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N°50 Louis X Harry ONE DIRECTION PART 2


Louis écrasa ses mains tremblantes sous ses cuisses et ferma les yeux. Il savait déjà qu'il ne sortirait pas indemne de cette discussion.

- J'ai rencontré quelqu'un. Elle s'appelle Paige et elle étudie la géographie, expliqua Harry avec un sourire flottant.

Louis hocha la tête pour montrer qu'il écoutait. La vérité, c'est qu'il n'entendait plus rien. A partir du moment où Harry avait ouvert la bouche, son cœur s'était brisé. Le seul son qu'il percevait était celui des morceaux tranchants qui s'enfonçait en lui à chaque seconde. Squash. Squash. L'horloge de son cœur s'était arrêtée. Il était engourdi. Il ne sentait plus rien. Seulement cette douleur atroce. Il avait l'impression d'étouffer. Il aurait voulu fermer les yeux et tout oublier. Ouvrir la fenêtre et sauter pour cesser de souffrir. Comment avait-il pu laisser ses sentiments se développer à ce point ? Pourquoi n'y avait-il pas mis un terme avant ? Il était tellement stupide, tellement inutile. Les larmes gonflèrent dans ses yeux. Il ne voulait plus entendre ce qu'Harry avait à lui dire. Il voulait juste être seul, loin de tout, loin de ses problèmes. Mais il était obligé de subir ce supplice car Harry était son ami. Et sn rôle d'ami l'obligeait à écouter ses histoires de cœur.

- Je sais que j'aurais dû t'en parler plus tôt mais... je ne savais pas comment aborder le sujet. Toi et moi on a nos petites habitudes. Je ne pouvais pas tout arrêter comme ça.

Donc tu as préféré me baiser alors que tu en aimes une autre ?

Pour la première fois, Louis eut envie de le gifler. De le pousser jusqu'à la sortie et de lui claquer la porte au nez. Il ne connaissait pas Paige mais il la détestait déjà. Elle lui prenait tout ce qu'il n'avait jamais pu avoir. Il avait attendu tellement longtemps et elle, sans le moindre effort, lui ravissait tout. Les sanglots se formèrent dans sa gorge mais il s'efforça de les ravaler. Il ne pouvait pas faiblir maintenant, sinon tous ces mois passés à cacher ses sentiments seraient foutus en l'air. Il ne voulait pas embarrasser Harry de son amour. Il ne voulait pas lui faire supporter le poids de sa culpabilité. Il ne méritait pas, comme lui ne méritait pas de voir son cœur piétiné. Mais Harry n'en savait rien. Ce n'était pas sa faute.

C'est la tienne, se rappela Louis. Alors maintenant, assume tes conneries et comporte-toi comme un vrai ami.

- Je n'ai pas couché avec elle, expliqua Harry. Je voulais te parler avant et mettre fin à... ce qu'on avait. Je crois que ce sera la dernière fois que ça se produit. Je suis heureux de l'avoir fait avec toi. Tu sais, Paige ne change rien à notre relation. Je suis toujours ton ami. Je t'adore toujours autant et, même si on ne sera plus intime, ça ne veut pas dire que je ne te parlerai plus.

Louis resta silencieux les mains croisées devant lui.

- Je voulais coucher avec toi une dernière fois... je sais c'est égoïste mais... je ne me voyais pas te dire au-revoir autrement que comme ça.

Un silence s'installa. Louis attendit que sa voix se stabilise pour parler.

- Tu sais quoi ? Je suis content pour toi.

- C'est vrai ?

- Ouais bien-sûr ! C'est super ! Tu te cases enfin !

- Je suis soulagé ! J'ai cru que tu m'en voulais...

- Moi ? Non ! Enfin c'était bien ce qui était prévu depuis le début ? Pas d'attachement, pas de sentiment et quand l'un de nous trouve quelqu'un de mieux, on arrête tout. N'est-ce pas ?

- Exactement. Je suis content que tu le prennes comme ça.

- Et moi je suis content que tu sois heureux.

Et Louis était sincère en disant ça.

***

Les jours suivants furent certainement les plus longs qu'il n'avait jamais vécus. Louis s'isola dans sa chambre et refusa d'aller en cours. Face aux inquiétudes de Niall et Liam, il prétendit être malade. Après le départ d'Harry, il appela Maureen et déposa des congés.

- Quoi ? Mais enfin Louis, tu ne peux pas ! Tu sais bien que mardi c'est soirée karaoké ! Il me faut le personnel au complet. Je ne comprends pas, tu avais l'air en forme tout à l'heure.

- Ecoute Maureen, j'ai choppé un vilain truc alors à moins que tu veuilles que je gerbe sur les assiettes des clients-

- Wow, ok ! Trop de détails. Je vais me débrouiller. Josh te remplacera. Repose-toi et reviens en forme. Tu veux que je prévienne Harry ?

- Qu-Non, pourquoi ?

- Je ne sais pas. Quelque chose me dit qu'il aurait voulu savoir.

- Pas besoin. Il ne risque pas de te demander, ne t'en fais pas.

Après ça, Louis avait raccroché et s'était mis à pleurer. Droit comme un piquet, assis sur son lit, il avait laissé couler librement les larmes retenues. Il avait pleuré jusqu'à épuisement, jusqu'à ce que son corps entier se soulève de douleur, que la bile lui brûle la gorge, que des spasmes agitent ses mains et qu'il ne parvienne plus à respirer. Il ne lui était arrivé qu'une seule fois d'être dans un état pareil, proche de l'évanouissement. C'était en se réveillant de son coma artificiel, après avoir descendu deux boîtes d'aspirine cinq ans plus tôt. Les souvenirs étaient encore frais. Il avait ouvert les yeux et avait aperçu le visage soulagé de sa mère, puis la mine soucieuse de son père et enfin les yeux larmoyants de ses sœurs. Son cerveau avait tout de suite compris, malgré l'état post-traumatique dans lequel il était, que sa tentative pour mettre fin à ses jours, n'avait pas fonctionné. Et alors, il s'était mis à pleurer sans retenue. Il ne savait pas s'il était soulagé d'être en vie ou si au contraire il regrettait qu'on l'ait sauvé. Aujourd'hui, malgré tout le mal dont il souffrait, Louis se sentait indéfiniment reconnaissant d'avoir pu vivre quelques années de plus. Sans ça, il n'aurait jamais rencontré Harry, il n'aurait jamais su ce que c'était que d'être réellement amoureux. Il n'aurait jamais découvert que la pire drogue n'était pas celle qu'il avait pris toute son adolescence. C'était celle d'être accro à quelqu'un et de savoir qu'il ne nous appartiendrait jamais. Il faudrait qu'il pense à appeler l'urgentiste qui lui avait sauvé la vie, pour lui dire « merci ».

Ces pleurs étaient silencieux, seulement entrecoupés d'inspirations douloureuses. La maison était vide : il aurait pu hurler sa colère, sa souffrance mais aucun son n'était sorti de sa bouche. Comme un film des années soixante-dix en noir et blanc, les derniers mois s'étaient écoulés devant ses yeux au ralenti. Il avait tout analysé. Ses moindres faits et gestes, pour comprendre ce qu'il aurait pu faire de différent, ce qu'il aurait pu changer dans son comportement pour que ce soit de lui, qu'Harry tombe amoureux. Que devait-il faire ? Etait-ce ses vêtements le problème ? Son humour ? Ses tatouages ? Son irritabilité ? Louis ne pouvait pas s'empêcher d'être comme ça. Dès que quelque chose le contrariait, il se renfermait et devenait impénétrable. Harry devait certainement en avoir eu marre de se heurter à un mur. C'était peut-être pour ça qu'il avait préféré Paige. Cette fille devait certainement être proche de la perfection, sinon comment pouvait-elle s'afficher à ses côtés ? Louis ne tolérerait pas sa présence si elle n'était pas à la hauteur. Il fallait qu'elle soit digne de le rendre heureux. Sans ça, il n'aurait aucun scrupule à la rejeter. Il aurait n'importe quoi pour effacer l'image d'Harry endormi à côté d'elle, mais plus les minutes égrenaient, plus il y pensait.

Les larmes avaient fini par drainer toutes ses forces. Louis s'était allongé sur son lit encore chaud et avait fermé les yeux. Il pouvait presque sentir la présence d'Harry à ses côtés. Tout n'était qu'un mauvais rêve. Le lendemain, son chagrin avait redoublé d'intensité. Il ne se pensait plus capable de pleurer et pourtant, au moment de mettre un pied dans la douche, il s'était complètement effondré sur le rebord en céramique. Les images de sa silhouette nue, se préparant pour Harry avaient envahi son esprit. Il se sentait misérable. Il n'avait personne à qui parler. Il ne faisait pas suffisamment confiance à ses colocataires, ni à ses amis de l'université. La seule personne qu'il avait crue incapable de le trahir, venait de le faire. A qui parler ?

Il était resté de longues minutes sous le jet. Il ne savait pas vraiment si son corps était mouillé à cause du tuyau ou à cause de ses larmes. Lorsque l'eau était devenue froide, il était sorti. Ses colocataires allaient probablement lui en vouloir d'avoir vidé le ballon, mais il s'en moquait. Il avait mal bon sang.

On était samedi, le début du week-end. Ce qui signifiait qu'ils avaient tous prévu de sortir pour décompresser. Liam réviserait probablement jusqu'à midi mais Louis savait qu'à partir de treize heures, il aurait la maison pour lui tout seul. Il attendit que la fanfare s'en aille dans un concert de beuglements et se réfugia dans son lit pour vider son stock de pleurs. Il n'avait rien avalé depuis la veille. Il était pratiquement certain qu'à la façon erratique dont il respirait, le moindre aliment ingurgité ressortirait aussitôt. Il avait mal au cœur et à la tête. A force de pleurer, ses tempes le lançaient et son estomac lui donnait des crampes atroces. Mais il fallait en passer par là. Il ne pouvait pas retourner au travail et s'effondrer devant Harry. C'était impensable. Surtout si Paige venait faire un tour au diner, ce qui serait probablement le cas. Louis ne serait même pas étonné d'apprendre qu'Harry l'avait déjà présentée à tout le monde. Ça ne faisait que vingt-quatre heures, il en avait déjà marre.

Tiens bon, ça ira mieux. Oui mais dans combien de temps ? Toutes les histoires d'amour se finissent mal. Louis le savait, mais ce qu'il avait avec Harry n'était pas une histoire d'amour. Ce n'était pas non plus une relation sex-friend, car du moment qu'un des deux déborde sur la limite du friend, ça n'a plus aucun sens. C'était quelque chose d'indéfinissable. Au bout d'un long moment, il se décida à appeler la seule personne capable de lui donner un peu de réconfort.

- Louis ? Je ne m'attendais pas à ce que tu m'appelles maintenant. Je suis en pleine préparation d'un carrot cake pour ta sœur.

La voix de sa mère qu'il n'avait pas entendu depuis près d'un mois, lui fit lâcher un sanglot.

- Maman, gémit-il dans le combiné.

- Oh mon poussin, que se passe-t-il ?

Sa voix était douce mais Louis savait que sous ses airs rassurants, sa mère paniquait.

- Tu me manques...

- Toi aussi mon chéri. Les vacances approchent bientôt. Peut-être que tu pourrais en profiter pour revenir à la maison ?

- Je ne sais pas je...

- C'est comme tu veux. Je n'aime pas te savoir comme ça à des milliers de kilomètres de moi. je me sens impuissante.

Louis renifla et fixa le plafond pour ne pas pleurer.

- Louis si tu as le moindre souci, tu peux m'en parler.

- Non, tout va bien.

- Je n'en suis pas sûre.

- Comment peux-tu savoir ? Tu n'es pas dans ma tête.

- Oui mais je suis ta mère. C'est encore pire, lui dit-elle avec un rire. Je me doute bien que si tu m'appelles sans prévenir après trois semaines de silence, c'est que ça ne va pas fort.

- Désolé j'ai pas eu le temps... entre les cours et le boulot.

- Je ne t'en veux pas. Mais ne me mens pas. Je ne suis pas uniquement là pour les moments où tout va bien sinon à quoi je servirais ?

- C'est compliqué maman.

- J'entends à ta voix, que tu as pleuré. Que se passe-t-il ?

- Tu te souviens de mon ami Harry ?

- Oui et bien ?

Louis prit une grande inspiration, mit sa pudeur de côté et lui raconta tout. Lorsqu'il lui détailla les évènements de la veille, sa voix flancha et sa mère tenta tant bien que mal de le calmer.

- Respire. Doucement...

- Et... et je sais pas quoi faire... Je suis dévasté maman ! Comment je peux aller travailler en sachant qu'il est là et que... que...

Louis étouffa un sanglot dans sa paume et ferma les yeux. Il avait besoin de l'avis de sa mère.

- Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de m'en parler?! Enfin Louis... tu aurais dû m'appeler avant, je t'aurais aidé.

- Aidé à faire quoi ? C'est trop tard !

- Pas si tu m'avais prévenue plus tôt.

- Il n'y avait rien à faire de toute façon.

- Si ! Lui dire que tu l'aimais !

- Pour détruire notre amitié ? Et puis quoi encore.

- Bon sang mon fils que tu es nul lorsqu'il s'agit d'amour !

- Mais quoi à la fin ?

- Tu as préféré le protéger au dépend de tes sentiments. C'est une chose grave Louis, car maintenant tu souffres.

- Lui aussi aurait souffert en l'apprenant

- Certainement pas plus que toi, mon chéri.

- De toute façon, il m'avait prévenu depuis le début. Pas de sentiment. Pas d'attache, juste du sexe. J'aurais dû respecter les règles. Tout est ma faute...

- Je peux savoir en quoi ?

- Je-

- Tu quoi ? Quelle bêtise vas-tu encore me sortir ? Que c'est ta faute d'être tombé amoureux ? Ta faute de ne pas avoir su contrôler ton cœur ? C'est la chose la plus ridicule que je n'ai jamais entendue.

- Et pourtant, c'est la réalité.

Sa mère soupira.

- Il ne t'a jamais traversé l'esprit que peut-être il t'aimait aussi mais que tu n'as rien vu ?

- C'est absurde comment-

Louis n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle le coupa.

- Il n'a rien osé te dire parce que comme toi, il avait peur que ses sentiments ne soient pas réciproques. Il t'a probablement lancé des signaux d'alerte mais te connaissant, tu n'as certainement rien remarqué. Résultat, lassé d'attendre, il a préféré passer à autre chose. Ce n'était pas difficile de trouver une copine. Il est vraiment mignon.

Louis médita un instant sur ce que sa mère venait de dire. Et si c'était vrai ? Mais très vite, la réalité des actions d'Harry chassa cette pensée. C'était impossible.

- Je connais mon fils et je sais qu'il est borné et complètement insensible.

- Insensible ? Mais je suis en train de pleurer !

- Insensible à ce qui t'entoure Louis. Tu es quelqu'un d'exceptionnel, mais tu ne t'en rends même pas compte.

- Tu dis ça uniquement, parce que tu es ma mère.

- Non ! Tu ne l'as jamais vu mais moi si. C'était flagrant à quel point les filles que tu ramenais à la maison étaient désespérées pour attirer ton attention. Elles te regardaient toutes avec des yeux de merlans fris. Tu les as séduites en restant toi-même. Tu n'avais que seize ans, aujourd'hui tu es un homme avec de la barbe ! Imagine un peu l'effet que tu aurais sur elles !

- Ce n'était que des amies, répondit Louis d'un ton sec.

Sa mère avait toujours tendance à exagérer soit pour lui faire plaisir, soit pour le protéger. Dans les deux cas, il n'aimait pas ça. Il ne demandait que la vérité.

- Des amies folles amoureuses de toi. Elles ne te voyaient qu'à l'école alors imagine ce qu'Harry peut bien penser.

- On ne se voit qu'au travail et... pour...

- Justement. Tu as développés des sentiments pour lui parce que vous étiez intimes. Cesse de croire qu'il n'a jamais rien ressenti pour toi. Ce n'est pas possible de coucher avec quelqu'un si on n'est pas, un minimum, attiré par la personne.

- Il y a une différence entre attirance et amour.

- La limite est fine Louis. Qui ne te dis pas qu'Harry a basculé de l'autre côté ?

Louis passa le reste de la journée à contempler ce que sa mère avait tenté de lui faire avaler. Vers vingt-trois heures, son estomac gargouilla et il quitta enfin sa chambre pour descendre à la cuisine. Il se fit une plâtrée de pâtes et s'installa sur l'un des tabourets en réfléchissant. S'il partait du principe que sa mère avait raison, alors comment se faisait-il qu'Harry ait pu l'abandonner autant de fois dans ces stupides vestiaires ? D'un autre côté, il commençait à se dire que, recevoir un bouquet de roses rouges pour son anniversaire, était plutôt romantique. Surtout pour un sex-friend. Des évènements qui ne l'avaient pas marqué sur le moment, mais qui aujourd'hui prenaient une autre signification, commencèrent à ressurgir de sa mémoire. Comme cette fois où, alors qu'il slalomait entre les tables, Harry s'était accroupi devant lui et avait refait son lacet. Louis n'avait pas eu le temps de réagir qu'il était déjà reparti du côté du bar. La plupart des clients les avaient regardés avec des mines suspicieuses mais il n'avait rien vu d'autre que de la bienveillance dans ce geste. Peut-être qu'il y avait plus... il voulait le croire. Il se remémora cette soirée où sur un coup de tête, Harry l'avait emmené au bord de l'océan. Il avait conduit toute la route mais l'avait laissé choisir la musique qu'il voulait. Louis avait saigné l'album de The Fray puis celui de Sam Smith. Lady gaga aussi avait eu droit à son heure de gloire. Harry n'aimait pas la pop mais il ne s'était pas plaint une seule fois et avait laissé Louis chanter pendant tout le trajet. Lorsqu'ils étaient arrivés, ils avalé une pizza sur le pouce et s'étaient promenés le long de la plage avant de se joindre à un groupe de filles assises autour d'un feu. Elles avaient toute un sourire à dix millions des cheveux longs et une peau bronzée mais c'était à côté de lui qu'Harry avait choisi de rester. Ils avaient fait griller des marshmallows et avaient bu des canettes de bières jusqu'à ne plus savoir ce qu'ils disaient. Harry riait beaucoup, Louis hoquetait et l'observait avec un sourire. Lorsque le soleil commençait à se lever, Harry l'avait emmené tout au bout de la plage. Il l'avait déshabillé et avait embrassé chaque centimètre de sa peau, jusqu'à ce qu'il jouisse dans sa bouche.

- Et... et toi ?

- Non t'en fais pas. Je m'en occuperai plus tard.

Louis ne se rappelait pas avoir vécu de plus belle soirée. C'était d'ailleurs autour de ce feu, alors que les flammes vacillaient doucement dans le regard d'Harry qu'il avait réalisé que merde, je l'aime. Harry parlait d'une voix suave et toutes les filles l'écoutaient, pendues à ses lèvres. Il captait l'intention de tout le monde, sans le moindre effort. Louis aussi avait été dans cet état de transe. Il n'entendait pas ses mots, seulement le son lointain des vagues, mais ses yeux, eux, n'avaient pas raté une miette du spectacle. Harry avait parlé et pas une seule fois, son regard n'avait quitté le visage de Louis. Il y avait dix filles, peut-être plus, pourtant, c'était à lui qu'il avait raconté ces histoires. A lui et personne d'autre.

Devant son assiette de pâtes, Louis réalisa que c'était trop tard et qu'aujourd'hui, celle qui allait profiter de tout ça : c'était Paige.

- Qu'est-ce que je suis con.

Dimanche fut pire que samedi et lundi pire que dimanche. Mardi matin, Louis commença à accepter la décision d'Harry. Il avait toujours mal au cœur et cette impression qu'il allait se mettre à pleurer à tout moment mais au moins, il pouvait faire face aux autres sans s'effondrer de chagrin. Ses yeux avaient gardé leur couleur rouge et les traces de ses insomnies mais personne ne lui posa de questions lorsqu'il rejoignit la cuisine et se servit un bol de céréales. Ca faisait deux jours qu'il était sur silence radio alors son apparition soudaine paraissait presque surréelle. Personne n'osait parler de peur qu'il se referme comme une huître. Finalement, Liam prit les devants. Il arrêta de mâcher ses toasts et se tourna vers lui.

- Tu vas en cours ?

- Probablement.

Louis ne se fatigua pas à développer. Il avait besoin de s'occuper l'esprit avec autre chose que le visage d'Harry. Plus il pensait à ses mots et plus il dépérissait. Il espérait qu'en se faisant assommer par des formules mathématiques, il oublierait un instant sa situation désespérée. Personne ne fit de commentaires et les conversations légères se turent. Louis dégageait une aura effrayante. Personne n'osa le charrier sur son look de mort vivant. Il jeta la moitié de son bol à la poubelle et récupéra son skate dans l'entrée.

La journée passa à une vitesse affolante. Louis avait l'impression de revenir après trois ans d'absence. Il avait loupé tellement en vingt-quatre heures mais ça ne l'inquiétait pas vraiment. Il utilisa l'heure du déjeuner pour rattraper son retard et décida de rester traîner après son dernier cours. Le club de football s'entraînait sur le terrain. Il fit un tour le long de la clôture et se percha sur les gradins pour les observer. S'il y avait bien une chose qu'Harry n'avait pas réussi à lui voler, c'était ça. L'un des joueurs l'invita à se joindre et il n'hésita pas pour descendre et dribbler quelques balles. L'air frais et les gouttes de sueur lui firent du bien. Lorsqu'il récupéra son sac après s'être déchaîné, son téléphone vibra. Sans réfléchir, il le déverrouilla. Le prénom qui s'afficha lui coupa le sang dans les jambes. Il se laissa retomber lourdement sur un des sièges et se prit la tête dans les mains.

De : Harry

A : 18:34

Maureen m'a dit que tu ne venais pas ce soir. Tout va bien ?

Putain je lui demande un truc, un seul et elle n'ait pas foutu de le respecter. Et toi tu ne peux pas me laisser respirer deux minutes ? Avec ton air inquiet à la con... Tu ne veux pas me laisser tranquille ? Ça ne te suffit pas de savoir que je souffre le martyr à cause de toi ? Que tu m'as pris la seule chose qui me rendait heureux ? Il faut en plus que tu viennes me prendre la tête ?! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour ne plus jamais te revoir !

Louis savait qu'il n'en pensait pas un traître mot. Mais c'était tellement mieux de laisser la colère le contrôler plutôt que la tristesse. Il en voulait à Harry, c'était indéniable. Il lui en voulait d'avoir été aveugle, d'avoir fait comme s'il ne voyait rien. Mais il s'en voulait d'autant plus d'avoir protégé ce qu'ils avaient. Si seulement, il avait été plus égoïste, peut-être qu'aujourd'hui, ce serait lui à la place de Paige. Un nouveau message arriva.

De : Harry

A : 18:39

Réponds-moi, je suis inquiet.

« Mais va te faire foutre ! » hurla Louis à plein poumon en se levant. Sur le terrain, quelques joueurs lui lancèrent un regard curieux mais il les ignora. « Qu'est-ce que tu crois ? Que je suis à ton entière disposition ? Que je n'ai que toi dans ma vie ? Que je passe mon temps à attendre tes putains de messages ?! De quel droit tu t'inquiètes ? Tu n'es personne pour moi ! Personne ! » Il pensait qu'en criant, les mots deviendraient réalité. Ce n'était pas le cas.

Ses mains tremblaient et ses yeux larmoyaient. Pourquoi était-ce si dur de le laisser partir ? Il avait envie de s'asseoir sur une des chaises et de laisser la pluie le tremper jusqu'à grelotter. Il voulait sentir autre chose que cette douleur sourde et impossible à calmer. N'importe quoi aurait été plus agréable. Il resta encore une heure, peut-être deux, les yeux dans le vague et son téléphone serré dans sa main. Son portable continua de vibrer mais il n'y toucha pas. Harry n'aurait pas sa réponse. Non il n'allait pas bien. Pas bien du tout.

Le mercredi, Louis se força à s'habiller pour aller en cours. Il avait un projet de science important à rendre, et même si la tentation de rester au lit était forte, il ne voulait pas planter ses partenaires. Maureen l'appela dans l'après-midi. Il demanda à se reposer jusqu'à samedi. Il ne pouvait pas indéfiniment fuir le diner. Sans ça, il ne mangeait pas, ne vivait pas. Mais il était encore trop tôt pour qu'il croise Harry. Il avait l'espoir que samedi Paige et lui sortiraient au cinéma, ou iraient batifoler dans son appartement. Il était certain qu'Harry ne gaspillerait pas sa soirée au diner, à le regarder déambuler dans la pièce comme s'il était de la chaire fraîche. II avait d'autres préoccupations. Il ne l'escorterait pas non plus jusqu'à sa voiture, la main sur ses reins, comme il le faisait d'habitude, il ne lui servirait pas un verre de champagne et ne le porterait pas jusqu'à sa chambre en dévorant ses lèvres. Depuis un an, ça avait été son programme du samedi soir. Aujourd'hui, Louis ne savait plus comment s'occuper autrement qu'en unissant son corps nu à celui d'Harry. C'était la première fois qu'il ne rentrerait pas chez lui à six heures du matin, en titubant. Il n'aurait pas à avaler ses anti-douleurs habituels et ne passerait pas la moitié de son dimanche à roupiller. Les choses changeaient. En résolvant ses exercices, il décida que samedi, après son service, il rejoindrait Liam et Niall au Tonic pour boire quelques verres, danser et, si possible trouver quelqu'un pour terminer sa nuit. Quelqu'un qui resterait avec lui jusqu'à l'aube, déjeunerait sur son lit des tartines couvertes de Nutella et partirait en lui laissant son numéro.

Il était confiant. Il finirait bien par guérir d'Harry. Le jeudi son téléphone sonna à nouveau et, sans prendre le temps de lire ce qui était écrit, Louis supprima tous les messages. S'il s'était écouté, il aurait carrément effacé le numéro d'Harry mais... quelque chose le retenait encore. A vingt heures, il quitta sa chambre, emmitouflé dans une couverture et s'installa sur le canapé avec ses colocataires.

- Tu veux jouer ? lui proposa Niall en lui tendant une manette.

Louis secoua la tête. A sa gauche, Liam et sa nouvelle proie gloussaient comme des poules en s'embrassant. Lorsqu'ils se dirigèrent en haut, il comprit que l'étage serait banalisé pour l'heure suivant.

- Monte le son, demanda Chad en entendant les premiers cris.

- Comment s'appelle-t-elle ?

- Rebecca-

- Emy.

- Quoi ? Rebecca ou Emy ?

- Emy était celle de la semaine dernière, rappela Niall en avalant une poignée de M&M'S.

- T'es sûr ?

« Arggh Rebecca ! »

La voix de Liam leur parvint depuis l'étage et Niall eut un sourire mesquin.

- Certain même.

- S'il ne changeait pas tous les deux jours, on n'en serait pas là.

- Il m'a assuré que celle-ci serait la bonne.

- Tu connais Liam. Il a dit la même chose pour les trois précédentes.

Louis rit et se leva pour aller prendre un verre d'eau à la cuisine. Au moment où il quitta le canapé, la sonnette retentit.

- Vous attendez quelqu'un ?

- Pas que je sache, dit Chad en jetant un coup d'œil à Niall.

- La fille a probablement invité ses copines.

- J'espère qu'il y aura une petite rouquine.

- Toi et tes rouquines...

- Quoi ? Vous y connaissez rien. Non seulement elles sont rares mais en plus, elles sont super intelligentes.

- Intelligent ne rime pas vraiment avec toi. Louis ?

- Rousse ou pas, je m'en moque. Je ne joue pas dans la même cour je vous rappelle.

Niall fit la grimace et Chad se boucha les oreilles.

- Quelle horreur, j'ai des images qui me parviennent !

Louis ignora leurs commentaires et ouvrit la porte. En voyant la personne qui se tenait de l'autre côté, son visage se décomposa. Lui qui croyait être mentalement prêt à revoir Harry, se trompait complètement. Samedi ne suffirait pas. Il lui faudrait encore des mois, des années pour pouvoir l'affronter sans qu'il ne soit complètement chamboulé. Sa main qui tenait la poignée se mit à trembler et il fit un pas en arrière. Ses sens étaient en alerte, son corps cherchait à se protéger. Dans sa poitrine, son cœur qu'il avait eu tant de mal à recoller la semaine passée, se brisa. Il ouvrit la bouche mais fut incapable de parler. S'il avait prétendu être heureux pour lui, Harry devait maintenant se rendre compte qu'il avait délibérément menti.

- Salut, dit Harry d'une petite voix.

- C'est qui ? demanda Niall depuis le salon.

Louis secoua la tête et s'éclaircit la gorge.

- Personne ! dit-il sans quitter Harry des yeux.

Un éclair de douleur traversa son regard mais Louis était tellement concentré sur sa respiration et les larmes qui montaient doucement, qu'il ne remarqua rien.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il d'une voix plus froide qu'il ne l'aurait voulu.

Ses réflexes le poussaient à fuir le regard d'Harry. Il ne voulait pas qu'il brise à nouveau sa carapace. Ça avait été trop dur de la reconstruire morceau par morceau pendant toute la semaine. Il avait usé trop de larmes pour la même personne qui ne les méritaient pas. Il avait pris la décision de ne plus se laisser aller. Et si, pour guérir, il devait faire les choses de façon radicale, il était prêt à tout risquer. Quitte à blesser Harry, il ne s'en souciait plus.

- Comme tu ne répondais pas à mes messages, je me suis dit que je pouvais passer te voir.

Comment peux-tu être aussi stupide ? Si je ne te réponds pas, c'est que je ne veux pas te voir !

Louis resta silencieux et fixa les marches du perron. Harry se sentit soudainement mal à l'aise. Il mit l'attitude de Louis sur le compte de maladie et passa outre son mauvais pressentiment.

- Je t'ai apporté quelque chose.

Une fois de plus, Louis ne fit aucun geste pour l'inviter à rentrer. Il ne chercha même pas à croiser son regard. Harry ignora la façon dont son estomac se tordait et lui tendit le sac en plastique. A l'intérieur cinq boîtes de médicaments différentes, et un donut emballé dans du papier aluminium.

- Je ne savais pas vraiment ce que tu avais, alors j'ai pris un peu de tout. Pour le ventre, les oreilles, la tête-

- Pas pour le cœur ?

- Quoi ? Euh...

- Laisse tomber.

Louis attrapa le sac avec une pointe de culpabilité. Pourquoi n'arrivait-il pas à être honnête ? Il avait garanti à Harry que sa relation avec Paige ne changerait rien à leur amitié mais depuis le début, il se comportait comme le pire des connards. Harry faisait tous les efforts possibles pour lui montrer qu'il était là pour lui, il faisait ce qu'un vrai ami aurait fait, et Louis n'était même pas capable de le regarder dans les yeux.

- Merci pour... ça, murmura-t-il finalement.

Harry le regarda reculer et lui offrit un sourire à mi-chemin entre la tristesse et l'incompréhension. Un de ces sourires qui vous transperce et vous brise le cœur. Il n'insista pas plus et descendit les marches dans l'autre sens. Louis le regarda s'éloigner jusqu'à sa voiture, impuissant. Avant de monter dedans, Harry le regarda une dernière fois et lui dit :

- Au fait, le donut est frais. Paige les a faits ce matin. Profite-en.

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