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Os 65

BTOB, EungkwangxMinhyuk (dans cet os, il y a une grande différence d'âge entre Minhyuk et Eungkwang)

Ils ont pas fini de hurler ? Il est trois heures du matin bordel....

J'enfouis ma tête dans mon oreiller en espérant couvrir le vacarme provenant de chez mon voisin, et je soupire longuement, ça ne va clairement pas suffire....

A contrecoeur, je quitte la chaleur de mes draps et enfile un t-shirt pour sortir dans le couloir de l'immeuble où je vois un habitant du dessus dans le même état que moi, simplement venu demander un peu de calme au type qui empêche toute la bâtisse de dormir.

Mais c'est pas si simple, je ne connais cet homme que de réputation et de rares croisements dans les couloirs, et il n'est pas réputé être aimable, il serait même dangereux d'après les dires de certains, bon cela dit, je ne suis pas persuadé que la grand-mère du rez-de-chaussée soit une source sûre.

- Bonjour monsieur Seo, marmonne l'autre endormi.

- B'jour....

Nous échangeons un regard un peu nerveux et je frappe à la porte en priant pour qu'on m'entende parce qu'avec la musique, rien n'est moins sûr.

Le battant s'ouvre finalement au bout de quelques minutes et je me retrouve face à face d'un homme torse-nu que je ne peine pas à reconnaitre comme l'habitant des lieux.

- Oui ?

Putain, il put l'alcool....

- Pourriez vous faire moins de bruits ? Nous sommes en plein milieu de la nuit, déclare le voisin du dessus en s'avançant à coté de moi.

Il nous jauge du regard, l'air de bien se foutre de notre gueule, et répond simplement.

- Non.

La colère m'envahi devant son insolence et mêlée à la fatigue, ça ne fait pas du tout bon ménage.

- Bon écoute p'tit con, il est trois heure du mat là, on va bosser dans trois heures, alors tu vas couper ton putain de son et fermer ta gueule, crachai-je, hors de moi, la politesse ça va deux secondes mais à un moment, stop.

Il fronce les sourcils et se rapproche dangereusement de moi pour me chopper par le col et m'écraser contre le mur avec force, faisant reculer vivement l'autre voisin.

- Tu cherches les emmerdes toi. Un conseil le vieux, disparais de ma vue et ne viens plus me faire chier.

Pardon ?!

Je lui décolle une gifle monstrueuse en le repoussant, profitant qu'il soit alcoolisé pour avoir l'avantage, je ne l'aurai sans doute pas sinon, et je remet convenablement mes vêtements froissés par le choc.

- Tu as dix secondes pour que le silence règne ou j'appelle les flics.

Il se redresse, me regarde, et explose d'un rire cynique en attrapant mes cheveux d'une seule main, me forçant à me plier en deux.

- Ca ne changera rien l'ancien, maintenant retourne gentiment te coucher avant que je ne me charge de ton cas.

Je serre les dents, me dégage de sa prise, la personne qui était là avec moi s'est barrée entre temps et je tourne les talons pour foncer dans les escaliers, direction les groupes électrogènes.

J'entend une porte se refermer, l'autre con pensant sûrement que je retourne dans mon appart, et j'ouvre la porte des compteurs électriques.

Alors, appartement 15... Ici.

D'un geste sec, j'abaisse un levier et coupe le courant de l'antre infernale. La musique que j'entendais d'ici s'arrête enfin, et je souffle de soulagement, je vais enfin pouvoir dormir.

Je remonte tranquillement les marches et m'apprête à rentrer chez moi quand je suis violemment tiré en arrière, m'explosant contre le sol.

- Qu'est-ce que t'as fait ?! gronde le type qui me sert de voisin.

Je ne lui répond pas et tente de me dégager, mais cette fois, il ne rigole plus du tout et sa poigne est bien plus puissante que moi.

Je balance alors mes jambes vers le haut dans l'intention de l'empêcher d'avoir toute descendance génétique et il esquive aisément en bloquant mes genoux avec violence contre les dalles dures.

- N'essaye même pas et dis-moi ce que t'as fait !

- Tu vas me lâcher enfoiré ?! J'ai pas que ça à faire !

- Hé Minhyuk ! lance une voix masculine, Laisse, t'es trop bourré !

Un homme éloigne le dit Minhyuk de moi et je me relève furieusement en leur balançant un regard particulièrement noir avant de rentrer dans mon appartement, claquant et verrouillant la porte.

Profitant du calme de retour, je me débarrasse de mon haut et vais m'écrouler sur mon lit, dodo maintenant.


Bip bip bip.

Putain.

Je me retiens de donner une droite à mon réveil et je m'extirpe difficilement de mon lit après une nuit bien trop courte, ma tête me fait mal, je veux dormir, mais je dois aller bosser.... Bordel mon patron a pas intérêt à me casser les couilles aujourd'hui, et pareil pour le secrétaire.

Je me traine jusqu'à la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage et je grogne en voyant ma tête. J'ai des cernes de quinze kilomètres de long, agrémenter d'un teint cadavérique et en plus je tire la gueule, ça va durer toute la journée, je me fais pas d'illusion.. Heureusement que je n'ai pas de réunion, je serais devenu dingue.

Je me rince la figure et vais dans la cuisine-salon-salle à manger pour me préparer du café, je vais carburer à la caféine aujourd'hui.

La tête dans le cul, je bois deux tasses entières de l'amer liquide noir et je mange une biscotte histoire de dire que je ne vais pas au travail le ventre vide.

Un seul coup d'oeil à l'horloge me conforme dans ce que je pense, il est six heure trente, j'ai même pas le temps de prendre une longue douche chaude pour me détendre....

Je retourne dans la salle de bain pour me brosser les dents, me coiffer et essayer de récupérer un peu les dégâts autour de mes yeux, ça va être dur je le sens...

Plus ou moins réveillé, je m'habille en tenue de bureau, chemise, pantalon noir et veste stricte, et je prend ma sacoche, sur les nerfs. J'attache ma cravate en sortant de chez moi et respire profondément, aller, c'est pas la plus grosse journée de la semaine, tu peux survivre.

Je descend les escaliers, exténué, et je croise une de mes voisines qui a l'air dans le même état que moi.

- Bonjour madame Wang. Comment allez-vous ?

- J'en ai marre de ces petits cons, grogne t'elle.

- Nous sommes deux.

- Je pensais que mon fils était un cas mais j'ai eu de la chance en fait, soupire l'Hongkongaise en recoiffant ses cheveux sombres.

- Je ne souhaite à personne d'avoir des mioches comme ceux-là...

- Il est vrai, mais à votre âge, on se soucie plus d'avoir des enfants que de gérer leur futur bêtise, que voulez-vous, nous sommes tous ainsi.

Avoir des enfants... Faudrait déjà que je ne sois pas un célibataire invétéré, à presque trente-et-un ans, il serait pas mal que je me trouve une petite amie, ma mère me le dit souvent, elle veut devenir grand-mère, mais c'est pas si facile que ça, je suis assez occupé et pas forcément populaire au près de la gente féminine. J'ai déjà eu des petites amies évidemment mais ma plus longue relation remonte au début de l'université, elle a duré deux ans avant que je ne décide de rompre parce que ça n'allait plus. Comment dire que depuis, je n'ai eu que des mauvaises relations dont aucune n'a duré plus d'un an, et ça me sape le moral sur le coté émotionnel.

Elles me disent que je ne suis pas assez romantique, que je ne parle pas assez d'engagements ou qu'au contraire, je veux m'engager trop vite, mais rien de ce que je fais ne leur convient jamais. Je ne m'impose pas assez ou je ne suis pas suffisamment présent, je ne suis pas assez bon vivant, ou je suis trop souvent discret dans une relation. Sauf que si je décide de m'imposer un peu, elles me le reprochent aussi....

C'est insupportable. Je ne peux pas juste être moi, ça ne leur suffit pas. Il faut toujours que je change pour m'adapter. Ce qui fait que depuis trois ans, je ne veux plus être en couple, j'en ai marre de devoir jouer un rôle pour satisfaire les caprices de quelqu'un qui me larguera parce que je ne suis pas assez bien pour sa petite personne.

Je sors de l'immeuble en ressassant ses pensées et je me demande si je ne perd pas ma jeunesse, seul comme ça. Est-ce que j'ai vraiment quelque chose qui cloche ? Je ne suis pas forcément du genre à manquer de confiance en moi mais au bout d'un moment, je me pose des questions.

Physiquement, je ne suis pas vraiment le cliché de l'homme idéal, je suis relativement petit, pas forcément très musclé même si je ne suis pas non plus une asperge, mais je me défend quand même, je me trouve beau et Changsub me dit que je le suis, il n'est pas du genre à me faire des compliments dans le vide, donc ce n'est pas mon apparence qui gâche mes relations, en tout cas, aucune de mes ex ne m'a reproché ça.

Bon pour mon caractère, je ne suis pas un ange et j'ai besoin de respirer un peu, j'aime pouvoir passer du temps avec mes amis le week-end par exemple, mais je m'arrange toujours pour être présent à la maison quand je suis en couple. Certes je ne suis pas un gros fêtard et je peux être un peu froid si on me propose d'aller en soirée, mais je n'ai jamais empêché qui que se soit de le faire, sauf Changsub parce qu'il est chiant bourré, mais lui c'est mon meilleur ami donc c'est différent.

Je sais qu'on m'a souvent reproché d'être coincé parce que j'ai du mal à être à l'aise sexuellement parlant les premiers mois d'une relation, sauf qu'à mes yeux, on n'a rien à reprocher à quelqu'un qui n'est pas prêt pour coucher, surtout que je m'efforce de respecter mes partenaires et de les faire se sentir en sécurité et à l'aise, alors est-ce que c'est moi qui suis en tord quand on me reproche ça ?

Il y a aussi Changsub, on m'a déjà dit que j'étais trop proche de lui et que je lui faisais trop confiance. Là, c'est moi qui ai mit fin à la relation, je ne supporte pas qu'on me dise avec qui je dois être ami ou pas. Me dire que mon meilleur ami n'est pas digne de confiance et qu'il joue avec moi alors qu'on se connait depuis nos années de collège, c'est se foutre de la gueule du monde.

Mais bon.... Ma mère n'a peut-être pas tord quand elle dit que je suis trop compliqué pour ces dames et que je devrais juste être plus simple et gentil. Sauf que ça sonne comme " Sois un parfait petit ami quitte à ne plus être toi" et j'ai déjà essayé, ça ne mène à rien de faire ça parce qu'on se détruit juste.

Aish....

Je sors de ma voiture et rentre dans le bâtiment de ma boite.

Je suis gestionnaire dans une entreprise pharmaceutique moyenne et je n'ai pas à me plaindre de mon travail en général. Je suis bien payé, l'environnement est bon même si je ne m'entend pas forcément avec tout le monde, je n'ai que des relations cordiales, et le boulot ne me déplait bien que ça ne soit pas ce dont j'ai rêvé.

- Bonjour Eungkwang.

- Bonjour Taeyong.

- Tu as l'air épuisé hyung, me dit le coloré, je ne sais d'ailleurs pas comment il a fait pour que le patron ne dise rien sur ses couleurs de cheveux extravagantes lui qui est conservateur.

- J'ai eu une nuit compliquée disons...

- Problème de voisinage ?

- Malheureusement.

- Désolé pour toi, mais bon, j'ai une bonne nouvelle qui te remontera peut-être le moral !

Il me tend un dossier épais et je fronce les sourcils, c'est quoi ça encore ?

- Voici les documents triés et complétés du nouveau lancement des labos, comme tu avais pas mal de boulot ces derniers mois, j'ai demandé à t'avancer le projet le temps que tu puisses t'y consacrer correctement.

Ce gosse est un amour.

- Merci beaucoup Taeyong, je te revaudrais ça, souris-je, cette journée ne commence pas si mal.

- De rien hyung, et ne t'en fais pas, je ne veux rien en échange, c'est ma façon de te remercier pour m'avoir bien intégré !

Il est arrivé il y a un peu plus d'un an et c'est moi qui l'ai pris sous mon aile pour lui expliquer le fonctionnement de la firme et m'assurer qu'il n'ai pas trop de mal. Après tout, il sortait tout juste de l'école et la pratique est souvent bien différente de la théorie étudiée en cours.

Je souris au rosé, il m'a vraiment ôté une épine du pied, au cours de ces derniers mois, j'ai du gérer trois projets en même temps et c'était réellement épuisant, alors le fait qu'il ai pris en charge un dossier sur lequel il n'avait aucune obligation m'a soulagé d'un gros poids même si je n'en savais absolument rien. Je pensais que le patron avait mis en pause ça pour qu'on se concentre sur le reste mais c'est vrai que ça ne ressemble pas au boss de faire ça.


- Raaah !

Je m'effondre sur mon canapé en entrant chez moi. La journée avait bien commencé avec Taeyong mais elle a mal continué avec les nouvelles exigences de mes supérieurs. Il a fallu que je modifie tous les documents des nouveaux labos parce qu'un détail qu'ils avaient validé plus tôt ne leur plaisait plus, et je n'ai même pas eu le temps de lire ce que m'a fait le plus jeune.

Résultat des courses, je suis épuisé, j'ai mal à la tête, et j'ai pris autant de retard sur mon travail que sur mon sommeil.

En temps normal, j'aurais réussi à corriger ça plus vite, mais là, mon cerveau n'arrivait pas à joindre les deux bouts...

Et j'ai tellement bu de café aujourd'hui que j'en ai une migraine atroce, je vais devoir passer ça avec de l'aspirine et croiser les doigts pour bien dormir cette nuit.

Je me lève et retire ma veste et ma cravate d'un seul geste avant de me diriger vers ma salle de bain, une bonne douche va me faire du bien.

Je me glisse à peine sous le jet d'eau chaude salvateur que ma sonnette retentit et je sens mes nerfs à vif s'irriter encore plus. Ce n'est pas Changsub, il a les clés depuis longtemps et ne sonne jamais, et je n'attend personne.

J'attrape une serviette et la noue autour de mes hanches avant d'aller ouvrir sans même prendre la peine de me composer un visage aimable.

- Oui ?

Une toute jeune femme, sans doute une ado même, que je ne connais pas se tient devant la porte, l'air paniqué, et elle détourne le regard en voyant ma tenue, ou plutôt ma quasi-absence de tenue.

- Je... Je suis désolée de vous déranger mais... Mon frère... Mon frère est tombé et il ne...Il ne bouge plus du tout.... Je n'ai pas mon téléphone et je n'arrive pas à déverrouiller le sien...

Elle est en panique totale, des larmes coulent le long de ses joues et je lui donne tout juste quinze ans.

- Du calme, respire, je vais mettre un pantalon et j'arrive tout de suite.

Je me hâte de m'habiller avant de chercher avec qui je trouve une ressemblance à cette fille...

Oh merde l'abruti qui me sert de voisin...

Mais maintenant que j'ai dit à la gamine que j'arrivais, je ne peux plus lui dire d'aller se faire foutre parce que son frère est un enculé, et puis je ne suis pas comme ça.

Je la rejoins rapidement sur le palier et elle ouvre la porte de l'appartement jouxtant le mien, me dévoilant un espace étonnamment propre si on prend en compte les évènements de la veille. L'odeur d'alcool persiste encore mais ce n'est pas aussi fort qu'on pourrait s'y attendre et il n'y a aucune trace de verre ou de bouteille sur le parquet.

Je repère vite le blond qui est étendu par terre près de la table de la cuisine, blanc comme un linge, couvert de sang dans une multitude de débris de verres et d'assiettes, et je sens mon nez se plisser sous la forte odeur métallique, il a pas "juste" fait un comas éthylique.

Je me rapproche de lui, par chance je ne suis pas hématophobe et je sais garder la tête froide dans ce genre de situation, et je m'accroupis pour attraper rapidement son poignet, à la recherche de son pouls, histoire de savoir si je dois la morgue ou l'ambulance.

- Il est vivant déjà, rassure-toi, dis-je à l'adolescente en sentant le coeur du jeune homme battre régulièrement.

- Qu...Qu'est-ce qu'on doit faire ?

- Appeler une ambulance. Va me chercher mon portable, il est sur la table basse quand tu rentres dans mon appartement, je vais essayer de voir si ton frère n'est pas trop gravement blessé. Tu sais ce qu'il s'est passé ?

- Il mettait le couvert quand il est devenu tout pâle et il est tombé d'un coup en renversant une partie de ce qu'il y avait sur la table.... Il va s'en sortir hein ?

- Je ne peux pas te dire, je ne suis pas médecin, mais ne panique pas non plus, ça n'a pas l'air d'être excessivement grave.

Elle hoche la tête et part en courant vers mon appartement, le teint pâle, elle ne supporte qu'avec peine la vue du sang, ou la vue de son propre frère gisant comme un cadavre dans la cuisine.

- Bordel mais y a pas idée de boire à ce point.

Je ne vois que cette explication là, une gueule de bois trop forte et un effort physique conséquent et il s'est effondré. Quoiqu'il est quand même jeune et qu'il m'avait l'air de bien tenir l'alcool cette nuit même s'il n'en était clairement pas à son premier verre, mais après, s'il s'est enfilé autant de bouteille que je le pense...

Mais en y réfléchissant, ça me parait bizarre, c'est rangé chez lui, je ne vois pas de grosses traces de la soirée d'hier, enfin de cette nuit mais bref, je veux dire, s'il y a pas mal de trucs dans l'évier, la poubelle est vide, ce qui veut dire qu'il est descendu, lui ou un de ses potes mais il n'y avait plus de voitures autres que celles des locataires quand je suis allé bosser ce matin, donc ça ne peut être que lui, la vider sa poubelle.

C'est donc autre chose puisque je ne vois pas de trucs dégueulasses sur le sol, quasiment rien ne traine mise à part une paire de basket et une boite de médocs contre la gueule de bois, c'est donc qu'il a forcément bouger dans la journée pour nettoyer et ranger.

- Monsieur ! J'ai le téléphone, dit la brunette en s'arrêtant dans l'entrée, tremblante.

Je me lève après avoir vérifié une dernière fois que la vie du jeune homme n'était pas en énorme danger et je vais récupérer mon portable.

- Ok respire petite, tu t'appelles comment ?

- Lee Ahin.

- Ok Ahin, calme toi, va dans le couloir si tu sens que tu n'es pas bien, je vais appeler les urgences, d'accord ?

- D'accord...

Je tape très vite le numéro d'urgence et une voix résonne rapidement dans mon oreille.

- Oui bonjour, SAMU que puis-je faire pour vous ?

- Bonjour, un jeune homme s'est évanoui en mettant le couvert et il est actuellement inconscient et couvert de coupures à cause des morceaux de verre.

- Je vois, comment s'appelle t'il ?

- Je ne sais pas, comment s'appelle ton frère ?

- Lee Minhyuk.

- Il s'appelle Lee Minhyuk, nous sommes dans l'immeuble du tigre blanc dans la rue de l'hibiscus.

- Une ambulance va partir tout de suite, mais je vais vous demander plusieurs autres informations s'il vous plait.

- Je vous écoute.

- Le jeune homme respire t'il ?

- Oui, son coeur bat et il respire correctement. Je n'ai pas vu de blessures profondes, mais je sais qu'il a consommé beaucoup d'alcool cette nuit et qu'il n'a sans doute pas beaucoup dormi depuis.

L'adolescente parait surprise de mes dires mais elle ne dit rien.

- Il a prit des médicaments ?

- Je pense. Ahin, est-ce que tu peux m'apporter les cachets sur la table s'il te plait ?

La brune court et me les rapporte.

- Il y a une boite de paracétamol sur la table, il semble qu'il en ai prit un ou deux cachets.

- Sont-ils périmés ?

Je regarde la date de péremption du médicament et fronce les sourcils, voilà peut-être l'explication, gueule de bois plus cachets hors date de consommation, voilà de quoi vous terrasser un homme.

- Oui. Depuis six mois environ.

- D'accord, le blessé est-il capable de répondre ?

- Je n'ai pas essayé de lui parler directement mais il ne bouge absolument pas en dehors de sa respiration.

J'entend des sirènes en bas de l'immeuble et j'ordonne à Ahin d'aller guider les secours jusqu'ici avant de dire à l'opératrice que les pompiers étaient là et de raccrocher.

Tout s'enchaine ensuite très vite, les hommes s'occupent de prendre en charge le blessé et nous font sortir. L'un d'eux reste avec nous pour prendre la déposition de ce qu'il s'est passé.

- D'accord, dit il après qu'Ahin lui ai expliqué, Avez-vous un lien de parenté ou un droit de tutelle sur elle ? me demande t'il.

- Absolument aucun.

- Dans ce cas, il faut soit contacter ses tuteurs légaux, soit que vous signiez une décharge vous désignant comme son garant et que vous l'accompagniez avec nous à l'hôpital jusqu'à l'arrivée de ses parents.

Je soupire, hors de question d'aller à l'hosto.

- Tu connais le numéro de tes parents ?

- Ce ne sont pas mes parents, mais je connais celui de ma tante qui est ma tutrice légale...

- Ok, je vais l'appeler si tu veux bien pour qu'elle soit mise au courant de la situation et qu'elle vienne te chercher.

- D'accord.

Elle me dicte le numéro et je n'ai pas longtemps à attendre avant que la femme ne décroche.

- Oui allo ?

- Oui bonjour madame, je suis en présence de votre nièce, Lee Ahin, je suis le voisin de votre neveu Minhyuk.

- Euh, bonjour, que se passe t'il ?

- Minhyuk s'est évanoui et est actuellement pris en charge par les secours, expliquai-je, ne prenant pas de pincettes, je suis trop épuisé pour ça, Ahin m'a demandé de l'aide, c'est la raison pour laquelle je vous contacte, maintenant que son frère est emmené vers l'hôpital, il faut qu'un tuteur légal vienne la chercher.

J'entend un hoquet nerveux.

- Ce sale gosse.... Je ne peux pas venir tout de suite, j'habite assez loin et c'est mon mari qui a la voiture......

- Je vois... Bon, je vais signer une décharge me désignant comme garant d'Ahin le temps de votre arrivée à l'hôpital où je vais l'accompagner. Au fait, je m'appelle Seo Eungkwang.

- D'accord... Je n'aime pas du tout cette idée mais c'est la seule solution...

-Je ne serais pas seul avec votre nièce, la rassurai-je, Il y a des pompiers avec nous.

J'ai enfilé une veste en parlant au téléphone et je descend les marches avec l'adolescente à qui le pompier a dû expliquer la situation. Nous montons dans le deuxième véhicule, celui transportant Minhyuk étant déjà parti, et je signe un papier avant de m'asseoir non loin de la petite qu'une femme rassure quand nous démarrons.

Le trajet n'est pas trop long et le reste de ma soirée se passe dans une putain de salle d'attente, avec le ventre vide, la tête sur le point d'exploser et une forte envie de partir, mais j'attend patiemment, en apparence, que la tante de la brune arrive.

- Ahin !

Une femme de petite taille, ronde et dans la cinquantaine entre dans mon champ de vision et court vers sa nièce qui se blottit aussitôt dans ses bras.

- Tata...

- Tout va bien... Je suis passée à l'accueil et ils m'ont dit qu'il allait s'en tirer sans dommage, ne t'inquiète pas.

Je me racle la gorge et elle se tourne vers moi.

- Bonjour Seo Eungkwang je présume ?

- Oui, bonjour à vous aussi, maintenant que vous êtes là, je vous prie de m'excuser mais je dois rentrer chez moi, il est tard et je travaille demain.

- Je vous remercie de tout coeur, répond la femme en serrant ma main et en s'inclinant, Je vais vous payer le taxi pour vous ramenez chez vous, et je vous dis encore merci.

- Ce n'est rien, c'est normal, et pour le taxi, ce n'est pas de refus.

Je n'ai pas ma voiture et ça me fais chier de payer pour rentrer chez moi alors que je ne devais pas en sortir, et ne risque pas de me sentir coupable parce qu'elle me le paye, je pense clairement ne pas l'avoir volé.


Je mange rapidement et me jette sur mon lit directement après être rentré, à vingt-et-une heure passée. Enfin je peux dormir. Cette journée de merde va se finir dans les bras de Morphée et personne n'a intérêt de m'en tirer ou je fais un meurtre.

Par chance, c'est la fin de semaine, demain c'est vendredi et j'aurais tout mon week-end pour récupérer, le petit con d'à coté ne fera pas la fête, c'est sûr, je vais pouvoir ne rien foutre au calme pendant deux jours.

C'est sur cette idée positive que je m'endors enfin.


Je déjeune tranquillement en écoutant de la musique, Veronica de Onewe, quand on sonne à ma porte et je me lève machinalement, un samedi matin, ça peut être mon facteur.

- Oui ?

Dites-moi que c'est une blague ?!

Lee Minhyuk est debout devant la porte, un bandage prenant l'intégralité de son bras et un pansement sur la pommette gauche.

- Bonjour.

Il s'incline, pas très bas mais je sens qu'il a mal au niveau du torse, il avait pas mal d'entailles ici dans mes souvenirs.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je suis venu vous remercier. Ma soeur m'a expliqué ce qui s'est passé.

- Très bien. Maintenant que c'est fait, tu peux rentrer chez toi.

Je m'apprête à fermer la porte mais il la bloque avec sa main.

- Attendez. S'il vous plait.

- Dépêche-toi, je n'ai pas ma journée.

- Je tiens à m'excuser pour la dernière fois également, vous avez été extrêmement gentil de m'avoir aidé malgré les évènements, et je-

- J'en ai pas grand chose à faire de ton discours tout fait, qui t'a dit de le dire ?

- Les remerciements, c'est sincère, les excuses, c'est ma soeur qui a insisté pour que je te les présente.

Il est repassé au tu et a repris son ton insolent.

- T'es un beau petit con.

- Bah écoute, c'est toujours mieux que d'être coincé dans la routine et que d'être coincé tout court.

Je souffle du nez, il me les brise avec son regard effronté mais en même temps, je dois admettre qu'il n'a pas forcément tord, la routine est chiante, mais je ne suis pas coincé.

- On n'a pas le choix dans la vie.

- On a toujours le choix.

- T'as quel âge ?

- Vingt-et-un ans.

- T'es un gamin, tu pourras parler quand t'auras vécu autre chose que ta vie d'étudiant sans contraintes et que tu devras vivre uniquement par tes propres moyens.

- Et toi, t'as quel âge ?

- Trente ans.

- Trente piges et déjà coincé dans une vie chiante... Triste.

- Tu te prends pour qui au juste Lee Minhyuk ?

- Je te retourne la question.

Les étincelles volent, pourquoi je l'ai aidé déjà ?

- Mais Seo Eungkwang, y a quelque chose que je vais pas pouvoir t'enlever, soupire t'il, T'es pas un connard. Tu m'es venu en aide malgré le fait que j'ai faillit te tabasser l'autre soir, et pour ça, uniquement pour ça, je t'en dois une.

- Si tu veux me rendre service, ne rentre plus jamais dans mon champ de vision et ne t'avise plus de faire de bruit, ça me suffira amplement.

- Je n'aime pas avoir de dettes, donc tu me reverras le jour où je te réglerai ce que je te dois maintenant.

- Tu me dois la vie. Comment comptes-tu me régler ça ?

- On verra bien ce que l'avenir réserve, c'est ce que disent les vieux comme toi.

Je dégage sa main de ma porte et la lui claque au nez alors qu'il explose d'un rire railleur.

- Putain d'enfoiré de sale gosse.

Il me les brise mais à un point... Comment peut-il se permettre d'être si insolent ?! Aucune reconnaissance ni respect envers ses ainés ou ceux qui l'ont aidé.


Plusieurs mois se sont écoulés depuis ce fameux jour et si on excepte quelques engueulades à cause de ses soirées insupportables, je n'ai quasiment pas revu la tête de con qui me sert de voisin et je ne m'en porte que mieux.

Aujourd'hui, nous sommes au coeur des vacances de Noël, le jour du réveillon, je sais que l'immeuble est désert ou presque, tous mes voisins sont partis fêter ça en famille mais la mienne habite trop loin pour que je puisse faire le déplacement, et honnêtement, je n'ai pas envie de voir ma mère qui va encore me taper sur les nerfs avec ma vie amoureuse.

Donc je suis posé dans mon lit avec un bouquin, un plaid et une tasse de chocolat à la lumière de ma lampe de chevet, et je profite paisiblement de ma soirée au calme.

Dehors, il neige et j'entend le vent souffler fort, c'est assez relaxant et même si la nuit est tombée depuis plusieurs heures, on est au coeur de l'hiver après tous, je trouve que l'ambiance est agréable, je me sens juste un peu seul. Ce n'est pas que ma famille me manque plus que ça, je ne suis pas très famille, mais normalement, c'est Changsub qui me tient compagnie mais il est sorti avec sa petite amie et ne peut pas venir, on fêtera ça ensemble demain ou après-demain.

Je baille, l'hiver, c'est toujours la course au boulot et cette année n'a pas fait exception, j'ai du faire deux fois plus de dossiers qu'en temps normal et j'ai croulé sous une montagne de travail, heureusement mon patron m'a dit qu'il allait m'embaucher un assistant pour éviter que je ne fasse un burnout et aussi pour que ça aille plus vite.

Mais je suis en vacance cette semaine et je compte bien en profiter pour souffler un peu. Mon programme est simple. Récupérer, sortir avec Changsub pour s'amuser et enchainer les karaokés pour jouer des cordes vocales, ça fait trop longtemps que je n'ai pas eu le temps de chanter pour de vrai et ma voix me démange.

Je pose mon livre et ma tasse sur la table de chevet en coupant ma musique et je me lève pour m'étirer longuement, aller, il est temps d'aller dîner.

J'ai commandé à emporter au restaurant en bas de la rue et je dois aller chercher mon repas maintenant, après tout, c'est Noël, autant bien manger.

Je met mon gros manteau d'hiver, mon écharpe et mes chaussures et sors de chez moi. Les escaliers sont vites descendus et je me prend une rafale de vent neigeuse dans la figure en passant la porte d'entrée de l'immeuble.

Ce temps n'est agréable que de l'intérieur, vraiment.

Le froid me prend directement et je frissonne. Je n'y vois pas à trois mètres, heureusement que je connais bien le chemin, et je m'avance dans la neige qui est épaisse sous mes semelles, ils avaient bien annoncé que ça allait être assez fort, je ne pensais pas que ça serait à ce point, c'était encore tranquille cet après-midi.

Le vent semble traverser mon épais manteau comme si c'était juste un gilet et je frissonne en me dépêchant, j'ai froid.

Mes pas dans la neige sont malhabiles, le sol est glissant et mon manque de visibilité ne m'aide pas à avancer convenablement, en plus de ça, la rue est déserte et les lumières sont rendues blafardes par l'épais rideau blanc qui tombe du ciel, je ne suis pas serein.

Je glisse soudain sur une plaque de verglas et jure en tombant lourdement sur le sol trempé de la route, putain ça fait mal cette merde.

Je m'apprête à me relever quand une violente luminosité m'éblouit.

Les phares d'une voiture.

Joyeux réveillon Eungkwang, ça va être le dernier.

Je suis tétanisé par la peur et le véhicule ne me voit pas.

Ca va mal se finir.

Ma vie va vraiment s'arrêter là ?

Trente ans...

J'aurais pas vécu bien vieux.

Le capot se rapproche et je ferme les yeux.

Tout va trop vite.

Je vais mourir.

Je ne veux pas.

Mais on ne choisit pas pas vrai ?

" On a toujours le choix"

Non Minhyuk.

On n'a jamais le choix.

Impact dans...

Trois...

Deux...

Un...

Zé-

Mon corps est arraché de la neige à une vitesse terrifiante et je me retrouve plaqué contre un torse brûlant

- Je paye toujours mes dettes.

Minhyuk.

Putain.

Je suis vivant.

Je. Suis. Vivant.

Ma respiration est tremblante, je suis encore paniqué, et le blond me dépose sur le trottoir.

- Hé tombe pas le vieux !

Je me rattrape à son épaule et il rentre dans mon champ de vision troublé par la peur, sa tête de petit con apparaissant juste devant moi.

- Respire.

Il enlève un de ses gants et pose sa main chaude sur ma joue, me ramenant à la réalité.

- Putain....

- C'est bon, t'es réveillé ? Parce que je me les gèle moi.

Mon cerveau se décide enfin à analyser la situation.

- Mais qu'est-ce que tu fous en t-shirt par ce temps ?!

- Je bronze.

- Arrête ton insolence.

Je me décale de lui mais mes jambes sont encore trop tremblantes et je vacille.

- La vieillesse ne réussit vraiment pas aux articulations.

Les mains puissantes du blond m'ont rattrapé par la taille et je réprime ma peur en moi, tout va bien Eungkwang, tout va bien, tu es vivant.

- Hé tu m'entends ? Le vieux ? Seo Eungkwang ?

La tension explose finalement et une larme coule sur mon visage rougi par le froid.

- C'est pas vrai...

Je sens qu'il m'enlève mon écharpe pour se couvrir un minimum et il me fait reculer jusqu'à une petite impasse à l'abri du vent.

- Calme-toi.

Ses doigts toujours brûlants malgré le froid essuient mes yeux et je remarque alors l'odeur d'alcool dans l'air, il n'est pas encore ivre mais pour sentir autant il a bu bien plus d'un verre ou bien il a pris un bain de mélanges étranges et sans doute illicite, ce qui me semble bien peu probable.

Comment a-t-il fait pour réagir si vite avec de l'alcool dans le sang ?

Quoiqu'il a l'air d'être réactif même alcoolisé si on se rappelle notre escarmouche la première fois qu'on s'est croisé.

- Je sais pas calmer les gens donc arrête de pleurer.

J'ai toujours évacué le stress intense en pleurant, et sur ce coup, je n'arrive pas à m'arrêter. Il faut que tout sorte.

Mature ouais...

- Putain mais arrête de chialer !

Sa patience a disparu très vite et mon dos rencontre le mur alors qu'il s'énerve.

Soudain, mes sanglots sont étouffés par ses lèvres qui se posent violemment sur les miennes et la stupeur m'envahit en même temps que je me calme dans ce baiser brusque.

Je réagis au bout d'une poignée de secondes, bordel mais qu'est-ce qu'il fout ?! Le goût de vodka s'est diffusé dans ma bouche par la sienne et j'ai confirmation de ce que je pensais, il n'y a pas été mollo sur l'alcool.

Je le repousse et m'essuie les lippes en le foudroyant du regard, le coeur tambourinant désagréablement dans ma cage thoracique.

- Qu'est-ce que tu fous ?!

- Je te calme. Et ça marche le vieux. La preuve tu ne pleures plus.

Il se lèche les lèvres avec un sourire et pose ses mains de part et autre de ma tête.

- Je t'ai trouvé une autre qualité, tes lèvres sont délicieuses.

Il se penche en avant et glisse sa langue sur mes croissants de chair bleuis par le froid, mais ce con a bu combien de litres pour en être là ? Et comment son corps peut-il être si chaud avec un temps pareil sérieux ?

- T'es bien plus bourré que ce je pensais...

- Je tiens aussi mieux l'alcool que tu ne le penses.

- C'est ça le gosse, lâche-moi avant que je te prive de ta descendance.

Il ricane et retire ses mains d'autour de ma tête en me jaugeant d'un regard moqueur.

- T'es tout rouge le vieux.

Qui ne le serait pas à ma place ? C'est gênant.

- Merci de m'avoir sauvé la vie. Maintenant pousse toi.

- Evite de crever l'ancêtre !

Je serre la mâchoire et pars le plus vite possible pour récupérer mon fichu diner et rentrer chez moi pour oublier ce qu'il s'est passé.

Parce que je dois oublier que putain, j'ai aimé ce baiser et le goût de ses lippes malgré l'alcool.


Effondré sur mon lit, je grelotte désagréablement, j'ai froid... Après être rentré hier soir, je ne me sentais pas super bien, mais depuis ce matin, j'en ai la certitude. J'ai choppé la crève.

Joyeux noël moi-même.

Vie de merde.

Je me sens très mal et je n'arrive même pas à me lever. J'ai dit à Changsub que je ne pouvais pas le voir aujourd'hui mais j'aurais du lui demander des médocs.

Je tremble de fièvre, je suis couvert de sueur et je suis courbaturé de partout, c'est horrible. Je ne sens pas la magie de noël cette année et honnêtement, je regrette de ne pas être aller chez mes parents. Je ne serais pas dans cette situation au moins.

J'entend des coups toqués à ma porte et je tente de me mettre sur mes deux jambes flageolantes, j'ai froid et ma tête tourne.

En m'appuyant sur mon mur, je marche faiblement vers le salon mais c'est un effort de trop pour mon corps épuisé et je m'effondre dans un bruit sourd sur le parquet.

- Le vieux ?

La voix de Minhyuk retentie à travers le battant et je ne peux même pas lui dire d'aller se faire foutre, je n'ai pas assez d'énergie.

Dans ma chute, j'ai déséquilibré une pile de livres et le premier tombe sur le sol, entrainant tous les autres dans un boucan d'enfer, certains me tombant violemment dessus.

Merde.

- Eungkwang ?

La poignée est appuyée mais la porte est verrouillée et je suis incapable de me redresser pour aller l'ouvrir.

- Eungkwang ?!

Il a dû entendre la chute des livres et la mienne et je sens une certaine inquiétude qui m'étonne dans sa voix. Peut-être la fièvre me donne t'elle des hallucinations.

J'entend un bruit étrange au niveau de la porte et soudain, le clac du verrou résonne.

Il vient vraiment de crocheter ma serrure ?

- Eungkwang ?

Ses pas résonnent dans mon appartement et les livres qui couvrent mes jambes et mon dos sont dégagés rapidement.

- T'es brûlant le vieux. Ton système immunitaire s'affaibli avec l'âge ?

- J....T'emmerde p'tit con...

Ses bras passent sous mes jambes et mon dos et il se dirige vers ma chambre, tous les appartements de l'immeuble sont conçus sur le même plan donc il est sûr de ne pas se tromper.

Je suis déposé sur mon lit et il tire la couverture sur moi.

- Tu ranges où tes médocs contre la fièvre ?

- Placard salle de bain...

Je suis trop affaibli pour réfléchir convenablement et je le laisse docilement me faire avaler un cachet quand il revient quelques minutes plus tard.

- Faut boire le vieux, je vais te mettre un verre d'eau sur ta table de nuit, s'il est pas vide dans cinq minutes, je te le fais avaler de force.

Très diplomatique avec les personnes en position de faiblesse celui-là...

Je réussis à vider le récipient qu'il m'a amené et je grogne faiblement.

- J'ai froid....

- T'as déjà une couette et un plaid, je peux pas te couvrir plus, et tu sues tes grands morts là.

Il passe un mouchoir mouillé sur mon front et je me débat ridiculement.

- Froid.... Veux pas froid...

- T'es sûr d'avoir trente ans le vieux ? On dirait un mioche de quatre ans là.

- C'est toi le mioche... Respecte tes ainés....

Et je m'endors comme une masse, la fièvre me réussit pas.


- PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !

Je pousse violemment le blond allongé près de moi dans mon lit et je me redresse trop brusquement pour mon corps courbaturé.

- Mais t'es timbré le vieux... Pourquoi tu m'as poussé ? grogne Minhyuk en se relevant.

- Qu'est-ce que tu fous-là ?!!

- Me dis pas que t'as oublié.

- Oublié quoi ?!

- Nous deux hier.

- Pardon ?!!

Comment ça nous deux hier ?! Je ne me souviens de rien de ce qui s'est passé la veille et j'ai mal partout ! Me dites pas que.... C'est qu'il a l'air sérieux.

- Tu te fous de ma gueule ?!

- Bien sûr que non. C'est toi qui a insisté et tu ne t'en souviens même plus, je suis vexé... Tu n'arrêtais pas de répéter mon prénom pourtant. C'était presque mignon venant d'un vieux.

Il s'est relevé sans son habituel sourire narquois et insolent et l'horreur se dessine sur mes traits.

- T'étais brûlant, c'était impressionnant.

- Arrête d'avoir l'air si sérieux et dis moi que tu déconnes !

- Je ne vois pas pourquoi je déconnerais là-dessus. J'ai autre chose à faire de ma vie. Tu dois être courbaturé après, t'étais vraiment épuisé, t'arrivais plus à faire des phrases-

-Stop !! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!

Je suis complètement paniqué, je sens ma peau couverte de sueur séchée, il a de gros cernes sous les yeux et j'ai mal au dos.

Il a un soufflement moqueur du nez et répond en se penchant vers moi.

- Tu étais brûlant de fièvre hier, je passais te demander si tu avais les clés du local pour régler un problème d'électricité chez moi et je t'ai trouvé quasiment évanoui par terre. Je t'ai soigné un minimum et je voulais repartir après que tu te sois endormi mais tu m'as supplié de rester parce que tu avais froid. Pourquoi ? Tu t'attendais à quoi ?

Mais quel enculé.

- Abruti.

Je me lève mais il me rattrape avant que je m'effondre.

- Blague mise à part, t'es monté à quarante cette nuit, force pas si tu veux pas te retrouver à l'hosto, t'as encore de la fièvre mine de rien.

- Ca m'explique pas ce que tu foutais dans mon lit tout ça...

- J'allais pas dormir par terre et tu me lâchais pas parce que je cite "t'es brûlant et j'ai froid". C'était pas aussi cohérent mais ça revenait à ça.

L'inquiétude m'envahit, j'ai tendance à être bien trop loquace quand j'ai de la fièvre.

- J'ai rien dit de bizarre ?

Il explose de rire en me remettant correctement sur mon lit et il se laisse tomber juste au dessus de moi.

- Oh que si. Je savais même pas que tu pouvais être si bavard le vieux, s'était hilarant et pour le moins intéressant.

- Tu te fous encore de ma gueule ? sifflai-je en le poussant en vain, ce con est plus fort que moi en temps normal mais là c'est pire.

- Je suis on ne peut plus sérieux. Tu m'as confondu avec un certain Changsub.

Il ne peut pas mentir en citant le nom de Changsub, il ne le connait pas et c'est suffisamment logique pour m'inquiéter.

- Bordel.... Qu'est-ce que j'ai dit ?

- Tu veux vraiment savoir ?

- Si je te demande crétin !

- T'énerve pas vieillard, c'est pas bon pour tes nerfs.

Je vais le frapper.

Quand j'aurais récupéré un peu de force.

Mais je vais le frapper.

- Qu'est-ce que j'ai dit ?!

- Au début, tu m'as principalement traité de sale gosse qui te causait bien des emmerdes, d'ailleurs tu as un répertoire d'insultes de vieux l'ancêtre, modernise-toi ça va plus, et ensuite, c'est là que ça devient intéressant ~

Je n'aime pas du tout le ton qu'il a employé...

- Tu parlais de tes déboires amoureux, ce mot date de l'âge de pierre, et déjà mec, t'es vraiment pas doué avec les meufs, c'est pas possible.

Ca commence très mal cette affaire...

- Abrège. Je connais mes histoires sentimentales.

J'ai pas encore Alzheimer.

- Je ne comptais pas te les répéter, elles étaient particulièrement chiantes, comme toi en fait.

Il sourit et se penche soudainement sur moi, son nez effleurant dangereusement le mien.

- Tu t'es mis à parler de ce qu'il s'est passé la nuit du réveillon.

Ma tension monte d'un coup, qu'est-ce que j'ai bien pu lui dire ?!

- Alors comme ça je suis très beau et j'embrasse bien même si je suis insolent ?

....

Le pire c'est que je n'ai pas l'impression qu'il me mente.

Je peux totalement avoir dit ça.

- Comme quoi, être malade ne réussit pas à la connexion neuronale. La négation ne se fait pas.

Je n'ai plus de répartie en poche et sa proximité physique ne m'aide pas à me concentrer. Pourquoi mon coeur accélère t'il comme ça ?! C'est pas le moment !

- Ah vraiment ? Tu avais l'air très sérieux hier pourtant ~ Mais si tu n'es pas convaincu que j'embrasse bien, on peut remédier à ça.

Sa bouche frôle la mienne et je déglutis péniblement en passant ma main entre nos deux visages.

- Je peux savoir ce que tu fais ?

- On dirait une ado paumée le vieux.

- Recule.

- Pourquoi ? Tu veux pas que je vois la couleur de tes oreilles ? Dommage, déjà grillé.

Mes joues me brûlent et je ne le regarde pas dans les yeux. Il a un don pour me mettre mal à l'aise !

- Parce que tu empiètes sur mon espace vital et que je suis malade en plus.

- Le vieux, j'ai passé la nuit et une bonne partie de ma journée d'hier dans ce lit ou en contact avec toi, que tu sois malade n'est plus un problème.

Il baisse ma main en l'entourant de ses doigts chauds et son souffle s'écrase contre mes lèvres.

- Et tu m'as déjà repoussé bien plus vigoureusement que ça aujourd'hui ~ Si je te dérange, qu'attends-tu pour me dégager ?

Je détourne les yeux pour ne pas fixer son visage mais il attire mon regard malgré tout et je ne peux m'empêcher d'admettre que cet abruti est beau.

Ses mèches blondes sont ébouriffées sur son front lisse, ses yeux noirs insolents sont comme taillés dans des pierres précieuses, profondes et hypnotisantes, son nez fin et étroit tombe abruptement sur des lèvres légèrement rosées et pour le moins élégantes. Dire qu'il est laid serait mentir inutilement, ce mec pourrait faire la couverture des plus grands magazines de mode que ça ne choquerait personne, bien au contraire.

Il profite de ce moment d'inattention de ma part pour souder nos bouches et j'ai un hoquet quand ses lippes douces rencontrent les miennes, ce mec a un nuage à la place des lèvres ou ça se passe comment ?

Seo Eungkwang, qu'est-ce que tu fais ?! Tu le laisses vraiment t'embrasser sans réagir ?!

Reprend toi !

Je pose mes mains sur le torse du blond pour le repousser mais mon cerveau bloque sur la musculature que je sens sous son t-shirt et je ne le bouge pas, laissant sa bouche se mouvoir contre la mienne.

Et merde....

Il embrasse très bien.

Bon, c'est un mec donc ça ne me fait pas vraiment d'effet, mais quand même.

Minhyuk décroche finalement nos lèvres et je tente de reprendre mes esprits quand il pose sa main qui ne le soutient pas sur les miennes.

- Tu disais donc le vieux ?

- Témoigne moi du respect et arrête de m'appeler comme ça !

- Sûrement pas. A moins que tu ne préfères que je t'appelle bébé.

Il a un sourire railleur et je lui balance une baffe qu'il bloque aisément.

- Tu te prends pour qui Lee Minhyuk ?!

Le rire du blond est toujours aussi insolent, il respire l'effronterie ce gosse, et il colle soudain son front au mien.

- Pour celui à qui tu viens de laisser tes lèvres sans broncher tiens ~ Et celui dont tu as tripoté le torse pendant une minute au moins ~

Je déglutis péniblement et soupire.

- J'ai essayé de te pousser, c'est différent.

- Tu repousses les gens comme ça toi ?

Sa main glisse le long de mon ventre et il le caresse, sa paume large prenant une grande place sur ma peau, sous mon débardeur couvert de sueur.

- Arrête ça.

Je me suis contracter en arrière, et il retire ses doigts en arquant un sourcil.

- C'est pas efficace ta technique pour dégager les gens.

- Je suis malade p'tit con.

- C'est vrai tu as un peu de fièvre. Tu ne sais pas ce qu'on dit quand on est fiévreux ? Il faut transpirer.

- Arrête tes conneries Lee Minhyuk.

- Pourquoi je ferais ça ?

- C'est quoi ton problème le mioche ? Y a une connexion qui se fait pas bien dans ta tête ?

- Bah écoute le vieux, si tu considère que d'être bi, c'est un problème de connexion, c'est que tu as besoin d'être soigner toi-même.

- Je n'ai jamais dit ça.

- Donc tu as la réponse à ta question.

- Non.

- Tu me plait physiquement et j'ai envie de coucher avec toi. C'est plus clair ?

Mes joues changent de couleur et je lui assène une tape sur le crâne. C'est sa génération qui est aussi sans-gêne et effronté ou simplement lui qui est tordu ?

- C'est plus clair et c'est non. Je ne suis ni attiré par les hommes, ni par les coups d'un soir.

Et je commence à en avoir ras-le-cul qu'il se foute de ma gueule, surtout qu'insister sur le physiquement me rappelle bien trop mes relations précédentes où la seule chose qu'on ne me reprochait pas était mon apparence.

Je m'attend à ce qu'il insiste ou force mais il descend de moi pour s'asseoir tranquillement à mes côtés.

- T'as quand même une belle vie de merde.

- Pourquoi tu dis ça ? Parce que je ne veux pas coucher avec toi ?

- Rien à voir, ça, ça te regarde, ton cul et ta queue, c'est deux choses que personne n'a à te forcer à utiliser pour son plaisir personnel.

Je suis surpris, il est bien le premier des gens voulant coucher avec moi qui ne me reproche pas mon refus, c'est soit que je suis tombé sur des connasses sur le plan sexuel à chaque fois ou soit que cet abruti là a de bonnes valeurs.

- Alors pourquoi ?

- Mec, t'as passé ton noël et ton réveillon tout seul, t'es malade comme un chien et t'as personne qui vient prendre de tes nouvelles en dehors de ton voisin que tu ne supportes pas, ta vie tourne dans la routine, boulot manger dodo, t'es célib depuis des siècles et tu vis seul dans un appart mal isolé dans un vieil immeuble merdique loin des bons quartiers. Tu vas pas me dire que c'est une vie de rêve.

Il n'a pas tord en soit, je ne peux même pas le contredire.

- Pour la solitude, c'est un choix, et pour l'isolation, ça ne poserait pas de problèmes si tu n'étais pas aussi bruyant.

Il ricane en passant un bras à l'arrière de sa nuque.

- Je suis bruyant mais je ne m'ennuie pas.

- Tu penses que ta vie est mieux que la mienne ?

- Pas forcément. Mais je peux assurer que je me fais moins chier que toi.

Je soupire.

- Parce que t'enchaines les soirées, que tu te bourres souvent la gueule et que ta famille, ou tout du moins ta petite soeur, te rend visite régulièrement ?

- Parce que je sors, je vois du monde, je ne passe pas ma vie entre le travail et le lit avec une sortie toute les deux semaines pour tenir le coup psychologiquement, parce que je n'hésite pas à faire ce que j'ai envie et que je ne perd pas ma jeunesse à ressasser le passé en me remettant en question.

- Tu devrais te remettre en question par moment, sur le volume de ta musique.

Chacun de ses mots à toucher juste et je suis surpris de son étonnante maturité au fond.

- Après, t'es déjà vieux, donc tu perds plus grand chose, mais quand même.

J'ai rien pensé.

- Tu me fais chier tu sais ?

En vérité, je commence à l'intégrer sans m'en rendre réellement compte, le baiser semble être loin dans le passé.

- C'est hilarant, tu es vieux mais très facile à prendre de court, ça change de mes vieux à moi.

- J'ai pas l'âge d'être ton vieux p'tit con.

Il ricane et se lève.

- Y en a des précoces.

Certes, mais à huit ou neuf ans, c'est pas possible, je ne suis pas si vieux que ça.

- Aller, tu devrais aller te doucher, tu pues la sueur.

Je me redresse prudemment en le foudroyant du regard et je me hisse lentement sur mes jambes encore vacillantes sous ses yeux étonnamment attentif.

- Au fait, j'y pense, qu'est-ce que tu fous là ?

- Je te l'ai déjà dit, t'as la mémoire courte.

- Non mais pourquoi t'es encore là ? T'aurais pu te barrer dès que je me suis endormi ou même avant.

- Tu faisais pitié le vieux, et encore là d'ailleurs.

Il se penche et me fait basculer sur son épaule malgré le chapelet d'injures à son égard qui m'échappe.

- Putain mais t'es insupportable !

- Et toi tu pues, donc douche.

Comment ce gosse a t'il fait pour rentrer dans ma vie déjà ?


Je vide ma tasse de café et n'accorde même pas un regard à Minhyuk qui passe devant moi pour prendre un biscuit sur la table.

- Le vieux, tu vas vraiment rester là tout ton week-end ?

- Evidemment. T'as vu ce temps de merde ?

- Mais comment tu comptes ramener une meuf chez toi si tu restes à glander comme ça ?

- Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas ramener de femme chez moi, j'en ai ras le cul des relations.

- Prend un coup d'un soir alors, ça te détendra la bite et tu seras moins relou dès le matin.

- C'est toi qui squatte chez moi sans raison, ne te plains pas de mon comportement du matin.

- On est voisin et j'ai la flemme de me faire un petit déj.

- Dis juste que t'aime trainer dans mon salon à foutre le bordel.

- Estime-toi heureux, je range derrière moi. Mais t'as esquivé le sujet principal.

- J'ai déjà dit que je voulais pas de coup d'un soir.

- Bah prend toi une sex-friend si tu préfères.

- Pourquoi tu veux tant que ça que je tire mon coup ?

- Parce que ta bite va moisir si tu fous rien sexuellement et que t'es déjà assez mal embouché comme ça.

- Je ne suis pas un queutard le mioche, j'ai pas besoin de toujours satisfaire mes hormones d'ado en chaleur.

- Tu vas me faire croire que tu te branles pas peut-être ?

- Ca n'a rien à voir.

- C'est sexuel.

- C'est personnel.

- Ca rime.

- Donc ça va ensemble.

- Comme toi et le célibat.

- Va te faire foutre, quoique nan, tu mérites pas ça.

- J'peux t'enculer si tu préfères, j'le mérite plus.

- Je peux aussi te baffer si tu continues.

- Pas de risques que tu me touches avec ta vitesse inexistante.

Je soupire.

Depuis noël, plusieurs mois se sont écoulés et Minhyuk a commencé à devenir très présent dans ma vie, il squatte souvent chez moi, n'hésite pas à me faire chier dès qu'il peut et j'ai fini par me faire à sa présence.

Je l'aime bien au fond mais il vaut mieux qu'il ne le sache jamais, il est déjà assez chiant comme ça même s'il ajoute un peu de piquant à ma vie.

- Au fait, puisque tu parles sans arrêt de ma vie de couple, t'es quand même fichu d'avoir quelqu'un ?

- J'ai effectivement quelqu'un dans le viseur.

- Toutes mes condoléances à cette personne...

- Elle le vit pas si mal même si elle me le dit pas.

- Qui c'est ?

- Secret. Tu me ferais trop chier si tu le savais.

- Me dis pas que c'est la voisine du dessous ?!

- Beurk mais tu déconnes ?! T'as vu sa gueule ?!

- Le respect gamin !

- La répartie ancêtre !

Aie.

Mon portable sonne alors, m'empêchant de répondre, et je décroche.

- Oui allo ?

- Bonjour mon petit canard en sucre ! Tu peux ouvrir s'il te plait ?

- Maman ?!

- Oui mon bébé ! Je suis venue te rendre visite comme je passais sur Séoul !

- Je.... J'ouvre.

- Tu as l'air dépité. Ai-je coupé un rencard ou un moment avec ta petite amie mon oisillon ?

Je lance un regard menaçant à Minhyuk qui hurle silencieusement de rire et je répond.

- Non maman. Je suis juste avec-

- Ne cache rien à ta mamounette adorée ! Avec qui es-tu ?

Le blond se casse la gueule sur le sol dans son fou rire total et il singe ma mère à même le parquet.

Ne rigole pas Eungkwang, ne rigole pas, ne rigole p-

- Hahaha !

- Mon poussin au miel ?

- Désolé 'man, je t'ouvre !

Je raccroche et donne une tape sur le crâne de l'abruti qui se roule sur le sol avant de déverrouiller la porte d'entrée avec l'interphone.

- Le mioche, tu arrête de te foutre de ma gueule et tu te relève ! Ma mère arrive !

- D'accord mon petit canard en sucre ! Bwahaha !

- Rentre chez toi sale gosse !

- Tu veux que je te laisse affronter seul ta mamounette adorée mon poussin au miel ~?

Alors.

J'ai pas envie d'être en tête avec ma mère.

On toque à ma porte d'entrée et je vais ouvrir alors que Minhyuk réussit à reprendre une certaine contenance, j'espère vraiment qu'il va se tenir un minimum.

- Alors mon canari des îles ! Tu me présentes à-

Elle voit le blond et perd une bonne partie de son enthousiasme en comprenant que je ne suis pas avec une jolie femme mais avec un jeune homme qui ne correspond pas du tout à ses attentes.

- Je te présente Lee Minhyuk, mon voisin. Minhyuk, je te présente ma mère, Seo Eunmi.

- Enchanté madame Seo.

- Enchantée Minhyuk... Vous êtes un ami d'Eungkwang ?

- Je pense qu'on peut me qualifier comme ça oui.

- C'est une bonne connaissance, nous mangions avant que tu n'arrives. Il est tôt, que fais-tu sur Séoul à cette heure-là ?

- J'avais un rendez-vous à huit heure chez la diététicienne et comme il était encore tôt, je me suis dit que je pouvais passer. J'aurais aimé te voir avec ta petite amie.

- Maman. Je n'ai pas de petite amie.

-Mais tu as trente-et-un ans maintenant ! Il est temps !

- Maman !

Soudain, le bras de Minhyuk passe par dessus mon épaule et il sourit à ma mère.

- Il prend son temps pour ne pas se tromper dans la personne madame, il est encore jeune après tout, il ne doit pas précipiter les choses pour trouver l'amour de sa vie.

J'aurais dû enregistrer ce qu'il vient de dire.

Ma mère a une seconde de pause en fixant le bras musclé du plus jeune qui tombe en partie au dessus de mon corps.

- Eungkwang, rassure-moi, tu ne vas pas me faire ton coming-out à plus de trente ans ?

- Comment ça ? Bien sûr que non.

Mon coming-out, et puis quoi encore ?!

- Minhyuk, grognai-je entre mes dents, Dégage ton bras de là.

- Roh t'es pas drôle le vieux, elle te foutrait la paix au moins.

Un point pour l'idiot.

Il remet pourtant une distance raisonnable entre nous et il sourit poliment à ma mère qui le fixe avec nettement plus de méfiance.

- Maman, tu veux du café ? dis-je pour changer de sujet.

- Je veux bien mon sucre d'orge.

J'assène un coup de poing dans la cuisse de Minhyuk pour l'empêcher d'exploser de rire, ma mère est insupportable avec ses surnoms ridicules, en faisant demi-tour vers la partie cuisine.

- Lee Minhyuk ! Puisque tu squattes ! Rend-toi utile et aide maman à s'installer !

Le regard que je sens sur mes épaules est furieux et je souris, bah ouais le mioche, tu vas pas t'en tirer comme ça.

Alors que je prépare la boisson pour ma mère, je tend l'oreille pour entendre leur conversation.

- Alors vous êtes le voisin d'Eungkwang, vous avez l'air proche, vous devez savoir s'il voit une femme ces derniers temps alors.

Elle m'énerve...

- Je ne pense pas, il n'a pas le temps avec son travail vous savez, il est souvent fatigué, il vaut mieux qu'il se repose.

Dixit celui qui n'arrête pas de me faire tourner en bourrique et qui m'empêche souvent de dormir...

Il a de la chance que je l'aime bien ce mioche.

- C'est vrai mais il vieillit et est largement en âge de se marier, vous savez, vous êtes jeune et le temps passe vite, lui n'a plus beaucoup d'années avant de devenir vieux.

La tasse m'échappe des mains alors que la colère et le mal-être m'envahissent, elle ne peut pas me laisser vivre ma vie comme je l'entend ?!

- Eungkwang ?!

Minhyuk se lève avant ma mère et il voit mes mains brûlées par le liquide sombre en même temps que mon regard furieux. En quelques secondes, il est à coté de moi et plonge mes paumes sous l'eau froide.

- Tout va bien ? s'inquiète la femme.

- Je m'en occupe madame, restez assise, lui répond le blond en me faisant signe de garder les mains sous l'eau.

Il ramasse les éclats de verre et nettoie rapidement le sol avant de se rapprocher de nouveau de moi.

- Elle est reloue ta vieille, me murmure t'il à l'oreille.

- Oui.

- Tu veux qu'elle dégage ?

- Oui.

Non mais elle me fait chier là.

- Hyung ! Tu vas faire comment pour tout à l'heure avec tes mains ?

- Je sais pas, mais ça va passer tu sais.

De quoi il parle ?

- Mais on devait aller ensemble au parc d'attraction... Les billets sont déjà payés...

- Tu as quelque chose de prévu mon chéri ?

- On s'était planifié une sortie avec Minhyuk.

- C'est pour fêter mon anniversaire, explique le blond en allant chercher de la crème contre les brûlures dans mon armoire à pharmacie, il sait mieux que moi où je range tout de toute manière.

- Oh ! Et quel âge vas-tu avoir ou as-tu ?

- Vingt-deux ans.

- Tu es beaucoup plus jeune qu'Eungkwang.

C'est quoi leur problème avec mon âge ?!

- Oui mais c'est bon hyung, il est très gentil, répond le sale mioche qui m'étale la crème à l'odeur écœurante sur les paumes.

- Oui, il est très gentil et ferait un mari parfait.

Minhyuk bloque mes poignets, m'empêchant d'envoyer balader tout ce qui me passe sous la main, et il se colle à moi, dans la limite du champ de vision de ma mère.

- J'en suis sûr.

Je vois les sourcils de ma génitrice se froncer quand le plus jeune embrasse le dos de mes mains.

- Tes brûlures ne sont pas graves mais tu devrais faire attention Eungkwang hyung...

Je rougie en comprenant ce qu'il fait et répond comme si je cachais quelque chose à ma mère.

- Oui Minhyuk mais recule s'il te plait !

- Pourquoi hyung ? Tu es blessé...

- Ne t'inquiète pas ! Je vais survivre !

Il prend mes mains dans les siennes et prend quelques distances en tournant la tête.

- Je n'aime pas que tu sois blessé....

- Je serais plus prudent, je te promet.

Putain mais il joue bien la comédie ce mioche...

- Eungkwang ?

- J'arrive maman !

Je dégage mes mains de l'emprise de Minhyuk, mon coeur s'accélérant d'un coup, il joue trop bien la comédie, j'ai l'impression que c'est vrai...

- Tu n'as rien à me dire mon lapin en chocolat ?

Elle va avoir le diabète à force de parler de sucre...

- N-non maman, je t'assure.

Le blond me lance un regard comme attristé et il lâche mes mains en croisant les bras.

- Je vais te laisser hyung, on se revoit tout à l'heure au moment du départ si tu n'as pas de soudain changement de programme, je vais chez ma soeur....

Je vois la culpabilité soudaine dans les yeux de ma mère alors que le plus jeune quitte l'appartement.

- Seo Eungkwang.... Je te laisse mais tu me rattrapes ton petit-ami tout de suite ! s'écrit-elle, Vite !

Pourquoi je culpabilise pour de vrai ? Lee Minhyuk, je vais te tuer même s'il y a pas de raison !

Je sors vite de l'appartement et repère la silhouette trapue de mon voisin descendre les escaliers, il va loin dans la comédie.

Je le suis vite et attrape son poignet sur le palier.

- Tu fous quoi Minh-

Il me plaque contre le mur sans prévenir et ses lèvres rencontrent les miennes.

Je reste sous le choc, il ne m'avait pas embrassé depuis noël et je ne pensais vraiment pas qu'il le referait un jour, et encore moins que mon coeur démarrerait comme ça.

- T'es quand même bien aveugle le vieux, souffle t'il en écartant sa bouche de quelques millimètres.

- Qu'est-ce que tu me fais Lee Minhyuk ? soupirai-je et j'attrape sa nuque pour l'embrasser.

Je n'étais pas préparé à ça en me levant moi ce matin, mais on ne choisit pas ce qu'il passe dans sa journée au fond.

J'entend un soupir étouffé et repère ma mère du coin de l'oeil qui fixe la scène en souriant derrière sa main.

Euh pouce.

MAMAN ?!

Je repousse Minhyuk qui vacille en arrière, surpris, et je bredouille un mélange d'onomatopées et de justifications bancales en remontant quatre à quatre les escaliers.

- Mais il est pas possible.... grogne le blond dans mon dos, Vous m'excuserez madame Seo !

J'ai à peine poussé la porte de mon appartement que je suis plaqué contre celle-ci par mon cadet qui tourne la clé et je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche, la sienne l'accaparant en une seconde.

- Tu m'échapperas pas cette fois Seo Eungkwang ~

- Qu'est-ce que tu veux au juste Minhyuk ?

- L'âge abime les neurones, mais à ce point, je savais pas. C'est toi que j'ai le viseur le vieux.

Mes joues chauffent et je sens mon coeur battre la chamade, ça ne m'arrive que rarement en sa présence pourtant.

- L'humour, ça va deux minutes le gosse, là c'est pas le moment-

Il choppe ma nuque et colle mon front au sien, son souffle s'échouant sur mes lèvres.

- C'est bien pour ça que ce n'est pas de l'humour. Je suis on ne peut plus sérieux hyung.

- Je ne suis pas attiré par les hommes-

- Alors repousse-moi, t'en as la force.

Mon corps proteste vigoureusement et mes mains tremblent, je ne suis pas capable de le pousser, je ne veux pas je crois...

- Qu'est-ce que tu attends le vieux ?

- Que tu prennes les devants parce que je ne peux pas le faire.

Ma bouche a parlé toute seule...

- Faut pas me le dire deux fois.

Il m'embrasse de nouveau, plus langoureusement, et mon coeur flanche pour moi.

Y a peut-être une exception à la règle de l'hétérosexualité après tout.

Ouais mais pourquoi ce sale mioche ?

Sa langue qui se faufile insidieusement dans ma bouche me détourne de mes pensées et je frémis incontrôlablement en attrapant ses hanches, pourquoi je trouve ça si agréable de ne pas avoir à donner le rythme ?

Pourquoi je me pose toujours des questions moi ? C'est pas à deux l'âge des pourquoi normalement ?

Soudain, mes pieds quittent le sol et j'hoquète contre les lippes douces de Minhyuk qui vient de me soulever pour me transporter jusqu'au canapé.

- Tu penses trop le vieux, calme tes neurones et profite juste.

- Je ne veux pas coucher Min-

- Je sais, on ne couchera pas, profite juste, ça doit faire longtemps que personne s'est occupé de toi comme il faut.

Aussi loin que remontent mes souvenirs, en couple j'ai toujours été celui qui s'occupe de l'autre et les baisers que déposent le blond dans mon cou sont presque une première pour moi.

Je soupire de bien-être en sentant ses lèvres chouchouter ma gorge et ses mains remontent calmement le long de mon haut, me débarrassant en douceur de mon t-shirt.

- Détend-toi Eungkwang, je ne vais pas te faire de mal.

Il est différent du Minhyuk que je côtoie depuis maintenant près d'un an si on réfléchit bien, et je ferme les yeux pour le laisser totalement maitre de la situation.

Sa bouche se pose sur mon épaule et il couvre chaque parcelle de ma peau de baisers brûlants. Ses grandes mains chaudes passent sensuellement le long de mon dos et je sens mon corps se détendre complètement, je suis passé du coq à l'âne si vite, et j'avoue que se sentir désiré et cajolé comme ça est agréable, je ne me sens pas comme un simple objet.

- Eungkwang, tu me laisses me déshabiller un peu aussi ? Ou c'est trop pour toi ?

Depuis quand ce mioche est prévenant ? Il est où mon Minhyuk insolent là ?

J'ai vraiment pensé mon Minhyuk ?!

- Non, tu peux.

Je rouvre mes yeux pour le regarder et ma langue passe sur mes lèvres sans même que je ne m'en rende compte. Actuellement, je trouve son torse plus attirant que toutes les poitrines dénudées que j'ai pu voir dans ma vie et mon souffle s'accélère.

Il roule des épaules en venant m'embrasser.

- Important que je te le dise. Mais je t'ai un peu plus que dans mon viseur. T'es aussi dans mon coeur.

Disquette...

- Je t'aime.

Pause.

On rembobine.

"- Tu cherches les emmerdes toi. Un conseil le vieux, disparais de ma vue et ne viens plus me faire chier."

C'est la première "conversation" qu'on a eu il y a moins d'un an.

Et là.

Il me dit qu'il m'aime avec un air sérieux.

- Minhyuk ?

- Je t'aime Seo Eungkwang.

- Je....

- Ce n'est pas une blague non, je suis sérieux, aussi sérieux que ta mère est bizarre.

Il est très sérieux.

- Je ne sais pas Minhyuk... Je...

- Je ne te demande pas de me répondre ou de savoir Eungkwang, prend juste ce que je te dis et retiens le. Je te jure que je ne plaisante pas et que je ne joue pas.

- Tu vas rien exiger de moi ?

- Non. Tu n'as pas à jouer un rôle, tu n'es obligé de rien, sois juste toi-même. Parce que je t'aime quand tu es toi.

Il vient m'embrasser et j'agrippe sa nuque avec force.

- Minhyuk, t'es qu'un gosse mais je vais te laisser ta chance.

- Eungkwang, t'es un vieux, mais tu es déjà en train de tomber pour moi.

Je pense qu'il a raison ce p'tit con. Mon p'tit con.


- Lee Minhyuk ! Qu'est-ce que tu fous bordel ?!

- Arrête de gueuler le vieux ! On n'est pas en retard !

- Mais on va l'être si tu bouges pas ton cul !

- Parlant de ça ! J'ai pas trop démonté le tien hier soir ?

- Va te faire foutre !

- Viens-là alors !

- ON VA ÊTRE EN RETARD !

- J'arrive ! J'arrive !

Il entre dans mon champ de vision en sautant sur une jambe pour mettre sa chaussure et je lève les yeux au ciel, il arrive à être à la traine pour l'anniversaire de sa soeur...

- Tu crois qu'elle va ramener son petit-ami ?

- Probablement, elle va avoir dix-sept ans, donc y a des chances qu'elle en ai un.

- Je dois le démonter.

- Sûrement pas ! Tu vas avoir vingt-cinq ans toi, pas dix-huit, tu lâches ta soeur.

- Mais je fais quoi de mon image protectrice alors ?

- Tu la gardes pour toi ou pour moi et le problème est réglé.

- Mouais.... T'as de la chance que je t'aime Seo Eungkwang.

Je lève les yeux au ciel et prend la main de mon petit-ami en le trainant vers la sortie de notre appartement temporaire, notre maison est en construction et pour le moment, on réside là mais ce sera bien mieux hors de cet immeuble qui a vu notre relation naitre et grandir pourtant, sauf qu'on a tout les deux besoins de passer à autre chose, d'évoluer pour mieux s'aimer.

- Dis le vieux.

- Ouais ?

- Faudra p't'être qu'on réfléchisse à ce que tu t'appelles Lee Eungkwang un de ces jours nan ?

- T'avais vraiment pas plus romantique ?

- Je vais pas acheter une bague pour que tu me dises non.

- Comme si je pouvais te dire non, tu m'écouterais pas de toute façon.

- Donc c'est oui ?

- On en reparlera plus tard, quand t'auras passé tes sous dans un resto romantique ou une promenade sur la plage.

- Je vais faire ça dans la ruelle où je t'ai embrassé la première fois, tu vas pas comprendre.

Aish... Et dire qu'on est censé adopté dans une semaine.

Un chiot hein, les gosses, on les laisse à Changsub.


JE SAIS PAS CE QUE J'AI FAIT !

En vrai, j'aime bien le point de vue d'Eungkwang même si je ne sais pas s'il est vraiment réaliste, et je trouve que la relation va vite mais l'os fait déjà plus de 12 000 mots, ça allait partir en roman si je continuais....

Mais je suis assez contente de moi, de base, j'avais une petite centaine de mots que je pensais abandonner, et puis là, en environ six heures, j'ai écrit ça, c'est pas trop mal pour un truc fait à la vite entre un RP et la flemme je trouve !

J'espère que l'os vous a plu ! 😇

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