snow & blushy cheeks ; v.kwan
[SVT + VERKWAN]
— FLUFF, 2017.
Les arbres nus frémissaient sous la brise tendre tandis que des rires légers résonnaient contre le bitume usé. Quelques jeunes hommes déambulaient, vêtus de leurs larges vestes hivernales. Certains blottissaient leurs visages dans leurs larges écharpes alors que d'autres, moins frileux, se contentaient d'enfouir leurs mains dans les poches molletonneuses de leurs grands manteaux.
Ils ne s'étaient pas vus comme ça depuis si longtemps et puisque c'était enfin les vacances, ces lycéens profitaient de tous les instants qu'ils avaient devant eux pour partager de bons et simples moments ensemble. Alors les voilà, formant cet étroit groupe d'amis d'enfance qui riaient en se promenant dans les méandres de ce petit village éloigné de leur campus habituel.
Leur dernière session d'examens les avaient épuisés et ce jusqu'à la moelle. Leurs mines étaient donc détendues, ravies et souriantes, même si le froid mordait leurs joues pleines, caressait leurs lèvres déjà gercées. Les 4 garçons se tenaient en une sorte de ligne floue afin de pouvoir se regarder quand l'un où l'autre parlait mais se rangeaient bien contre les habitations afin de faire passer le peu de personnes qu'ils croisaient sur leur chemin.
Dans cette petite masse presque bruyante, l'un se détachait de la masse. Peut être parce qu'il était un peu plus petit ou juste un peu plus beau ; Seungkwan brillait sous les grands nuages blancs. Emmitouflé sous un très large manteau bleu marine, ses oreilles cachées par un bonnet gris et son menton dissimulé dans une écharpe du même coloris, il souriait joliment à ses compagnons de route. Le gentil blond participait activement à la conversation, et plaisantait presque en permanence. Il rendait toute cette sortie tellement plus amusante.
Et ses amis souriaient en le regardant, tous un peu différemment.
Seungcheol arborait un air attendri et amusé alors que Jeonghan levait les yeux au ciel en riant franchement, sans prêter grande attention à son apparence.
Et Hansol quant à lui, le plus calme des quatre, souriait tendrement en observant le joli profil de son meilleur ami.
Mais ce dernier ne voyait pas ces regards de plus en plus sincères qu'il lui adressait. Seungkwan était presque aveugle à ces choses plus qu'évidentes pour un témoin extérieur quelconque. Mais tant mieux, Hansol lui même, ne s'en rendait pas compte.
Portés par le vent qui se faisait de plus en plus insistant, les quatre amis furent menés vers un parc qui bordait la rue de campagne. Jeonghan, Seungcheol et Hansol lancèrent alors un même regard au plus petit qui, d'un hochement de tête, accepta leur requête muette. Ils allèrent alors s'installer sur l'une des tables de pique-nique qui écumaient la large étendue d'herbe verglacée.
Les deux plus vieux s'assirent sur la table elle même et les autres, sur l'un des bancs qui l'entouraient.
※
Il s'était soudainement mis à neiger. Seungcheol et Jeonghan étaient partis depuis un bon quart d'heure alors que Hansol marchait aveuglément au coeur du parc, observant distraitement la beauté des flocons qui s'accrochaient fermement aux fins brins d'herbe. Il avait ce fin sourire paisible qui enjolivait ses traits gracieux et même de loin, le petit blond voyait la magnificence de sa douce expression, ne se lassant visiblement jamais de l'apprécier.
Mais le vent soufflait de plus en plus fort, faisant Seungkwan se recroqueviller sur lui même alors que les chutes blanches s'alourdissaient au fil des minutes qui s'écoulaient. Il valait mieux que les deux jeunes s'en aillent.
« Hansol reviens, on devrait vraiment rentrer maintenant ! »
L'appelé tourna immédiatement son visage vers son meilleur ami, lui offrant un joli sourire enfantin avant de doucement acquiescer et de lentement retourner sur ses pas. Seungkwan aurait juré sentir ses joues chauffer à cette simple vue digne d'un mauvais téléfilm à l'eau de rose mais il n'en fit rien, se contentant de simplement couvrir son visage à l'aide de son écharpe.
Le petit blond assis sur la table se propulsa vers l'avant afin d'atterrir sur le sol à peine glissant et Hansol le rejoignit une pauvre poignée de secondes plus tard. Autour des deux garçons, une légère brume blanchâtre se levait ; ce qui pressait un peu plus Seungkwan. Ce dernier était de loin le plus peureux des deux et rien que le fait de ne pas pouvoir clairement voir devant lui l'inquiétait déjà au maximum.
Sur leur chemin, le noiraud ressentait la tension qui habitait son acolyte. Alors, avec une douceur infinie, il passa sa main gauche dans la poche droite du manteau de son voisin. Le blondinet sursauta doucement en sentant un soudain contact chaud contre sa paume gelée. Il tourna son visage vers celui, apaisé, de son meilleur ami. Hansol lui sourit, passa ses doigts entre les siens et tira leurs mains hors de sa poche pour les glisser dans une des siennes.
Une nouvelle fois, le visage du plus joufflu s'enflamma brusquement et il baissa les yeux vers ses pieds tandis que l'autre regardait devant eux pour pouvoir correctement guider le pas. Ils marchaient en silence, sans oser briser la petite bulle qui s'était formée autour d'eux quand Seungkwan avait délicatement refermés ses doigts sur ceux du plus grand.
Ils écoutaient le silence du village et le son que provoquaient leurs semelles de cuir en s'enfonçant dans la fine couche de neige qui s'épaississait à vue d'oeil. Le vent soufflait graduellement plus fort, ce qui inquiétait encore plus le plus petit qui s'accrochait désespérément à la main de son ami. Celui-ci prit l'initiative d'encore un peu presser le rythme de leur marche. Il connaissait par coeur le chemin qui menait à la maison du petit blond, alors il n'hésita pas à un seul des carrefours qu'ils durent traverser.
Après tout, Hansol était venu entre les murs de cette jolie habitation un nombre incalculable de fois. Et ce n'était pas pour lui déplaire, le noiraud adorait y passer du temps. Mme Boo était une femme adorable qui prenait toujours soin de lui, tout comme les filles aînées de cette dernière qui ne perdaient pas une seule occasion de le taquiner. Mais si Hansol aimait tant se faire inviter dans ce foyer, c'était avant tout pour avoir l'occasion de voir Seungkwan un peu plus longtemps.
Ces derniers jours, le plus grand n'arrivait plus à se contenter des heures qu'ils partageaient au lycée. Il en voulait toujours plus et se languissait en permanence de son meilleur ami. Le jeune homme savait que c'était loin d'être sain, mais il ne pouvait simplement pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui. Hansol était fait comme ça et il avait de plus en plus besoin de Seungkwan.
Cela en devenait handicapant, plus pour lui que pour le blondinet puisqu'il n'osait pas lui en parler. Il se posait tant de question sur lui et les battements incessants de son petit coeur. Le noiraud était perdu, entre ses sentiments brouillons et les regards flous de son ami. Il voyait des choses, tant de choses qui le percutaient mais il avait peur de se tromper. Hansol ne voulait pas se faire de faux espoirs.
Il ne voulait pas souffrir plus que maintenant.
Voir Seungkwan lui sourire le comblait parfaitement ; du moins il essayait de s'en convaincre. Puisqu'en effet, le noiraud en voulait toujours un peu plus chaque jour. Il feignait ne pas aimer les caresses que le blond posait sur ses joues mais intérieurement il lui hurlait de continuer. Il cherchait à sentir ses mains contre sa peau, ses lèvres contre ses joues ; et ce en permanence.
Mais Seungkwan ne s'en rendait pas compte, aveugle aux nombreuses évidences qui dansaient sous ses yeux innocents. Lui aussi était perdu ; peut être un peu moins que son acolyte, certes. Mais il n'empêchait que le blond passait le plus clair de ses nuits solitaires à se demander pourquoi Hansol hantait ses songes aussi diurnes que nocturnes.
Il se prenait de plus en plus à rêvasser sur sa silhouette assise non loin de lui pendant leurs longues heures de cours. Il sentait son palpitant se serrer douloureusement quand Hansol souriait à la gent féminine ou quand il gloussait aux plaisanteries de celles qui en pinçaient visiblement pour lui. Seungkwan était jaloux, c'était un fait. Mais il niait cette partie de lui, essayant de s'auto persuader d'autres sentiments plus sains, moins confus.
Le blondinet cherchait l'attention de Hansol sans arrêt ; tellement que parfois, il avait juste l'impression de l'ennuyer au plus au point. Alors il se calmait, évitait de le regarder ou de poser ses paumes contre son corps, même si il en mourrait d'envie.
Et Seungkwan ne savait pas que son ami ne cherchait que son contact.
Ils étaient tout deux face à un mur, tout simplement aveugles aux sentiments innocents mais pourtant réciproques qu'ils se portaient l'un à l'autre. D'un regard extérieur, c'était si évident que ça en devenait comique. Leurs amis les plus proches -à savoir Jeonghan et Seungcheol- passaient leurs heures d'ennui à en discuter.
Ils trouvaient cela ridiculement adorable et attendrissant en plus de ça. Seungcheol ne comptait même plus les fois où son compagnon lui demandait « Toi aussi tu me regardais comme ça, avant ? ». Souvent, leurs après midi se limitaient à de simples observations qu'ils avaient pu faire les jours précédents ; valsant entre les regards insistants de Hansol et les joues de plus en plus rouges de Seungkwan.
Ils voulaient leur hurler d'ouvrir les yeux, de s'enlacer et s'avouer leurs amours si peu discrets. Mais voilà, ils préféraient laisser le temps faire les choses bien. Les deux jeunes hommes n'auraient pas voulu interférer dans la jolie affection innocente qui les unissait.
Ils restaient cependant apeurés.
Et si la flamme se consumait avant d'avoir pu réellement briller ?
※
« Je te mets quelques marshmallow's dessus ? Demanda Seungkwan.
- Oh, oui ! S'il te plait. » Sourit le plus grand.
Assis dans le petit salon de la jolie demeure chauffée, Hansol observait la neige tomber derrière la fenêtre. Le ciel ne semblait pas vouloir se calmer, se qui rendait le blond anxieux et le noiraud absorbé par le monde. Il admirait les pouvoirs de dame nature et se posait toujours une multiplicité de questions incongrues ou stupides.
Hansol pensait beaucoup et de façon différente. Ce qui faisait que certains garçons, jaloux pour la plupart le qualifiaient d'étrange. Mais Seungkwan ne le pensait pas comme ça. Non, lui, il trouvait le noiraud passionnant.
Le blondinet, quant à lui, était dans la cuisine aux cotés de sa mère qui préparait déjà le dîner qui arrivait. Seungkwan s'attelait à la préparation de deux chocolats chauds. Lui et son ami étaient rentrés depuis une petite demi heure et leurs mains étaient encore gelées. Alors, il s'était proposé pour préparer deux breuvages réconfortants sensés les réchauffer un peu plus.
Avec douceur, Seungkwan posa quelques guimauves blanches sur le haut des deux mugs fumants. Puis, il se saisit de ces derniers et se dirigea précautionneusement vers Hansol. Ce dernier sentit immédiatement la présence de son ami et se tourna vers lui. Voyant le blond lutter avec les deux tasses, il se leva précipitamment pour le débarrasser de l'une d'entre elles.
Les deux acolytes s'assirent côte à côte. Le plus petit ramena ses jambes contre son torse et l'autre le regarda faire, non pas sans afficher un fin sourire tendre. Seungkwan était tout bonnement adorable, ce qui rendait Hansol inconfortablement faible. Il aurait pu lui demander n'importe quoi qu'il l'aurait fait sans même réfléchir. Le noiraud se retrouvait attendri face à son meilleur ami qui lui, souffla doucement sur le liquide encore brûlant.
Sans plus attendre, Hansol l'imita, sentant une légère chaleur lui chatouiller le nez alors que la vapeur se frottait contre ses joues pleines. Un frisson le parcourut et Seungkwan le regarda.
« Tu voudrais une couverture ? S'enquit-il.
- Non non ! Ça va ne t'inquiète pas !
- Mais je ne voudrais pas que tu prennes froid. » Annonça le blond en faisant une légère moue.
En quelques petits mouvements de fesses, Seungkwan se rapprocha considérablement de Hansol, collant leurs flans dans le but de le réchauffer. Innocemment, il se blottit contre l'autre, posant tranquillement sa tête blonde contre son épaule accueillante. Il ferma les yeux, poussant un léger soupir d'aise en laissant un rictus tendre déformer ses lèvres rosées.
Hansol ne pu s'empêcher d'admirer la figure détendue de son ami, imitant son sourire doux en laissant ses pupilles sombres glisser le long de ses jolis traits. Il était tout bonnement parfait, ce visage ; légèrement rond, plein de vie et coloré de joie. Il aurait voulu le lui dire, vraiment. Mais Hansol ne trouvait pas les mots justes.
Il n'avait pas envie de cracher son amour de façon si peu soignée.
Alors il se tut, sirotant silencieusement son chocolat chaud avant que Seungkwan ne lance une conversation quelconque. Les deux amis parlèrent de tout, mais surtout de rien ; valsant entre vie scolaire, familiale et passions récentes. Le blond parlait de chant, le noiraud des dernières peintures de ses parents et la tempête rageait toujours autour de l'habitation.
Rapidement, le manteau de nuit tomba sur l'horizon, plongeant les alentours dans une obscurité complète. On ne voyait que très peu les extérieurs, grâce aux quelques lampadaires perdus qui illuminaient les environs mais on percevait surtout le vent battre contre les fenêtres. On l'entendait siffler entre les vitrages, secouer les arbres et la neige s'abattait de plus en plus durement.
À partir de ce moment, Hansol attendait patiemment son paternel, lançant de temps à autre un regard incertain vers l'horloge murale qui ornait joliment la petite pièce. Les deux garçon avaient diné et un peu regardé la télévision sans grand intérêt. Seungkwan, enroulé dans un plaid marron, s'inquiétait de nouveau. Le père de son ami tardait, non pas que le blond voulait que son ami parte. Mais en voyant le cataclysme qui régnait dehors, il se demandait si quelconque malheur n'était pas arrivé à Mr Chwe.
Le téléphone sonna, Mme Boo décrocha et discuta calmement avec ce qui semblait être le père de Hansol. La génitrice de Seungkwan rit un peu, acceptant une requête de la part de Mr Chwe et ne prit pas plus de quelques courtes minutes avant de rapidement raccrocher.
Seungkwan s'était dressé sur ses genoux, regardant sa mère avec attention, tout comme Hansol.
« Alors ? Qu'est ce qu'il se passe ? Demanda le blond.
- Il ne viendra pas. C'est trop dangereux de prendre la voiture à cette heure-ci. S'enquit la quarantenaire.
- Je me disais la même chose.
- Donc Hansol, tu vas devoir passer la nuit ici. Seungkwan s'occupera de toi, ça te convient ?
- Tout à fait ! » Répondit le noiraud en souriant grandement.
Finalement, les deux amis passèrent un peu plus de temps dans le salon. Ils glissaient de chaîne en chaîne, commentant sarcastiquement les quelques mauvais films de Noël qui étaient diffusés à cette période de l'année. Seungkwan chantait les airs connus et Hansol en riait, en profitant pour discrètement le complimenter sur sa qualité de voix et capacité de chant.
Mais aux alentours de 23h, ils décidèrent de monter dans la chambre du blondinet. Ce dernier baillait déjà, toujours aussi épuisé par sa lourde période de révisions passées. Une fois arrivés en haut et entre les 4 murs de l'antre de Seungkwan ils s'étirèrent distraitement.
« Tu veux vraiment que je te gonfle le matelas pneumatique ? Demanda l'hôte.
- Je peux le faire moi même si il le faut. Ou je peux même dormir sur le sol. Répondit l'invité.
- Ou alors on partage mon lit ! Y a bien assez de place pour nous deux même si je suis gros. »
Hansol leva les yeux au ciel, immédiatement irrité.
« Je t'ai déjà dit que tu étais loin d'être gros.
- Je suis enrobé.
- Loin de là.
- Arrête de dire des bêtises.
- C'est toi qui racontes des conneries ! »
Le noiraud avait été plus incisif que prévu, arrachant une mine choquée de la part de son meilleur ami. Ce dernier sondait son regard qui était pourtant fuyant. Hansol rougit, glissa une main dans sa nuque brûlante et murmura timidement.
« Ce que je veux dire, c'est que tu es parfait comme tu es. »
Uniquement illuminés par les teintes chaudes qui émanaient de la petite lampe de chevet qui trônait non loin du lit du plus petit, les deux garçons restèrent silencieux. Et ce fut au tour de Seungkwan de rougir. Lui aussi laissa son regard se perdre sur le parquet acajou, se mordillant l'intérieur de la joue avant de retrouver ses esprits. Il se leva.
« J-je vais te donner de quoi te changer ! »
Hansol acquiesça. D'un simple mouvement fluide, il se débarrassa déjà de son pull un peu trop large, le pliant soigneusement avant de le poser sur le bureau immaculé qui habillait la petite pièce. Puis, à son aise, il partit fermer les rideaux, non pas sans lancer un dernier regard large à la belle étendue sombre qui se déchaînait toujours autant.
Seungkwan choisit ses vêtement les plus chauds avant de les tendre au noiraud qui le gratifia d'un sourire reconnaissant.
« Merci ! »
Puis le blond sélectionna ses propres habits. Il resta gentiment de dos à Hansol, le laissant se changer paisiblement alors que lui faisait de même. Puis, Seungkwan plia les vêtements qu'il venait de retirer et s'empressa de les entreposer sur l'une des étagères quelconques qui s'offraient à lui. Un grincement familier lui indiqua que le noiraud venait se s'allonger sur son lit. Puis, quelques froissements de tissus laissèrent penser qu'il s'était glissé sous les couvertures.
Le blond ferma les portes de sa penderie, se détourna et bingo ; Hansol était couché et déjà bordé, frissonnant d'aise en ressentant la chaleur et l'odeur rassurante des draps de son meilleur ami. À pas de loup, Seungkwan le rejoignit, se glissant rapidement à ses cotés après avoir éteint la lumières.
Le plus grand bailla, et l'autre se mis confortablement face à lui. Ils ne virent rien, sentirent simplement la respiration de l'autre butter contre leurs visages et sourirent à cette bête sensation. Le coeur de l'un explosa et l'autre se mordilla la lèvre inférieure pour garder son calme.
Leurs yeux prirent du temps à s'habituer à la pénombre matte. Mais au bout de longues minutes d'attente, ils purent enfin distinguer les traits de l'autre. Ils se trouvaient beaux, ils se trouvaient importants, ils se trouvaient amoureux.
Mais en se regardant longuement, ils ne dirent rien.
Puis Seungkwan parla enfin, laissant un doux murmure s'échapper de ses lèvres.
« Tu comptes faire quoi l'année prochaine ? »
Hansol sembla réfléchir. En effet, l'année suivante, chacun d'eux quittait le lycée pour partir étudier dans le domaine de son choix. Le blondinet voulait savoir si ils allaient devoir se séparer, se perdre de vue et donc s'éloigner petit à petit.
« De la biologie je suppose. Et toi ?
- Langues modernes. Je crois. »
Ils se turent encore un moment, Hansol observait Seungkwan et Seungkwan adorait Hansol.
« Est-ce que tu crois qu'on se perdra de vue ? » Dit le blond.
Les paupières du noiraud battirent, il ne s'attendait visiblement pas à cette question. Naturellement, il approcha son corps de celui de son vis a vis et il dût se faire violence pour ne pas passer son bras autour de la taille de ce dernier.
« Pourquoi est-ce que tu penses à ça ?
- Parce que j'en ai pas envie. »
Seungkwan regardait Hansol dans les yeux, une fine détermination peignant ses traits tirés de mélancolie. Timidement, le plus grand mena une de ses paumes sur la joue de son interlocuteur et avec une infinie douceur, son pouce caressa la peau de cette dernière.
« Moi non plus. J'ai encore tant de choses à te dire. » Murmura le noiraud.
Seungkwan sourit.
« De jolies choses ? «
Hansol gloussa.
« De très jolies choses. »
Sous son pouce toujours en mouvement, le noiraud sentit naître une douce chaleur. Seungkwan rougissait sous ses doigts et Hansol aurait tant voulu être apte à le voir. Mais rien que le sentir était assez. Alors il soupira d'aise, le blondinet ferma les yeux et vint se blottir contre sa paume, quémandant silencieusement plus de caresses ; qu'on lui donna immédiatement.
« Je n'ai pas envie de te voir partir, Hansol.
- Moi non plus, et je ne partirai pas.
- Tu me le promets ?
- Je te le promets. »
Seungkwan entrouvrit doucement les yeux, sondant de nouveau son vis à vis.
« Et pourquoi ça ?
- Parce que je pense être amoureux de toi. » S'enquit le plus grand.
Il l'avait enfin dit, profitant de l'obscurité et l'apparence privée de cette conversation tardive. Hansol pouvait toujours tourner cette phrase en mauvaise plaisanterie si la réponse qu'il recevait n'était pas celle escomptée. Alors il continua à observer son meilleur ami, immobilisant ses doigts sur sa joue tout en écoutant les sons lourds de son coeur battant. Le noiraud n'avait plus rien à perdre.
Seungkwan entrouvrit les lèvres une fois, puis deux. Et enfin un doux son attendri s'en échappa.
« Je pense que moi aussi. »
Les paupières du noiraud s'entrouvrirent un peu plus. Il était surpris, immobile et complètement soufflé. Hansol fantasmait une réponse positive, mais jamais il n'aurait pu l'imaginer réelle. Tendrement, le plus grand bégaya des affirmations sans queues ni têtes, arrachant des gloussements amusés de la gorge du blondinet.
Lentement, Seungkwan redressa son buste, comblant la légère distance qui séparait encore leurs corps en quête de chaleur. Il blottit son torse contre le sien, forçant Hansol à passer un bras autour de sa taille. Puis, il l'observa tranquillement.
Le noiraud pinçait ses lèvres mais ne pouvait s'empêcher d'afficher de légers sourires timides qui traduisaient son bonheur pur et innocent. Puis, délicatement, Seungkwan tendit les lèvres quémandant une dernière marque d'affection nouvelle.
Avec appréhension, Hansol ne put s'empêcher de bruyamment avaler sa salive, ce qui amusa clairement son vis à vis qui souffla du nez. Le plus grand s'éclaircit la gorge, passa le bout de sa langue sur ses lippes et approcha son propre visage de quelques pauvres centimètres.
Seungkwan en profita pour enfin fermer les yeux. Et quand il sentit la douceur des lèvres de Hansol contre les siennes, il ne put empêcher une vague de chaleur d'envahir son visage, son torse et son estomac tordu.
C'était simple, chaste et anormalement doux. La main du noiraud glissa le long du bras de son aîné, caressant sa peau avec douceur avant de tendrement lier leurs doigts entre eux. Seungkwan serra délicatement sa paume dans la sienne, répondant timidement au premier baiser que son meilleur ami lui offrait alors qu'un sourire ne pouvait se détacher de son propre visage.
Ils n'écoutaient plus la tempête qui enrageait autour de la maison, la remerciant silencieusement tout en se rapprochant innocemment l'un de l'autre. Les mains se liaient, les lèvres s'entrechoquaient et de simples rires s'échappaient de leurs gorges irritées par le froid.
Hansol serrait Seungkwan contre son torse et le blondinet y blottissait son visage, profitant déjà des nouveaux contacts qu'ils pouvaient désormais partager. Ils ne pensaient à rien, se contentant d'uniquement murmurer de petites choses faciles contre l'autre.
« J'aurais aimé que cette tempête de neige soit là plus tôt. Murmura le blond.
- C'est vrai qu'on a perdu pas mal de temps pour rien. Répondit l'autre.
- Et je compte sur toi pour qu'on le rattrape, ce temps ! »
Hansol rit.
« Fais moi confiance, on le rattrapera. »
[. . .]
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