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N°25 Wooyoung X San ATEEZ

JOUEZ LA MUSIQUE QUAND JE VOUS L'INDIQUE SVP 💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚💚

L'odeur d'alcool, de sexe et de cigarette emplissait ses narines. San ferma les yeux et plaqua son dos contre la paroi des toilettes. Son visage encadré par ses mains tremblantes que l'inconnu immobilisait, grimaça de plaisir lorsque se lèvres douces se posèrent à la base de son cou. L'homme se mit à rire lorsqu'il remarqua l'érection de San et plaça son genoux entre ses jambes, la frôlant occasionnellement.

Cette fois c'est la bonne, songea San en détendant sa nuque et ses épaules. Son tee-shirt glissa sur son avant bras, dévoilant une clavicule parfaite dans laquelle l'inconnu croqua fiévreusement, laissant sa marque. Les effets de l'alcool commençaient à se dissiper. San avait déjà vomi trois fois depuis qu'il était entré dans la boîte avec ses collègues, et n'avait pas bu à nouveau. Son estomac désespérément vide criait famine mais il l'ignora et se concentra sur les doigts de l'homme qui agrippaient ses flancs.

San ouvrit les yeux et mit quelques secondes avant d'avoir une vision nette de son visage. L'inconnu portait une chemise auréolée par la transpiration qui plaquait le tissu à son torse. Ses cheveux légèrement humides retombaient en deux parfaites mèches de chaque côté de son front. Certains d'entre eux, plus rebelles, s'échouaient sur l'arête de son nez, l'obligeant à lâcher sa prise sur les hanches de San pour pouvoir les dégager. Ses vêtements étaient encore tous parfaitement en place mais San n'eut pas de mal à imaginer la musculature aiguisée qui se trouvait en dessous. D'où il était et malgré le confinement dans lequel il se trouvait, il décela sans encombre les minces abdos ciselés de son prédateur et passa ses doigts dessus.

L'inconnu le laissa faire quelques instants puis l'embrassa à pleine bouche et demanda entre deux baisers:

- Comment t'appelles-tu?

- S-San...

- Okay San, moi c'est Seonghwa, retiens bien mon nom pour pouvoir le crier quand je t'enculerai, susurra-t-il avant de s'agenouiller devant San qui fit tous les efforts possibles pour rester debout mais échoua.

La peur lui gangrenait le ventre, comme toujours lorsqu'il se trouvait dans cette situation. Il abaissa donc la cuvette des toilettes et s'assit dessus en fermant les yeux pour se concentrer sur autre chose que la petite voix qui lui répétait sans cesse "va-t-en, lui aussi te fera du mal, il est comme les autres."

Tais toi bordel.

- Ça va? lui demanda Seonghwa en caressant doucement ses cuisses.

San ne répondit pas, par peur que sa voix flanche mais hocha la tête et se focalisa sur la musique désagréable que diffusait la boîte de nuit. Ses paumes moites trouvèrent ses cheveux qu'il coiffa et décoiffa plusieurs fois tandis que Seonghwa s'attaquait à sa ceinture. La panique et les ressentiments agitaient sa poitrine douloureuse mais il en fit abstraction et effaça ses pensées parasites.

Au moment fatidique où l'homme ouvrit sa braguette, les souvenirs de cette nuit horrible qui hantait sa vie jusqu'ici, émergèrent à la surface de sa mémoire et San éclata subitement en sanglots.

Putain de merde c'était il y a dix ans, arrête un peu!

- Hey qu'est-ce qui se passe? lui demanda l'inconnu en se redressant, les mains en l'air.

San ne parvint pas à prononcer le moindre mot et se contenta de plonger son visage dans ses mains. Ses paupières closes le renvoyèrent à cette soirée, dans ce bar, lorsqu'il avait dix-huit ans et qu'il buvaient en compagnie de tous ses amis. Parmi eux, un visage qu'il aurait aimé oublier lui apparût et son corps se mit à frissonner rudement tandis qu'un gémissement d'angoisse quittait sa gorge. Il fallait qu'il sorte d'ici.

Mal à l'aise, Seonghwa déverrouilla la porte de la cabine et s'enfuit en courant comme s'il venait de voir un fantôme.

- Pourquoi est-ce que j'attire tous les tarés?! hurla-t-il en sortant les toilettes.

En tant normal, San aurait été vexé par sa remarque mais là, il était trop absorbé dans la contemplation de son passé pour ressentir quoique ce soit. Après tout, ce n'était pas la première fois que cette situation arrivait. C'était toujours la même chose. Il commençait à être habitué à force.

Chaque fois, le même scénario se déroulait exactement de la même manière. San était décidé à reprendre sa vie en main: être célibataire pour un homme de vingt huit ans, ce n'était plus raisonnable. Il se débrouillait pour rencontrer un homme charmant, avec un beau visage qui était suffisamment manipulable pour qu'il le courtise, puis l'emmenait dans une chambre d'hôtel, son appartement, les toilettes d'une boîte de nuit et entreprenait de coucher avec lui. Seulement, dès qu'il essayait d'avoir une relation sexuelle, son corps, réfractaire, se bloquait automatiquement et il finissait par faire une crise d'angoisse qui coupait toute l'excitation présente. Lorsque ce n'était pas lui qui s'enfuyait, son partenaire faisait le travail de déserter au plus vite et alors comme toujours: il se retrouvait seul et désemparé.

Il faut croire que ce sera pas pour ce soir non plus, se lamenta-t-il en se rhabillant.

Il essuya ses yeux humides du revers de son poignet et ajusta son tee-shirt pour dissimuler ses suçons, avant de resurgir dans la boîte de nuit où certains de ses collègues dansaient tandis que d'autres s'envoyaient des shots au bar.

Yeosang lui lança un regard empli de sous-entendus et lui offrit un verre pendant qu'il s'installait sur un tabouret.

- Alors? C'était comment?

- M'en parle pas, grogna-t-il en posant sa joue contre le bar.

Il se perdit un instant dans le regard attrayant de son collègue et se lécha inconsciemment les lèvres.

Peut-être qu'avec lui ça fonctionnerait... Après tout, on est amis depuis longtemps, je peux lui faire confiance, songea-t-il en se redressant sur son coude.

Yeosang lui offrit un sourire timide car ce n'était pas la première fois qu'il attrapait son collègue à le regarder avec autre chose que de la bienveillance. Il ne fallait pas creuser bien loin pour voir le désir brûlant qui allumait ses paupières, mais Yeosang n'en ferait rien. Il était fraîchement marié et San le savait. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, il ne tenta pas de l'embrasser. Au lieu de quoi, il descendit son verre et lâcha d'une voix sombre:

- Je sors, j'vais fumer une clope.

- Tu vas t'intoxiquer avec cette merde, lui répondit Yeosang en lui levant son verre.

- Ne le suis-je déjà pas?

Une fois à l'extérieur, l'air glacial de l'hiver s'enroula autour de son cou pâle et il toussota un peu avant de sortir son briquet de sa poche. La première bouffée calma instantanément ses nerfs mais les suivantes ne firent que lui rappeler à quel point sa vie était misérable. Comment un homme de vingt-huit ans pouvait-il vivre sans sexe? San en était la réponse. Depuis cette nuit là, l'humiliation et les moqueries de l'adolescent encore innocent qu'il était, avaient détruit à tout jamais ses capacités à retomber amoureux et à se donner à un autre. Il avait essayé pourtant. Ce n'était pas une question de volonté car San ne supportait plus ce besoin constant d'être touché qui résultait de son manque d'activité sexuelle. C'était simplement une question de traumatisme. Même s'il voulait, il n'y arrivait pas.

Mingi, son collègue et meilleur ami, savait tout de son problème car à l'époque du lycée et ce soir là particulièrement, il avait été présent dans la salle où son petit-ami l'avait anéanti devant tout le monde. Il l'avait vu s'effondrer et quitter la bar en pleurant. Il avait été là lorsqu'on l'avait sorti inconscient de la carcasse de sa voiture en flamme. Alcool, chagrin et conduite ne faisait jamais bon ménage.

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Flashback:

San fronça les sourcils. Wooyoung était étrange. Alors que d'habitude il passait le chercher, il lui avait demandé plutôt de le rejoindre directement au bar et maintenant qu'il était là, il le regardait à peine et lui parlait encore moins. Il devait probablement être dans ses mauvais jours, ça lui arrivait parfois. San ne s'en préoccupa pas trop et se joignit aux conversation en descendant son troisième verre. Même s'il faisait bonne figure, une partie de lui ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'œil à son petit-ami qui n'était même pas venu l'embrasser. Le voir aussi distant lui brûla les yeux, mais il ravala ses larmes en ingurgitant un shot de jet qui ne fit rien d'autre que brûler sa poitrine déjà douloureuse. Lorsqu'il ne supporta plus cette tension, San s'excusa et s'approcha du petit groupe qui entourait Wooyoung. Il se faufila derrière lui et entoura sa taille de ses bras.

- Hey... Tu viens danser? proposa-t-il en embrassant sa joue.

En sentant les mains de San caresser ses épaules, Wooyoung se crispa et se retourna vers lui. Ses yeux n'étaient pas comme d'habitude et San comprit immédiatement que ce qui allait suivre n'allait pas être joli. Apeuré, il fit un pas en arrière et baissa la tête.

- D-Désolé de t'avoir dérangé... Je pensais que tu... Enfin...

San avait toujours eu tendance à s'excuser dès que quelque chose ne plaisait pas à Wooyoung mais si normalement Wooyoung le consolait en l'embrassant tendrement, cette fois il ne fit rien et resta droit comme un piquet, la mâchoire serrée. Son regard était alimenté par une fureur monstrueuse que San n'avait jamais vu auparavant. Wooyoung avait toujours eu une prestance incroyable, mais pendant les quelques secondes qui s'égrainèrent, son aura fut si fascinante que la salle entière se tut alors même qu'il n'avait pas ouvert la bouche. Tous jaugèrent San comme s'il avait commis le pire des affronts en interrompant Wooyoung et, San sentit ses jambes céder face aux regards méchants qu'on lui lançait.

Comme si tout avait été orchestré, au moment où Wooyoung s'avança vers lui, la musique se coupa et un long silence emplit la pièce. San se rétrécit un peu plus, ne sachant pas vraiment ce que Wooyoung s'apprêtait à faire et sentit son cœur s'arrêter lorsqu'il l'entendit prononcer d'une voix glaciale:

- Ne me touche pas.

Incrédule, il releva doucement le regard et afficha une mine blessée qui fit chavirer intérieurement Wooyoung. Il détestait voir son petit-ami dans cet état mais pour ce soir, il fallait qu'il soit fort et qu'il ne laisse rien transparaître. Après tout c'était exclusivement pour rompre avec lui qu'il l'avait invité.

- Je... Je comprends pas... bégaya San.

- T'es demeuré ou quoi? Je t'ai dit de pas me toucher avec tes sales pattes.

- Wooyoung... Pourquoi... Pourquoi tu... dis ça? Je crois que tu as un peu trop bu... demanda San qui commençait à réaliser qu'il ne sortirait pas indemne de cette soirée.

- Et moi je crois que tu devrais fermer ta gueule. Barre-toi, je veux plus te voir, lâcha Wooyoung en se mordant la langue pour ne pas laisser la tristesse marquer ses traits.

A ce moment-là, le visage de San se décomposa mais il s'obligea à résister à l'envie de partir en courant. Il fallait qu'il soit fort et qu'il comprenne pourquoi Wooyoung se comportait ainsi. Il leur était déjà arrivé de se disputer mais jamais Wooyoung ne lui avait dit des mots aussi durs. Il devait bien avoir fait quelque chose de mal pour recevoir tant de méchanceté d'un coup, mais il eut beau réfléchir, San ne trouva pas la réponse. La veille encore, il avait cousu une écharpe pour son anniversaire qui allait bientôt arriver. Il avait passé énormément de temps dessus et s'était appliqué pour qu'elle plaise à Wooyoung mais en voyant son air dédaigneux, San se dit qu'il n'aurait peut-être jamais l'occasion de la lui offrir.

- Je... Je crois qu'il vaudrait mieux qu'on rentre, viens avec moi s'il te plaît, dit San en saisissant la main de Wooyoung qui se dégagea et le bouscula violemment.

- Putain mais qu'est-ce que tu piges pas? Tu me dégoûtes okay?! hurla Wooyoung en prenant conscience que plus la dispute progressait, plus la foule se rapprochait.

San en eut aussi conscience mais à cet instant là, tout ce qui l'importait était de comprendre et de sauver son couple car il n'était pas prêt à abandonner Wooyoung. Wooyoung était son premier amour, son premier baiser, sa première fois et le premier garçon dont il était tombé amoureux. San l'aimait tellement qu'il lui arrivait de se réveiller en pleine nuit parce qu'il lui manquait. Dans ces cas là, il faisait défiler les photos que son téléphone contenait et se rendormait après avoir contemplé celles de Wooyoung. Il était encore aveugle et ne pouvait pas concevoir que l'homme a qui il avait tout donné l'abandonne aussi facilement.

- Je... Je croyais que tu m'aimais, murmura-t-il avec incrédulité en secouant la tête pour chasser ses larmes.

- T'aimer? C'est vrai que c'était amusant de te prendre ta virginité sur le siège arrière de ma bagnole parce que t'étais incapable d'attendre qu'on rentre.

Un murmure de dégoût s'éleva dans la foule et Mingi voulut intervenir pour que ça n'aille pas plus loin, mais une des filles l'en empêcha.

- Je me rappelle comme tu gémissais. T'arrêter pas de répéter "han plus vite, vas-y, plus loin, défonce moi le cul." Une belle salope hein. Salope qui d'ailleurs a tâché mon siège de son sang parce que pour ceux qui ne le savent pas, Wooyoung éleva la voix, San a saigné lors de sa première fois, il était si traumatisé qu'il n'a même pas jouis. Au lieu de quoi, il a pissé! Dégueulasse hein?

En l'écoutant raconter tous ses secrets les plus intimes, en omettant le moment où il l'avait réconforté en l'embrassant tendrement, San sentit les premières larmes lui échapper.

Wooyoung le regarda pleurer, un air satisfait au visage et ricana froidement lorsqu'il vit les grimaces de dégoût de leurs amis qui s'écartèrent de San comme s'il portait la peste.

- Mec, ça craint...

- Pisser pendant que tu baises? Pouah...

- Je me demande bien à quoi il ressemblait. Probablement à un chien en chaleur.

- Comment j'ai fait pour être ami avec lui?

San laissa les remarques atroces le pulvériser et tomba à genoux, le visage enfoncé dans ses mains. Wooyoung n'avait pas menti. C'était bien comme ça que s'était déroulé leur première fois, mais il n'avait pas jugé utile de préciser qu'après l'incident, il l'avait enveloppé dans une couverture et l'avait serré contre lui jusqu'à ce que la gêne se dissipe. Il lui avait chuchoté des mots doux à l'oreille et l'avait embrassé en caressant ses cheveux comme pour lui signifier que ce n'était pas grave.

San éclata en sanglots. Un torrent de larmes se déversa sur ses joues et Wooyoung ressentit une envie irrépressible de le consoler et de s'excuser pour toutes les atrocités qu'il venait de dire, mais il ne le fit pas. Au lieu de quoi, il souleva son menton à l'aide de la pointe de sa chaussure et déclara:

- Lèche comme un bon toutou si tu veux te faire pardonner.

Derrière la foule moqueuse, Mingi perdit son sang froid et joua des coudes pour atteindre le centre du cercle. Il administra un coup de poing à Wooyoung qui perdit l'équilibre et chuta au niveau de San.

- T'es vraiment le pire des connards, cracha-t-il avant d'aider San à se relever.

Il passa un bras autour de ses hanches et essuya ses yeux pour qu'il puisse y voir clair avant d'adresser un dernier regard à Wooyoung.

- J'pensais pas qu'il y avait des enculés pareils dans mes potes. J'espère que t'iras au diable.

Impuissant, Wooyoung comprima son nez sanguinolent en les regardant s'éloigner vers la sortie. Il se releva en titubant et se précipita vers les toilettes. Une fois enfermé, il s'assura d'être seul avant de laisser libre cours à ses pleurs. Son corps tout entier se mit à trembler. En se regardant dans le miroir, il eut presque honte de s'apercevoir après ce qu'il venait de faire. Du dos de la main, il s'essuya le visage en murmurant à son reflet: "San... Je suis désolé... Je t'aime tellement."

Dehors, Mingi insista pour raccompagner San qui, dévasté par ce qui venait de se passer tenait à peine debout.

- Non ça va je vais rentrer tout seul, lui assura San en s'attachant.

- San, je peux pas te laisser partir dans cet état...

- Mingi... J'ai besoin d'être seul là... Je...

San se mordit la lèvre pour ne pas pleurer mais échoua.

- Je comprends, sois prudent s'il te plaît et appelle moi quand tu es arrivé.

Cette nuit-là au beau milieu d'un virage entre les larmes, la souffrance et l'incompréhension, San percuta un camion et fut éjecté de la voiture.

Mingi eut beau attendre des heures, il ne l'appela jamais.

***

San leva la tête lorsqu'il aperçut les chaussures de Mingi à sa droite et tapota le trottoir pour l'inviter.

- Alors, comment ça s'est passé avec ta proie?

- Comme d'hab. Je vais finir par croire que plus jamais de ma vie je ne coucherai avec quelqu'un.

- Vous avez au moins un peu batifoler?

- A peine. On s'est embrassés et quand il a voulu me déshabiller j'ai...

- Paniqué?

- Ouais...

- C'est dingue cette histoire. C'était y'a tellement longtemps... Peut-être que ça ne fonctionne pas parce que tu te focalises trop dessus et que tu essayes avec des gens pour qui tu n'éprouves rien.

San tira une bouffée de cigarette.

- Peut-être bien... J'en sais rien.

Il jeta un coup d'œil à la cicatrice qui ornait son bras et passa frénétiquement ses doigts dessus.

- Même si je veux, je peux pas oublier. Il m'a marqué à vie.

Mingi hocha la tête comme s'il comprenait la peine de son ami et drapa ses épaules de son manteau.

- Rentrons. On a une réunion à dix heures demain.

San acquiesça et se laissa guider par Mingi qui le déposa dans son petit appartement où il prit une douche et contempla, comme chaque fois, son corps abîmé par l'amour. Il se changea dans ses vêtements larges, se soulagea comme tous les soirs à coup de vidéos aux scénarios pitoyables et s'endormit, la tête toujours encombrée du visage de Wooyoung.

***

San ouvrit la porte du petit café devant lequel il avait l'habitude de passer et fut stupéfait de la décoration intérieure. C'était la première fois qu'il passait le pas de la porte et il ne regrettait pas. La bâtisse extérieure était bien moins jolie que l'intérieur et il fut agréablement surpris de l'accueil qu'il reçut. Une jolie fille vêtue d'une robe à volants le conduisit à une table et lui offrit une carte qu'il parcourut en salivant.

Le lieu était suffisamment bondé pour que tous les serveurs soient pris d'assaut par les clients. Tous portaient un cardigan noir, un pantalon en tissu et une chemise blanche impeccablement repassée. On se serait crus dans Black Butler, les maids en plus. Derrière le comptoir, le patron à la moustache grisonnante essuyait des verres avec une rapidité époustouflante. San se perdit un instant sur les différents cadres accrochés au mur jusqu'à ce qu'un serveur l'interrompe.

- Vous désirez quelque chose, un breuvage, une pâtisserie?

San leva les yeux et se surprit à rougir lorsque son regard croisa la bouille adorable du serveur dont la bouche s'ouvrit comme un poisson hors de l'eau.

- Oui, un café très corsé et un gâteau à la crème fouetté s'il vous plaît.

Le serveur mit plusieurs secondes à reprendre ses esprits pour noter sa commande ce qui fit sourire San.

- Ça arrive out de s-suite! s'exclama-t-il en faisant tomber son calepin.

San le regarda se baisser et se retint de rire lorsque le pauvre garçon se tapa la tête contre la table en se relevant.

Décidément, il n'est pas en possession de tous ses moyens.

- V-Vous pouvez me répéter s'il vous plaît j'ai...

San leva les yeux du menu.

- ... oublié votre commande, déclara le jeune homme en sentant son cœur s'affoler comme il ne l'avait plus fait depuis dix ans.

- Bien-sûr, sourit San avant de réitérer sa demande. Au fait... il incita le serveur à se pencher vers lui et chuchota au creux de son oreille, vous avez la braguette ouverte.

Le garçon se sentit frissonner lorsque le souffle de San s'échoua contre sa peau mais déchanta très vite en remarquant l'embarras de la situation. Très vite, il se tourna, remonta sa braguette et courut jusqu'au comptoir avec l'espoir de disparaître de cette terre.

Troublé, il tendit au patron la commande et se laissa glisser sur le carrelage, à l'abri des regards.
- Putain...

Le garçon se prit la tête dans les mains en réalisant ce qui venait de lui arriver. Son visage n'avait pas changé, son regard était identique mais dieu... qu'il était devenu beau. A l'époque il avait déjà un certain charme mais dix ans après, San était tout simplement magnifique et même s'il semblait ignorant des regards que les tables alentours lui lançaient, Wooyoung ne l'était pas. La main sur la poitrine, il ferma les yeux pour tenter de calmer le battement effréné de son cœur et se mordit la lèvre en sentant ses yeux devenir humides. L'émotion était si intense qu'il pensait devenir fou. Il avait l'impression d'être un gosse. Retrouver son amour de jeunesse après tant d'années était une chose inespérée mais comme prévu, ses sentiments pour San n'avaient pas changé. Il était toujours autant amoureux de lui. Ce n'était pas la première fois qu'il le voyait depuis leur rupture. Trois ans plus tôt, il l'avait aperçu aux abords d'un magasin mais avait été trop lâche pour l'aborder. La peur d'être rejeté avait primé sur le désir, l'amour et la joie. Depuis, il avait regretté chaque jour de ne pas lui avoir parlé mais maintenant qu'il en avait l'occasion, il ne comptait pas laisser sa chance passer. Heureusement pour lui, San ne semblait pas l'avoir reconnu, c'était vrai qu'avec le temps sa barbe avait poussé et il avait teint ses cheveux. Des binocles s'étaient ajoutées à son look mais il était toujours le même.

Wooyoung prit son courage à deux mains et quitta le sol pour s'appuyer sur le comptoir. Son regard se posa sur San et des milliers de papillons s'agitèrent dans son estomac. Contrairement aux autres clients seuls, San n'était pas collé à son téléphone mais regardait plutôt par la vitre comme s'il réfléchissait. Son air mélancolique n'échappa pas à Wooyoung qui repensa à cette soirée tragique et au choix stupide qu'il avait pu faire car s'il avait dit toutes ces atrocités, ce n'était pas pour le plaisir, c'était pour préserver San. Pour le protéger de lui. Car il ne voulait que son bonheur, et Wooyoung savait qu'avec lui, San ne serait pas heureux. Or, ce qu'il ignorait c'était qu'il était le bonheur de San. Cette nuit-là, après l'accident de voiture, Wooyoung avait veillé chaque jour au chevet de San en murmurant au creux de son oreille qu'il était désolé et qu'il l'aimait. Il avait prié jour et nuit pour qu'il se réveille de ce coma et lorsque ça avait été le cas, il avait disparu, conjurant Mingi de rien dire à San.

San n'avait jamais rien su des attentions de Wooyoung.

Un serveur récupéra le plateau qui contenait la commande de San mais Wooyoung fut plus rapide et le devança.

- Laisse, je m'en occupe.

- Je vois que le petit minot t'as tapé dans l'œil hein? le taquina son collègue.

- Tu n'en as même pas idée.

Wooyoung ignorait si San avait refait sa vie avec un autre et en le voyant aussi sublime, il en fut certain. C'était statistiquement impossible qu'un homme aussi beau et doux que lui reste seul. Mais une pensée égoïste s'insinua dans son esprit et lui rappela la nuit terrible qu'il avait passé à pleurer trois ans plus tôt et alors, il s'autorisa, juste une fois à ne penser qu'à lui, qu'à ses sentiments. Figé au milieu de la salle, Wooyoung reprit ses esprits et approcha la table de San qui lui offrit à nouveau un sourire.

S'il savait qui j'étais, il ne me sourirait pas comme ça, songea Wooyoung avec amertume.

- Et voilà, un gâteau crémeux et un extra corsé, j'espère qu'ils vous plairont.

Wooyoung émit une grimace désapprobatrice en constatant qu'il venait de vouvoyer San.

- J'en suis certain, merci.

San saisit sa fourchette et la planta fermement dans le gâteau avant de la porter à sa bouche. Tandis qu'il mâchait, il remarqua la présence du serveur qui n'avait pas bougé et fixait le moindre de ses faits et gestes. Gêné, il toussota et bu une gorgée de café avant de poser ses yeux perçants sur le visage déconfit du jeune homme.

- Je... peux vous aider?

A cet instant là, Wooyoung sortit de sa transe et bégaya inlassablement avant de lâcher d'une voix coupable:

- N-Non, je me demandais simplement d'où venait votre cicatrice.

San porta automatiquement les doigts à son front et émit un rire mal à l'aise.

- C'est à dire que... c'est personnel vous voyez.

- Oh! Euh oui, je comprends je suis désolé de... de m'être immiscé dans votre vie.

- Non, il n'y a pas de mal. Sur ce...

San coupa court à la conversation en prenant une nouvelle bouchée de son gâteau et finit par se demander s'il avait quelque chose sur le visage, en voyant que le serveur n'avait pas bouger.

- J'ai quelque chose sur le visage?

- N-Non! Vous êtes simplement magnifique... lâcha Wooyoung avant de se couvrir la bouche. Je... Je suis désolé je-

Le rire de San le coupa et il sentit ses joues devenir cramoisies.

- Merci, c'est toujours agréable de recevoir ce genre de compliments, vous n'êtes pas mal non plus, répondit-il avec un clin d'œil.

A l'époque tu m'aurais dit que j'étais le plus beaux de tous...Mais maintenant... je suis juste pas mal.

- Merci... Bon je vois bien que je vous embête alors je vais y aller.

- Pas du tout, s'offusqua San. Au contraire, vous me tenez compagnie. C'est agréable, moi qui suis toujours tout seul. Asseyez vous donc avec moi.

Wooyoung lança un regard à son collègue qui articula "ça fera ta pause", puis s'installa en face de San dont il était si près qu'il pouvait voir tous ses défauts. Mais aucun d'entre eux ne le dérangea, tous étaient là où il fallait et faisaient de San ce qu'il était.

San entama la conversation en remarquant que le serveur muet n'était pas décidé à parler puis au fil des minutes, les langues se délièrent. San rata sa réunion mais il ne s'en rendit même pas compte, bien trop absorbé dans les anecdotes farfelues que le serveur lui racontait. Les heures passèrent, les tasses de café s'enchaînèrent et aucun d'eux ne remarqua qu'ils étaient désormais seuls dans le café. Wooyoung avait beaucoup appris sur ce qu'était devenu San et s'était également confié sur tout ce qu'il n'avait jamais dit à personne, parce que San lui avait toujours inspiré confiance.

De son côté, San trouvait quelque chose en ce serveur qu'il n'avait jamais perçu chez un autre que Wooyoung et alors, une vague d'espoir le submergea. Peut-être avait-il trouvé la bonne personne, celle qui le sauverait de cet enfer et de cette solitude. Peut-être Mingi avait-il raison depuis le début. " Il faut voir au-delà de l'apparence. Regarde leur cœur avant de regarder leur corps." San voulut y croire et demanda alors:

- Vous avez quelqu'un?

Le visage du serveur se voila étrangement mais il se mit à sourire avant de répondre:

- Non et vous?

- Non plus.

Un soulagement incommensurable s'empara de Wooyoung qui porta la main à son cœur agité. San l'attrapa doucement et murmura:

- Et si on allait au cinéma?

- Je n'ai pas de raison de refuser à un être aussi charmant que vous.

San enfila son manteau tandis que Wooyoung fermait le café après avoir trouvé le mot de son patron sur le comptoir.

Je voulais pas t'interrompre mais tu fais la fermeture et l'ouverture demain.

San le surprit en posant sans complexe son menton sur son épaule et Wooyoung sursauta. leurs lèvres manquèrent de se frôler mais si Wooyoung n'attendait que ça, San s'écarta rapidement et demanda la question la plus évidente qu'ils ne s'étaient même pas posé:

- Au fait, comment vous appelez vous?

A ce moment là, Wooyoung sentit son sang se glacer et sut qu'il ne pouvait plus faire marche arrière, alors il prit une grande inspiration et serra San contre lui.

- Oulà, plutôt affectif à ce que je vois, rit San en tentant de se soustraire à la prise de cet étrange serveur.

- Je suis désolé San...

- C-Comment vous connaissez mon nom?

Wooyoung saisit le visage de San entre ses mains et ce n'est que lorsqu'une larme tomba sur la joue palote de celui qu'il aimait, qu'il réalisa qu'il pleurait.

- S'il te plaît... Ecoute moi jusqu'à la fin.

- Vous me faites peur là...

- San... Tu ne me reconnais vraiment pas?

Wooyoung ancra son regard dans celui de San qui se concentra et aperçut son reflet dedans. Les yeux du serveur lui rappelèrent ceux de Wooyoung mais quel homme ne lui rappelait pas son premier amour?

- Vous me rappelez vaguement quelqu'un mais...

- Qui ça?

- Quelqu'un qui a détruit ma vie.

Wooyoung sentit son estomac se tordre d'appréhension et profita de la chaleur de San encore un peu car il savait qu'après avoir tout avoué, la bulle éphémère qu'il s'était crée en quelques heures, éclaterait. Seulement, il ne pouvait pas cesser d'espérer que peut-être, le temps aurait apaisé les blessures.

- San, commença-t-il en saisissant son visage entre ses deux mains. Je suis Wooyoung.

Instantanément, San sentit la panique le subjuguer car en voyant la détermination dans le regard du serveur, il sut qu'il ne mentait pas. Les larmes s'accumulèrent dans ses yeux redevenus ceux de l'adolescent anéanti et il se dégagea d'un coup sec en reculant.

- Ne me t-touche pas, balbutia-t-il en tentant de calmer sa respiration. Quel con... Comment j'ai pu me laisser berner aussi facilement?

Avec le temps, ses crises d'asthme s'étaient aggravées et s'il confondait parfois sa peur pour de l'asthme, il fut certain cette fois que l'angoisse n'était pas le seul facteur qui l'empêchait de respirer.

- San je suis terriblement désolé pour ce que je t'ai fait et je comprendrais que tu ne veuilles plus jamais me parler mais j'avais une raison de faire ça même si l'alcool m'a fait dépasser les limites. Ce soir là, j'étais là quand ils t'ont opéré... J'ai veillé sur toi pendant toute la durée de ton coma, puis comme convenu j'ai quitté ta vie...

- Non! hurla San en pointant un doigt accusateur vers Wooyoung. Ce n'était pas convenu, tu as tout décidé tout seul, tu ne m'as jamais rien demandé à moi! dit-il entre deux bouffée suffocantes.

Incapable de respirer, il tomba à genoux, les mains sur son col roulé qu'il tenta désespérément d'abaisser.

- Qu'est-ce qui se passe?! s'inquiéta Wooyoung en s'abaissant à sa hauteur pour le prendre contre lui.

San tenta de se débattre mais il abandonna rapidement en constatant que plus il bougeait, plus sa crise s'aggravait.

- Oh mon dieu, tu fais une crise, réalisa Wooyoung.

A l'époque déjà, San était sujet à de l'asthme mais Wooyoung savait beaucoup mieux gérer ses crises que maintenant.

- Ta ventoline? Elle est où?

- Je l'ai pas, ça fait un moment que j'en ai plus besoin, cracha San entre deux bouffées.

- Putain de merde, paniqua Wooyoung en soulevant San.

Il s'installa sur un banc et le força à s'asseoir sur ses genoux, malgré ses protestations.

- Okay, respire doucement et ferme les yeux.

San s'exécuta et laissa la voix douce de son amour l'envelopper délicatement. Il pressa son front contre la poitrine de Wooyoung qui caressa doucement ses cheveux en chuchotant ce qu'il n'avait pas pu lui dire.

- Je t'aime San... Et je n'ai jamais cessé de t'aimer. Je regrette tellement d'avoir dit toutes ces choses... A l'époque je voulais te quitter parce que j'avais fait une méga connerie et que j'avais peur que tu l'apprennes. J'avais peur que ce soit toi qui m'abandonne lorsque tu découvrirais que j'avais embrassé un autre que toi... A vrai dire, son baiser avait un goût de poussière, se remémora Wooyoung en se délectant du rire de San qui s'échappa dans l'air.

Il interrompit momentanément son récit pour poser ses yeux sur l'ange qui le regardait avec beaucoup d'attention et dont le souffle s'était calmé.

- J'avais merdé, je ne savais même pas pourquoi je l'avais embrassé alors que je t'avais toi... Mais après cette erreur j'étais certain de mon amour pour toi... Seulement je ne voulais pas que tu me fasses de mal.

- Alors tu as préféré m'en faire?

- Ce n'est pas ça... C'est juste que tu as continué de protéger notre couple même en voyant le connard que j'étais alors j'ai dû taper fort pour que tu me détestes.

- Je t'assure que ça n'y a pas manqué et que je te déteste toujours. Tu m'as humilié, tu m'as fait tellement de mal en racontant notre première fois devant autant de monde, commença San d'une voix tremblante. Je t'aimais vraiment moi... Je t'ai tout donné mon corps, ma confiance, mes sentiments et tu as tout détruit...

- Je te demande sincèrement pardon. Ça fait dix ans maintenant et à l'époque je n'étais qu'un gamin immature. Aujourd'hui je suis un adulte et je me rends compte des erreurs que j'ai commises. J'aimerais que tu puisses me pardonner et qu'on recommence tout à zéro parce que... je t'aime toujours.

- Tu ne sais pas à quel point j'ai souffert, lui reprocha San en levant les yeux vers le ciel sombre pour s'empêcher de pleurer. Le pire dans tout ça, c'est pas l'accident de voiture... c'est mon complet blocage avec les hommes. A cause de toi je n'ai jamais pu coucher avec un autre homme. J'avais peur qu'il me ridiculise comme tu l'as fait.

Wooyoung baissa la tête et accepta son sort en essuyant ses yeux gorgés de larmes.

- Je ne voulais pas... C'était pas mon but... chuchota-t-il la voix brisée.

San ne répondit pas. La douleur était vive, insupportable. Mais la curiosité et le besoin de réponse à cette question qu'il s'était posée toute sa vie, prit le dessus.

- Dis... Tu le pensais vraiment quand tu as dit que je te dégoûtais? Non parce que dans la voiture, tu m'as vraiment rassuré après et je pensais que tu étais sincère... Alors qu'en fait...

Wooyoung ne supporta plus d'entendre ces horreurs quitter la bouche de San et enroula ses bras autour de lui avant de venir nicher sa tête au creux de sa nuque.

- Non. Je n'en pensais pas un mot. J'ai été la pire des pourritures. Tu ne m'as jamais dégoûté. C'était un simple accident. Je t'aime tellement San... Je ferais n'importe quoi pour que tu me pardonnes.

- N'importe quoi?

***

Sa bouche mêlée à celle de Wooyoung, San sentit le matelas s'affaisser sous son poids et sourit en entendant Wooyoung grogner.

- Putain de merde, j'arrive pas à croire qu'après toutes ces années, je vais enfin pouvoir te toucher.

San le fit taire d'un autre baiser langoureux durant lequel leur langues se battirent pendant d'interminables minutes.

Les heures qui suivirent furent de purs instants de bonheur et d'érotisme. Le corps de San ne montra aucune répulsion et s'abandonna totalement à Wooyoung qui parcourut du bout de sa langue chacune de ses cicatrices, et tandis qu'il le pénétrait avec toute la douceur dont il était capable, San se cambra, ouvrit la bouche et rejeta la tête à l'arrière. Ses yeux fixèrent le plâtre blanc et il se remémora ce pour quoi il faisait ça.

La vengeance.

Le matin, Wooyoung se réveilla seul et trouva un mot chargé de colère sur la table de nuit qu'il lut en se sentant suffoquer.

J'espère que tu as bien pris ton pied parce que c'est la dernière fois que tu me vois.

Son cœur se brisa pour la deuxième fois et il eut envie d'en finir avec tout. Il se sentit trahi et surtout con. Comment avait-il pu croire que San le pardonnerait aussi facilement après tout ce qu'il avait fait? La souffrance était si intense qu'il eut envie de mourir pour y mettre fin. Seulement la réalité le rattrapa et il convint que c'était sa punition pour avoir si mal agit. San avait passé les dix dernières années à souffrir, il passerait les dix prochaines.

Ce matin là, le café ouvrit en retard et Wooyoung y pénétra le teint blafard, les yeux rougis par les pleurs et les joues encore maculées de larmes. Il fit bonne figure toute la journée, attendant la fermeture pour se saouler jusqu'à faire un coma éthylique, et resta muet de chagrin.

Lorsque le dernier client entra dans le café, Wooyoung lui demanda de partir, sans même lever les yeux de son balais.

- Désolé nous sommes fermés.

- Vous ne pouvez même pas me servir un gâteau à la crème fouettée et un café noir corsé?

Désemparé, Wooyoung releva le visage pour tomber nez à nez avec San qui avait fait demi-tour. Il arrivait parfois que l'amour prime sur la vengeance et que le temps suffise à apaiser les maux. Et puis souvent l'amour rendait tellement aveugle qu'il pouvait faire oublier la moindre des erreurs.

- J'espère que tu as bien souffert. Je crois que ça fait un point chacun. Maintenant que dirais-tu de me servir, de me payer le cinéma puis de me faire l'amour dans ta voiture?

- San...

- Wooyoung.

- T'es complètement dingue... J'ai cru que... que tu m'avais abandonné.

- C'est ce que je comptais faire au départ, et tu l'aurais mérité mais... Je suis dingue comme tu le dis. Dingue de toi.

San offrit un sourire penaud à Wooyoung qui lâcha son balais et se rua vers lui pour l'embrasser agressivement.

- Avec un ou deux sucres le café?

MDR LES FANS SASAENGS QUI S'INTRODUISENT DANS LE STUDIO DE CHANYEOL MAIS... VOUS COMPTIEZ FAIRE QUOI EN FAIT? RENIFLER LES BUREAUX?

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