Os 60
TxT et Ateez, TaehyunxSeonghwa
Haletant, je reprend ma course folle, le bruit infernal de la moto résonnant dans mes oreilles, et les battements sourds de mon coeur se répercutant longuement dans ma gorge. Mes doigts se serrent compulsivement autour du revolver chargé dans ma main et je m'engouffre dans le dédale de ruelle impénétrable de Busan.
Il ne doit pas me trouver.
Je prend appuie sur une benne, survole un mur, retombe souplement sur le sol jonché d'ordure, et accélère autant que me le permettent mes jambes fatiguées, j'entend la faucheuse derrière moi, qui gagne du terrain malgré ma connaissance des lieux.
Aller ! Ignore tes poumons qui brûlent ! Cours pour vivre !
Je ne fais pas attention à la terrible odeur d'urine que je sens à peine, l'habitude à ses avantages, et je serre les dents en sentant mon flanc me tirailler atrocement, l'effet des antalgiques s'estompe au mauvais moment....
J'attrape une gouttière, le terrible ronronnement de moteur se faisant de plus en plus proche, et me hisse avec difficulté sur un rebord de fenêtre pour survoler l'étroite allée obscure, me réceptionnant de justesse à une plaque de tôle qui m'entaille salement les paumes.
Je manque de basculer et je retiens un hurlement de terreur quand je suis pris dans les phares de mon poursuivant. Je me rue sur les toits et puise dans toute mes réserves d'énergie pour sprinter, je ne dois pas faiblir, la mort est juste derrière moi.
Je me prend la pointe d'une antenne dans la joue, lacérant la peau de mon visage, je dérape sur le métal trempé mais je garde mon équilibre et poursuit ma cavalcade effrénée, poussé en avant par la peur et l'adrénaline.
Je sens mon pouls s'emballer chaque seconde plus que la précédente à mesure que je sais être rattraper.
Accélère ! Encore ! ALLER !
Le toit se dérobe soudainement sous mes pieds, je bascule violemment au sol, quelques mètres plus bas, et atterris lourdement sur deux cadavres, des prostituées sans doute, qui gisent là, amortissant ma chute.
Je n'y prête pas attention et me relève instantanément, courant de nouveau. La douleur de mon coté droit est insoutenable et j'ai conscience que je touche à la fin de mon endurance, et à celle de ma vie.
Je débouche brusquement sur un quai désert et plusieurs rats s'enfuient sur mon passage effréné, pas encore attiré par l'odeur du sang. La peau couverte de sueur, chaque muscle de mon corps tremblant d'épuisement, je vois dans le reflet d'un conteneur que ma course s'arrête là.
Je m'immobilise, acculé par l'océan sale dont l'odeur immonde de poisson pourri, de déchets de tout genre marinés en pleine décomposition et celle de mort, lourde et pesante, qui aurait flanqué la nausée à plus d'un mais qui ne m'atteint pas aujourd'hui.
Lentement, je pivote, reprenant mon arme dont j'ai défait la sécurité, et je fais face à la silhouette noire qui descend tranquillement de son véhicule, parfaitement sereine, elle sait bien qu'elle a gagné et ce avant même que la poursuite ne débute.
Mon bras est détendu le long de mon corps, le canon braqué sur le sol, et je me compose un visage neutre, impassible, alors que mon bourreau traverse calmement, pesant chacun de ses pas, les mètres qui le séparent de moi.
- Ravi de faire ta connaissance Kang Taehyun, s'incline, railleur, le chasseur des Nekrós en retirant son casque.
Je serre les dents devant son sourire empreint de danger et observe ses mèches claires retomber sur son front lisse dans un souffle léger, ressentant la mort qui émane de cet homme à peine plus vieux que moi.
Il sort, tout aussi calme et détendu, comme s'il s'apprêtai simplement à passer un petit coup de balais, un pistolet en parfait état de sa veste de cuir, et il enclenche le barillet, ses lèvres étirées ironiquement.
- Tu aurais pu tirer, déclare t'il, en parfaite connaissance de cause.
Je ne répond pas, aussi droit que me le permettent mes blessures, et je laisse tomber mon arme sur le bitume délabré, le souffle court et le coeur battant très fort.
Pas à pas, il vient s'arrêter à moins d'un mètre de moi, une moue faussement compatissante sur son visage angélique, il ne faut pas se fier aux apparences, il est le pire des démons, l'incarnation de la mort en humain, et il soupire.
- Quel dommage, tuer un si beau garçon, c'est malheureux tu ne trouves pas ?
- La faucheuse n'a pas la réputation d'être si bavarde, alors ferme ta gueule et tire qu'on n'en parle plus, crachai-je, las de cette attente atroce de la mort.
Son rire cynique brise le silence de la nuit et il se rapproche encore, ses yeux remplis de bien pire que de la folie, pleins de nonchalance, mon meurtre ne lui pèsera jamais sur la conscience, il oubliera bien vite mon visage et le cri que je pousserai quand la balle me traversera.
- Te tuer ? Oh non, pas tout de suite, ta présence est si agréable, se moque t'il, sa main tiède se posant sur ma joue entaillée dans une caresse glaçante. Tu es bien naïf de croire que c'est si simple Kang.
Je me fais violence pour ne pas arracher ses doigts sirupeux de mon visage, ils me donnent la nausée, et siffle.
- Alors dis moi Park, pourquoi t'es tu déplacé pour un simple sous-fifre ?
Il penche sa tête, condescendant, pour me chuchoter à l'oreille, comme une confidence d'enfant.
- Je ne me souviens guère des traits de ton père, le sang de ta soeur a trop vite recouvert son visage, on m'a dit que tu étais son portrait craché, je suis venu me rafraichir la mémoire.
La haine me fait trembler et je titube lourdement.
- Cependant, on m'a menti, tu ressembles bien plus à ta mère, susurre Park Seonghwa passant sa langue sur ses lèvres rosées, Lorsqu'elle me suppliait de ne pas tuer ses enfants, ses yeux étaient les mêmes que les tiens.
Mes poings se serrent et il rit de sa voix sensuelle.
- Ce soir-là, j'étais déçu Taehyun, tu n'étais pas présent à la fête.
- Te voir n'est pas dans mes projets.
- Oh, on ne te l'a pas dit petit Kang ? Tu n'as plus de projets, pas plus que tu n'as de liberté, tu n'es même plus un pion sur le plateau ~
Comment ça ?!
- Ta seule valeur était ton nom, mais quelle importance qu'un nom dont l'empire a volé en fumée ? Tu étais précieux avant, il est vrai, aujourd'hui, tout ce que tu avais n'es plus, mourir serait bien mieux pour toi n'est-ce pas ?
- Tire.
- Non, je n'accorde pas de faveurs tu sais.
Je me laisse tomber sur le sol pour saisir mon revolver échoué à terre et je le porte à ma tempe, jetant un dernier regard plein d'une haine inconcevable au tueur.
Et j'appuie sur la détente.
La balle se perd dans les flots saumâtres, Seonghwa ayant détourné mon poignet.
- Une dernière chose Kang, je n'ai pas encore été payé pour l'élimination de ta famille, ma récompense ayant décidée de me faire courir un peu.
Les ships improbables, c'est la base !
J'espère que l'os vous a plu 😇.
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