-ci et je trouve la sortie un peu plus loin. Je ne sais pas par où je suis rentrée mais je l'ai fait. Je sortis du parc et j'essayai de retrouver mes repères. Finalement j'étais à une bonne dizaine de minutes de chez moi à pied. Je devais me faire violence pour y aller et essayer de ne plus penser à l'autre imbécile. Je secoue la tête un instant avant de traverser le passage piéton et d'emprunter la rue qui aboutit à mon appartement. Je marche tranquillement en essayant de visualiser ce que je ferais ensuite pour avoir le cerveau occupé à autre chose. Je jure que si ce Chan me touche encore une fois je lui en fais baver. J'ai été gentille car c'est le meilleur ami de ma cousine mais maintenant je ne ferais plus aucuns cadeaux à personne. Je rentre chez moi la tête baissée à réfléchir. J'ouvre la porte d'entrée et je m'infiltre dans l'appartement en prenant soin de bien la refermer. Je me jette sur le canapé et je continue ma série. L'après-midi passe extrêmement vite puisque je ne fais rien et reste concentrée sur la série. Maggie rentre assez rapidement et ne s'étonne pas de me voir devant la télé.
- Alors, ce rendez-vous avec Chan ? Comment s'était, raconte moi tout ! S'exclame-t-elle, impatiente de savoir ce qui va la décevoir.
- Ce n'est qu'un connard ! Dis-je, me fichant de son lien avec cette ordure.
- Quoi ?! Mais non ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Il ne sait pas me respecter, il veut absolument tout savoir. Je ne voulais pas lui parler et j'ai quand même fait l'effort d'y aller mais il me force à parler alors que j'en ais tout sauf envie.
- Chan est de nature curieuse, ne lui en veux pas. Mais tu devrais te décoincer un peu ma petite, tous les hommes ne sont pas comme ton père ! Chan n'est pas un connard comme lui, ni aucun des hommes que tu pourras rencontrer actuellement.
- Peut-être mais qu'il me laisse tranquille avec mes problèmes. Je n'ai pas envie qu'il vienne s'immiscer dans ma vie privée.
Ma cousine regardait dans le vide, comme réfléchissant.
- Tu vas bien Maggie ? Demandais-je, inquiète.
- Bah c'est que tu vas encore devoir te coltiner Chan pendant plusieurs jours...
- Quoi ?!
- En fait je lui ais proposé de dormir à la maison durant son séjour ici pour qu'il ne prenne pas un hôtel et paye pour rien...
Je crois rêver. Non mais c'est une blague ?! Je ne le supporte déjà pas quelques minutes, alors qu'est-ce que ça va être s'il vit avec nous quelques jours ? Je crois que je vais commettre un meurtre. Je regardais blasée ma cousine pour lui faire comprendre que ce n'était pas une bonne idée.
- Je t'assure qu'il ne te fera rien Mathilde. Me dit-elle.
- J'en reviens pas ! Fallait que ça tombe sur moi ! Sérieux vous me pourrissez tous la vie !
Je me lève du canapé et je vais dans ma chambre en m'y enfermant. Je passe le début de soirée là jusqu'à ce que la sonnerie de la porte d'entrée retentisse. Maggie me dit que c'était Chan et que je devais venir pour le saluer. Bien-sûr je retournai dans le salon sans une once de joie, juste pour faire plaisir à ma cousine, encore et toujours. Elle ouvre la porte et se jette dans les bras de Chan. Ils étaient heureux de se retrouver, s'en était répugnant qu'elle traine avec un gars comme lui. Elle l'invite à rentrer, ce qu'il fait. Il dépose son sac de voyage dans l'entrée et enlève sa veste qu'il dépose sur le porte-manteaux. Dès qu'il me voit il me salue en souriant mais je partis me chercher un verre d'eau dans la cuisine en le regardant durement puis en l'ignorant totalement. J'allai dans celle-ci puis je reviens pour m'asseoir sur le canapé, loin de cette personne. Ma cousine était enchantée de le revoir, cela se voyait sur son visage radieux. Moi je reste sur mon téléphone en les écoutant d'une oreille. Leur conversation tourne autour de ce qu'il leur est arrivé depuis qu'ils ont été séparés, rien de bien intéressant. Je m'ennuis énormément, mais c'est alors que la sonnette retentit une nouvelle fois. Je le lève du plus vite que je peux et je cours ouvrir sans savoir qui se cache derrière la porte. J'ouvre celle-ci et je fus surprise de voir Changbin, Félix et Jisung tout sourire en me voyant. Je leur fais un câlin avant de les inviter à rentrer. Je leur dis de s'asseoir sur le canapé, ce qu'ils font.
- Alors, ça va mieux à propos d'hier ? Me demande Changbin.
- Ma gueule de bois oui mais émotionnellement non même si vous m'avez été d'une grande aide hier et je vous en remercie.
- Oh pourquoi ça ne va pas ? Questionne Jisung en levant ses fins sourcils.
Je tourne la tête vers Chan en lui lançant un regard noir, les garçons comprennent alors.
- Mathilde ! Arrête de le regarder comme ça, il ne t'a rien fait ! S'exclame Maggie, frustrée par mon comportement.
- Ah bon ? Je ne crois pas qu'il ne m'ait rien fait, au contraire.
- Oh mais c'est bon ! Je t'ai dit que ce n'était pas ton père, c'est pas un tueur qui fait du mal comme ton putain de père !
Je lui lance un regard noir qui veut tout dire. Elle a intérêt à se taire si elle veut pas passer un sale quart d'heure.
- Et qui sont ces personnes Mathilde ? Demande Chan, intrigué.
- Tu as besoin de le savoir ?!
Félix posa sa main sur mon épaule pour me dire de me calmer puis se présenta.
- Je m'appelle Félix, voici Changbin et Jisung. Nous sommes les amis de Mathilde.
- D'ailleurs, qu'est-ce que vous faites là ? Demandais-je.
- On voulait savoir si tu allais mieux, et pourquoi pas passer la soirée ensemble avec ta cousine et ce monsieur ? Répondit Jisung.
- Je m'appelle Chan, et je suis le meilleur ami d'enfance de Maggie. Et je suis plus âgé que vous alors appelez moi simplement par mon prénom.
- Enchanté de te rencontrer Chan. Renchérit Changbin.
- Comment peux-tu être enchanté de rencontrer ce monstre ?! M'indignais-je.
Changbin me prend le poignet et se lève pour se diriger vers sa chambre même s'il ne sait pas où il va. Je le suis et nous nous asseyons sur mon lit. Il me regarde dans les yeux.
- Pourquoi est-ce que tu le détestes ? Me demande-t-il.
- Ma cousine m'a forcée à aller à un rendez-vous avec lui parce qu'elle voulait que je rencontre de nouvelles personnes mais je ne voulais pas. Je lui ais fait plaisir d'y aller mais je n'en avais aucune envie au départ, alors je ne voulais pas parler. Lorsqu'il est arrivé j'ai fait l'effort de lui parler et de lui dire un minimum de choses sur moi. Mais il en voulait toujours plus alors que moi non. Il me racontait sa vie alors que je n'en avais rien à cirer. Puis lorsque nous sommes sortis du café il m'a prit le bras en me faisant mal et il me criait dessus pour comprendre la raison de mon silence. Mais je suis androphobe alors ce n'est pas ma faute. Je n'ai plus aucune confiance en les hommes. Alors j'ai commencé à pleurer puisqu'il me faisait mal et que j'avais peur. Je suis rentrée en pleurs...
Changbin m'écoute avec attention et semble réfléchir mes paroles.
- Je comprends qu'il ait pu te blesser intérieurement, mais je ne pense pas que c'était son intention. Tu sais, les hommes ne sont pas tous les mêmes. Regarde moi, je peux avoir l'air d'une brute aux premiers abords mais au fond je ne ferais pas de mal à une mouche, je fais juste toutes ces conneries pour m'éclater avec mes potes. Ton père, aussi dangereux soit-il, est en prison et ne peut plus faire de mal à personne. Chan n'est pas cette personne et tous les hommes qui s'approchent de toi ne sont pas comme lui je te le jure. D'ailleurs, tu me dis que tu es androphobe mais tu es bien amie avec Jisung, Félix et moi. Chan est comme nous, j'en suis sûr.
- Tu as raison... Je suis amie avec vous. Mais j'ai toujours peur de ce qu'il peut se passer.
- Tu crois sincèrement qu'il pourrait te faire quelque chose ? Il n'a vraiment pas l'air méchant et je pense que sa réaction est dû à son inquiétude quand il a remarqué que tu l'évitais et que tu ne voulais pas lui parler. Sa réaction est totalement normale. Alors essaye d'apaiser tes craintes et de te dire que c'est moi.
Il sourit et je lui rendis ce joli sourire qu'il m'offrait. Je l'enlace quelques minutes en le remerciant avant que nous ne retournions avec les autres dans le salon. Nous nous rasseyons sur le canapé en compagnie des autres et je baisse ma tête.
- Excuse-moi d'avoir d'agis comme ça avec toi Chan... Dis-je devant tout le monde.
Il est surpris mais me sourit.
- Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Maggie m'a tout expliqué durant ta conversation avec Changbin et je comprends mieux pourquoi tu étais distante. Je n'aurais pas dû non plus réagir comme ça et te faire mal alors je m'en excuse.
Je relève la tête et je souris faiblement à son intention.
- Est-ce que c'était compliqué alors ? Me demande Changbin avec un sourire en coin.
- Je n'en suis pas morte. Répondis-je en rigolant.
L'ambiance qui règne dans la pièce est agréable et largement meilleure que tout à l'heure. La soirée commence mieux que ce que je n'avais espéré. Nous commençons à discuter et à rire de bon cœur aux blagues nulles de Jisung. Mais ce n'est sans compter sur les merveilleuses idées de ma cousine qu'elle nous proposa un jeu.
- Dites, pourquoi ne pas faire un jeu ? Je propose un action ou vérité !
Tout le monde acquiesce sauf moi, je n'ais pas spécialement envie d'y jouer mais je sais pertinemment que ma cousine va me forcer à y jouer avec eux.
- Bon d'accord je veux bien...
Un sourire sadique s'affiche sur le visage de Maggie, ce qui ne présage rien de bon pour nous tous. Elle commence et choisie sa victime qui n'est autre que son meilleur ami.
- Action ou vérité Chan ?
- Action, tu le sais bien.
- Alors, fais trois fois le tour de la pièce en imitant un kangourou.
Chan soupire avant de se lever et d'exécuter son action sous nos rires. Il revient ensuite à sa place puis pointe son doigt sur Changbin en lui posant la même question que ma cousine.
- Vérité.
- J'aimerais savoir qu'elle relation tu entretiens avec Mathilde.
- Oh nous sommes de bons amis ! Pour moi c'est ma meilleure amie en fille puisque c'est la seule.
Chan acquiesce tandis que je sourie, attendrie par les mots de mon ami. Celui-ci se retourne ensuite vers moi. Je comprends alors que je suis sa victime.
- Action le moustique.
- Ah c'est nouveau ce surnom ? Enfin bref, tu vas boire cul sec un verre d'alcool le plus fort qu'a ta cousine.
Maggie se lève et va chercher une bouteille de vodka, de quoi me mettre K.O. Maggie voulait préciser quelque chose d'important qui ne manqua pas à l'oreille des garçons.
- Sachez que Mathilde tient très mal l'alcool... Ce verre pourrait la faire complètement délirer après ça, enfin c'est à vos risques et périls...
Chan affiche un visage inquiet et absolument pas rassuré.
- Heu, je pense que c'est une mauvaise idée ce verre. Changbin tu ne veux pas changer ?
- Non je garde cette action pour elle. Puis je sais qu'elle ne tient pas très bien l'alcool, hier elle était complètement folle. Elle avait dû nous boire au moins quatre verres de vodka alors bon.
Maggie regarde la bouteille qu'elle a été chercher et se rend compte de ce qu'elle avait apporté.
- Ah... Et bah je n'ai que de la vodka, je pense qu'on va avoir un accident mais bon tant pis. Sache que ça sera de ta faute Changbin.
- Oui oui je sais, aller sers lui un verre.
Ma cousine s'exécute et me donne le verre. Je le prends et le bois cul sec à la demande de mon ami. Ma gorge pique atrocement, l'alcool passe toujours aussi mal. Je ferme un instant les yeux pour me remettre de mes émotions et laisser passer l'alcool. Je les rouvre quelques instants après et je me remets dans le jeu. Je choisis Félix.
- Action aussi.
J'observe les personnes autour de la table et me vient une idée.
- Fais un câlin à ma cousine.
L'Australien rougit instantanément dès que je prononce ma phrase. Il se lève et fait ce que je lui ais demandé avec une gêne très remarquable. Je comprends donc qu'il a eu un coup de cœur pour ma chère cousine. Nous continuons de jouer jusqu'à ce que ce fut encore à moi de choisir. Jisung m'observe avec un air de réflexion intense. J'espère seulement qu'il ne va rien faire de fou vu mon état déplorable. J'arrive à peine à tenir en équilibre alors que je suis assise. Je vois Chan se lever et s'asseoir à côté de moi pour me soutenir tandis que le silence de Jisung se fait de plus en plus long.
- Mathilde, fais un bisou sur la joue de Chan.
Contrairement à celles de Chan, mes joues prennent une teinte rouge qui ne manque pas de faire rigoler les autres. Maggie est très étonnée.
- Wouah ! Je ne t'avais jamais vu rougir Mathilde... C'est une première ! Et en plus avec Chan !
Elle me fait un sourire plein de sous-entendus. Je n'y fais pas attention et je me retourne vers Chan pour effectuer mon action. Je m'approche de sa joue et j'allais l'embrasser mais il tourne sa tête au même moment, ce qui fait que nous nous embrassons. Dès lors que je m'en aperçois, je recule ma tête et je le frappe. Je suis énervée par ce qu'il a fait. Je me lève rapidement et je sors de l'appartement, laissant tout le monde en plan, et je vais dehors sur le banc en face de l'immeuble. Le vent frais fait du bien, malgré mon sale état. Pourquoi Chan a fait ça ? Je ne comprends pas... Je m'affale sur le banc en laissant aller ma tête qui tombe en arrière. Mais une personne ne tarde pas à s'asseoir à mes côtés. Je ne prends même pas la peine de me relever pour cette personne, peu importe qui c'est, je n'en ais de toute façon pas envie. Sa voix grave résonne alors à travers ce temps paisible.
- Je suis désolé Mathilde, je n'aurais pas dû faire ça sans ton autorisation...
Je souffle, que me voulait-il à la fin ? Je parle alors d'une petite voix pour ne pas briser le silence reposant que la nature nous offre.
- Pourquoi tu as fait ça ?
- Le truc c'est que je t'aime bien... En vérité tu es sympa même si tu as eu un passé difficile et que j'ai été un vrai con au café. Depuis qu'on est tous petits, ta cousine n'arrête pas de me parler de toi et me montre des photos. Je te trouvais trop mignonne avec ta petite bouille. Et depuis que je suis ici je confirme ce que je vois en me disant que tu as changé pour devenir une belle jeune femme. Depuis mes 15 ans environ je m'intéressais de plus en plus à toi, jusqu'à embêter Maggie. Et je voulais vraiment te voir depuis cet âge, rencontrer enfin celle qui occupait mes pensées à longueur de journée. Mais j'ai vraiment été triste et déçu lorsque ta cousine m'a annoncé qu'elle déménageait pour aller vivre avec toi. Je l'enviais également d'une part, mais je ne pouvais pas me l'avouer. Nous sommes resté en contact avec Maggie et il y a une semaine environ elle m'a proposé de venir loger chez vous quelques jours. Je n'ai pas hésité avant d'accepter, je voulais te voir et revoir également ma meilleure amie. Je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé au café, je m'en veux terriblement. Mais Maggie ne m'avait pas prévenu sur ce qu'il s'était passé quand tu étais jeune... Et pour tout à l'heure, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je n'aurais pas dû...
Une larme coule sur ma joue. J'essaye de retenir mes sanglots mais je ne peux m'empêcher de renifler. Je me rassois correctement, mais c'est pour ramener mes genoux vers moi et mettre ma tête dans mes bras. L'alcool n'arrange rien à ma situation. Je pleure à chaudes larmes, et je ne peux pas les arrêter. C'est alors que je sens des bras m'entourer, comme une protection qu'il peut me faire de l'extérieur. Chan n'est finalement pas un monstre comme j'ai pu l'appeler. Pour le lui faire comprendre, je me jette dan ses bras et je pleure contre son torse.
- J-je suis désolée de ce que je t'ai dit. Tu n'es pas un monstre, tu pensais faire bien. C'est juste que je n'arrive pas encore à tirer un trait sur mon passé qui me hante. Mais j'en ais marre de souffrir à cause de ça, tous ceux de mon lycée savent que ma mère et morte et ils l'insultent... Je ne pourrais pas tenir encore plus longtemps.
Chan resserre son étreinte sur moi et me caresse gentiment le dos.
- Ces personnes dans ton lycée ne savent pas à qui elles se frottent. Tu es très forte Mathilde, plus forte que tous ces étudiants. Ne gâche pas ta vie en pensant qu'ils sont plus forts que toi et peuvent te détruire, c'est faux. Je sais que c'est compliqué de passer au-dessus des évènements, mais c'est le seul moyen pour avancer dans la vie. En tout cas, je serais toujours là pour toi, sache le. Si tu as un problème viens me trouver, même par message, et je t'aiderais pour que tu ailles bien. Je n'aime pas te voir pleurer, même si c'est amplifié avec l'alcool puisque j'ai compris que tu ne le tenais absolument pas. Mais arrêtes de pleurer et soit heureuse dans ta vie.
J'essaye de l'écouter et d'arrêter de pleurer. Je sors de l'emprise de Chan et je me retrouve face à son visage posé mais tout de même inquiet. Il approche sa main de mon visage et essuie les dernières larmes qui coulent sur mon visage. Ce contact sur ma peau me procure un frisson que je ne peux décrire.
- Tu es sûr que tu veux m'aider ? Je ne suis pas quelqu'un de facile...
- Je le sais, mais je ce que je veux le plus en ce moment c'est t'aider.
- Merci beaucoup...
Je lui fais un léger sourire qu'il ne manque pas de me renvoyer. Mais la fatigue me rattrape et me fait lâcher un bâillement qui fait rigoler mon ami, à présent. Il se lève et s'approche de moi. Il se penche vers ma petite personne et met ses bras autour de moi pour me porter. Nous retournons dans l'appartement, et je suis à la limite de m'endormir lorsque nous passons devant les autres, surpris de me voir m'accrocher à Chan. Il va dans ma chambre et me dépose telle une plume sur mon lit. Il me recouvre des couvertures et replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille droite. Je souris de son geste sans m'en rendre compte réellement. Chan s'assoit à côté de moi, à moitié endormie, et pose doucement sa main sur ma joue. Je voyais flou mais je savais qu'il me regardait profondément. Il s'approche de moi et je sens un contact sur mes lèvres. Je ne bouge pas, choquée et paralysée par ce qu'il venait de se passer. Il se lève alors rapidement et s'en va comme un voleur. Mais avant de passer l'encadrement de la porte, il prononça ces paroles que je n'oublierais jamais.
- Finalement, je pense que je t'aime beaucoup plus qu'un petit peu.
Et je ne le vois plus, il est parti. Je souriais bêtement à cause, ou plutôt grâce à lui. Il m'avait volé mon premier baisé mais contrairement à ce que je m'attendais, je ne suis pas en colère mais heureuse. Cette journée fut très mouvementée pour moi. Je peux qualifier cette journée comme la meilleure et la pire de ma vie en quelques sortes.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro