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guilt ; w.chan

[SKZ + WOOCHAN]
— ANGST, 2018.

« Tu te fous de moi j'espère. »

Le tonnerre gronda, les gouttes de pluie frappèrent un peu plus fort contre la vite du séjour et Chan resta silencieux. Les bras ballants, les yeux fuyants n'osant croiser ceux de son interlocutrice, il attendait la fin. Il attendait que cette "discussion" touche à son point d'arrêt afin qu'il puisse, sortir, s'échapper de cet endroit qui ne lui plaisait pas.

Elle vint, soudaine mais étrangement attendue ; un son sec se réverbérant contre les murs blancs de la pièce close. Le jeune homme mena sa main droite à sa joue gauche, posant une douce chaleur contre les picotements qui animaient son épiderme. Chan ne dit ni ne ressentit quoi que ce soit, il l'avait bien méritée celle là.

Minah, quant à elle, se faisait violence pour ne pas laisser ses larmes de déception, tristesse et incompréhension glisser le long de ses pommettes saillantes. Son vis à vis n'en valait pas la peine, elle méritait de garder ces perles pour quelqu'un d'autre, quelqu'un qui ne lui ferait pas un coup pareil, quelqu'un qui l'aimerait dans concession.

Il n'y avait aucune raison valable pour que cette rupture ait lieu. Chan était juste ennuyé, comme à chaque fois. Le jeune brun était du genre à se lasser assez rapidement quand il s'agissait de ses relations amoureuses et il n'y pouvait rien. Il était fait ainsi, Chan ne pouvait aller contre sa nature.

La noiraude face à lui était très bien : jolie, douce, attentionnée, rigolote à souhait, charmante, maligne ; là n'était pas le problème. Au bout de ces 5 mois, la flamme s'était simplement éteinte et même si Chan avait voulu essayer de s'accrocher à la belle petite relation qui les unissait, ça n'aurait servi à rien.

Rien ni personne ne pouvait raviver son intérêt ; alors, comme à chaque fois, il y mettait un terme.

« Sors de chez moi. »

La voix froide, aux antipodes du ton doux que la demoiselle adressait habituellement à son petit ami, glissa le long des bras de ce dernier ; dressant les poils qui les parsemaient. Chan ne s'excusa pas, il se contenta d'acquiescer, d'attraper sa veste - posée sur le dossier d'un des fauteuils gris - et son portable avant de s'extirper de l'appartement.

Une fois sur le palier et la porte fermée derrière lui, il soupira. C'était comme si un poids s'était levé de ses épaules. Le brunet se sentait ne serait-ce qu'un peu plus léger, il retrouvait sa facilité à respirer et son coeur n'était plus aussi serré qu'auparavant.

C'était moche mais, malgré la détresse évidente de Minah, Chan se sentait libéré.

Tellement qu'un fin sourire déchira ses lèvres sèches quand il se retrouva dans l'ascenseur. Avec douceur, Chan pencha sa tête sur la gauche puis la droite, faisant doucement craquer sa nuque sous l'effort. Puis, les portes de métal s'ouvrirent et il sortit tout en jouant avec ses clés du bout de ses doigts.

Le pas lourd mais étrangement sautillant, il se dirigea vers son véhicule qu'il avait garé non loin quelques longues minutes plus tôt. Le jeune homme s'installa à la place du conducteur, étirant vaguement ses jambes avant de les placer sur les pédales. Chan soupira à nouveau, enclencha le contact et démarra sans plus attendre ; il avait de la route à faire.

Au bout de 20 minutes de conduite plutôt paisible, le jeune homme commençait a avoir cette sensation désagréable au creux de ses entrailles, celle qu'il ne connaissait que trop bien et qui le mangeait de l'intérieur. Comme à chaque fois qu'il faisait une mauvaise action, la culpabilité commençait à la ronger.

Une fois n'était pas coutume, Chan essaya d'ignorer cette réaction pourtant bien humaine. Mais voilà, dès que le brunet faisait quelque chose qu'il savait mauvais ou cruel, il se devait absolument de faire une bonne action ; afin de rééquilibrer la balance.

La tête pleine, il s'engagea dans un rond point. Le ciel s'était assombri, la pluie battait toujours ; percutant son pare brise de plein fouet alors que ses essuies-glace valsaient à toute vitesse.

Sa vision - son esprit - était si embuée par toute cette humidité qu'il ne faillit pas le voir.

À la troisième sortie - celle que le jeune adulte devait prendre - se tenait un autre homme ; un carton orné d'une écriture illisible à la main et noyé sous un anorak vert sombre trop large pour sa mince silhouette, il tentait tant bien que mal d'attirer l'attention des automobilistes.

En temps normal, Chan aurait agi comme les autres avant lui : il aurait ignoré le jeune homme et continué son chemin comme si de rien était. Mais là, sa conscience et son soi le plus profond lui hurlaient de s'arrêter ; ce qu'il fit, sans réellement réfléchir après avoir enclenché ses clignotants.

Doucement il stoppa sa voiture et la silhouette trempée trottina jusqu'à lui. Avec précaution, l'auto-stoppeur ouvrit la porte coté passager et s'apprêta à demander où est-ce que le conducteur allait -  histoire de trouver un compromis qui les arrangeait bien tous les deux - mais, à sa surprise, Chan l'invita immédiatement à s'installer.

« Entre, entre ! Dépêche toi. »

Sans broncher, l'autre s'exécuta, posant son sac à dos sur la banquette arrière avant de s'assoir aux cotés du brun. Il ne s'attacha pas immédiatement, entreprenant le retrait de sa veste dégoulinant de pluie tout en encrant bien ses pieds dans le tapis de sol ; sécurisant donc son centre d'équilibre au cas où le démarrage soit soudain.

Cependant ils ne bougèrent pas. Chan, stationné sur le bas coté, attendait patiemment que son passager soit attaché avant de pouvoir appuyer sur l'accélérateur et le blondinet installé à sa droite apprécia ce geste.

Pendant ce temps, le brunet avait pu analyser l'apparence de l'auto-stoppeur. Il n'était pas bien grand et son visage partiellement caché à cause de la capuche de son sweat noir qu'il gardait rabattue sur son crâne or Chan pouvait distinguer certaines choses. Il était blond mais ses sourcils étaient teintés d'un brun foncé - qui étrangement lui allait plutôt bien -, des lèvres fines, un nez droit et des yeux naturellement souriants. Il était beau, certes, mais sa figure lui rappelait quelque chose, ou plutôt quelqu'un, mais Chan n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Durant les premières minutes, le conducteur roula en silence, laissant l'autre calmer les frissons qui secouaient son corps mince. Le brun se pinça les lèvres, ennuyé, et passa son bras à l'arrière ; tentant d'attraper une serviette qui traînait en permanence sur la banquette. Serviette qu'il donna gracieusement à son passager.

« Sèche toi un peu, faudrait pas que t'attrapes froid. » dit-il nonchalamment.

L'autre, un peu pris au dépourvu, se saisit calmement de l'essuie ; gratifiant l'autre d'un merci presque inaudible. Woojin, le fameux auto-stoppeur, se frotta activement les cheveux ; laissant ces derniers en un désordre pas possible mais il n'en avait que faire puisqu'il rabattu sa fameuse capuche par dessus. Puis, il entreprit de doucement s'éponger le visage et les mains.

Il avait froid mais c'était déjà mieux comme ça et Chan, toujours aussi silencieux, augmenta le chauffage afin que le blondinet ne soit pas frigorifié.

Pendant un certain temps, le conducteur suivit la route - puisqu'aucune sortie, ou rond point ne s'était présenté à eux pour l'instant - puis finalement, il reprit ces esprits.

« Tu dois aller où ? demanda-t-il, faisant presque sursauter Woojin.
- Sur Namur... et toi ?
- Gembloux.
- Ouh bah dépose moi là bas alors
- Non.
- Quoi ? »

Le blondinet fronça les sourcils, c'était un peu étrange, limite suspect et il ne savait qu'en penser.

« Donne moi l'adresse de là où tu dois aller, je t'y conduirai.
- C'est pas la peine. » répondit le passager, un peu trop sèchement.

Ce fut au tour du cadet de froncer les sourcils. Il offrait gracieusement sa courtoisie et c'était ainsi qu'on le remerciait ? Même si ce visage - toujours dissimulé sous une capuche humide - ne lui semblait pas être inconnu, il n'avait aucun souvenir d'avoir été antipathique avec ce jeune homme.

« Enfin je veux dire, t'as pas à faire de détour pour moi.
- J'y tiens, vraiment.

Chan appuya ses dires d'un petit sourire doux que l'autre lui rendit sommairement.

« Bien, dans ce cas... »

Le blond énonça une adresse et le visage de l'autre sembla s'illuminer ; il connaissait cet endroit. Il entreprit donc d'y conduire son passager, tout ça pour s'alléger lui et sa conscience. Chan espérait vraiment pouvoir se débarrasser de ce sentiment de culpabilité aussi vite que possible, il détestait la pression que cela exerçait au niveau de ses tempes et de son diaphragme.

Tout au long du trajet, le conducteur tenta d'engager un semblant de conversation. Au premier abord, Woojin n'était pas très réceptif, renfermé et presque acide ou amer dans ses réponses. Mais au fil des kilomètres, ses poings se desserrèrent, les traits de son visage à peine visible se détendirent et un fin sourire illisible joua sur ses lippes sèches.

Et malgré l'apparence paisible du cadet, ce dernier ne pouvait s'empêcher de réfléchir. Où et quand avait-il déjà vu une figure pareille, aussi simple et jolie que celle du blond ?

Au final, ils discutèrent de tout mais surtout de rien et au fond, les deux hommes passèrent un bon moment. Chan s'était sorti Minah de la tête - son charmant passager l'occupait désormais toute entière - et Woojin n'avait plus à s'inquiéter de comment allait-il rejoindre son point de rendez-vous.

La pluie s'était calmée, laissant une fine bruine presque agréable englober l'atmosphère environnante et Chan s'engagea sur la route menant enfin en plein dans la ville de Namur. Les deux garçons riaient à propos d'une bêtise puis se turent. Ils apprécièrent l'étrange silence qui les berçait.

Ce n'était pas si dérangeant que ça pourrait paraître ; ils étaient bien là, à écouter la respiration de l'autre qui se mêlait presque parfaitement à la musique rétro-pop qui passait à la radio. La nuit était désormais bien tombée et Chan, bien que taiseux, réfléchissait toujours.

« Pourquoi tu m'as pris en stop ? » demanda soudainement le blond

L'autre cligna doucement des yeux et ne sut vraiment pourquoi il répondit instantanément.

« Pour l'équilibre.
- L'équilibre ? »

Chan, puisqu'ils étaient enfin arrivés, se retrouvait désormais stationné ; et Woojin ne bougeait pas, attendant une explication. Le brun soupira.

« J'ai fait un truc pas vraiment cool, j'me sentais coupable alors je fais quelque chose de bien que pour que ça arrête de me ronger. »

Le conducteur chercha le regard de l'autre et pour la première fois, ils se croisèrent.

« T'as vraiment pas changé, Chan. »

Ils ne s'étaient pas échangés leurs prénoms.

Woojin ouvrit la porte et sorti dans la nuit, claquant le battant derrière lui avant d'en ouvrir un autre afin d'atteindre son sac qui était toujours posé sur la banquette arrière, aux cotés de la serviette désormais humide.

Et tout fit sens.

Chan sortit à son tour.

« Kim Woojin ! » s'écria-t-il.

Et le susnommé lui sourit, faisant ses yeux se plisser sous ce dernier.

Woojin, c'était le premier homme dont Chan était tombé amoureux il y a de cela de nombreuses années. Enfin, à vrai dire, c'était le seul et l'unique. Le blond connaissait son cadet, il savait à propos de sa réputation de batifoleur mais n'en avait que faire.

Mais Chan avait pris peur, il ne savait comment gérer toutes ces sensations étranges que Woojin lui donnait. Il ne pouvait réellement supporter tout cet amour qui devenait un peu plus gros tous les jours. Alors, comme avec tous les autres, il y avait mis un terme et plus jamais il ne l'avait vu.

Jusqu'à aujourd'hui du moins.

« Je suis vraiment désolé, Woojin. »

Le susnommé sourit un peu plus fort mais ça se voyait, c'était évident : il était attristé.

« Je sais. »

Woojin tourna les talons et Chan glissa son visage au creux de ses mains.

[. . .]

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