N°50 /!\Harry X Louis ONE DIRECTION PART 1
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Il était près de vingt et une heures lorsque Louis gara sa voiture sur le parking du diner où il travaillait cinq fois par semaines. Son entrée à l'université, deux ans plus tôt, avait totalement bouleversé sa vie. Il avait dû laisser derrière lui l'adolescent à la langue bien pendue qu'il était pour devenir adulte. Finies les cuites douloureuses, la fumette planqué dans la cage d'escaliers, les parties de poker tardives. Il avait changé. Malgré sa tendance provocatrice et ses quelques tatouages rebelles, Louis avait toujours été bon à l'école. Il n'avait jamais vraiment eu besoin de se forcer pour réussir. Alors, lorsque la dernière année, il avait tous mis en œuvre pour être accepté dans l'université de son choix, le tour avait été joué. Il s'était plongé dans les bouquins, avait révisé jusqu'à tard dans la nuit et n'avait pas fléchi face aux invitations de ses amis. Sa mère ne le reconnaissait plus. Où était passé son ado insolent ? Finalement, ses efforts avaient payé et, quelques mois après les résultats du concours, il avait fait ses valises pour New Haven. Aucune hésitation ne l'avait traversé. Il voulait s'installer à l'autre bout de la planète. Ça avait été son souhait le plus cher : partir pour tout recommencer ailleurs. Louis s'était donné le défi de réussir. Rien que pour voir ce qu'il valait réellement, s'il en était capable. Résultat : il l'avait fait. Il était parti et avait débuté sa nouvelle vie, loin de ses parents, de ses sœurs. De tout ce qu'il avait toujours connu. Il avait laissé derrière lui son enfance, son adolescence, tous les souvenirs qu'il s'était créé à Doncaster. C'était étrange de dire au-revoir à tous ses amis à l'aéroport. De voir ses parents pleurer dans les bras l'un de l'autre et ses sœurs larmoyer. C'était peut-être lâche de sa part mais après avoir passé les portiques de sécurité, Louis ne s'était plus retourné. Il n'avait pas eu la force. Il avait passé le trajet à dormir et s'était réveillé dans un tout nouvel endroit. Au bout d'une semaine, il avait rapidement compris que ses économies ne suffiraient pas pour terminer le mois. Avec cinq milles dollars à verser pour pouvoir louer la chambre d'une fraternité, les courses quotidiennes et le remboursement du prêt colossal qu'il avait fait pour ses études, il fallait qu'il trouve un emploi. Contrairement à certains élèves qui, comme lui, s'étaient battus pour intégrer Yale, ses parents avaient un revenu modeste bien loin des cinquante mille dollars que l'école réclamait. Louis n'était pas non plus éligible aux bourses. Alors, comme tous les autres membres de sa fraternité, il était parti en quête d'un travail. Niall et Liam, deux de ses colocataires, l'avaient accompagné pour déposer des CV un peu partout. Son apparence séditieuse lui avait valu de nombreux refus et puis finalement, après quelques semaines de bataille, un employeur l'avait rappelé. Son job de serveur ne payait pas de mine mais les horaires étaient flexibles, et les pourboires généreux.
Louis jonglait donc entre le stress des examens, les fêtes organisées par les différentes sororités et son travail au diner. Ses journées étaient chargées, il ne s'accordait aucune pause. Dès qu'il avait du temps libre, il se rendait au terrain de foot et gaspillait ses quelques heures à jouer. S'il ne se défoulait pas, il risquait de sombrer. Inquiète, sa mère était venue lui rendre visite à l'occasion de Thanksgiving et l'avait trouvé épuisé.
- Est-ce que tu te nourris correctement au moins ?
- Maman... s'il te plaît...
- Pas de ça avec moi ! Tu as beau être majeur et vacciné, tu restes mon petit garçon. Peut-être que tu devrais faire un peu moins la fête et te reposer.
- Mais je me repose !
- Tu te sens seul ?
- Quoi-non ! Bien-sûr que non ! Je vois du monde toute la journée.
Sa mère avait eu une étincelle dans le regard, comme si elle avait trouvé la solution à tous ses problèmes.
- Il te faut une petite-amie.
Louis s'attendait à tout, sauf à ça. Sa remarque l'avait fait rougir et après ça, il n'avait plus pipé un mot.
Le souvenir de cette soirée lui revint en tête alors qu'il poussait la porte du petit restaurant. Il s'ébroua et retira son manteau. Derrière le bar, Maureen, sa patronne, essuyait des verres. Elle était sa version féminine. Pas étonnant qu'elle l'ait embauché. Cheveux bordeaux, tatouages, yeux bleus, lèvres rouges, elle était exubérante et s'en moquait éperdument. Si un seul client avait le malheur de loucher sur son décolleté, elle le foudroyait du regard et cela suffisait. Les photos de ses championnats de krav maga, placardées au mur, dissuadait n'importe qui de lui faire des avances. Même les plus téméraires des pervers renonçaient. Maureen était insaisissable. Seul Josh, son petit-ami, avait réussi à la dompter. Même après deux ans, Louis ne savait pas comment l'appréhender. Ils se voyaient pratiquement tous les jours et pourtant, il n'avait toujours pas réussi à gagner son amitié. Elle était sur ses gardes en permanence. Il avait appris de Polly, une étudiante en droit afro-américaine, avec qui il alternait son service, qu'elle ne faisait pas confiance aux hommes. Jamais. Harry et lui, étaient les seuls employés masculins. Pour Harry, il était évident que son visage innocent la convaincrait mais pour lui, c'était différent. Qu'est-ce qui avait bien pu lui plaire ? D'ordinaire les gens le fuyaient. Il n'inspirait pas vraiment la sympathie avec son regard glacial, ses tatouages à outrance et son éternelle cigarette. Pourtant, Maureen n'avait pas hésité à l'embaucher. Au début, leur relation était tendue et puis peu à peu, elle s'était habituée à sa voix haut perchée, aux pauses clopes qu'il partageaient et au bruit de son rire contagieux. Louis la découvrait toujours aussi tendue et angoissée au contact des clients masculins, mais avec lui, elle n'avait aucun mal à s'autoriser quelques blagues. Il était privilégié.
- Bonjour la compagnie, hurla-t-il.
Maureen leva la tête et agita la main. Polly, soulagée de le voir, se détourna du client qui la harcelait pour avoir son numéro de téléphone, et trottina jusqu'à lui.
- Tu as dix minutes de retard, lui reprocha-t-elle en enfilant sa veste.
- Désolé, s'excusa Louis. Je te paierai un coup pour me faire pardonner.
- T'as plutôt intérêt. Salut Mau' !
- A plus ma belle.
Le diner était plutôt calme pour un vendredi soir. Mais ça n'empêchait pas les clients habituels de squatter les tables jusqu'à une heure du matin, heure à laquelle Maureen chassait tout le monde à coups de balais. Louis se dirigea vers les vestiaires et, tout en enfilant son uniforme demanda :
- Harry n'est pas là ?
- C'est son jour de repos, tu sais bien.
- Oh...
Il baissa la tête et changea de sujet pour masquer sa déception. Derrière le comptoir, Maureen le regarda émerger de la pièce attenante avec ses yeux d'aigles.
- C'est quand même dingue qu'il fasse aussi froid ! Je n'arrive toujours pas à m'habituer à ces températures de chien.
- Que lui veux-tu ?
- Quoi ?
- A Harry, précisa Maureen.
Décontenancé, Louis eut un rire forcé.
- Rien, pourquoi tu demandes ça ? Je voulais juste savoir si-
- S'il te ramènerait ?
- Comment tu sais que-
- Je ne dis rien mais je vous vois.
Louis baissa la tête pour masquer ses joues enflammées. En deux ans, c'était la première fois que Maureen sous-entendait qu'elle savait. Il préféra couper court à leurs conversations et se dirigea vers une des tables avec un chiffon. Harry avait un an de moins que lui et étudiait à la Southern Connecticut State University. Bien moins prestigieuse que Yale, il n'avait pas eu la chance d'intégrer une autre école de celle-ci. Sa famille vivait à New Haven depuis dix ans et malgré, les opportunités qui se présentaient ailleurs, il avait refusé de quitter la ville où il avait grandi. Il s'y sentait bien et n'était pas encore prêt à abandonner ses parents. Il y avait ses habitudes, habitudes que Louis connaissait par cœur. Le dimanche, il faisait un saut à la boulangerie, traversait Temple Street et dégustait son croissant sur un banc de New Haven Green. Le lundi après-midi, il se rendait à la salle de sport et soulevait des poids que Louis n'était même pas capable de porter. Le mercredi, il allait au cinéma avec son colocataire Zayn, et le samedi soir, il venait manger un morceau au diner, même si son service se terminait à quinze heures. Louis prenait le sien à dix-huit heures. Harry ne manquait jamais d'observer ses moindres faits et gestes. Cela n'aurait pas dû le déstabiliser, personne n'avait jamais eu d'emprise sur lui, pas même la plus charmante des filles et pourtant le samedi était connu comme le jour où il battait son record de vaisselle cassée. Maureen râlait, Polly l'aidait à nettoyer et Harry se délectait de ses joues cramoisies, derrière une tasse de café. Harry partait à la fermeture et attendait Louis devant la devanture. Aucun mot n'était échangé entre eux, mais ils savaient tous les deux ce qui les attendait. C'était arrivé par hasard, sans prévenir. Après avoir travaillé pendant un an avec Harry, Louis s'était senti irrésistiblement attiré par son visage pur, ses yeux d'un vert profond et sa gentillesse incommensurable. Il y avait des dizaines de filles sur le campus et pourtant, c'était vers lui que son cœur avait balancé. Des liens uniques s'étaient tissés entre eux. Trop timide pour oser l'approcher, Louis avait attendu qu'Harry initie le contact. A partir de là, ils ne s'étaient plus lâchés. Une alchimie immédiate était née entre eux. Harry appréciait le sens de l'humour pointu de Louis, la façon qu'il avait de toujours rire même lorsque rien n'allait. L'amour débordant et impudique qu'il avait pour sa famille, la manière dont ses yeux se plissait lorsqu'il souriait ou celle dont ses sourcils se fronçaient lorsqu'il notait une commande. Il avait trouvé en lui la personne qu'il n'avait jamais connu. Celle à qui il pouvait tout dire sans rien craindre. Un meilleur ami. Ils ne se voyaient qu'au travail mais pour Louis, c'était déjà un privilège. Chaque moment passé avec Harry était une bouffée d'oxygène dans sa vie à deux cents à l'heure. Il redevenait le jeune homme narquois et sarcastique qu'il avait toujours été. Harry prenait toujours ses remarques avec beaucoup d'humour. Ca faisait du bien de ne pas être blâmer chaque fois qu'il en disait trop.
Leur amitié s'était consolidée autour d'une cigarette et d'un fond de The Fray dans la voiture de Louis. Harry l'avait regardé fumer sa cigarette, envoûté par la musique et les yeux dans le vague. C'était presque comme s'il était seul, plongé dans son monde.
- Cette chanson est... vraiment sombre, avait-il dit lorsque les dernières notes de How to save a life avait résonné.
Louis l'avait regardé, les yeux humides et, sans vraiment savoir pourquoi il lui disait ça, avait chuchoté dans la nuit :
- Quand j'avais quinze ans, j'ai tenté de me suicider.
Il s'attendait à ce que Harry fasse la même tête que les autres : une expression coincée entre la pitié et la surprise mais il était resté parfaitement neutre et avait simplement pressé son épaule comme pour dire : « je suis là et je t'écoute. » Louis s'était senti à l'aise. Et alors, il lui avait raconté la période la plus sombre de sa vie.
- Cette chanson m'a sorti de la dépression. Elle a une valeur sentimentale que je ne peux même pas expliquer. Sans elle, sans The Fray, je ne sais pas si j'aurais réussi, avait-il avoué au bout de longues minutes de monologue.
- Je suis certain que si. C'est dingue on dirait pas comme ça.
- Je sais. Beaucoup ont du mal à le croire mais... je reviens de loin.
Ce jour-là, Harry avait découvert une part de sensibilité insoupçonnée chez Louis. Derrière ses tatouages et son air froid, il était en réalité couvert de plaies qu'il avait dû recoudre seul. Harry s'était senti heureux qu'il lui dévoile ses cicatrices. Il avait eu la sensation pour la première fois, de compter réellement pour quelqu'un. Et ce n'était pas n'importe qui, c'était Louis. Le temps avait passé et puis, il avait réalisé que les quelques heures de travail où ils se voyaient ne lui suffisait plus. Alors, il avait inclus Louis dans sa vie, à lui. A sa façon. D'abord en l'invitant au cinéma avec Zayn. Puis à la salle de sport et enfin à la boulangerie.
Aujourd'hui, Louis ne savait plus vraiment où il en était. Il y a un an, la limite entre l'amitié et l'amour était parfaitement distincte mais depuis cette nuit où Harry l'avait embrassé, il ne savait plus trop. C'était arrivé sans prévenir. Ils étaient allongés sur une couverture dans le parc et discutaient. Il n'y avait pas de bruit, seulement le ronronnement lointain des voitures. Harry avait saisi son menton entre deux phrases et, sans le prévenir, avait déposé ses lèvres au coin de sa bouche, presque timidement. Louis était resté paralysé. Il n'avait même pas été capable de se redresser. En y réfléchissant, il savait que même s'il avait pu, il n'aurait rien fait pour de toute façon. Il avait attendu ce moment si longtemps. Alors pourquoi y renoncer ? Pourquoi rompre cet instant magique ? Harry avait plongé ses mains dans ses cheveux et s'était frotté à lui, sans cesser de l'embrasser. Ils avaient fini la nuit dans sa chambre, nus sous les draps. Au petit matin, Louis n'avait pas osé se réveiller. Il pouvait déjà prédire qu'Harry était parti et qu'il regrettait tout ce qu'ils avaient fait. C'était malheureux car lui, ne regrettait rien du tout. Il ne s'était jamais senti aussi vivant, aussi heureux que la veille. Et pourtant, son rêve allait éclater. Les larmes avaient inondés ses joues sans qu'il ne puisse les retenir. Il se trouvait pathétique. Il ne voulait même pas imaginer l'ambiance au diner. Ni la façon dont Harry se comporterait. Il allait probablement faire comme si rien ne s'était passé. Ou pire, il allait l'ignorer et détruire tout ce qu'ils avaient bâti ensemble. C'était difficile d'imaginer Harry comme ça. Il était tellement doux, tellement gentil. Mais Louis ne pouvait que craindre le pire. Comment fait-on lorsqu'on a couché avec son meilleur ami et que lui en avait envie ? Comment fait-on pour lui dire qu'on regrette sans perdre sa confiance ? C'est simple, on fait pas. On le blesse et c'est tout.
« Si seulement on était bourré... » avait sangloté Louis en pressant ses poignets contre ses yeux. Il était impensable qu'Harry ait des sentiments pour lui. Il ne savait pas exactement ce qui lui avait traversé l'esprit lorsqu'il l'avait embrassé, mais l'amour n'avait joué aucun rôle là-dedans. Louis s'en voulait de ne pas l'avoir repoussé. Il avait ruiné leur amitié. Harry le détestait probablement. Alors qu'il se croyait seul, quelqu'un avait ouvert la porte de sa chambre. Sans ouvrir les yeux, Louis avait hurlé à son colocataire de dégager. Mais en entendant la voix de l'intrus, il avait réalisé que ce n'était pas son colocataire. C'était Harry.
- Louis ? Tu pleures ? Qu'est-ce qui se passe ?
La voix alarmée d'Harry, l'avait sorti de sa torpeur. Il s'était assis dans son lit, encore nu et avait essuyé ses yeux. Harry était torse nu et portait une serviette de bain. Les gouttelettes qui perlaient dans ses cheveux, témoignaient qu'il venait de prendre une douche. Louis l'avait fixé sans savoir quoi répondre. Il ne s'était pas enfui comme il l'avait cru. Il ne l'avait pas abandonné. Mais ça ne voulait pas dire qu'il ne regrettait pas ce qui s'était passé.
- Lou... parle-moi, avait demandé Harry en s'asseyant au bord du matelas.
L'absence de geste tendre, lui avait confirmé ses craintes. Harry ne l'aimait pas. Pas comme il voulait. Louis ne savait pas pourquoi il avait couché avec lui ni même s'il y aurait une prochaine fois. Son cerveau lui criait qu'il s'était servi de lui, qu'il avait assouvi ses désirs et que maintenant, il n'en avait plus rien à foutre. Mais son cœur, continuait d'espérer. Il ne pouvait pas croire qu'Harry soit ce genre de personne. Pas après tout ce qu'ils s'étaient confiés, tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.
- Ecoute si c'est par rapport à ce qu'il s'est passé-
- Non. Epargne-moi les détails. Je sais déjà ce que tu vas me dire.
- Ah oui ?
- Que c'était une erreur, que tu regrettes et que tu n'as plus envie de me parler et que...
Louis avait levé les yeux au ciel pour s'empêcher de pleurer.
- Je te dégoûte.
Abasourdi, Harry l'avait observé et, sans savoir vraiment quoi faire, avait suivi son instinct. Son instinct qui lui hurlait de faire disparaître ces larmes de chagrin. Il avait pris Louis contre lui et l'avait cajolé doucement jusqu'à ce qu'il cesse de pleurer. Louis avait eu envie de le repousser, de l'incendier mais il n'avait rien dit et s'était laissé faire. C'était peut-être la dernière fois qu'il était aussi proche d'Harry, qu'il avait le droit de le toucher. Alors il en avait profité, jusqu'à la dernière seconde. Il avait mémorisé son odeur, la chaleur de son torse, les battements de son cœur, pour être sûr de ne pas les oublier.
- Lou, je ne sais pas ce qui t'est passé par la tête mais tout ce que tu as pu penser est faux.
- Alors quoi ? Tu vas me dire que tu ne regrettes pas ? lui avait demandé Louis en le dévisageant.
- Non ! Bien-sûr que non je ne regrette pas. C'était vraiment génial, t'es un sacré coup au lit.
Louis avait baissé les yeux. Ses joues brûlaient.
- Et... tu vois... j'ai personne en ce moment alors je me disais que peut-être... on pourrait faire quelque chose de ça. De temps en temps pour relâcher la pression... après le boulot. Juste histoire de kiffer.
- Un peu comme... des sex-friend ?
- Oui exactement ! Je t'apprécie beaucoup alors... je ne voudrais pas le faire avec quelqu'un d'autre que toi. Et puis, je trouve qu'on fonctionne bien ensemble, non ?
Le visage d'Harry s'était illuminé pendant une seconde mais en voyant la mine déconfite de Louis, il s'était aussitôt rembruni.
- Après si tu ne veux pas... je comprendrais.
Louis s'était mordu la lèvre. La proposition était tentante. Il n'avait rien à faire. Seulement à profiter. Harry ne saurait rien de ses sentiments et lui pourrait se blottir contre son torse à chaque fois qu'il en aurait envie. Il pourrait même l'embrasser sans se soucier qu'il découvre ce qu'il ressentait. C'était le plan parfait. Harry y gagnait des nuits endiablées et Louis, l'affection dont il avait tant besoin.
- Non ! Je... je vais y réfléchir.
- Je ne veux surtout pas te forcer à faire quoique ce soit. Mais si ça peut te rassurer, ce sera une relation sans attache, sans engagement. Pas de crise de jalousie à gérer, de rendez-vous à préparer, de cadeau à offrir. Comme ça, pas d'emmerde. On est totalement libre. Tu peux sortir avec qui tu veux et dès que l'un de nous en a marre, tout s'arrête. C'est simple non?
Sur le papier, la proposition était alléchante. Louis bénéficiait enfin de tout ce qu'il avait toujours voulu. Harry ne serait rien qu'à lui. Il n'avait qu'une seule chose à faire : le persuader de rester à ses côtés. S'il fallait qu'il ouvre les jambes un peu plus souvent pour qu'Harry tombe amoureux de lui, il le ferait sans hésiter.
- Je veux bien essayer... avait-il murmuré en couvrant son torse avec la couverture.
- C'est vrai ?!
Harry avait le visage d'un petit garçon à Noël. Louis l'avait rarement vu aussi joyeux. Pendant une seconde, il s'était autorisé à croire qu'il était heureux grâce à lui, et pas uniquement grâce à son corps. Louis avait hoché la tête et, lorsqu'Harry s'était approché de lui, il avait fermé les yeux. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, sans doute un baiser. Mais Harry ne l'avait pas embrassé. Il s'était contenté d'ébouriffer ses cheveux. Et alors, Louis était subitement retombé sur terre. Son cœur s'était contracté douloureusement et il avait ravalé son gémissement plaintif. Ils n'étaient pas ensemble. Harry ne l'aimait pas. Il ne fallait pas qu'il l'oubli.
- Bon et bien... c'est réglé. N'hésite pas à m'appeler dès que tu as besoin. Il faut que je file, j'ai plein de trucs à faire.
Harry s'était déshabillé sans pudeur et avait revêtit ses vêtements de la veille. Louis l'avait regardé, complètement dévasté. Dans quoi venait-il de s'engager ? Sur le bout de sa langue les mots « reste avec moi » brûlaient. Il avait envie de se recoucher dans ses draps et de serrer Harry contre lui. Autant qu'il le pouvait. Mais il ne pouvait pas. Pas encore. Sur le pas de la porte, Harry s'était tourné vers lui une dernière fois et Louis s'était efforcé de sourire. S'il continuait de broyer du noir, Harry finirait par se douter de quelque chose.
- On se voit au diner ? demanda Harry pour avoir la confirmation.
- Oui. Bien-sûr.
- Super, à plus !
Son sourire éclatant était resté gravé dans la mémoire de Louis. Il avait passé le reste de la journée allongé dans son lit. Son dos le faisait atrocement souffrir. Il aurait donné n'importe quoi pour qu'Harry le couve et s'occupe de lui. Mais il était seul. En fin d'après-midi, Niall était venu lui apporter des antidouleurs et deux toasts couverts de beurre de cacahuète.
- Merci.
- Dure nuit hein ?
- On peut dire ça comme ça.
- Qui est l'heureux élu ?
Louis avait arrêté de mâcher et s'était tourné vers Niall. Avait-il le droit d'exposer sa relation avec Harry ? Ils n'en avaient pas encore parlé. Alors, de peur de tout gâcher, il avait préféré mentir.
- Un mec... Marius. Quelque chose comme ça.
- Vu ton état, ça devait être un sacré bestiau.
Niall avait eu un grand éclat de rire face à la mine embarrassée de Louis. Il s'était levé toujours en riant et était sorti de la chambre. Louis n'avait aucun doute sur son intention de raconter sa nuit à toute la maisonnée. Dans quelques minutes Liam et Jeff finiraient par débarquer en quête de détails croustillants.
Cela faisait pratiquement un an qu'ils avaient scellé ce pacte. Un an que Louis était à la disposition d'Harry. Qu'il se réveillait au beau milieu de la nuit et traversait la ville pour se rendre à son appartement. Qu'il couchait avec lui presque tous les jours et n'avait pas le droit de l'embrasser en public. Qu'il faisait semblant d'aller bien, alors que cette situation le détruisait petit à petit. Il avait tout ce qu'il voulait. Harry lui avait tout offert, mais ce n'était pas assez. Il ne supportait plus ses départs précipités au petit matin, les fois où il ouvrait les yeux au milieu de la nuit et que le lit était vide, les baisers échangés mais les « je t'aime » inexistants. Il avait de plus en plus de mal à cacher ses sentiments, à retenir ses caresses, ses mots doux. Parfois, lorsqu'il promenait ses doigts dans ses boucles indomptables, Harry chassait sa main et se mettait à rire.
« Qu'est-ce que tu fais ? On n'est pas en couple je te rappelle. » Cette petite phrase innocente, ne valait rien pour Harry. Mais pour Louis, elle était comme une balle reçue en plein cœur. Combien de fois avait-il dû contrôler ses larmes ? S'enfuir à la salle de bain parce que son cœur ne supportait plus de voir Harry d'aussi près, mais de le sentir aussi loin ? Il se sentait faible. Alors, dès qu'il en avait l'occasion, il parlait plus fort, riait plus souvent, se faisait remarquer. Pour montrer qu'il allait bien, pour se prouver qu'il n'avait rien à craindre. C'était la première fois qu'il couchait avec quelqu'un en sachant pertinemment que la personne n'éprouvait rien pour lui. Jusqu'à présent, il n'avait jamais considéré avoir un sex-friend. Il n'avait jamais eu de coup d'un soir et ne s'était jamais offert aussi facilement. Ca faisait mal. Il avait l'impression d'être traité comme un moins que rien. Et pourtant, il n'avait pas le droit de se sentir comme ça. Harry ne faisait rien pour le blesser. Il respectait simplement les règles qu'ils s'étaient fixés. Pas de contact en public, pas d'affection, et surtout, pas d'amour. Louis se répétait sans cesse, qu'au moins, il lui était utile, Harry déversait en lui toute son énergie négative et repartait soulagé. Mais lui, l'accumulait, sans même s'en rendre compte. Il encaissait sans broncher et attendait le jour où il ne pourrait plus supporter. Le jour où il imploserait. S'il s'était confié, Niall lui aurait probablement suggéré de tout arrêter, puisque cette situation le rendait malheureux. Mais ce n'était pas aussi simple. Personne ne pouvait comprendre ce qu'il traversait, pas même Harry. Il préférait être traité comme un objet sexuel et se donner l'illusion d'être aimé, plutôt que de retourner au stade d'amis. Il était hors de question qu'il ruine tous ses efforts après un an de souffrance. Harry finirait bientôt par craquer. Il en était certain.
Même s'il avait voulu mettre fin à leur relation, il n'en aurait pas été capable. Il était devenu accro. Bien plus qu'il ne l'était auparavant. Harry était une drogue, un plaisir inatteignable qui le faisait fantasmer et rythmait ses journées. Il avait de plus en plus de mal à se passer de ses baisers, de son torse chaud contre son dos, de ses mains enlacées aux siennes. Lorsque ses doigts le parcouraient, Louis avait la sensation indescriptible d'être un bijou inestimable. Même s'il ne l'aimait pas, Harry était le premier à lui faire ressentir quelque chose d'aussi fort, d'aussi puissant. Aucun de ses ex ne lui avait donné cette impression d'être précieux. Harry était tellement doux avec lui mais aussi imprévisible. Parfois, entre deux services, il attirait Louis dans les vestiaires et l'embrassait fougueusement, sans honte, sans se soucier de ce que Louis pouvait ressentir. « J'ai envie de toi. » Cette simple phrase lui faisait oublier toute la rancœur et la tristesse qu'il pouvait éprouver. Harry le trouvait séduisant, c'était tout ce qui comptait. Louis ne pouvait pas résister. A chaque nouveau baiser, son cœur s'emballait, ses jambes s'affaiblissaient et sa poitrine brûlait d'un feu ardent. Il s'offrait à Harry sans protester, peu importe le lieu. Lorsqu'ils n'étaient pas dans leur chambre, à l'abri des regards Harry faisait tout dans la précipitation. Il ne prenait même pas la peine de se déshabiller. Il ne l'embrassait pas non plus. Ses mouvements étaient brutaux, sans pitié. Il ne s'arrêtait même pas pour reprendre son souffle. Dans ces moments-là, Harry était affamé, comme une bête sauvage. Ses coups de reins étaient tranchants et ses grognements bestiaux. Il gardait la tête basse et braquait son regard sur leur bassin, l'endroit où ils étaient connectés. Harry s'enfonçait entre ses chairs sans vergogne. Tout ce qui comptait, était ce pic de plaisir, cette sensation ultime qu'il avait besoin d'atteindre. Louis restait debout, le dos plaqué contre les casiers et recevait tout ce qu'il avait à lui offrir. Il n'avait pas son mot à dire. Ses gémissements étaient étouffés par la main possessive d'Harry qui, de temps à autre, enfonçait ses doigts dans sa bouche. Louis détestait ces moments-là. Mais ils étaient suffisamment rares pour qu'il les supporte. Lorsqu'Harry était comme ça, rien de ce qu'il pouvait lui dire ne le faisait s'arrêter. Au fond de lui, il avait peur. Peur que s'il émette la moindre plainte, Harry décide de tout arrêter. Il ne voulait pas, il avait besoin de lui.
- Putain de merde ! Je vais jouir !
- N-Non attends-moi, suppliait Louis en s'accrochant à ses épaules.
- Je p-p... peux pas !
Harry fermait les yeux et poussait ses hanches au maximum jusqu'à s'immobiliser en lui. Il jouissait pendant d'interminables secondes et, lorsqu'il avait repris ses esprits, se retirait. Les traces de son sperme coulaient entre les cuisses tremblantes de Louis qui, invariablement, finissait par s'écrouler contre les casiers. Après quelques mois, ils avaient tous les deux décidé de ne plus utiliser de préservatifs. Louis aimait les frottements de sa peau contre la sienne, Harry la vision de sa semence dégoulinante. Ca l'excitait. Tandis qu'ils haletaient, un regard passait entre eux. Louis avait tellement de choses sur le cœur. Mais pas assez de courage pour les dire. Il n'avait pas encore joui. Mais il savait d'avance, qu'Harry ne lui offrirait pas le plaisir délicieux de ses caresses. Lui avait eu ce qu'il voulait. Il n'avait plus aucun intérêt à s'occuper de lui. C'était tout le temps comme ça.
- Je... Je dois y aller. Maureen risque de se douter de quelque chose, s'excusait toujours Harry.
Louis le regardait s'éloigner avec son habituelle mine coupable. L'était-il vraiment ou faisait-il semblant ? Difficile à dire. Il aurait dû lui en vouloir, lui hurler dessus d'être aussi injuste, de lui faire autant de mal, mais il ne pouvait simplement pas. C'était trop dur. Il était amoureux, après tout.
Une fois seul, il s'autorisait à craquer et glissait sur le sol, encore nu et sale. Il n'avait même pas la force de se rhabiller. Il pouvait rester une demi-heure dans ce stupide vestiaire. Tant que Polly ne venait pas tambouriner à la porte ou que Maureen ne râlait pas qu'il avait écoulé son temps de pause, il restait prostré, à se demander s'il ne valait pas mieux tout arrêter. Chaque fois, il se promettait en sortant qu'il allait rompre ce stupide pacte et chaque fois, le sourire unique d'Harry le faisait renoncer. Il ne voulait pas le perdre.
Après son service, Louis se changea et fit un tour aux toilettes. Les toilettes où Harry et lui avaient baisé. On ne pouvait pas appeler ça faire l'amour. Quand Harry se comportait comme ça, il lui rappelait, au cas où ça lui serait sorti de la tête, qu'il ne l'aimait pas. Qu'il n'était là que pour le sexe. Louis avait arrêté de compter le nombre de fois où il avait dû se nettoyer seul, les larmes aux yeux. Où il avait eu mal mais n'avait rien dit pour qu'Harry continue de le toucher. C'était minable mais il ne pouvait pas s'empêcher d'espérer recevoir un baiser, qui ne venait jamais. Il se disait que s'il tenait, Harry le récompenserait d'une manière ou d'autre autre. Les traces de leurs ébats étaient partout. Ici, au diner, chez lui dans sa chambre, dans sa salle de bain, dans le lit d'Harry. Il avait envahi sa vie. Même s'il avait voulu l'oublier, sa présence était partout. Dans sa vie et sur son corps.
Louis s'appuya sur le rebord de la vasque et se regarda dans la glace. Il se souvenait parfaitement du courage qu'il lui avait fallu pour ramasser les morceaux brisés de sa dignité, et sortir de ces toilettes. Il lui en avait fallu encore plus pour servir les clients et affronter Harry, la minute d'après, en agissant comme si rien ne s'était passé. Harry n'avait aucun problème pour faire semblant. Mais Louis n'était pas un aussi bon acteur. La réalité, c'est qu'il aurait donné n'importe quoi pour qu'Harry le prenne contre lui, le félicite et embrasse ses cheveux. Mais puisqu'il ne pouvait pas obtenir ce qu'il voulait, il se contentait de l'ignorer pendant les heures suivantes, en espérant que son cœur cesse de souffrir. Le jour d'après, tout n'était plus qu'un mauvais souvenir.
- Louis ?
Maureen passa sa tête dans l'encadrement de la porte.
- Tu viens ? Je vais fermer.
- J'arrive.
Louis suivit sa patronne et attendit qu'elle finisse de verrouiller le diner pour lui dire au-revoir.
- Josh passe te prendre ?
- Oh non, je vais rentrer en métro.
- Quoi ? A cette heure-ci ? Pas question je te ramène.
Maureen ne protesta pas mais Louis vit bien qu'elle n'était pas à l'aise dans sa voiture. Dès qu'il arriva devant chez elle, elle sortit en trombe de la voiture et respira une grande bouffée d'air.
- A plus tard.
- Ne sois pas en retard la prochaine fois.
- Compte sur moi boss.
En rentrant chez lui, Louis n'avait qu'une envie : appeler Harry. Ses colocataires s'étaient rendus à la fête de la sororité voisine où il n'avait pas pu aller. Il avait donc la maison pour lui tout seul. Quand bien même Harry lui faisait beaucoup de mal, Louis ne supportait pas de passer une journée sans lui parler. Il avait besoin de sa dose quotidienne. Même cinq minutes lui suffisaient. Du moment qu'il entendait son rire et qu'il avait son « fais de beaux rêves », il était rassuré. Une fois en caleçon et sous sa couette, Louis attrapa son téléphone. Harry décrocha au bout de la quatrième sonnerie. Sa voix rauque résonna dans le combiné et Louis en eut des frissons.
- Hey. Ne serait-ce pas mon petit serveur préféré ?
- Comment ça va ?
- Plutôt bien. Et toi, c'était chargé ?
- Moi que d'habitude. A deux on s'en est bien sorti. Je ne t'ai pas réveillé ?
- Non, tu sais bien que je n'arrive pas à dormir tant que je n'ai pas entendu ta voix, rit-il.
- Arrête un peu...
Louis sentit ses joues rougir. Il avait l'impression qu'Harry envahissait son esprit et se moquait de lui.
- Bon en réalité, je suis avec Zayn. Mais je ne vais pas tarder à rentrer chez moi.
- Je vois.
Un silence passa. Seule la respiration lourde d'Harry se fit entendre. Louis profita de ce moment pour lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Harry lui manquait et il ne connaissait qu'un seul moyen de l'avoir près de lui.
- Dis... je me demandais si... tu ne voulais pas faire un crochet par chez moi ? Pour... tu vois quoi.
Harry poussa une exclamation étouffée et se mit à tousser. Louis l'écouta s'étouffer en planquant son visage dans son oreiller. C'était la première fois qu'il en faisait la demande aussi explicitement. D'habitude, c'était toujours Harry qui initiait. Aujourd'hui, le courage et le désespoir étaient de son côté. Il était prêt à n'importe quoi pour le voir, le sentir, le toucher. C'était pathétique. La gêne s'empara de lui et il regretta instantanément d'avoir posé la question. Il n'aurait pas dû être angoissé, après tout, ça faisait partie de leur relation, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'Harry devait le trouver ridicule.
- Ne serait-ce pas la première fois que tu me demandes ? le railla Harry.
- Tu sais quoi ? Laisse tomber, c'était stupide. Je vais te laisser, murmura Louis d'une voix mortifiée.
- Non ! Attends !
- Pourquoi faire ? Pour que tu te moques de moi ?
- Je ne me moque pas de toi, qu'est-ce que tu racontes ?
- J'ai l'impression.
- Non. Je suis simplement surpris. D'ailleurs ça me fait plaisir que tu veuilles me voir. A force, je commençais à croire que je ne te plaisais plus, plaisanta Harry.
- Non enfin si ! Si tu me plais !
Tu n'as pas idée...
- Ravi d'apprendre que je suis toujours aussi séduisant, se vanta-t-il. Tu es seul ?
- Oui. Mes colocataires sont tous sortis.
- Parfait. Je vais pouvoir te faire crier aussi fort que je veux.
A cette pensée, Louis sentit son caleçon gonfler. Il pressa sa main dessus et étouffa un gémissement.
- Qu'est-ce que c'était ?
- R-Rien.
- J'arrive dans dix minutes tout au plus. Ne commence pas sans moi.
- Difficile, chuchota Louis en jetant un coup d'œil à la bosse proéminente qui s'était formée.
- Quoi ?
- J'ai dit, dépêche-toi.
- Tout ce que tu voudras.
Harry raccrocha et Louis balança son téléphone au bout du lit. Après avoir expérimenté différentes positions sur un matelas une place, il avait décidé d'investir dans un lit double, prétextant que c'était plus pratique et confortable. En réalité, il espérait secrètement qu'un jour, Harry soit trop fatigué pour repartir et décide de rester dormir. Louis attendait avec impatience le jour où il ouvrirait ses yeux au petit matin et apercevrait une touffe de cheveux bouclés, étalée sur l'oreiller voisin. Ce moment n'était pas encore arrivé.
Louis se déshabilla entièrement et profita du temps qu'il avait pour se nettoyer en profondeur. Assis sur la cuvette des toilettes, il écarta les jambes et pompa l'eau entre ses fesses avec un grognement. Il n'y avait rien de plus désagréable mais il voulait être parfait pour Harry. Il retint un instant le liquide et se libéra en poussant un soupire. Son sexe était toujours aussi dur et même s'il avait désespérément envie de s'en saisir, il l'ignora jusqu'à avoir fini. Il parfuma ensuite ses poignets et son cou puis tailla ses poils avec une paire de ciseaux. Pas le temps de se raser. Harry ne s'en était jamais plaint mais Louis songeait sérieusement à se payer une épilation laser. Les quelques fois où il s'était rasé, Harry n'avait pas manqué de le complimenter et d'embrasser sa peau « douce. » Louis ne garderait que sa barbe. Il s'enveloppa dans une serviette et inspecta son reflet avant d'éteindre les lumières. A ce moment-là, on frappa à la porte. Harry n'avait pas menti lorsqu'il disait dix minutes. Louis abandonna le tissu sur le sol de sa chambre et dévala les escaliers, complètement nu. Sans se soucier de son apparence, il ouvrit la porte d'entrée et saisit la main d'Harry. Sa seule présence, lui arracha un sourire incontrôlable.
- Sa... lut ? souffla Harry en l'observant de la tête au pied avec une mine surprise.
Louis ne perdit pas de temps et l'attira à l'intérieur. Comme toujours, Harry, sans faire beaucoup d'efforts, était époustouflant. Ses cheveux étaient détachés mais il avait noué un bandeau bleu autour pour les maintenir en place. Il portait un pull en cachemire, un jean noir en cuir et ses éternelles bottines camelles. Son regard était vif et brillant d'excitation. Louis ne résista pas à la tentation de se coller à lui. Harry l'accueillit naturellement en passant ses bras autour de ses hanches et en empoignant ses fesses.
- Quelle surprise, souffla-t-il.
Louis le regarda s'approcher et se dressa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Ses lèvres lui avaient manqué, son odeur, sa chaleur, la douceur de ses cheveux. C'était comme revoir le soleil à nouveau, après avoir été enfermé pendant des jours dans une pièce sans lumière. Harry était sa lumière, son oxygène, le feu dans l'hiver glacial, l'oasis dans un désert. Il était tout ce que Louis désirait. Il ferma les yeux et attendit qu'Harry presse sa bouche contre la sienne.
- Tu m'as manqué, souffla-t-il sans vraiment se rendre compte de ce qu'il disait.
Il était tellement absorbé par l'intensité de leurs retrouvailles, qu'il ne contrôlait plus rien. Ses sentiments explosaient. Harry cessa de l'embrasser et étudia son visage, les sourcils froncés. Louis réalisa alors qu'il avait peut-être franchi la limite conventionnelle.
- Ton corps m'a manqué, s'empressa-t-il d'ajouter.
Il fit comme s'il n'avait pas remarqué que ses épaules s'étaient imperceptiblement détendues, et continua de se frotter au pantalon d'Harry, qui eut un sourire narquois. Sans prévenir, sa main écarta ses fesses et il glissa un doigt dans son anus. Louis se cambra de surprise et s'accrocha à ses épaules.
- Le l-lubrifiant est dans ma chambre, dit-il en fermant les yeux de douleur.
Le doigt d'Harry brûlait ses chairs encore tendres. L'intrusion était tellement soudaine que son corps se referma de lui-même. Mais plus Harry avait dû mal à pénétrer, plus il forçait le passage. Louis eut envie de tout arrêter, pourtant il se laissa faire.
- Comment peux-tu être aussi serré après le nombre de fois où on l'a fait ? Dis-moi.
- Je... Je...
Louis était submergé. Il avait de plus en plus de mal à se concentrer. Son esprit était focalisé sur une seule chose. Et ce n'était pas le doigt qui explorait son intimité. Non, c'était la façon dont Harry caressait ses hanches, dont ses lèvres parsemaient son cou de baisers. C'était la chaleur qui brûlait dans son regard. Toutes ces choses qui lui donnaient l'illusion d'être aimé.
- Viens.
Harry retira son doigt et le lécha sans hésiter. Louis l'observa avec un mélange d'admiration et de gêne.
- Toujours aussi délicieux, chuchota-t-il en mordillant le lobe de son oreille.
Il attrapa sa main et le traîna jusqu'à sa chambre. Il était encore tout habillé. A côté, Louis paraissait vulnérable, mais il s'en moquait car avec Harry, il n'avait aucune raison de se sentir comme ça. Harry lui avait donné confiance en lui, en son corps. Il se rappelait encore des premières fois où il avait sciemment gardé son tee-shirt par peur de décevoir. Harry avait été si compréhensif, si doux. Avec le temps, il avait réussi à lui faire comprendre qu'il n'y avait pas de mal à ne pas être musclé et que au contraire, ce petit ventre qu'il avait lui plaisait énormément. Difficile à croire lorsque lui-même n'avait pas un centimètre de gras, seulement du muscle. Pourtant, Louis l'avait cru.
- Allonge-toi, ordonna Harry en se dirigeant vers le tiroir secret de Louis.
Il ignora les différents jouets qui s'y trouvaient et attrapa la bouteille de lubrifiant.
- Tu veux le faire toi-même ou... ?
- Non. Occupe-toi de moi, s'il te plaît.
- Flemmard, commenta Harry en versant une couche généreuse sur ses doigts.
Louis se retint de lui dire qu'il faisait ça uniquement, parce qu'il crevait d'envie de le sentir en lui et se contenta d'écarter docilement les jambes.
- Oh putain... soupira Harry en découvrant son petit trou, rosé et boursouflé.
- Qu-Quoi ?
- Rien... Je me disais juste que... bon tant pis.
Il cala sa main humide sur le genou de Louis et plongea la tête entre ses jambes. Les premiers coups de langues lui arrachèrent des gémissements bruyants. Les suivants des cris animaliers et les derniers des pleurs de plaisir. Harry passa son pouce sur la fente de son sexe mouillé et secoua la tête.
- Déjà au bord du gouffre hein ?
- C'est pas ma faute, protesta Louis entre deux inspirations.
Sa poitrine se soulevait rapidement et la sueur perlait déjà au coin de ses tempes. Il était tellement excité qu'il commençait à douter de son endurance. Harry détailla ses tétons rouges et gonflés sans y toucher et se promit de s'en occuper plus tard. Pour l'instant, la seule chose qui comptait, était de se débarrasser de la pression dans son pantalon. Il retira son pull et, dans un mouvement fluide jeta sa ceinture au bout de la pièce.
- Laisse-moi faire, demanda Louis en s'approchant à quatre pattes de son pantalon.
Dressé sur ses genoux, Harry l'observa faire glisser le tissu le long de ses cuisses, et embrasser son caleçon jusqu'à laisser une trace humide.
- Tu veux me sucer ? demanda-t-il.
Louis hocha la tête en songeant que ce serait exactement ce qu'un sex-friend aurait demandé. Il abaissa son caleçon et laissa Harry se débarrasser complètement de ses vêtements avant de le prendre en bouche. D'où il était, Harry avait une vue imprenable sur la colonne vertébrale de Louis. Il voyait parfaitement la façon dont ses fesses s'avançaient et se reculaient à chaque mouvement de sa tête. Les petits os qui ressortaient à chaque seconde, la sueur qui s'accumulaient sur ses reins. C'était tellement bon de sentir sa bouche humide contre lui. Ça ne faisait que soixante-douze heures mais c'était déjà bien trop. Harry passa sa main sur sa nuque et maintint sa tête enfoncée au maximum pendant plusieurs secondes. Il savait que Louis en était capable. Il l'avait entraîné pour. Louis se concentra sur sa respiration et ignora les poils qui le chatouillaient. Il voulait faire jouir Harry. C'était son unique but.
- En-Encore un peu... juste un peu, supplia Harry en contractant ses abdos.
A la jonction entre son ventre et son pénis, de longues veines violettes ressortirent. Louis les caressa du bout des doigts sans perdre de vue son objectif. Il voulut regarder Harry pour jauger ses récations mais la main enfoncée dans ses cheveux l'en empêcha. Harry avait fermé les yeux depuis quelques secondes déjà. Le sang pulsait dans ses testicules. La sensation était si agréable qu'il renversa la tête à l'arrière et se mit à panteler la bouche grande-ouverte. Son sexe tout entier était compressé par la bouche humide de Louis. S'il restait une seconde de plus, il allait éclater.
- Stop, cria-t-il en se retirant.
Louis en profita pour reprendre sa respiration et toussota.
- Ça va ? lui demanda Harry en dégageant ses cheveux de ses yeux.
- Oui... très bien, même.
- Je peux t'embrasser ?
La question surprit Louis. D'habitude, Harry ne se gênait pas pour coller sa langue au fond de sa gorge. Etait-il devenu plus prévenant ? Ça ne lui ressemblait pas mais Louis aimait cet aspect délicat de sa personnalité.
- Quelle question, se moqua-t-il en entourant son cou de ses bras.
Toujours à genoux, Harry saisit ses hanches et unit leurs fronts avant de lécher tendrement ses lèvres. Il fit pivoter Louis et l'allongea sur le lit, tout en douceur. Louis se laissa basculer à la renverse, sans cesser de l'embrasser, et écarta naturellement les jambes. Harry saisit son invitation et cala son bassin entre ses cuisses pour qu'à chaque mouvement, Louis sente le frottement de leurs sexes. Leurs gestes étaient lents et sensuels. Harry roulait doucement des hanches tandis que sa langue caressait délicatement celle de Louis. La précipitation qu'il avait eu en entrant avait totalement disparu. Il prenait son temps.
Presque comme si... Non. Louis ne voulait pas y penser.
Au bout de quelques minutes, Louis s'autorisa à ouvrir les yeux et découvrit les paupières fermées d'Harry. Son souffle était chaud contre ses lèvres et ses mains possessives dans ses cheveux. Il avait l'impression qu'Harry le marquait comme sa propriété. C'était tellement agréable, tellement inattendu. L'effleurement de leurs verges suffit à rendre humides leurs deux corps. Harry gouttait d'excitation sur son ventre et Louis d'impatience sur le sien. Lentement, pour ne pas briser la magie du moment, il emprisonna ses hanches entre ses jambes et poussa un soupire de contentement lorsqu'Harry accéléra la cadence.
- Pas trop vite, chuchota-t-il. Je veux te sentir en moi.
- Et je veux jouir en toi, Lou.
- Qu'est-ce que tu attends ?
Sans le quitter du regard, Harry glissa entre leur deux corps sa main humide et caressa son anus dilaté.
- C'est dingue. On dirait qu'il me reconnaît.
Cette fois, il glissa deux doigts sans la moindre résistance.
- Sans doute. Je ne fais ça qu'avec toi.
- Ah oui ?
- Pourquoi ? Ce n'est pas ton cas ?
Pendant une seconde, la panique affola son cœur. Mais les mots d'Harry le rassurèrent immédiatement.
- Si. Bien-sûr. Seulement toi.
Après l'avoir préparé correctement, Harry se redressa et masturba son sexe sous le regard brûlant de Louis. Il s'assura d'avoir mis suffisamment de lubrifiant, avant d'écarter ses cuisses.
- Prêt ?
- Comme toujours.
Harry ferma les yeux et se concentra. Les premiers centimètres de son pénis glissèrent en Louis sans difficulté.
- Oh ! Harry ! gémit Louis en le serrant contre lui.
- Je suis là. Tout va bien.
- Je me sens tellement plein...
- C'est normal. Chut. Calme, le cajola-t-il en le pénétrant entièrement. Plus vite c'était fait, moins il souffrirait.
Louis cessa de remuer et s'immobilisa complètement. Son visage se crispa de douleur et Harry sentit son cœur se tordre en le voyant comme ça.
- Ça va ? demanda-t-il même s'il connaissait déjà la réponse.
- J'ai connu des jours meilleurs, avoua Louis en rouvrant doucement les yeux.
Harry se maintenait en appuyant ses mains de part et d'autre de son visage. Louis pouvait sentir la chaleur qui émanait de son corps. Leur proximité lui apporta un sentiment de réconfort. Le besoin irrépressible de le tenir contre lui, de l'avoir encore plus près, surpassa la douleur.
- Serre-moi fort, s'il te plaît.
Harry le regarda droit dans les yeux pendant de longues secondes, puis le prit contre lui et l'embrassa doucement. Au fond de lui, il espérait que sa tendresse ferait oublier à Louis la douleur. Comment était-ce possible qu'au même moment une personne puisse ressentir autant de plaisir alors que l'autre souffrait le martyr ? C'était injuste. Il était prêt à tout pour sécher les larmes que Louis peinait à retenir.
- On peut arrêter si tu veux ? demanda-t-il d'une voix inquiète.
- N-Non ! Je... je suis juste sensible c'est tout.
- Est-ce qu'un baiser te ferait du bien ?
Louis hocha vivement la tête et ferma les yeux lorsqu'Harry lécha son cou.
- Mes lèvres, mes lèvres, répéta-t-il en tendant son cou pour qu'Harry ait un meilleur accès.
Louis s'éparpillait, il ne savait plus s'il voulait garder le visage d'Harry au creux de son épaule, où s'il préférait l'avoir en face de lui, pressé sur sa bouche. Harry décida pour lui en glissant sa langue contre la sienne. Quelques minutes plus tard, Louis était complètement détendu. Ses bras étaient lâches autour du cou d'Harry et son visage dénué de toute trace de souffrance.
- Je peux bouger ? demanda Harry en remarquant qu'il ne grimaçait plus.
Il n'avait pas voulu brusquer Louis mais plus le temps passait, plus il lui était difficile de se retenir. Surtout qu'à chaque nouveau baiser Louis se contractait autour de son membre.
- Oui. S'il te plaît.
Harry n'attendit pas plus longtemps et entama de longs vas et viens. Son regard resta accroché à celui de Louis, dont la bouche ouverte laissait passer de petits gémissements. Le bleu confondu dans le vert, Louis n'osait pas se laisser aller. Il se refusa à quitter cette forêt brûlante, cette passion dévorante qui animait le regard d'Harry. Il avait l'impression d'être suspendu, en équilibre sur un fil. Il craignait qu'en clignant des yeux, son pied dérape et son corps tout entier tombe. Il ne savait pas où il atterrirait, dans le vide ? Dans un trou noir sans fond ? Sa chute aurait-elle une fin ? Il était si bien. Il dégagea ses mains sur le côté et ouvrit son torse pour Harry. Il était tout à lui. Harry déplaça ses mains et plaqua les poignets de Louis contre le matelas. Il ne savait pas vraiment si c'était le bon moment où même s'il avait le droit de dire un truc pareil dans une relation comme celle-ci, mais avant qu'il ne puisse se contrôler, les mots quittèrent sa bouche :
« Tu es magnifique. Vraiment magnifique. »
En l'entendant, Louis crut d'abord halluciner mais le regard tout aussi surpris d'Harry lui confirma qu'il ne rêvait pas. Lui-même avait du mal à réaliser ce qu'il venait de dire. Son cœur rata un battement et sa respiration s'accéléra. Il ouvrit la bouche pour parler mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Harry détourna le regard et ralentit la cadence.
- Désolé, c'était un peu ringard, s'excusa-t-il.
Louis voulut lui dire qu'il n'avait pas trouvé ça ringard mais mignon. Seulement, Harry ne lui en laissa pas le temps et libéra ses mains pour agripper ses hanches.
- Viens par ici.
La bête était de retour. Il ignora le moment étrange qu'ils venaient de vivre et souleva Louis jusqu'à ce que ses fesses se décollent du matelas. A partir de là, Louis fut incapable de retenir ses gémissements. Le visage d'Harry n'était qu'à quelques centimètres du sien mais à son goût, il était bien trop loin. Tous les deux pantelaient contre les lèvres de l'autre sans vraiment les embrasser. Louis avait l'impression d'être connecté à Harry comme jamais il ne l'avait été auparavant. C'était la première fois qu'il ressentait un lien aussi fort entre eux. Harry devait probablement s'en être rendu compte lui aussi. Comment ne pouvait-il pas ? La lampe de chevet allumée, illuminait son visage. Un halo doré caressait sa joue gauche. Louis eut l'impression d'être dans les bras d'un ange. Ses joues étaient rouges, ses cheveux humides collaient à son front et ses pupilles étaient rondes comme des perles noires. C'était comme ça que Louis l'aimait : dans un état qu'il était le seul à pouvoir voir.
Lorsque le plaisir devint trop intense, Harry ferma les yeux et accéléra la cadence. La lèvre pincée entre ses dents, il usa de toute sa force pour se plonger entre ses chairs. Il voulait que Louis crie son nom, qu'il le supplie de continuer. Leurs corps claquèrent l'un contre l'autre, dans un bruit si particulier, le bruit qui prouvait à Louis que personne ne pouvait faire réagir Harry comme ça. Personne ne pouvait lui donner autant de plaisir, il était le seul. La fierté réchauffa sa poitrine, l'amour fit tambouriner son cœur, le désir paralysa son corps. Il était dans une autre dimension. Louis ferma les yeux et se laissa emporter par les mouvements secs d'Harry. Ses hanches changèrent d'angle plusieurs fois. Louis savait exactement ce qu'il essayait de faire. Et lorsqu'il parvint à s'enfoncer droit dans sa prostate, un cri inhumain quitta ses lèvres.
- Oh god ! Là ! Ici ! Encore ! Harry !
Harry d'habitude insolent, n'osa pas faire la moindre remarque. Il était complètement hypnotisé par Louis. Son être tout entier était focalisé sur son dos cambré, ses yeux clos, la salive qui coulait au coin de sa bouche et ce sexe rouge et humide qui n'attendait que d'être caressé. C'était bien mieux que n'importe quel film porno. Louis était une œuvre d'art. Une œuvre d'art qu'il allait bientôt laisser partir. Il fallait qu'il en profite. Les regrets viendraient plus tard. Pour le moment, Louis lui appartenait encore. Ne pense pas à ça, se dit-il.
Ses yeux quittèrent son visage et se posèrent sur ses tétons gonflés. Sa peau était bronzée et ses pectoraux finement dessinés. A ce moment-là, Harry n'hésita plus et franchit les dernières limites. Il plongea la tête la première, bouche ouverte et saisit son téton droit entre ses dents. La réaction de Louis fut immédiate.
- Ha-Harry ! Pitié... cria-t-il d'une voix étranglée.
Sa tête se décolla de l'oreiller et ses bras se refermèrent autour de sa chevelure bouclée. La sensation de chaleur sur son torse lui provoqua un électrochoc. C'était tellement agréable. Pour rien au monde, il n'aurait voulu que ça s'arrête.
- Continue ! Continue ! supplia-t-il en maintenant sa tête contre ses tétons.
Harry se recula et Louis se raidit aussitôt.
- N-Non !
- Chut... Il faut aussi que je m'occupe du gauche non ?
Sa respiration était hachée mais Louis comprit parfaitement ce qu'il essayait de dire. Rassuré, il se rallongea complètement et laissa Harry le ravir.
- Ah, ah, ah !
A chaque nouveau coup de reins, Harry accentuait la pression de sa langue contre ses tétons et à chaque nouvelle pression, Louis hurlait un peu plus fort.
- Harry... Harry... gémit-il.
Sa voix était cassée et ses émotions en pagaille. L'amour qu'il ressentait pour lui était en train de déborder. Même si Harry ne l'aimait pas comme il l'aurait voulu, Louis savait qu'il avait une chance inouïe de pouvoir faire tout ça avec lui. De pouvoir l'embrasser comme il l'entendait, le toucher. D'être caressé par ses mains. Les larmes de joies lui montèrent aux yeux. Il ne fit rien pour les retenir et garda ses mains agrippées aux mèches d'Harry. Il le serra fort, probablement trop fort. Mais c'était parce qu'il l'aimait. Il ne pouvait pas lui dire, alors il espérait que ses gestes suffiraient pour lui faire comprendre.
- Oh... je...
Il avait joui sans même s'en rendre compte et à la façon dont Harry avait de plus en plus de mal à synchroniser ses gestes, il sut que, lui non plus, n'était plus très loin. Dans un soupire rauque, il libéra son téton mais garda son front appuyé contre son torse. Louis profita de cette intimité pour caresser ses cheveux.
- J'y suis, j'y suis ! Je vais... ah-ah aaah !
Son dos se cambra et sa tête se redressa d'un seul coup. Louis sentit un liquide chaud couler en lui et émit un couinement de plaisir. Il sécurisa ses jambes autour d'Harry et enfoui sa tête dans son cou. Il ne voulait pas le lâcher. Pourtant, il sut que dans quelques secondes, Harry et lui ne seraient plus connectés. Dans quelques minutes, il serait de nouveau habillé, propre et prêt à partir. Louis ne pouvait rien faire pour le retenir. C'était toujours comme ça. Ca faisait partie du pacte. Cette idée lui brisa le cœur et les larmes se multiplièrent sur son visage. Harry reprit son souffle et, alors qu'il s'apprêtait à se retirer, remarqua les larmes de Louis.
- Oh non Lou ! Est-ce que ça va ?
Pris de court, Louis tenta de dissimuler son visage derrière ses avant-bras mais Harry ne lui en laissa pas le temps. Il saisit ses joues entre ses mains et essuya ses larmes avec une mine inquisitrice. Louis ne put s'empêcher de penser que, s'il avait été son petit-ami, c'est exactement ce qu'il aurait fait. Mais dans cette vie, il ne l'était pas.
- Je t'ai fait mal ? demanda-t-il inquiet. Dis-moi que non.
La panique était visible sur son visage. Louis secoua doucement la tête et se redressa sur ses coudes. Harry eut une mine perplexe et quitta le lit pour saisir la boîte de mouchoirs.
- Alors quoi alors ?
- C'est juste que...
Je t'aime...
- C'était tellement bon alors je... j'ai été submergé.
Avec toute la délicatesse dont il était capable, Harry essuya ses joues une nouvelle fois, puis nettoya ses cuisses où les dernières traces de leurs ébats ruisselaient.
- Je dois vraiment être doué alors, murmura-t-il avec une pointe d'amusement.
Il avait avalé son mensonge si facilement. Louis aurait aimé qu'il le questionne davantage, qu'il creuse plus loin. S'il l'avait fait alors peut-être qu'il aurait craqué, et qu'il lui aurait avoué ses sentiments. Il ne pouvait plus supporter leur poids.
Harry se leva et jeta les mouchoirs usagés à la poubelle. Louis s'attendait à ce qu'il se rhabille et prenne la fuite mais étonnamment, il s'installa à côté de lui sur le matelas. Ses yeux détaillèrent le mur, comme s'il cherchait ses mots. Au bout de ce qui sembla une éternité, son regard se posa sur le visage encore rouge de Louis.
- Ça tombe bien que tu m'aies appelé parce que... il faut que je te parle d'un truc.
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