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𝑩𝒂𝒏𝒈 𝑪𝒉𝒂𝒏 ~ l'ami de ma cousine (pt 2/3)

Le réveil fut assez dur à supporter avec la gueule de bois que j'ai actuellement. Lors de l'ouverture de mes paupières, je me fais aveugler par la blancheur et la luminosité de la pièce dans laquelle je me trouve. Il me faut un temps pour m'adapter convenablement, mais j'y parviens et remarque que je suis dans mon lit. Comment ai-je atterrit ici ? Les garçons m'ont sûrement ramenée jusque chez moi, et Changbin devait probablement avoir mal au bras à force de me porter. D'ailleurs, c'était très gentil de leur part de me raccompagner. Ce sont mes premiers amis, en plus d'être des garçons, et je ne le regrette pas le moins du monde. Je me relève dans mon lit et regarde autour de moi. Un mot est posé sur la table de nuit qui est à côté de mon lit. Je le lis, il vient de ma cousine. J'apprends qu'elle est partie en cours et que je ne dois donc pas m'inquiéter si elle n'est pas là. Je retiens également qu'elle a fait un mot au lycée pour leur indiquer mon absence aujourd'hui. J'étire légèrement mes lèvres, je constate qu'elle veut se racheter pour hier. Je ne lui en veux pas vraiment mais ça serait bien si elle gardait son avis personnel. Il y a bien un de ses amis qui m'embête régulièrement mais ce n'est pas pour autant que je le lui dis. Je ne veux pas qu'il l'abandonne surtout qu'ils ont l'air de vraiment bien s'entendre. Je ne veux pas être la cause de la perte d'une bonne amitié. Après cette petite réflexion, je me lève et me dirige vers mon dressing pour en ouvrir les portes. Je regarde mes habits et reste en plan devant. J'ai tout sauf envie de m'habiller aujourd'hui. Je vais rester dans mes habits d'hier. Je referme les portes et je sors de ma chambre pour emprunter les escaliers. Mes pas lourds résonnent sur l'escalier grinçant à chaque nouveau pas. J'arrive assez vite dans la cuisine et je regarde l'heure affichée sur le micro-ondes. Il est déjà midi, j'ai beaucoup dormi. Au-dessus du micro-ondes, je vois un autre papier du même genre que celui posé sur ma table de nuit. Je le prends et le lis.

"Hey Mathilde ! J'espère que tu va bien et que tu as bien dormi. Moi ça va aussi très bien même si je suis inquiète pour toi. Mais enfin bref, là n'est pas le sujet ! Du coup j'ai écris cette lettre pour te dire que cette après-midi à 14 heures tu as un rendez-vous. Je m'explique, je t'ai organisé un rendez-vous avec Chan parce que je vois bien que tu es en manque d'affection, donc tu devras te rendre au café au bord de la plage où on va toujours prendre une glace le mercredi après avoir mangé. Je fais ça juste pour ton bonheur alors ne m'en veux pas s'il te plait. Aussi, fais-toi belle pour Chan. Je ne veux pas qu'il voit ma cousine habillée telle une folle et qu'il te voit mal, je compte sur toi. Et une dernière précision avant de se quitter, si tu n'y vas pas, je vais devoir t'interdire les colorations sur tes cheveux. Soit, bonne journée Mathilde ! Signé ta cousine préférée."

Je n'en reviens pas. De où elle prend rendez-vous comme ça avec quelqu'un que je ne connais même pas ?! Je ne suis pas d'accord, je ne veux pas y aller ! Mais le problème c'est que si je n'y vais pas, je subirais sa conséquence et je sais très bien qu'elle en est totalement capable, elle peut même faire pire si elle le désire. Je souffle un bon coup pour tenter de me calmer et essayer de trouver une solution. J'ai un énorme obstacle devant moi en ce moment. Je ne peux pas lui dire que j'ai oublié car elle sait très bien que je n'oublie rien, je ne peux pas non plus lui faire croire que j'avais une autre chose de prévu car je n'ai pas d'amis alors bon... puis Changbin, Jisung et Félix sont en cours et ils ne vont pas sécher, bien qu'ils soient des bad boys et qu'ils donneraient envie de croire le contraire. J'épluche toutes les solutions possibles mais aucunes ne me permettra de tromper ma cousine. Je me résous donc à aller à ce fichu rendez-vous. Je m'en fiche, je m'habillerais comme je l'entends et je ne lui parlerais pas à ce Chan qu'elle aime tant. Qu'elle aille se marier avec d'ailleurs ! Je m'en fiche, je ne viendrais pas à son mariage de toute façon ! Je n'en ais aucunement envie ! Je n'aime pas les mariages et ça ne changera pas ! Il ne faudra pas non plus compter sur moi pour qu'un homme me mette la bague au doigt un jour, c'est non ! Cette déferlante de pensées me fait préparer mon repas avec colère et dégoût. Je prends des restes dans le frigo et je me prépare une assiette avec. Je la mets au micro-ondes pour au moins deux minutes et, en attendant, j'allume la télé pour regarder le reste de la série que je regarde habituellement avec ma cousine. Mais cette fois je vais la visionner seule, elle l'a mérité ! Lorsque le micro-ondes sonne, je cours chercher mon assiette contenant les restes de poulet d'hier pour revenir m'asseoir sur le canapé et entamer un nouvel épisode de ma série. Ça fait du bien d'être un peu seule de temps en temps, ne pas avoir quelqu'un qui vous tourne autour pour savoir si vous avez fait telle ou telle chose dans la journée. Ces gens là m'exaspèrent un peu beaucoup, je ne les supporte pas. Ma cousine est un peu du même genre mais elle est moins collante, puis elle fait parti de la famille. Ma généalogie n'est pas vraiment comme ça. Mais bon, assez réfléchi pour ce midi et laissons mes pensées divaguer au sujet de la nourriture. C'est un sujet bien plus intéressant. Je regarde en même temps ma série que j'aime toujours autant. Elle est très énigmatique et j'adore vraiment ça ! Tout le suspens qu'il y a est placé au moment propice à notre questionnement. Je félicite grandement les réalisateurs. Je mange tranquillement, dérangée par personne d'autre que mes pensées. Puis, lorsqu'il ne reste plus rien dans mon assiette, je vais la mettre dans l'évier, attendant que ma cousine fasse la vaisselle. Je monte ensuite dans ma chambre et je regarde l'heure qu'indique mon réveil de couleur noire et incrusté de chaines en fer. Il est actuellement 13h20, il faut que j'aille me préparer même si ça ne sera pas la grande transformation du siècle. Je vais juste mettre des vêtements que j'adore et qui, je l'espère, le repoussera autant que possible. J'ouvre mon dressing et observe tous mes vêtements empilés les uns sur les autres, repassés par Maggie. J'opte pour un mini short noir et un débardeur de la même couleur, tous deux recouverts par un long sweat qui fait penser que je n'ai pas de bas. J'enfile aussi mes hautes bottes noires que j'adore ! Je dépose ma capuche sur ma tête pour ne pas apercevoir mes cheveux car j'ai la flemme de me coiffer. Je me regarde dans le miroir disposé sur le côté gauche de mon dressing.

Le résultat est satisfaisant. Je suis dans les tons sombres, il aura sûrement peur de moi et foutra le camp. Je serais alors débarrassée de lui et son rendez-vous pourrit. Je descends dans le salon, il est 13h30, je n'ai pas prit beaucoup de temps, juste dix minutes. Lorsque je veux me faire belle, je peux prendre de vingt à trente minutes pour me relooker de la tête aux pieds. Mais aujourd'hui je n'ai pas envie de paraître belle, sous mon meilleur jour, pour faire plaisir à cet homme que je ne connais même pas. Il est clair que je suis obligée d'y aller, mais je ne parlerai pas avec cet inconnu dont je n'ai pas envie de connaître la vie, bien que quelques petites informations ou secrets à propos de ma cousine puissent m'intéresser. Je reste quelques minutes sur le canapé avant de prendre mon petit sac en bandoulière noir, toujours, et de sortir de chez moi pour me rendre au rendez-vous imposé. Il ne fait pas froid et heureusement, mes jambes en auraient prit un coup sinon. Je ferme la porte de l'appartement et, comme nous sommes au rez-de-chaussée, sors directement de l'immeuble. Je me rends sur la digue pour marcher face à la mer et me détendre un petit peu parce que, je l'avoue, je stresse légèrement à l'idée de devoir aller à un rendez-vous, c'est mon premier. Je n'ai pas l'habitude d'avoir des amis avec qui sortir ou faire la fête. Je n'ai pas non plus de petit ami, ça aurait été bizarre. Mais jamais je n'en aurait, c'est impensable. Je ne veux pas me retrouver comme ma chère mère au cimetière. Cette pensée me fait froid dans le dos, je frissonne. Je marche plus vite pour ne pas me faire accoster dans la rue par des personnes mal intentionnées. Le café n'est vraiment pas loin de là où on habite, j'y arrive rapidement. Je rentre et m'installe à une table sans prêter attention à personne sauf au serveur qui m'a placée à la table du fond contre la grande baie vitrée, légèrement isolée. Je le remercie puis il s'en va, me laissant seule à attendre ce fameux Chan. Pour patienter, j'empoigne la carte du menu et regarde s'il y a un dessert que je pourrais envisager de prendre. Plusieurs choses me plaisent, comme une glace caramel beurre salé ou un fondant au chocolat. J'hésite.


P.D.V Chan

Je sors de ma voiture et allonge mes jambes pour me tenir debout. Mes jambes chancèlent puis je perds l'équilibre, mais je me rattrape à temps à ma voiture pour ne pas tomber et me casser la figure. Il faut dire que deux heures de voiture ne me réussissent pas vraiment... Mais bon, je n'y peux rien. J'ai promis à ma meilleure amie d'aller à son rendez-vous, je ne peux rien lui refuser à celle-ci. Je me suis fais beau pour l'occasion, ce n'est pas souvent que je mets une chemise blanche. Je n'ai pas pris la peine de mettre un costard cravate car ce n'est pas un rendez-vous d'affaires mais bien pour discuter entre amis si je peux dire ça. Maggie m'a envoyé plusieurs photos de sa cousine, et pour tout vous dire, je la trouve très belle. Son visage a de très belles proportions, ce qui doit sûrement l'avantager dans la vie de tous les jours. Je suis sûr qu'elle doit avoir beaucoup d'amis, et surtout un petit copain qui l'aime énormément. Elle doit être une merveilleuse amie qui aide son prochain et qui est très populaire. Sa famille doit être extraordinaire elle aussi. Ses parents doivent la chouchouter, sauf si elle a des frères et sœurs, dans ce cas là, elle est sûrement délaissée quelque peu. Mais là n'est pas la question, je ferme la portière de ma voiture et verrouille celle-ci. Je fourre les clés dans ma poche et me rends au café indiqué par ma meilleure amie depuis toujours. J'ai eu quelques explications de sa part alors j'essaye de me repérer comme je le peux. Je trouve un mur avec de magnifiques dessins de street art en face de moi, sur le trottoir. Maggie m'avait expliqué que je devais, lorsque je le voyais, de me diriger vers la droite où je verrais un lampadaire avec une forme de rose. J'avança dans cette direction et trouva ce fameux lampadaire, éteint puisque le soleil est à son plus au niveau dans le ciel. Puis, de là, je dois regarder à ma gauche et le café devrait se trouver devant mon nez. Je tourne alors la tête dans cette direction, le café orné d'une façade blanche colombe s'y gît. Des bacs de fleurs y sont accrochés aux coins, il est très mignon en soit, un petit endroit au calme devant la mer dirait-on. Je m'avance et rentre à l'intérieur. La décoration est très chic et on s'y sent bien, comme chez soi. J'observe la salle dans les moindres recoins mais ne trouve pas Mathilde. Elle n'est peut-être pas encore arrivée. Je regarde ma montre, il est 14h10, elle est forcément arrivée. Maggie m'a dit qu'elle n'arrivait jamais en retard à un rendez-vous, peu importe la raison. Aucunes des têtes présentent ne me disent quelque chose. Aucunes ne ressemblent à Mathilde. C'est alors que je vois un reflet dans la grande baie vitrée qui est au fond de la pièce. Je peux reconnaître en tout point la cousine de Maggie, assise et m'attendant sûrement. Aussi belle que sur les photos que j'ai reçu, même encore plus ! Je ne veux pas la faire attendre plus et me rends à la table où elle est assise. Je m'assois en face d'elle mais elle regarde toujours par la fenêtre. Je décide d'engager la conversation pour briser la glace.

- Bonjour, je suis Chan. Je suppose que tu as du entendre parler de moi ? Ravis de faire ta connaissance ! Commençais-je avec le sourire aux lèvres.

- Hmm. Me répondit-elle, m'ignorant complètement.

C'est un total manque de respect. Je ne sais pas pourquoi elle est comme ça. Elle avait l'air si gentille et adorable sur les photos... Mais les apparences sont parfois trompeuses comme on dit. Et je me suis planté en beauté ! En attendant une possible réponse de sa part, je la détaille. Sa capuche recouvre toute sa tête, jusqu'à ce que je ne puisse voir la face latérale de son visage. Je passe donc désespérément aux habits. Elle porte un sweat et des bottes, noirs. Elle doit sûrement avoir mit quelque chose comme un short pour recouvrir ses jambes car je ne pense pas qu'elle serait folle au point de sortir les jambes nues et sans rien en-dessous. N'empêche, cette tenue lui va a ravir ! Cela fait ressortir son côté noir que j'adore ! Elle est magnifique, digne d'une déesse des enfers. Lorsqu'elle se décide enfin à tourner son visage vers le mien, mon cœur loupe plusieurs battements. Je ne savais pas qu'elle était aussi bien faite ! Les proportions sont tellement bien respectées qu'on pourrait croire à un visage de poupée que toutes les filles envient. Ma mâchoire se détache et pend dans le vide. On dirait sûrement un abruti de première, mais je m'en fiche, je profite de contempler son magnifique faciès. Elle me regarde d'un mauvais œil et entame le reste de la conversation.

- Bonjour. Dans un premier temps je tiens à dire que je suis là contre mon grès, puis ensuite je n'ai absolument aucune envie de te connaître toi et ta vie alors la ferme, merci. Me dit-elle.

Je suis scotché. Je n'en reviens pas, elle vient de me rejeter alors que l'on a même pas fait connaissance. Je suis outré ! Mais je décide quand même de lui répondre, méchamment au vu de son impolitesse.

- Dans un second temps tu ne me parles pas comme ça, je te rappelle que je suis plus vieux que toi alors c'est à toi de la fermer. Continuais-je.

Cette fois, c'est elle qui parut offensée. Elle me regarda méchamment, d'un regard noir glaçant que je n'ai jamais vu et n'ai plus jamais envie de revoir. C'était affreux comme expérience. J'ai retenu la leçon, je ne tenterais plus ça la prochaine fois. Mais elle parut adoucir son visage après une réflexion profonde.

- Désolée si je t'ai paru impolie, mes propos totalement déplacés et insultants, je m'excuse. C'est juste que je n'ai vraiment pas envie d'être ici et de devoir parler avec un inconnu. Je n'ai pas confiance en toi, ni en personne. M'expliqua-t-elle.

Je baissa la tête, je lui ais aussi mal parlé et c'est moi qui ais mit de l'huile sur le feu.

- Je reconnais que je n'ai pas été tendre avec toi non plus, je suis désolé également. Et, si tu le veux bien, j'aimerais qu'on reparte sur de bonnes bases plus polies. Dis-je en la regardant dans les yeux.

Elle acquiesça et je lui souris chaleureusement. Elle se contenta de me regarder en baissant la tête pour regarder ses pieds. Je ne comprends pas cette réaction mais je la laisse faire. J'allais commencer à me présenter à elle mais c'est alors qu'un des serveurs arrive et nous demande si on a choisi quelque chose. À vrai dire je n'ai pas regardé la carte, je suis mal barré.

- Un fondant au chocolat s'il vous plait. Commanda Mathilde en relevant la tête vers le serveur.

Celui-ci tourna ensuite sa tête vers moi, attendant ma réponse.

- Pareil que la demoiselle s'il vous plait. Affirmais-je.

- Très bien, je vous rapporte ça dans dix minutes le temps qu'ils chauffent. Renchérit le serveur en souriant puis en s'en allant.

Je souffle un bon coup, encore heureux que moi et Mathilde avons les mêmes goûts. Ça aurait été compliqué sinon. Après cette petite intervention non prévue, je peux commencer à me présenter.

- Bon alors, je m'appelle Christopher Bang mais tout le monde m'appelle Chan alors tu peux m'appeler comme ça aussi si tu veux. Je suis né le 3 octobre 2002 en Corée du Sud et j'ai déménagé ici quand j'étais très jeune. J'ai une petite sœur qui s'appelle Hannah et un petit frère qui s'appelle Lucas. J'ai un chien nommé Berry aussi. Puis, quand je suis allé à l'école pour la toute première fois, une fille très droite et qui avait un air stricte est venue me voir. Elle m'a salué et j'ai su qu'elle n'étais pas méchante et que je pouvais lui faire confiance. Son visage potelé ne décrivait rien de ce quelle avait dans le cœur. Ta cousine est vraiment une personne formidable, ne l'oublie jamais. Maintenant à toi de te présenter ! M'exclamais-je en l'observant.

Elle souffla avant de prendre la parole et de se présenter.

- Je m'appelle Mathilde et je suis née le 12 février. Me dit-elle.

Je la contemple, ébahit. Elle n'a rien à dire d'autre sur elle ? C'est triste, et moi qui pensais faire une belle rencontre. Je remarque qu'elle n'a vraiment pas envie d'être ici, cela se voit sur son visage.


P.D.V Mathilde

Je tourne ma tête vers la baie vitrée pour observer le paysage et non la face de l'ami de ma cousine, ce Chan qui ne pense qu'à vouloir faire ami ami avec moi. C'est pour cela que c'est une des plusieurs raisons qui font que je n'aime pas les hommes, ils sont oppressants et collants. Je ne vois pas comment on pourrait les aimer. Il s'imagine peut-être que je roule dans son sens, mais je suis à contresens justement. Je ne veux pas divulguer mes informations personnelles alors que je ne le reverrais plus jamais de ma vie. Et encore, j'ai fait l'effort de lui donner ma date de naissance. Si ce n'était pas pour ma cousine que je le faisais, je n'aurais même pas prononcé un seul mot. L'assassin se tenant devant moi me parle mais je n'écoute pas, je regarde la nature bouger à son rythme, sans humains pour la déplacer. Puis, je me fis couper de mes pensées par le claquement des assiettes sur la table en verre transparente, laissant voir nos jambes ainsi que nos pieds. Le serveur venait de nous apporter nos commandes. Je me retourna vers mon fondant, sans regarder Chan, et j'entrepris d'en manger un bout. Il est délicieux ! Fondant et très chocolaté, digne d'un vrai fondant au chocolat. Je me régale, cela fait longtemps que je n'ai pas mangé de fondant au chocolat. Et qui l'eût cru, que j'en mangerais un avec une personne que je ne connais que très peu ou même pas du tout. D'ailleurs, j'aperçois celui-ci me fixer, et ce depuis un certain temps. Il sourit. Je n'ai aucune idée de la cause de ce sourire. Peut-être est-il heureux d'être ici mais je ne vois pas l'intérêt. Ou alors est-il content de manger ce fondant au chocolat qui est tout bonnement excellent ? Je ne sais pas ce qu'il a mais ce n'est pas mon problème, il me dégoûte et me dégoûtera toujours. Ce n'est pas de ma faute si je suis androphobe, c'est celle à la saleté qu'est mon père. Heureusement qu'il croupit en prison, je n'aurais pas supporté sa cavale. D'ailleurs je ne remercierai jamais assez nos anciens voisins pour avoir alerté la police sur ce qu'il se passait à la maison, que mon père nous faisait du mal, à moi et à ma mère. Chaque soir, quand celle-ci rentrait du travail, elle savait ce qui l'attendait. Tous les jours elle se faisait battre par son mari. Et moi, quand je voulais intervenir, je me faisais pousser par terre ou propulser contre un mur, ce qui me faisait de belles traces rouges dans le dos. Puis, le soir, si j'avais tenté de sauver ma mère, je me faisais taper et violer. Mon père n'était vraiment pas tendre avec nous. C'est seulement quand la famille venait, ou que j'invitais des copines à venir dormir à la maison, qu'il se faisait passer pour le gentil père très attentionné et serviable, et qui s'occupe de sa famille comme un vrai mari et père de famille. Mais en leur absence, c'était tout le contraire. Il était le démon incarné. Il ne pouvait pas avoir pire que lui sur cette terre. On se serait d'ailleurs demandé si une telle personne pouvait réellement exister. À aucun moment il nous montrait une once d'affection envers nous, c'est comme s'il avait été dépourvu de cœur. Ses traits autoritaires et sournois donnaient à son visage mauvais un côté démoniaque, diabolique, malveillant, pervers et tout les mots possibles pour décrire ses mauvaises intentions. C'était le criminel cruel incarné par Satan. Une vipère tout droit venue des enfers pour nous gâcher la vie. Ma mère est morte sous ses coups incessants et brutaux. Il était extrêmement violent avec nous. Peut-être était-ce à cause de l'alcool qu'il buvait à longueur de journée, ou bien dû au trafic de drogue qu'il organisait des fois, même jusqu'à ce que des hommes masqués débarquent chez nous alors qu'ils n'avaient rien à faire ici. Un frisson me parcouru le corps. Rien que de repenser à ces événements passés m'ayant traumatisée, cela me donne l'envie de vomir. Je referme mon poing et le mets sur ma bouche. J'essaye d'arrêter l'envie atroce de vomir. Il faut que je pense à autre chose, comme ce que j'ai vécu avec ma cousine, tout les bons moments restés gravés dans ma mémoire. Chan, toujours en face de moi, remarque mon malaise et se lève pour se rapprocher de moi. Je me recroqueville sur moi-même sur le canapé que fait le banc. Je ne veux pas qu'il me touche pour quelques raisons que ce soit. Il s'assoit à mes côtés, inquiet, et dépose délicatement sa main sur mon épaule pour voir si je vais bien. J'attrape alors son poignet violemment et l'enlève à la hâte de mon épaule tremblante. Celui-ci me regarde alors encore plus inquiet. Pourquoi faut-il qu'il ait de l'inquiétude envers moi ? Je ne veux pas de sa pitié ni de sa peine, je me débrouille très bien toute seule. Cela fait maintenant trois ans que ma mère est morte et que Satan est enfermé à triples tours en prison, je me suis habituée à devoir tout gérer toute seule depuis mes quinze ans. Et l'enfer que nous vivions a duré deux longues années. Je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir jusque-là mais j'en suis fière. En repensant à cette fierté que j'avais toujours eu, mon envie de vomir s'apaise et je me redresse. Chan me regarde avec des yeux de merlan frit. Je ne vois pas ce qui lui prend a celui-ci. Pourquoi est-ce qu'il me regarde bizarrement, comme si je n'étais pas humaine. Et lui, il se croit humain avec son énorme nez d'ogre trônant au milieu de son visage ?! Qu'il retourne dans son trou à rat et qu'il me laisse tranquille. J'en ais marre de ma cousine qui se croit toute permise et qui m'organise des rendez-vous comme ça sans que je ne sache, du jour au lendemain. Le pire c'est que je ne peux jamais refuser, pour quelques raisons que ce soit. Cela m'agace au plus au point. Je n'avais pas envie de rencontrer son "meilleur ami depuis toujours" comme elle dit. D'ailleurs celui-ci, toujours assit à côté de moi, se lève et se rassoit à sa place initiale. Il n'a pas vraiment l'air dans son assiette. Est-ce le fait que je n'ai pas eu besoin de sa pauvre main sur mon épaule grelottante, ce qui n'aurait absolument rien changé à mon état, qui l'a contrarié ? Je ne sais pas mais en tout cas, je n'ai pas besoin, et n'aurais jamais besoin de son aide dans ma vie. Je ne lui prête plus aucune attention, trop agacée et continue de manger mon fondant au chocolat. Un silence à en crever les tympans s'installe. Je n'ai pas envie de parler et je ne le ferais pas. Mais c'est alors que j'entends la voix du débile d'en face.

- Tu te régales ? Me demanda-t-il comme si rien ne s'était passé ?

Je me contenta de le fixer d'un regard noir voulant paraitre très méchant. Ayant finis mon dessert, je pris mon sac en me levant et sortis du café, laissant Chan en plant. Je marcha rapidement pour me rendre à l'appartement que je partage avec ma cousine, mais je me fis bien vite rattraper par Chan qui courait pour me rejoindre. Qu'est-ce qu'il veut à la fin ?! Il croit que je suis comme le reste des filles, c'est-à-dire gentille et mignonne ? Et bien je suis désolée mais ce n'est pas moi ça. Je marchais toujours mais il attrapa mon bras et me retourna vers lui.

- Pourquoi tu m'évites ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu ne veuilles pas me parler ni même me regarder ? Me questionna-t-il, accompagné par un regard plus qu'inquiet posé sur moi.

J'essayais tant bien que mal de me dégager de son emprise mais il est bien plus fort que moi et me tient fermement. Il me fait même mal au bras à cause de la force qu'il met.

- Réponds moi !! S'exclama-t-il.

Il me regarde, les yeux dans les yeux. Je ne peux pas lui dire la raison qui me pousse à agir ainsi, c'est trop pour moi de revenir sur ce sujet là, aussi tabou soit-il. Il ne pourra jamais comprendre ce que je ressens au plus profond de moi, cette sensation est indescriptible, c'est tout ce qu'il y a de plus atroce. Sous ce coup de pression et cette douleur que je ressens au bras, mes yeux commencent à se mouiller. Puis, des gouttes d'eau tombent par terre, comme la pluie se posant doucement sur le sol devenant de plus en plus foncé au fur et à mesure qu'il s'humidifie. Mes larmes m'échappent et je ne peux rien y faire. Je n'ai pas l'habitude de pleurer mais il a fallut que ça tombe maintenant, devant cette espèce d'andouille de service qui est en plus une brute. Me voyant pleurer, Chan me lâche et regarde dans toutes les directions, ne sachant quoi faire. Je me frotte le contour de mon bras douloureux pour essayer de faire passer la souffrance. Je le regarde méchamment même si mes yeux sont humides puis m'en vais à l'appartement pour ne plus être obligée de le voir. J'y vais en courant même si ce n'est pas une bonne idée puisque je suis en talons, mais ça me fera arriver plus vite. Je laisse Chan dans ses pensées égarées et dans sa désorientation, livré à lui-même.

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