Os 18
Monsta x, JooheonxKihyun /!\ Warning su*c*de
- Il voulait que cela te revienne, je suis désolé Jooheon.
Je referme mes mains sur le carton et salut l'homme, je retourne dans ma chambre, à la manière d'un zombie, plus rien ne m'atteint désormais. Je m'assois sur mon lit et ouvre le colis avant de me rester figer, c'est vraiment ce que je pense ? Je sors un petit coffre familier. Je porte ma main à mon cou, un clé, SA clé. Je l'insère dans la serrure et déverrouille le coffre. Une larme coule sur ma joue vite suivit d'une autre quand je vois ce qu'il contient. Je sors une petite feuille de papier usée et un petit cailloux accroché à un petit pendentif. Je déplie prudemment le papier et un sourire attendri apparait derrière mes larmes. Deux petits bonhommes bâtons aux feutre ternis sont dessiné jouant ensemble avec un point d'interrogation au dessus, les souvenir me submergent.
- J'ai peur maman !
- Ne t'inquiètes pas Kihyun, tu vas voir , tu vas te faire des amis ici.
Je regarde le petit garçon de mon âge caché dans les jambes de sa mère, accroché à son pull en pleurant tenant un lapin en peluche dans son autre main. La maitresse vient et l'accompagne dans la classe, toute la journée, il reste seul, un air triste sur le visage serrant son doudou. Personne ne va vers lui mais je veux devenir son copain moi ! Je prends une feuille que la maitresse m'a donné et des jolis feutres colorés, je dessine avec application le petit garçon qui est assis dans son coin de la cour, et je me dessine aussi, comme si on jouait ensemble. Je sors une petite pierre en forme d'étoile de ma poche, c'est mon caillou porte bonheur, le petit garçon à l'air triste, alors si je lui donne, il sera tout plein de bonheur !
Je m'approche de lui et je m'assois à coté. Je lui tends mon dessin et mon caillou. Il me regarde surpris et tends timidement sa main vers mes cadeaux, il les regarde et se tourne vers moi.
- Pour de vrai ?
- Oui, tu veux bien qu'on soit ami ?
- Oui.
-Super !! Je m'appelle Jooheon et toi ?
- Kihyun et lui c'est Câlinou, dit il en montrant son doudou. Dit, pourquoi tu m'as donné un caillou ?
- C'est mon caillou porte-bonheur, quand je suis triste, je le prend dans ma main et ça va mieux et comme tu as l'air tout pas content et bah je te le donne !
Ses joues se gonflent et des larmes montent aux coins de ses yeux, je prends la pierre posée sur mon dessin et lui mets dans la main. Il serre son poing autour et un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
- Merci Jooheon !
C'est comme ça que tout à commencé, on avait alors trois ans. Je fouille dans la boite et prends un petit bracelet, en perles tellement usé, qu'on ne voit quasiment plus les couleurs. Je me lève et ouvre un tiroir pour en sortir un similaire. Je ferme les yeux.
- Jooheon ! Kihyun, venez gouter !
- Gooouuuuteeeer !!!
On court dans la cuisine et on s'assoit autour de la table, regardant ma mère avec impatience. Elle rit, puis nous envoie dans la salle de bain nous laver les mains.
- Prem's !! crie mon ami
- Non moi !!
On fait la course et il arrive en premier, il lève le bras en signe de victoire.
- J'ai gagné !
Je gonfle mes joues et commence à bouder, aussitôt, il arrête de sourire et se jette sur moi me faisant tomber au sol.
- Boude pas Jooheon !!
Il me pince les joues et la pierre en étoile qu'il porte en pendentif chatouille mon cou. Je finis par rire et nous nous lavons les mains avant de retourner dans la cuisine pour les montrer à maman, tout contents. Elle les regarde attentivement et hoche la tête, nous disant qu'on peut aller manger. On s'assoit à la table et on se jette sur les cookies tout chauds qu'elle dépose en riant. A la fin du gouter, Kihyun à des moustaches de chocolats partout et je ris, il me regarde et éclate de rire à son tour.
- Tu as des moustaches !
On parle en même temps et on se rit encore plus fort. Finalement, lorsque l'on se calme on va dans la salle de bain nous débarbouiller avant de nous installer sur la terrasse pour jouer. Mais une idée me prend.
- Dit Kihyun, tu connais les bracelets d'amitié ?
- Non c'est quoi ?
- C'est des bracelets qu'on construit pour un ami et on fait les deux même et après on les porte tout le temps !
- C'est trop cool ! On fait ça ?!
Je souris et hoche vigoureusement la tête, on se jette dans le salon appelant ma mère en criant. Elle nous écoute lui expliquer ce qu'on veut faire, elle sourit attendri et nous donne une boite de perle et des fils solides.
C'était le week-end de notre entré en CP (Nda : Je ne connais pas le système scolaire coréen), même si j'avais un an de moins que Kihyun, j'étais dans la même classe parce que j'ai commencé la maternel à deux ans et lui à trois. Ce jour là on s'est fait la promesse de toujours être ami quand on a attaché les bracelets autour de nos poignets. Tout nous semblait alors acquis, on pensait que rien ne nous séparerai.
Je repris ma fouille dans la boite et en sort deux photo, sur la première image, Kihyun et moi avons 8 ans, on est entrain de jouer dans une piscine, sur la deuxième image, on a le visage tout barbouillé et on tend des cerises rouges à la mère à Kihyun. Je me souviens de cette après midi !
- Plouf ! Je t'ai mouillé Jooheon !
- Tient prends ça !!
Nos rires résonnent dans son jardin, il fait très chaud et ses parents on installé une piscine nous laissant jouer dedans. On chahute longtemps dans l'eau avant de sortir et de s'assoir au pied du grand cerisier de son jardin. On se repose un peu avant de regarder les fruits dans les branches. On échange un coup d'œil complice et en moins qu'il n'en faut pour le dire, on grimpe dans l'arbre en se servant des branches basses. On commence à se baffrer de cerises tout les deux avant de nous dire que ça ferait plaisir à ses parents si on leur en ramenait. On ramasse aussitôt une poignée de fruit, et on descend de l'arbre. On se précipite dans le salon en criant et on tends notre récolte à la maman de Kihyun.
Qu'est ce qu'on avais rit ce jour là. J'essuie une larme sur ma joue et sort un nouvel objet de la boite. Un coquillage.
- Ouaah t'as vu les vagues Kihyun ?!
Il sourit amusé de mon émerveillement, c'est la première fois en dix ans de vie que je vais à la mer, mes parents n'ont pas les moyens de nous emmener en vacances donc d'habitude, on va chez papi et mamie mais cette année, les parents de Kihyun m'ont invité à passer une semaine avec eux dans un mobil-home en bord de mer.
- Il y a des mouettes !!!
- On est à la mer Jooheon, c'est normal, rit mon ami
- Oui, mais j'en avais jamais vu d'aussi près !
Je pars en courant vers les oiseaux qui s'envolent en poussant des cris stridents, faisant rire Kihyun et moi. On court un peu après les mouettes avant de décider de faire un château de sable. On le construit avec fierté, fabricant des tours un peu bancal mais on s'en fiche, parce que ça va être le château de la famille des coquillages et le roi ce sera joli coquillage torsadé et puis c'est tout. On joue pendant une heure avant que la mère se rapproche trop de notre construction et que l'on doit l'abandonner. Je prends le coquillage dans ma main et rejoins Kihyun aux serviettes.
- Kihyun !
- Oui ?
- Tient !
Je lui tends le coquillage, un sourire fier au visage, il le prend délicatement et le pose dans son sac. Ses parents nous appellent pour aller manger des glaces et oubliant instantanément le coquillage on file les rejoindre.
On avais passé de sacrées vacances cette année là, faisant tournée en bourrique ses parents. On était vraiment infernale, mais devant nos grands sourires heureux, ils n'arrivaient pas à nous en vouloir, c'était juste avant notre rentré au collège.
Je continu mes recherches et tombe sur une écharpe soigneusement pliée. Il l'a gardé ?! Je pensais qu'il l'avait perdu.
- Tiens ! Prends ça ! Haha !!
- Yaah c'est froid Jooheon !
- C'est de la neige en même temps !
Je lui lance une boule dans la figure en riant.
- Tu vas voir toi ! hurle t'il en se jetant vers moi.
Au bout d'une heure de rire, on finit par se calmer, on est tout les deux trempé mais surtout lui.
- Atchoum !
- Tu as froid Kihyun ?
- Un peu, grelotte t'il.
Je prends mon écharpe sèche dans mon sac et lui enroule autour du coup.
- Ca va mieux ?
- Oui merci !
- Je te l'offre.
Un hiver enneigé au milieux de notre année de cinquième, Kihyun est tombé malade après cette bataille mais j'ai pas voulu qu'on nous sépare du coup, je suis tombé malade aussi et au final, nos parents nous ont laissé ensemble jusqu'à se qu'on guérisse. Mais je ne savais pas qu'il avait gardé mon écharpe tout ce temps.
Je sors ensuite de la boite une petite cassette audio, oh non ! C'est vieux ça ! Je sais ce qu'elle contient. Pendant notre année de troisième, la mère de Kihyun est décédée d'un cancer des poumons, Kihyun n'arrivait pas à s'en remettre et j'avais décidé de lui...
- Kihyun !
- Laisse moi Jooheon ! Je ne veux voir personne !
- Kihyun...
Je passe une petite cassette à travers l'embrasure de la porte.
- Ecoute la au moins ... S'il te plaît.
Je ne reçus pas de réponse mais j'entendis du mouvement dans la chambre. La cassette disparue de mon champ de vision, je décide alors de partir dans un petit parc non loin où j'allais souvent avec Kihyun.
Une dizaine de minute plus tard, mon meilleur ami arrive en courant au parc et il se jette à mon cou, secouer de sanglots. Je le serre contre moi et me mets à pleurer aussi. Cette situation est tellement étrange, d'habitude, c'est lui qui me réconforte pas l'inverse.
- Merci pour ta cassette Jooheon.
On reste étreint longtemps, pleurant tout les deux la mort de sa mère que je considérais comme ma deuxième maman.
Ce jour là, on s'était encore plus rapproché, chose que tout le monde pensait impossible et pourtant. On ne se quittais plus, même étant enfant on passait moins de temps ensemble, on dormait dans la même chambre, un soir chez l'un le suivant chez l'autre. Cela commençait à inquiéter une partie de notre entourage, qui ne trouvait pas normal de tels liens chez des gens, surtout si jeunes. Mais on s'en fichait, il y avait nous et puis il y avait le reste du monde. Nos parents eux nous soutenaient, ils savaient qu'on était inséparable et ils ne cherchaient pas à nous mettre dans une case, nous laissant dans notre bulle.
Le coffre continu à me livrer des souvenirs, je trouve alors une petite lettre, la seule que je ne lui ai jamais adressé.
"Kihyun, toi mon meilleur ami depuis toujours, je crois que j'ai fait une bêtise.
Ne m'en veut pas je te supplie. J'ai découvert que j'étais amoureux... Amoureux d'un être formidable, le plus formidable qui n'ai jamais foulé cette Terre. Je ne sais pas comment j'en suis arrivé là, mais j'y suis. Mon cœur bat pour cette personne, avant aussi, il battait pour elle mais aujourd'hui, ce n'est plus de la même manière.
Je t'aime Kihyun. Du plus profond de mon être, je sais que tu ne m'abandonneras pas pour ça mais je ne sais pas comment te le dire alors je l'écris. Je t'aime Kihyun. Bien plus qu'un meilleur ami"
J'avais glissé cette lettre sur son oreiller un matin et j'avais été en cours comme si tout était normal. Le soir même, il l'a trouvé alors que j'étais parti me doucher. Quand je suis arrivé dans la chambre, il m'a sauté dans les bras et m'a embrassé. Notre premier baiser à tout les deux. Ce jour là, nous nous sommes mis en couple et rien ne nous semblait impossible. Du haut de nos 17 ans, on était décidé à affronter le monde pour être ensemble. Nos parents l'ont bien pris, même si ils ne s'y attendaient pas enfin pour mon père, je suis sûr que ma mère et son père le savaient déjà. A partir de ce jour là, on se quittait encore moins qu'avant, on prenait même nos douches ensembles, innocemment au début et puis différemment après. Cela aurait pu tourner au toxique mais non, tout allait bien. On avait deux moments dans la semaine où on était pas ensemble. Ses cours de chants et mes cours de rap qui tombaient en même temps. C'était le seul moment où on n'était pas ensemble.
Je sors le dernier objet de la boite et éclate en sanglot.
- Kihyun ?
- Oui Jooheon ?
- Je t'aime.
- Moi aussi.
On est dans un chalet en montagne que nous avons loué pour une semaine. Ce soir, on va voir le coucher de soleil sur un pic et je compte demander Kihyun en mariage à ce moment là. Serte, nous n'avons que dix-neuf ans bientôt vingt pour Kihyun mais ça fait dix-sept années que nous nous connaissons, je pense que nous avons une relation suffisamment forte pour ça. Je sais que le mariage homosexuel n'est pas autorisé en Corée mais je m'en fiche, je le ferai quand même quitte à être les seuls à le faire. Dans le village de notre enfance, la maire est du coté de la communauté LGBT et je lui en ai parlé, elle m'a dit que si Kihyun acceptait, elle nous marierais même si cela va contre la loi et qu'elle aura des problèmes derrière.
Lorsque nous arrivons au sommet, le soleil commence à décliner sur l'horizon, je me tourne vers Kihyun qui a fait de même, on met un genoux à terre en même temps. Je comprends alors et un sentiment de bonheur s'empare de moi. On parle en même temps.
- Kihyun/Jooheon, acceptes-tu de devenir mon époux ? OUIII !
On s'embrasse passionnément, aujourd'hui, cela fait dix-sept ans, jour pour jour que l'on s'est rencontré et désormais, nous sommes fiancé.
Oui mais voilà, il y a trois jours, nous nous sommes marié et malgré toutes les oppositions nous étions unis pour le moment tout du moins aux yeux de la loi. Et le lendemain, le lendemain, le drame c'est produit. Kihyun est sorti faire des courses mais une voiture, conduit par un homme ivre a fauché ma vie, Kihyun est mort quelques heures plus tard, quelques minutes après mon arrivé à l'hôpital. Ses derniers mots étaient :
- Je t'aime Jooheon, je suis heureux de t'avoir vue une dernière fois.
Et son cœur s'est arrêté, détruisant le mien. Depuis hier, je ne vis plus. Son père m'a emmené cette boite ce matin. Mais quand il m'a dit au revoir, cela sonnait comme un adieu comme quand mes parents m'ont étreint hier soir en apprenant la nouvelle. Ils savent qu'ils ne me verront pas.
Je me lève, la boite contre moi avec tout ses trésors. Je m'allonge sur le lit que je partageais avec Kihyun et je me suis allongé. J'ai avalé le cachet qui se trouvais sur la table de chevet et j'ai fermé les yeux. Kihyun j'arrive.
Alors, en temps normal, je n'aime pas les sad end mais là, je ne me voyais pas faire autrement. J'avais envie d'en écrire une.
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