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Pour l'honneur de l'Histoire (Concours d'OS de l'Oasis Wattpadien)

OS écrit pour le concours de Oasis_Whattpadien , dont le thème était libre. Son nom est Pour l'honneur de l'Histoire. Bonne lecture !

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Stéphane Bern s'habilla de son meilleur sourire et recoiffa ses cheveux. Derrière lui trônait un château splendide, défendu par d'innombrables arbres verdoyants et fleurs pétillantes. Le soleil du printemps coulait avec douceur sur sa face, et à ses oreilles résonnait le doux chant d'un étang.

Mais en face de lui, bien des caméras et spots de lumière dénaturaient ce monde princier. Oh, Stéphane Bern était un féru de contes et de merveilles. Et qu'il s'était habitué à ces matériels, après tous ces Secrets d'Histoire. Cette édition-ci ne faisait pas exception.

Néanmoins, son coeur, il n'allait jamais avoir de cesse de se pincer à cette vue.

Le cameraman lança enfin le feu vert : le journaliste joignit ses mains et avança d'un pas tranquille.

— C'est donc en dix sept-cents soixante que...

Et un cri de le stopper net.

On s'exclama « coupé » : le directeur, bien irrité, fonça vers un stagiaire à l'air terrifié.

— Toi ! mugit-il. C'est quoi, ton problème ?! Va falloir refaire la prise !

— Pardon, geignit le jeune homme, pardon, mais...

Il désigna le point d'eau d'un doigt tremblant, plaqua sa main sur sa bouche et partit en hurlant. Stéphane Bern arqua un sourcil ; les autres suivirent le regard du petit nouveau. Et tous, tous, même les gardes du corps, pâlirent d'un coup.

— Des oies, souffla le directeur, la voix blanche.

— Fuyez ! Monsieur Bern, suivez-nous !

« Fuyez » : tout le monde se rua au loin en égosillant son horreur. Stéphane Bern, ce fut le seul à tenir bon. Son visage tourna au lugubre. Mon épisode de Secrets d'Histoire... ? s'indigna-t-il. Abandonné à cause d'une poignée d'oies ?!

On le rappela encore, l'urgea à fuir. Mais cet ordre, hors de question de s'y plier. Car des ennemis, Stéphane Bern en avait déjà affronté. Dans Pour l'honneur d'un fils, il avait manié un revolver et tué un antagoniste avec un drone. Dans la dernière vidéo de Cyprien, il avait abattu un chevalier d'un seul coup de poignard tel un assassin aguerri.

Il avait changé, il avait muté.

— Partez sans moi, murmura-t-il.

Il sortit de sa poche un canif bien caché, pour se tourner avec lenteur vers la troupe ennemie.

Je vous protégerai... et rendrai honneur à Secrets d'Histoire.

— Mais vous allez mourir ! se désespéra l'un de ses collègues.

— Si Secrets d'Histoire vient à tomber, ces oies tomberont avec. Alors partez ! rugit-il enfin.

Dernier ordre, dernier signal à la virilité poignante. Ils prirent leurs jambes à leur cou : un silence de mort tomba sur les épaules de Stéphane Bern. Ils sont tous en sécurité. Ce n'est plus qu'elles et moi. Elles, venues par paquet de cinq telles une réduction de Kinder Bueno.

Elles, ces oies à l'arrivée incongrue.

Dont les yeux jais le fixaient sans ciller.

Les oiseaux se turent. Des nuages polluèrent le ciel. Un vent glacé secoua ses boucles brunes. Humain comme volatiles se scrutèrent plus farouches que jamais. Cette tension... Même dans ses émissions les plus folles, jamais Stéphane Bern ne l'avait-il vécue.

Il dénoua sa gorge compressée, prit une courte inspiration saccadée et reprit la parole.

— Vous êtes cinq, siffla-t-il entre ses incisives. Cinq à m'avoir interrompu, à avoir piétiné cette heure de culture que j'offre à mes téléspectateurs. Que votre maître se dévoile, ou je vous combattrai tour à tour.

Elles échangèrent une oeillade entendue et formèrent un cercle autour de lui : la plus musclée d'entre elles progressa en son centre, pour planter ses prunelles brûlantes dans les siennes.

« Ce parc est notre territoire », y lut-il. « Ce parc, il nous appartient. Et ce parc... vous allez le souiller. »

— Je ne tacherais jamais un monument historique, cracha Stéphane Bern.

« Stupides Hommes. Tout ce que vous touchez périt. Au nom de tous nos camarades, je le clame haut et fort : votre règne s'arrête ici. »

Un discours belliqueux n'attendant aucune réplique. Alors l'Homme se mit en garde, et l'animal caqueta d'un ton farouche.

Une seconde, deux secondes, un éclair foudroya la forêt au loin, l'oie vola vers lui en un éclair.

Stéphane Bern se jeta sur le côté de justesse ; son bec frôla sa cuisse, un frisson glacial agressa ses os. Il défit sa veste et la balança au loin, fit volte-face et abattit son poignard dans un cri. Il ne planta que du vide.

Son adversaire fila sous son nez et arracha un pan entier de sa chemise.

Il bondit en arrière, dérapa dans la terre, puis scanna les environs l'œil plissé. Ce cercle de bécassines, évaporé. Et son ennemie aussi.

Mais au grand jamais ne se seraient-elles enfuies. Pas avec leur fierté si conquérante. Alors... Où se cachent-elles ?!

« Tout ce que vous touchez périt », résonnèrent dans son crâne les dires de cette oie. Il leva le menton vers le château. Était-ce vrai ? Dénaturaient-ils l'Histoire, à en construire et reconstruire les fondations, à les moderniser à leur guise ? Mais sans eux, elles se seraient effondrées.

Le doute s'immisça dans ses veines. Peut-être que son amour pour l'Histoire l'aveuglait. Peut-être qu'il la bafouait depuis le début. Peut-être que...

Un froissement derrière. Stéphane Bern se retourna derechef et fendit l'air de sa lame. L'oie battit des ailes en mugissant ; il s'appuya sur sa main, se projeta dans les airs et lui asséna un coup de pied retourné. Il atterrit ensuite sur ses paumes dans un salto arrière. Elles glissèrent dans la boue : il chuta en arrière en glapissant.

Une ouverture fatale. La pécore chancela, se reprit enfin et fonça vers lui dans un braiment guerrier. Bec en avant, ouvert pour mieux le déchiqueter. Stéphane Bern se remit sur un pied, sa rivale piqua vers lui en un éclair, bécot et poing s'entrechoquèrent. La force de ce coup les projeta au loin.

Stéphane Bern s'était autoproclamé combattant aguerri. Mais alors que les secondes passaient au ralenti, que devant ses yeux écarquillés se requinquait cette oie, son arrogance le frappa de plein fouet. Qui, qui diable pouvait gagner contre un animal craint de toutes et tous ?

Tout s'accéléra. Il leva les bras trop tard. Ses battements d'ailes lui glacèrent une dernière fois le sang. Et lorsqu'ils se heurtèrent une dernière fois, une douleur abominable perça son abdomen.

Il tomba à genoux en toussant ; l'oie glissa avec aisance et tourna ses prunelles vaniteuses sur lui. Stéphane Bern tenta bien de se relever, de reprendre cette guerre en l'honneur de Secrets d'Histoire – mais toute force le quittait. C'était trop tard.

Il avait perdu.

« Si Secrets d'Histoire tombe, ces oies tomberont avec » : quelle sainte naïveté. Pour qui s'était-il pris ? Même Chuck Norris aurait fui. Son courage n'avait eu d'égal que sa bêtise, son arrogance d'un instant, son instinct primaire de protéger son enfant qu'il chérissait tant.

— Je suis désolé, gémit-il, le timbre brisé. Oh, Secrets d'Histoire, je suis si désolé... !

Dernières paroles avant que tout ne s'éteigne autour de lui.

En ce jour de printemps, le plus tragique qu'il n'eut jamais connu, sa bien-aimée mourut de la main de l'oie la plus forcenée de cette Terre.


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