Os 31
Pentagon, KinoxHongseok
PDV externe :
Sous le soleil impitoyable du désert, plusieurs lignes, d'une centaine d'hommes et femmes enchainés, chacune marchent péniblement dans la chaleur, sous les cris et les claquements de fouet des esclavagistes sur leurs montures. Si l'un d'eux tombe, il est tué. C'est la règle, pas de faible dans les rang.
Un jeune homme épuisé trébuche mais se redresse aussitôt, luttant de toutes ses forces pour tenir debout. Ses jambes vacillent à chacun de ses pas et il tremble, manquant de s'effondrer. Son visage est écorché et le désespoir se lit dans ses yeux alors que ses camarades d'infortunes peinent également à avancer.
Depuis des jours et des jours, ils marchent dans le désert, ne se reposant que quelques heures par nuit et n'ayant le droit qu'à un morceau de pain et un verre d'eau par jour. Leurs corps sont meurtris, couverts d'ecchymose et de plaies ouvertes, les vêtements déchirés, ceux qu'ils portent depuis leurs captures. Personne ne viendra les sauver et ils le savent mais pourtant, ils ne veulent pas abandonner, leurs instincts de survie les poussant à avancer.
Le noiraud lève la tête, regardant les gens devant lui, un grand jeune homme au cheveux poussiéreux qui soutient comme il peut une femme enceinte, non loin de l'accouchement, devant lui.
Il les regarde, impuissant et continu d'avancer, au centre de l'immense colonne humaine. Tout le monde est épuisé, des enfants, d'à peine huit ans pleurent en tentant de suivre le rythme, un homme d'âge mur s'effondre et est aussitôt tué d'un coup de feu par un des esclavagistes sous le cri désespéré d'une femme. Elle est poussée en avant par ses compagnons de chaine alors que l'on abandonne le cadavre du malheureux dans le désert, à la merci des charognards.
2420. C'est l'année. 100 ans. C'est le temps qu'il s'est écoulé depuis la catastrophe. 479. C'est le nombres de personnes qui sont enchainées dans cette horrible caravane. 526. C'est le nombre qu'ils étaient au début du voyage. 3. C'est les semaines qui sont passé depuis la capture de Kino, notre noiraud. 20. C'est son âge. 0,002. Ce sont ses chances de survie actuel.
Le soir arrivé, les esclavagistes font monter leurs tentes par les esclaves, qui eux dormiront dehors. Assis à coté du grand blond, Kino regarde les dunes du désert, ce paysage si beau mais qui pour lui symbolise désormais l'enfer.
En plein milieu de la nuit, un cri réveille tout le monde. La femme enceinte à les mains plaquées sur son ventre. Plusieurs femmes tirent sur leurs chaines pour tenter de l'approcher alors qu'un esclavagiste arrive voir ce qu'il se passe.
Le géant à coté de Kino se place de façon à protéger la futur mère alors que le noiraud se redresse pour attirer l'attention du garde sur lui plutôt que sur la malheureuse. L'homme grogne quelque chose en marchant vers le sud-coréen qu'il gifle violemment pour avoir oser bouger et il se tourne vers la femme et il dit.
- Ecarte toi grande perche.
Il braque son arme en direction des deux mais tout les esclaves se déchainent et il fronce les sourcils.
- On part dans deux heures, si elle ne peut pas repartir, je la tue.
Et il s'éloigne, laissant tout le monde dans la peur. La femme se bat pendant une heure et demi avant de réussir à accoucher, aider au possible par Kino et le géant blond. Les premiers cris d'un nouveau-né traversent le silence de la nuit et un doux sourire étire les lèvres de la jeune mère qui lui donne aussitôt le sein avant de ses tourner vers les deux hommes à ses cotés.
- Il s'appelle Dohyon. Si jamais je n'arrive pas à repartir où qu'il m'arrive quoi que se soit, protéger le s'il vous plait.
- Je suis Wooseok, dit alors le géant d'une voix grave, je m'occuperai de lui en cas de problème et toi, lance t'il à Kino.
- Je m'appelle Kino. Et je le protégerai coûte que coûte.
La jeune mère sourit doucement au deux hommes, épuisée et elle sert son fils contre elle, le nourrissant.
Kino ferme brièvement les yeux. Il sait qu'en cas de décès de la mère, ils ne pourront pas nourrir le bébé mais jamais il ne le dira à la jeune femme, il fera son possible pour l'enfant.
Bientôt, les cris des esclavagistes résonnent et tout le monde se lèvent pour reprendre la marche. La femme peine à marcher dès les premiers mètres malgré le soutien des autres esclaves de la colonne qui essaie d'alléger sa peine. Mais quelques heures plus tard, ses jambes la lâchent et aussitôt, elle tend Dohyon à Wooseok avant qu'une balle s'échoue dans sa nuque et que les cruels vendeurs d'hommes se débarrassent de son corps.
Le géant lance un regard à Kino qui baisse la tête en signe de tristesse et il fixe le poupon, protéger dans les débris des vêtements de sa mère. Il ne peut pas lui donner à manger et le bébé à moins d'une journée, il ne survivra sans doute pas. Mais les yeux endormis de l'enfant qui le fixe sans vraiment le voir, lui donne une envie folle de le protéger. Il ne le laissera pas mourir sans rien tenté.
Ils avancent d'un pas lent protégeant à tour de rôle le bébé des rayons du soleil, alors que celui pleure, cherchant à téter le torse de Kino qui, hélas, ne peut pas nourrir le petit être nouvellement en vie et probablement bientôt mort.
Soudain, un des gardes s'avance vers lui et tend un gourde de lait de chamelle au noiraud et lui fait signe d'en donner rapidement au bébé.
- Dépêche toi. Dans cinq minutes, je le reprend.
Sans hésiter, Kino nourri l'enfant alors que Wooseok les surveille du coin de l'œil. Le bébé, satisfait s'endort aussitôt après dans les bras du plus petit des jeune hommes. Le garde récupère son récipient et repart sans se retourner.
Le soir, les colonnes arrivent dans un grand camps. Ici, les esclavagistes vendent les esclaves qu'ils ont attrapé à des grossistes qui eux les revendrons sur de morbides marchés.
On divise aussitôt les colonnes, séparant souvent des couples, des enfants de leurs parents, un des hommes s'apprête à séparer Kino et Wooseok quand celui qui a donné la gourde intervient.
- Attend Nhân, ils sont tout les deux sud-coréens et jeunes, ils se vendront plus chers à deux que séparément !
L'autre se tourne pour considérer la proposition de son compagnon et il dit.
- T'es sûr de toi Kâlidâsa ? Le grand doit valoir un paquet de pognon quand même.
- Oui mais à deux, ils vaudront plus chers, l'autre aussi est fort comme un buffle, ne t'en fais pas.
Finalement, les deux sud-coréens restent ensemble et l'homme dénommé Kâlidâsa les emmène vers une partie du marché. Il tend une gourde pleine à Kino et dit simplement.
- Je ne pourrais rien faire de plus pour le bébé. A vous de le protéger.
- Pourquoi faite vous ça ? demande le géant blond.
Kâlidâsa regarde l'homme devant lui, impressionné par la force qu'il dégage encore malgré son état.
- Il me rappelle mon fils, il y a quelques années, je n'aurait pas supporter de voir mon enfant mourir de faim.
- Personne ne devrait laisser un bébé mourir volontairement, souffle Kino.
L'esclavagiste le regarde, gravant l'image du jeune homme dans son esprit.
- Non, personne mais je suis un monstre, au même titre que mes collègues, je me donne bonne conscience et c'est tout.
Il regarde le visage rond du bébé et retient un sourire triste devant les traits endormis de l'enfant. Ce petit vivra esclave toute sa vie songe t'il en partant.
Les deux jeunes hommes sont emmené vers un groupe d'esclaves et on les enchaine avec deux autres hommes qui sont également coréens. Kino est le plus petit en taille mais aucun des deux n'égale la carrure de Wooseok. Au loin, on entend la voix de Kâlidâsa négocier le prix des deux jeunes hommes. Très vite, deux esclavagistes viennent récupérer les quatre hommes et les emmènent vers une cage, attachant leurs jambes aux barreaux.
Le silence dans la cage est rompue par les larmes du bébé, affamé, ce qui attire le regard des deux autres alors que Kino le tend à Wooseok pour saisir la gourde et nourrir l'enfant.
- Il y a un gosse ? Putain, mais il doit même pas avoir un mois ! s'écrit le plus musclé des deux autres prisonniers.
- Il aura une journée vers deux heures du matin, répond froidement Kino en récupérant le bébé.
- Sa mère est morte en accouchant ou juste après pas vrai ? dit l'autre.
Un hochement de tête du plus grand des quatre, qui ne tient même pas debout dans la cage, lui répond alors que Kino berce le petit être contre lui. Comment peut on envisager de laisser mourir une chose si fragile ? se demande le noiraud.
- Demain, on reprend la route pour Cube. Là-bas, on sera vendu au plus offrant. Et y aura pas de bébé qui tienne sur ce marché. Il est trop jeune et on le tuera sans doute, explique l'un des deux esclaves.
Kino sert les dents, s'enfuir est quasi impossible, pourtant, il faudra qu'ils réussissent, lui et Wooseok à s'évader. Il ne connait pas vraiment le plus grand mais désormais, ils ne peuvent que compter que l'un sur l'autre, lié par le bébé qu'ils veulent protéger.
Il échange un regard avec le blond et il acquiesce à la question muette de l'autre jeune homme avant qu'ils ne s'appuient l'un contre l'autre pour dormir. Les deux autres lancent un coup d'œil attristé à ce tableau. Deux jeunes hommes blessés, sales, épuisés avec un poids énorme sur les épaules qui protègent un enfant, si petit qu'il tient presque dans une main. Deux jeunes hommes qui ne savent si ils verront la prochaine pleine lune.
Ils savent qu'ils n'offrent pas un spectacle plus joyeux, eux aussi blessés, dans des vêtements en loques et des cernes digne du grand canyon sous les yeux, mais eux ont un espoir que les plus jeunes n'ont pas.
Sans un mot, ils s'appuient sur les barreaux pour profiter aux mieux des deux heures de sommeil qu'ils ont jusqu'à leurs départ vers Cube. Un sourire triste étire les lèvres du plus musclé alors qu'il contemple son ami et ses compagnons dormir.
La loi du plus fort règne sur une Terre dévastée pense t'il en s'endormant.
Des coups de fouets balancés à tout va réveille les esclaves à qui l'on donne un morceau de pain et un peu de lait de chamelles, l'eau se faisant rare. Wooseok partage sa part avec Kino qui a donné la sienne à Dohyon.
Ils sortent de la cage pour être enchainé les un aux autres dans une de ces horribles colonnes. Rien n'a changé depuis hier songe Kino en s'avançant avec les nombreux prisonniers. Et rien ne changera sans doute demain. Nos vies ont été destinées à être un enfer à l'instant même où les hommes ont attaqué nos repaires, capturant sans différence femmes, enfants, vieillards ou adolescents, tuant sans remords ceux trop faibles pour suivre.
La journée se passe sous le même soleil de plomb, les pas sont toujours aussi compliquer, au final, la seule différence avec hier c'est que la nourriture est servie trois fois par jours. C'est ce qui permet à Dohyon de survivre, à l'abri des rayons solaires sous la veste de Kino ou de Wooseok.
Le soir, les esclaves sont attachés par groupes de quatre et sans surprise, Wooseok, Kino et les deux autres se retrouvent ensemble. Attachés en bordure du camp, surveillé par un garde qui fait une ronde, ils sont assis à même le sable, épuisés.
- Je suis Yeo One, se présente soudain un des deux esclaves.
- Kino, répond le noiraud en relevant la tête.
- Hongseok, dit le plus musclé aux deux qui ne le connaissent pas.
- Wooseok, achève le géant blond.
- Le bébé à un nom ? demande Yeo One.
- Oui. Dohyon, lâche Kino.
Le silence retombe quand le garde passe devant eux, les jugeant du regard, comme pour savoir lequel vaut le plus cher. Lorsqu'il fut loin, Hongseok prit la parole.
- On n'atteindra pas Cube.
- Qu'est ce qui te fait dire ça ? grogne Wooseok.
- Notre état, tu crois vraiment qu'on arrivera là bas ?
- Nous ne sommes pas les plus faibles, et de loin, répond froidement le blond, Regarde toi.
Kino regarde Hongseok, en effet, il est loin d'être celui qui tombera en premier.
Il est certes, blessé mais pas plus que d'autres et ces muscles indiquent clairement qu'il a la force de continuer physiquement. Et son visage n'exprime pas le désespoir, au contraire, on y lit une certaine défiance, comme si il disait au monde, "On ne me retient pas prisonnier.".
- Je suis du même avis qu'Hongseok, intervient Yeo One, la route est longue jusqu'à Cube.
Kino lui lance un regard perdu, il n'a pas l'air si blessé que ça non plus et est au contraire en meilleur forme que lui.
Malgré les quelques écorchures bien visibles, il semble peu blessé, seulement quelques ecchymoses si et là.
- On verra ou on ne verra pas, dit finalement Wooseok en se couchant en travers des jambes de Kino, tenant le bébé contre lui.
Le plus petit caresse la joue de l'enfant et s'allonge sur le sable, fermant les yeux pour plonger dans le sommeil.
La lune monte sur le campement, illuminant d'une lueur blafarde les deux cents hommes et femmes qui dorment ou essaient malgré l'inconfort des chaines, malgré la peur et le désespoir. Certains pleurent en regardant le ciel, d'autres se perdent dans leurs pensées en fixant désespérément les dunes alentours alors que dans les tentes, les esclavagistes dorment sur des lits confortables, parfaitement détendu, n'attendant que l'arrivé à Cube pour s'enrichir.
Plusieurs jours s'écoulent dans cette terrible routine, par chance Dohyon résiste assez bien à ses tristes conditions de vie. Un soir, alors qu'ils sont tout les quatre attachés ensemble, comme d'habitude, Hongseok dit tranquillement.
- Demain, on ne se couchera pas.
Un regard fatigué de Wooseok lui répond et le blond souffle.
- Rien ne changera d'aujourd'hui à demain Hongseok, comme rien n'a changé d'avant hier à hier.
- Je ne te pensais pas si défaitiste Wooseok, murmure Yeo One.
Kino bascule sa tête en arrière, il sait que Wooseok est un battant, il lui a prouvé à mainte reprises mais il est aussi réaliste. Demain ne sera pas différent d'aujourd'hui, rien ne l'indique.
Le géant blond pose sa tête sur l'épaule du noiraud et prend délicatement Dohyon dans ses bras, regardant le petit nourrisson avec tendresse. Il ne veut pas d'un avenir d'esclave pour le bébé mais n'a pas de solution pour empêcher ça.
Ils somnolent depuis une petite heure quand des cris et des claquements de fouets résonnent plus haut dans le campement, les tirant de leurs demi sommeil et un sourire étire les lèvres d'Hongseok et Yeo One. Les plus jeunes tournent la tête dans tout les sens pour comprendre ce qu'il se passe.
- Calmez vous. Je vous ai dit que demain on ne se couchera pas là, lance Hongseok, très calme.
Un magnifique cheval noir entre dans le champs de vision des prisonniers et un jeune homme en descend pour lancer aux deux plus vieux.
- Vous voilà.
- Salut Yuto. Tu nous sors de là ?
- Bien sûr les vieux.
Il détache les deux coréens avant de lancer un regard à Kino et Wooseok qui le regardent, complètement sous le choc.
- Détache les aussi, ils viennent avec nous, ordonne Yeo One.
- Ca va faire râler Hui, dit Yuto avec un sourire, Parfait !
Kino et Wooseok sont tout juste libéré de leurs liens qu'un bruit de galop infernale se dirige vers eux. Sept chevaux, dont deux sans cavaliers arrivent et freinent juste devant les jeunes hommes.
- C'est qui eux Yuto ? lance un des hommes sur une jument pie.
- J'sais pas mais Hongseok et Yeo One veulent pas partir sans eux, répond le japonais.
Le cavalier a un instant d'hésitation avant de soupirer.
- Ok, on y va.
Hongseok s'empare des rennes d'un jeune étalon baie et il lance à Kino en enfourchant sa monture.
- Tu montes derrière moi et dépêche toi !
Le noiraud hésite une demi seconde avant de prendre la main du plus âgé pour se hisser derrière lui. Il fixe Dohyon sur son torse de manière à ce qu'il ne soit pas étouffer entre leurs corps et qu'il ne tombe pas.
- Wooseok ! s'écrit Yeo One en faisant signe au géant de monter avec lui sur une petite jument grise.
Le blond ne mets pas une seconde à s'accrocher derrière Yeo One alors que les chevaux partent aux triples galops dans le désert. Se tenant à Hongseok d'une main et maintenant Dohyon, Kino demande après une vingtaine de minutes.
- Et les gardes ? Il s'est passé quoi au juste ?
- On a glissé un sacré calmant dans leurs boissons et après, ça a été très facile de les battre, lui répond un des cavaliers, un grand jeune homme à l'accent chinois.
Le silence s'installe mais il est vite rompu par les pleurs de Dohyon, aussitôt, la jument pie du leader de la bande pile alors qu'il se tourne vers Kino, stupéfait pour voir le nourrisson.
- Mais c'est quoi ça ?!
- C'est ce qu'on appelle communément un bébé Hui.
- Merci pour cette information Jinho, soupire Hui, Mais qu'est ce qu'il fou là ?!
- Bah, on l'a emmené tient, répond Hongseok, Tu voulais qui sorte d'où ? Kino n'a pas accouché à ce que je sache.
Le leader soupire et dit.
- Bon, de toute façon, on va pas l'abandonner dans le désert. Mais faite le taire !
- Il a faim, on peut pas le mettre en silencieux, explique Wooseok, regardant le petit garçon qui pleure en s'accrochant au torse de Kino, cherchant encore à téter le jeune homme.
- Et on le nourris comment ton truc ? Parce qu'on a pas de vache à porter de main, lâche Hui.
Le plus petit, qui ne devais pas dépasser les un mètre soixante-cinq descend de sa monture, décrochant sa gourde d'un geste blasé.
- Du lait de jument, ça fonctionne ?
- J'imagine. De toute façon, on a pas le choix, répond Kino.
Il fait boire le bébé alors que les chevaux avancent au pas, le temps qu'il finissent. Il en profite pour détailler les hommes.
Ayant apparemment été blessé dans la bataille, Hui, le leader semble assez fatigué malgré son air assuré.
Le plus petit, qui est apparemment le plus vieux, Jinho, est l'un des plus en forme physiquement, dépourvu de blessures.
Yuto, sans doute japonais d'après son prénom. Grand et musclé, il dégage une énergie forte qui contraste avec ses traits fatigués.
Yanan, celui qui a répondu à Kino tout à l'heure, pas blessé mais il semble le moins menaçant du lot.
Shinwon est un grand gars aux yeux intelligents et à la prestance certaine même si il est le plus fatigué du lot comme le prouve ses cernes.
Une fois le bébé nourri, les chevaux repartent au galop, ayant pour objectif de fuir le plus loin possible du campement des esclavagistes, même si ces derniers ne mettraient pas en danger l'arrivé de leur marchandise pour quatre esclaves échappés sur deux cents.
Le désert défile devant les yeux de Kino qui s'accroche à Hongseok en surveillant régulièrement Dohyon. Le paysage change, devenant au fur et à mesure plus montagneux, signe qu'ils s'éloignent des régions marchandes pour allez vers les monts Shine, des montagnes assez hostiles et difficile d'accès.
Les chevaux galopent encore un bon moment avant que les cavaliers ne décident de s'arrêter pour manger et souffler. Ils descendent de cheval près d'un ruisseau bien dissimuler entre des colonnes rocheuses. Les montures se désaltèrent alors que Hui et Yanan sortent du pain et de la viande séchée de leurs sacoches.
- Bon, j'imagine qu'il faut aussi filer à bouffer au gosse, soupire Hui, ce qui lui vaut une tape de la part de Jinho.
- Evidemment crétin. Ca mange un bébé, c'est pas une poupée.
Il saisit sa gourde de lait et la tend à Kino qui se tient debout à coté de Wooseok. Le jeune homme le remercie avant de donner à boire au petit, en profitant pour souffler.
- Bon, on a encore un bon bout de chemin avant d'arriver à destination. Mais on vous le demande maintenant. Vous venez avec nous ? demande Hongseok aux deux hommes qui s'occupent du bébé.
- Ca dépend où vous voulez aller, dit Wooseok.
- Au coeur des monts Shine, dans notre repaire. Mais je vous préviens de suite, si vous comptez rester avec nous, faudra pas s'attendre à une petite vie tranquille, répond Yuto.
Wooseok et Kino échangent un regard avant que le géant ne réponde.
- On a vu des vertes et des pas mûres tout les deux, on est rodé au danger. On vient.
- Cool ! s'écrit Yeo One, Je vous aime bien moi !
- T'es trop sociable toi aussi, soupire Hui, Bon, bah, on mange et on repart. Trainez pas.
Le repas vite avalé, en une dizaine de minute, ils sont tous en selles, en direction des montagnes qui se dessinent à l'horizon, leurs sommets blancs étincelant sous le soleil de fin de matinée. Personne ne parle ou presque, tout le monde est concentré ou dort comme Wooseok qui trouve apparemment le dos de Yeo One confortable au plus grand plaisir de Yuto qui se fout de la tronche de son ainé en riant alors que celui ci rougi en sentant les bras du géant autour de sa taille. Kino lui, regarde le visage de Dohyon observé ce qu'il se passe autour de lui de ses yeux de bébé curieux.
Il voit soudain une caravane apparaitre au loin et il frémis d'inquiétude mais Hui lance d'une voix enjouée réveillant le blond au passage.
- C'est une caravane de chevaux, on va pouvoir vous prendre une monture vite fait à vous deux, ça évitera de crever celle de Hongseok et Yeo One.
- Parce que tu penses qu'on a de quoi acheter des chevaux ? lâche Wooseok, on est des évadés mec.
- A partir du moment où vous avez accepter de rester avec nous, et le fait que certains de nos membres vous apprécient, vous intégrez en quelques sortes notre groupe. On s'occupe de vous les acheter, explique simplement Shinwon.
Ils ralentissent leurs montures pour s'approcher du gérant de la caravane, pardon, de la gérante. Une jeune femme à la peau assez pâle installé sur un grand cheval alezan qui les accueille, méfiante.
- Qui êtes vous ?
- Des voyageurs. Nous revenons de Cube après avoir été cherché des amis, dit Hui.
- Que nous voulez vous ?
- Nous avons, comme vous avez du le remarquer, essuyer une attaque de brigand récemment, ils ont volé trois de nos chevaux et ont tué la compagne de l'un d'entre nous.
Kino, qui tient Dohyon, baisse la tête, prenant, en parfait comédien, un air désespéré et détruit. La jeune femme regarde avec une moue triste le bébé et son "père" avant de dire.
- Et vous voulez nous acheter des montures ?
- Oui. Nous en avons impérativement besoin.
- Très bien, a qui ai-je à faire ?
- Je suis Chinyoung. Et vous ? ment Hui.
- Je suis Servane, la dirigeante de cette caravane.
- Enchanté, nous autorisez-vous à vous acheter deux chevaux ?
- Bien sûr, venez.
Hui fait signe à Kino et Wooseok de venir avec lui dans les rangs de chevaux.
- Faites votre choix tout les deux.
Sans aucune hésitation, Wooseok désigne un cheval vigoureux.
- Lui.
Hui regarde l'animal avant d'acquiescer.
- Bon choix, il sera suffisamment résistant pour notre voyage. Et toi Young-Shin ? lance t'il à Kino.
- Celui là, murmure Kino, gardant instinctivement son rôle de deuil.
- Il est robuste, il fera l'affaire. Combien ?
- Sept cents Basquiat, répond la jeune femme avec son léger accent.
Hui lui tendit l'argent et la jeune femme compte les pièces avant d'acquiescer et de leur proposer en retournant vers leurs amis avec eux.
- Il est l'heure du repas, le partagerez-vous avec nous avant que chacun reprenne sa route ?
- Pourquoi pas ? Les gars ?
Ils sont tous d'accord et très vite, ils se retrouvent assis autour de plusieurs tapis placés à même le sable et ils mangent sans trop parler, gardant leurs moues de groupes en deuil surtout Kino. A la fin du repas, la jeune femme vient près du noiraud et regarde le bébé qu'il a nourrit de lait de jument.
- Comme s'appelle t'il ?
- Tömörbaatar.
- C'est un prénom mongol non ?
- Oui, sa mère y tenait, ment Kino, il a bien compris que mentir était obligatoire dans cette bande.
- Je suis désolée pour votre compagne, dit doucement Servane, un regard triste posé sur le bébé.
- Vous n'y êtes pour rien.
- Je sais. Mais en temps que mère qui a perdu l'autre parent de son fils, je comprend.
Kino lui lance un doux sourire attristé alors qu'il aperçoit un petit garçon arrivé en courant.
- Maman !
- Viens Hangyul.
Le petit garçon, d'environ cinq ans se précipite au cou de sa mère avant de fixer le bébé.
- Oh ! Il est trop mignon ! Sa maman est d'accord pour que je le porte ? demande innocemment l'enfant en cherchant une femme des yeux.
- Il n'a plus de maman, répond doucement Kino, mais tu peux le tenir si tu veux, fais attention.
Le petit blond noiraud s'empare délicatement du bébé et lance, curieux et enfantin.
- Comment ça il a plus de maman ?
- Hangyul !
- Ce n'est rien Servane, ne vous énervez pas.
- Je...Désolée pour ça. Hangyul, il n'a pas de maman comme toi tu n'as plus de papa, explique t'elle à son rejeton.
- Elle est au ciel comme mon papa Tao ?
- Oui, elle a rejoint les étoiles, dit Kino, attendri par l'enfant.
La voix de Hui qui appelle son groupe pour repartir résonne et Kino récupère Dohyon en ébouriffant les cheveux d'Hangyul au passage.
- Merci pour votre accueil, salut il la jeune femme.
- C'est naturel, oh, tant que j'y pense ! Tenez.
Elle lui tend un sac assez lourd.
- Ce sont des anciennes affaires à Hangyul pour bébé et il y a du lait aussi. Je n'en ai plus besoin et lui si, dit elle en indiquant le nourrisson.
Le noiraud s'incline à 90° pour la remercier comme il se doit et accepte le présent, se sentant coupable de mentir à la jeune femme et au moment de partir, le petit garçon attrape sa main et dit en montrant Dohyon.
- Dit monsieur, tu reviendras nous voir avec le bébé ? Il est trop beau !
- Je ne pense pas que je pourrais Hangyul.
- Oh..... Je viendrai quand je serai plus grand alors !
Ses yeux brillent et il ajoute, estomaquant Kino.
- Je pourrais jouer avec Dohyon du coup !
La stupeur de Kino est complète alors qu'il regarde Hangyul. Comment sait il ? pense t'il.
Il fait un sourire forcé et salut une dernière fois la jeune femme et son fils avant de filer rejoindre les gars et son nouveau cheval.
- Qu'est ce qu'il y a dans ce sac ? demande Jinho alors qu'ils sont éloigné de la caravane.
- Des affaires pour bébé.
Le petit brun hoche la tête et il pousse sa monture vers l'avant.
- On est arrivé ! Bienvenu chez nous et chez vous les gars ! s'écrit Hui, joyeux.
Après un mois de voyage, les voilà arrivé en plein coeur des montagnes devant une maison en pierre assez rustique mais chaleureuse. Un jardin entretenu et plusieurs chevaux et chèvres paissent dans un champs derrière, faisant froncer les sourcils de Wooseok qui demande.
- Il y a du monde ici ?
- Oui, un couple d'amis, ils n'ont pas fait le voyage avec nous parce qu'elle est enceinte, explique Hui avant de crier, NOONA ! DAWN ! VENEZ !
Une jeune femme au ventre joliment rond et au grand sourire avance hors de la maison avant de regarder Wooseok et Kino.
- Kino ?!
- Hyun A ?!
Les deux se regardent, sous le choc avant que la belle jeune femme se précipite vers lui pour l'enlacer malgré son ventre rond.
- Mon dieu, on m'a dit que tu étais mort !
- J'ai cru que tu ne t'en étais pas sorti ! répond Kino en étreignant la brune.
Un jeune homme au cheveux bruns sort de la maison et regarde la scène sans comprendre avant de lancer un regard interrogateur aux autres garçons qui sont aussi perdu que lui.
- Mon coeur ? lance t'il à la jeune femme.
- Oh, Dawn !
Elle s'éloigne imperceptiblement de Kino avant de dire, d'une voix douce.
- Je te présente mon petit frère. Kino. Kino, Dawn, mon compagnon et le futur papa du bébé.
- C'est ton frère ?!
- Oui Hongseok, d'où sa beauté, il tient de moi, sourit elle.
Le brun descend de la maison pour venir saluer en souriant le noiraud.
- Enchanté Kino, ravi de te rencontrer, j'ai souvent entendu parler de toi.
- On peut nous expliquer ? lance Jinho, perdu.
- Bie-
Hyun A fut coupé par un cri de Dohyon qui réclame à manger. Par pur réflexe, Kino se retourne et file vers Wooseok qui tient le petit et qui essaie de le calmer en lui faisant téter son pouce.
- Attend...Kino ! T'es papa ?
- On peut dire ça, je suis pas le père génétique, pas plus que Wooseok mais on peut dire qu'on est ses pères oui. Je te présente Dohyon.
Le noiraud prend délicatement le petit garçon des bras de Wooseok pour le montrer à sa soeur.
- Il est adorable, mais je crois qu'on a beaucoup de chose à se dire.
-A nous aussi, lance Hui.
Après que tout le monde se soit laver et changer, nos jeunes hommes et notre jeune femme sont assis sur des canapés dans le salon et discutent.
- Bon, je vais vous expliquer pour Kino et moi, commence Hyun A.
Flash Back Hyun A :
- Maman ! Je peux tenir Kino ?
- Bien sûr ma chérie, fait attention.
- Il est trop mignon mon petit frère !
- Oui Hyun A, mais n'oublie pas, tu dois lui donner de l'amour, toujours d'accord ?
- Oui maman !
Cinq ans après :
- Noona !
- Oui Kino ?
- On va pêcher ? Il y a des saumons !
- J'arrive !
Je cours vers mon petit frère, et nous partons vers la rivière, sans les adultes. Là bas, on commence à attraper des poissons quand un cri retenti des habitations.
- Hyun A ! Kino ! Fuyez vite !
Je tourne la tête et vois de la fumée monter de la maison et j'entend des voix inconnues hurler dans une autre langue. Du haut de mes dix ans, je comprend le danger et j'attrape Kino par le bras.
- Noona ! Qu'est ce que tu fais ?! On doit rejoindre maman !
- Ecoute Kino, je ne peux pas t'expliquer pour l'instant mais fais moi confiance d'accord ?
- Oui noona.
Deux ans plus tard :
Je repousse la tenture de la tente qui nous abrite et je regarde autour de moi, la clairière est calme et aucun de nos pièges ne s'est déclenchés dans la nuit, me rassurant un peu.
- Kino ! Lève toi ! On doit repartir dans une heure !
- Oui noona, marmonne mon petit frère en s'extirpant de l'abri.
Depuis l'attaque de notre village, nous bougeons sans cesse pour éviter que quiconque ne nous capture. Je ne veux pas qu'il arrive quoi que se soit à mon frère, il a sept ans, il ne peut pas comprendre tout ça mais il me suit sans poser de question. Je lui expliquerai quand il sera plus vieux.
Sept ans plus tard :
- Kino attend moi !
- Désolé noona, je suis pressé de rentrer.
- Moi aussi p'tit frère !
Nous atteignons le camps que nous partageons avec une vingtaine de personne et je rejoins notre tente alors qu'il part jouer avec ses amis. L'année dernière, nous avons rejoint un groupe de nomades et nous vivons avec eux au jour le jour, priant à chaque fois pour qu'il n'arrive rien.
Trois ans après :
- KINO ! KINO !
Je m'effondre en larmes au milieu des cendres du camps. Tout est détruit et aucune trace de mon frère....
- Je suis désolé Hyun A mais il n'y a aucune chance qu'il s'en soit sorti....souffle Youngjae, les larmes aux yeux.
- Mon frère.....Mon petit frère....Réveillez moi de ce cauchemar...
J'étais parti une journée pour aller vendre des marchandises à un marché nomade et quand je suis rentrée au camp, je suis tombée sur un véritable champ de bataille, tout était détruit, des corps partout, quelques survivants mais aucune trace de mon frère....
- Kino....Je suis désolée ! J'aurais du te protéger !
Fin flash back, retour PDV externe :
- C'est horrible.... Que c'est il passé ce jour là Kino ? demande Yuto.
- J'ai entendu les chevaux et j'ai cru que c'était Hyun A qui rentrait avec les autres et je suis sorti vers les bruits pour lui faire peur. Mais à la place de ma soeur, j'ai vu une trentaine d'hommes en armes. J'ai alors couru vers le camp pour lancer l'alerte mais je n'ai pas réussi à aller assez vite et quand je suis arriver, les hommes arrivaient aussi. J'ai crié, hurlant à tout le monde de partir et l'attaque à eu lieu. A ce moment là, des flashs du passé me sont revenu et j'ai fuit, sans réfléchir, sans regarder en arrière. Quand je suis revenu, deux jours plus tard, il n'y avait rien que des cendres et je suis tombé sur le bracelet de Hyun A et j'ai cru qu'elle était revenu lors de l'attaque et qu'elle était morte. Après ça, j'ai vécu en solitaire pendant trois ans jusqu'à ce que je me fasse capturer par les vendeurs d'hommes.
Un silence tombe, tout le monde réfléchissant au révélation avant que finalement Hongseok se lève et lance.
- Bon. Allons manger ! On a tous besoin de se remettre de nos émotions !
- AAAH HONGSEOK !
- PUTAIN KINO !
Le rouge aux joues, Kino se retourne, mortellement gêné alors qu'Hongseok se hâte de sortir de l'eau.
- Désolé hyung !
- Pas grave...
Il m'a vu nu ! hurle l'esprit d'Hongseok.
Je l'ai vu nu ! rougit Kino.
Oh la honte....Faut pas qu'il sache que je l'aime, il me prendrai pour un pervers là....soupirent mentalement les deux jeunes hommes.
Kino retourne au chalet, cramoisi et tombe sur Yeo One et Wooseok en train de se rouler le patin du siècle. Rien pour apaiser sa gêne en somme.
Il claque la porte et file vers la maison principale, rejoignant ainsi sa soeur.
- Salut Kino ! Ouh la ! T'es tout rouge ! Explique tout à ta noona !
- Euh....J'peux pas ! Faut que j'aille donné à manger à Dohyon ! s'écrit le jeune homme, sentant le danger.
- Yanan le fait déjà, viens là p'tit frère et crache le morceau.
Mais comment fait elle pour tout savoir ? se demande Kino.
- Bon....J'ai vu Wooseok et Yeo One s'embrasser et ça m'a gêner...
- Menteur, t'es déjà tombé sur eux en train de copuler, alors va pas me faire croire que ça te traumatise. Dis la vérité.
- Bon....J'ai été à la rivière et je suis tombé sur Hongseok entrain de se laver....
- Ca ne te dérange pas quand c'est Hui ou Yuto pourtant frérot....Raconte ~
- Il est possible.....que....je sois un tout petit peu en crush sur Hongseok....
- Un tout petit peu ?
- Un peu beaucoup....
Elle tourne la tête pour lancer un regard inquisiteur à son frère.
- Bon ok ! T'as gagné ! Je suis amoureux de lui !
- Woouh ~ T'as plus qu'à allez lui rouler la pelle de ta vie, il est derrière la porte.
Jamais les joues de Kino ne sont devenu aussi rouges qu'à cet instant. Il se retourne et voit en effet l'ombre du musclé derrière la chambranle de la porte. Porte qui s'ouvre pour laisser Hongseok sauter sur Kino pour l'embrasser sous les yeux amusés de Hyun A.
- A ces mecs, ça fait trois mois qu'ils sont en crush et il faut que j'intervienne pour que ça bouge...
Elle rit et laisse le nouveau couple pour monter à l'étage rejoindre son homme qui berce ses jumelles.
- Ils sont ensembles ?
- Oui Dawn. Enfin !
Un rire amusé du jeune brun résonne dans la pièce avant qu'il ne tende une des filles à sa mère.
- Yun a faim ma Hyun A.
- Occupe toi de Saejin le temps que je lui donne le sein.
Dans l'autre chalet, Yanan donne à boire à Dohyon avec douceur alors qu'à l'étage du dessous, Yeo One et Wooseok s'embrasse toujours, que Hui et Yuto dorment l'un contre l'autre et que Shinwon et Jinho achèvent d'atteindre le septième ciel ensemble.
La vie sera toujours dure pour eux mais en cet instant, tout n'est que bonheur.
Un nouvel os qui m'a demandé beaucoup de temps, il n'est pas très axé sur la romance mais j'avais envie de changer un peu donc en plus de ça, je l'ai écrit en PDV externe. Dite moi si ça vous a plus. 😇
Il est ouvertement inspiré de Basquiat, la chanson en média que je vous remet là, parce que je suis une forceuse et que c'est un chef d'œuvre.
Et ça n'a aucun rapport mais j'ai reçu l'album d'H&D !!!! Soulmate !!! Je suis folle de joie !!!!
Bon, je m'excuse pour cette NDA plus longue que d'habitude !
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