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Papa

Eoh Shin-Ae était forcée de passer les vacances chez son père.

Ce n'était en général pas plus de deux semaines. Mais deux semaines pouvaient sembler être une éternité.

La mère de Shin-Ae était décédée en lui donnant naissance. Désormais, l'enfant avait six ans ; six années où ses grands parents avaient pris soin d'elle du mieux qu'ils le pouvaient.

Cependant on avait expliqué à Shin-Ae que des lois autorisaient son géniteur à s'occuper d'elle de temps à autres.
La petite fille était convaincue que son père l'aimait énormément. C'était ce qu'il lui répétait sans cesse, par ailleurs.

Lorsque les vacances scolaires arrivaient, les grands parents de Shin-Ae l'emmenaient à la ville et se garaient devant un imposant immeuble gris, particulièrement terne et insalubre. Souvent, des sacs poubelle étaient entreposés dans la rue, mais des enfants un peu plus âgés que Shin-Ae s'en servaient pour jouer au football.

Elle était pourtant certaine que c'était avec un ballon que l'on jouait au football.

Par la suite, Shin-Ae montait les étages à pied, la lumière clignotait étrangement dans les escaliers. Mais l'enfant ne s'en préoccupait pas vraiment ; chez ses grands parents, elle possédait une veilleuse dorée qui projetait des étoiles sur le plafond.

Elle imaginait souvent les escaliers couverts d'étoiles.

Son père vivait dans un appartement étriqué et en désordre. Il lui fallait toujours plusieurs minutes pour ouvrir la porte ; il avait toujours une bouteille à la main.
La plupart du temps, les grands parents de Shin-Ae faisaient demi-tour avant même d'entendre ses pas depuis le palier.

Il faisait entrer Shin-Ae en marmonnant de manière inintelligible, puis se vautrait près de la table basse, sans jamais quitter sa boisson.

L'enfant avait pris l'habitude de marcher sur la pointe des pieds, évitant les cadavres de bouteilles et les multiples déchets éparpillés. Avec les années, elle avait appris que son père ne serait vraiment là que le lendemain matin ; à son arrivée il était toujours dans le même état. Alors, elle s'asseyait devant la télévision et s'emparait de biscuits dans le placard le plus proche, puis lorsque la fatigue la guettait elle remettait tout en place et se glissait dans le matelas au sol qui lui faisait office de lit.

Le lendemain matin, son père l'attendait avec un cadeau. Chaque fois une peluche, parfois une qu'elle possédait déjà. Mais Shin-Ae se contentait de sourire et de le remercier ; on lui avait appris à toujours dire "merci" et à ne jamais refuser un cadeau.

« Papa t'aime Shin-Ae, tu le sais n'est ce pas ? »
Son père lui posait souvent cette question, et l'enfant acquiescait. Elle le savait bien, et cela la rendait heureuse.

Il passait le plus clair de la journée à boire ensuite, mais Shin-Ae n'y voyait pas d'inconvénient : Elle pouvait regarder autant de dessins animés qu'elle le souhaitait. Bien que la faim ne la tiraille parfois, elle restait silencieuse.
Shin-Ae admirait son père, et elle se disait qu'il était juste fatigué, car être un adulte devait être fatiguant. Elle se convainquait qu'il irait mieux un jour.

Ce qu'elle craignait le plus était le soir. Il lui arrivait de rester éveillée trop tard, et lorsque son père n'était pas assoupi, il se mettait en colère. Une colère noire, terrifiante, une monstre qui prenait possession de lui.
Il lui attrapait le bras, la giflait et hurlait. Si quelque chose se trouvait à portée de main, il s'en emparait pour la frapper avec ; Shin-Ae s'assurait toujours de ranger le désordre avant la tombée de la nuit afin d'éviter cela.

Bien sûr, chaque matin, le père redevenait lui même ; et lui rappelait qu'il l'aimait, que tout tournait rond.

« Tu sais que papa t'aime, n'est-ce pas Shin-Ae ? »

« Tu n'es pas fâchée, n'est-ce pas Shin-Ae ? »

« Tu sais que tu ne dois dire à personne ce qui s'est passé, n'est-ce pas Shin-Ae ? »

« Tu ne voudrais pas que papa ait des problèmes par ta faute, n'est-ce pas Shin-Ae ? »

« Tu auras une autre peluche la prochaine fois si tu gardes le secret, Shin-Ae. »

Les deux semaines se composaient ainsi. La douleur torturait Shin-Ae, mais les paroles menaçantes résonnaient dans son esprit. Elle aurait une autre peluche si elle oubliait. Son père finirait par s'améliorer, par trouver un travail, par s'occuper mieux d'elle.

Alors, lorsque la fin des vacances arrivait, lorsque ses grands parents ouvraient la porte, lorsqu'elle retrouvait la lumière du palier, elle leur offrait son plus beau sourire et laissait derrière elle la Shin-Ae blessée.

De l'autre côté de la porte, dans l'appartement lugubre, son père et les bouteilles restaient seuls, jusqu'aux vacances suivantes.
Peut-être les choses auraient-elles changé d'ici-là.

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