Innommé : 2.2
« Il ne t'a pas raté dis-voir...
- Je vais le renvoyer.
- Shō, ne fais pas ça.
- Je vais me le faire, le renvoyer, mettre ta propre menace à exécution, le faire regretter de s'en être pris à moi comme ça. »
Aizawa était allongé sur le canapé de son ami d'enfance, furieux, le bras sur le visage et l'autre frôlant le sol. Hizashi, lui, le fixait depuis l'encadrement de la porte avec inquiétude.
« Tu as... besoin de quelque chose, peut-être ?
- J'ai besoin de rien, répondit-il sèchement.
- ... Un massage peut-être ?
- J'en veux pas de ton massage. Je veux juste renvoyer ce môme.
- Aller, lève-toi un peu, tu as besoin de te détendre. »
Grommelant, il laissa néanmoins sur copain toute l'aisance nécessaire pour s'assoir derrière lui et poser ses mains sur ses épaules. Il serra les dents et le laissa dénouer les nœuds qui le retenaient prisonnier dans ce corps. Doucement, le noiraud se détendit, et il se lova contre le torse de son petit ami. Ce dernier posa ses mains sur les cuisses de Shōta et cala son menton sur la tête de celui-ci.
« Je t'aime, Shō-chan.
- Je suis... »
Il fit une pause dans sa phrase, et ferma les yeux, honteux de ne pas être capable de lui faire part de son aveu.
« Je suis heureux de t'avoir, Zashi.
- C'est pas souvent que tu me dis des choses mignonnes ! Je suis vraiment content que tu me le dises ! »
Aizawa ferma les yeux, entrelaçant ses doigts à ceux de son petit ami. Si seulement il savait...
« Ah, je crois que c'est prêt. Attends-moi là, je reviens. »
Se dégageant laborieusement, Hizashi réussit à sortir du canapé et se précipita dans la cuisine. Le plus jeune soupira et se mit difficilement assis. Il était mort de fatigue, et son mal de dos ne s'arrangeait pas... Il se dirigea jusqu'à la salle de bain et ouvrit la trousse à pharmacie où il trouva des anti-douleurs à prendre pendant le repas. Il rangea la tablette dans la poche de son jogging, et s'arrêta devant le miroir. Il eut une grimace, et se positionna sur le côté latéral, le pull légèrement soulevé. Son ventre, pas très gros, avait arrondi un tantinet depuis le début de cette curieuse grossesse. Était-ce normal ? Est-ce que le bébé avait assez de place pour se développer ? Était-ce ses abdos qui réduisaient l'effet visuel ? Il fit glisser sa main sous le nombril. C'était bizarre. Il n'était pas sûr d'aimer ça.
« Tu t'admires, Shō ? le taquina Yamada depuis la cuisine, n'apercevant pas le moins du monde ce que son copain faisait dans la salle de bain. »
Ce dernier, justement, rebaissa son pull en vitesse et rejoignit le bilingue comme si rien n'était.
« Je suis allé chercher des anti-douleurs. »
Yamada posa alors un verre d'eau devant Shōta.
« ... Merci...
- Pas de souci, Shō-chan. »
Il était en train de servir deux assiettes, et le noiraud se sentit coupable de ne pas le mettre au courant de cette grossesse comme il le devrait. Il jeta un coup d'œil furtif vers le plus grand. Hizashi ferait tellement un meilleur père que lui...
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« Les meilleures façons d'annoncer sa grossesse à son conjoint... ? Sérieusement ? »
Il soupira, mais cliqua tout de même sur le lien internet.
« Faire une affiche parodique d'un film... Écrire "1+1=3" avec un assemblable de macaronis sur son plan de travail... Un dessin... Mais c'est quoi ces propositions ? »
Il fronça du nez et changea de lien.
« Mettre une petite paire de chaussons sous son nez ? Et puis quoi encore... »
Il éteignit son téléphone portable et laissa sa tête retomber en arrière. Que s'était agréable de n'entendre personne dans la salle des profs, il en piquerait bien un petit somme... C'est alors qu'il sursauta, le teint livide. C'était quoi ça encore ?! Il se leva promptement et entendit un second coup. Il se tourna face à la porte et aperçut Hizashi qui avait tenté d'ouvrir la paroi de bois avec le pied, les bras chargés de sacs remplis de bulletins.
« Yo Shō-chan ! J'ai croisé le principal Nezu, il voulait que je distribue les bulletins à toi et à Kan-san pour ce semestre !! »
Sans répondre, il récupéra le sac. Son compagnon posa le second sur la table et refit face à Aizawa avec un air plus sérieux.
« Wow, la tête que tu tires ! Tout va bien ? Je t'ai réveillé ?
- Je...
- Tu ne te sens pas bien ? Je m'inquiète pour toi depuis la dernière fois, tu te souviens comment ça s'est terminé.
- Tu aimerais avoir un enfant ? le coupa-t-il, l'air tourmenté. »
Hizashi mit un terme à sa logorrhée et dévisagea Shōta avec interrogation.
« C'est quoi cette question ?
- Je... je voulais savoir. On est ensemble depuis pas mal d'années et quand bien même nous avions répété sans cesse ne jamais vouloir fonder de famille... Je me suis dit... Peut-être qu'on pourrait y songer ?
- ... Shō-chan, toi, tu veux avoir un enfant ?
- ... Il se pourrait bien ?
- Tu sais que ça risque d'être compliqué. Nous sommes tous les deux très actifs professionnellement... On risque notre vie tous les jours, on travaille à temps plein, est-ce qu'on va réellement rendre cet enfant heureux de vivre en sachant qu'il pourrait devenir orphelin du jour au lendemain ?
- On pourrait toujours trouver quelqu'un pour s'en occuper, nous avons suffisamment d'amis qui peuvent nous aider et...
- Mais Shō, tu nous vois vraiment parents ? Toi et moi ? On n'a jamais voulu d'enfant, pourquoi ça changerait ?
- ...
- Il s'est passé quelque chose ?
- N-non, juste... seulement... Je m'interrogeais sur l'avenir de notre relation... »
Hizashi sourit tendrement et lui arracha un langoureux baiser, auquel son cadet répondit difficilement.
« On verra le moment venu. Pour le moment, tu as des bulletins à remplir. »
Le noiraud, vaincu, se laissa tomber sur une chaise et ouvrit le dossier d'Izuku Midorya. Il eut un instant de réflexion, et attrapa son stylo.
« Et si je te disais que j'étais enceint ? »
Le blond ricana.
« Pas tous les moyens sont bons pour fuir le travail. »
Shōta baissa la tête et soupira. Il devait être plus explicite avec cette tête de cacatoès. Mais comment ?
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Il lorgna la tétine qu'il tenait au bout de ses doigts avec appréhension. Allait-il vraiment le faire... ? Il prit une profonde inspiration, et entra dans la voiture de son copain. Hizashi lui sourit, rangeant son portable.
« Tu as fait long !
- Il y avait du monde à la caisse.
- Tu as trouvé les fruits ? »
Shōta posa sur ses genoux un cornet avec des pêches fraîchement achetées.
« Tu es le meilleur... ~ »
Le blond se pencha en avant pour l'embrasser, mais plus vif que lui, son meilleur ami d'enfance sortit la tétine vert pomme de sa poche et la cala entre les lèvres de Yamada. Celui-ci, surpris, recracha l'objet dans sa main en écarquillant des yeux.
« C'est quoi ça ?
- Suprise.
- ...
- Je suis enceint.
- Mais-...
- Et je suis sérieux. »
Ses yeux trop verts se posèrent tantôt sur la tétine, tantôt sur son petit ami. Ce dernier le regardait avec tout le sérieux du monde.
« What ?
- Je suis enceint. Je devrais probablement te l'annoncer avec un teste de grossesse ou une échographie, ou avec des macaronis, j'en sais rien, j'ai rien de tout ça. Je ne suis pas doué pour ces choses-là. J'espère avoir été assez clair cette fois.
- Tu es... quoi ?
- Enceint. De trois mois. Mon médecin pense que je suis tombé sur un alter de fécondité et... Je sais, c'est dingue. Si tu veux la prochaine fois tu viendras avec moi en consultation. »
Hizashi avait buggé.
« Zashi ?
- Tu es quoi ?
- Enceint, je te le répète une dernière fois... J'attends un bébé, et tu es le second père.
- Mais c'est pas possible ! rugit-il avec panique. Dis-moi que c'est pas vrai ?! »
Le noiraud recula contre la portière. Le plus grand agita ses bras dans tous les sens.
« Non, tu déconnes ! Je ne te crois pas ! »
Shōta fronça des sourcils. Bien sûr qu'il s'attendait à cette réaction, il ne pouvait pas attendre de lui qu'il saute au plafond de la voiture avec bonheur.
« Écoute, c'est déjà assez difficile pour moi et...
- Depuis quand le sais-tu ?
- ...
- Since when ?!
- Quatre semaines.
- Dis-moi que c'est pas vrai ! »
Ils se fixèrent durant plusieurs secondes, l'un rouge, l'autre pâle. Le second risqua sa question :
« Tu t'es calmé... ?
- NON ! Je vais prendre l'air ! »
Il quitta son siège et claqua la portière derrière lui. Shōta ne bougea pas, se contentant de le regarder en train de péter un câble dans le parking du centre commercial. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes que le blond se réinstalla, aussi silencieux qu'une carpe, à la place du chauffeur.
« ... Là, tu t'es calmé ? »
Hizashi ressortit de la voiture pour recommencer à crier.
Visiblement, pas encore...
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Il cherchait désespérément son meilleur ami depuis ce matin, en vain, ce dernier ne l'avait pas attendu pour se rendre au lycée. Frustré, il n'avait toutefois pas perdu constance, et avait prit le volant pour rejoindre son lieu de travail plus rapidement. Il croisa Nemuri dans les couloirs, et l'interrogea. Visiblement, Yamada était déjà dans la pièce pour son premier cours, il décida donc de laisser cette distance sécuritaire entre eux. Il ne pouvait pas en vouloir à Hizashi de l'avoir mal pris, mais quand même... Il ne pouvait s'empêcher d'être en colère contre lui.
Et cette distance dura bien quelques jours. La première fois qu'ils se reparlèrent, c'était ce soir-là, lorsque Shōta rentra plus tôt que les autres jours et n'avait pas perdu de temps pour s'allonger sur le canapé, le moral au plus bas. Il avait alors entendu Hizashi rentrer dans l'appartement d'Aizawa, grâce au double des clefs qu'il avait en sa possession. Le noiraud n'avait rien dit. Il le laissa se déshabiller à l'entrer et faire irruption dans le petit salon, où il aperçut son cadet, allongé, dos à lui. Il s'approcha de lui et prit pour assise le petit bout de canapé qui restait, entre la tête du noiraud et l'accoudoir. Il chercha un quelconque échange visuel, mais Shōta était ferme : il gardait le visage tourné contre le dossier du canapé, bien décidé à ne pas lui parler. Finalement, Hizashi en eut marre du silence, et le brisa de quelques mots :
« Je suis désolé. Je suis allé te chercher un milkshake à la fraise. Tu veux gouter ? »
Après instant de réflexion, le noiraud se redressa et se mit assis. Le blond se pencha vers lui et l'embrassa soudainement, les deux mains collées contre ses joues.
« Pourquoi tu t'excuses... ? demanda alors le plus jeune en s'éloignant légèrement.
- Parce que je ne sais pas quoi dire d'autre.
- C'est stupide. Tu n'as rien à te reprocher. »
Hizashi sembla penaud.
« Of course ! J'ai réagi comme un idiot !
- Je ne m'attendais pas moins de toi... »
Ils s'échangèrent un sourire complice.
« I do love you. Peut importe ce qui arrive et arrivera. Mais il faut qu'on parle.
- Oui.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- T'en parler et décider du sort de notre relation, ensemble.
- Ça, d'accord, mais maintenant qu'on en est là, c'est quoi la suite ?
- Est-ce que tu veux le garder ?
- Tu sais que je te dirais d'avorter.
- Je sais. Je l'ai bien compris.
- Mais je crois que tu ne vas pas le faire, n'est-ce pas ?
- Hm hm.
- ... Tu es irrationnel pour une fois. Je ne te comprends pas.
- Je sais, soupira le noiraud en se pinçant l'arrêt du nez.
- ... C'est moi qui choisis le prénom alors.
- Sérieusement ?
- Tu es mauvais pour les choisir, c'est même moi qui ai trouvé ton nom de code !
- Non, je voulais dire, tu es d'accord ? Tu sais, si tu ne veux pas en prendre la responsabilité, je ne t'y force pas. C'est arrivé si soudainement, et... »
Le blond se lova contre son petit ami pour le faire taire. Il sembla bien plus sérieux qu'à l'accoutumé.
« Je t'aime. Et cet enfant est le nôtre. Donc on va vraiment le faire ?
- ... Oui. On va le faire.
- On va être papas ?
- Je crois bien. »
Hizashi posa son regard trop vert sur les traits doux de son compagnon.
« Je te trouve très beau, Shōta.
- Je n'ai pas besoin de ça, contente-toi de me faire à manger.
- Sympa... »
Il embrassa le noiraud sur son front.
« Mais bon, je vous aime quand même ! »
Aizawa fronça du nez.
« Donc maintenant je dois partager ton amour avec cette crapule ? J'aurais préféré ne rien te dire, finalement...
- La crapule que tu vas enfanter, Shō.
- Je vois que ce n'est pas toi qui le portes. Imagine s'il te ressemble ? Ou pire, détient ton alter ?
- Alors tu l'aimeras encore plus ! »
꒱࿐♡ ˚.*ೃ
Il aimait beaucoup être en hiver, il pouvait s'enrouler dans son écharpe rouge et écouter le bruit relaxant des flocons de neige. Dans la cour de Yuei, pris d'une agréable sensation de bien-être, en total déconnexion avec le monde réel, Shōta observait la première neige tomber du ciel. Il ignorait pourquoi, mais il adorait cela. Puis il se rappela qu'il devait rejoindre sa classe pour donner son cours. Stupide perte d'attention.
Les élèves, tous déjà présents après la sonnerie, attendirent sagement qu'Aizawa retire son manteau couvert de blanc. Ce matin-là, il avait attaché ses cheveux. Quelques messes basses furent échangées.
« Bon. Cours théorique, on prépare ses prises de notes. Mineta, au tableau. »
Le petit raisin sur pattes se leva en se plaignant, une vieille feuille dans la main, et commença à monologuer sans vraiment faire d'effort.
« La s'maine passée on a vu, euh... La théorie sur le développement des... des trucs qu'on fait quand on sauve des personnes d'un incendie et ce qu'on fait quand l'un d'eux est introuvable.
- On a observé que lorsqu'une des victimes d'un incendie est déclaré absent par le biais d'un proche présent, on doit établir un protocole pour le localiser sous les décombres, non mais suis un peu ! Et ensuite ?
- Ce protocole parle de... des...
- Retourne t'assoir.
- O-ok... »
Un tantinet soulagé, Minoru retrouva sa chaise derrière son bureau. Le noiraud se frotta les yeux avec exaspération. Qu'avait-il fait pour mériter une classe pareille ?
« Contrôle surprise. Sortez une feuille.
- Quoi ?! Mais Sensei ! ... »
Il écrivit au tableau une question à développer, avant de se diriger vers la sortie.
« Et vous allez nous laisser seul, en plus ? s'offusqua un des élèves au second rang.
- Je n'en ai pas pour long. Vous avez jusqu'à la fin de l'heure. »
Traversant les couloirs en vitesse, il retrouva enfin la salle des professeurs et s'approcha du distributeur. Les sourcils froncés, il fit défiler les articles d'un balayement de regard rapide, sans s'intéresser à la moindre confiserie. Il lâcha un juron.
« Il n'y a pas beaucoup de choix, fit remarquer la voix derrière lui. »
Shōta sursauta en se retournant, surprenant All Might, dans sa forme de gringalet.
« O-oh, désolé Aizawa-san, je ne comptais pas vous faire peur.
- Tch. Ce n'est rien. Que faites-vous ici ?
- Je suis en pause, mais vous, vous n'aviez pas cours avec votre classe ?
- Ils sont en examen. J'en profite pour manger.
- Vous n'avez plus vos fameuses compotes énergisantes ?
- J'ai besoin de quelque chose de plus nourrissant. Vous ne sauriez pas où je pourrais trouver du chocolat ?
- J'ai une poire si vous voulez...
- Non. Pas de poire. Je veux du chocolat, affirma le noiraud avec sérieux. Je vais en course, surveillez mes élèves le temps que j'arrive.
- Quoi ? Mais-... Aizawa-san ! ... »
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Attendant impatiemment la fin de la queue pour payer sa médiocre barre chocolatée, Shōta sentit son portable vibrer dans la poche de son pantalon. Il lut le message d'All Might, celui-ci spécifiant que ses élèves avaient fini leur examen et avaient été libérés plus tôt pour aller à la cafétéria. Après un bref remerciement, il rangea son portable, paya sa gourmandise et sortit. Sans sa veste, il ne ressentait que doublement le froid de l'hiver mais se permit tout de même un arrêt contre un muret pour dévorer son chocolat. Son téléphone vibra une nouvelle fois, mais en continue. Il décrocha, la bouche à moitié pleine.
« Shōta !! Mais où est-ce que tu es ?!
- Je mange. Dehors.
- Mais ton manteau est dans ta classe ! Quelle mouche t'a piqué ?!
- Petite pomme avait faim.
- ... Où est-ce que tu es ?
- Sur le chemin du lycée, dit-il en reprenant la route. J'y suis dans cinq minutes.
- Je t'attends aux portillons. »
Yamada raccrocha après avoir été formel. Le noiraud soupira en rangeant son portable.
« Je sens que ton papa-casse-oreilles va nous faire passer un savon... »
꒱࿐♡ ˚.*ೃ
« Qu'est-ce que c'est ?
- Une soupe.
- Je n'en veux pas.
- Je l'ai épicée. You know, pour... éduquer le palet de petite pomme. »
Shōta dévisagea le thermos posé entre ses cuisses avec un certain dédain.
« Le bébé est loin de naître et tu le tortures déjà avec ta bonne cuisine ?
- Ah ! Toi-même tu le dis ! »
Le noiraud eut un léger sourire.
« Ok. D'accord. Je la prends, ta soupe. »
Et pendant qu'il mangeait, Hizashi s'était laissé tomber sur le fauteuil voisin dans la salle des profs vide, et mordillait dans son repas en réfléchissant.
« Est-ce que tu as pensé à un prénom ? »
Le noiraud leva les yeux avec une lueur perdue dans le regard. Le blond soupira de découragement.
« Je ne te sens pas très impliqué, Shō.
- Je porte le fœtus. Je ne vois pas comment je peux m'impliquer davantage. Et puis c'est toi qui voulais lui trouver un prénom ! »
Le plus âgé des deux leva les yeux au ciel et posa sa main sur le ventre de son petit-ami, faisant figer celui-ci.
« C'est... gênant, Zashi. Qu'est-ce que tu fais ?
- Je veux sentir le bébé te donner un coup de pied. Tu le mérites amplement.
- Je ne te pensais pas si agressif, s'amusa son cadet en pliant une jambe pour être plus à l'aise. »
Il retint son souffle pour ne pas manquer un potentiel mouvement de la part du fœtus. Au bout d'une longue minute de patience, Hizashi posa son sandwich et prit pour assise l'accoudoir du fauteuil d'Aizawa.
« Hi young listener, it's daddy Zashi, if you are here, hit your mommy.
- Je ne suis pas sa mère, je suis un homme. Et arrête de lui parler en anglais, il va avoir du mal à apprendre le japonais.
- Que des sottises ! Cet enfant sera aussi bilingue que moi ! Qu'est-ce qu'un Yamada sans l'anglais ?
- Un chat sans coussinet j'imagine.
- Listen ! My little apple whatever you are, your daddy loves you so much, don't be shy...
- Je ne pense pas que petite pomme, comme nous l'appelons depuis un mois sans raison apparante, va te comprendre. »
Et à la fin de sa phrase, il sentit un petit coup de pied que la main de son compagnon perçut avec brio. C'était la première fois que Shōta sentit le bébé bouger.
En fait, c'était la première fois qu'il réalisait que bientôt, ils seront trois. Cela signifierait certainement beaucoup de changements dans leur vie, peut-être qu'ils devront penser à emménager ensemble et prévoir une date pour la césarienne, ce genre de choses... Et commencer à trouver un autre prénom que 'petite pomme'. Et dénicher des vêtements. Peut-être même qu'ils devraient songer à faire une échographie pour connaître le sexe du bébé...
« Au fait, Shō-chan, reprit Hizashi en séchant ses larmes de bonheur. Comment on va annoncer ta grossesse à nos amis et à ta classe ?
- ... Je vais acheter des macaronis. »
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