N°53 Louis X Harry ONE DIRECTION.
Louis avait toujours été fasciné par les mains. Les mains étaient la première chose qu'il regardait en rencontrant quelqu'un. Les gens pensaient souvent qu'on apprenait à connaître quelqu'un en discutant avec lui. Louis était convaincu qu'en regardant simplement les mains d'une personne, on pouvait en apprendre bien plus qu'en bavassant inutilement. Louis n'avait qu'à observer la forme des ongles, la rugosité de la peau, les petites cicatrices, les ongles rongés à sang, le vernis coloré pour savoir quel genre de personne se trouvait au bout des bras. Demander à n'importe qui ce qu'il préfère chez le sexe opposé, il vous répondra certainement quelque chose comme, le regard. Le sourire. Pas Louis. Louis préférait les mains. Après tout, l'amour passait par les mains non ? La colère aussi d'ailleurs. Prenez-vous une bonne gifle, vous verrez qu'une main fait bien plus mal qu'une insulte. Louis aimait le contact des mains chaudes sur sa peau nue, la moiteur d'une paume contre la sienne, la pression des doigts dans sa chaire, les caresses dans ses cheveux. Il aimait la connexion qui s'établissait entre deux êtres lorsque leurs mains se rencontraient. C'était émouvant.
Malheureusement, depuis deux ans, Louis vivait seul, sans personne avec qui se connecter. Personne pour le chambouler, le renverser, lui rappeler ce que c'était que d'être aimé. Six mois plus tôt, alors qu'il agonisait face à la vue de ces couples parfaits que les réseaux sociaux ne cessaient de lui afficher, Niall son meilleur ami, avait décidé de l'inscrire sur un site de rencontre. Il avait subtilisé son ordinateur, avait ouvert une nouvelle page web et s'était confortablement installé sur son canapé.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je t'inscris sur un site de rencontre.
- Quoi ? M-Mais arrête ça !
- Pourquoi donc ? Tu me fais pitié à broyer du noir chaque fois que tu vois un couple. Il faut que tu te trouves quelqu'un.
- Je ne broie pas du noir ! s'était offusqué Louis en essayant de récupérer son ordinateur.
Niall l'avait levé dans les airs.
- Oui c'est vrai que tu ne t'es absolument pas mis à pleurer lorsque j'ai embrassé Rebecca devant toi la semaine dernière.
- J'avais bu...
- Peut-être mais ta réaction était totalement disproportionnée. Non, il faut que tu te trouves quelqu'un.
- Sur un site de rencontre ?
- Comment crois-tu que les gens font maintenant ?
- C'est totalement ridicule. Je refuse de me rabaisser à ça, je finirais bien par rencontrer quelqu'un. Il me faut seulement du temps...
- Nom... Tomlinson, prénom... Louis... avait murmuré Niall en tapant frénétiquement sur les touches du PC.
- Tu m'écoutes ?!
- Hein quoi ? Tu m'as parlé ? Désolé j'ai juste entendu un bourdonnement désagréable.
- T'es vraiment chiant quand tu t'y mets.
Louis s'était levé du canapé et était parti à la cuisine en tapant des pieds.
- Oh arrête de faire la tronche, tu vas me faire chialer. Vois le bon côté des choses, si tu ne trouves pas ton prince charmant, ce sera au moins pour toi l'occasion de t'envoyer en l'air !
- Je n'ai pas besoin de ton aide pour ça. Et j'aimerais que tu te tiennes à l'écart de ma vie sexuelle.
- Mon petit doigt me dit que si. Depuis combien de temps t'as pas eu d'interaction autre qu'avec ta main droite ?
- Niall !
Louis avait les joues rouges. Niall et lui avaient beau être meilleur ami, ils ne leur arrivaient que très rarement de parler de sexe. Pour la simple et bonne raison qu'ils n'avaient pas les mêmes préférences. Louis aimait les hommes et Niall aimait Rebecca.
- Ne fais pas ta Sainte Nitouche ! Bon qu'est-ce que je mets ? Recherche de l'amour et de l'attention ou du sexe sauvage et libérateur.
- Va te faire foutre.
Deux semaines plus tard, Louis s'habillait pour ses premiers rendez-vous de l'après-midi. Il avait honte mais Niall l'avait pris à son propre jeu. Lorsqu'il s'était retrouvé seul, l'application en main, il avait commencé à surfer innocemment sur le site puis il avait discuté avec plusieurs inconnus. Certains étaient drôles, d'autres cultivés et d'autres très flatteur. Résultat, quelques jours plus tard, Niall avait planifié ses rencontres.
- Dans un café c'est parfait. J'en connais un très bon à seulement vingt minutes de voitures.
- Un café ?
- Oui, il y a du monde, c'est l'endroit parfait pour que le psychopathe ne puisse pas sévir si l'envie le prenait.
- Arrête tu me fais flipper.
- Il y a du monde, des toilettes et un bar tender qui peut te sauver la mise si le type est vraiment trop chiant.
- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
- Crois mois que si. Dis donc tu ne comptes pas y aller avec ça j'espère ?
- Bah quoi ?
Louis avait baissé les yeux sur son sweat shirt noir et avait nerveusement couvert ses mains de ses manches.
- Tu n'as pas quelque chose de plus... Genre une chemise ?
- Il est très bien mon sweat.
- On dirait que tu portes le même depuis trois jours et que tu l'as enfilé à l'arrache cinq minutes avant ton date.
- Ecoute s'ils ne l'aiment pas, c'est qu'ils ne sont pas faits pour moi. Mon prince m'aimera en chemise et en sweat.
- Mouais...
L'après-midi avait été un véritable fiasco. A chaque nouvel arrivant Louis, comme à son habitude avait vérifié leurs mains. Et à chaque fois, une nouvelle vague de déception l'avait envahi. Aucun n'avait eu les mains. Celles qui le feraient vibrer. Le premier avait les ongles noirs de crasse. Le second avait des touffes de poils repoussantes sur chacun des doigts. Le troisième avait des mains plutôt normales mais il était ennuyeux à mourir et le quatrième n'avait fait parler que de sa nouvelle acquisition –une Ferrari rouge flamboyante- pendant plus d'une heure. Quant au cinquième, il avait palpé sa cuisse au bout de cinq minutes de conversation, signe que Louis avait intérêt à s'enfuir. Mal à l'aise, il s'était précipitamment levé de sa chaise et avait prétendu vouloir commander un café au comptoir. Il espérait qu'en y restant assis suffisamment longtemps, son prétendant finirait par se lasser et à partir. La tête dans les épaules, il avait pris place sur un tabouret et avait tenté de se faire aussi minuscule que possible. Evidemment alors qu'il avait désespérément besoin de lui, Niall ne décrochait pas son téléphone. Louis n'avait pas sa voiture et il avait promis de le ramener si quelque chose se passait mal. Résultat, il était condamné à rester dans ce maudit café jusqu'à la fermeture.
Au bout de longues minutes alors qu'il fixait le bois du bar en frottant ses doigts sur les reliefs, on avait posé un verre d'eau devant lui.
- Vous avait l'air pâle, buvez, ça vous fera du bien.
La voix était grave et le débit lent. Pour la première fois, Louis avait d'abord regardé son visage sans même penser une seule seconde à étudier ses mains. Leurs regards s'étaient croisés, l'inconnu avait souri et Louis avait senti son cœur rater un battement. Cet homme incarnait tous ses fantasmes les plus fous. Cheveux longs, yeux clairs, peau délicate, cou gracile. Pendant une seconde, Louis l'avait fixé, la bouche entre-ouverte comme un idiot, avant de se reprendre un attrapant le verre.
- M-Merci...
Ses joues s'étaient empourprées tandis qu'il descendait le verre d'eau d'une traite. Evidemment, il s'était étouffé et l'inconnu avait été obligé de lui tendre une serviette. Leurs doigts s'étaient frôlés pendant ne infime seconde. Louis avait senti ses muscles se contracter et son sang remonter jusqu'à ses tempes. Il s'était à nouveau perdu dans ses yeux et puis, comme si sa raison l'avait rappelé à l'ordre, il avait ensuite scrupuleusement observé ses mains qui essuyait les verres. Et à ce moment-là, son cœur avait raté un second battement. Outre les tatouages qui descendaient jusque sur ses poignets, l'homme avait peint ses ongles d'un vernis noir et orné chacun de ses doigts de grosses bagues dorées. Ses mains étaient grandes, puissantes mais soignées. Les ongles n'étaient ni trop longs, ni trop courts. De longues veines violettes couraient le long de ses phalanges et donnaient du relief à sa peau. En dépit du vernis, elles étaient... masculines. Louis s'était vaguement demandé la sensation qu'il éprouverait si de telles merveilles venaient à le toucher. Cet homme avait tout pour lui. Il était beau, polis et avait des mains en or. Un véritable bijou. Louis s'était instinctivement dit qu'il ne pouvait pas le laisser s'échapper. Et puis, la réalité lui avait collé une gifle en pleine face car : petit un, cet étalon n'était probablement pas gay, petit deux si par chance il l'était, il avait certainement déjà quelqu'un dans sa vie et petit trois, s'il s'avérait être gay et célibataire, Louis n'aurait jamais le courage de lui demander son prénom et encore moins son numéro. Il savait déjà que c'était couru d'avance. Pour lui, il n'était qu'un client comme les autres mais pour Louis, cet inconnu était un véritable coup de cœur. Jamais il n'avait ressenti une telle attraction. Tous ses sens étaient en alerte, son cerveau en ébullition. Il fallait qu'il lui parle, qu'il trouve quelque chose à rien. Mais rien ne lui était venu. Alors, plutôt que se ridiculiser, il avait préféré se taire. Le barman l'avait observé du coin de l'œil sans toutefois vraiment le regarder. Il avait continué de prendre les commandes en le surveillant par intermittence. Louis pouvait sentir son regard lui brûler la joue mais n'avait rien tenté. Au bout d'une demi-heure, la même voix grave et lente s'était élevée au-dessus de sa tête.
- Vous savez, ça fait déjà un quart d'heure qu'il est parti.
- Quoi ?
- L'homme avec qui vous étiez. Plus besoin de vous cacher maintenant.
Louis avait eu un rire gêné. Inutile de prétendre que la situation était autre. Visiblement, le barman l'avait parfaitement cerné.
- Merci, avait-il chuchoté d'une voix douce.
Il avait pris appui sur le bar, avait récupéré son portable et s'était levé avant de se souvenir qu'il n'avait aucun moyen de locomotion. Dehors, la pluie faisait rage. L'option de rester à l'intérieur et de commander une tasse chaude de café avait été son choix numéro un.
- Est-ce que je pourrais avoir une tasse de café ? avait-il demandé timidement sans quitter du regard les mains du barman. Louis était terrorisé à l'idée de le regarder dans les yeux. Cet homme provoquait des choses chez lui. Des choses qu'il n'expliquait pas. Il craignait qu'en croisant son regard, l'inconnu comprenne ce qui lui passait par la tête et il n'avait certainement pas envie que son petit secret soit révélé.
- Bien-sûr.
Le café s'était vidé petit à petit. Il ne restait plus que quelques clients attablés, loin du comptoir. Louis avait profité du fait qu'il lui tourne le dos pour l'observer un peu mieux. Ses cheveux avaient été ramenés en un chignon lâche qui tombait sur sa nuque. Sous son tablier, une large carrure et des épaules bien dessinées étaient drapées d'une chemise blanche immaculée. Le barman avait posé son café devant lui avec le même sourire qu'il avait eu la première fois. Louis l'avait goûté et s'était exclamé sans même réfléchir : « Mais c'est délicieux ! C'est exactement ce que j'aime. Comment avez-vous... » Le barman s'était mis à rire, la main devant la bouche.
- Il n'y a qu'à vous regarder une seconde pour savoir que vous êtes plutôt du genre à mettre du lait pour adoucir, une tonne de sucre pour enlever l'amertume, une pincée de cannelle pour un coup de fouet et une mousse toute douce pour caresser vos lèvres.
Cette dernière phrase était peut-être innocente mais en l'entendant, Louis se mit à rougir.
- Vous avez du talent. Le café est délicieux merci. Combien je vous dois ?
- Rien du tout, c'est la maison qui offre. Au fait, je m'appelle Harry.
- L-Louis...
Donc il connaissait finalement son nom. Après ça, Harry s'était attelé à nettoyer son bar. Louis savait que s'il ne voulait pas détruire les quelques progrès qu'il avait fait, il fallait absolument qu'il trouve un sujet de conversation mais quoi ? Finalement, il était resté silencieux, concentré sur son café jusqu'à ce qu'Harry l'interpelle à nouveau.
- Ce n'est pas que je n'apprécie pas votre compagnie mais... je dois fermer le café.
Louis avait consulté sa montre. Cela faisait plus d'une heure qu'il était assis au bar. Les joues rougies d'embarras, il avait prestement enfilé sa veste.
- Oh oui, je comprends pardon.
Harry l'avait suivi jusqu'à la porte du café qu'il avait verrouillé en enfilant sa capuche.
- Quel temps de chien.
- Je ne vous le fais pas dire.
Evidemment, il n'avait pas de capuche et Niall ne répondait toujours pas. C'était à croire qu'il s'était endormi. Ou bien qu'il passe sa vie la tête entre les jambes de Rebecca, n'avait pu s'empêcher de penser Louis avec amertume. Harry s'apprêtait à rejoindre sa voiture mais s'était subitement arrêté en voyant que Louis restait immobile sous la pluie, la main couvrant ridiculement son crâne.
- Vous n'avez pas de voiture ?
- Oh... euh... mon meilleur ami devait passer me récupérer. Il a seulement un peu de retard.
- Vous allez attraper froid. Ne restez pas là. Venez.
- C'est gentil mais je...
Espèce d'abruti, il t'invite, profites-en ! avait soufflé son inconscient.
- Vous ?
- Non en fait, je veux bien abuser de votre gentillesse.
Assis à l'intérieur de sa voiture, Harry avait augmenté le chauffage au maximum. Sur le siège passager, Louis claquait des dents en frictionnant son sweat mouillé.
- Quel âge avez-vous ?
- Vingt-quatre ans. Et vous ?
Louis était content qu'Harry mène la conversation. Sans le savoir, il lui permettait de se rapprocher de lui, alors que sa timidité le tétanisait.
- Vingt-deux. Je pense qu'on peut arrêter de se vouvoyer non ? C'est bizarre.
- Si vous- enfin tu veux...
- Où habites-tu ?
- Princess Park...
- C'est pas à côté.
- Mon ami ne va pas tarder et-
- Laisse-tomber. Je vais te ramener.
- Non vraiment je-
- En réalité ce n'est pas si loin de chez moi alors ça ne me fait pas faire un grand détour. Et puis tu es trempé, il faut que tu te changes avant de choper la crève.
Louis n'avait pas osé contester davantage. Il gagnait un trajet et de précieuses minutes supplémentaires avec Harry. Pendant la route, Harry l'avait questionné sur ses rendez-vous douteux.
- Aucun des cinq ne convenait je suppose ?
Instinctivement, Louis avait cherché à se défendre.
- Ce n'est pas ce que tu crois... enfin je veux dire... c'est mon meilleur ami qui a organisé ça... j'étais contre...
Harry avait eu un rictus malin en guise de réponse.
- Je ne suis pas là pour juger.
Tandis qu'il conduisait, Louis avait scruté ses mains fermement agrippées au volant. Ses bagues scintillaient dans la pénombre et ses phalanges blanchissaient chaque fois qu'il tournait le volant. A force d'observation, il avait fini par mémoriser chaque détail, y compris le petit grain de beauté, à peine perceptible entre le pouce et le majeur. Il était tellement hypnotisé, qu'il ne pensait même plus à faire la conversation. Heureusement, Harry s'en était chargé.
- Donc je suppose que tu es célibataire, si je comprends bien.
- Tu supposes bien, avait soupiré Louis.
Pendant une seconde le « et toi ? » lui avait brûlé la langue et puis il avait renoncé à poser la question car petit un c'était indiscret, petit deux, Harry ne le connaissait même pas et petit trois, venant d'un homosexuel, un hétéro l'aurait probablement mal interprété ou dans le cas d'Harry, il l'aurait certainement bien interprété, car s'il y avait une chose que Louis voulait par-dessus tout : c'était voir ce qu'il avait dans le pantalon. Et puis bien-sûr s'il pouvait prendre le packaging complet avec deux beaux yeux au réveil, un petit déjeuner au lit, un baiser matinal sous la douche, il ne refuserait pas.
- Et moi ? Tu ne me demandes pas ? avait chuchoté Harry comme s'il n'était pas sûr de sa question.
- Oh, si ! Bien-sûr.
Faites qu'il n'ait pas une copine faites qu'il-
- Je suis aussi seul que toi !
- Oh...
Louis avait eu un sourire qu'il avait vite étouffé dans la paume de sa main. Harry était-il en train d'insinuer que... non ! Il ne fallait pas qu'il se laisse aller à des suppositions douteuses. Le reste du trajet s'était déroulé dans un silence pesant, Louis songeant à la manière dont conclure cette entrevue et Harry priant intérieurement pour ne pas être allé trop loin. Lorsque Louis avait quitté l'habitacle, Harry avait appelé son nom.
- Tu sais je...
- Oui ?
Tétanisé face aux grands yeux bleus qui le fixaient, il n'avait pas trouvé le courage de parler et s'était simplement adossé à son siège.
- Non rien. Passe une bonne soirée.
- Merci pour le trajet.
Tu ne veux pas rentrer une minute ?
- C'est rien. Ça m'a fait plaisir de te rencontrer. Fais attention aux types avec qui tu sors.
Dis quelque chose ! Il va partir ! Retiens-le !
Les paumes moites, le cœur en alerte et la boule au ventre, Louis n'avait rien dit. Déçu, Harry lui avait offert un dernier sourire et avait fait demi-tour dans l'allée. Louis avait perdu la seule chance de trouver son prince.
***
Une semaine plus tard, Louis se demandait encore comment il en était arrivé là : adossé contre sa porte d'entrée, la bouche déversant des gémissements indescriptibles et les doigts d'Harry dans ses cheveux.
Après s'être séparé cette nuit là, Harry avait regretté de s'être montré aussi lâche. Ce n'était pas comme s'il risquait de tomber sur un hétéro, le type était gay, célibataire et franchement mignon. Le lendemain, après son shift, il était allé sonner chez Louis, les mains dans les poches et le cœur en panique. Mais Louis n'était pas là. C'aurait sans doute dû être un signe qu'il fallait qu'il rebrousse chemin. Pourtant, il avait attendu sur le perron pendant deux heures, jusqu'à ce que, les bras chargés de sacs de courses, Louis rentre.
- Harry ?! Qu'est-ce que tu- oh mes tomates !
- Laisse-moi t'aider.
Incapable de refuser son aide, Louis l'avait laissé porter les sacs jusqu'à sa cuisine. Sa maison était dans un état proche d'une porcherie et, en voyant qu'Harry avait les yeux rivés sur la vaisselle empilée dans son évier, il avait rougi de honte.
- Désolé, je ne m'attendais pas à recevoir quelqu'un je-
- Je dérange peut-être ?
- Quoi ? Non ! Bien-sûr. Je peux t'offrir quelque chose à boire ?
Louis avait tendu le bras pour ouvrir le placard du haut mais Harry avait saisi son poignet en vol. La façon dont sa main puissante avait emprisonné sa peau avait provoqué un frisson le long de ses avant-bras.
- Louis je ne vais pas passer par quatre chemins, avait soupiré Harry. Bon dieu qu'est-ce que je m'apprête à faire ? avait-il murmuré en secouant la tête, les yeux rivés au plafond. Tu me plais. Vraiment beaucoup. Dès que tu es entré dans le café je... je sais pas... c'est débile mais mon cœur a commencé à battre un peu plus vite et puis... je t'ai vu avec le premier type et je me suis senti jaloux. Ensuite tu es venu à mon comptoir et je n'avais qu'une envie, c'était de discuter avec toi et me perdre dans tes yeux... Je raconte n'importe quoi, avait-il grommelé en libérant son poignet pour se frotter la nuque.
- Non Harry, c'est pas n'importe quoi... Moi aussi je...
Louis n'était pas parvenu à terminer sa phrase. Il était tellement submergé qu'il avait peur qu'il ne s'agisse que d'un rêve.
Mais c'était bien la réalité. Car après sept jours passés à dîner ensemble, se rejoindre au café, à regarder Netflix en se blottissant l'un contre l'autre, à faire des virées en voiture et à s'embrasser à chaque feu rouge, Harry allait enfin lui faire l'amour. Depuis le début, Louis était désespéré, mais son prince était bien plus charmant qu'il ne l'imaginait. Harry n'était pas là pour un coup d'un soir. Il le lui avait bien fait comprendre en refusant ses avances deux jours plus tôt. Louis non plus ne voulait pas que leur histoire prenne brutalement fin après seulement quelque jour de bonheur mais il était au bord du gouffre. Toutes ces sensations, celles d'embrasser quelqu'un, de tenir sa main, d'entendre le son de sa voix au creux de son cou, tout ça lui avait manqué. Et il en voulait plus.
- Louis... je ne crois pas que ce soit une bonne idée, souffla Harry en s'écartant.
Il resta quand même suffisamment près de son visage pour que son souffle continue de caresser ses lèvres.
- Je vais finir par croire que je suis repoussant, dit Louis sur le ton de la rigolade même si au fond, il était vexé.
- Non ! Non certainement pas ! Tu n'es absolument pas repoussant, s'empressa Harry en caressant sa joue. C'est juste que... je veux faire les choses bien et... j'ai peur d'aller trop vite.
- Trop vite de quoi ? Tu me plais, je te plais alors...
- Je ne veux pas que tu penses que je suis avec toi pour le sexe.
- Je sais que ce n'est pas le cas.
Louis posa ses mains sur son torse.
- Harry j'ai envie de toi comme je n'ai jamais eu envie de personne d'autre. Sais-tu depuis combien de temps on ne m'a pas touché ?
- Dis-moi.
- Deux ans. Deux ans que je n'ai pas fait l'amour, que je n'ai pas eu d'interaction.
- Comment est-ce possible ?
- J'ai... j'ai eu une relation compliquée par le passé et... pendant longtemps je n'ai pas réussi à tourner la page mais aujourd'hui je suis prêt.
- Louis... souffla Harry avec compassion.
Il caressa sa pommette et embrassa son front.
- Je veux apprendre à te connaître.
- Tu auras tout le temps pour me connaître une fois que tu auras mis ton-
- D'accord ! D'accord... Mais par pitié, si tu changes d'avis, fais le moi savoir.
- Je ne risque pas.
Et Louis ne changea pas d'avis, même après s'être mis complètement à nu. Même après s'être allongé sur le lit. En sentant les mains d'Harry sur son ventre, ses tétons, ses cuisses, il sut qu'il avait pris la bonne décision.
- Lubrifiant ? demanda Harry à bout de souffle en retirant sa chemise.
- Tiroir gauche.
Après avoir vidé la bouteille sur ses doigts, il embrassa tendrement Louis et écarta doucement ses jambes. Une hésitation passa sur son visage.
- Tu peux y aller. Je ne vais pas me casser en deux.
- C'est juste que... je ne veux pas te faire mal après deux ans...
- Tu as sérieusement cru que j'allais tenir deux ans sans rien me mettre là-dedans ? Oh si tu savais, je suis bien préparé crois-moi.
S'il y avait bien une chose qu'Harry affectionnait chez Louis, c'était son humour.
Tout en parsemant son cou de baisers, il glissa un premier doigt en lui. Louis sentit le métal froid de la bague contre ses chaires brûlantes et poussa un soupir de soulagement.
- Oh dieu... c'est tellement bon.
De son autre main, Harry massait ses testicules. Il commença à remuer son doigt tout doucement.
- Ça va comme ça ?
- C'est parfait.
- Tu me rends dingue Louis... si tu savais.
Louis ouvrit ses yeux, clos de plaisir et lança avec malice.
- Montre-moi.
Harry eut un regard dangereux puis, sans retirer son doigt, ouvrit sa braguette et abaissa son pantalon et son caleçon d'un coup sec. A la vue de son pénis en érection, droit et ruisselant de liquide pré-séminal, Louis rejeta la tête arrière et gémit bruyamment.
- Je ne l'imaginais pas aussi gros...
- Merci ? Enfin je crois.
- Prends le comme un compliment.
- Tu n'es pas mal non plus dans ton genre, répliqua Harry en saisissant ses fesses pleines.
Son sexe frotta l'entre jambes de Louis qui enroula ses jambes autour de sa taille. Immédiatement, leurs lèvres se joignirent et ils poussèrent un râle de plaisir à l'unisson.
- Moins de blabla, plus d'action.
Harry prit à la lettre les mots de Louis et glissa un deuxième doigt sans prévenir. Au bout du troisième, il avait à peine la place de bouger. Ses chairs étaient tellement étroites qu'il lui fallut de longues minutes pour les écarter. Minutes durant lesquels il ne résista pas à la tentation de se caresser.
- Louis... j'en peux plus.
- Je suis prêt, viens.
Tout doucement, Harry glissa ses doigts hors de lui et les extirpa avec une facilité étonnante. Lorsqu'il porta sa main à sa bouche pour les lécher, Louis se redressa sur ses coudes la bouche entre ouverte. Méprenant son expression pour du désir, Harry prit un malin plaisir à passer sa langue entre chacun de ses doigts tout en fixant Louis. Mais, alors qu'il avait cessé son manège et commencé à écarter ses jambes, Louis demanda d'une voix tremblante:
- Tu n'avais pas trois bagues ?
Harry fronça les sourcils.
- Si. Pourquoi ?
Il jeta un coup d'œil à sa main et sentit son cœur s'arrêter. La bague qui ornait d'habitude son majeur n'était plus là. Ces bagues ne coûtaient pas excessivement cher mais elles avaient pour lui une valeur sentimentale indéfinissable.
- Je ne me rappelle l'avoir fait tombé pourtant... réfléchit-il en se remémorant les endroits où elle aurait pu glisser.
Ses yeux se posèrent sur Louis et, d'un seul regard, tous deux réalisèrent ce qu'il s'était passé.
- Ne me dis pas que... Oh non.
- C'est bizarre, je... Je ne la sens pas, paniqua Louis en se redressant.
L'excitation du moment était retombée et avait été remplacé par un mouvement d'angoisse.
Au moment il s'assit, un gémissement aigu quitta ses lèvres et il éjacula sur le matelas, les mains entre ses jambes dans l'espoir de se cacher.
- N-Ne regarde pas...
Hypnotisé, Harry profita du spectacle sans un mot.
- Elle... Elle est contre ma prostate... parvint-il à souffler Louis après son orgasme.
Il tremblait encore et la sueur ruisselait dans son cou.
- Ne me bouge pas, je vais la récupérer.
Sans prévenir, Harry glissa un doigt et Louis poussa un cri.
- N-Non... Je suis sensible !
- Mais il faut que je l'enlève !
- Attends au moins que je me remette de mes émotions.
Louis était devenu plus écarlate qu'une tomate. Ce n'était pas sa faute, pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir honte. Alors qu'il s'attendait à passer une nuit merveilleuse, la soirée était en train de tourner au cauchemar. Il avait envie d'Harry, il voulait lui montrer de quoi il était capable, il voulait l'impressionner, lui donner une raison de rester à côté. Mais cette fichue bague venait tout ruiner. Harry essaya de la récupérer et, après plusieurs essais infructueux, il abandonna. Louis n'avait cessé de gémir pendant les cinq dernières minutes. Chaque fois qu'Harry tentait de l'attraper, la bague s'enfonçait plus profondément et lui faisait pousser un cri de plaisir.
- Je n'y arrive pas, elle est trop loin.
- Réessaye !
Louis sentit les larmes de frustration lui monter aux yeux. Il avait l'air ridicule. Qu'est-ce qu'Harry devait penser de lui.
- Il faut qu'on la fasse sortir d'une autre manière, réfléchit Harry. Tu n'as pas envie de... enfin tu vois...
L'image d'Harry fouillant dans ses excréments à la recherche de la bague traversa l'esprit de Louis.
- Non ! hurla-t-il mortifié en dissimulant son visage dans ses mains.
La position de la bague l'empêchait de s'asseoir. Il était condamné à rester allonger, nu comme un ver.
- Je sais que c'est pas facile Louis mais il faut que tu essayes. De toute façon, c'est par la qu'elle finira par ressortir.
- Je ne peux pas... Je ne peux pas faire ça en sachant que tu es là.
- Je ne vais pas rester derrière la porte ! s'offusqua Harry. Pour qui tu me prends ? Ecoute, tu vas aux toilettes et moi, je t'attends à la cuisine. D'accord ?
Louis eut du mal à accepter. Mais après quelques baisers, il finit par abdiquer et se rendit à la salle de bain en clopinant. Quoi de mieux pour impressionner quelqu'un que de chier sa bague ? Assis sur les toilettes, il pensa à tout ce qui résulterait de cet incident. Harry allait certainement être dégoûté et ne voudrait plus jamais le revoir. Il serait l'anecdote de soirée à raconter lorsqu'on lui poserait la question « Et toi ? C'était qui ton pire coup? » Comment avait-il pu ruiner aussi facilement ses chances. Harry était ce qu'il désirait le plus au monde et maintenant, c'était foutu. Un sanglot quitta ses lèvres. Il n'avait jamais eu aussi honte de sa vie. Même la fois où sa cousine l'avait aperçu nu ne l'avait pas mis aussi mal à l'aise.
Inquiet, Harry ne cessait de faire les cents pas à la cuisine. Louis était enfermé depuis vingt minutes et ne ressortait pas. Après avoir pesé le pour et le contre, il se décida à aller toquer à la porte de la salle de bain.
- Louis ? Tout va bien.
Une bruit de chasse d'eau, quelques pas, la serrure qui saute. Louis apparut dans l'encadrement, les yeux baignés de larmes.
- Je n'y arrive pas... je suis vraiment désolé.
Une larme roula sur sa joue et Harry l'empêcha de tomber et l'essuyant avec son pouce.
- Hey pas la peine de pleurer. On va trouver une solution.
- J'ai tellement honte... On se connaît à peine et-
- C'est un accident d'accord ?
- Je ne veux pas te dégoûter, avoua Louis.
- Tu ne me dégoûtes pas. Au contraire. Ce n'est qu'un sale moment à passer. Quand se sera régler, on en rira tu verras.
Louis hocha doucement la tête et laissa Harry le prendre dans ses bras.
- Est-ce que tu as des laxatifs ?
Louis secoua la tête.
- Merde.
Il était minuit et à cette heure si toutes les pharmacies étaient fermées.
- Je crois qu'on n'a pas le choix, il faut qu'on t'emmène aux urgences.
En entendant sa voix, Louis se raidit dans ses bras.
- Qu-Quoi ?
- Il faut qu'un médecin s'en occupe.
- N-Non ! C'est hors de question ! hurla-t-il en courant jusqu'à la chambre.
Au bout de la deuxième foulée, un gémissement quitta ses lèvres et il tomba à quatre pattes sur le parquet.
- On ne va pas te laisser dans cet état jusqu'à demain. Il faut que tu l'enlèves.
Louis ne répondit rien, alors Harry s'accroupit à sa hauteur et dégagea les cheveux de son visage. Son visage était contracté et ses yeux clos en une expression douloureuse. Ou bien était-ce du plaisir ? Difficile à dire.
- Elle a-appuie sur...
- Raison de plus. Allez-viens, je vais t'habiller.
Louis se laissa manipuler comme une poupée de chiffon. Harry le nettoya, passa un pull par-dessus ses épaules et le chargea sur le siège passager. Entre temps, Louis avait joui à nouveau et Harry avait eu la délicatesse de faire comme si de rien n'était.
Le trajet à l'hôpital fut certainement le plus long que Louis n'ait jamais expérimenté. Harry conduisait aussi doucement que possible mais l'état de la route catastrophique n'arrangeait rien à la situation. A chaque secousse, Louis renversait la tête à l'arrière et se mettait à gémir. Il n'avait jamais été attiré par les jouets sexuels, les vibrateurs, les plugs mais à cet instant même il eut l'impression d'être en train d'expérimenter pour la première fois l'un d'entre eux.
- Arrête-toi, demanda-t-il en enfonçant ses ongles dans l'accoudoir.
- Maintenant ? Mais on est au milieu de-
- Pitié ! implora Louis.
En apercevant son expression crispée, Harry fit une embardée sur la gauche et se gara en catastrophe sur la bande d'urgence. Il coupa le contact et se tourna vers Louis. Sa respiration était saccadée et sa bouche entre-ouverte.
- J'ai mal... souffla-t-il.
La bague était en train de lacérer sa chaire et stimulait sa prostate au-delà du raisonnable. Harry sentit son cœur se briser. Il avait vraiment l'air de souffrir le martyr.
- Courage, on est presque arrivé, souffla-t-il en calant ses mèches rebelles derrière ses oreilles.
Louis entre-ouvrit les yeux et observa Harry. Il était si gentil, si rassurant. Sans qu'il ne s'y attende, Harry réalisa son souhait le plus cher en déposant ses lèvres contre les siennes.
- Je suis désolé.
- Ce n'est pas ta faute.
Pendant le reste du trajet, Harry garda sa main pressée sur celle de Louis. Lorsqu'ils arrivèrent au service des urgences, une infirmière leur fit remplir un formulaire en les informant avec un sourire désolé qu'il y avait quatre heures d'attente.
- Quatre heures ?! s'exclama Harry.
- Je suis désolée, comme vous pouvez le voir, la salle est bondée.
En jetant un regard circulaire à la pièce, Harry constata qu'il y avait effectivement une dizaine de patients devant Louis.
- Ecoutez mon... mon...
Son regard s'arrêta sur Louis, allongé sur les deux seules chaises disponibles.
- Mon petit-ami souffre beaucoup. Il n'y a pas moyen de faire quelque chose ?
- Tous les patients présents ici souffrent également. Et comme vous, ils attendent depuis longtemps.
Vaincu, Harry lui rendit le formulaire que Louis avait rempli d'une main tremblante et retourna près de lui.
- Il y a quatre heures d'attente, annonça-t-il avec un soupire.
En l'entendant, Louis voulut se relever mais Harry l'obligea à rester allongé.
- Quatre heures ? Ecoute si tu veux rentrer chez toi, il n'y a aucun problème. Je peux appeler Niall il viendra me récupérer et-
- Quoi ?! Hors de question.
- Si c'est pour ta bague, ne t'inquiètes pas. Je la ferai désinfecter et je te la rendrai comme neuve.
- Louis je me fous de cette bague !
- Alors pourquoi tu...
- Parce que je tiens à toi bon sang. Je ne vais pas te laisser là tout seul à souffrir. Après tout tu es... tu es...
Harry hésita. Mais en se plongeant dans les yeux curieux de Louis, une bouffée de courage lui vint.
- Mon petit ami, non ?
- Je suis ton petit-ami ? souffla Louis d'une voix inaudible.
Il avait du mal à y croire.
- Je... oui. Enfin si tu veux.
Harry était soudainement redevenu timide.
- Bien-sûr que je veux...
- Bon et bien alors, la question ne se posa plus, déclara Harry en s'installant par terre.
Louis se décala pour libérer un siège mais il lui fit comprendre d'un seul regard qu'il n'avait pas intérêt à bouger. Quatre longues heures de conversations épuisées, de tasses de café et de bar chocolatées du distributeur, plus tard, Louis fut enfin appelé. Il n'avait pas encore rencontré le médecin que la honte lui brûlait déjà les joues. Harry l'aida à se déplacer jusqu'à la salle où il avait été assigné mais, une fois devant la porte, Louis se tourna vers lui.
- Ecoute je... je préfèrerais que tu ne sois pas là quand il enlèvera la bague.
- Oh...
- Je n'ai pas envie que tu me vois dans cette position. C'est... embarrassant.
Louis était préparé à ce qu'Harry insiste mais il hocha simplement la tête.
- Je comprends. Ne t'inquiète pas. Je t'attends dans la salle d'attente, dit-il en s'éloignant avec un sourire rassurant.
- Oh et Harry ? l'appela Louis du bout du couloir.
- Mh ?
- Merci.
***
Trente minutes plus tard, la porte de la salle s'ouvrit et le médecin en sortit. En entendant le bruit des pas sur le lino, Harry qui somnolait sur une des chaises se réveilla. Il s'approcha de l'homme avec un sourire timide. Après tout, lui aussi était mal à l'aise qu'un inconnu sache ce à quoi Louis et lui s'adonnaient quelques heures auparavant.
- Comment va-t-il ?
Le médecin fouilla dans sa poche et sortit la bague.
- Je crois que ceci vous appartient ?
- M-Merci...
Harry la récupéra et la fourra dans son sweat.
- Il va bien mais, le médecin sortit un scanner de sa poche, la bague a causé des lésions sur les parois internes de son anus ainsi que des lacérations au niveau de sa prostate. Je lui ai prescrit une crème à appliquer matin et soir pendant deux semaines jusqu'à guérison complète des plaies.
- D'accord, merci, dit Harry en récupérant l'ordonnance.
- Oh et... évitez les rapports jusqu'à disons... la semaine prochaine.
L'homme offrit un faux sourire à Harry qui hocha vivement la tête, rouge de honte. Dès que le médecin partit, Louis sortit de la salle. Il marchait d'une drôle de manière mais l'air crispé qu'il arborait avait disparu. En le voyant, Harry ouvrit ses bras et les referma autour de lui.
- Comment c'était ?
- De quoi ? Me faire tripoter par un autre ou bien devoir lui expliquer comment une bague s'est retrouvé à cet endroit-là ? C'était horrible, geignit Louis.
- Vois le bon côté des choses, tu as gagné des massages de la prostate gratuits pendant deux semaines, rit Harry en l'entraînant vers la voiture.
Louis leva les yeux au ciel et se blottit un peu plus contre lui. Sur le trajet retour, il s'endormit complètement, tête contre la vitre, laissant Harry conduire dans la nuit noire. Après avoir écrasé quelques bâillements, il finit par se garer dans l'allée de Louis. N'ayant pas le cœur à le réveiller, il le souleva du siège passager et le conduisit jusqu'à sa chambre après avoir déverrouillé la porte d'une main experte. Louis resta profondément endormi jusqu'au petit matin.
A sept heure trente, Harry s'extirpa du lit contre son gré, prit une douche et se rendit à la pharmacie la plus proche en faisant un crochet par la boulangerie. Deux heures plus tard, lorsque Louis émergea, il découvrit dans la cuisine un croissant chaud, une boite de médicaments et un petit mot. « J'ai dû partir au travail. Je t'appelle ce soir. Garde-là, je te l'offre. Maintenant, c'est la tienne. »
Sur la nappe, la bague attendait d'être revêtue. Louis la saisit et l'enfila avec un sourire.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro