Os 50
NCT, SungchanxShotaro
Je me réveille en sursaut, le coeur battant vivement et une folle angoisse me serrant le ventre, j'ai un mauvais pressentiment, quelque chose ne va pas.
Dans le noir, je reste immobile, tout les sens en éveil, et j'entend un craquement étrange au rez-de-chaussée qui me glace le sang sans que je ne sache pourquoi, ça pourrait être n'importe quoi de normal, mais je sens que non.
Terrorisé, je sors de mon lit, le plus silencieusement possible et je quitte ma chambre sur la pointe des pieds. En passant devant la grande fenêtre du couloir, je me statufie, une onde d'horreur et de panique me traversant de part en part.
Dans la rue, ces camions si particuliers qui terrorisent toute la population....
C'est une rafle.
Je recule aussi discrètement que je le peux en entendant des gens en bas, et je pense à mes parents qui s'y trouvent avec une douleur intérieure énorme. Un craquement dans les escaliers me fait prendre conscience de la proximité des SUG.
La respiration erratique, je fais demi-tour et me rue dans ma chambre alors qu'une voix résonne en même temps qu'un coup de feu dehors, annonçant le début de la rafle.
- Hé ! Y en a un en haut !
Je bloque la porte avec un meuble et me précipite vers la fenêtre au fond de ma chambre qui donne sur le jardin pour ouvrir les volets aussi vite que je le peux, le coeur battant à toute vitesse.
Des coups sont donnés contre la chambranle derrière moi, j'entend des hurlements dans la rue, des coups de feux, des ordres, je sens la fumée alors que des sanglots et des appels au secours montent tout autour de la maison. Tout est si soudain et inattendu.
Incapable de réfléchir correctement, j'ouvre la fenêtre alors que la porte cède dans mon dos et je saute du premier étage, atterrissant lourdement dans les buissons sous ma chambre.
Je ne m'accorde pas le temps de voir si je suis entier et je me relève pour partir en courant alors qu'une balle s'écrase à l'endroit où je me trouvais une seconde plutôt. Aussi vite que mes jambes peuvent me porter, je survole la barrière du jardin et j'arrive dans la rue.
Plusieurs de mes voisins gisent sur le goudron dans une mare de sang et des gens se font trainer en direction des horribles camions métalliques des SUG. Je fonce entre eux, esquivant l'un des hommes en uniforme qui tente de m'arrêter, et je slalome entre les corps, mes pieds nus heurtant le sol dur de la rue.
Je sens qu'on me tire en arrière, je me débat aussi fort que je le peux, et mon coude recule violemment dans la figure de mon agresseur qui me lâche. Je reprend ma course folle instantanément, me souciant peu de la douleur qui résonne dans mon bras suite au coup que j'ai donné, et je sprint plus vite que je ne m'en croyais capable.
Je ne sais pas où je suis dans la ville, mais tout autour de moi, le même scénario se répète, les gens sont tirés hors de chez eux par les hommes de la SUG, ceux qui résistent trop se prenant une balle dans la tête, et ils sont chargés par la force dans un des atroces véhicules.
Je tourne la tête et vois un des types en uniforme fondre sur moi. Je fais un violent écart pour l'esquiver, il se déplie pour attraper mon bras et je tombe sur le bitume en tentant de me dégager.
Il commence à me trainer sur le sol quand je contracte tout les muscles de mon bas-ventre pour remonter soudainement pour lui balancer mes jambes dans l'entrejambe. Il pousse un grognement sourd, sa prise sur mes poignets se relâchant et je me relève aussitôt, paniqué, pour courir encore.
Je traverse une rue en flamme sans écouter les gens qui appellent à l'aide, je ne peux pas les aider, et je fonce sans savoir où je vais à la recherche d'une cachette sûre.
Je vois la sortie de la ville se profiler devant moi et j'accélère autant que je le peux, tentant de m'éloigner de l'horreur de la rafle. Un des SUG jaillit devant moi et se jette sur mon corps.
Désespéré, je bondis et réussi à l'esquiver pour continuer à courir. Avec horreur, je vois l'éclat d'une arme levée dans mon dos et je rentre la tête dans les épaules alors qu'une détonation résonne dans le brouhaha de la rue.
La balle s'écrase à un mètre de moi, raflant violemment le goudron, et j'entend un corps s'effondrer. Ma vision périphérique me permet d'apercevoir le SUG au sol mais je ne m'en soucie pas et je cours encore, tentant de fuir cette rafle infernale.
Soudain, on m'attrape le poignet et quelqu'un m'entraine avec lui en direction de la sortie de la ville, me faisant accélérer. J'entend les véhicules des SUG se rapprocher dans mon dos et mon sang bat de plus en plus fort dans mes tempes, la peur augmentant à chaque seconde.
Tiré par cet inconnu, je sors de la ville, arrivant sans transition sur une route de campagne. Je recommence à sprinter, mes pieds me propulsant vers l'avant sans que je sente l'énergie me quitter, la peur me poussant à fuir.
Le type devant moi bifurque soudainement, me faisant passer devant lui, et je suis poussé avec violence dans un fossé boueux et profond.
Je n'ai pas le temps de me relever qu'un corps se plaque sur le mien, me bloquant au fond du fossé, et une main se plaque sur ma bouche, me coupant presque la respiration.
Maintenu dans la boue, rendu silencieux et à moitié écrasé par cet inconnu, j'entend les véhicules des SUG s'approcher, me terrorisant.
Un raie de lumière, envoyé par un des projecteurs des SUG qui recherchent les potentiels fuyards tel que nous, passe à moins d'un mètre au dessous de nous, je coupe reste le plus immobile possible, comprenant pourquoi le mec sur mon dos m'a poussé dans le fossé.
Les véhicules passent lentement, un à un, l'atroce mission de leurs propriétaires s'étant achevée avec une vitesse et une précision morbide, à chaque fois, les spots lumineux passent très près de nous, certains frôlant même mon visage de quelques centimètres.
Quand le dernier camion passe près de nous, son projecteur survole d'horriblement près le dos de l'inconnu qui ne bouge pas, de peur que le mouvement ne soit vu par un des hommes sur le dos des véhicules, et c'est un avec un soulagement intense que je vois le camion disparaitre au loin.
Toujours immobile et silencieux, je sens l'adrénaline quitter lentement mes veines, remplacer par la douleur et la peur la plus intense. Le froid m'entoure brusquement, les blessures que je n'avais même pas ressenties deviennent terriblement douloureuses, je prend conscience que je suis détrempé par la boue, que mon pyjama est déchiré de partout, sans doute par mon saut dans les buissons et mes chutes, du sang coule sur mon dos qui est griffé de partout et je pousse un halètement de souffrance alors que l'homme au dessus de moi se redresse finalement, près d'un quart d'heure après la disparition du dernier véhicule.
Sans un mot, il me relève et c'est avec difficulté que je tiens debout, mes pieds étant écorchés et endoloris. Je lève la tête pour voir mon sauveur finalement, et je suis surpris par sa taille, il est vraiment grand.
Dans l'ombre de la nuit, je ne peux apercevoir que son torse nu, couvert de boue et de sang, il doit être blessé à plusieurs reprises, son visage semble griffé en de maintes endroits, et ses cheveux bruns sont collés à son front par du sang qui sèche un peu et de la terre qui durcit. Je peux discerner l'éclat de ses yeux, mais c'est à peu près tout, le reste de son visage étant sale et obscure.
- Il faut qu'on dégage très vite, lâche finalement l'homme, sa voix, légèrement rauque, murmurée rompant un peu le silence.
- Pour aller où ? demandai-je, trop sous le choc pour réfléchir convenablement.
- Loin. Très loin. D'ici le lever du soleil, il faut qu'on ai fait minimum une dizaine de kilomètres, quand ils vont récupérer les corps, ils vont compter et se rendre qu'il manque du monde, nous.
Je hoche la tête mais à l'intérieur, j'ai peur que se ne soit impossible, dix kilomètres à pieds dans notre état ? Surtout que si nous devons fuir, on ne peut pas aller dans n'importe quelle direction si on ne veut pas tomber sur une des bases SUG.
- Viens, dit le jeune homme en prenant mon poignet, On a pas le temps de réfléchir, on doit partir.
Nous sortons difficilement du fossé qui est profond et dont les bords sont glissants, et une fois dans le champ à coté de celui-ci, le brun commence à courir, m'entrainant avec lui, et je pousse un gémissement de douleur quand mes pieds ensanglantés heurtent le sol rocheux du champ.
Le plus grand ignore ma douleur, me trainant vers l'avant, et mut par un désir de survie, je le suis aussi vite que je le peux.
Des larmes de souffrance coulent sur mes joues, mais je les ignore, suivant le jeune homme dans la nuit, patinant un peu sur le sol boueux et gras. Il ne semble pas ressentir la douleur, sa vitesse étant stable, et pourtant, je discerne, dans le noir, que son dos est blessé à plusieurs endroits.
Je suis Osaki Shotaro, j'ai seize ans et jusqu'à cette nuit, j'étais un habitant de la ville 2020 dans la zone 119, un secteur peu prospère de la SM, une sorte d'empire moderne et dangereux.
Nous sommes confinés dans des villes où l'on nous répète sans cesse que nous sommes en sécurité sous le règne de SM, mais si une ville est considérée comme problématique dans son ensemble, des rafles ont lieux, terribles, destructrices et meurtrières, exécuté par les SUSSG, généralement raccourci en SUG, qui est l'unité spécial des garde de sécurité de la SM.
On ne sait pas ce qu'il advient des captifs, mais nous sommes sûrs que c'est une horreur.
Je retiens un sanglot de douleur quand le brun me fait encore accélérer, me poussant dans mes ultimes retranchements, et je vois que la campagne commence à s'éclaircir, le jour n'est pas loin de se lever.
- Attend ! haletai-je.
- Quoi ?
Sa voix est glaciale alors qu'il ne ralentit même pas.
- Où va t'on ?
- Plus au nord, il faut qu'on rallie la frontière.
- La frontière ?!
- Oui, la frontière.
Il s'arrête enfin pour se tourner vers moi.
- On va être recherché absolument partout gamin, on doit quitter la SM, c'est vital.
- Mais... Il n'y a rien après les frontières, c'est le néant !
- Tu crois vraiment aux conneries de SM ? lâche le brun en me fixant, l'air de me trouver très con.
- Les cartes et les photos le montrent, soufflai-je, c'est ce qu'on nous apprend depuis l'enfance.
- Ce sont des mensonges, on est pas seul au monde, et puis, si c'est autant le néant qu'ils le disent, qu'est ce qu'on a à perdre ?
Je reste silencieux quelques secondes avant d'acquiescer, de toute façon, que puis-je faire d'autre ?
- Tu es un vrai mouton, murmure le plus grand en me reprenant le poignet.
Je m'effondre lourdement au coté du brun dans l'abri qu'il a trouvé, un énorme arbre creux où l'on peut aisément se tenir à deux assis, et même debout. Les premiers vrais rayons de soleil commencent à illuminer les lieux et je sens une goutte d'eau tombée des feuilles s'écraser sur mon crâne, m'annonçant que je vais passer une journée extrêmement agréable.
- Bon, on va devoir rester là jusqu'à ce que le soleil se couche, annonce le jeune homme en se tournant vers moi, J'ai rien pour nous soigner ou même nous nettoyer un peu alors on ne peut que croiser les doigts pour que ça ne s'infecte pas trop.
Je hoche la tête avant de murmurer.
- Je suis Shotaro, et toi ?
- Ca a vraiment une importance ? soupire le brun, Je suis Sungchan, maintenant, dors un peu gamin, cette nuit on ne fera pas de pause.
Je n'ai pas le temps de protester qu'il me fait tourner, dos à lui, contre le tronc en m'intimant de dormir et de laisser le grand réfléchir. J'ai l'impression d'avoir dix ans pour lui....
Mes yeux se ferment d'eux même, le sommeil l'emportant contre ma volonté, et je sombre finalement dans un repos salvateur.
Papa ! Maman ! Non ! Je veux les rejoindre ! Lâchez moi ! Noon ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas !
Un SUG me pousse en direction du véhicule et je me débat en criant et en sanglotant. Mes parents ! Laissez les ! PAPA !
Mon père s'effondre, une balle dans la nuque et je crie de plus belle, on me fait entrer de force dans le camion de l'enfer. Je vois la porte se refermer lentement sur le corps gisant de mes parents, ma mère venant de tomber, et je m'apprête à hurler de nouveau quand soudain, les battants de métal sont bloqués et une silhouette assez vague, obscure, mais qui m'est familière se dessine.
- Shotaro ! Boucle la ! rugit l'homme que je reconnais être Sungchan.
J'ouvre brusquement les yeux, sortant de mon horrible cauchemar pour voir le brun qui me bâillonne et dont le regard étincelle de fureur.
- Putain, mais t'es pas bien de gueuler comme ça ? gronde t'il en retirant ses doigts.
- Désolé.... Je faisais un cauchemar....
- Je ne veux plus entendre un son sortant de ta bouche ? Compris ? siffle t'il en réponse, Ou je te bâillonne vraiment et je te laisse là.
Je baisse la tête et retiens un sanglot pour ne pas passer pour un faible avant de me rouler difficilement en boule et de poser ma tête contre mes genoux. Je ne laisse pas le sommeil me remporter, restant simplement comme ça alors que Sungchan n'émet pas un son à coté de moi, ne bougeant pas et ne semblant pas affecté par ce qu'il vient de se passer.
J'ai du dormir une bonne partie de la journée car la nuit ne tarde pas à tomber et le brun se lève, sans rien dire. Je fais de même et le suis silencieusement, il me fait peur mais c'est le seul repère que j'ai désormais.
La douleur lancine mes muscles endoloris alors que mes blessures me tirent atrocement dès que je commence à courir, le plus grand ne semble lui pas du tout affecté par ses plaies et la fatigue, sa course étant déjà rapide et régulière.
Je réussis à le suivre pendant environ un kilomètre avant que ma jambe gauche ne me dise stop et me lâche soudainement, refusant de tenir. Je m'effondre lourdement dans la boue, tout mon corps me trahissant, et je vois le brun s'éloigner sans même me lancer un regard.
"Cette nuit, on ne fera pas de pause"...Il ne m'attendra pas...
- Sungchan..... l'appelais-je, les larmes me piquant les yeux.
Il semble m'ignorer pendant quelques secondes mais finit par faire demi-tour pour retourner vers moi.
- Relève toi. On a pas le temps de trainer.
Mes muscles refusent douloureusement l'ordre que je leur donne et mon corps bouge à peine, trop faible et blessé pour se relever.
- Relève toi, ordonne de nouveau Sungchan et je tente de nouveau d'obéir mais c'est un couinement de douleur qui lui répond finalement.
Le grand brun s'accroupit à coté de moi en soupirant.
- C'est la dernière fois que je fais ça, si il y a une prochaine fois, tu te démerdes.
Son bras passe sous mon torse et il me décolle du sol pour me charger sur son dos. Je m'accroche faiblement à ses épaules, notant machinalement qu'il doit être congelé, torse-nu dans la nui, et je pose ma tête dans son cou alors qu'il reprend sa course, l'air à peine dérangé par mon poids.
Il court toute la nuit, moi sur son dos, et alors que les premiers lueurs du jour apparaissent, il accélère soudainement, semblant savoir où aller.
Je vois au loin ce qui ressemble à un bâtiment se dessiner à l'horizon, la peur m'envahit, les bâtiments comme ça, hors des villes, sont soit des centres de "rééducations", ou des bases SUG, mais Sungchan court vers là-bas, déterminé.
Arrivé devant la bâtisse, je vois alors qu'elle est abandonnée depuis un bon moment, et je suis surpris quand mon porteur toque à la porte, sans aucune hésitation.
- Rose bleue, poisson rouge, pousse de bambou.
Il est devenu fou ou qu-
- Entre Sungchan.
La porte s'ouvre sur la silhouette élancée d'un jeune homme qui s'écarte pour laisser le brun passer.
- Qu'est ce que ? gronde l'inconnu en me fixant.
- Je t'expliquerai après Yangyang, mais avant, je veux bien de la bouffe et des trucs pour nous soigner.
- Ok.
Le dénommé Yangyang, blond décoloré, s'approche de moi pour me descendre du dos à Sungchan.
- Wow, t'es dans un sale état petit, Sungchan, qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Rafle, répond le brun qui s'est déjà éloigné de nous en direction d'une autre pièce.
- Viens, sourit gentiment le blond, T'inquiète, contrairement à l'autre glaçon, je suis aimable ! Il faut que tu te laves, après je pourrais te soigner et tu pourras manger.
- L'autre glaçon il t'emmerde ! Et fais gaffe au mioche, il est fragile.
- Ignore le, il est tout le temps comme ça, on s'y habitue t'en fais pas, me dit Yangyang sans calculer le brun.
Je hoche la tête et accepte l'aide qu'il me propose pour m'emmener dans la salle où se trouve déjà Sungchan. Le plus grand est entièrement nu, sans aucune gêne, sous une douche et je détourne vivement le regard, rougissant légèrement.
- Tire le rideau au moins ! s'écrit le blond en me cachant les yeux, Il y a des enfants ici !
- J'ai seize ans hein, je ne suis plus un enfant....marmonnai-je.
- Seize ans ? Désolé, mais t'es un gamin, rit Yangyang, Sungchan à dix-neuf ans et j'en ai vingt et un, donc tu es un bébé pour nous. Aller, viens te laver.
Il m'aide à retirer mes vêtements et je pousse un cri surpris quand de l'eau, froide, m'arrive dans le dos.
- SUNGCHAN ! crie le blond, Arrête de le martyriser !
Je tourne la tête pour voir le brun qui braque la pomme de douche vers moi avec un sourire en coin.
- C'est ça oui, viens là le mioche, il reste pas beaucoup d'eau chaude et monsieur Yangyang va gueuler si je t'en laisse pas.
Gêné, je cache mon entrejambe en me trainant sous la douche à coté de lui, délicatement poussé en avant par le blond.
Sungchan braque le jet d'eau, qu'il a laissé réchauffé, sur ma tête, me regardant de haut, il est beaucoup trop grand, c'est pas humain, et je tend instinctivement le cou pour récupérer un maximum de chaleur, faisant rire Yangyang qui fabrique je ne sais quoi derrière nous.
- T'es adorable petit, Sungchan, ne l'embête pas et aide le !
Je suis obligé de me tenir au mur quand l'eau atteint mes pieds, me faisant grimacer sous la douleur, la boue se retirant un peu de ma peau. Un bras passe sous mes cuisses, me faisant sursauter, et je suis soulevé contre le torse de Sungchan qui me dépose sur une des barres qu'utilise généralement les personnes âgées pour s'appuyer en prenant leur douche.
- Bon, le glaçon ferme ce rideau ! T'en fous partout !
Le rideau de douche est tiré par Yangyang et je rougis légèrement en me rendant compte, enfin, que je suis enfermé nu avec un autre homme qui prend un malin plaisir à me maltraiter.
- T'es capable de te savonner tout seul ou faut que je le fasse le mioche ?
- Je m'appelle Shotaro ! grognai-je, vexé, Et je peux le faire.
- Ok le mioche.
Je fronce les sourcils, colérique, mais je ne relève pas, et tente de me tendre pour attraper le gant de toilette non loin. Erreur.
- AIIE !
Une des blessures dans mon dos, que je me suis faite en tombant je crois, se rouvre et une giclée de sang en jaillit alors que la douleur me fait hurler.
- Putain !
Je suis rattraper avant que je ne heurte le sol et je suis sorti de la douche et de la salle d'eau pour être allongé, sur le ventre, sur une table.
- YANGYANG ! Ramène toi avec la trousse à pharmacie !
La tête tournant douloureusement, je sens vaguement que l'on dépose une serviette sur ma chute de rein, et que quelque chose de froid rentre en contact avec mon dos avant que je ne m'évanouisse, sombrant dans l'obscurité qui me protège de la souffrance.
J'entrouvre les yeux pour découvrir que je suis toujours allongé sur la table, à la différence que j'ai un caleçon et que je suis couvert de bandages.
Je relève silencieusement la tête et vois Yangyang qui est entrain de passer un t-shirt et quelque chose sur sa peau m'interpelle avec terreur. Sur son épiderme pâle, un étrange symbole est tatoué, j'ai le temps de lire le mot NCT appliqué à l'encre noir.
- Tu es réveillé ? dit soudain le blond qui voit mes yeux ouverts en se tournant vers moi.
Il se rapproche avec un gentil sourire et je sens mes membres trembler en le voyant prêt de moi.
- Qu'est ce qu'il se passe Shotaro ? demande t'il en s'arrêtant, surpris par ma terreur soudaine.
Je ne répond pas, analysant juste, depuis plusieurs années maintenant, on nous parle de NCT à la radio et à la télévision, c'est une organisation criminelle extrêmement dangereuse nous dit-on, ils ont tué beaucoup de gens et sont une menace pour la sécurité de SM.
- Il a du voir ton tatouage, on lui a bourré la gueule de connerie à notre sujet, claque la voix froide de Sungchan derrière moi.
- C'est ça Shotaro ?
Je hoche la tête, ne cherchant pas à mentir ce qui ne servirai à rien.
- Tu n'as pas à avoir peur, j'ai jamais tué personne et je ne suis pas méchant, aucun des NCT ne l'est d'accord ? On veut juste la liberté.
Je ne sais pas trop quoi penser quand le brun apparait dans mon champ de vision en disant.
- Gamin, la SM a essayé de te buter alors que t'es un de leurs éléments modèles d'une certaine façon, arrête de croire ce qu'ils disent comme si ils étaient des dieux, ce ne sont que des manipulateurs.
- Crois ce que tu veux, le corrige Yangyang, Mais retiens que je ne te ferais pas de mal et que Sungchan, aussi grande gueule soit-il, non plus. On ne te demandera pas de croire ou de ne pas croire, tu es libre de choisir.
- Libre ? Ca veut dire quoi ? demandai-je, surpris, on ne m'a jamais apprit ce mot.
- C'est un mot qu'on a inventé, ou plutôt qu'on a retrouver, explique le blond, Ca veut dire que tu as le pouvoir de choisir, de penser par toi même, que tu peux agir par ta propre volonté et c'est un droit, la liberté.
Je reste silencieux quelque seconde, enregistrant l'information et je finis par dire.
- C'est contraire à ce qu'on nous apprend.
- Parce que ça inciterai les gens à penser par eux même, grogne Sungchan, Mais tout le monde devrait être libre, même les mioches comme toi.
- Fais toi ta propre idée de la chose, l'ignore Yangyang, Mais dis moi, ton dos ça va ? Tu as quand même été évanoui pendant deux jours.
- DEUX JOURS ?
- Oui, mais ça a l'air de s'être bien refermé.
- J'ai un petit peu mal mais ça va, le pire, c'est mes pieds, avouai-je.
- Pas étonnant, tes plaies se sont infectés sous ton pied droit, t'es pas prêt de remarcher Shotaro, tu vas au moins en avoir pour une semaine de repos complet sans poser le pied par terre, et après on verra selon l'évolution.
- Ca a intérêt de guérir vite. Je veux pouvoir rallier la frontière le plus vite possible, annonce froidement Sungchan en s'avançant.
- On ne vous cherchera pas ici le glaçon, et la frontière est encore loin, tu vas attendre qu'il se rétablisse.
- Tu viendras avec nous à la frontière ? demandai-je.
- Non, pas pour l'instant, il y a tout un projet en cours, Shotaro, mais toi tu vas y aller avec Sungchan, c'est trop dangereux pour vous de rester à SM, je vous rejoindrai avec d'autres personnes plus tard.
Je hoche la tête, curieux mais je ne pose pas de question, on m'a toujours dit de ne pas le faire.
- On va te déposer sur un lit maintenant, se sera mieux, parce qu'il ne faut pas que ton dos se rouvre, explique le blond en faisant signe à Sungchan de venir, On ne l'a pas fait avant parce qu'on ne savait pas si tu te réveillerais bien ou si il faudrait que l'on agisse en urgence.
Le brun vient aider Yangyang à me porter jusqu'à une petite chambre où plusieurs lits se trouvent, et il me dépose sur l'un d'eux.
- Repose toi encore, on t'a donné à manger il y a un peu plus d'une heure mais si tu as faim, appelle moi, sourit le décoloré en passant sa main dans mes cheveux.
Assis sur mon lit, je baille doucement, ça fait deux semaines que je suis là, mon dos va mieux et mes pieds sont presque guéris, mais Yangyang ne veut pas que je bouge tant que ce n'est pas totalement remis, ça pourrait se rouvrir d'après lui.
- Bon, le mioche, c'est l'heure de manger, annonce froidement le brun qui rentre dans la chambre pour me porter en direction de la cuisine, Dépêche toi de pouvoir marcher, j'en ai ras-le-bol de jouer les porteurs.
- Désolé, marmonnai-je.
- Sungchan ! Je t'ai dit d'arrêter ça ! Bonjour Shotaro, aller souris, tu sais bien qu'il est bête, lance Yangyang en foudroyant le brun du regard.
- Bonjour Yang', soufflai-je alors qu'on me dépose sur une chaise.
- Bonne petit déjeuner ! Chantonne le blond en me tendant un bol de riz.
- Mer-
Une alarme se lance soudainement, me faisant sursauter et faisant violemment réagir les deux hommes.
- Putain ! jure Sungchan.
Il se lève d'un bond et attrape un des sacs à dos posé contre le mur avant de se tourner vers Yangyang qui a fait de même au moment où j'entend des chocs sourds contre la porte du haut.
- On dégage vite, gronde le brun en se ruant vers moi. Monte sur mon dos, et bouge toi.
Je me hisse sur ses épaules et il accroche mes jambes autour de sa taille. Le blond bloque la porte par laquelle je suis rentré il y a deux semaines et il nous pousse vers des escaliers qui descendent je ne sais où.
Un énorme craquement résonne en haut alors que Sungchan et Yangyang s'engouffrent, avec moi, dans les escaliers. Ils courent aussi vite qu'ils le peuvent, le décoloré ouvre une nouvelle porte qui mène dehors et je retiens un hurlement en voyant plus d'une dizaine de SUG devant celle-ci alors que j'en devine beaucoup plus autour du bâtiment.
- Cours ! hurle Yangyang en me balançant son sac avant de se jeter sur les soldats.
- YANGYANG ! criai-je en attrapant l'objet alors que Sungchan fonce sans hésitation au milieu des SUG, sortant un couteau de sa ceinture.
- Accroche toi, m'ordonne le brun.
J'ai le temps de voir le décoloré s'effondrer sous les coups d'un des hommes en uniformes alors que Sungchan égorge un des soldats qui tente de l'arrêter et c'est avec horreur que je le sens s'éloigner de Yangyang sans aller l'aider.
Il sprint, ignorant mes sanglots, fonçant par l'arrière du bâtiment, j'entend les bruits infernaux de moteurs ronfler derrière nous, mais Sungchan accélère, fonçant dans un chemin boueux qui patine terriblement sous ses pieds et je vois une rivière non loin de nous avant de réaliser ce que va faire le brun.
L'eau me coupe la respiration alors que mon porteur plonge sans hésitation, le courant glacial nous entrainant instantanément sans qu'il ne se décide de remonter à la surface. L'air commence à me manquer alors qu'il nous laisse couler le plus loin possible, emporter par la force des flots, et alors que je crois que mes poumons vont éclater, il se décide enfin à remonter, émergeant de l'eau avec moi.
Je tousse violemment alors que de l'oxygène vient alimenter mon corps et je sens Sungchan attraper une racine qui dépasse dans le torrent pour nous tirer sans problème vers la rive.
- Désormais, on ne s'arrête plus jusqu'à ce qu'on ai atteint l'autre coté de la frontière, le mioche, annonce le brun en sortant de l'eau. Et il va falloir que tu marches.
- Et Yangyang !? m'écriai-je.
Le regard de Sungchan s'assombrit alors qu'il baisse la tête en me reposant au sol devant lui.
- On doit s'échapper pour qu'il ne se soit pas sacrifier pour rien, écoute Shotaro, je ne suis pas aussi diplomatique que lui alors je vais être direct, SM c'est un enfer, des gens sont torturés tout les jours, beaucoup meurent et tant d'autres horreurs sont commises sans arrêt, NCT essaye d'arrêter ça, mais quand on s'engage, on est conscient du danger, j'aimerai pouvoir faire demi-tour pour Yangyang mais c'est déjà trop tard, maintenant, je dois accomplir ma mission, c'est à dire dégager d'ici, et maintenant te protéger, parce que Yangyang le voulait.
Je sens une larme couler sur ma joue alors que je baisse la tête, les révélations de Sungchan sont violentes mais je m'en doutais, mais entendre dire que Yangyang est perdu...
- Ils l'ont tué ? demandai-je, tremblant, en me relevant difficilement.
- Je ne pense pas, ils vont l'emmener à cent-vingt-sept pour l'interroger sur NCT, mais il se laisserai mourir plutôt que de donner des informations.
- Il n'a aucune chance de survivre ? murmurai-je une fois sur mes jambes.
- Je ne sais pas le mioche, on doit y aller maintenant et vite, la frontière est encore loin, mais si on fonce, on peut l'atteindre en moins de deux semaines.
Il attrape son sac qui semble étanche et je serre celui que Yangyang dans ma main en avançant sur les talons de Sungchan.
- Cours, ordonne simplement le brun, c'est le dernier mot qu'il prononce pour la journée.
Je n'ai pas le temps de pleurer Yangyang que je dois déjà foncer, et la douleur des mes blessures non rétablies me rappelle que je devrais tenir longtemps à courir ainsi sans même le soutient d'un ami parce que le blond n'est plus là et que Sungchan est glacial.
Je pleure silencieusement pour ne pas déranger le brun qui se repose à coté de moi, c'est notre première pause depuis deux jours et je suis exténué aussi mais l'absence de Yangyang me rend fou de chagrin et je ne peux pas dormir, alors je laisse mes émotions s'exprimer un peu. Sungchan n'a rien montré, comme si la mort de son ami ne l'avait pas affecté, et il dort paisiblement à mes cotés.
Un reniflement plus fort que les autres m'échappe et je sens le plus grand bouger contre moi. Je suis attiré contre un torse et la voix de Sungchan résonne à mon oreille.
- Ce n'est pas le moment de pleurer Shotaro, quand on sera en sécurité, tu pourras, mais pour le moment repose toi.
- Yangyang me manque, murmurai-je.
- Je sais, mais ce n'est pas le moment de le pleurer, on doit survivre avant.
Il me bloque contre lui, étouffant mes sanglots et il me dit de dormir, ce que je finis par faire, épuisé. Mon sommeil est peuplé des images de la rafle, du bruit du corps de Yangyang qui heurte le sol, de fuite et de Sungchan qui m'égorge.
- C'est la dernière pause le mioche, dit Sungchan en me poussant dans l'abri qu'il a trouvé, une sorte de petit terrier assez vaste.
- On est presque arrivé ? soufflai-je.
- Oui. On doit encore parcourir un kilomètre et on y est. Mais on pourra mieux passer de nuit, se sera plus sûr, dors maintenant.
Je ferme docilement les yeux et commence à somnoler quand un craquement nous fait tout les deux lever la tête. La main de Sungchan se plaque sur ma bouche alors que j'entend des voix s'élever.
- Leurs traces ont été repéré un peu plus au sud, ils ne doivent pas être loin. Si vous les voyez, tirer sans sommation.
Je me fige contre Sungchan, terrorisé et je vois des ombres passées juste devant notre cachette dont l'entrée est juste dissimulée par un malheureux buisson. Je repère alors avec horreur qu'il y a des chiens et je deviens tout blanc tandis qu'une des bêtes se met à aboyer.
La main du brun se referme sur la mienne et au moment où le buisson est écarté par un des SUG, il me tire en avant poussant violemment les hommes qui ont un instant de stupeur qui nous permet de courir.
Une balle s'écrase non loin de moi et je sens Sungchan se tendre alors qu'il me tire en avant. J'ignore mon corps blessé et meurtri pour accélérer autant que je le peux, si on arrive à parcourir un kilomètre, on s'en sort !
Une balle me frôle la cuisse et l'érafle, mais entrainer par le brun, je n'ai pas le temps de vraiment m'en rendre compte et je vois au loin se dessiner des murs immenses alors qu'un aboiement résonne très près de moi.
La prise de Sungchan sur ma main se fait plus forte et il accélère plus que je ne le pensais humainement possible, poussant mes jambes à bouger encore plus vite pour le suivre.
Par je ne sais quel miracle, nous atteignons le bas du mur alors que les cris des SUG résonnent dans nos dos et le brun me tire dans des escaliers qui montent vers le haut du mur.
Un des soldats déboule derrière moi et il braque son revolver sur moi. La peur me fait ouvrir de grands yeux et soudain, l'homme s'effondre, le couteau de Sungchan planter dans la gorge.
- COURS SHOTARO ! hurle le brun en me tirant vers l'avant.
Je sprint jusqu'en haut des marches et je pousse un cri terrorisé en voyant où nous nous trouvons. Le mur est entièrement plat, pas de cachettes, rien, et il donne sur le vide, une falaise immense à son pied sous laquelle s'étend une vaste plaine.
Je vois les soldats arrivés en courant, leurs armes pointer sur nous et Sungchan me tire devant lui, me poussant vers le bord du mur.
- On va mourir, soufflai-je en fixant les hommes devant nous.
- Alors on mourra hors de SM, répond le brun.
Et il nous fait basculer du mur.
J'entend le sifflement des balles alors que je suis tiré contre Sungchan qui m'enlace solidement.
- Shotaro... lis-je sur ses lèvres avant qu'il ne s'empare de mon visage.
Il soude sa bouche la mienne et tout devient flou, je ne sens plus nos corps tomber, je n'entend plus les balles siffler autour de nous, il n'y a plus que ses lippes pressées contre les miennes. Je répond ardemment au baiser et il passe son bras sous mon haut pour me serrer contre lui.
J'ouvre une dernière fois les yeux pour croiser son regard nocturne au moment où nous traversons les derniers mètres de notre chute.
- Je t'aime....entendis-je avant de sombrer dans le noir.
Alors, j'aime Shotaro et Sungchan ! Mais le scénario, un peu moins !
J'ai fait un cauchemar, et ça donne ça quand je le retranscrit....Je fais des rêves violents quand même !
J'espère que l'os vous a plu ! 😇
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