Happy Holidays, you bastard.
En partant du camp, emménager dans son propre espace avec ses propres règles en restant en sécurité, il avait espéré beaucoup de choses.
Boire son café chaque fois qu'il se lève, midi de préférence. Prendre enfin une douche qui n'est pas commune. Pouvoir enfin manger autant de pâtes qu'il le veut, matin, midi, goûter, soir, goûter de minuit. Parler à ces sujets, fantômes à souhait, quand il veut, et sans être jugé par la plupart des cabines. Et il y en avait tellement.
Mais c'est sans compter emménager avec Will, que rien n'allait se passer comme prévu.
Les premiers mois en hiver avaient été calmes, s'il oubliait les sœurs jumelles, Pedro ou même cet oiseau fantomatique venant se plaindre dans ces oreilles et par la même occasion effrayer Will. Depuis, pas de fantômes dans la chambre. Ni dans la salle de bain. Ni dans la cuisine.
Son médecin, techniquement sans doctorat, était comme à son habitude depuis le camp, fatigué les mois d'hiver, presque au ralenti. Sans soleil, les enfants d'Apollon semblaient éteint. Il en avait donc profité du long sommeil de Will pour boire autant de caféine qu'il le souhaitait. Nico avait même réussi à ingurgiter une semaine de pâtes en continu sans que son petit ami le remarque, c'est son dégoût de manger la même chose qui l'avait coupé de cette habitude alimentaire.
Alors quelle surprise lorsqu'il se leva bien avant midi pour occuper les toilettes mais ne put y accéder en parcourant la cuisine et découvrant un Solace bien matinal. Le pauvre se déséquilibre contre le plan de travail, les yeux à moitié fermés et les cheveux complètement debout.
_ Will ? Il est tôt.
Ce dernier se retourna brusquement, les yeux aussi ouverts qu'une chouette nyctale. Il avait l'air presque fou.
_ Non quelle blague Death boy !
Il grimaça au surnom, surnom habituellement doux et non avec un ton aussi sarcastique. Quelque chose n'allait définitivement pas. Peu importe ce que c'était, ils allaient régler ça comme des adultes. Responsables. Il prit sa tasse bob l'éponge, décalant son médecin auto-proclamé avec un sourire bancal.
_ Ça ne va pas ?
Will prit à son tour sa tasse Ewok, souriant comme un dégénéré sorti de l'asile. Sa poigne serré sur son mug star wars tremblait de sûrement agacement.
_ Tout va bien Nico, ce n'est absolument pas le premier jour de l'été, un réveil à cinq heures du matin à cause d'un crétin sur son char qui a fourré ce qui ne fallait pas dans ma mère vingt ans plus tôt !
Se réveiller tôt, c'était le problème. Il comprenait, il était toujours grincheux avant midi, ces journées étaient bien trop longues sinon. Il grimaça à la mention de sa belle-mère, se forçant à éteindre sa mémoire visuelle et ne pas imaginer la chose. Il aimait bien Naomi Solace, et si possible, il aimerait encore lui parler, croiser son regard sans être dégoûté.
_ Pose cette tasse, viens te recoucher Sunshine.
_ Je pourrais si je n'entendais pas la musique du char pour me réveiller chaque matin.
Pas étonnant que Will soit d'humeur exécrable, s'il devait entendre staying alive des bee gees chaque fois que quelqu'un mourrait dans sa périphérie, lui-même ressemblerait aussi à un fou échappé d'un hôpital. Il grimaça, reposant sa tasse bob près de la cafetière et l'autre dans l'évier. Cette journée risquait d'être longue. Ils étaient quoi ? Vendredi ? Il ne travaillait pas, quant à Will, il lui souhaite du courage ou l'enferme dans l'appartement pour éviter un massacre.
_ Quel choix pour aujourd'hui ?
Le blond le fusillait du regard, s'il ne le connaissait pas, il penserait que sa mort viendrait bien plutôt que prévu.
_ Happy Holidays, you bastard.
Nico pourrait le prendre personnellement, était-ce un message caché d'Apollon pour ces enfants ? Du rock avec un titre insolent dès le matin ?
_ Putain de rock.
_ A cinq heures.
De quelques mètres de son petit-ami, Nico pouvait entendre ces dents grincer horriblement. Il tuerait tout sur son passage pour être réveiller à cinq heure, et en plus avec du rock, il se demandait même comment était-il encore en vie tandis que Will observait l'évier avec beaucoup de haine.
_ Je vais tuer son oracle, il va se calmer pour des décennies.
Brut. C'était définitivement la clochette d'alarme. Il ria nerveusement, il ouvrit le placard et prit une nouvelle tasse pour Will. Sa main libre se posa sur le dos de son petit-ami, le caressant gentiment en espérant qu'il prenne une inspiration profonde et évite de déclarer la guerre à son père en tuant Rachel. Il aimait bien Rachel en plus.
_ C'est un peu extrême amore, prends une autre tasse de café. Café noir, haut du placard, ça réveillerait un mort. Tu travailles aujourd'hui ?
_ Jusqu'à trois heures cette nuit.
Pour se relever à cinq heure avec un père sur un char qui met la radio un peu trop fort. D'accord, ça n'allait pas le faire. Un médecin connaît l'anatomie humaine, le moindre secret du corps humain, maîtrise les soins et connaît les maladies, un médecin demi-dieu avec très peu d'heures de sommeil et une haine particulièrement contre son dieu paternel ? Il avait un soudain doute sur les capacités de médecin de son petit-ami et son devoir de "sauver des vies".
_ Will, de un à dix comment tu-
_ Je vais lui arracher les cordes vocales à cette sal*pe de secrétaire si je la revois.
Bien, cool, super. Et on disait qu'il était le plus sombre de ce couple, quelle belle foutaise. Il attrapa son téléphone et embrassa la joue du blond. S'il laissait partir une demi-seconde son petit-ami de ce maudit appartement, il était sûr d'être appelé dans la minute par la police. Pas qu'il se souciait d'un meurtre ou deux, mais il n'avait pas dans l'objectif d'appeler un avocat et gérer toute la merde juridique si l'un d'eux se faisait attraper. Il était trop tôt pour massacrer quelques personnes. Quelle heure était-il même ? Il avança vers l'horloge de l'entrée, un dégoût infâme le prit de tout son être. Il était huit heures. Il se tourna vers Will, prenant en charge la journée.
_ C'est définitivement un onze, pose-moi ce couteau. Je reviens, j'appelle pour dire que tu es malade.
Quand Will avait même eu le temps de prendre un couteau et du beurre. Y avait-il même une logique dans l'état fatigué ? Le blond claqua le couteau sur le beurre, en mettant partout, il en soupira, nettoyant sa main couverte de beurre avant de saisir une nouvelle tasse.
_ Problèmes de papa. Oh c'est écrit sur ma tasse ! C'est écrit... c'est. Y a un truc sur ma tasse ? Pai-Bai ?
Il s'éloigna un instant en roulant des yeux, une longue journée... Nico passa rapidement le coup de téléphone, lui-même détestait la secrétaire. Elle était si arrogante pour quelqu'un d'incompétante. Elle ne savait pas que Will travaillait dans l'établissement ! Il y travaille depuis un an ! Il était même là avant elle, quelle idiote. Il comprenait le désir de la poignarder celle-là. Peut-être pouvait-il laisser Will aller à l'hôpital plutôt le soir. Ca fera une de moins.
Il étouffa son rire, imaginant très bien un Will fatigué hurlant sur cette méchante secrétaire. Personne ne soupçonnerait son adorable petit ami golden retriever d'avoir l'énergie d'un sadique sous somnifère. Il rentre à nouveau dans la cuisine, se sentant plus déterminé à faire le petit-déjeuner.
_ Nico...
La voix tremblante de Will l'arrêta dans sa marche motivée à la cuisine. Ce dernier l'observait les larmes aux yeux, prêt à éclater en sanglots.
_ Je suis dyslexique.
Le blond s'effondra contre lui, pleurant à chaudes larmes alors que les traits de son visage tirés par la fatigue rougissaient à cause du torrent de pleurs.
_ On va dormir cet après-midi, ce n'est pas grave.
Pas ce qu'il espérait en quittant le camp.
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