Cela faisait quelques semaines que l’hiver, ta saison la moins favorite, avait fait son apparition pour ton plus grand malheur. Tu n’aimais vraiment pas cette saison, tu tombais toujours malade et il faisait extrêmement froid au Japon. Tu préférais largement rester chez toi, mais tu devais te rendre en cours pour te perfectionner en langues. Tu avais choisi cette option puisque tu adorais parler en langues étrangères. Tu rêvais de voyager à travers le monde, visiter chaque pays, chaque petit recoins inconnus de la Terre qui te fascinait grandement. Tu te rendais donc à l’université où tu étais, avec tes cahiers en mains même si tu avais très froid. Sur le chemin, ton meilleur ami Asahi te rejoignit pour faire la route à deux. Asahi avait le sourire aux lèvres et tu ne voyais pas une once de froid sur lui alors que tu tremblais. Il te dit :

"- Tu es toujours aussi frileuse toi, c’est incroyable.

- Excuse-moi de vivre.

- J’avais oublié à quel point tu es de mauvaise humeur lorsque tu as froid, c’est un calvaire...

- Je sais, et je suis vraiment désolée, mais je n’arrive pas à changer d’humeur.

- Ce n’est pas grave ne t’inquiètes pas. Essayons de marcher plus vite, peut-être que tu auras moins froid ?

- C’est peine perdue, mais d’accord."

Tu lui fis un sourire et vous marchiez à un rythme plus soutenu, coordonnant vos pas. Tu regardais tes pieds pour voir où tu marchais, il ne faudrait pas glisser sur une plaque de verglas. Mais tu ne fis pas attention à la direction que tu prenais, et il fut trop tard lorsque tu percutas quelqu’un de plein fouet. Tu perdis l’équilibre à cause du sol glissant, et tu te retrouvas par terre avec tes cahiers éparpillés. Asahi était alerté par ton cri de surprise lorsque tu étais tombée, et il se dépêcha de venir t’aider à te relever. Mais un jeune homme, très certainement celui que tu venais de percuter, te tendit la main en souriant gentiment. Tu lui attrapas la main et tu te relevas grâce à lui. Asahi n’avait rien pu faire et était resté planté là à attendre le déluge. Tu t’exclamas à l’encontre du jeune homme :

"- Je suis vraiment désolée ! Je ne regardais pas où j’allais.

- Ce n’est pas grave, je ne faisais pas attention non plus à vrai dire. Je peux me faire pardonner en vous invitant à boire un chocolat chaud pour vous réchauffer ?

- Oh, c’est gentil, mais vous n’êtes pas obligé de me demander ça.

- Si, j’insiste. En plus, ça me ferait plaisir.

- Bon c’est d’accord ! Mais quand est-ce que vous m’invitez ?

- Maintenant !

- Mais j’ai cours, je ne pense pas pouvoir venir."

Tu réfléchissais, mais Asahi prit la parole avant toi :

"- Tu peux y aller Eme. Tu es super forte en coréen puisqu’on a cette langue toute l’après-midi, donc je pense que sécher un seul petit cours ne va pas te mettre en difficulté. Puis au pire je t’expliquerais comme il faut s’il y a un point que tu ne comprends pas.

- Tu as raison. Merci Asahi !"

Tu sautas au cou de ton meilleur ami en lui embrassant la joue. Lorsque tu le lâchas et te retournas, laissant partir Asahi en cours, tu vis que le jeune homme dont tu ne connaissais pas encore le prénom avait le nez plongé dans tes cahiers de coréen. Tu lui demandas alors :

"- Tu es intéressé par le coréen ?

- Oh, oui. J’aime beaucoup cette langue en vérité ! J’aimerais devenir Idol...

- Mais c’est un super rêve ! J’espère que tu le réaliseras... ?

- Mashiho, je m’appelle Takata Mashiho.

- Ravie de te connaitre Mashiho, moi, c’est Inaba Eme.

- De même Eme. Bon, on va le boire ce chocolat ?

- C’est parti !"

Il referma tes cahiers et tu le suivis jusqu’à ce qu’il entre dans un petit café paisible. Mashiho s’assit à l’une des tables tout au fond du café et tu le suivis à la trace, tu ne connaissais pas les lieux et tu ne voulais pas risquer de te perdre. Tu t’assis en face de ton nouvel ami, tu pensais, et celui-ci prit la parole :

"- Je viens souvent ici pour me vider la tête. J’espère que l’endroit te plait et qu’il peut combler le manque que te produisent les cours."

Il rigola à la tournure de sa phrase, moi de même, puis un serveur vint nous demander si nous avions choisi. Mashiho lui répondit en souriant :

"- Deux chocolats chauds avec des chamallows et de la chantilly s’il vous plait.

- Très bien, ce sera tout ?

- Oui, je vous remercie."

Le serveur s’inclina puis partit au comptoir pour préparer tout ça. Pendant ce temps, vous aviez beaucoup discuté de vos vies respectives et vous en aviez appris énormément sur chacun. Tu appréciais vraiment Mashiho et c’était réciproque, il était ravi de t’avoir rencontrée. Lorsque vos tasses furent vides, Mashiho paya l’addition sous tes demandes pour le faire à sa place qui n’eurent pas de succès, puis vous sortiez du café pour retrouver le froid polaire du monde extérieur. Tu grelottais, comme à ton habitude, en suivant Mashiho qui te ramenait à l’endroit de votre rencontre impromptue. Lorsque vous arriviez au lieu souhaité, ton meilleur ami Asahi était debout, un écouteur dans son oreille, à t’attendre sagement. Tu lui fis signe puis il te sourit avant d’arrêter sa musique pour venir vous rejoindre. Il te demanda rapidement :

"- Alors ? C’était bon ?

- Oui très ! On a beaucoup parlé avec Mashiho et on a appris à se connaitre ! N’est-ce pas Mama ?"

Le concerné leva la tête en ma direction et acquiesça en rigolant. Je souris également, heureuse, mais il fallut rentrer chez moi, car le soir commençait à tomber. Tu saluais Mashiho de ta main rouge, puis tu regardas Asahi te sourire. Il salua également ton nouvel ami, puis vous lui tournâtes le dos pour rentrer chez vous. Asahi n’habitait pas si loin de ton petit appartement, mais il fallait quand même dix minutes de marche. Le ciel se couvrait petit à petit et le vent commençait à souffler de plus en plus fort. Asahi, l’ayant senti, te dit :

"- Ce soir, il va y avoir une tempête, ne sors pas de chez toi s’il te plait.

- Je n’irais pas dehors, sauf en cas de force majeure.

- Bien, j’espère que ça n’arrivera pas.

- Moi aussi, j’ai horreur des orages.

- Je sais, c’est pour ça que je te préviens Eme.

- Je m’en doute Sahi !"

Tu lui fis un mince sourire puis vous arriviez devant ton immeuble. Asahi t’accompagna jusqu’à ta porte d’entrée. Tu lui fis un câlin ainsi qu’un bisou sur la joue avant qu’il ne reparte pour rentrer chez lui. Tu refermas la porte de ton appartement et tu enlevas ton manteau. Il faisait chaud dans la pièce, la parfaite température pour que ce soit confortable pour toi. Tu t’avanças au milieu de ton salon, mais tu n’avais rien à faire. Tu décidas de regarder un film jusqu’à ce qu’il soit l’heure de manger. Tu t’installas confortablement en t’enroulant dans une couverture et tu mis en route un film au hasard. Plus les minutes défilèrent, plus tu te disais que tu avais fait un bon choix de film. Il te plaisait beaucoup, il allait probablement devenir l’un de tes films préférés. Mais la fin arriva rapidement. Tu entendais que, dehors, le vent s’était levé et soufflait à une vitesse folle. C’est alors qu’un énorme craquement déchira le ciel et qu’une pluie infernale tomba violemment sur le sol. Ta télé, lors du grondement, s’était éteinte toute seule, ce qui t’avais procuré des frissons malgré la couverture bien chaude qui t’embaumait. Tes lumières s’éteignirent d’un coup, il n’y avait plus d’électricité dans tout ton appartement, et sûrement dans l’immeuble tout entier si ce n’était pas carrément le quartier qui était touché. Tu allumas rapidement ton téléphone et tu mis la lampe torche pour y voir quelque chose. Tu vis un message de Asahi qui disait ceci :

"Coucou Eme, fais vraiment attention ce soir. Il va y avoir un gros orage qui risque de faire des dégâts, si tu as des problèmes viens me voir en faisant très attention lorsque tu sors. Bisous !"

Il était un peu trop tard Asahi... Mais il n’avait pas dit non sur le fait que tu pouvais le rejoindre chez lui. Et puis, tu n’avais pas mangé et tu n’avais pas de quoi réchauffer de simples nouilles instantanées. Tu te dépêchas donc d’enfiler ton manteau, de mettre une écharpe ainsi que des gants et de remettre tes grosses bottes. Tu attrapas tes clés et tu sortis de ton appartement en quête de rejoindre ton meilleur ami chez lui. Cela n’allait pas être une partie de plaisir puisqu’il te fallait affronter la tempête et tu en avais horreur. À peine sortis de l’immeuble, tu faillis t’envoler tellement le vent était intense. La glace recouvrant le sol était insurmontable, et surtout extrêmement glissante, de quoi se faire une fracture si ce n’était pas pire. Tu rassemblais toutes tes forces et tu entrepris ta marche vers l’appartement de Asahi, ce qui n’allait pas être une partie de plaisir, loin de là. Mais comme la chance te tombait toujours dessus, la neige commença à tomber, venant fouetter ton visage rouge à cause du fort vent. Tu avançais, un pas après l’autre, en essayant de ne pas tomber et d’arriver entière chez Asahi. Tu t’enfonçais dans une rue légèrement à l’abri de toute cette tempête même si elle était toujours violente. C’est alors qu’une voix t’interpella. Tu te retournas, enfouie dans ton écharpe et ton long manteau, et tu cherchas du regard la voix. Tu vis une tête familière sortir de la porte d’entrée d’un immeuble. C’était Mashiho !! Celui-ci te fit signe de venir vers lui, ce qui tu fis immédiatement. Tu le retrouvas, tremblotant de tout ton corps devant lui qui était au chaud dans le hall de son immeuble et essayant de garder ton équilibre. Il te regarda, la tête penchée sur le côté, mais s’empressa de s’exclamer :

"- Ne reste pas là, entre !"

Il ouvrit la porte en grand et tu t’infiltras dans le hall de son immeuble en frissonnant de tous les côtés. Il referma la porte après ton passage et il te regarda trembloter. Il dit ensuite :

"- Viens chez moi pour te réchauffer."

Tu acquiesças et tu le suivis jusqu’à son appartement qui n’était pas très loin. Il t’ouvrit et tu rentras timidement dedans. Il enleva ton manteau ainsi que tout ton attirail et vous vous asseyez sur son canapé. Il te demanda, intrigué par ta venue :

"- Qu’est-ce que tu faisais dehors sous cette tempête infernale ?

- La tempête à coupé l’électricité dans mon appartement, donc j’allais me rendre chez Asahi pour pouvoir être logée le temps de cette nuit. Mais tu as été là avant que je ne l’atteigne, surtout que j’allais faire une hypothermie avant d’être arrivée là-bas. Est-ce que ça te dérange que je reste le temps de cette nuit ?

- Absolument pas voyons ! Tu es la bienvenue même si ça ne fait pas longtemps que l’on se connait.

- Merci beaucoup Mashiho, tu me sauves énormément.

- Avec plaisir, je n’allais tout de même pas de laisser mourir de froid dehors surtout que tu es frileuse. Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?

- Je n’ai pas encore mangé et j’ai faim... Je ne veux pas te déranger, mais est-ce que tu aurais quelque chose ? Des nouilles me vont.

- Bien-sûr. Je n’ai pas non plus mangé alors on peut diner ensemble devant un bon film.

- Je ne m’en porterais pas plus mal."

Vous rigoliez un instant avant de vous lever tous les deux et de vous diriger dans la cuisine. Tu voulais impérativement aider Mashiho alors il t’assigna à la tâche de remplir la bouilloire et de la faire ensuite chauffer pendant qu’il cherchait les pots de nouilles bien cachés au fond de son armoire. Vous prépariez tout ce qu’il fallait puis lorsque les nouilles furent prêtes, vous alliez vous installer sur le canapé tranquillement. Mashiho mit un film et vous mangiez en le regardant. Les nouilles furent bien rapidement avalées et digérées ainsi que le dessert que vous étiez aller chercher plus tard. Tu étais maintenant allongée sur les jambes de Mashiho qui t’observait tandis que tu continuais à regarder le film. Mais tes yeux se fermaient lentement, cette journée de froid t’avait épuisée. Mashiho entreprit de fermer la télé et de t’amener dans une chambre pour que tu puisses te reposer. Il t’amena dans sa chambre puis dit, légèrement gêné :

"- Je n’ai pas de chambre d’amis, je te laisse mon lit. Je dormirais sur le canapé."

Tu étais trop fatiguée pour répondre, tu te contentas d’acquiescer ses dires. Il te tendit ensuite un t-shirt très grand pour que tu puisses te changer étant donné que tu n’avais pas pris d’affaire de rechange. Il sortit de sa chambre en te souhaitant bonne nuit, et tu te changeas rapidement. Tu t’installas ensuite sous les couettes et tu te posas en soufflant. La tempête te fit revenir bien rapidement sur terre et tu te cachas sous la couette. Tu avais toujours aussi peur des orages et tu ne pouvais pas dormir sans personne à tes côtés qui te rassurait. C’était normalement le rôle de ton meilleur ami, mais il n’était pas présent, tu n’avais que Mashiho. Tu te levas alors et tu sortis de la chambre pour retrouver ton ami qui rangeait un peu son appartement. Tu l’appelas :

"- Mashiho ?

- Oui Eme ? Que se passe-t-il ?

- J’ai peur de l’orage... J’ai besoin de quelqu’un pour m’endormir.

Tu veux bien venir dormir avec moi s’il te plait ?

- Pas de problème, j’arrive de suite va te recoucher."

Tu le voyais hésitant quant à sa réponse, mais tu retournas quand même t’allonger dans son lit en l’attendant. Il ne tarda pas et se glissa sous la couette à côté de toi. Tu t’accrochas alors à lui et le serras de toutes tes forces sous le violent coup de tonnerre qui venait d’éclater. Il te prit sous son aile et passa son bras autour de toi pour venir déposer sa main sur ta taille. Tu te réfugiais contre lui et trouvais ce contact plutôt agréable. Mashiho dit alors :

"- Bonne nuit Eme, essaye de faire abstraction de l’orage. Je suis là si tu as besoin ne t’en fais pas.

- Bonne nuit Mashi, merci beaucoup d’être là pour moi."

Tu te rendais alors compte que Mashiho serait toujours là pour toi à n’importe quel moment de ta vie. Tu voulais le remercier une fois de plus pour ça, mais tu t’endormis dans ses bras avant même d’avoir terminé ta réflexion sur le sujet. Ton sommeil fut grandement apaisé par la présence de Mashiho, ce qui te fit sourire en dormant. Tu avais trouvé aujourd’hui une personne formidable dont tu ne te séparerais pour rien au monde.